Voici les questions posées par le public par mail, par courrier ou lors des réunions publiques. Nous affichons les questions et les réponses.
Question n°59 de : BARTIN Véronique Paris - le 24/09/2007Comment peut-on réduire nos pollutions domestiques ? Quels sont les produits ménagers qui polluent le plus ? Où trouver des produits de substitution ? Si nous polluons moins chacun, peut-on éviter de voir construire des "méga-usines" à dépolluer ?
Réponse SIAAP 25/09/2007Les pollutions que nous produisons au cours de nos activités domestiques sont diverses (utilisations du robinet, du lave linge, du tuyau d'arrosage, des toilettes....). Quelques gestes du quotidien permettent de réduire sa consommation d'eau, par exemple en remplaçant la chasse d'eau traditionnelle par un système plus économe ou en privilégiant les douches aux bains, les volumes sortant de chaque logis seront moindres. Cependant, le volume d'eaux sales arrivant sur la station d'épuration ne sera pas forcément réduit car la population raccordée aux usines d'épuration du Siaap est en augmentation. Et la diminution des volumes consommés (le comptage se fait à la consommation d'eau) observée depuis quelques années est surtout le fait d'économies d'eau chez les "gros" consommateurs (par exemple les hôpitaux). Le Siaap traite les eaux usées de 304 communes franciliennes. Vu les volumes à traiter et la pression foncière en Ile-de-France, il est difficile de construire des "mini-usines" à dépolluer. Ainsi, il faudrait neuf usines d'épuration de taille moyenne identique à celle du Siaap à Colombes (capacité de traitement de 240 000 m3/jour) pour remplacer l'usine Seine aval mais aussi, mettre en place des kilomètres de canalisations pour les raccorder aux réseaux de collecte des eaux usées et pluviales existants. La facture serait pour la seule construction des usines, de 3,5 milliards d'euros hors taxe. Focus sur les quelques gestes qui permettent de moins charger en pollution les eaux usées : - Détartrer au vinaigre blanc ou au citron plutôt qu'avec des produits plus agressifs, - Acheter (en supermarché, c'est désormais courant) des lessives et liquides vaisselle sans phosphates, - Eviter la soude caustique, lui préférer la soude en cristaux, - Ne jamais jeter l'huile de friture dans l'évier. De même pour les produits de bricolage (solvants de peintures par exemple) qu'il faut amener en déchèterie. Vous pouvez trouver plus d'information, ainsi qu'une liste de produits de substitution en consultant le site de l'Arehn (agence régionale de l'environnement en Haute-Normandie) rubrique "publications", vous y trouverez une fiche intitulée : "produits ménagers : le geste écocitoyen" (www.arehn.asso.fr).
Question n°66 de : BUTH Jean-Paul - le 27/09/2007Il y a 50 ans, le progrès était synonyme de "tout à l’égout". Aujourd’hui que nous propose le SIAAP ? Une grande usine pour laver "toutes" nos eaux sales ? Si chaque Francilien réduisait sa production d’eau de 20 % et sa pollution des eaux de 20 % dans les 10 prochaines années faut-il toujours cette usine ? De cette taille ? De cette configuration ? Quels sont les bons gestes pour réduire ma "production" d’eaux sales ? Quand je lis la presse, on ne parle jamais de ce sujet. Que pouvez-vous faire pour qu’on en parle pendant le débat public ?
