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Document : Chapitre « Outil industriel »
Rubrique : Les exportations ? | Les exportations de réacteurs nucléaires ont été historiquement très faibles puisque les pays préfèrent de loin développer une compétence nationale que de sous-traiter cette industrie sensible à des entreprises étrangères. Framatome a exporté moins de 10 réacteurs dans la période de développement de l’industrie nucléaire alors qu’elle en construisait six fois plus en France.
De quel marché nous parle-t-on aujourd’hui ? Les projets connus portent sur une petite dizaine de réacteurs pour plusieurs grands groupes en concurrence. La Chine est présentée comme un Eldorado avec plusieurs dizaines de réacteurs en projet. Mais il est évident que ce pays ne souhaite pas importer des technologies étrangères mais se les approprier. Pour les quatre prochains réacteurs, le Gouvernement chinois a très clairement fait comprendre que le choix dépendrait de la capacité du pays exportateur à participer au financement et les Etats- Unis soutiennent la candidature de Westinghouse (concurrent d’AREVA) à hauteur de 5 milliards d’euros1.
Les rares exportations possibles de réacteurs dépendent de la capacité de la France à les subventionner tant les pays pouvant se permettre d’investir dans des projets aussi coûteux sont rares. Même l’exportation d’un EPR vers la Finlande n’a probablement été rendue possible que grâce au soutien de la Coface qui a permis à AREVA de le vendre à prix cassé2. Le soutien de la Coface, et donc le subventionnement par les contribuables français, est vraisemblablement un élément bien plus crucial que la construction d’un démonstrateur puisque le seul contrat réel à l’exportation a été obtenu avant la décision du Gouvernement…
Par ailleurs, Framatome sous-traitant l’EPR finlandais du fait de son carnet de commande déjà extrêmement chargé, quel intérêt pour la France si cette pratique se généralisait ?
Enfin, les pays bénéficiant d’infrastructures et de conditions naturelles (comme la disponibilité en eau) permettant la mise en place de réacteurs aussi puissants sont rares. Le marché nucléaire du 21ème siècle sera très restreint, mais pourrait en plus essentiellement porter sur des « petits » réacteurs de quelques centaines de MWe.
Pour EDF, il est évident que son développement à l’étranger est essentiellement basé sur des achats d’électriciens locaux. Les quelques contrats d’ingénierie et partenariats obtenus par EDF en Chine ressemblent plus à du transfert de technologie qu’à du positionnement stratégique durable.
En dehors de toute stratégie industrielle, l’exportation du nucléaire n’est de toute façon pas une bonne idée. La France est la championne des transferts de technologies nucléaires vers des pays qui ont fourni ou fournissent encore des motifs d’inquiétude concernant la prolifération des armements nucléaires. AREVA et d’autres entreprises publiques nucléaires, ont été les vecteurs de ces transferts notamment vers l’Afrique du Sud, Israël, l’Irak, le Pakistan et la Chine.
Agir pour l’environnement - Les Amis de la Terre - France Nature Environnement - Greenpeace - Réseau Action Climat-France - WWF-France
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