Réponse le 12/03/2010
En fait, des produits nano existent depuis longtemps. La coupe de Lycurgue, qui se trouve au British Museum, date du IVème siècle avant J.C.. À la lumière du jour elle est verte. En plaçant une source de lumière derrière, elle devient rouge. Ce phénomène surprenant s'explique par la présence dans le verre de particules d'or et d'argent de taille nanométrique. Les épées de Damas, fabriquées au Moyen-Age, doivent leur dureté exceptionnelle à des nanoparticules de carbone présente dans leur structure. On a même retrouvé des nanotubes de carbone dans certaines d'entre elles. Les couleurs des vitraux des cathédrales gothiques du Moyen Age sont dues à des nanoparticules d'oxydes métalliques.
Cependant ces produits nano ont été fabriqués par hasard, par un "accident heureux". En revanche, les nanotechnologies sont des techniques nouvelles qui ont commenceé à s'établir dans les années 1980 avec l'invention du microscope à effet tunnel en 1981 par Gerd Binnig et Heinrich Rohrer (prix Nobel de physique en 1986) et la découverte des fullerènes en 1985 par Harold Kroto, Richard Smalley et Robert Curl (prix Nobel de chimie en 1996). Elles connaissent un grand essor depuis les années 1990.
Les nanotechnologies visent la conception et la fabrication de structures, de dispositifs et de systèmes en structurant la matière au niveau atomique ou moléculaire, à des échelles caractéristiques situées en dessous d'environ 100 nanomètres, où des propriétés et des comportements nouveaux, spécifiques à cette petite échelle, apparaissent. Il s'agit donc d'une ingénierie de la matière réalisée expressément et non par hasard, qui vise la réalisation de nouveaux produits ou l'amélioration des produits existants grâce aux phénomènes nouveaux, qui apparaissent à cette petite échelle nanométrique : grande surface de contact, grande réactivité chimique, effets quantiques.
Dans le cas que vous citez il s'agit de la fonte dite "à graphite sphéroïdal", qui effectivement peut présenter des dimensions nanométriques. Ce type de structure nanométrique est très répandu en métallurgie; on pourrait également évoquer le cas des alliages à durcissement structural, en particulier les superalliages, dans lesquels on fait précipiter par traitements thermomécaniques de fines dispersions homogènes et nanométriques de composés intermétalliques. Il a cependant fallu des microscopes électroniques à fortes résolutions pour observer ces fins précipités et en comprendre le mode de durcissement.
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