Rubrique : Des apports en matière de sécurité intérieure
Comme toute nouvelle technologie (informatique, téléphonie mobile…), les nanotechnologies trouvent un débouché au profit des forces de sécurité intérieure. Corrélativement, ces avancées sont aussi utilisées, parfois même avec de l’avance, au service d’objectifs répréhensibles par des malfaiteurs… De fait, ces applications sont de plus en plus portées par le marché civil, aujourd’hui très dynamique, puis « détournées » par les forces de sécurité intérieure.
À moyen terme, les technologies de miniaturisation, en particulier en électronique, pourraient permettre de doter les services de capteurs discrets, voire totalement dissimulables. De même, les développements actuels permettent d’espérer rapidement la mise en œuvre de balises miniaturisées, moins consommatrices et donc de forte autonomie. Le domaine de l’investigation et de la surveillance devrait être le grand bénéficiaire de ces avancées, comme il l’a déjà été de celles de l’électronique.
À plus long terme, l’amélioration des performances et de l’encombrement des moyens de liaisons, tant phoniques que de données, pourrait favoriser une plus grande mobilité des fonctionnaires. A contrario, on peut redouter que la banalisation de ces technologies ne mette à la disposition des malfaiteurs les plus aguerris des systèmes de contre-mesure, de détection, voire des moyens similaires pour supporter leurs activités.
Dans d’autres domaines, les nanotechnologies doivent permettre de réaliser des avancées sans contreparties. Dans celui de la protection des fonctionnaires notamment, les technologies spécifiques aux matériaux résistants (nanotubes et céramique) permettront à la fois d’alléger et de renforcer les équipements de protection individuels et collectifs : gilets pare-balles et pare-coups, vitrages blindés, etc. Par ailleurs, les nanomatériaux devront permettre l’élaboration de nouveaux moyens de criminalistique, et favoriser des gains sensibles dans le domaine de la recherche de traces : détection plus fine des indices (révélations de traces papillaires par des poudres spécifiques par exemple), exploitation plus rapide des découvertes, en particulier en matière d’exploitation in situ des ADN (grâce à des nanopuces issues des biotechnologies).
Enfin, la mise en œuvre à venir des objets « intelligents », embarquant dans des puces de type RFID ou assimilées des informations d’identification ou de traçage, devrait changer les modes de travail dans la lutte contre les trafics et les contrefaçons.