Rubrique : Imiter la nature pour imaginer les matériaux de demain.
L’homme n’a cessé de s’inspirer de la nature pour concevoir outils et matériaux. Les nanotechnologies ouvrent de nouvelles possibilités pour mettre en œuvre cette démarche. Le biomimétisme s’inspire des propriétés physiques des espèces naturelles, animales et végétales (lire page 12). Il en va de même des applications liées au phénomène de l’adhérence. La fabrication de nouveaux adhésifs puissants, détachables et n’utilisant pas de colle pourrait être rendue possible en imitant la structure de l’extrémité des doigts du gecko.
La moule commune est, elle aussi, une artiste de l’adhérence qui pourrait inspirer les chercheurs. Son pied est constitué de muscles et d’une glande qui sécrète des filaments. Ils sont pourvus à leur extrémité d’une sorte de pastille adhésive permettant la fixation de la moule sur un support.
Certaines voies de recherche envisagent d’ailleurs de combiner les propriétés d’adhérence du gecko et de la moule afin de mettre au point un nouveau matériau qui colle aussi bien sous l’eau qu’à l’air libre et qui puisse se détacher facilement tout en gardant son adhérence lors d’une nouvelle utilisation.
La nacre des ormeaux résiste mieux aux acides que la coquille et se reconstitue lorsqu’elle est percée ou abîmée chez l’animal vivant. Elle est formée par la superposition régulière de couches de conchyoline – une substance protéinique – et de cristaux d’aragonite – un minéral à base de carbonate de calcium. La conchyoline, présente en très petite quantité dans la nacre (4 à 6 %), sert de ciment aux cristaux d’aragonite (présente à 90 %) ce qui donne une grande résistance à ce matériau naturel. C’est grâce à cette même structure que certains oursins peuvent renforcer leurs épines de trente centimètres et résister au ressac.