Thème 5 : Les nuisances

Les réponses du maître d'ouvrage aux questions de la CPDP.

5.3 Problèmes hydrologiques. Pollution des eaux.

réponses aux questions :


5.3.1 et 5.3.2

Questions 5.3.1 et 5.3.2
Comment seront traitées les eaux usées et les eaux de ruissellement ? Où seront-elles évacuées après traitement ?
Dans l'étude préliminaire " eau ", il serait indiqué que 500 ha seront nécessaires à l'épandage des boues : serait-il possible de préciser le lieu où ils se situeraient ?
A-t'on évalué les conséquences de la réalisation de la plateforme aéroportuaire en termes d'inondations ?

Réponse


La protection de la ressource en eau et les risques d'inondations sont abordés dans ces deux questions.
D'une manière générale, les impacts de ce type d'infrastructure, sur son environnement, sont induits par ses besoins en eau potable, le traitement puis l'évacuation des eaux usées et pluviales. Ces différents points ont été abordés dans une étude réalisée, en 2002, par le bureau d'étude Sogreah-Praud. Cette étude, disponible sur le site internet du débat public, contient de façon détaillée tous les éléments sur lesquels sont basés les réponses exposées ci dessous.

Cette fiche rappelle, le but recherché de l'étude, la commande passée au bureau spécialisé, les hypotheses prises en compte ainsi que les principales conclusions correspondant aux questions posées.

L'objectif de l'étude était de mieux connaître le milieu naturel, en identifiant notamment ses sensibilités, afin d'apprécier la faisabilité de cette infrastructure ,en évaluant ses impacts en terme quantitatif et qualitatif, dans un soucis de préservervation et contribution à la reconquête de la qualité des eaux , des écosystèmes et ceci en cohérence avec le SDAGE et les SAGE concernés.

A partir de l'état des lieux existant ( première partie de l'étude ), des infrastructures envisagées ( les trois scénarios proposés au débat ) , d'hypothèses rappelées ci dessous, le bureau d'étude a identifié les impacts de cette réalisation et analysé différentes possibilités.

Les hypothèses prises en compte :

Cette étude porte sur une zone assez large ( comprenant les différents bassins versants concernés : Erdre, canal de Nantes à Brest via l'Hocmard, le Gesvres,le Plongeon) englobant en particulier la zone d'aménagement différée, l'emprise des raccordements routiers à la RN 137 et 165, une surface réservée pour des zones d'activités connexes à la plate forme ( superficie estimée à 300 ha ).

Ces hypothèses sont basées sur une capacité de l'aéroport à l'horizon 2050 , soient 135 000 mouvements et 9 millions de passagers /an , avec les surfaces correspondantes à leurs traitements.
Pour les hypotheses plus particulières, le bureau d'études s'est appuyé sur des comparaisons faites avec d'autres aéroports existants.

Les réponses aux questions posées sont présentées selon trois thèmes :

-Eau potable : évaluation des besoins ( directement liée aux volumes d'eaux usées à traiter )
-Eaux usées : traitements et évacuations possibles ( y compris épandage des boues )
-Eaux pluviales : estimation des volumes, traitements et évacuations possibles ( y compris conséquences en terme d'inondations )

Eau potable :

  Hypothèses Volumes évalués par an
Plate forme 30 litres/passager 270 000 m3
Zone d'activités connexes 3.75 m3 / ha 410 630 m3
Total   680 630 m3

La valeur des besoins en eau indiquée est un maximum, car elle représente la totalité des besoins en eau sans considérer les solutions qu'il serait possible de mettre en place pour diminuer ces besoins ( réutilisation des eaux pluviales et usées après traitement).

Eaux usées :

  Hypothèses Evaluation par jour
Plate forme 0.27 eq-habitant / passager 3 950 eq-hab
Zone d'activités connexes 25 eq-habitant / hectare 7 500 eq-hab
Total   11 450 eq-hab

L'évaluation des effluents qui seraient produits, en qualité et quantité, conclut à la nécessité de prévoir une station d'épuration spécifique à l'infrastructure.
Aucune des stations d'épuration existantes à proximité du site n'est susceptible de traiter cette charge de pollution. Le bureau d'étude évoque la potentialité d'un traitement des effluents émanant de la commune de Notre Dame des Landes sur l'équipement créé.

