Voici les questions posées par le public par mail, par courrier ou lors des réunions publiques. Nous affichons les questions et les réponses.
Question n°93 de : ANDREI Danielle- 78600 MAISONS LAFFITTE - le 03/10/2007Où en est la répartition de l'émissaire dans la Plaine de Montesson dont toutes les eaux polluées par une population de 200 000 habitants étaient rejetées, telles quelles, dans la Seine l'an dernier ?
Réponse SIAAP 04/10/2007Il doit s’agir de l’arrêt (que nous, techniciens, appelons le chômage) du collecteur d'eaux dénommé SAR (Sèvres Achères, branche de Rueil) qui a eu lieu durant l’hiver 2005-2006. Il nous fallait en effet le mettre au chômage afin d'effectuer son diagnostic de conformité. Cette procédure d’intervention est indispensable pour la pérennité de l’ouvrage. Elle a d'ailleurs révélé une nécessité de rénovation. Les déversements dans la Seine n’avaient pas pu être totalement évités, car cet ouvrage ne pouvait être raccordé à d'autres émissaires. Une procédure contrôlée par les services de l’Etat avait été mise en place, et des études d’impact dans le milieu récepteur n’avaient autorisé les rejets que pour des conditions de débit et de concentration d’oxygène en Seine apportant toute sécurité pour la faune et la flore. Suite au diagnostic réalisé pendant cette période, des travaux de confortement sont donc programmés sur la partie la plus dégradée de l’émissaire, c'est-à-dire, sur un tronçon situé à Rueil-Malmaison, dès la fin de cette année. Ces travaux s’achèveront courant 2008. Ils n’entraineront aucun déversement en Seine, le SIAAP s’est engagé sur ce point. Une solution technique a été trouvée et sera appliquée malgré son coût élevé. L'engagement pris par le SIAAP sur cet ouvrage est aussi valable pour tous les autres réseaux. Les eaux usées seront soit détournées vers d’autre émissaires, soit traitées par des "stations d'épuration" mobiles. Afin d’informer la population sur ces travaux, un courrier sera transmis par le SIAAP aux collectivités concernées et acteurs de l’environnement locaux. C'est aux collectivités ensuite qu'il revient d'informer les habitants.
Question n°214 de : GARCIA Anabelle- 95240 CORMEILLES-EN-PARISIS - le 10/12/2007Nos eaux sales vont-elles dans la Seine ? Si oui, il faut faire quelque chose au plus vite.
Réponse SIAAP 18/12/2007Les eaux usées domestiques produites par chacun d'entre nous (toilettes, vaisselle, arrosage, douche....), mais aussi les eaux industrielles et les eaux de pluie, sont transportées via les égouts vers des usines d'épuration. Pour l'agglomération parisienne ce sont les cinq usines du Siaap qui traitent ces eaux sales. Elles ne sont donc pas rejetées directement dans la rivière. Plus encore, en cas de fortes pluies, pour éviter que le réseau d'assainissement ne sature et ne crée des innondations, le Siaap construit des tunnels et des bassins de stockage. Ces ouvrages retiennent le surplus de ces eaux de temps de pluie jusqu'à un retour météo à la normale où elles seront dirrigées vers une usine d'épuration. Une fois dépolluées, les eaux sont rejetées dans le fleuve. Les réglementations sur la qualité de traitement des eaux sont de plus en plus strictes afin de préserver le milieu naturel. Ainsi les usines doivent désormais traiter le carbone, le phosphore et l'azote. Si vous souhaitez en savoir plus sur le traitement des eaux usées, vous trouverez une description des différentes étapes de traitement sue le site du Siaap : www.siaap.fr
Question n°230 de : LUANG Dominique- 78500 SARTROUVILLE - le 20/12/2007Nous avons trouvé très intéressant votre souhait de méthaniser les boues résiduelles. Mais vous n'envisagez jamais de traiter les eaux usées en anaérobie comme il se fait ailleurs, à Marquet dans le nord de la France ? Ce serait pourtant une filière moins émettrice de GES et productrice d'énergie
Réponse SIAAP 25/12/2007La méthanisation est, en effet, un procédé biologique très intéressant produisant du biogaz qui est source d’énergie. Cette récupération d’énergie à partir de déchets de biomasse permet de minimiser l’utilisation d’énergie électrique, que celle-ci soit produite à partir d’hydrocarbures fossiles (pétrole, charbon gaz) ou à partir de réacteurs nucléaires. Elle doit être favorisée chaque fois que cela est possible pour diminuer notre facture énergétique ainsi que pour diminuer l’émission de gaz à effet de serre. Cette technologie est mise en pratique au SIAAP depuis très longtemps. On peut même dire qu’il s’agit d’une filière historique de traitement de boues. Les boues de Seine aval ont depuis toujours été méthanisées et l’énergie récupérée, assurant l’autonomie énergétique du site à hauteur de 70%. La raison essentielle est que la méthanisation des boues (en épuration des eaux, on parle de digestion des boues) est un procédé relativement économique de conditionnement des boues avant déshydratation. Une boue qui n’a pas été digérée est difficile à déshydrater et on doit alors recourir à des produits chimiques coûteux (sels de fer, chaux, polymères) pour en assurer la déshydratation. La méthanisation des boues constitue donc en elle même un traitement qui permet de déshydrater, dans une étape ultérieure, les boues sans adjonction de produits chimiques. De plus elle permet une importante récupération d’énergie. Le moteur de cette méthanisation est la matière organique contenue dans les déchets. Celle-ci est décomposée majoritairement en CH4 par l’action de microorganismes en absence d’oxygène. Ces microorganismes sont lents à se développer et nécessitent une température de 36°C, ce qui implique de prévoir de longs temps de séjour (d’où un volume d’ouvrage important) et d’apporter de l’énergie pour maintenir la température. Ces contraintes, grands volumes d’ouvrage et maintien à 36°C, font que la méthanisation n’est envisageable que pour des produits très riches en matière organique comme les boues urbaines, les déchets ménagers ou certaines eaux industrielles très riches en matière organique. Dans ces cas, en effet le bilan est positif car la méthanisation (du fait de la forte concentration en matière organique) produit plus d’énergie qu’il n’est nécessaire pour chauffer les digesteurs. Sur le plan bilan énergétique, les eaux usées urbaines ne contiennent pas suffisamment de matière organique pour maintenir les ouvrages en température. Le bilan serait négatif, il faudrait apporter une source d’énergie considérable qui serait productrice de gaz à effet de serre ou de déchets nucléaires. Sur le plan qualité de rejets, cette technique ne permettrait pas de respecter les objectifs de rejet des eaux auxquels nous sommes contraints quant à la quantité de matière organique résiduelle des eaux. D’autre part, elle ne permet l’étape de nitrification qui doit se faire obligatoirement en milieu aéré. La matière organique contenue dans les eaux, si elle ne peut être utilisée comme source d’énergie, sera toutefois récupérée lorsque sera opérationnelle la dénitrification des eaux à hauteur de 70%. Nous l’utiliserons comme source de carbone pour une prédénitrification, ce qui diminuera d’autant les achats de produits chimiques nécessaires à la dénitrification.