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  Document : Chapitre « Outil industriel »


Rubrique : Collectif régional « L’EPR, non merci, ni ailleurs, ni ici »
L’EPR : un projet industriel dépassé !

Au sein d’AREVA, au CEA, n’estimait-on pas que l’EPR n’avait pas vraiment d’avenir (cf. article du Monde) :

• La filière eau pressurisée est productrice de trop de déchets nucléaires, et en France même, c’est la gestion de ces déchets qui pose le plus de problèmes et soulève l’opposition des populations.

• Le coût élevé de cet énorme réacteur ne permet pas aux pays émergents de l’acheter, sauf si la France participe au financement.

• Les réacteurs à eau pressurisée permettent d’utiliser le combustible à l’uranium enrichi, producteur de plutonium, de passer du nucléaire civil au nucléaire militaire. La communauté internationale sera à l’avenir plus regardante à propos de la vente de techniques et matières qui ont permis la prolifération de l’arme nucléaire ou failli le faire (Irak, Iran ? Pakistan etc.).

• Le CEA ne préférait-il pas développer la recherche pour un autre type de réacteur, plus petit, peu ou pas producteur de déchets, non proliférant, estimant qu’il n’y a pas urgence à construire d’ici 2030 ? La politique commerciale de Cogema-Framatome l’a emporté sur la logique de recherche.

À quoi bon maintenir les compétences sur un réacteur EPR, modèle à eau pressurisée, à peine modifié, obsolète, peu ou pas vendable au palier 1 650-1 700 MWe comme il l’a été au palier 1 500 MWe ? En Europe, la tendance est plutôt à la sortie douce du nucléaire.

En Cotentin, les décideurs économiques ont utilisé l’emploi comme argument principal de promotion de l’EPR. Pourtant, la réduction de l’emploi a coïncidé avec le passage à la mono-industrie du nucléaire

• Ils n’ont pas su sortir du grand chantier de La Hague. Depuis bientôt 15 ans, le Cotentin a bénéficié de fonds européens : 3 financements de 5 ans chacun pour ramener le taux de chômage au-dessous de la moyenne européenne. Qu’en ont-ils fait?

• Ils ont été incapables d’anticiper, après la chute du mur de Berlin, la réduction du marché de l’armement et de l’emploi à l’Arsenal qui construit les sous-marins nucléaires.

• Ils ont voulu ignorer la programmation de la sortie du nucléaire de nos voisins allemands et belges et la réduction du marché du retraitement-extraction de plutonium à la Cogema- La Hague.

• Au lieu de diversifier les activités, ils se sont entêtés dans la mono-industrie du nucléaire.

• Ils ont laissé faire la désindustrialisation dans la métallurgie (Babcock, UIE), le textile
(Dormeuil), l’électrotechnique (la CIT), laissé partir le terminal Toyota, abandonné le transport du fret par le rail depuis le port de Cherbourg. Et qu’en est-il du projet Fastships pour les transports transatlantiques rapides ?

Les décideurs revoient déjà les premières estimations à la baisse

Le nucléaire a contribué, ici comme ailleurs, à créer le chômage, comme le reconnaît le Président de la Communauté urbaine de Cherbourg, Bernard Cauvin (Ouest France, 3 mai 2005).

Le nucléaire apporte « un effet anesthésiant sur la Région. C’est une chape sur l’esprit d’entreprendre. On reporte toujours à demain la nécessité de se diversifier, de se développer. Et avec l’EPR, on risque d’assister à la même chose ».

Les emplois seraient évidemment répartis inégalement sur les 5 à 7 ans de travaux.
Contrairement au premier chantier de Flamanville dans les années 1970, les appels d’offre pour l’EPR sont au moins européens, d’autant que Siemens est allemand. Devant la presse locale, les entrepreneurs locaux n’espèrent plus au mieux que 20 % des contrats. Sont-ils certains de les atteindre ? De plus, le dérochement de la falaise, l’enrochement de la mer et l’endigage sont déjà effectués. Combien d’emplois locaux et pour combien de temps seraient offerts au moment de la construction ? En fonctionnement, l’électricité serait transférée vers Laval sud près du Mans pour rejoindre le réseau THT et les Pays-de-Loire. La centrale de Cordemais serait-elle fermée prématurément et partiellement (sauf pour les pointes du chauffage électrique)? Quelles en seraient les conséquences ? Les emplois EDF seraient-ils transférés des Pays -de-Loire et non créés sur place ?

Pour une production d’électricité équivalente, les énergies renouvelables et décentralisées induisent 2 à 3 fois plus d’emplois : l’expérience en a été faite pour l’éolien, en Espagne et en Allemagne

Cela permettrait de respecter l’engagement de la France près de l’Union européenne de faire passer de 14,5 à 21 % sa production d’électricité à partir des renouvelables pour 2010.

Les moyennes et petites entreprises locales pourraient être mobilisées de 50 à 80 %, les collectivités locales pourraient profiter de la taxe professionnelle : un aménagement du territoire équitable et mieux réparti.

Ce n’est donc pas dans l’EPR et l’opposition à l’éolien que réside aujourd’hui un projet
industriel d’avenir.

Collectif régional « L’EPR, non merci, ni ailleurs, ni ici »

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