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Les Questions/Réponses reçus par la CPDP seront consultables sur le site de la Commission et figureront dans les archives du débat

Questions traitées pour le mois : Octobre

Question de DELMAS Jacme - le 23/10/2009
Des recherches en France sur les nanotechnologies, refusée en France, pourquoi ne pas les faire à l'étranger ?

Réponse le  29/10/2009

 Il est tout à fait possible, pour un chercheur qui ne trouve pas en France les moyens de travailler sur des sujets auxquels il s'intéresse, d'entreprendre des recherches à l'étranger si un pays d'accueil accepte de prendre en charge son séjour et son environnement de travail. Cependant, il lui faudra au préalable obtenir l'accord de l'organisme qui le rémunère, ce qui n'est pas automatique, ou démissionner et accepter un statut transnational souvent plus précaire et hypothétique sur le long terme.


Ceci n'empêche pas de jeunes chercheurs brillants de s'expatrier, à la faveur d'un séjour post-doctoral par exemple, en particuliers aux Etats-Unis où ils trouvent souvent des conditions matérielles favorables pour développer leurs recherches en nanotechnologies. Le ministère de la recherche, les grands organismes, et même l'Union européenne, ont mis en place des dispositifs d'aide au retour pour ces chercheurs expatriés afin de faciliter leur réinsertion en France et leur fournir les financements nécessaires à leurs recherches.


 

Question de PERRY Thomas-  68130 ALTKIRCH - le 20/10/2009
Les nanotechnologies changeront-elles nos cadres de vie ?

Réponse le  21/10/2009

Les nanotechnologies modifient déjà certains éléments de notre cadre de vie. C'est en effet grâce à elles que nous avons des clés USB, des mémoires d'ordinateur de taille compatible avec les besoins des téléphones portables, des consoles de jeu, des systèmes de géolocalisation, des balladeurs MP3, pour reprendre des applications grand public.


Elles permettent aussi de miniaturiser, jusqu'à les rendre invisibles, les systèmes d'acquisition de données, aussi bien sur les objets que les personnes. Combinés aux capacités de traitement et de stockages gigantesques que permettent les nanotechnologies, devient possible le traçage complet des choses et des individus.


Certains nanocristaux sont utilisés depuis très longtemps en métallurgie, quand on compresse et chauffe des poudres intimement mêlées en vue de réaliser des alliages très performants ou des céramiques (ex les aubes de turbines des réacteurs d'avion...).


Les nanotechnologies sont présentes également dans nos véhicules (vernis de peinture durcis par des nanoparticules, éclairage par diodes électroluminescentes, pots catalytiques, additifs dans les carburants), dans de nombreux articles de sport (pour les alléger comme les raquettes de tennis, les skis etc...). Elles permettent de réaliser des aimants très puissants. Dans le domaine médical, les instruments d'investigation tels la RMN utilisent également des nanotechnologies, ce qui les rend de taille compatible avec les bâtiments disponibles...


D'autres applications sont attendues dans les domaines de l'environnement, de l'énergie, de la médecine (médicaments ciblant les tumeurs) et de la vie de tous les jours (domotique par exemple), qui ne vont cesser de se développer.


En simplifiant, "graver plus finement" la matière, c'est y "introduire davantage d'informations" donc c'est "la rendre plus utile" : par exemple, les atomes de silicium, inertes, contenus dans un galet de silex sont aujourd'hui les briques de base, actives, de nos mémoires d'ordinateurs. En prolongeant l'analogie, on peut dire que l'on a gravé de l'information supplémentaire dans la matière, on lui a donné une plus grande qualité, en la "sculptant plus finement" à l'échelle des grains qui la composent (afin de mettre en relief telle caractéristique et optimiser ses propriétés à notre échelle, selon nos besoins).