Réponse SIAAP 01/10/2007Vous faites référence à deux notions essentielles pour le dimensionnement des stations d’épuration. Il s’agit du débit volume journalier d’eaux usées et de la quantité de pollution qu’il véhicule. Volume journalier La station d’épuration doit être dimensionnée pour accepter et traiter toutes les eaux drainées par les égouts, et cela aussi bien par temps sec que par temps de pluie. Ceci, pour éviter que ces eaux ne soient déversées directement dans la rivière ou polluent les nappes phréatiques si elles s’infiltraient dans le sol. Par temps sec, le volume des eaux usées produites en région parisienne dépend de la consommation en eau de chacun et de ce que nous autres techniciens appelons les eaux claires (parce qu’elles ne véhiculent quasiment pas de pollution). Les eaux strictement domestiques sont produites du fait de l’activité de chacun d’entre nous à notre domicile (toilettes, douche, lave linge, arrosage,...). Un habitant utilise quotidiennement en moyenne un peu plus de 150 litres par jour en Ile-de-France. On constate au fil des années que cette consommation ne cesse de baisser, sans doute les consommateurs ont été sensibles aux campagnes d’information les incitant à éviter le gaspillage. Les eaux claires ont des origines très diverses : des intrusions de la nappe phréatique car les réseaux ne sont pas étanches, des fuites du réseau d’eau potable, des volumes d’eau non potable injectés dans les réseaux pour leur curage. Le débit des eaux usées produites par les ménages représente 65% du débit arrivant sur les stations d’épuration, le reste (35%) étant constitué d’eaux claires. En région parisienne, nous avons essentiellement un réseau "unitaire", c'est-à-dire que les eaux domestiques et les eaux de pluie se rejoignent dans le même réseau d’égout avant d’être dirigées sur les stations d’épuration. Quantité de pollution Comme les eaux, la quantité de pollution organique émise en région parisienne a principalement deux sources : l’activité domestique et l’activité industrielle. Les eaux "vannes" proviennent uniquement des toilettes ; elles contiennent des matières fécales (35 kg de matière sèche par personne et par an) et des urines (500 litres par personne et par an). Elles constituent la principale source de pollution organique d’origine domestique. Les rejets industriels peuvent représenter jusque 25% de la pollution organique admise sur les stations. Nous incitons le plus possible, par le biais de convention, les industriels à traiter cette pollution dans leurs propres installations, surtout, qu’en plus des matières organiques, ces eaux industrielles peuvent contenir des produits toxiques qui mêlés aux domestiques peuvent présenter des dangers pour les installations, l’environnement, la sécurité et la santé des personnels. Notre politique est bien sûr de tout mettre en oeuvre pour réduire les débits et les quantités de pollution qui arrivent sur nos stations d’épuration afin d’en réduire la taille et donc les coûts inhérents. En ce qui concerne les débits par temps sec, nous avons ciblé notre action sur la réduction des volumes d’eaux claires. Des actions importantes ont été entreprises pour les combattre. Elles ont porté leurs fruits et les efforts se poursuivent. En tant que citoyen, vous pouvez aussi participer à l’effort collectif, en privilégiant, par exemple, les douches aux bains qui représentent 40% de l’eau utilisée pour l’hygiène et le nettoyage. C’est surtout par temps de pluie qu’il est essentiel de réduire les volumes arrivant sur la station, car à ces moments, ils peuvent être multipliés par 2 ou 3. La maîtrise du ruissellement urbain est une politique constante menée par les communes en liaison avec les départements et le SIAAP, depuis plusieurs décennies avec, autant que possible techniquement, le traitement de ces eaux pluviales à leur source, ceci pour diminuer la taille des grosses stations. Nous préconisons aussi la mise en place des réseaux séparatifs pour éviter d’envoyer les eaux de ruissellement vers les stations d’épuration. Il s’agit là d’un travail de fond qui tient la conception des aménagements urbains. Vous pouvez donc aussi participer à l’effort collectif de réduction de volume d’eaux usées, mais sachez que nous oeuvrons quotidiennement dans cet objectif. Nous avons identifié les actions à mettre œuvre, elles sont inscrites dans notre programme d’action. Les capacités d’épuration