30/10/2006 Réponse rédigée par RFF:
Le projet ferroviaire Bordeaux-Espagne prend en compte le développement d'un service d'autoroute ferroviaire entre Vitoria et les régions Centre et Nord dimensionné pour 30 allers-retours / jour : service pouvant embarquer jusqu'à 2400 remorques de poids lourds / jour sur la façade atlantique, comme ceux existant en Suisse, et entre la France (Aiton) et l'Italie (Orbassano). Comme vous le signalez, la mise au gabarit des tunnels entre Tours et Hendaye estimée à 100 millions d'euros devra être réalisée préalablement au titre du Contrat de projet Etat-région 2007-2013 pour permettre le développement de ce service dés 2013. Néanmoins, un service limité aux citernes et camions surbaissés devrait être mis en service dés 2008-2009 entre Brétigny et Bayonne-Mouguerre. |
13/12/2006 Réponse rédigée par RFF:
1- Tout d'abord, je souhaiterais faire un rapide rappel sur les objectifs et les caractéristiques de ce projet ferroviaire Bordeaux-Espagne.
Pour faire face aux augmentations de trafic FRET (marchandises), TER (liaisons régionales) et GL (liaisons nationales et internationales), le projet ferroviaire soumis au débat public prévoit le doublement du réseau actuel (passer de 2 à 4 voies) entre Bordeaux et Hendaye/Irun. Ce doublement est envisagé selon 3 scénarios:
- soit par ajout, plus ou moins rapproché, de 2 voies supplémentaires à la ligne existante, c'est le scénario 1 ;
- soit par création d’une ligne nouvelle à 2 voies avec, suivant l’option prise pour la sortie de Bordeaux et la traversée des Landes:
- une option Ouest à partir de la ligne Bordeaux-Arcachon: c'est le scénario 2,
- une option Est à partir de la ligne Bordeaux-Langon: c'est le scénario 3.
Dans tous les cas, le doublement du réseau permet une meilleure répartition des circulations des trains améliorant encore la capacité de l'axe Bordeaux/Irun avec:
- la ligne existante dédiée aux circulations fret et TER (plus lentes),
- la ligne nouvelle dédiée aux circulations Grandes Lignes (plus rapides) jusqu’à Dax et principalement au fret international de Dax à la frontière,
- le maintien des dessertes actuelles des gares par TGV.
En terme de transport ferroviaire, ces 3 scénarios ont en commun leur capacité pour le fret et les TER (largement liée à la réutilisation de la ligne actuelle) et se différencient principalement par les performances de leurs options d'aménagement et de desserte de la ligne nouvelle (circulations des TGV).
2- Votre question évoque le rôle que peut jouer le transport maritime dans le transport des marchandises.
Actuellement, plus de la moitié des marchandises qui transitent de la Péninsule ibérique vers le reste de l'Europe sont déjà acheminées par voie maritime (52%).
Les gouvernements français et espagnols ont formé le 26 juillet 2006 un groupe de travail afin d'examiner les possibilités d'augmenter encore la part maritime du transport de marchandises: par amélioration des liaisons existantes et par création de nouvelles lignes dont les autoroutes de la mer (transportant les camions). C'est dans ce cadre qu'un appel à projets a été lancé en vue d'une mise en place en 2007 de ce type de liaison entre ports espagnols et ports européens.
Sur la façade méditerranéenne, il existe aujourd'hui un service quotidien entre les ports de Barcelone, Livourne et Gênes avec un niveau de trafic minimum.
Des projets de ce type sont en cours de mise au point sur la façade atlantique en particulier avec des ports comme Bilbao et Nantes St-Nazaire que vous évoquez.
Il faut retenir que, dans les prévisions de trafic de marchandises à l’horizon 2020/2025, le maritime garde une part prépondérante (115 Mt/an environ sur un total de 220 Mt), ce qui va également nécessiter de gros efforts et investissements pour ce mode de transport (aménagement des ports et construction de bateaux adaptés).
En ce qui concerne les transports terrestres, on retiendra qu'actuellement seulement 4% du trafic de marchandises avec la Péninsule ibérique utilise le train, l'objectif retenu pour l'horizon 2020 quand il y aura une continuité des réseaux ferroviaires avec l'Espagne (réseau avec 2x2 voies à écartement européen à la frontière) est de rattraper ce retard en visant 20% du trafic total de 105 millions de tonnes soit environ 21 millions de tonnes/an (ce pourcentage varie de 25 à 30 % avec l'Italie).
Or, d'ici 2020, quand le réseau principal espagnol sera mis à l'écartement standard européen assurant, comme avec l'Italie, la continuité des réseaux, c’est l’occasion d’un rattrapage quasi historique à ne pas laisser passer pour augmenter la part de transport ferroviaire dans l’ensemble des échanges, d'où le rôle déterminant de la composante fret de ce projet ferroviaire Bordeaux-Espagne.
En définitive, ces projets ferroviaires et maritimes apparaissent complémentaires: l'un pouvant faire évoluer un mode de transport déjà bien structuré, l'autre ayant enfin la possibilité de développer très significativement une offre jusqu'ici bridée. |