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Document : Le dossier
Rubrique : Attendre les réacteurs du futur (2040) pour remplacer le parc actuel | Plusieurs générations de centrales électronucléaires se sont succédé :
- la génération 1 correspond aux premiers réacteurs industriels des années 60 ;
- les réacteurs de génération 2 sont, pour l’essentiel, ceux qui sont exploités actuellement ;
- les réacteurs de génération 3 sont une évolution technologique des réacteurs de génération 2, intègrent les mêmes concepts et sont disponibles aujourd’hui sur le marché ;
- la génération 4 est à l’état de prototype, ces réacteurs cherchent à mettre en oeuvre de nouveaux concepts.
À l’initiative du Département de l’Énergie (DOE) des USA, dix pays (Afrique du Sud, Argentine, Brésil, Canada, Corée du Sud, États-Unis, France, Japon, Royaume-Uni et Suisse) se sont associés dans le cadre d’un forum international baptisé “Génération 4” pour étudier les technologies nucléaires du futur. Le forum a retenu six projets de réacteurs.
Quatre systèmes sur six sont à neutrons rapides et cinq font appel au cycle fermé, avec comme objectif le recyclage intégral des actinides présents dans les combustibles usagés.
Les principaux défis à relever pour permettre le développement industriel des réacteurs de génération 4 sont considérables. Ils portent notamment sur la conception de nouveaux coeurs (en particulier pour les réacteurs rapides à gaz), le développement de matériaux résistant à des produits très corrosifs (par exemple le plomb ou l’eau supercritique) et/ou à de très hautes températures (supérieures à 1 000°C pour le VHTR), la maîtrise des risques d’instabilité neutronique et thermohydraulique.
Comme l’ont précisé les experts nationaux participant au forum Génération 4, c’est au plus tôt à l’horizon 2040/45 que ces réacteurs pourront équiper des centrales électronucléaires, avec la maturité industrielle suffisante pour leur déploiement en série en toute sûreté.
À cet horizon, toutes les centrales nucléaires françaises auront dépassé leur durée de vie de conception de 40 ans et 21 d’entre elles auront dépassé les 60 années de fonctionnement, ou en seront très proches.
Attendre les réacteurs de génération 4 obligerait EDF à faire un double pari industriel sur :
- la mise à disposition effective et compétitive des réacteurs de génération 4 dès 2040. Ceci suppose que tous les problèmes technologiques et techniques seront résolus de manière sûre et compétitive et à des niveaux de puissance suffisants, pour pouvoir commencer à remplacer les centrales actuelles ;
- la prolongation significative de la durée de fonctionnement des centrales nucléaires
actuelles, pour atteindre 70 ans en moyenne, jusqu’à la mise en service de ces nouveaux moyens de production en 2040.
Attendre les réacteurs de génération 4 pour renouveler les centrales existantes est un pari industriel risqué qui ne satisfait pas aux orientations de politique énergétique du pays.
Le risque est fort que les centrales électronucléaires de génération 4 prennent du retard et qu’il soit nécessaire d’arrêter les centrales actuelles à 60 ans, voire avant. Il faudrait alors acheter de nombreuses unités de substitution utilisant du gaz ou du charbon importés, pour produire massivement de l’électricité. Ceci remettrait en cause les objectifs de la politique énergétique du pays et affecterait en particulier l’indépendance énergétique de la France. Le recours à des unités thermiques de substitution présente en outre deux inconvénients supplémentaires : une production massive de gaz à effet de serre et un renchérissement des coûts de production par rapport à ceux du nucléaire, compte tenu de la raréfaction des combustibles fossiles et de la concentration géopolitique de leur approvisionnement.
EDF
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