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  Document : Chapitre « Coûts »


Rubrique : Un coût marginal ?
Dans le cas des turbines à cycle combiné à gaz ou des centrales à charbon, on dispose de très nombreuses références internationales de coûts d’investissement et de fonctionnement unitaires. C’est très différent pour le nucléaire. Tout d’abord, le marché est très restreint : il se réduit à quelques unités par an. Pour l’EPR c’est bien pire puisque ce réacteur n’existe encore que sur le papier. Pour calculer le coût du kWh en 2015, la DGEMP choisit donc de raisonner sur la construction de 10 tranches de façon à amortir les conséquences des aléas techniques et financiers du « démonstrateur ». Cette méthode présente un biais de taille : en effet 10 tranches d’EPR, ce sont 16 000 MWe à installer en France entre 2015 et 2025, ce qui n’est manifestement pas du domaine d’une opération « marginale » puisque c’est augmenter le parc de 20 %. De plus, l’analyse des scénarios de cadrage montre l’inutilité d’une telle mesure : le parc total ainsi obtenu serait surdimensionné et son taux réel d’utilisation 20 à 25 % plus faible que celui retenu dans l’étude de la DGEMP (93 %) et le surcoût du kWh de l’ordre de 30 %.

La deuxième critique porte sur la façon dont sont prises en compte les externalités d’environnement3. L’étude du Ministère de l’industrie combine deux méthodes d’analyse :

• Une évaluation « par l’aval » des coûts des conséquences éventuelles des risques engendrés par l’emploi des différents moyens de production (par exemple les conséquences sur la santé des populations des émissions de SO2 de l’unité réalisée ou celles d’un accident nucléaire). Cette analyse ne prend cependant pas en compte les conséquences économiques d’une série de phénomènes à très long terme comme par exemple la stérilisation de surfaces agricoles, le déplacement de populations ou les pertes de production engendrées par un accident nucléaire. Elle
ne rend donc que partiellement compte des coûts externes liés à la filière nucléaire.

• Par contre, pour les émissions de gaz à effet de serre, son approche se fonde sur la mesure de la valeur de l’effort économique que la société est prête à consentir pour se prémunir contre les risques qui lui sont liés. Il s’agit là d’une évaluation « par l’amont ». Pour le CO2, la DGEMP retient la méthode de prise en compte d’une mesure de précaution vis-à-vis de l’augmentation des concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère (et non pas d’une mesure de réparation des dégâts éventuels), méthode justifiée par l’incertitude qui règne sur les conséquences économiques du réchauffement climatique. Mais, pour le nucléaire, contrairement à ce qui avait été tenté dans le rapport Charpin Dessus Pellat (CDP), aucune mesure de précaution de ce type n’est prise en compte par la DGEMP, ni vis-à-vis de l’accumulation des déchets à haute activité et longue durée de vie ni vis-à-vis de la prolifération. L’étude DGEMP fait donc en fait le pari implicite qu’il existe des solutions assez fiables sur les aspects déchets et prolifération de la filière pour ne pas mettre en oeuvre le principe de précaution.

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