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réacteur nucléaire Flamanville

 / Réponses aux questions

Voici les questions posées par le public par mail, par courrier ou lors des réunions publiques. Nous affichons les réponses du maître d'ouvrage (après vérification par la CPDP) et de la CPDP.

Vous trouverez d’autres réponses développant des points de vue différents dans le cahier collectif d'acteurs mais également dans les cahiers individuels d'acteurs. Si vous ne les avez pas déjà consultés, ces document sont téléchargeables ou disponibles sur simple demande écrite auprès de la Commission

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Thème séléctionné : POLITIQUE INDUSTRIELLE

Question de : Le Corre andré - Castelsarrasin 82100 - le 30/10/2005
Plutot que de lancer encore une version de notre REP (on a deja plusieures variantes de 900 MW ,1300 MW et 1500 MW),sachant que
1 on peut prolonger leur durée de vie de 40 ans pour les amener à 60 ans(en moyenne)
2 dans moins de 30 ans le prix de l'uranium va flamber (lancement de centaines de PWR)
pourquoi ne pas lancer un surgénerateur (que l'on sait faire marcher) et pour lequel on dispose d'un site (en cours de démentelement) pour expérimenter à plus long terme ?
Merci de répondre

Réponse de : EDF
DUREE DE VIE DES CENTRALES NUCLEAIRES ACTUELLES
La législation française ne spécifie pas de limite de temps à l’exploitation des installations nucléaires mais exige, sous le contrôle de l’Autorité de sûreté, que les installations soient en permanence conformes au “ référentiel de sûreté ”, c’est à dire à l’ensemble des règles et des procédures qui régissent leur fonctionnement sûr. EDF, comme beaucoup d'autres exploitants dans le monde, a conçu ses 58 réacteurs avec l’ambition de les faire fonctionner au delà de 40 ans. Toute la politique de sûreté, de maintenance et de rénovation qu'elle a mise en place vise à assurer la bonne tenue de ses installations dans la durée et leur conformité aux standards de sûreté réactualisés en cohérence avec ce qui se fait au plan international. Mais ce n'est pas l'exploitant qui décide seul de la durée de vie de ses centrales. L'Autorité de sûreté nucléaire française - la Direction Générale de la Sûreté Nucléaire et de la Radioprotection (DGSNR) - au terme des visites décennales (ces visites réglementaires très approfondies réalisées tous les 10 ans), valide le fonctionnement de chaque réacteur contrôlé pour 10 années supplémentaires.D’ores et déjà, les 34 tranches du palier 900 MWe vont atteindre une durée de 30 ans après avoir effectué avec succès leurs deuxièmes examens décennaux. Sont notamment concernées les centrales les plus anciennes (Fessenheim, Bugey, Tricastin, Gravelines, Dampierre). EDF prépare activement les premières visites décennales du centrales les plus récentes (Chooz et Civaux) et les deuxièmes visites décennales du palier 1300 MW (Penly, Paluel, Flamanville, Nogent, Cattenom, Saint Alban et Golfech) ainsi que les troisième visite décennale des centrales les plus anciennes.Ce n'est qu'à l'issue de ces 3èmes visites décennales que l'Autorité de sûreté validera un fonctionnement des réacteurs jusqu'à 40 ans. Les centrales de 900 MW les plus anciennes procèderont à leur 3ème visite décennale entre 2009 (tranches les plus anciennes) et 2019 (tranches les plus récentes).

LE FORUM GENERATION 4
Une des alternatives étudiée par EDF est d'attendre les réacteurs de génération 4.
À l’initiative du Département de l’Énergie (DOE) des USA, dix pays (Afrique du Sud, Argentine, Brésil, Canada, Corée du Sud, États-Unis, France, Japon, Royaume-Uni et Suisse) se sont associés dans le cadre d’un forum international baptisé “Génération 4” pour étudier les technologies nucléaires du futur. Le forum a retenu six projets de réacteurs.
Quatre systèmes sur six sont à neutrons rapides et cinq font appel au cycle fermé, avec comme objectif le recyclage intégral des actinides présents dans les combustibles usagés.
Les principaux défis à relever pour permettre le développement industriel des réacteurs de génération 4 sont considérables. Ils portent notamment sur la conception de nouveaux cœurs (en particulier pour les réacteurs rapides à gaz), le développement de matériaux résistant à des produits très corrosifs (par exemple le plomb ou l’eau supercritique) et/ou à de très hautes températures (supérieures à 1 000°C pour le VHTR), la maîtrise des risques d’instabilité neutronique et thermo-hydraulique.

Comme l’ont précisé les experts nationaux participant au forum Génération 4, c’est au plus tôt à l’horizon 2040/45 que ces réacteurs pourront équiper des centrales électronucléaires, avec la maturité industrielle suffisante pour leur déploiement en série en toute sûreté.
À cet horizon, toutes les centrales nucléaires françaises auront dépassé leur durée de vie de conception de 40 ans et 21 d’entre elles auront dépassé les 60 années de fonctionnement, ou en seront très proches.

Attendre les réacteurs de génération 4 obligerait EDF à faire un double pari industriel sur :
• la mise à disposition effective et compétitive des réacteurs de génération 4 dès 2040. Ceci suppose que tous les problèmes technologiques et techniques seront résolus de manière sûre et compétitive et à des niveaux de puissance suffisants, pour pouvoir commencer à remplacer les centrales actuelles ;
• la prolongation significative de la durée de fonctionnement des centrales nucléaires actuelles, pour atteindre 70 ans en moyenne, jusqu’à la mise en service de ces nouveaux moyens de production en 2040.

Attendre les réacteurs de génération 4 pour renouveler les centrales existantes est un pari industriel risqué qui ne satisfait pas aux orientations de politique énergétique du pays.


SUPERPHENIX
Quelques précisions concernant le réacteur Superphénix auquel vous faites allusion dans votre question.
Le Sodium Fast Reactor ou SFR (1 des 6 projets de réacteurs retenus par le forum G4), réacteur de même type que Superphénix possède une très bonne aptitude à utiliser complètement l’uranium, et une capacité à incinérer ses propres actinides mineurs. La reprise de la construction de ce type de réacteurs nécessitera à l’évidence que soient résolus les problèmes qui ont affecté l’exploitation de celui-ci et que des améliorations soient apportées sur le plan de la compétitivité et de la possibilité d’incinérer les actinides mineurs : inspection en service, maintenabilité et réparabilité, amélioration de la sûreté (réaction sodium-eau, risque de criticité), recherche d’une plus grande compétitivité (suppression du circuit intermédiaire), combustibles chargés en actinides mineurs,… Cette tâche semble d’ampleur comparativement modeste par rapport aux autres systèmes de Generation IV dans la mesure où l’on part avec des acquis industriels. Mais le développement de ce système passerait encore par la réalisation d’un prototype (500 MWe ?) à l’horizon 2015 – 2020. Le SFR pourrait donc entrer en service relativement plus tôt mais pas avant 2040-2045.

Question de : BARRA Jean - MONTREUIL 93100 - le 04/11/2005
Quelles sont les conditions de réalisation de l'EPR en termes de politique énergétique et de politique industrielle du nucléaire?

Réponse de : EDF
La politique énergétique française est définie par les pouvoirs publics.

C’est la « Loi de programme fixant les orientations de la politique énergétique » promulguée le 13 juillet dernier (LOE) qui détermine les choix énergétiques de la France.
L’adoption de ce texte par le parlement est intervenue après la tenue du débat national sur les énergies en 2003, et le déroulement de deux débats parlementaires au printemps 2004.

La loi donne quatre objectifs à la politique énergétique :
- indépendance énergétique et sécurité d'approvisionnement ;
- prix compétitif de l'énergie ;
- préservation de la santé et de l'environnement, notamment vis à vis de l'aggravation de l' effet de serre ;
- cohésion sociale et territoriale par l'accès de tous à l'énergie.

Elle expose 4 axes pour atteindre ces objectifs :
- maîtrise de la demande d’énergie ;
- diversification des sources d'approvisionnement, notamment par le maintien de l'option nucléaire ouverte à l'horizon 2020, et par le développement des énergies renouvelables;
- développement de la recherche (efficacité énergétique, énergies renouvelables, nucléaire, ITER, hydrogène, stockage de l'énergie,...) ;
- transport et stockage de l'énergie adaptés aux besoins.

Le maintien de l’option nucléaire ouverte à l’horizon 2020 signifie d'avoir la capacité, le moment venu, de remplacer les centrales nucléaires actuelles par des centrales nucléaires de nouvelle génération.

Cela ne préjuge pas des choix énergétiques à prendre vers 2015 pour disposer de moyens de production opérationnels et éprouvés en 2020.

La stratégie d’investissement d’EDF s’inscrit dans le cadre de la LOE et est cohérente avec les objectifs définis dans ce texte.
EDF propose de préparer l’avenir et l’éventuel renouvellement du parc de centrales nucléaires français, en construisant, dès à présent, une “tête de série” EPR sur le site de Flamanville.
Ceci permetrait à EDF d'acquérir l'expérience de fonctionnement de ce modèle avant une éventuelle construction en série, le moment venu.
Cette proposition tient compte des durées de construction propres à cette filière de production.
En partant d’un modèle industriel éprouvé, il faut environ 8 ans entre la décision de principe de construire une unité de production nucléaire et le moment où elle commence à produire de l’électricité. La durée de construction est d’environ 5 ans auxquels s’ajoutent environ trois années de concertation préalable, d’études complémentaires (adaptation de site) et de procédures administratives avant de pouvoir commencer le chantier de construction.

La garantie de savoir-faire serait apportée par la construction, maintenant, du réacteur de Flamanville 3.
Avec le projet Flamanville 3, EDF disposerait d’un précurseur des futures unités qui pourraient renouveler les centrales nucléaires actuelles.

Dans sa stratégie industrielle, EDF a pour objectif de permettre le remplacement de la majorité des tranches nucléaires actuelles par l'EPR au rythme de 1 à 1,5 tranches par an au-delà de 2020.
Cette solution est actuellement privilégiée par le Goupe EDF au regard de la performance économique du nucléaire, de la stabilité des coûts qu'il permet et du respect des contraintes environnementales.

Question de : URISAKIS Georges - Fleurieu sur Saone 69250 - le 04/11/2005
Que répondez-vous à Georges CHARPAK, pourtant défendeur de l'énergie nucléaire, qui ayant eu le rapport d'audition de responsable de centrales nucléaires, dit que la sécurité en matière nucléaire devrait interdire que l'obligation de rentabilité (transfert de maintenance à des entreprises inadéquates) soit prévalente .
Le rapport mondial de 300 responsables de centrales effraie par l'inconscience de nombreux spécialistes du nucléaire.
Il est également inquiet de l'irrationalité qui tend à influencer davantage notre rapport à la science, au progrès scientifique et aux vues à court terme de nombreux hommes politiques

Réponse de : EDF
Pour EDF, la sûreté nucléaire est et restera une priorité absolue, quel que soit le statut de l’entreprise.
Grâce à la rigueur et la compétence de plus de 40 000 salariés et partenaires, les ingénieurs et techniciens d'EDF exploitent en toute sûreté depuis plus de 20 ans, le premier parc nucléaire au monde.
En matière de sûreté, EDF n'est pas juge et partie. L'autorité de sûreté nucléaire, qui est le "gendarme" indépendant du nucléaire, fait par exemple plus de 400 inspections parfois inopinées dans les centrales d'EDF et rend public chaque année un rapport consultable par tous.