prévues en région parisienne à l’horizon 2015, dont la station d’épuration Seine aval, prennent en compte toutes ces réductions de débits atteignables pour un coût économique raisonnable. Je voudrais attirer, cependant, votre attention sur le fait que les économies d’eau, si elles sont toujours bienvenues, sont surtout prioritaires l’été, en période de sécheresse, car c'est durant ces périodes que la ressource en eau devient rare et de médiocre qualité. L'Ile-de-France demeure épargnée par ce problème de ressource en eau contrairement aux régions du sud de la France et aux pays de la méditérranée. Il s'agit surtout d'éviter de "salir" de l'eau inutilement nécessitan un traitement de plus en plus cher et sophistiqué par la suite. En ce qui concerne la quantité de pollution organique émise par chaque habitant, vous comprendrez qu’il est difficile de la réduire, en tout cas celle qui provient des toilettes. Cependant, vous pouvez avoir une action forte en choisissant les produits les moins polluants (les éco-labels : préférez les lessives sans polyphosphates, évitez l’abus de détergent, choisissez des produits à label biologique, ne rejetez pas de solvants, de peintures ni de pesticides ou herbicides dans les égouts (évitez leur emploi ou du moins minimisez-les), ni de médicaments périmés qu'il faut désormais rapporter à son pharmacien. Si vous avez un accès à Internet, vous pourrez trouver des indications pour des produits ménagers de substitution, moins polluants, sur le site de l'Arehn (Agence régionale de l'environnement en Haute-Normandie), rubrique "publications", fiche "produits ménagers : le geste écocitoyen" (www.arehn.asso.fr). En effet, beaucoup de ces produits chimiques contiennent des micropolluants qui posent des problèmes au niveau des stations d’épuration et ont un impact sur l’environnement et donc notre santé. Si vous devez vous débarrasser de tels produits, adressez-vous à la déchetterie la plus proche de votre domicile. Rapprocher d’associations de consommateurs qui donnent des orientations très pertinentes dans ce domaine. Ces actions ne sont que bénéfiques pour la qualité des eaux et pour votre santé. Evitez aussi de jeter dans les toilettes tout objet non biodégradable tels que lingettes, préservatifs, mégots de cigarette, cotons-tige …. autant d’éléments qui peuvent parfois entraver le bon fonctionnement des stations d’épuration.
Question n°157 de : LEMOINE Jean- 27290 SAINT-PHILBERT-SUR-RISLE - le 24/10/2007Contrôles des apports en amont ? Non toxicité des épandages de boues ?
Réponse SIAAP 02/11/20071- Il est impossible de contrôler chaque usager du service public d'assainissement compte tenu simplement du nombre de raccordement aux égouts (plusieurs milliers). S'agissant des industriels des conventions particulières aves le gestionnaire du réseau d'assainissement doivent concrètement définir la teneur de la pollution raccordée à l'égout. Le maire, responsable du service public d'assainsisement sur sa commune est en charge du contrôle de la qualité des effluents que le réseau communal collecte. En ce qui concerne les rejets industriels pouvant présenter un risque pour les populations et l'environnement, le contrôle est est effectué par le service des installations classées qui dépend du Préfet. Le Siaap met en oeuvre, en relation étroite avec les services de l'assainissement départementaux de la petite couronne et le service de la Ville de Paris, des camapgnes ponctuelles d'analyse de la qualité des effluents. Dans des cas très particuliers comme le rejet de l'usine Sanofi Chimie à Vitry-sur-Seine, le Siaap et le département du Val-de-Marne ont mis en oeuvre un suivi spécifique afin de mesurer la teneur de solvants rejetés à l'égout, notamment pour le benzene, molécule classée comme dangereuse pour la santé humaine. Dans ce domaine il faut noter aussi l'action des SATESE (Service d'assistance technique et d'étude aux stations d'épuration) des départements qui, en favorisant le dialogue avec les industriels permet l'amélioration de la qualité des rejets au réseau public. S'agissant des rejets domestiques des campagnes de sensibilisation auprès des franciliens sont recurrentes afin d'interdire les rejets de produits chimiques dans l'égout tels que le White spirit, les solvants, la soude ou même les produits de nettoyage domestiques souvent corrosifs. 