L'artisan qui forgeait une épée de Tolède utilisait des nanotubes sans le savoir. La nouveauté historique, est qu'aujourd'hui on parvient à "usiner" la matière à ce niveau de précision, volontairement et en la maîtrisant nettement mieux. Le terme de révolution industrielle n'est peut être pas exagéré : il y a en principe autant d'applications potentielles que de matériaux et de combinaisons de conformations, à la plus petite échelle, "d'usinages", qu'ils sont aptes à recevoir.


Nous assistons donc à une vraie mutation, comme il en existe quelques unes dans l'histoire, par exemple la généralisation de l'électricité à la fin du 19ème siècle ou l'invention de la machine à vapeur. Mais contrairement à ces exemples les développements nanotechnologiques sont complexes et multidisciplinaires. Ce sont des technologies transversales qui modifient beaucoup de savoirs techniques antérieurs en les rendant plus performants, plus économes en matières et énergie, mais aussi plus difficiles à contrôler. Car ils amènent de nouveaux usages, de nouvelles pratiques sociales (par exemple le téléphone mobile), mais aussi éventuellement de nouveaux risques qu'il faut savoir maîtriser aussi vite qu'ils apparaissent.


 

Question de GROELL Kévin-  68640 RIESPACH - le 20/10/2009
Les nanotechnologies peuvent-elles défier les lois de la physique actuelle de telles sortes que nous pouvons réaliser des choses impressionnantes à l'échelle spatiale, telle qu'atteindre la vitesse de la lumière ou modifier le cadre spatio-temporel pour permettre la télé transportation de nano particules (dans la physique quantique) ?

Réponse le  20/10/2009

Les nanotechnologies sont issues de la recherche fondamentale (physique, chimie, biologie...). Elles sont soumises aux mêmes lois que le reste du monde physique. Par conséquent elles ne permettent pas de réaliser des choses impossibles au sens des lois de la nature.


Par contre, la physique quantique, dont les effets sont peu apparents à l'échelle ordinaire, peut devenir prépondérante aux échelles nanométriques. C'est ce que l'on observe par exemple dans les composants électroniques lorsque leurs dimensions sont réduites, mais cela n'empèche pas sa maîtrise, par exemple, dans les composants électroniques. 


Les nanotechnologies, qui progressent régulièrement en finesse et en précision, permettent pour leur part de vérifier de mieux en mieux les lois de la physique aux petites dimensions. Elles permettent également de mieux les utiliser en autorisant la réalisation de structures artificielles dont les propriétés physiques sont inattendues, par exemple les nanotubes de carbone, les fullérènes, les films de graphène, les métamatériaux... On obtient ainsi des matériaux dont les propriétés physiques semblent extraordinaires dans le sens où aucun matériau ne les possède à l'état naturel, mais où les lois de la physique les expliquent, parfois a posteriori.

Question de LABDAI Saïd-  67200 STRASBOURG - le 19/10/2009
Malheureusement, souvent la réalité dépasse la fiction ! Donc j'aimerais savoir jusqu'où et dans quel but les nanotechnologies progressent ? Ne serait-ce pas un autre gros problème mondial à gérer tel le réchauffement climatique, la gravité des ondes électromagnétiques, la baisse énorme des capacités intellectuelles humaines globales ?

Réponse le  27/10/2009


Les nanotechnologies ne sont pas une fiction. A l'échelle mondiale elles font déjà partie du paysage économique dans la microélectronique, la chimie, les matériaux et les sciences de la vie et sous-tendent une part croissante du PIB des pays développés.


 


Elles progressent dans le but d’améliorer les performances de produits, souvent de réduire leurs coûts comme par exemple en microélectronique, développer de nouveaux médicaments, d'améliorer les performances des matériaux, et en général cherchent à répondre à des besoins actuels.


 


Cependant le développement de certains produits pose la question de leur recyclage, de leurs déchets ou de leur dissémination, qu’il faut savoir anticiper et prévenir. Ce qui explique que les industriels et les projets de développement de ces produits intègrent maintenant ces études dans leurs recherches.