La sûreté étant notre priorité, aucune mesure d'économie ne peut être prise au détriment de celle-ci. Au contraire, l'entreprise a investi par exemple 140 millions d'Euros pour équiper chaque site d'un simulateur permettant la formation des techniciens. La maintenance préventive est également une priorité, à titre d’exemple 250 millions d'Euros seront dépensés pour la sûreté des 20 réacteurs du palier 1 300 MWe dans le cadre des visites décennales

Question de : MICHEL Simon - MESSIMY 69510 - le 04/11/2005
Compte tenu de l'arrêt programmé des tranches nucléaires actuelles (8 tranches sur 14 vers 2020), l'engagement de nouvelles unités de production est impératif.
Comment EDF assumerait-elle son obligation de service public si une série d'EPR n'était pas engagée rapidement?

Réponse de : EDF
Les centrales nucléaires actuelles ont été conçues pour une durée d’exploitation minimale de 40 ans. EDF a pour objectif de poursuivre leur exploitation au-delà de cette échéance, mais sans certitude absolue de pouvoir le faire le moment venu. La prudence impose donc d’être capable de remplacer certaines d’entre elles, à horizon de 40 ans de fonctionnement. En 2023, 40% de la capacité de production nucléaire d’EDF, soit un tiers de la capacité de production totale d’électricité française aura atteint l’âge de 40 ans. Le besoin en capacité de production pour le remplacement des centrales nucléaires existantes pourrait donc apparaître aux alentours de 2020. Aujourd’hui, le bilan du Réseau de Transport d'Electricité (gestionnaire du réseau de transport d’électricité français) montre que le besoin en électricité supplémentaire de pointe ne se fera pas sentir avant 2010 (pour la semi-base et la base, les besoins sont à une échéance plus lointaine). Toutefois, au vu d’aujourd’hui, l’électricité fournie par Flamanville 3 trouvera sa place sur le marché de l’électricité.
Néanmoins, l’objectif premier du projet est de préparer le renouvellement du parc à partir de 2020
Si une série EPR n’est pas, à terme, engagée, EDF et les autres producteurs présents sur le marché français devront avoir recours à d'autres moyens de production que le nucléaire pour répondre aux besoins, principalement des centrales thermiques au fioul, charbon et gaz. Cela remettrait en cause les objectifs de la politique énergétique du pays (difficultés à répondre aux exigences du traité de Kyoto en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre) et affecterait en particulier l’indépendance énergétique de la France.

Question de : BRUEL Henri - LYON 69008 - le 04/11/2005
Quel est le calendrier prévu pour la constrution de l'EPR Norvégien. Le Maître d'ouvrage est-il EDF ou AREVA?

Réponse de : EDF
Votre question doit porter sur la construction de l'EPR en Finlande. Celle-ci a débuté le 12 septembre 2005. La future centrale devrait produire ses premiers kilowatts mi 2009.

Le Maître d'ouvrage de l'EPR en Finlande sur le site d'Olkiluoto est un électricien finlandais : TVO (Teollisuuden Voima Oy). TVO a passé avec un consortium FRAMATOME-ANP/SIEMENS un contrat clé en main pour la construction de l'unité de production électronucléaire. FRAMATOME-ANP est une filiale commune de AREVA et de SIEMENS.

Question de : RAFALOVITCH Alexandre - BRON 69500 - le 04/11/2005
"Marché", "vente"," concurrence"," emplois", "compétitivité". L'avenir de l'humanité dépend de sa capacité à réduire volontairement ses consommations non indispensables. Cela est-il compatible avec le pouvoir exclusif des marchands? quand livrerez-vous le pouvoir à des non marchands?

Réponse de : EDF
Cette question relève des choix de société. EDF, dont la mission est de fournir de l'électricité en fonction de la demande, n'a pas la compétence pour y répondre. Nous pouvons seulement vous indiquer quelles sont nos actions de maîtrise de la demande d'énergie et de diminution de l'impact sur l'environnement.

Le Groupe EDF est engagé dans une démarche volontariste de maîtrise de la demande d'énergie et de réduction des émissions de CO2, en cohérence avec les orientations de la politique énergétique du pays.

Le Groupe EDF propose à ses clients des conseils, des informations et des services (politique tarifaire, isolation des logements etc...) en matière de Maîtrise de la Demande d'Energie (MDE). Pour l'avenir, cet engagement va être non seulement maintenu mais renforcé. L'énergie est un bien rare et les changements climatiques nous imposent d'agir vite. Voici les trois domaines d'action principaux pour EDF :
- développer les offres de services pour aider tous nos clients (y compris les collectivités locales) à maîtriser leur facture énergétique (information, conseil, diagnostic, optimisation des consommations, maintenance des installations...) .
- réduire la consommation énergétique des logements et bâtiments tertiaires en maintenant le niveau élevé de qualité environnementale dans le neuf et en développant des offres dans la rénovation du parc existant (isolation thermique, système de chauffage, compléments renouvelables tels que capteurs solaires et pompes à chaleur)
- poursuivre l'effort en matière de recherche et développement: le budget R&D dans ce domaine a été quadruplé en quatre ans et atteint18 Millions d'euros chaque année dans cette action (ex: pompes à chaleur haute température, gestion programmée de certains usages,...). "

Au delà de la maîtrise de la consommation d'énergie, EDF développe des conseils et des services pour soutenir ses clients dans leur politique de réduction d'émissions de gaz à effet de serre, d'écologie industrielle et de haute qualité environnementale.

Question de : VIVIER Alain - CALVIRE 69300 - le 04/11/2005
On parle d'EPR tête de série EDF.
Le réacteur finlandais devant être en fonctionnement avant celui d'EDF, quelle coopération est envisagée par EDF avec les Finlandais?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur la coopération entre EDF et la Finlande relative au projet de réacteur nucléaire EPR.

Nous vous confirmons que le couplage sur le réseau du réacteur finlandais est prévu courant 2009, alors que celui de l'EPR français est prévu début 2012 (si le projet est confirmé à l'issue du débat public).
Les réacteurs EPR finlandais et français seront très similaires et tout est fait pour que les différences soient les moins nombreuses possibles pour profiter de la mutualisation des études.
Ainsi, la coopération se fait à tous les niveaux : au niveau de la conception, au niveau des autorités de sûreté et au niveau des exploitants.
Elle ne concerne cependant que la partie nucléaire de l’installation, soit un tiers de l’investissement total.

Question de : RIEFFEL François - CHAZAY D'AZERGUES 69380 - le 04/11/2005
Indépendamment de la résolution du problème énergétique, l'EPR n'est-il pas une opportunité pour maintenir une industrie forte en France ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur l’impact qu’aura la construction de l’EPR sur l’industrie en France.
L'EPR , en tant que réacteur nucléaire, participera à la stabilité des prix de l'électricité en France, et donc permettra notamment, de proposer aux industriels gros consommateurs d'électricité des prix compétitifs et stables dans le temps, ce qui est très important pour eux.

Par ailleurs, d’après plusieurs rapports parlementaires, l’industrie nucléaire proprement dite représente aujourd’hui environ 100 000 emplois directs en France. Environ la moitié de ces emplois directs est située chez des constructeurs. De plus, EDF, en tant qu’exploitant nucléaire, fait appel depuis plusieurs décennies à plus de 600 entreprises prestataires pour l’assister dans ces différentes missions d’exploitation et de maintenance de ses installations. La construction de l’ EPR aura donc obligatoirement un impact positif sur les industries en France. A titre d’exemple, la seule phase de construction durera environ 5 ans et mobilisera jusqu’à 2000 personnes.

Question de : PENEL Nicolas - LYON 69002 - le 04/11/2005
L'EPR, c'est quelques ingenieurs du nucléaire mais c'est surtout des intermédiaires par milliers jetés après usage et sous qualifiés : n'est-ce pas imprudent d'utliser des emplois précaires et dangereux ?

Réponse de : EDF
Le projet de réacteur EPR a été conçu par des équipes d'ingénieurs et de techniciens issus des compagnies d'électricité et des grands constructeurs français et allemands, hautement qualifiés et au savoir-faire reconnu.
Nous vous confirmons que le personnel engagé sur le projet est qualifié, quel que soit son statut.

Pour l'exploitation de ses centrales, EDF a recours à des personnels extérieurs car nous n'avons pas toutes les compétences disponibles sur site et les opérations de maintenance lors des rechargements du combustibe sont très limitées dans le temps et requièrent un grand nombre d'intervenants (activité saisonnière).
Comme toute industrie, l'industrie nucléaire présente des risques, notamment ceux liés à l'exposition radiologique. Pour EDF, la protection de tous les travailleurs contre la radioactivité est une préoccupation quotidienne. Tous les travailleurs sur une centrale, salariés d'EDF ou non, sont soumis à un suivi médical par des médecins ayant une habilitation nucléaire et EDF s’assure qu'ils ne sont jamais exposés aux rayonnements au-delà des limites réglementaires. De plus, toutes les mesures sont prises pour que la somme des expositions de tous les travailleurs soit la plus faible possible. Chaque intervention, chaque chantier fait l'objet d'une étude préalable pour trouver le moyen de réduire cette exposition globale.


Question de : PENEL Nicolas - LYON 69002 - le 04/11/2005
Un ingénieur EPR est-il moins valable qu'un ingénieur dans l'éolien ou spécialisé dans l'économie d'énergie ou la cogénération ?

Réponse de : EDF
EDF ne fait aucune distinction entre les ingénieurs des différents domaines d'activité que vous citez. Quelle que soit leur expertise, les ingénieurs d'EDF mettent leur professionnalisme et leur savoir-faire au service de la réussite des missions qui leur sont confiées.

Question de : TORRIERO Jean - VAULX EN VELIN 69120 - le 04/11/2005
Combien de réacteurs nécessaires à terme sachant que les besoins seront croissants sans parler des 3000 km de lignes T.C.A électrifiés et des changements climatiques chauds ou froids.

Réponse de : EDF
Votre question porte sur le renouvellement du parc actuel et les investissements à réaliser.

Les investissements à réaliser sont importants et s’inscrivent sur le long terme (de 20 à 60 ans selon les types d’unité de production). C’est pourquoi les décisions prises aujourd’hui dessineront le paysage énergétique des prochaines décennies.
Après une période de relative abondance, liée à une surcapacité des moyens de production d’électricité par rapport aux besoins de consommation, les pays européens affrontent tous une même réalité : d’une part, l’obsolescence progressive d’une partie de leurs moyens de production, accélérée par la montée des exigences environnementales, d’autre part, une croissance de la demande.
Une grande partie du parc de centrales thermiques européen devra être renouvelée dans les 25 prochaines années. L’enjeu est de taille et porte, pour l’Europe des 15, sur environ 300 000 MW de capacité de production d’ici 2035 (plus de 100 000 MW entre 2010 et 2020, près de 200 000 MW entre 2020 et 2035), l’équivalent d’un peu plus de 5 fois le parc nucléaire français actuel, sans compter les capacités de production nécessaires pour répondre à la croissance de la demande.

En France, les centrales nucléaires actuelles ont été conçues pour une durée d’exploitation minimale de 40 ans. C’est aux alentours de 2020 que pourrait apparaître le besoin en capacité de production pour le remplacement des centrales nucléaires existantes. En 2023, 40 % de la capacité de production nucléaire d’EDF, soit un tiers de la capacité de production totale d’électricité française aura atteint l’âge de 40 ans. EDF a pour objectif de poursuivre leur exploitation au-delà de cette échéance, mais sans certitude absolue de pouvoir le faire le moment venu. La prudence impose donc d’être capable de remplacer certaines d’entre elles au cas par cas, en tenant compte de leurs particularités de construction et d’exploitation, dès que cet horizon de 40 ans sera atteint. Les décisions concernant le renouvellement du parc actuel seront donc à prendre vers 2015, cinq ans avant l’arrêt potentiel des premières centrales.

