Avis n°251
Débat Public
le ,En tant que citoyen attentif à mon environnement et à son évolution, j’ai appris en début 2015 qu’un débat public allait être organisé sur le projet dit « A31 bis ». Même si cette démarche n’est qu’une déclinaison législative européenne et nationale, je ne pouvais que saluer positivement cette démarche. Lors de la réunion d’ouverture à Nancy, le représentant de l’Etat, ainsi que sa maîtrise d’ouvrage nous a bien sensibilisés à la situation de circulation sur l’autoroute A31 actuelle. Pour utiliser cet axe de circulation, je ne peux objectivement que souscrire au constat et, naïvement sans doute, j’imaginais que l’Etat (via la DREAL) allait réellement mettre à profit ces moments d’échanges directs pour faire évoluer sa réflexion et s’enrichir de toute solution ou alternative proposée dans le cadre du débat.
Je réalise assez vite (et la réunion de Pont à Mousson va m’y aider) que l’avis qui m’est demandé comme citoyen porte uniquement sur « pour » ou « contre » la création de l’autoroute A31bis dans sa globalité, et uniquement sur cette solution et sur le tracé routier proposé. Ce jour là, la DREAL confirme ma compréhension en indiquant qu’elle a été missionnée pour étudier exclusivement la solution routière proposée et rien d’autre !
Je prends alors acte de cette situation et j’espère encore que la DREAL (représentant du MOA, j’en ai bien conscience) va présenter une attitude d’écoute aux questions posées, d’ouverture vis-à-vis des propos avancés (ce qui ne veut pas dire qu’il faille adhérer à tout). En retour, que puis-je observer ?
- Une absence de réponse concrète aux questions posées (même si je reconnais qu’avec l’avancée du débat cela s’améliore un peu),
- Dès que les questions deviennent plus techniques, la réponse est renvoyée à des études futures (enquête d’utilité publique notamment),
- Des solutions proposées sont rejetées et présentées comme impossibles (ex : contournement Ouest de Nancy) puis possibles mais difficilement réalisables mais avec un argumentaire qui s’avère totalement faux lorsqu’il est présenté aux professionnels des travaux routiers,
- Des études concernant le réseau hydraulique ou les nuisances sonores ne sont pas réalisées sur certains tracés (cf la réponse d’experts à Toul),
- Un refus à étudier une autre alternative routière (barreau et 3 voies sur l’axe Toul/Nancy),
- Refus à considérer la situation de l’A330 dans le cadre de l’étude du projet,
Même si je partage le diagnostic initial et même si je peux être rassuré sur la fiabilité et la loyauté des fonctionnaires de la DREAL vis-à-vis de l’Etat, comment, dans ces conditions, puis-je réellement émettre un avis sans avoir l’impression d’être dans une situation de duperie ? Je m’interroge vraiment sur la réelle volonté de l’Etat à consulter les citoyens sur les grands projets structurants du territoire et sur sa perception de la valeur ajoutée qui pourrait être apportée par les acteurs des territoires concernés. Aussi, je souhaite vivement que la CPDP réponde favorablement aux différentes demandes d’expertises indépendantes exprimées par les acteurs institutionnels ou associatifs afin d’éclairer plus sereinement la pertinence de ce projet.
Nb : je tiens à préciser que ma réflexion ne remet absolument pas en cause le fonctionnement de la commission particulière du débat public.