Rubrique : Les impacts sur l’air, les sols et les eaux
Compte tenu de leur taille, les nanoparticules pourraient être facilement dispersées par voie atmosphérique, transportées sur de longues distances puis redéposées loin de leur lieu d’émission. Toutefois, du fait de leur réactivité chimique élevée, il semble qu’elles tendent à fixer d’autres polluants et donc à se déposer plus rapidement sur le sol même s’il existe, à cet égard, des différences entre les particules ultrafines, issues par exemple de la combustion, et les nanoparticules industrielles.
Il existe peu d’études spécifiques concernant la mobilité des nanoparticules dans les sols. Néanmoins, du fait de leur taille, elles y sont potentiellement mobiles. Par ailleurs, leurs propriétés de surface leur confèrent celle de fixer certains polluants comme les métaux lourds ou divers pesticides et pourraient donc favoriser tout autant leur transport dans les sols que leur capture lors d’une opération de dépollution. La formation de ces complexes peut aussi s’accompagner de changements des propriétés toxiques des nanoparticules. La combinaison de ces phénomènes peut entraîner des modifications de la qualité du sol et des eaux souterraines.
Des nanoparticules se retrouvent aussi dans des eaux de surface suite au ruissellement et au lessivage de sols contaminés, aux dépôts de particules transportées par voie atmosphérique ou à un déversement accidentel. On ne sait pas aujourd’hui si, en milieu aqueux, leur structure physique, et donc leurs propriétés, peuvent être modifiées, y compris, par exemple leur capacité à se dissoudre dans l’eau.
En outre, si les industries spécialisées disposent sans doute de données permettant d’apprécier l’efficacité et les risques associés à l’usage de nanotechnologies dans le traitement des eaux, peu de données publiques sont disponibles à l’heure actuelle (Voir Applications – L’eau pages 26 et 27).
En conclusion, dans l’environnement, les nanoparticules sont soumises à différents mécanismes qui affectent leur mobilité et leur devenir. Leur étude en laboratoire est limitée par le fait qu’il est difficile de reproduire à l’identique les diverses conditions environnementales qu’elles peuvent rencontrer, en particulier lorsqu’il s’agit des agrégats qu’elles tendent à former spontanément dans la nature.