Concernant le changement climatique, les différents moyens de production à disposition sur le marché ne représentent pas tous les mêmes impacts pour l’environnement, en particulier, pour ce qui concerne l’émission de gaz à effet de serre. Ainsi, la production d’électricité avec des centrales au gaz, au fioul ou au charbon est une importante source d’émission de gaz à effet de serre. La production de 1 kWh d’électricité avec ces moyens entraîne l’émission dans l’atmosphère de 400 à 1 100 grammes de CO2 selon le type et l’âge des unités de production. En revanche, les centrales hydrauliques, nucléaires et éoliennes n’émettent pas de CO2 en exploitation. Cette problématique est à prendre en compte notamment dans le cadre du respect du protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre (lancé en 1997 et entré en vigueur en février 2005). C’est bien dans ce contexte environnemental et réglementaire que s’inscrivent les décisions relatives au renouvellement des centrales amenées à s’arrêter.

EDF adaptera sa stratégie industrielle aux objectifs qui seront fixés par les pouvoir publics au moment de programmer le renouvellement des installations actuelles de production d’électricité. Aujourd’hui le Groupe EDF considère que l’énergie nucléaire doit avoir une place importante dans ces choix énergétiques.

Question de : TORRIERO Jean - VAULX EN VELIN 69120 - le 04/11/2005
Dans le document Bleu (annexe du dossier MO-Débat Public 2015/06) le plan page 25 ne comporte pas : Genissiat (+ gd barrage de France) . S. PONCON pas pointé et peut-être d'autres.

Réponse de : EDF
La carte à laquelle vous faites référence dans le document bleu du maître d’ouvrage EDF ne concerne que le parc de production EDF. Le barrage de Génissiat n’y figure donc pas car il appartient à la Compagnie Nationale du Rhône et non à EDF.

Pour ce qui concerne l’absence de pictogramme représentant le barrage de Serre Ponçon, il s’agit bien d’une erreur de notre part. Nous vous remercions de nous l’avoir signalée et nous vous prions de bien vouloir nous en excuser.

Question de : Tripledoublevé Hachetétépé - Lyon 69001 - le 07/11/2005
Bonjour,
Pourquoi parle-t-on de "tête de série" pour l'installation du réacteur européen à Flamanville alors qu'un exemplaire est déjà en cours de construction en Finlande ?
Merci.

Réponse de : EDF
Pour EDF, le lancement d'une tête de série EPR en France est nécessaire.

Contrairement à la Finlande qui ne construit qu'un seul réacteur EPR, la France devra faire face vers 2020 au renouvellement de ses centrales nucléaires.
Pour ce faire, EDF doit être en mesure d'avoir à cette date un réacteur éprouvé et qualifié en France. EDF souhaite également acquérir un retour d'expérience du fonctionnement de 2 ou 3 ans pour préparer la décision éventuelle de la construction d'une série à l'horizon 2015.

Le lancement de la construction du réacteur EPR en Finlande n’atténue donc pas l’importance pour EDF d’engager une tête de série EPR en France.
Ce lancement permet en effet le maintien de la capacité d’EDF à maîtriser le coût de construction de la série au travers d’une implication de type architecte. Il permet également la prise en compte les enseignements issus de l’exploitation des tranches du parc nucléaire français.

Question de : vignais benedicte - st Roch sur egrenne 61350 - le 07/11/2005
En quoi une centrale nucléaire peut-elle dynamiser une région?
La france pourrait elle se passer du nucléaire?
Pourquoi a- t-elle fait ce choix?

Réponse de : EDF
Votre question est multiple. Elle porte sur les raisons qui ont conduit les pouvoirs publics à lancer le programme nucléaire civil français et vous vous demandez si la France pourrait se passer du nucléaire. Enfin, vous vous interrogez sur l’impact du nucléaire civil sur l’économie locale et nationale.

En France, ce sont les Pouvoirs-publics qui décident de la politique énergétique nationale. C’est le contexte énergétique des années 70-80, avec les deux chocs pétroliers, qui a conduit le gouvernement français à lancer le programme nucléaire civil et à faire le choix de la production d’électricité à partir de centrale nucléaire. Le véritable coup d'envoi du programme électro-nucléaire est donné par EDF en 1963 quand celle-ci commence, grâce aux travaux du CEA, la production d'électricité nucléaire à Chinon (Indre et Loire). Depuis, la loi de programme fixant les orientations de la politique énergétique (LOE) du 13 juillet 2005 a fixé les choix énergétiques de la France pour les années à venir et prévoit le maintien de l'option nucléaire ouverte, afin d'avoir la capacité si nécessaire le moment venu de remplacer les réacteurs nucléaires actuels.

La production d’énergie à partir des centrales nucléaires comporte de nombreux atouts : elle contribue à l’indépendance énergétique nationale et garantie la sécurité d’approvisionnement, elle assure un prix compétitif de l’énergie et elle n’émet pas de gaz à effet de serre, responsable des changements climatiques. En raison de ces avantages environnementaux et économiques, le nucléaire paraît incontournable pour la production d’électricité.

Grâce à l’énergie nucléaire, la France a un taux d'indépendance énergétique d’environ 50% (source Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie). La valeur ajoutée créée par l'industrie nucléaire française se situe autour de 25 milliards d'euros par an, ce qui représente 1,6% du PIB marchand de la France. L'énergie nucléaire permet de réduire chaque année la facture énergétique française. En 2004, cette facture était de 30 milliards d'euros et aurait atteint, en l'absence des centrales nucléaires 50 milliards d'euros. Ai niveau national, l'industrie nucléaire emploie en France plus de 100 000 personnes pour la construction des centrales, leur exploitation, la fabrication et le traitement du combustible, la gestion des déchets et la recherche.

Au niveau local, l'impact d'une centrale nucléaire sur l’activité économique et l’emploi d'une région est important. De par son implantation géographique (en milieu rural), elle constitue souvent un des premiers sinon le premier employeur local. D'autre part, le volume des commandes passées aux entreprises partenaires et la somme des taxes versées apportent à l'économie locale une source de revenu importante. La centrale actuelle de Flamanville emploie 680 salariés EDF auxquels il faut ajouter jusqu'à 2 000 prestataires extérieurs. Par ailleurs, la centrale de Flamanville verse chaque année 25 millions d'euros de taxes locales et génère environ 37 millions d'euros de commandes aux entreprises extérieures. La construction et l’exploitation de l’EPR à Flamanville impacterait tous les secteurs de l’économie locale. Elles dynamiserait l’emploi qualifié. L’exploitation de Flamanville 3 nécessiterait notamment un effectif permanent d’environ 250 à 300 emplois directs et de nombreux emplois indirects (gardiennage, restauration, services…).

Question de : hertzog julien - lyon 69004 - le 16/11/2005
Pensez vous que l'énergie nucléaire a encore un avenir?

Réponse de : EDF
EDF considère que la production d'électricité à partir de centrales nucléaires et du réacteur EPR en particulier est la garantie de disposer d'une électricité qui ne pollue pas l'atmosphère et qui ne dépend pas du prix des énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon). Les centrales nucléaires et les usines hydroélectriques en service dans le monde évitent chaque année l'émission de près de 4,4 milliards de tonnes de CO2 par an lequel est le principal responsable du réchauffement de la planète et du dérèglement du climat. Par ailleurs, si l'électricité produite par le nucléaire devait être produite à partir du gaz, cela augmenterait la facture énergétique de la France de 20 milliards d'euros et la production de CO2 de 165 à 295 millions de tonnes par an, selon la technologie utilisée.

Pour autant, EDF s’intéresse à toutes les formes de production d’électricité. Nous sommes convaincus de la complémentarité de l’ensemble des moyens de production. L’éolien est une énergie propre et abondante mais elle est intermittente : les périodes d’anticyclone représentent des moments sans vent. Le solaire fournit de l’électricité pendant la journée. Le nucléaire est un moyen de base, non émetteur de gaz à effet de serre, capable de s’adapter aux besoins des clients mais nécessitant un haut degré de technologie et un contrôle rigoureux. La gestion d’un parc de production électrique est la combinaison de tous ces moyens de production en fonction de leurs caractéristiques et de leur disponibilité pour fournir à tout instant l’électricité la plus sûre, la plus respectueuse de l’environnement et la moins chère.

A plus long terme, des réacteurs nucléaires dits de génération 4 devraient apparaître vers 2040. Quatre des 6 concepts les plus prometteurs pour l’avenir, aux dires de la communauté scientifique internationale, sont des surgénérateurs. Cette technologie permettrait de multiplier par au moins 60 l’utilisation des réserves d’uranium, et ainsi produire de l’électricité à partir du nucléaire pendant plusieurs centaines d’années.

Question de : CHRETIEN Nicolas - JUVIGNE 53380 - le 17/11/2005
Vous dites qu'aucune décision n'a été prise à l'heure actuelle . Mais le gouvernement a entériné le projet du réacteur EPR. Alors si aucune décision est prise et que personne ne le désire, où passe la ligne et quelle est l'utilité de ce réacteur si tout le monde le juge inutile ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur le processus de prise de décision de construction d’un réacteur EPR et sur son utilité.

La décision de construire un réacteur EPR n’est pas prise. Ce projet est cohérent avec la loi d’orientation sur les énergies publiée au Journal Officiel le 13 juillet 2005 qui a inscrit dans ses axes prioritaires de conserver l’option nucléaire ouverte.

C’est la première fois en France qu’un industriel, en l’occurrence EDF, vient présenter au débat public un projet de construction de centrale nucléaire. EDF prend part au débat public en toute transparence et dans un esprit d’ouverture pour expliquer son projet et écouter les opinions des uns et des autres.

En 2006, deux mois après la clôture du débat public EPR, le Président de la CNDP (Commission Nationale du Débat Public) publiera le bilan du débat qui s’appuiera sur le compte-rendu du débat réalisé par la CPDP (Commission Particulière du Débat public). EDF pourra alors faire part de sa décision sur le projet en précisant le cas échéant les modifications apportées à la suite du débat.

A partir de cette date, la procédure d’obtention des différentes autorisations administratives nécessaires et en particulier l’autorisation de création, pourraient alors débuter si le projet est confirmé. La construction de l’EPR pourrait débuter fin 2007 pour une mise en service en 2012.

EDF a fait le choix de s’appuyer sur la technologie EPR pour préparer le nécessaire renouvellement de son parc nucléaire en exploitation. Il est en effet de la responsabilité de l’industriel EDF de prévoir le remplacement du parc actuel. Les centrales nucléaires actuelles ont été initialement conçues pour fonctionner pendant 40 ans. Vers 2020, les premières centrales nucléaires françaises mises en service à la fin des années 70 atteindront cette limite. Les premières centrales nucléaires pourraient donc voir leur remplacement progressif commencer à partir de 2020. En lançant la construction d’un réacteur EPR tête de série, EDF disposera en 2015 d’un précurseur des futures unités qui pourront en 2020 remplacer certaines de ses centrales nucléaires.

En ce qui concerne le tracé de la ligne, cette décision est de la responsabilité de RTE, maître d’ouvrage de ce projet, à qui votre question sera transmise.

