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Avis n°302

Résident

Ajouté par Jean-François SILVAIN (Pierre-La-Treiche), le
[Origine : Site internet]

Habitant de Pierre-la-Treiche, utilisateur régulier tant de la N4 que de l’A31, je suis conscient de la situation de saturation de l’A31. Dans le même temps, à la lecture du projet A31bis, je suis consterné par l’ordre apparent de priorité concernant les solutions prévues pour la liaison Gye-Dieulouard, c’est à dire pour la traversée du Toulois. Dans un contexte humain où de plus en plus de citoyens attachent une importance grandissante à la qualité du cadre de vie, notamment dans une région riche en espaces naturels comme la Lorraine, je ne peux pas comprendre pourquoi l’élargissement sur place de l’actuelle A31 au niveau de Toul ne figure pas en priorité 1. Les deux premières variantes figurant dans le dossier complet du Maître d’ouvrage reviendront à détruire de fait deux des plus beaux paysages du Toulois, la vallée de la Moselle dans le secteur Pierre-la-Treiche – Chaudeney, un site riche en forêts et milieux aquatiques qui attire chaque année touristes, promeneurs, rameurs, cyclotouristes et pêcheurs étrangers et qui constitue depuis des générations une sorte de station balnéaire pour les habitants de Toul. C’est une zone encore peu anthropisée, riche en oiseaux et insectes associés aux milieux humides et où les castors sont présents. La variante 2 entre les côtes de Meuse et la Côte Barine, même si elle fait état d’une tranchée couverte, mettra similairement à mal un paysage tout à fait exceptionnel. L’argument selon lequel l’élargissement sur place de l’A31 à Toul engendrerait des gênes temporaires pour les usagers de l’autoroute laisse sous-entendre qu’il est moins grave de détruire un cadre de vie auquel les toulois sont attachés depuis des siècles que de gêner des utilisateurs et surtout des transporteurs nationaux et internationaux qui dans leur grande majorité n’ont rien à faire du Toulois, de ses paysages et de ses habitants. Par ailleurs pourquoi la gêne aux utilisateurs serait-elle là insupportable et ne le serait pas ailleurs où un tel élargissement est prévu ? On ne peut pas s’empêcher de percevoir une forme de mépris par rapport au Toulois et à ses habitants et une profonde incohérence avec le texte sur les effets sur l’environnement humain et naturel qui figurent dans le document de synthèse. À l’évidence, dans le Toulois, les aménagements sur place ne sont pas privilégiés et on ne va pas « éviter », et on ne pourra que difficilement « réduire » ! Enfin, toute la réflexion sur la saturation de l’A31, et l’imposition de contraintes dramatiques à une population locale qui ne tirera de tout ceci qu’un bénéfice marginal, a-t-elle un sens si on ne prend pas en compte le pouvoir d’attraction de la nationale 4, gratuite, vis-à-vis des transports routiers de marchandises dans l’Est de la France ? Tout utilisateur de la N4 entre Toul et Paris sait que celle-ci s’est transformée de fait en une camion-route au bénéfice des transporteurs routiers, au prix d’ailleurs d’incessants travaux annuels de réhabilitation et de dangers croissants pour les véhicules individuels. Tant que cette situation durera, on voit mal comment l’engorgement de l’A31 à partir de Toul ne se poursuivra pas quelque soit l’ampleur des aménagements qui y seront réalisés. J’ose espérer que l’opinion de citoyens comme moi-même et d’un très grand nombre d’élus du Toulois pourra prévaloir et que tout sera fait pour ne pas transformer le Toulois en un vaste échangeur routier. Notre région touloise a connu et connaît encore de lourdes vicissitudes économiques depuis 50 ans, il serait dramatique que ce qu’elle a su toutefois préserver, et mettre en valeur, c’est à dire un cadre de vie agréable et attractif, soit irrémédiablement détruit.