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  Document : Chapitre « Risques »


Rubrique : Association des écologistes pour le nucléaire (AEPN)
Si nous gardons tous en mémoire la catastrophe de Tchernobyl, il faut aussi se souvenir de l’accident de Three Mile Island (TMI) aux Etats-Unis en 1979, qui a fait couler beaucoup d’encre.
Cet accident a conduit, comme à Tchernobyl, à une fusion du coeur et à la perte du réacteur, mais les conséquences sanitaires ont été quasi-nulles : aucune victime humaine (ni décès, ni blessé) et les rejets dans l’environnement extrêmement limités et sans danger. Pourquoi ?
Parce que le réacteur à eau légère de TMI, comme tous les réacteurs similaires occidentaux, ne peut pas prendre feu et parce que, comme tous ceux de notre parc français, il est enfermé dans une épaisse enceinte de confinement en béton armé destinée à contenir d’éventuelles émanations radioactives, ce qui n’était pas le cas pour le réacteur soviétique de type RBMK à Tchernobyl.

L’EPR est doté lui aussi d’une épaisse enceinte de confinement, qui a même été renforcée (enceinte double et non pas simple) afin de résister non seulement à l’impact d’un avion de tourisme, mais même à l’impact d’un gros avion commercial.

Un réacteur de type EPR ne peut bien sûr aucunement exploser comme une bombe atomique.
Cela est en effet physiquement impossible compte tenu de la configuration du coeur et de la nature du combustible. L’accident le plus grave serait, comme à TMI, la défaillance de certains systèmes et/ou une perte de contrôle du réacteur qui conduirait à un échauffement du coeur, lequel pourrait, dans la pire des hypothèses, être amené à fondre. Fort de l’expérience de TMI, on prévoit dans ce cas (extrêmement peu probable) la construction d’un cendrier sous le réacteur, afin de canaliser le combustible fondu vers un réceptacle spécialement prévu à cet effet.

Comme pour les autres réacteurs du parc nucléaire français, la sûreté de l’EPR est assurée de manière redondante et à plusieurs niveaux indépendants les uns des autres. Au cas où un niveau de défense ne fonctionnerait pas, un autre prend le relais. Certaines fonctions importantes pour la sûreté de l’EPR ont été quadruplées. Bref, même en cas d’accident grave, la probabilité d’avoir à évacuer le public résidant aux abords immédiats du réacteur est très faible.
Ce pourrait être le cas si une forte surpression s’accumulait dans l’enceinte, mais même dans ce cas, la majeure partie des aérosols radioactifs serait retenue à travers un filtre à sable.

L’EPR peut être chargé en combustible mixte UO2-PuO2 (MOX), permettant d’utiliser l’énergie du plutonium et de l’uranium recyclés, ce qui a un double effet : diminuer les stocks de plutonium, tout en fabriquant de l’énergie. Les organes du réacteur sont prévus pour une vie de 60 ans et feront l’objet de visites décennales destinées à surveiller leur évolution.

Le risque probabiliste d’accident grave sur un EPR est réduit d’un facteur 10 par rapport aux réacteurs du parc actuel, déjà particulièrement sûrs : l’expérience accumulée dans notre pays est largement supérieure à 1 000 années-réacteurs de fonctionnement. Après 50 ans d’utilisation, aucune vie humaine n’a été perdue du fait d’un accident sur un réacteur électrogène.

Sur le plan de la prolifération, il convient bien sûr de rester vigilant. Le plutonium, trop riche en plutonium-240, produit par ce type de réacteur est toutefois impropre à la fabrication de puissantes armes nucléaires. Les projets d’équipement nucléaire civils sont soumis aux contrôles très stricts de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). On remarquera d’ailleurs que les pays qui ont fabriqué des armes atomiques ne l’ont jamais fait en utilisant ce type de réacteur.
C’est la technologie d’enrichissement en uranium-235, notamment par centrifugation (réalisable même sans le moindre réacteur nucléaire), ou d’autres types de réacteurs proliférants (aisément rechargeables en fonctionnement tel que le Candu canadien ou les RBMK soviétiques, par exemple), qui présentent des risques de prolifération, contrairement aux réacteurs à eau sous pression tels que l’EPR, qui ne sont aucunement proliférants. On se souvient à ce sujet du cas de l’Afrique du Sud qui, ayant acquis ce type de réacteur (à eau sous pression de fabrication française) a accepté à cette occasion de renoncer au développement d’armes nucléaires.

Enfin, l’objection des déchets nucléaires, décrits par certains comme dangereux pour les générations futures, ne résiste pas à une analyse factuelle et objective : le volume de ces déchets, bien confinés et proprement conditionnés, est très faible en regard de ceux des autres industries.
De plus l’EPR produit encore moins de déchets (par kWh) que les réacteurs actuels.
Quant aux déchets à vie longue et à forte radioactivité, leur volume est extrêmement faible (même pas le volume d’une petite cerise par an pour une famille) et les méthodes de confinement dans des couches géologiques profondes et imperméables sont reconnues pour donner toutes garanties de sûreté au cours du temps. Par contre, maints déchets industriels hautement toxiques et stables ont une durée de vie éternelle.

Une simple feuille de papier arrête la totalité des rayonnements alpha, et quelques mètres de terre suffisent à stopper les autres rayonnements y compris les rayons gamma les plus pénétrants.

La bonne tenue du parc nucléaire français jusqu’à présent est un exemple de la sûreté des réacteurs et de la culture de sûreté des opérateurs. Même si le risque, très faible, d’un accident n’est jamais totalement exclu, les conséquences d’un tel accident n’auraient cependant rien de commun avec celui de Tchernobyl ni même avec certains accidents chimiques.

L’énergie nucléaire bien conçue, bien construite et correctement exploitée permet une diminution spectaculaire des nuisances et des risques, à la fois pour l’homme et pour l’environnement, par rapport aux énergies carbonées (gaz, pétrole, charbon).

Il n’existe actuellement aucun autre moyen de production énergétique disponible et fiable, capable de produire l’électricité de base dont l’Europe et le monde ont besoin, de manière aussi sûre et aussi propre que l’EPR.

Association des écologistes pour le nucléaire (AEPN)

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