Question de : ANNE Rémi - CHAILLAND 53420 - le 17/11/2005
Pourquoi met-on 90% des crédits de la recherche dans le nucléaire et seulement la part du pauvre dans la recherche des énergies réellement renouvelables ? Est-ce une question d'intérêt "partisan ", est-ce que le nucléaire, malgré les risques importants "CF : Secret défense" rapporte plus à l'industrie que les énergies propres et renouvelables?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur l’allocation des crédits de la recherche publique. Elle s’adresse donc aux pouvoirs publics et non au maître d’ouvrage de l’ EPR. Nous attirons néanmoins votre attention sur le fait que l’article 5 de la loi de Programme fixant les Orientations de la Politique Energétique, publiée au JO le 13 juillet 2005, prévoit que: « Le 3ème axe de la politique énergétique est de développer la recherche dans le secteur de l’énergie », « la politique de recherche doit permettre à la France d’ici 2015, d’une part de conserver sa position de premier plan dans le domaine de l’énergie nucléaire et du pétrole, et d’autre part d’en acquérir une dans de nouveau domaines ». « L’effort global portant sur le développement des énergies renouvelables et la maîtrise de l’énergie est fortement accru au cours des trois ans qui suivent la publication de la présente loi ».
Pour sa part, en tant qu’industriel, la groupe EDF consacre 200 millions d’euros par an dans le domaine de la recherche sur le nucléaire (dont 1/3 en partenariat avec des organismes extérieurs tel que le CEA) et 40 millions d’euros dans le domaine des énergies renouvelables et la Maîtrise de la Demande de l’Energie.

Question de : CASTEL Frédéric - LA DOREE 53190 - le 17/11/2005
Pourquoi la France continue t-elle de proposer de gros générateurs car même s'il y a un projet commercial (vente d''EPR à l'étranger) comment proposer ce type de gros matériel trés coûteux à des pays en voie de dévelopement : donc pourquoi ne pas revenir à des postes de production moins important ne nécessitant pas de THT ?

Réponse de : EDF
: La 1ère partie de votre question qui porte sur le marché du réacteur EPR à l'export est destinée à AREVA qui est un des plus gros constructeur de réacteur nucléaire dans le monde.
AREVA a transmis la réponse suivante.
La puissance unitaire élevée de l'EPR, dans la gamme des 1600/1700 MWe, est particulièrement bien adaptée pour les marchés correspondant à des régions où :
• les réseaux électriques sont robustes et bien maillés ;
• la densité de population élevée entraîne une rareté des sites où il est possible d'installer des centrales. C'est-à-dire les régions du monde pour lesquelles l'essentiel des nouvelles centrales, toutes technologies confondues, devront être construites dans les vingt prochaines années.
Cette forte puissance unitaire est un élément déterminant pour réduire le coût de l'investissement rapporté à la quantité de kW installés (à technologie donnée, le coût par kW installé décroît de façon significative quand la puissance unitaire de la centrale augmente).
Les coûts totaux d'exploitation et de maintenance d'une centrale dépendent peu de sa puissance unitaire, ce qui est très favorable aux centrales de forte puissance. Le kWh produit par l'EPR bénéficie pleinement de cet effet lié à la taille. La puissance élevée de l'EPR est associée à un cœur de réacteur de fort diamètre (ce cœur comporte 241 assemblages de combustible, à comparer aux 205 assemblages du N4 ou aux 193 des réacteurs de 1300 MWe). Il en résulte une meilleure utilisation du potentiel énergétique du combustible (moins de neutrons s'échappent du cœur et davantage participent à la réaction en chaîne) et l'existence de marges de fonctionnement disponibles pour optimiser la gestion du combustible et la durée des cycles d'irradiation. Ces avantages se traduisent directement en réduction du coût de production du kWh. Les gains apportés par l'EPR en coût d'investissement par kW installé, en coût d'exploitation et maintenance et en coût de cycle du combustible par kWh produit, le rendent très compétitif : avec l'EPR et ses autres modèles de réacteur de types éprouvés en termes de sûreté et de performance technico-économique, AREVA propose une large étendue de puissance unitaire, de 1000 à 1700 MWe, afin de répondre aux attentes spécifiques des compagnies d'électricité préparées pour bénéficier des avantages de l'électronucléaire, c'est-à-dire, en premier lieu, sécurité d'approvisionnement, coût de production du kWh largement compétitif et stable dans le long terme, absence d'émission de gaz à effet de serre... Pour le plus long terme vers 2030, AREVA étudie la possibilité de développer des réacteurs de plus petite taille de la filière à gaz et haute température (Projet ANTARES) mais l'existence d'un marché pour ce type de réacteurs est encore sujet d'interrogation.

Complément apporté par EDF

Pour des raisons techniques et économiques, EDF et les Pouvoirs Publics privilégient, en France, la mutualisation des moyens deproduction .Ceci signifie que les unités de production d'électricité ne sont pas dédiées à la région où elles sont situées mais alimentent tout un réseau interconnecté garantissant la continuité de la distribution d'électricité dans l'ensemble du pays. Avec l'implantation d'éoliennes ou de panneaux solaires par exemple, la production décentralisée se développe mais sans pouvoir se passer du réseau national. Néanmoins, les projets éoliens tels que développés actuellement en Europe (Allemagne, Danemark, Espagne et en France) sonr majoritairement centralisés et demandent souvent des adaptations du réseau de transport d’électricité.

Question de : FERRON Martine - ANDOUILLE 53240 - le 17/11/2005
Pourquoi la France persiste-t-elle dans le nucléaire alors que tous les pays voisins s'en désengagent ?

Réponse de : EDF
La première partie de votre question porte sur l’opportunité du choix par la France de maintenir l’option nucléaire ouverte.
Ce choix relève de la politique énergétique française, définie par les Pouvoirs Publics. C’est la « Loi de programme fixant les orientations de la politique énergétique » promulguée le 13 juillet dernier (LOE) qui détermine aujourd’hui les choix énergétiques de la France. La loi prévoit effectivement le maintien de l’option nucléaire ouverte à l’horizon 2020. Cela signifie avoir la capacité si nécessaire le moment venu de remplacer les réacteurs nucléaires actuels mais ne préjuge pas des choix énergétiques à prendre vers 2015 pour disposer de moyens de production opérationnels en 2020.
La seconde partie de votre question concerne les choix énergétiques des pays voisins. Les sources d’informations publiques laissent apparaître qu’un certain nombre de pays voisins ont rappelé leur intérêt pour le maintien de l’option nucléaire : ainsi, plusieurs déclarations de principe de la part des dirigeants politiques ont eu lieu, soit sur la nécessité de construire de nouveaux réacteurs, soit sur le fait que la question du redémarrage du nucléaire devra être abordée rapidement. C’est le cas en Grande-Bretagne, en Suisse, en Italie, en Slovaquie, en Litualie ou en Pologne (qui ne possède aucune centrale nucléaire à ce jour). L’Italie a également manifesté son intérêt pour l’option nucléaire. Dans les pays où la sortie du nucléaire est prévue à moyen terme, avec un calendrier précis, des positions gouvernementales ont été prises en faveur de l’allongement du calendrier, en particulier aux Pays-Bas, ainsi qu’en Suède et en Belgique. Aux Etats-Unis, il ne s’agit pas seulement de déclarations d’intentions : le Congrès a en effet voté en août 2005 une loi appelée « Energy Policy Act » qui prévoit diverses dispositions très incitatives permettant aux compagnies électriques de construire de nouvelles centrales nucléaires.

Question de : BECHU Bernard - MONTIGNE LE BRILLANT 53970 - le 17/11/2005
Mais pourquoi une nouvelle centrale productrice d'énergie, et la ligne THT qui en est la conséquence, alors que le citoyen français est sans cesse rappelé à l'ordre pour adopter un comportement obéissant à la réduction de la consommation de cette même énergie ?

Réponse de : EDF
Les mesures préconisant les économies d’énergies permettent de lutter contre une hausse trop importante de la consommation d’énergie, et EDF s’implique totalement dans cette démarche. Néanmoins, ces mesures ne peuvent répondre à elle seules au nécessaire renouvellement des moyens de production d’électricité nucléaire en France, qui couvrent 78% de nos besoins.

Dans ses prévisions d’évolution de la consommation, le RTE (gestionnaire du réseau de transport d’électricité français) intègre déjà de manière significative des efforts en terme de maîtrise de la consommation d’énergie en France. Néanmoins, ces scénarios montrent tous une certaine croissance de la consommation d’électricité.
Vous pouvez consulter le bilan prévisionnel de RTE sur le site internet: www.rte-france.com.

La tête de série EPR dont EDF souhaite engager la construction à Flamanville 3 permettra avant tout de préparer le renouvellement du parc de production du groupe EDF en France.
En effet, les centrales nucléaires actuelles ont été conçues pour une durée d’exploitation minimale de 40 ans.
En 2023, 40 % de la capacité de production nucléaire d’EDF, soit un tiers de la capacité de production totale d’électricité française aura atteint l’âge de 40 ans.
EDF a pour objectif de poursuivre leur exploitation au-delà de cette échéance, mais sans certitude absolue de pouvoir le faire le moment venu.
La prudence impose donc d’être capable de remplacer certaines d’entre elles au cas par cas, en tenant compte de leurs particularités de construction et d’exploitation, dès que cet horizon de 40 ans sera atteint.
Vers 2020, les premières centrales nucléaires françaises mises en service à la fin des années 70 atteindront cette limite. Les premières centrales nucléaires pourraient donc voir leur remplacement progressif commencer à partir de 2020. En lançant la construction d’un réacteur EPR tête de série, EDF disposerait en 2015 d’un précurseur des futures unités qui pourraient en 2020 remplacer certaines de ses centrales nucléaires.

Question de : BATAILLE Jean-François - ANDOUILLE 53240 - le 17/11/2005
Sur le document remis à l'entrée, EDF explique que le réacteur EPR permettra d'alimenter 1,6 million de personnes. A raison de 300 km de THT, et de 1 pylône tous les 500 m : nous arrivons à 600 pylônes (2 lignes jumelées) sachant qu'une éolienne peut alimenter 2000 personnes, 600 éoliennes alimenteront 1 200 000 personnes sans risque pour les populations (déchets nucléaires, acte terroriste).
Pourquoi toujours du nucléaire pour produire de l'électricité destinée à l'exportation au détriment de la sécurité des citoyens et ne pas s'orienter vers des énergies renouvelables et non polluantes ?

Réponse de : EDF
Concernant la première partie de votre question, le chiffre de 1,6 millions de personnes auquel vous vous référez est donné à titre indicatif. Il est établi avec les données suivantes : la consommation française annuelle d’électricité est de 480 TWh, notre pays compte 62 millions d’habitants et l’objectif de production de Flamanville 3 est de 12,7 TWh. Le nombre de 1,6 millions de personnes alimentées par Flamanville 3 découle d’une règle de 3 ( 12,7/480*62) . Si l’on raisonne en électricité produite, le projet de Flamanville 3 produirait autant en un an que la consommation d’une région comme la Picardie, ou encore 2,6% de la consommation française.

Dans la seconde partie de votre question, vous semblez opposer nucléaire et énergies renouvelables .
EDF considère que le développement des Energies Renouvelables (dont l’énergie éolienne et solaire) est essentiel pour l’équilibre de ses moyens de production : il n’y a donc pas lieu d’opposer ENR et nucléaire.
EDF est d’ailleurs un acteur majeur en Europe dans le domaine des énergies renouvelables grâce à son parc hydraulique.
Par ailleurs, parmi les Energies Renouvelables, autres que l’hydraulique, la plus mature est l'éolien ; et le Groupe EDF a prévu d’investir autant dans l'éolien que dans l'EPR d’ici 2010 soit 3 milliards d’euros.
Le Groupe compte en effet développer, de l'ordre de 3300 MW de capacité éolienne supplémentaire à l'horizon 2010 en France et dans d'autres pays d'Europe, ainsi qu'aux USA.

Pour votre information, la puissance actuelle des éoliennes est de l’ordre de 2 MW. Les 600 éoliennes que vous citez produiront en moyenne dans l’année environ 2,5 TWh, soit la consommation de 300 000 personnes, avec les mêmes conventions que celles utilisées dans la première partie de la réponse et en considérant un facteur de charge des éoliennes de 25%.

Les formes d’énergie renouvelables que sont le solaire et l’éolien ne permettant de produire de l’électricité que par intermittence, elles ne pourront constituer qu’un partie du bouquet électrique du futur.

