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Document : ACRO - L'EPR n'est pas justifié
Rubrique : Pour une autre politique énergétique | Nous sommes convaincus, comme beaucoup, que le défi énergétique sera un des défis majeurs du 21ième siècle avec l’épuisement des ressources en pétrole et la menace du réchauffement climatique.
En ne produisant que de l’électricité, le nucléaire ne peut avoir qu’un impact mineur sur ces problèmes.
Tant que les autorités se limiteront à penser en moyens de production réduits à une « alternative infernale » – nucléaire ou effet de serre – et non en utilisation de l’énergie, elles seront incapables de répondre au défi.
La priorité de toute politique énergétique doit être la réduction de la consommation.
Cela est proclamé par les pouvoirs publics et soutenu par les associations de protection de l’environnement, mais sans effets notables.
Nous aurions donc préféré un large débat sur les économies d’énergie avec, à la clé, des mesures concrètes et des mesures réglementaires qui ne sont pas forcément populaires.
Cela aurait été l’occasion de mettre en oeuvre une expérimentation d’un véritable processus de démocratie participative beaucoup plus ambitieux que le débat actuel, afin de trouver une synergie entre les moyens techniques, individuels et collectifs à mettre en oeuvre pour une meilleure utilisation de l’énergie qui ne soit pas source de conflit.
Malheureusement, il n’y en a que pour l’EPR qui, en servant d’alibi, va à l’encontre de la nécessité de réduire notre consommation.
Il va aussi renforcer la dépendance de la production électrique à une mono-industrie, alors qu’il est plus sûr stratégiquement et économiquement de diversifier les sources.
Le débat proposé n’est pas un débat énergétique, mais plutôt d’ordre industriel sur la pertinence de construire un « démonstrateur » d’EPR à Flamanville.
C’était déjà une des conclusions des trois Sages chargés de piloter le Débat National sur l’énergie en 2003 : « il est difficile, […] de se faire une opinion claire sur son degré de nécessité et d’urgence. [...] Il a semblé que si le constructeur potentiel de l’EPR milite pour sa réalisation immédiate, c’est avant tout pour des raisons économiques et de stratégie industrielle. ». Et l’un des sages, le sociologue Edgar Morin, a dans ce même rapport clairement tranché : « Les centrales actuelles ne devenant obsolètes qu’en 2020, il semble inutile de décider d’une nouvelle centrale EPR avant 2010 [car rien] ne permet d’être assuré qu’EPR, conçu dans les années quatre-vingt, serait la filière d’avenir. »
En effet, s’il y avait une urgence à produire de l’électricité, EDF aurait proposé un réacteur éprouvé du « palier N4 », comme il en existe déjà 4 en France et non un « démonstrateur » à tester.
ACRO Association pour le Contrôle de la Radioactivité dans l’Ouest
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