Le déficit exponentiel des AOT avec le développement
des réseaux de transports collectifs
Le réseau de transport doit être performant et attractif en mettant en
place des services et des dessertes adaptés à la diversité du territoire de
l’agglomération. C’est pourquoi la collectivité (Grand Lyon et Département
du Rhône) consacre un budget important pour le fonctionnement du réseau
mais également pour son extension. Si la mise en place de nouvelles
dessertes est nécessaire pour favoriser le développement harmonieux
de notre agglomération, ce développement doit toutefois tenir compte des
enjeux financiers qu’il implique, tant en investissement qu’en fonctionnement.
Le développement et le fonctionnement d’un réseau de transports collectifs
urbains comme celui de l’agglomération lyonnaise représente un coût
très important pour la collectivité. En 2011, les dépenses et ressources du
SYTRAL s’élèvent à 730 millions d’euros. Les coûts d’exploitation du réseau
représentent environ 50% des dépenses, contre environ 30% pour le dévelop­
pement du réseau et près de 18% pour le remboursement de la dette.
Le réseau de transport est par ailleurs structurellement déficitaire, les
recettes liées à la clientèle ne représentant que 25% des dépenses. La taxe
sur les entreprises et administrations - le versement transport - assure 35%
des ressources, les contributions des collectivités territoriales (Grand Lyon
85%
et Conseil général 15%) près de 19%, l’emprunt représentant 12%.
Outre son coût d’investissement, tout projet de transports collectifs aggrave
donc le déficit d’exploitation du réseau.
Le développement du réseau de transport induit une augmentation des
coûts d’exploitation qui ne doit pas nuire à l’équilibre financier de l’autorité
organisatrice des transports urbains, au risque de remettre en cause le
maintien d’un réseau performant et attractif.
C’est pourquoi, il est primordial d’adapter le mieux possible la capacité offerte
par un projet à la clientèle potentielle, afin de maintenir un réseau performant
et attractif.
L e s r at i o s d e c o û t s d ’ i n v e s t i s s eme n t
h a b i t u e l l eme n t u t i l i s é s ( d o nn é e s S Y T R A L )
Métro
de 100 à 150 millions d’euros
par km de ligne
Tramway
de 20 à 30 millions d’euros
par km de ligne
Bus en site propre à haut niveau de service
de 7 à 10 millions d’euros
par km de ligne
Avec le coût d’1 km de métro, il est possible de réaliser 5 km
de tramway ou 15 km de bus en site propre.
Le coût de fonctionnement annuel de ces dessertes représente
en moyenne 5% du coût d’investissement initial, c’est-à-dire
qu’au bout de 20 ans, le coût de fonctionnement atteint le montant
du coût d’investissement.
À titre d’information, environ 600 000 déplacements/jour sont
effectués en transports collectifs par les habitants du Grand Lyon
(
mode principal).
Repères
Au nal, des investissements systématiques de type métro
ou tramway dans un territoire aux densités aussi faibles et aux
urbanisations aussi éclatées, apparaissent déraisonnables au
regard des gains de clientèle possibles.
4.
Vers quelle mobilité urbaine allons-nous ? L’agglomération à l’heure des choix
Analyse des réponses en transpor ts collectifs sans infrastructure routière majeure
58
partie 1