Enfin, Flamanville 3 ne répond pas au besoin d’accroître nos exportations d’électricité, mais bien à la question de la préparation du renouvellement des moyens de production à horizon 2020 en France.
Les exportations d’électricité d’EDF reposent en grande partie sur des contrats passés avec les autres opérateurs électriques dans les années 80, pour, notamment, assurer la sécurité d’approvisionnement du pays. La majorité de ces contrats nous permet de bénéficier de l’aide des pays voisins en cas de situation électrique tendue en France, via des importations d’électricité qui ont d’ailleurs augmenté de 20% entre 2003 et 2004.

Question de : LEMOSQUET Michel - CHAMPGENETEUX 53160 - le 17/11/2005
Comment la France va t-elle honorer sa signature de la directive européenne visant à passer la part des énergies renouvelables de 16 à 21 % en 2010 en étouffant tout leur développement en relançant la politique du tout nucléaire par la construction de l'EPR et sa ligne THT ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur les engagements de la France vis à vis de la Commission Européenne dans le domaine des Energies renouvelables : elle s’adresse aux pouvoirs publics.

Néanmoins, EDF peut rappeler que la « Loi de programme fixant les orientations de la politique énergétique » promulguée le 13 juillet dernier (LOE) expose 4 axes d’actions pour répondre aux objectifs qu’elle a fixés. L’un d’eux porte sur la diversification des sources d'approvisionnement, notamment par le maintien de l'option nucléaire ouverte à l'horizon 2020, et par le développement des énergies renouvelables.
La loi rappelle dans son article 4 « qu’il convient donc d’atteindre l’objectif indicatif d’une production intérieure d’électricité d’origine renouvelable de 21% de la consommation intérieure d’électricité totale à l’horizon 2010 ».
Le fort accroissement de l’effort de recherche dans le domaine des énergies renouvelables et de la maîtrise de l’énergie, est également prévu dans l’article 5 de cette loi.
Cet article prévoit que :
« Le 3ème axe de la politique énergétique est de développer la recherche dans le secteur de l’énergie »
« La politique de recherche doit permettre à la France d’ici 2015, d’une part de conserver sa position de premier plan dans le domaine de l’énergie nucléaire et du pétrole, et d’autre part d’en acquérir une dans de nouveau domaines ».
« L’effort global portant sur le développement des énergies renouvelables et la maîtrise de l’énergie est fortement accru au cours des trois ans qui suivent la publication de la présente loi ».

Le maintien de l’option nucléaire ouverte à l’horizon 2020 signifie avoir la capacité si nécessaire le moment venu de remplacer les réacteurs nucléaires actuels.
Cela ne préjuge pas des choix énergétiques à prendre vers 2015 pour disposer de moyens de production opérationnels en 2020.

La stratégie d’investissement d’EDF s’inscrit dans le cadre de cette loi.
Pour le groupe EDF, nucléaire et énergies renouvelables ne sont pas opposables mais complémentaires.
EDF possède déjà un parc hydraulique majeur en Europe.
Le groupe EDF a d’autre part prévu d’investir d’ici 2010 autant dans l'éolien que dans l'EPR, soit 3 milliards d’euros.
Le Groupe compte en effet développer, seul ou avec des partenaires, de l'ordre de 3300 MW de capacité éolienne supplémentaire à l'horizon 2010 dans le monde. Il s'agira d'investissements en France et dans d'autres pays d'Europe, ainsi qu'aux USA.
Ces éoliennes pourront produire 7 à 8 TWh/an pendant 20 ans.

Question de : BAROUX Raymond - TOURLAVILLE 50110 - le 18/11/2005
Une fois qu'on aura les EPR et la filière industrielle créée, comment revenir en arrière sans "casse" sociale dans un contexte de chômage de masse. Il en va de même pour l'énergie?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur la reconversion des personnels :
- en cas d'arrêt de la filière nucléaire.
- en cas de problème dans le secteur de l'énergie.

C'est une problématique qui est déjà présente actuellement, et la disparition de toute une filière industrielle au plan national relèverait en grande partie des pouvoirs publics.
La filière industrielle liée au nucléaire existe déjà : dans son ensemble, elle représente plus de 100 000 emplois directs en France et des compétences rares exportables dans le monde.
Cependant, en tant qu’acteur de la filière industrielle, nous tenons à préciser que la construction de Flamanville 3 contribuerait à maintenir l'option nucléaire ouverte, donc à garantir que, si nécessaire, le savoir-faire pour remplacer les centrales nucléaires arrivées en fin de vie sera maintenu.
Le chantier de l’EPR à Flamanville emploierait 2000 salariés et les 300 emplois permanents liés à l'exploitation constitueraient pour le Cotentin un enjeu économique important. EDF s'engage à garantir une implication des acteurs locaux dans la réalisation des travaux, en travaillant en liaison étroite avec les Chambres de Commerce et d'Industrie et l'ANPE. Les besoins nouveaux qui vont naître de l'apport de population, la consommation locale des salaires distribués et les impôts versés aux collectivités soutiendraient durablement l'activité et génèreraient des emplois induits.

Question de : THEBAULT Viviane - SEGRIE FONTAINE 61100 - le 18/11/2005
Plutôt que de continuer à investir dans le développement à tout prix du nucléaire ", (sachant que les réserves en uranium sont de 50 ans ! ) pourquoi ne pas investir ces mêmes sommes dans d'autres modes de production d'électricité et dans la recherche pour "éliminer" la radioactivité des déchets ?

Réponse de : EDF
Votre question aborde trois sujets:
- les réserves d’uranium
- les investissements prévus dans d’autres moyens de production
- la recherche sur le traitement des déchets.

Concernant les réserves d’uranium naturel, selon l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA), les réserves connues d’uranium s'élèvent à 4 millions de tonnes . Elles correspondraient à une consommation d'environ 60 ans au taux actuel de consommation. On estime cependant à 16 millions de tonnes les ressources totales (qui comprennent des estimations quant aux gisements non encore découverts), ce qui augmenterait la durée de consommation à plus de deux siècles. De plus les futurs réacteurs de génération 4 sont pour la plupart des surgénérateurs ce qui permet de multiplier par 60 la durée de consommation.

Concernant les investissements prévus dans d’autres moyens de production, c’est la « Loi de programme fixant les orientations de la politique énergétique » promulguée le 13 juillet dernier (LOE) qui fixe les objectifs de la politique énergétique française. L’un des axes pour atteindre ces objectifs porte sur la diversification des sources d'approvisionnement, notamment par le maintien de l'option nucléaire ouverte à l'horizon 2020, et par le développement des énergie renouvelables. La stratégie d’investissement d’EDF s’inscrit dans le cadre de la LOE et est cohérente avec les objectifs définis dans ce texte. EDF considère le développement des Energies Renouvelables (dont l’énergie éolienne et solaire) essentiel pour l’équilibre de son portefeuille de production : il n’y a donc pas lieu d’opposer ENR et nucléaire.
Le groupe EDF a en particulier prévu d’investir autant dans l'éolien que dans l'EPR d’ici 2010, soit 3 milliards d’euros : le Groupe compte développer, seul ou avec des partenaires, de l'ordre de 3300 MW de capacité éolienne supplémentaire à l'horizon 2010 dans le monde. Ces éoliennes pourront produire 7 à 8 TWh/an pendant 20 ans Il s'agira d'investissements en France et dans d'autres pays d'Europe, ainsi qu'aux USA.

Enfin, concernant la recherche en matière de déchets radioactifs, dans le cadre de la préparation de la loi fixant les orientations retenues pour la gestion à long terme des déchets, qui sera soumise au Parlement en 2006, un débat public est en cours jusqu'en janvier 2006. (pour plus d'informations, le site www.debatpublic-dechets-radioactifs.org est à votre disposition).

Question de : BAROUX Raymond - TOURLAVILLE 50110 - le 18/11/2005
L'EPR n'est-il pas un moyen de mettre les riverains et le public devant le fait accompli de la poursuite du nucléaire sans débat ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur le processus de prise de décision de construction d’un réacteur EPR.

La décision de construire un réacteur EPR à Flamanville n’est pas prise, ni celle de renouveler les centrales actuelles par du nucléaire.
Notre projet s’inscrit dans le cadre de la loi d’orientation sur les énergies publiée au Journal Officiel le 13 juillet 2005 qui a inscrit dans ses axes prioritaires de conserver l’option nucléaire ouverte.
C’est la première fois en France qu’un industriel, en l’occurrence EDF, vient présenter au public un projet de construction de centrale nucléaire. Le rôle du débat public est consultatif. EDF prend part au débat public en toute transparence et ouverture pour expliquer et écouter les opinions des uns et des autres.
En 2006, deux mois après la réunion de clôture du débat public EPR, le Président de la Commission Nationale du Débat Public (CNDP) publiera un compte rendu du débat et un bilan. EDF pourra alors faire part de sa décision sur le projet en précisant le cas échéant les modifications apportées.
Ensuite, et si le projet est confirmé par EDF, la procédure d’obtention des différentes autorisations administratives nécessaires et en particulier l’autorisation de création, pourra alors débuter. L’objectif est la mise en construction de Flamanville 3 fin 2007 pour une mise en service en 2012.
C’est après 2012 que les décisions concernant le remplacement des centrales actuelles par une série de réacteurs de nouvelle génération seront à prendre, ce qui laisse une large place au temps du débat sur le nucléaire.

Question de : TRUFFAULT Isabelle - SAINT ANDRE DE BRIOUZE 61220 - le 18/11/2005
En cas de privatisation d'EDF qui aura la responsabilité des centrales ?

Réponse de : EDF
La privatisation d’EDF n’est pas à l’ordre du jour. Néanmoins, votre question a toute sa raison d’être dans un contexte où EDF vient d’ouvrir son capital. EDF est et restera responsable et seul exploitant de ses centrales nucléaires et la sûreté sera toujours une priorité absolue.

Dans le cadre des actions de réduction des coûts adoptée par l'entreprise, aucune mesure d'économie n'a été prise au détriment de la sûreté. Au contraire, l'entreprise n'a pas hésité à investir 140 millions d'euros, en appui à la politique de formation intensive déjà développée, pour équiper chaque site d'un simulateur permettant la formation des techniciens.
La maintenance préventive est également une priorité : à titre d'exemple, dans le cadre des visites décennales, 250 millions d'euros seront dépensés pour la sûreté des 20 réacteurs du palier 1 300 MWe.
Par ailleurs, dans le domaine de la sûreté, EDF est strictement contrôlé par l’Autorité de Sûreté Nucléaire qui donne son avis avant toute décision d’ordre technique.
Les objectifs de maîtrise budgétaire se réalisent à travers une politique d'optimisation des achats courants et le report de chantiers sans relation avec la sûreté.

Question de : QUETRON Liliane - CHENEDOUIT 61210 - le 18/11/2005
Alors que nous sommes en surproduction d'électricité, pourquoi construire un réacteur de plus ? est-ce pour raisons économiques ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur l'opportunité de construire dès maintenant le réacteur EPR Flamanville 3.
L'implantation dès aujourd'hui d'une centrale électronucléaire de type EPR permettra à EDF d'être prêt lorsqu'il devra renouveler son parc de production actuel. En effet, une des caractéristiques majeures du parc électronucléaire actuel d’EDF est qu’il a, pour l’essentiel, été mis en service en seulement 10 ans, après le premier choc pétrolier de 1973. Ainsi, de 1980 à 1990, 46 des 58 unités de production nucléaire actuelles ont été raccordées au réseau d’électricité. Ces réacteurs ont été conçus pour une durée minimale de fonctionnement de 40 années. Si chacun de ces réacteurs s’arrêtait de fonctionner à sa date anniversaire de 40 ans, le pays enregistrerait, en l’espace de 10 ans, une baisse des trois quarts de la capacité de production nucléaire actuelle. Il devrait faire face à une insuffisance de l’offre d’électricité. Le besoin de remplacement des réacteurs nucléaires existants pourrait apparaître aux alentours de 2020, quand les premières unités de production nucléaire en service actuellement auront atteint 40 ans, durée pour laquelle elles ont été conçues. De plus, si EDF ne se met pas en capacité, dès aujourd'hui, de préparer le renouvellement du parc nucléaire, l'entreprise serait contrainte de faire appel aux constructeurs mondiaux qui fixent leur prix en fonction du prix du marché car elle ne disposerait pas d'une organisation industrielle éprouvée pour la réalisation d'un premier réacteur EPR.