2-L'épandage des boues d'épuration en agriculture est encadré par le décret n° 97-1133 du 8 décembre 1997 (aujourd'hui repris dans le livre II du Code de l'Environnement) et l'arrêté du 8 janvier 1998 qui fixe des teneurs en éléments traces métalliques (ETM ou « métaux lourds ») dans les sols et les boues, ainsi des flux annuels maximums cumulés de ces éléments sur dix ans. Le SIAAP n’épand que des boues conformes à la réglementation, l'objectif étant de protéger les acteurs de la filière d'épandage et de définir les meilleures conditions d'innocuité pour l'homme et son environnement. On trouve partout des ETM, à l’état natif sur les sols, dans l’air, dans les engrais du commerce. Pour ce qui est des boues, elles ne présentent pas toutes les mêmes quantités d’ETM. Il est vrai que les boues de Seine aval ont des teneurs en ETM plus élevées que des boues urbaines classiques, tout en respectant les seuils réglementaires. Ceci s’explique par les procédés mis en jeu à Seine aval (digestion et cuisson des boues), qui concentrent les polluants. Cependant, la teneur de la majorité des ETM des boues de Seine aval est actuellement très inférieure aux seuils définis par l’arrêté du 8 janvier 1998. Le SIAAP travaille depuis plusieurs années à diminuer ces teneurs notamment à travers les conventions passées avec les industriels raccordés au réseau. De plus, la refonte de Seine aval prévoit le remplacement de l'usine des boues actuelle. De nouveaux procédés de traitement des boues seront utilisés et la teneur en ETM des boues s'en trouvera diminuée pour atteindre des valeurs comparables à celles des autres stations d'épuration.
Question n°162 de : KUHNER Roland - le 30/10/2007Il paraît que Total rejette des saloperies dans la nappe du Dogger sous sa raffinerie de ... Grandpuits en Seine-et-Marne. Les effluents du S.I.A.P.P. ne pourraient-il point y être introduits aussi ?
Réponse SIAAP 02/11/2007Le rejet des effluents dans le milieu naturel est soumis à autorisation dans le cadre de la police de l'eau. Il n'est pas concevable que cela se fasse de manière continue sans traitement préalable avec des normes de rejet imposées. Sans être au courant de ce que fait Total sur son site de Grandpuits ni des capacités épuratoires de la nappe du Dogger, il n'est pas réglementairement envisagé de déverser des effluents non traités dans une nappe phréatique.
Question n°168 de : Gaffarel Julie- 28300 Seresville - le 09/11/2007Bonjour, Etant donné les impacts positifs (sur l'eau) qu'ont les toilettes sèches (ou TLB, toilettes à litière biomaîtrisée), j'aimerais savoir s'il serait possible d'envisager de répandre ce système auprès des gens qui sont intéressés, en ville, mais n'ont pas de jardin pour composter leurs déchets? (ou pour ceux qui ont un tout petit jardin) Puisque des centres de compostage existent dans la région, comment faire pour instaurer une sorte de service de ramassage? Merci de votre réponse, Julie Gaffarel
Réponse SIAAP 20/12/2007Effectivement il existe des procédés de toilettes sèches. Ils collectent, confinent et traitent les excréta (urines, fèces, papier…). Le confinement permet d'empêcher la dissémination des germes pathogènes (germes qui peuvent transmettre des maladies) qui sont ensuite détruits par hygiénisation. Plus précisemment, trois techniques sont possibles : - la séparation des urines à la source, - le drainage des liquides après mélange avec les solides, - pas de séparation liquides/solides. Les excréta (urines, fèces, papier…) sont ensuite traités ensemble par un processus naturel de décomposition de la matière organique. Un compostage est également possible. Il s'agit d'un processus complexe durant lequel les matières organiques et minérales sont transformées par des micro-organismes. Ces micro-organismes ont besoin d’oxygène pour « travailler », le processus de compostage est donc un processus aérobie. Le produit final est un compost sain et stabilisé. « Sain » car les germes pathogènes ont été détruits et « stabilisé » car les nutriments se retrouvent sous une forme assimilable par les plantes. Le compost peut être utilisé comme amendement pour améliorer la structure du sol. C’est une excellente alternative à l’usage d’engrais artificiel. Ces techniques sont bien sûr connues mais en milieu urbain très dense, très difficilement applicables. Effectivement l’évacuation des fèces sans eau dans de hauts immeubles n’est pas aisée. Toutefois les techniques continuent à évoluer et se développer.
