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Les Questions/Réponses reçus par la CPDP seront consultables sur le site de la Commission et figureront dans les archives du débat

Questions traitées pour le mois : Octobre

Question de HERTER Stéphane-  67100 STRASBOURG - le 26/10/2009
Les nanotechnologies peuvent-elles constituer une avancée dans le développement de solutions visant à lutter contre les effets du réchauffement climatique ? Si oui, comment ? Avec quels risques ?

Réponse le  18/01/2010

Le réchauffement climatique actuel est une conséquence de l'altération de l'atmosphère résultant majoritairement de l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre liés aux activités humaines, dont très largement de la combustion d'énergies fossiles.


Les effets les plus directement perceptibles en sont l'augmentation des températures moyennes, la fonte des glaciers, la montée des eaux, l'accroissement des écarts de précipitations.


Devant ces phénomènes, l'adaptation aux changements paraît plus pragmatique que la lutte proprement dite. Plutôt que d'intervenir en aval, sur les effets induits, il convient donc davantage de prendre le problème en amont et de prévenir les causes.


Néanmoins, pour limiter les effets du réchauffement de l'atmosphère et ses conséquences aux niveaux de la planète et des territoires, certains experts ont envisagé de séquestrer directement le CO2. Afin d'y parvenir, l'idée a été notamment émise d'utiliser des nanoparticules de sulfate de fer pour procéder à une fertilisation des océans, sans que les risques potentiels de telles techniques soient actuellement connus. En outre, il convient de veiller par ailleurs au maintien de la biodiversité y compris dans les zones marines.


Concernant les causes, la question de la concentration des gaz à effet de serre renvoie à la maîtrise de l'énergie. Or, les nanotechnologies entrent dans diverses applications allant dans le sens d'une diminution des consommations d'énergies fossiles, soit en participant à la production d'énergies alternatives, soit par des procédés techniques permettant, par exemple dans les transports ou pour l'habitat, de réduire les quantités nécessaires, ainsi que les pollutions.


De manière générale, l'utilisation des nanotechnologies et, plus particulièrement, des nanomatériaux, dans le secteur de l'énergie, apporte des solutions efficaces pour prévenir le changement climatique.


Les nanomatériaux peuvent être utilisés directement dans les nouvelles technologies de l'énergie, ou indirectement par intégration dans des matériaux traditionnels intervenant dans les transports ou la construction. Ils permettent d’améliorer le rendement des panneaux photovoltaïques et la durée de vie et les performances des batteries et piles à combustibles. Les nanomatériaux sont également apparus récemment comme très intéressants pour la production d’hydrogène (vecteur énergétique des piles à combustibles) sans métaux nobles.


Utilisés comme charge dans des matériaux traditionnels, les nanomatériaux en modifient les propriétés, en particulier la densité, et jouent ainsi un rôle très efficace dans la recherche de l’allégement des véhicules et indirectement dans la réduction des consommations de combustibles fossiles, et donc d’émission de gaz à effet de serre. Dans les technologies de la construction, il est possible d’élaborer des matériaux nanoporeux ou à changement de phase, aux propriétés d’isolation thermique remarquable et donc très efficaces dans la réduction des consommations énergétiques de chauffage.



Enfin,  les nanocomposants et nanosystèmes sont très prometteurs pour l’éclairage (diodes électroluminescentes), pour la gestion de la combustion des moteurs à explosions, dans la diminution des frottements par l’aide à la conduite.


 


Les nanotechnologies concourent donc à  mieux gérer l'énergie en améliorant le rendement des installations et des moteurs consommant des carburants, ce qui permet de lutter contre le réchauffement climatique en économisant des combustibles fossiles. Elles participent  à l'amélioration des rendements des installations industrielles et autorisent le développement de la production d'électricité d'origine photovoltaïque grâce aux cellules solaires. Elles facilitent également l'utilisation de moteurs hybrides ou tout électriques. Elles ont donc un rôle très positif vis à vis du réchauffement climatique. 


Question de WENGER Edith - le 19/10/2009
On sait que les nanotechnologies peuvent nuire à l'environnement. Comment les nanotechnologies peuvent-elles contribuer à protéger et restaurer la nature dont la bonne santé est essentielle pour l'adaptation au changement climatique ?

Réponse le  21/10/2009

Ce sont des technologies sophistiquées qui nécessitent un environnement extrêmement contrôlé ("salles blanches"). De la qualité de cet environnement dépend la qualité des productions qui en sortent (ex. en microélectronique ou dans l'industrie du médicament). De ce fait, l'impact de leur production sur l'environnement  est très faible. Se pose ensuite le problème de leur cycle de vie et de leur recyclage qui doivent évidemment être contrôlés.


De plus, certaines applications envisagées des nanotechnologies tendent à limiter, voire à corriger, les dommages causés à l’homme et à l’environnement par d'autres activités industrielles (ex. batteries moins polluantes [et plus efficaces], ciment dépolluant l'air vicié par les différents oxydes d’azote de l'échappement automobile). Elles pourraient aussi réparer les dommages passés également causés par l’homme (ex. dépollution des sols). 


Pour citer un exemple, certains grains nano-poreux, utilisables comme filtre (le cas d'école est "le charbon actif"), pourront adsorber davantage de polluants (le rapport 'surface active' / 'masse de matériau employé' étant supérieur). Un moindre tonnage  rend la manipulation et la récupération plus aisées.  


Enfin, du fait même de leur principe, elle permettent en général des économies de moyens considérables. Il suffit de comparer la taille d'un ordinateur portable actuel à celui des premiers ordinateurs des années 40 qui étaient nettement moins puissants.