Question de : LAGRANGE Michel - HEROUVILLE-SAINT-CLAIR 14200 - le 18/11/2005
Le débat sur le nucléaire (EPR, gestion des déchets, démocratie) peut il s'abstraire des problématiques très actuelles développées par d'autres cénacles d'experts sur les modèles des développements à promouvoir et les modèles de transition associés à ces modèles, face aux déséquilibres planétaires en termes de pollution, conflits armés, inégalités d'accès aux ressources, contrôle social massif, problématiques de la mondialisation ?
Peut-on choisir en termes de priorités entre nucléaire et l'énergie renouvelable ? (dont éolienne) indépendamment de choix plus globaux entre différents modèles sociétaux (quelles centralisation-décentralisation ? Quelle répartition mondiale des ressources naturelles, quelle acceptation des risques liés aux sociétés techniciennes (en particulier pour celles qui ne sont pas techniciennes, qui ne peuvent pas l'être, qui ne souhaitent pas l'être) ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur la responsabilité des industriels à l'égard de la société.

Il n'appartient pas à un industriel comme EDF de décider des choix politiques et de société, lesquelles incombent aux Pouvoirs Publics. En revanche, il est de sa responsabilité de répondre aux besoins d'alimentation électrique de ses clients, en cohérence avec le cadre législatif.

Aussi, EDF se doit de préparer l'avenir et le futur renouvellement du parc de centrales actuelles et de répondre aux attentes du législateur en maintenant l'option nucléaire ouverte. EDF considère que la production d'électricité à partir de centrales nucléaires et du réacteur EPR en particulier est la garantie de disposer d'une électricité qui ne pollue pas l'atmosphère et qui ne dépend pas du prix des combustibles fossiles (pétrole, gaz et charbon).

Les centrales nucléaires et les usines hydroélectriques en service dans le monde évitent l'émission de près de 1,2 milliard de tonnes de carbone par an lequel est responsable du réchauffement de la planète et du dérèglement des climats. Par ailleurs, si l'électricité produite par le nucléaire devait être produite à partir du gaz, cela augmenterait la facture énergétique de la France de 20 milliards d'euros.

Pour autant, EDF s’intéresse à toutes les formes de production d’électricité. Nous sommes convaincus de la complémentarité de l’ensemble des moyens de production. L’éolien est une énergie propre et abondante mais elle est intermittente : les périodes d’anticyclone représentent des moments sans vent. Le groupe EDF investira, d’ici à 2030, trois milliards d’euros dans cette technologie.
Le solaire fournit de l’électricité pendant la journée. Le nucléaire est un moyen de base, non émetteur de gaz à effet de serre, capable de s’adapter aux besoins des clients mais nécessitant un haut degré de technologie et un contrôle rigoureux. La gestion d’un parc de production électrique est la combinaison de tous ces moyens de production en fonction de leurs caractéristiques et de leur disponibilité pour fournir à tout instant l’électricité la plus sûre, la plus respectueuse de l’environnement et la moins chère.

Question de : BEAULIEU Joseph - LA BAZOUGE DU DESERT 35420 - le 21/11/2005
Combien faudrait-il de réacteurs EPR pour réaliser l'indépendance énergétique de la France (toutes énergies confondues)?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur une recherche d’indépendance énergétique totale pour la France et sur le nombre de réacteurs EPR qu’il faudrait pour y parvenir.
Aujourd’hui, c’est la « Loi de programme fixant les orientations de la politique énergétique » promulguée le 13 juillet dernier (LOE) qui détermine les choix énergétiques de la France. La loi donne à la politique énergétique française, entre d’autres objectifs, celui de maintenir l’indépendance énergétique et la sécurité d'approvisionnement. La France est passée à un taux d’indépendance énergétique de 50% en 2005 contre 24% en 1973. Ce résultat est principalement dû au secteur électrique qui représente 42% de la consommation d’énergie primaire (le taux d’indépendance énergétique est défini comme le rapport entre la production d’énergie primaire et la consommation d’énergie primaire). 95% de cette consommation d’énergie primaire sont assurés par les production nucléaires et hydroélectriques. Le parc de production d’ EDF contribue donc de manière significative à l’indépendance énergétique du pays. La question de la construction d’une série de réacteurs EPR et du nombre d’unités associé se posera vers 2015 au moment de l’arrêt des premières unités du parc actuel. En effet, à cette date, EDF actualisera sa stratégie industrielle dans le cadre défini par les pouvoirs publics.
Cependant, EDF a pour objectif de permettre le remplacement de la majorité des centrales nucléaires actuelles par des centrales de type EPR au rythme de 1 à 1,5 unités par an au delà de 2020. Cette solution est actuellement privilégiée par le Groupe EDF au regard de la performance économique du nucléaire, de la stabilité des coûts qu'il permet et du respect des contraintes environnementales. Elle permettrait aussi de maintenir l’indépendance énergétique de la France à un niveau proche de l’actuel.

Question de : FRY Muriel - LA DOREE 53190 - le 21/11/2005
Quel seront les impacts sur le réseau et sur les chiffres d'affaires d'EDF et de RTE si l'on sort de la centralisation de production de l'électricité en s'orientant sérieusement vers les économies d'énergies et des énergies renouvelables décentralisées comme photovoltaïque, éolien de petites tailles, biomasse, cogénération, geothermie?

Réponse de : EDF
Vous posez la question de l’impact financier pour EDF et RTE si l’on revenait à un système de production totalement décentralisée, à partir d’énergies renouvelables et d’économies d’énergies.
Le système électrique français actuel est basé sur la mutualisation des moyens de production, ce qui garantit à chacun, quelle que soit sa localisation, l’approvisionnement en électricité à tout moment. Le législateur a confié à RTE la mission de service public qui consiste à veiller à l’équilibre entre l’offre d’électricité et la demande à tout moment sur le territoire. En France, la politique énergétique publique consiste notamment à accroître la maîtrise de la demande d’énergie et la part des énergies renouvelables dans le mix-énergétique français. Le Groupe EDF est engagé dans une démarche volontariste de maîtrise de la demande d'énergie et de développement des énergies renouvelables, en cohérence avec les orientations de la politique énergétique du pays.

D’autre part, dans les trente ans à venir, un système totalement décentralisé et fondé uniquement sur l’exploitation d’énergies renouvelables ne nous paraît pas envisageable ; ceci résulte de considérations à la fois technique et économique, dont voici quelques exemples :
- l’exploitation des centrales hydrauliques nécessite des lignes de transport pour acheminer l’énergie produite vers les lieux de consommation ;
- le photovoltaïque, par ailleurs très coûteux, et l‘éolien ne fonctionnent que par intermittence,
- la biomasse reste difficile à mobiliser.

Enfin, la production d’électricité à partir de gaz augmenterait les émissions de CO2 de la France de façon substantielle. Pour mémoire, dans l’histoire, la production d’électricité a d’abord été décentralisée, puis le développement des techniques de transport à des voltages de plus en plus élevés, donc avec des pertes de plus en plus faibles, a permis de faire jouer les avantages spécifiques de la production centralisée, dans une évolution séculaire, marquée notamment par le premier transport sur longue distance en THT (en France, en 1926). Ces avantages sont en particulier :
-les effets d’échelle (y compris sur la dépollution)
-la possibilité d’utilisation d’une ressource disproportionnée par rapport à des besoins locaux(cas de l’hydraulique)
-la possibilité d’implanter les centrales là où les nuisances pour les riverains sont les plus réduites (risqué)
-la possibilité d’utiliser au mieux plusieurs sources complémentaires (par exemple hydraulique et thermique).
Nous vous invitons à vous rapprocher du RTE pour plus d’informations sur l’impact sur le réseau de la production décentralisée.

Question de : MARIAU Johan - TREMBLAY 35460 - le 21/11/2005
Que penserions-nous des dinosaures s'ils nous avaient laissés des terres contaminées ou plutôt iradiées, et d'ailleurs est-ce que le nucléaire est notre météorite à nous ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur le devenir des déchets nucléaires et sur la sûreté des centrales nucléaires.

En tant qu’industriel, EDF est responsable légalement et financièrement des déchets qu’il produit. La gestion des déchets nucléaires mise en place est reconduite pour l’EPR.

Les déchets de faible et de moyenne activité ( 90% des déchets nucléaires ) sont conditionnés et stockés sur les sites de l’ANDRA ( Agence Nationale pour la Gestion des Déchets Radioactifs ).
Le combustible qui contient des déchets de haute activité à vie longue ( 10% des déchets nucléaires ) est retraité. Grâce au retraitement, les matières valorisables contenues dans les combustibles usés ( plutonium et uranium) sont séparées et recyclées comme combustible dans les réacteurs actuels. Les matières non valorisables sont quant à elles conditionnées par vitrification et entreposées en toute sûreté sous le contrôle de l’Autorité de sûreté.

La totalité des déchets produits non évacuables dans les stockages actuels de l’ANDRA est prise en compte dans l’inventaire de l’ANDRA dans le cadre de la loi de 1991 concernant les déchets de haute activité à vie longue. Dans le cadre de la préparation de la loi fixant les orientations retenues pour la gestion de ces déchets, qui sera soumise au Parlement en 2006, un débat public est en cours jusqu’en janvier 2006. ( pour plus d’informations, le site www.debatpublic-dechets-radioactifs.org est à votre disposition).

En ce qui concerne les risques liés au nucléaire, sachez que la sûreté des centrales nucléaires a toujours été et restera la priorité d’EDF. Dans son bilan 2004, la DGSNR ( Direction Générale de la Sûreté Nucléaire et de la Radioprotection) juge d’ailleurs satisfaisante la sûreté des réacteurs aujourd’hui en exploitation en France. Grâce à la rigueur et la compétence de plus de 40 000 salariés et partenaires, EDF exploite depuis plus de 20 ans sans accident, le premier parc nucléaire au monde.

Par ailleurs, soulignons que si la question de la sûreté des déchets nucléaires se pose sur plusieurs générations, celle de l’épuisement des réserves énergétiques et du dérèglement climatique, conséquence des émissions de gaz à effet de serre est tout aussi cruciale pour la génération actuelle et les suivantes. La production d’électricité à base d’ENR et de nucléaire contribue à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Elle doit être combinée avec une réduction forte de la consommation.

Un débat se déroule actuellement sur les déchets nucléaires, l'adresse du site est la suivante, www.debatpublic-dechets-radioactifs.org

Question de : BENOIT jean-christophe - RENNES 35700 - le 21/11/2005
Pourquoi ne pas investir les 3 milliards d'Euros budgétés pour l'EPR dans de la recherche pour du nucléaire propre (0 déchet radioactif) et sur l'absence de danger en cas d'incident).