Les rejets de cette station devront respecter les objectifs de qualité fixés et la sensibilité (débits d'étiage très faibles) de chacun des cours d'eau succeptibles de recevoir ces eaux traitées. Aussi, il paraît inenvisageable de prévoir un rejet continu toute l'année et il devra être prévu des solutions alternatives en période estivale (réutilisation de l'eau en irrigation, en eaux industrielles, infiltration dans le sol via végétaux ou non.)
Les contraintes d'acceptabilité du milieu concernent uniquement l'aspect qualitatif puisque les débits rejetés serait de l'ordre de 20l/s et ne perturberait pas l'hydraulique du milieu.
Il pourrait être, également, recherché une solution sur le bassin versant de la Loire (plus éloigné) sur lequel un rejet permanent pourrait être envisagé.

La création d'une station d'épuration générerait des boues issues du choix du type de traitement. La quantité produite serait de l'ordre de 230 tonnes de matière sèche par an. Il existe différents procédés d'élimination de ces boues qui sont l'incinération, le mélange à du compost de déchets verts, la valorisation agricole. Cette dernière possibilité necessiterait une étude plus particulière permettant d'affiner l'estimation de 450 à 500 ha de terrain épandable nécessaire et situerait ceux-ci en fonction des besoins des agriculteurs (Plan d'épandage des boues validé ensuite par le DDASS). Cette information fourni dans le dossier a pour but d'envisager le système de traitement dans sa globalité. Cependant, l'étude plus précise liée au choix d'élimination de ces boues qui n'est pas du niveau du débat public sera étudiée ultérieurement.

Eaux pluviales :

L'objectif est de limiter les surdébits engendrés par une imperméabilisation de surface au sol liée à l'implantation d'un aéroport et de traiter ces eaux polluées, par ruissellement, avant de les rejeter dans le milieu naturel.
La gestion des surdébits s'effectuerait par l'intermédiaire d'aménagements hydrauliques composés de bassins de retenue d'eau ( bassins de rétention ) qui temporiseraient et réguleraient le rejet des eaux au milieu naturel. Leurs dimensionnements devront être calculés afin que le débit de restitution de l'eau ne perturbe pas le fonctionnement hydraulique de chacun des cours d'eau concernés par un rejet. Ces débits devront être sensiblement équivalent à ceux générés par une même pluie en l'absence d'aménagement.
Une estimation des surdébits a été réalisée, par le bureau d'étude, à partir des bassins versants existants, en prenant en compte une imperméabilisation de 30 % de la zone et une pluie de référence décennale.

  Bassin versant du ruisseau du Plongeon Bassin versant de l'Hocmard Bassin versant du Gesvres
Surface (ha) 809 86 302
Volume à stocker pour la plate forme ( m3) 31 100 2 420 10 400

Pour les dessertes routières, les volumes sont estimés à 16 930 m3 qui pourraient être répartis selon la topographie des lieux en dix bassins de rétention variant de 1200 à 3300 m3.
Les volumes de ces bassins, pourraient être diminués par la mise en place de solutions permettant de répartir,en amont, les quantités d'eau à stocker (toits réservoirs, chaussées réservoirs (routes, parkings voitures)).

Les contraintes d'acceptabilité du milieu concernent uniquement l'aspect qualitatif . Aussi, les rejets devront respecter les objectifs de qualité fixés et la sensibilité (débits d'étiage très faibles) de chacun des cours d'eau succeptibles de recevoir ces eaux traitées.
En conséquence, les aménagements pourront être composés d'un ou deux bassins, en fonction du type de sol et de la topographie du lieu afin de permettre le traitement de la pollution contenue par ces eaux avant rejet au milieu naturel. Un premier bassin dit de confinement assurant le stockage de pollution accidentelle équipé d'une surverse reliée au second bassin, dit de rétention, qui assurerait l'écrêtage des débits et la décantation des eaux ruisselées.

En outre, des solutions permettant de diminuer le rejet des eaux traitées pourront être envisagées (arrosage, irrigation, infiltration, réutilisation industrielle,..).

Ces bassins pourront faire l'objet d'un traitement paysager afin de les intégrer dans leur environnement, tout en respectant les préconisations concernant le péril aviaire.


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