S’agissant de l’impact des nanoparticules sur le monde vivant, diverses études ont été menées sans qu’il soit possible de tirer des conclusions générales.
La première étude de toxicité des nanoparticules sur un vertébré non mammifère date de 2004 (fullerène vis-à-vis de la perche truitée). Si de nombreux organismes aquatiques ont fait l’objet de recherches, les données d’effets écotoxiques les concernant sont actuellement quasi inexistantes.
Les connaissances relatives aux micro-organismes sont abondantes, vraisemblablement du fait de l’effet bactéricide de certaines nanoparticules. En revanche, très peu de travaux existent concernant leur toxicité vis-à-vis des plantes. Néanmoins, compte tenu de leur taille, les végétaux pourraient logiquement les absorber dans les sols et dans les airs. Quel impact ont-elles alors sur ces derniers, du fait de la présence de polluants adsorbés à leur surface ou piégés dans leur structure ? Des études sur l’effet du dioxyde de titane à l’échelle nanométrique sur l’épinard font apparaître des effets, comme des inhibitions de germination, de croissance et de synthèse de chlorophylle, que la micropoudre du même composé ne présente pas.
Sans qu’il soit toutefois possible de dégager de conclusion générale, divers impacts ont également été observés sur les crustacés et les poissons dans plusieurs études : altérations du développement embryonnaire chez le poisson zèbre (Danio rerio), altérations des capacités respiratoires chez la truite arc-en-ciel exposée à des nanotubes de carbone monoparois, phénomènes de mortalité chez des amphibiens exposés à une forte concentration de nanotubes de carbone à double paroi.
En conclusion, les connaissances sur l’écotoxicité des nanoparticules sont encore aujourd’hui très limitées, rendant délicate l’évaluation des risques pour les écosystèmes liés à leur utilisation. Compte tenu du développement de l’utilisation de ces composés et des effets de leur relargage dans les milieux, il est aujourd’hui nécessaire de développer d’une part les études de caractérisation de l’écotoxicité et d’autre part d’affiner les connaissances concernant leur devenir dans l’environnement afin de préciser les niveaux d’exposition potentielle des organismes.
En attendant l’élaboration de lignes directrices spécifiques, les essais devront être réalisés conformément aux lignes directrices existantes. Les travaux actuellement menés au sein de l’Iso (TC 229) pourront sans doute contribuer à répondre à ces questions et fournir des outils adéquats. (voir pages 111 et 112)