Avis n°150
Toul: Et au milieu coule la Moselle
le ,Qu’on ne se méprenne pas, je suis partisan de l’aménagement de l’A31. Le diagnostic est le même qu'il y a 10 ans, notre position « incontournable » dans les flux de circulations trans-européens fait que la saturation de l’axe Nord-Sud qui nous irrigue devient de plus en plus problématique. Il semble que ce point, et c’est nouveau, fasse dorénavant consensus, ceux-là mêmes qu’on entendait, dans les années 2000, rêver tout haut d’une « décroissance » se sont tus. L’utopie d’une économie « auto-bridée » s’est fracassée sur la réalité de la crise économique et de ses conséquences sociales qui nous touchent tous… Qu’ils viennent encore expliquer aux Français la différence entre « décroissance » et « récession »… va falloir aujourd’hui qu’ils s’accrochent! Aux yeux verts des écolos, j’aggrave mon cas: je suis aussi partisan du barreau autoroutier Toul-Dieulouard, et quitte à faire voir rouge aux «bonnets» éponymes, je préfèrerais qu’il soit concédé, que l’utilisateur paye plutôt que le contribuable et que l’infrastructure soit, comme il en est de l’A14 versus l’A13, entre La Défense et Poissy, de meilleure qualité. Je pense en effet que ce nouvel accès routier permettrait de flécher « Toul » sur l’A31 entre Metz et Nancy et que cela serait une opportunité de développement pour un bassin économique très investi de logistique. Et puis, je ne suis pas non plus du genre à dire: « l’Autoroute, c’est bien, mais… chez les autres… », non, il faut aussi être cohérent… l’Autoroute, je l’utilise, alors j’en accepte les désagréments… Avec mes voisins du « Plateau Saint-Georges », j’habite à 400m du ruban bitumineux. Les vents du Sud ou de l’Est, heureusement pas dominants, en s’engouffrant dans le lit de la Moselle me le rappellent, réverbérant la trace sonore du trafic. Je comprends parfaitement que les habitants de Chaudeney ne souhaitent pas être pris en tenaille entre A31 et A31bis, ou que ceux de Villey-le-Sec et Pierre-la-Treiche refusent la perspective de voir saccager leur si belle vallée de la Moselle, et moi je ne m’y résous pas plus qu’eux. J’entends aussi qu’il n’est rationnellement pas possible de traverser Ecrouves, entre le plateau et Sainte-Catherine… Qui pourrait affirmer le contraire ? Mais tout ceci ne me convainc pas que LA solution serait de greffer ce barreau au contournement existant de Toul via la « Queue de Chat », frôlant ainsi le Quartier Croix de Metz (variante 4) et concentrant les deux flux « Nancy-Toul » et « Metz-Toul » juste à l’endroit le plus dangereux du secteur (variantes 3,4 et 5), ce fameux pont de Chaudeney, qui enjambe la Moselle d’un revêtement aléatoire, entre virages et déclivité, encadré de la voie de sortie accidentogène d’une aire de repos et de l’échangeur de Valcourt d’une brutalité d’un autre âge et qui mériterait actuellement d’être condamné tant il est mal tourné! A l’été 2005, à cet endroit exactement, un camion s’est couché sur une voiture, prenant feu… Les Toulois s’en souviennent, l’intervention des secours avait été particulièrement longue et difficile. Alors messieurs les ingénieurs, sachez-le… Le couac est là. Dites-moi comment vous passerez la Moselle et je vous dirai quel tracé choisir. Et vous, mes amis Toulois, particulièrement les habitants de Valcourt et de la Croix-de-Metz, exprimez-vous! le « nid d’Homo sapiens » évoqué par le Maire de Chaudeney, c’est bien chez nous qu’il se trouve! A nous taire, la population la plus concentrée se laissera imposer toutes les contraintes et les nuisances, bruits et pollution, (variantes 3, 4 ou 5) d’un ouvrage certes nécessaire, au prétexte qu’il sera plus discret de lancer les bulldozers élargir des voies déja existantes que de chercher une solution politiquement plus exposée...
Commentaires
Quadrature du cercle
Partisan de l’aménagement de l’A31 (lequel ?) et du barreau. Il va falloir faire un choix vu l’état des finances.
La crise économique ou les difficultés de la Lorraine ne viennent pas des problèmes de mobilité. De nombreuses études françaises et étrangères couplées à une réalité proche (A4) montrent qu’on ne peut plus lier développement économique et autoroute, surtout quand elle vient doubler une infrastructure existante. Si la solution aux problèmes du pays était de le quadriller d’autoroutes, cela se saurait. Vieux fantasme de politiques veulent laisser une trace de leur passage…
Vous êtes favorable au barreau : je crains que cette réalisation ne favorise encore les délocalisations vers des territoires plus compétitifs. Si la variante 1 ou 2 devait être choisie, l’A31 dans la traversée de Toul ne sera jamais mise aux normes et continuera à se dégrader. Quant aux autres variantes, elles n’impacteraient pas seulement la Croix de Metz mais tous les territoires jusqu’à Dieulouard. Sans résoudre les problèmes de Nancy, si vous connaissez le dossier, et en plombant les finances des collectivités locales via les subventions d’équilibre car le projet ne sera jamais rentable.
Multiplier les nuisances inutilement, est-ce responsable ?
Vous voulez à tout prix un barreau ?
Voici une suggestion d’ « homo sapiens » : demandez la traversée de Toul avec un tunnel. En prolongeant la D611, vous tapez presque en ligne droite sous le St-Michel et vous pouvez sortir près du croisement N4/A31 dans l’axe du péage de Gye. Aucune nuisance pour vos protégés de la Croix de Metz, pas d’atteinte à la vallée de la Moselle, des emplois créés pour exploiter le tunnel et il suffit de trouver un nom ronflant pour « flécher » Toul.
Évidemment, c’est plus cher mais que des avantages pour résoudre votre quadrature du cercle…
Merci de cet exposé
L'analyse est fine et le propos argumenté et non polémique.
Je n'ai pu jusqu'à présent me rendre à aucune des réunions publiques donc cet espace numérique me permet de loin de suivre un peu le débat. Je pense que les contribuables souhaitent en effet que ce soit les transporteurs qui contribuent financièrement (écotaxe où es-tu?)
Au niveau du tracé la solution n'est certainement pas simple à trouver mais il est nécessaire de trouver un consensus entre l'environnement, la sécurité et l'économie et cependant il faut être audacieux et courageux. L'élargissement des voies actuelles ne me séduit guère.