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Q #197 16/10/2009 Question posée sur le blog: L'expression « valorisation énergétique » n'est-el CPDP

Question

Question posée sur le blog:
L'expression « valorisation énergétique » n'est-elle pas erronée, sachant que l’incinération détruit des produits d’origine pétrolières comme les plastiques, brûle de la matière organique et supprime la valeur ajoutée des produits manufacturés ?

 

Réponse

Réponse le  16/10/2009

Bonjour,

Il est important de noter tout d’abord que l’emploi de « valorisation énergétique », s’agissant de l’incinération, est reconnu aussi bien au niveau national qu’au niveau européen.

Ainsi, vous pouvez trouver par exemple sur le site de l’Agence de l’Environnement et de la Maitrise de l’Energie (ADEME), à l’adresse suivante, l’intérêt d’incinérer des ordures ménagères sur le plan énergétique :

http://www2.ademe.fr/servlet/KBaseShow?sort=-1&cid=96&m=3&catid=15456

Il est indiqué sur ce site que :

« L’incinération permet de tirer le meilleur parti du contenu énergétique des déchets en produisant de la chaleur susceptible d'alimenter un réseau de chaleur urbain et/ou d'être transformée en électricité »

Il est également précisé sur ce même site :

« L'incinération contribue à minimiser les consommations de ressources énergétiques et certains impacts environnementaux tels que l'effet de serre du fait notamment de la valorisation énergétique. L'incinération émet moins de gaz à effet de serre que le stockage, qui a inévitablement des fuites de méthane (puissant gaz à effet de serre) issu de la dégradation des déchets organiques »

Au niveau européen, la directive 2008-98 du 19 novembre 2008 précise que sera considérée comme valorisation l’incinération avec un niveau d’efficacité énergétique :
- supérieur à 60% pour les installations en fonctionnement et autorisées avant le 1er janvier 2009
- supérieur à 65% pour les installations autorisées après le 1er janvier 2009

A ce titre, les 3 unités d’incinération existantes du SYCTOM (Issy-les-Moulineaux, Saint-Ouen et Ivry-Paris XIII) sont classées dans cette catégorie du fait de la fourniture d’énergie pour les réseaux de chauffage urbain.

Par ailleurs, il est important de noter que l’incinération n’est pas une fin en soi mais s’insère dans un schéma global de traitement des ordures ménagères que le SYCTOM développe depuis plusieurs années et qui tient compte d’une hiérarchie entre les différents modes de gestion des déchets ménagers, conformément aux textes européen et nationaux.

La hiérarchie qui doit s’appliquer par ordre de priorité est la suivante :
- la prévention,
- le réemploi,
- le recyclage matière et organique,
- la valorisation (notamment valorisation énergétique)
- l’élimination (incinération à rendement plus faible et stockage)

S’agissant par exemple des plastiques, seuls les plastiques qui n’ont pas été collectés au moyen d’une collecte sélective sont intégrés. Il est vrai qu’il reste dans les ordures ménagères envoyées aujourd'hui en incinération, des plastiques qui devraient être récupérés au stade de la collecte sélective. C’est tout l’intérêt des politiques publiques menées ces dernières années et qui vont être développées dans les années à venir pour augmenter la part des collectes sélectives. Concernant plus particulièrement le SYCTOM, celui-ci apporte depuis plusieurs années un soutien financier à ses collectivités adhérentes pour le développement de la collecte sélective. Il leur accorde une aide de 125,89 euros par tonne de collecte sélective entrante ce qui a représenté un soutien de 20,54 millions d’euros en 2008. Mais tous les plastiques ne sont pas recyclables, du moins à l’heure actuelle, du fait que les débouchés n’existent pas (pots de yaourt, emballages de certains produits frais, films plastiques servant de suremballage…).

Concernant enfin la matière organique à laquelle vous faites référence dans votre question, le projet de transformation du centre Ivry-Paris, en combinant méthanisation et incinération, vise précisément à valoriser cette matière organique sous forme de compost et non plus à l’incinérer comme c’est le cas actuellement.

Le SYCTOM de l’Agglomération parisienne