Réponse de : EDF
Concernant le traitement des déchets, nous attirons votre attention sur le fait que toute activité industrielle produit des déchets et que chaque nouvelle étape technologique, franchie après des années de recherche, permet généralement de réduire leur quantité mais pas de les éliminer complètement. L’objectif est alors de savoir les traiter en limitant leur impact sur l’environnement. La gestion des déchets (en aval de la production d’électricité) est de la responsabilité d’exploitant nucléaire d’EDF. Depuis toujours, EDF a cherché –par ses méthodes d’exploitation et la conception de ses ouvrages – à diminuer les déchets générés par ses centrales. Dans ce cadre, l’EPR, permet de mieux utiliser l’uranium et donc de générer moins de déchets issus du combustible.
Dans ce domaine, EDF investit dans la recherche en particulier sur les réacteurs de génération 4 qui devraient produire encore moins de déchets. Ces réacteurs sont attendus à l’horizon 2040.

Concernant la sûreté de l’installation, dans son bilan 2004, la DGSNR juge satisfaisante la sûreté des réacteurs aujourd’hui en exploitation en France. Toutefois, elle considère que la nouvelle génération de réacteur électronucléaire doit atteindre un niveau de sûreté supérieur. La sûreté est une démarche d’amélioration permanente et l’EPR intègre de nouvelles dispositions qui réduisent encore le risque d’accident. Même si la probabilité d’un accident grave est infime, des dispositions sont prises pour en réduire au maximum l’impact sur l’environnement en particulier de n’avoir pas besoin d’évacuer les populations “au-delà du voisinage immédiat” de la centrale et de limiter les mesures sanitaires préventives relatives à la commercialisation des produits destinés à la consommation. Pour atteindre cet objectif, plusieurs dispositions sont prises ; à titre d’exemple :
- un récupérateur de combustible fondu, installé sous la cuve du réacteur, permet son refroidissement,
- l’enceinte de confinement est doublée et elle est munie d’une peau métallique d’étanchéité.
Le 28 septembre 2004, le directeur général de la sûreté nucléaire et de la radioprotection a, au nom des ministres de tutelle, adressé au président d’EDF une lettre présentant la position des pouvoirs publics sur les options de sûreté du projet de réacteur EPR. Sur la base de l’examen réalisé par les experts de la DGSNR, les pouvoirs publics considèrent que les options de sûreté retenues satisfont globalement à l’objectif d’amélioration de la sûreté par rapport aux réacteurs actuels.

Cependant, il faut souligner que EDF est également un acteur majeur dans le domaine des énergies renouvelables, en particulier de part la taille de son parc hydraulique.
Par ailleurs, EDF souhaite investir 3 milliards d'euros environ dans le domaine des éoliennes d'ici 2010.
EDF développe également avec ses partenaires des actions dans le domaine de l'énergie solaire.
Le groupe EDF estime fondamental de disposer d'un mix-énergétique diversifié où nucléaire et énergies renouvelables sont complémentaires.
Les énergies renouvelables sont par nature des énergies propres.

Question de : GENIN Patrick - LAVAL 53000 - le 21/11/2005
La nouvelle organisation du marché européen de l'électricité est un facteur déterminant pour la décision d'investissement des nouveaux opérateurs.
Y a-t-il encore une réelle possibilité de parler "Aménagement du territoire" ??

Réponse de : EDF
Les questions relevant de l'aménagement du territoire ainsi que celles portant sur l'organisation du marché de l'électricité relèvent des Pouvoirs Publics.

Question de : DEAN Jean-Marie - LANDAVRAN 35450 - le 21/11/2005
Vous semblez être passionnés par le sujet, et bien le connaître techniquement.
Mais comment pouvez-vous vous" trouver bien" face à nous quand vous savez que vous ne pouvez pas nous donner toutes les informations (secret défense oblige !!!)
(pour les OGM, on parle de "secret industriel" !! y a-t-il donc 2 sortes de citoyens, ceux qui ont le droit de savoir et ceux qui n'y ont pas droit ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur les documents classés « confidentiel défense » liés à la protection de la population contre des éventuelles malveillances, notamment des attentats visant les installations à risque comme les centrales nucléaires.

Tout d’abord, nous tenons à rappeler qu’EDF aborde le débat public dans un esprit de transparence et d’ouverture pour expliquer au public son projet et pour échanger sur l’intérêt du choix industriel, sans sujet tabou. Ainsi, toute l’entreprise est mobilisée pour apporter, au fil des échanges, l’information nécessaire à la bonne compréhension des enjeux de construction de ce nouveau réacteur.
Pour autant, certains sujets demeurent sensibles car ils concernent la sécurité du site. Par conséquent, certains documents sont classés « confidentiel défense ». En effet, les informations qu’ils contiennent sont susceptibles de faciliter les actes de malveillance et ainsi mettre en danger les personnes sur le site et dans les zones environnantes. Il n’en reste pas moins que ces sujets sont contrôlés et validés, comme tous les autres, par l’Autorité de Sûreté et les pouvoirs publics. Le rôle d’EDF et des constructeurs est de garantir la sûreté de l’installation, celui de l’Autorité de Sûreté est de le vérifier.

Cependant, dans le contexte de débat public en cours sur EPR, la question s’est posée de l’accès à l’information sur l’ensemble du projet. Un groupe de travail «accès à l’information» a été créé par la Commission Nationale du Débat Public dans le cadre du débat public et rendra ses résultats lors de la réunion publique du 30 janvier 2006 à Dunkerque.

En ce qui concerne le secret industriel et commercial, EDF a d’ores et déjà réalisé des avancées dans le cadre du présent débat public en mettant à disposition, à la demande de certains acteurs, experts reconnus, des éléments ciblés d’information sous couvert d’une convention tripartite avec la CPDP et de clauses de confidentialité. Ce type de démarche peut permettre de rapporter au public un point de vue d’expert indépendant sur des questions particulières.

Question de : ROCCA Annick - CESSON SEVIGNE 35510 - le 21/11/2005
L'énergie nucléaire est une réponse rapide aux besoins en négligeant les conséquences des moyens de production et de transport de l'électricité, la recherche et la sensibilisation à l'économie.
Notre positionnement n'est-il pas à court terme ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur le positionnement de l’énergie nucléaire dans le temps.

Sur la longue durée, EDF ne néglige ni les conséquences des moyens de production, ni les questions futures sur le transport de l’électricité, ni la recherche, ni les aspects économiques. En ce qui concerne le transport de l’électricité, le système électrique français, sous la responsabilité de Réseau de Transport de l’Electricité, est basé sur le principe de la centralisation des moyens de production. Celui-ci a pour avantage d’assurer en toute circonstance l’alimentation de chacun quelle que soit sa localisation géographique. Dans ce contexte, Flamanville 3 alimentera bien au-delà des seuls habitants de la presqu’île de Cotentin. C’est l’ensemble du réseau national qui bénéficiera du kWh compétitif de Flamanville 3.

EDF prend en compte l’environnement à long terme et les aspects économiques liés à la variation du prix du pétrole. EDF considère en effet que la production d’électricité à partir de centrales nucléaires et du réacteur EPR en particulier est la garantie de disposer d’une électricité qui ne dégage pas de gaz à effet de serre et qui ne dépend pas du prix du pétrole.

Nous sommes d’autre part convaincus de la complémentarité de l’ensemble des moyens de production d’électricité. EDF consacrera d’ailleurs 3 milliards d’euros d’investissement pour les éoliennes d’ici 2010. La réduction des émissions de gaz à effet de serre grâce au nucléaire permet d’autre part de s’inscrire dans la dynamique du protocole de Kyoto entré en vigueur en février 2005. La réduction visée pour l’Europe des 15 est de 8%. La France doit maintenir ses émissions de gaz à effet de serre au même niveau qu’en 1990, compte tenu de son avance liée à l’importance de sa production hydraulique et nucléaire. Le long terme en ce qui concerne l’environnement tient donc une place très importante dans la production énergétique d’EDF.

Enfin, en ce qui concerne la recherche pour les technologies futures, « l’après EPR » se prépare déjà. En effet sur l’initiative du Département de l’Energie ( DOE ) des USA, dix pays ( Afrique du sud, Brésil, Canada, Corée du sud, Etats Unis, France, Japon, Royaume Uni et Suisse) se sont associés dans le cadre d’un forum international baptisé « génération 4 » pour étudier les technologies nucléaires futures qui permettront de multiplier par 60 la durée de consommation de la ressource en uranium estimée à ce jour à environ 2 siècles pour une production équivalente à celle d’aujourd’hui (source Agence Internationale de l’Energie Atomique)

Question de : PAYSANT-LE ROUX Thomas - CAEN 14000 - le 22/11/2005
De très grandes entreprises investissent dans les énergies renouvelables . EDF semble vouloir faire des efforts dans l'éolien (on parle de 700 Md d'euros en France) .
Quel sera l'investissement d'EDF sur les autres formes d'énergies renouvelables ?
D'autres part, les collectivités se défendent d'une décision politique favorable au nucléaire. Qui donc a souhaité le projet d'EPR à Flamanville et pourquoi le Conseil Régional de Basse-Normandie n'a pas participé au débat ?

Réponse de : EDF
La première partie de votre question porte sur les investissements d'EDF dans les énergies renouvelables.

Le Groupe EDF compte développer 3300 MW de capacité éolienne supplémentaire dans le monde (soit un investissement de 3 milliards d’euros équivalent à celui consenti pour construire l’EPR) à l’horizon 2010. En France, les projets sont principalement situés en Languedoc-Roussillon et dans le Nord Ouest de la France.

Dans le domaine du solaire, EDF via sa filiale Tenesol a déjà produit 25 MWc (soit une surface de 250 000 m2) de panneaux solaires en 2004 et construit une nouvelle usine de fabrication à Toulouse. Celle-ci pourra produire des panneaux générant au total 15 MW, soit 150 000 m2 de panneaux solaires par an. A la Réunion, en Guadeloupe et en Martinique, des panneaux solaires sont installés pour une puissance d’environ 5 MW chaque année.

A l'instar des éoliennes qui captent l'énergie cinétique des vents dans l'air, les hydroliennes exploitent les fortes vitesses des courants marins. Mais, cette énergie présente l'important avantage par rapport au solaire et à l’éolien d'être parfaitement prédictible parce qu’elle met en jeu les courants de marée. Le potentiel électrique européen exploitable a été estimé à 12,5 GW qui pourraient produire 48 TWh annuels. Ce potentiel se trouve essentiellement au Royaume-Uni et en France (20% du potentiel européen). EDF, à la pointe de la recherche européenne a engagé en 2002 un programme de Recherche et Développement "Hydroliennes en mer". Après une campagne de mesures début 2005 dans le Cotentin et en Bretagne, EDF poursuit ses études. Les premiers prototypes pourraient voir le jour à l'horizon 2008 – 2010.

Enfin, l’énergie hydraulique est une énergie renouvelable et mobilisable très rapidement à tout moment, mais son potentiel de développement est maintenant limité en France. EDF a toutefois un projet d’extension de l’installation hydroélectrique de la rivière de l’Est (Ile de la réunion) qui portera d’ici à trois ans sa puissance de 65 à 85 MW. EDF modernise également la chaîne hydraulique de la Basse Romanche avec la construction d’une usine nouvelle génération de 90 MW à Gavet (Isère) à horizon 2013.

Ainsi, EDF, second producteur européen d’énergies renouvelables grâce à ses barrages hydroélectriques, continue à développer une production à partir de moyens notamment solaires et éoliens. Mais ces formes d’énergie renouvelables ne permettant de produire de l’électricité que par intermittence, elles ne pourront constituer qu’une partie du bouquet électrique du futur.


Concernant la deuxième partie de votre question relative au choix du site de Flamanville, EDF a passé en revue ses 19 sites de production électronucléaire actuels, en recherchant ceux qui pourraient accueillir une nouvelle unité dans des délais compatibles avec l’objectif d’une mise en service industriel en 2012.