Question n°169 de : FRONTIER Jean-Pierre- 91260 JUVISY CEDEX - le 12/11/2007- Quelles actions complémentaires à entreprendre au niveau des usagers et des collectivités locales ? - Ne peut-on avoir comme objectif de traiter moins que 1.5m3 par jour ?
Réponse SIAAP 08/01/20081-Si votre question concerne la consommation d'eau et sa pollution. La vie quotidienne engendre naturellement une pollution des eaux (toilettes, douche, bain, vaisselle, arrosage...). Il semble de difficile de diminuer cette partie de notre consommation d'eau. Pa contre, l'eau étant un patrimoine commun tout doit être mis en oeuvre pour préserver cette ressource et éradiquer les gaspillages. En France, se sont les usagers qui payent l'eau au travers de la facture. Il ne s'agit donc pas d'un impôt mais véritablement du paiement d'un service rendu par la collectivité. La facture est donc établie sur la consommation d'eau exprimée en m3. La problématique d'un traitement des eaux pluviales doit par contre être éclaircie dans le cadre de la loi sur l'eau avec la mise en place d'une taxe spécifique. Concernant la sensibilisation pour la production et la proposition de produits moins polluants par les industriels se situent à différents niveaux : - Le consommateur (vous, moi, tout le monde chez soi) : Il peut jouer un rôle par ses choix d'achats de produits industriels. Ainsi, l'augmentation de la demande en produit dit "biologique", certifié (exemple de l'écolabel NF-Environnement) ou recyclable de constitue une force de persuasion vers le monde industriel pour que celui-ci propose des produits moins polluants. - Le Siaap : Sa mission de service public commence par l'information des citoyens avec la diffusion de son règlement d'assainissement et de son rapport d'activité sur son site Internet (www.siaap.fr). Le règlement d'assainissement rappelle notamment l'interdiction de déverser des matières solides, liquides ou gazeuses susceptibles par leur nature de nuire au bon fonctionnement du système d'assainissement et définissent les qualités de rejet auquel doivent répondre les rejets domestiques et industriels. - L'Etat : On peut citer par exemple, l'action menée sur les lessives par le Ministère de l'écologie, du développement et de l'aménagement durables et l'Association des Industries des Savons et des Détergents afin de réduire les teneurs en phosphates : celle-ci a permis en 15 ans de réduire la consommation en tripolyphosphates de 50 %. De même, la récente Directive "Reach" (enRegistrement, Evaluation et Autorisation des substances Chimiques) devrait favoriser de part les obligations qu'elle comporte l'émergence de produits moins polluants. Chaque citoyen peut également interroger le député ou le sénateur de sa circonscription afin de lui faire part de ses préoccupations sur ce sujet. 2-Les raisons sont d'abord historiques. Quand la station d'épuration que l'on appelait alors d'Achères I (pour la première tranche de traitements) est construite en 1940, l'objectif est louable : traiter ces eaux usées que l'on rejetait jusqu'alors en Seine. Petit à petit, la station est modernisée et agrandie, pour répondre aussi à l'augmentation de la population francilienne et aux normes qui se mettent peu à peu en place. Le SIAAP est créé en 1970. La solution du "tout Achères" montrant ses limites, deux nouvelles stations d'épuration sont construites : Marne aval à Noisy-le-Grand en 1976 et Seine amont à Valenton en 1987. Depuis, le SIAAP n'a cessé de construire de nouvelles stations, et ce dans le cadre de schémas directeurs (d'aménagement et d'urbanisme, ou d'assainissement) avec la Région Ile-de-France, l'Agence de l'eau Seine-Normandie et les départements. C'est ce que l'on appelle la déconcentration des moyens épuratoires. Toujours dans cet objectif de déconcentration des moyens épurations, c'est à Colombes en 1998 que le SIAAP met en service la station de Seine centre, puis à