Avis n°303
AUTRE DEMAIN
le ,De tout temps, la Lorraine a été une région de passage (Allemands, Romains, Suédois, Bourguignons) avec les ravages que cela a pu connaître. Le fléau des temps modernes s'appelle le transit, ce transit que personne ne supporte plus. Faisons lui une place royale mais promenons nous en France et disons que nous sommes Lorrains : écoutons l'image renvoyée si peu glorieuse. La Lorraine est malade, son solde migratoire est négatif, elle attire des étudiants qui ne resteront pas. La Lorraine a des atouts et pourtant son PIB reste à la traine depuis 20 ans par rapport à la moyenne. La Lorraine n'attire pas, c'est une rageuse évidence. Région de passage, malade. Les SCoT veulent réduire la consommation d'espaces naturels et agricoles et pourtant on envisage d'en détruire un peu plus. Le rythme de l'anthropisation, de l' artificialisation ne s'arrêtent pas. On veut réduire les trafics domicile - travail mais on invente la métropolisation qui induit l'inverse. On ne veut plus du trafic de transit mais on lui ouvre des voies royales quitte à détruire les forets, les villages, les terres agricoles, les prairies, les zones sensibles. Des gens se battent : associations, collectivités dans le Toulois pour relier les hommes et leur territoire, pour faire vivre les cœurs de village. Les initiatives heureuses y existent On nous parle attractivité, mot valise qui n'a aucun sens, pendant que d'autres parlent de bien vivre. Ce bien vivre oublié au détriment du trafic. Les marcheurs Jacquaires venus du Nord et de l'Est qui traversent ont un livret de marche dans lequel on leur explique et conseille de prendre le train pour traverser la région où il n'y a rien à voir. Belle image de la Lorraine. L'attractivité ? Attirons le transit et faisons fuir les touristes. La loi sur la biodiversité, l'encyclique du Pape, la loi sur l'eau, sur les forêts et terres agricoles, les inquiétudes des scientifiques et naturalistes, tout cela ne pèse plus lourd devant le poids des lobbying de toutes sortes. Des projets basés sur des hypothèses par définition incertitudes...voila à quel prix on massacre. Mais est-ce au transit de s'adapter à la région ou d'aller ailleurs ou bien à la région de s'y adapter. L'image de la Lorraine lui nuit et lui colle à la peau. Trop de politiques encore trop liées au monde technocratique sévissent encore. On nous pond de beaux projets bien brillants qui parlent trafic, attractivité, consentement à payer, modélisation, pourcentage. Pour le reste, l'essentiel, les impacts nombreux n'ont pas leur place dans le débat : on verra après. On marche sur la tête. On nous parle trafic en forte hausse depuis 15 ans, et si on en parle on agace, même si on prouve le contraire. Mais pourquoi pas un autre demain, un demain pour nos enfants, un demain dans lequel la nature ne servira pas plus de défouloir au manque d'imagination des politiques et autres technocrates, voire même leur incompétence. Le Toulois morcelé sera peut être la cicatrice de ce malaise lorrain. Déjà des habitants des communes impactées envisagent de vendre....désertification ? solde migratoire négatif et on se demande pourquoi ? Non à ce projet d'un autre temps. Non au transit, oui au bien être et à un autre demain.