Le projet d’A31 bis n’apportera pas de gain de mobilité en Lorraine

Contrairement aux idées reçues, le projet d’A31 bis ne facilitera pas la mobilité en Lorraine.

- La mobilité dans le sillon lorrain est déjà facilitée par rapport à la plupart des régions de province. A l’instar du sillon alsacien entre Strasbourg et Bâle ou Lyon – St-Etienne, la présence d’une autoroute gratuite et au nombre d’échangeurs important facilite l’écoulement du trafic. Ce qui contribue au faible engorgement des villes, notamment Metz et Thionville. A contrario, beaucoup de villes comparables sont desservies par des autoroutes payantes dont ne bénéficie pas la population locale (Amiens, Orléans, Besançon, Dijon…). Il ne faut pas prendre le problème dans le mauvais sens. L’A31 n’est pas un frein à la mobilité ; l’importance de son trafic témoigne au contraire de son efficacité. L’autoroute est simplement victime de son succès.

- Le projet consiste à remettre en cause la gratuité de l’autoroute entre Nancy et Metz, ainsi qu’au nord de Thionville. Or, même si les tronçons les plus urbains resteraient libres, la mobilité régionale serait freinée par ce nouvel obstacle. Dans ces conditions, l’élargissement sera contre-productif puisqu’au lieu de faciliter la circulation, il va disperser le trafic sur les routes parallèles. Avec les conséquences sur le cadre de vie des localités traversées.

- Le barreau Toul – Dieulouard n’améliorera pas la mobilité des Lorrains : ils sont très peu à effectuer des trajets passant par Toul et Dieulouard. Ce barreau n’intéresse que le transit dont les prévisions hautes prévoient 18000 v/j. Un leurre par rapport aux 85000 à Nancy-centre. La traversée nancéienne ne sera pas significativement déchargée. L’A31 bis ne fera qu’encourager le grand transit routier à travers la Lorraine.

- Quant au barreau Fameck – Elange, comment peut-on soutenir au XXI° siècle de faire passer une autoroute au milieu d’une ville ? Ce barreau permettrait certes d’éviter le viaduc de Beauregard, mais créerait une jonction à Elange où seraient transférés les embouteillages. Idem aux entrées de Luxembourg, où se concentrerait désormais l’engorgement actuellement réparti entre Thionville et la capitale Grand-ducale. Au final, il n’y aura pas de gain de fiabilité des temps de parcours, par contre là-encore le cadre de vie local sera grand perdant.