Triel-sur-Seine celle de Seine Grésillons en 2006. La déconcentration mise en oeuvre par le SIAAP s'oriente sur deux axes : construire une sixième station d'épuration d'ici 2012 (celle de la Morée au Blanc-Mesnil) mais aussi augmenter les capacités de traitement des stations d'épuration existantes. Seine amont (+ 300 000 m3/j) et Seine Grésillons (+ 200 000 m3/j) sont concernées, tandis que la station de Marne aval (+ 30 000 m3/j) est entièrement reconstruite et sa capacité augmentée. Ainsi, la prévision initiale d'une usine Seine aval avec une capacité de 3 millions de m3 par jour ne verra jamais le jour. A partir de 2012, la capacité de l'usine sera ramenée à 1.5 millions de m3/jour, soit à peu près la moitié de la capacité épuratoire de la zone Siaap. Entre la conception initiale du système d'assainissement au début du 20ème siècle, où une seule usine devait épurer les eaux sales de l'ensemble de l'agglomération parisienne , et l'existence dès 2012 de 6 usines sur l'ensemble du territoire, une réflexion fondamentale du système d'assainissement a été mis en œuvre par le Siaap. Néanmoins, la déconcentration atteint ses propres limites en raison de l'existence des réseaux d'assainissement qui convergent tous vers l'aval de l'agglomération et aussi l'absence de volonté locale d'intégrer de nouvelles unités de dépollution au cœur des centres urbains qui sont, il est vrai, très denses. Cette densification qui semble s'inscrire dans le Schéma directeur de la Région Ile-de-France, en cours de finalisation, ne devrait pas entrainer d'évolutions significatives des débits à traiter sur la petite couronne de l'agglomération compte tenu de la baisse de la consommation en eau potable observée depuis quelques années. Si Seine aval n'existait pas, il faudrait neuf usines d'épuration de la taille de celle de Seine centre à Colombes (capactité de 240 000 m3 par jour) pour faire son travail. Sans même parler des réseaux à construire pour les raccorder, il faudrait dépenser plus de 3,5 milliards d'euros pour la seule construction de ces neuf stations d'épuration. Un coût que la collectivité ne peut se permettre. De plus, le Siaap n'est pas en mesure d'imposer aux communes de la Région Ile-de-France, la construction de nouvelles usines sur leur territoire. Nous constatons même très souvent des refus d'implantation de telles usines (cas du Ru de Marivel, d'Enghien etc...)
Question n°182 de : FORTIER Jean-Luc- 93400 SAINT OUEN - le 19/11/2007Pourquoi ne pas se demander aussi et d'abord pour quelles raisons les eaux seraient sales ? Le 9-Nov-2007
Réponse SIAAP 18/12/2007Les eaux sales peuvent être de trois natures différentes : - Les eaux usées domestiques produites par chacun d'entre nous, quotidiennement. Il s'agit par exemple des eaux de toilettes (WC, douche, bain...), des eaux utilisées pour la vaisselle, le nettoyage du linge. - Les eaux pluviales qui sont recueillies par les égouts après avoir recueilli les dépôts présents sur les toitures et les routes (zinc, huile, essence, paiers...). - et enfin les eaux liées à l'activité des industries. Une fois dans les égouts ces eaux se mélangent pour créer ce que nous avons appelé les eaux sales. Elles sont dirigées vers des usines de dépollution des eaux usées afin d'y être traitées. Pour l'agglomération parisienne, ce sont les cinq usines du Siaap qui traitent ces eaux sales. Après dépollution, les eaux sont rejetées dans le fleuve. Les réglementations sur la qualité de traitement des eaux sont de plus en plus strictes afin de préserver le milieu naturel. Ainsi les usines doivent désormais traiter le carbone, le phosphore et l'azote. Il est nécessaire de rappeller que notre vie nous amène à produire des eaux sales et cela durera tant que durera la vie. Si vous souhaitez en savoir plus sur les eaux sales et le traitement des eaux usées, vous trouverez toutes les informations sur le site du Siaap : www.siaap.fr