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Question / Réponse



Q #194 16/10/2009 Questions posées sur le blog: 1°) Compte-tenu du fait que la mairie d’Ivry-sur- CPDP

Question

Questions posées sur le blog:
1°) Compte-tenu du fait que la mairie d’Ivry-sur-Seine n’a jamais pu obtenir d’enquête épidémiologique sur l’impact sanitaire d’un incinérateur sur sa commune parce que celle-ci n’est ni une commune agricole ni une commune de pêche, comment évaluer le risque sur la population environnante?
2°) Comment se fait-il que plusieurs fois par an les habitants autour de la TIRU « récoltent » des cendres noires sur leurs chaises et tables de jardin? Cendres ou « poussières volantes » qui devraient être – catalogue Syctom p.62 - « retenues par un dispositif de filtration, dit électrofiltre » et qui sont considérées – catalogue p.11 – comme » déchets dangereux ».
3°) Comment se fait-il qu’en particulier la nuit un panache de fumée sort du centre de l’usine mais pas par les cheminées ?

 

Réponse

Réponse le  16/10/2009

Bonjour,

1°) La raison pour laquelle la mairie d’Ivry n’a pas obtenu d’enquête épidémiologique n’est vraisemblablement pas liée au fait que la commune n’est ni agricole ni commune de pêche mais plutôt à un problème de représentativité d’une telle étude qui nécessite un panel très important et de pouvoir distinguer l’impact éventuel de l’incinérateur parmi toutes les autres sources de pollution et risques liés au mode de vie, aux habitudes de consommation etc. Le risque sanitaire spécifique à l’usine a été évalué à partir d’une modélisation de la dispersion atmosphérique des polluants lors de la mise en conformité aux nouvelles normes de l’usine en 2005. La conclusion de l’étude d’évaluation des risques sanitaires est la suivante :

« Le risque systémique (atteinte d’organes) lié à l’exposition par inhalation ou par ingestion aux composés émis par l’installation, calculée à partir de la modélisation de la dispersion des composés dans l’environnement, apparaît peu probable, même pour les populations sensibles du domaine d’étude.

Le risque cancérigène lié aux émissions de l’installation est inférieur à la valeur considérée comme limite de risque acceptable par de nombreux organismes internationaux (10-5), pour chacun des toxiques sans seuil étudiés. Le risque cancérigène global, prenant en compte l’ensemble des composés sans seuil émis par l’installation, toutes voies d’exposition confondues, reste inférieur à la valeur repère de 10-5. »

Les résultats de cette étude sont disponibles dans le document intitulé « Synthèse des études règlementaires, d’évaluation des risques et environnementales de l’usine d’Ivry-sur-Seine » disponible sur le site du débat public.

2°) Les poussières recueillies par les habitants autour de l’usine ne sont pas nécessairement liées à l’activité de cette usine. L’inventaire des émissions de polluants atmosphériques en France réalisées par le CITEPA en juin 2009 met en évidence la contribution suivante en 2007 pour les émissions de particules de diamètre inférieur à 10 microns :

- industrie manufacturière : 30% ceci comprend notamment les chantiers et le BTP

- Résidentiel/tertiaire : 25% en particulier la combustion du bois, et dans une moindre mesure, du charbon et du fioul

- le transport routier : 11%

- les autres transports hors transports routiers (2%).

Le secteur transformation de l’énergie dans lequel sont intégrées les usines d’incinération représente quant à lui 2% de ces émissions.

Les poussières ou cendres retenues par le système de traitement des fumées de l’usine d’Ivry sont récupérées pour envoi en décharge de classe 1 où elles sont stabilisées.

3) Le panache de fumée auquel vous faites références consiste en des « lâchers de vapeur » issus du réseau eau-vapeur de l’usine qui permet de produire la vapeur délivrée au réseau de chauffage urbain et de l’électricité au moyen d’une turbine.

Ce réseau eau-vapeur fonctionne à une pression de 70 bars et nécessite donc d’être doté de soupapes de sécurité qui permettent d’évacuer de la vapeur lorsque survient pour diverses raisons des augmentations rapides de pression.

Ce réseau eau-vapeur est totalement indépendant du circuit des fumées de combustion des ordures ménagères et l’eau transitant dans ce réseau eau-vapeur est de l’eau de Seine totalement épurée (notamment décarbonatée et déminéralisée).

Ces « lâchers de vapeur » qui peuvent se produire la nuit mais aussi en journée n’ont donc rien à voir avec les fumées rejetées par les cheminées qui sont des fumées de combustion des ordures ménagères et qui comprennent précisément des éléments polluants nécessitant la mise en place d’un traitement des fumées avant rejet en cheminée.

La vapeur issue de ces « lâchers de vapeur » est donc constituée de vapeur d’eau pure et ne présente à ce titre, aucun élément polluant.

Le SYCTOM de l’Agglomération parisienne