Rubrique : Pourquoi parle-t-on d’une nouvelle révolution technologique ?
Les propriétés spécifiques, sur lesquelles s’appuie le développement des nanotechnologies, permettent d’envisager des applications inédites dans presque tous les secteurs d’activités. En diminuant la consommation de matière, elles pourront contribuer directement au développement durable ; elles permettent en outre d’envisager des solutions originales aux grands défis du 21e siècle que constituent le stockage de l’énergie, la lutte contre la pollution ou la prévention des maladies infectieuses.
Au niveau mondial, les études disponibles tablent sur un marché de 450 à 1 850 milliards d’euros d’ici à 2015 (à titre de comparaison, le marché mondial de l’automobile représentait 1100 milliards d’euros en 2005). Plusieurs centaines de milliers d’emplois directs pourraient en dépendre à cette échéance en France.
Ces perspectives suscitent une intense compétition au niveau mondial, en particulier en matière de recherche et développement. Les fonds européens consacrés aux nanosciences et aux nanotechnologies s’élevaient à 530 millions d’euros en 2006 (à comparer aux 1,77 milliards de dollars affectés la même année par les États-Unis). La France, qui a financé en propre des programmes dans ce domaine à hauteur de 83 millions d’euros en 2008 via l’Agence nationale de la recherche (ANR), se classe au 5e rang mondial en nombre de publications scientifiques sur ces sujets. Afin de renforcer la coopération entre les laboratoires et les entreprises et d’améliorer la capacité à exploiter les résultats de ces recherches sur le marché, le Gouvernement a annoncé, en avril 2009, le plan Nano’Innov, doté de 70 millions d’euros.
De grands axes de recherche prioritaires ont été définis en France dans ce cadre : la micro-nano-électronique, la biologie et la santé, l’énergie, ainsi que l’étude et la maîtrise de l’impact éventuel de ces nouvelles technologies.