Trois régions ont fait acte de candidature pour accueillir la tête de série EPR : la Basse-Normandie, la Haute-Normandie, Rhône-Alpes. Le Président d’EDF a reçu leurs représentants de juin à octobre 2004. Au terme de cette consultation et sur la base d’un examen attentif des conditions facilitant la construction et la mise en œuvre de la tête de série EPR, EDF a retenu Flamanville comme site d’implantation de ce réacteur, lors de son Conseil d’administration du 21 octobre 2004. Le large consensus des acteurs socio-économiques et politiques en faveur du projet a été un des éléments importants du choix.

Enfin, seul le Conseil Régional peut répondre à votre dernière question.

Question de : DOUDARD Patrice - MONTAUDIN 53220 - le 22/11/2005
Si nous produisons localement, avons-nous encore besoin de l'EPR et de la THT ?

Réponse de : EDF
Vous souhaitez savoir si de la production locale pourrait répondre aux besoins couverts par un EPR.
La tête de série EPR dont EDF souhaite engager la construction à Flamanville 3 permettra avant tout de préparer le renouvellement du parc de production du groupe EDF en France.
En effet, les centrales nucléaires actuelles ont été conçues pour une durée d’exploitation minimale de 40 ans.
En 2023, 40 % de la capacité de production nucléaire d’EDF, soit un tiers de la capacité de production totale d’électricité française aura atteint l’âge de 40 ans.
EDF a pour objectif de poursuivre leur exploitation au-delà de cette échéance, mais sans certitude absolue de pouvoir le faire le moment venu.
La prudence impose donc d’être capable de remplacer certaines d’entre elles au cas par cas, en tenant compte de leurs particularités de construction et d’exploitation, dès que cet horizon de 40 ans sera atteint.

Par ailleurs, le système électrique français actuel est basé sur la mutualisation des moyens de production, ce qui garantit à chacun, quelque soit sa localisation, l’approvisionnement en électricité à tout moment à partir de l’ensemble du parc de production français.

Le législateur a confié à RTE (le gestionnaire du réseau de transport électrique) la mission de service public qui consiste à veiller à l’équilibre entre l’offre d’électricité et la demande à tout moment sur le territoire.
L’EPR contribuera au même titre que les autres centrales du parc de production d’EDF à cet équilibre.

Question de : DAMIEN Renault - ANGERS 49000 - le 22/11/2005
Monsieur SABONNADIERE (INP de Grenoble) a parlé d'économie d'énergie . Il a eu raison. "Economies d'énergies" c'est sobriété' ("faire attention") et efficacité ("choisir la source d'énergie la plus éfficace"). A ce titre, EDF est "pousse-au-crime" en promouvant le chauffage électrique, particulièrement inefficace. Maintenant EDF veut construire un nouveau réacteur pour répondre à cette demande.
Pourquoi ? (30 % de chauffage électrique en France, 5 à 10 % en Allemagne et Autriche des solutions alternatives (bois, solaire, ..) qui résolvent les problèmes de CO2 et de déchets nucléaires).

Réponse de : EDF
Vous vous interrogez sur le pourquoi de la construction de l’ EPR, et sur le développement de la maîtrise de l’énergie, ainsi que sur l'efficacité du chauffage électrique.

La politique énergétique de la France est définie par la « Loi de programme fixant les orientations de la politique énergétique ».
Le texte dispose : « L’État veille à conserver, dans la production électrique française, une part importante de la production d’origine nucléaire » … « La première [priorité] est de maintenir l’option nucléaire ouverte à l'horizon 2020 en disposant, vers 2015, d’un réacteur nucléaire de nouvelle génération opérationnel permettant d’opter pour le remplacement de l’actuelle génération ». Le projet Flamanville 3 s’inscrit dans ce cadre : préparer le renouvellement futur des centrales du parc nucléaire actuel qui devraient s’arrêter progressivement à l’horizon 2020.

Une des caractéristiques majeures du parc électronucléaire actuel d’EDF est qu’il a, pour l’essentiel, été mis en service en seulement 10 ans, après le premier choc pétrolier de 1973. Ainsi, de 1980 à 1990, 46 des 58 unités de production nucléaire actuelles ont été raccordées au réseau d’électricité. Ces centrales ont été conçues pour une durée minimale de fonctionnement de 40 années. Si chacune de ces centrales s’arrêtait de fonctionner à sa date anniversaire de 40 ans, le pays enregistrerait, en l’espace de 10 ans, une baisse des trois quarts de la capacité de production nucléaire actuelle. EDF mène dès aujourd’hui des actions d’ingénierie et de maintenance pour assurer une durée de vie optimale de ses installations et poursuivre l’exploitation en toute sûreté, au-delà de 40 ans, des centrales qui seront reconnues aptes. Néanmoins, on ne peut pas exclure que certaines d’entre elles ne puissent pas dépasser significativement cette échéance. Pour se prémunir de ce risque, EDF cherche à être prêt à remplacer par de nouvelles centrales nucléaires tout ou partie de la puissance qui ferait défaut à l’horizon 2020-2030. Avec le projet Flamanville 3, EDF dispose d’un précurseur des futures unités qui pourraient renouveler les centrales nucléaires actuelles. Par ailleurs, ce réacteur contribuerait aux besoins en électricité lors de sa mise en exploitation en 2012. La construction ou non d’une série, ainsi que le nombre d’unités seront des décisions à prendre vers 2015, pour pouvoir disposer des moyens de production opérationnels, à partir de 2020, en fonction des besoins en électricité et de la durée de vie effective des centrales actuelles. EDF actualisera sa stratégie industrielle dans le cadre défini par les pouvoirs publics au moment des choix.

Concernant l’autre point évoqué dans votre question, les économies d’énergie et le développement des énergies renouvelables tiennent une place importante dans la politique énergétique française, définie par les pouvoirs publics. L’article 5 de la « Loi de programme fixant les orientations de la politique énergétique » prévoit que :« L’effort global de recherche portant sur le développement des énergies renouvelables et la maîtrise de l’énergie est fortement accru au cours des trois ans qui suivent la publication de la présente loi ». La stratégie d’EDF est cohérente avec le cadre législatif : EDF considère pour sa part le développement des Energies Renouvelables (dont l’énergie éolienne et solaire) essentiel pour l’équilibre de son portefeuille de production : le groupe EDF a notamment prévu d’investir autant dans l'éolien que dans l'EPR d’ici 2010, soit 3 milliards d’euros.

Concernant la Maîtrise de la demande d'énergie, EDF a toujours été engagé dans des actions de Maîtrise de la demande d'énergie à travers la politique tarifaire ou ses actions en faveur de l’isolation des logements. Cet engagement va être renforcé. Les offres Vivrélec d' EDF en matière de confort électrique permettent de s'assurer que les différents modes de chauffage sont efficaces : ainsi une condition impérative pour obtenir un financement dans ce cadre est que la performance thermique du logement soit supérieure d'au moins 5% aux exigences de la réglementation thermique en vigueur. Le montant du prêt accordé est d'autant plus important que la solution retenue est performante.

Question de : RE François - MEDREAC 35360 - le 22/11/2005
Peut-on imaginer un systéme de "quote énergétique" ? c'est-à-dire que chaque personne d'un foyer disposerait de x Kwatt par jour et le dépassement de ce "forfait" serait beaucoup plus taxé. Ainsi, il y aurait "une égalité" énergetique entre chaque citoyen et une prise de conscience dans le domaine d'économie d'énergie. On pourrait étendre ce principe à l'eau.
Par exemple :
200 litres d'eau par personne et par jour, le dépassement serait facturé le double !

Réponse de : EDF
Nous comprenons votre proposition comme la mise en place d’un système de rationnement afin d’encourager les économies d’énergies.

La mise en place d’un tel système serait un choix de société que seules les institutions démocratiques pourraient décidées de promulguer.
EDF, dont la mission est de fournir de l'électricité en fonction de la demande, n'a pas la compétence pour y répondre.

Nous pouvons seulement vous indiquer quelles sont nos actions de maîtrise de la demande d'énergie.

Le Groupe EDF est engagé dans une démarche volontariste de maîtrise de la demande d'énergie, en cohérence avec les orientations de la politique énergétique du pays.

Le Groupe EDF propose à ses clients des conseils, des informations et des services (politique tarifaire, isolation des logements etc...) en matière de Maîtrise de la Demande d'Energie (MDE). Pour l'avenir, cet engagement va être non seulement maintenu mais renforcé. L'énergie est un bien rare et les changements climatiques nous imposent d'agir vite.
Les trois domaines d'action principaux pour EDF sont :
- développer les offres de services pour aider tous nos clients (y compris les collectivités locales) à maîtriser leur facture énergétique (information, conseil, diagnostic, optimisation des consommations, maintenance des installations...) .
- réduire la consommation énergétique des logements et bâtiments tertiaires en maintenant le niveau élevé de qualité environnementale dans le neuf et en développant des offres dans la rénovation du parc existant (isolation thermique, système de chauffage, compléments renouvelables tels que capteurs solaires et pompes à chaleur)
- poursuivre l'effort en matière de recherche et développement: le budget R&D dans ce domaine a été quadruplé en quatre ans et atteint18 Millions d'euros chaque année dans cette action (ex: pompes à chaleur haute température, gestion programmée de certains usages,...). "


Question de : HARY Daniel - THORIGNE FOUILLARD 35235 - le 22/11/2005
Pourquoi EDF persiste en nucléaire alors que toutes les questions de ce soir vont contre le nucléaire, contre la ligne THT alors qu'une production en Bretagne éviterait la ligne THT (production locale) car si les Bretons ne veulent pas de nucléaire, il faut attendre qu'ils fassent de la Biomasse avec les porcins, poulets et éolien.
Merci

Réponse de : EDF
La première partie de votre question porte sur le choix du nucléaire. La politique énergétique de la France maintient l’option nucléaire ouverte (loi de programme fixant les orientations de la politique énergétique promulguée le 13 juillet 2005). Par ailleurs, EDF considère que la production d’électricité à partir de centrales nucléaires, et du réacteur EPR en particulier, est la garantie de disposer d’une électricité qui ne rejette pas de gaz carbonique dans l’atmosphère et qui ne dépend pas du prix du pétrole. Les centrales nucléaires et les usines hydroélectriques en service dans le monde évitent chaque année l’émission de près de 1,2 milliard de tonnes de carbone par an, lequel est responsable du réchauffement de la planète et du déréglement des climats. De plus, si l‘électricité produite par le nucléaire devait être produite à partir du gaz, cela augmenterait la facture énergétique de la France de 20 milliards d’euros. Pour autant, EDF s’intéresse à toutes les formes de production d’électricité. Nous sommes convaincus de la complémentarité de l’ensemble des moyens de production. EDF est d’ailleurs le 2ème producteur européen dans le domaine des ENR et prévoit d’investir autant dans l’éolien que pour la construction de l’EPR, soit 3 milliards d’euros, d’ici 2010. L’éolien est une énergie propre et abondante mais elle est intermittente : les périodes d’anticyclone représentent des moments sans vent. Le solaire fournit de l’électricité pendant la journée.
Le nucléaire est un moyen de production d’électricité dit « de base » (c’est à dire qui peut produire une grande partie de l’année), non émetteur de gaz à effet de serre et capable de s’adapter aux besoins des client.

La gestion d’un parc de production électrique est la combinaison de tous ces moyens de production en fonction de leurs caractéristiques et de leur disponibilité pour fournir à tout instant l’électricité la plus sûre, la plus respectueuse de l’environnement et la moins chère.

La deuxième partie de votre question porte sur le choix du site de Flamanville pour la construction de l’EPR et la construction de la ligne THT Contentin- Maine. Pour des informations au sujet de la ligne THT, je vous invite à vous rapprocher du Réseau de Transport d’Electricité (RTE) en charge de la gestion du réseau de transport national, ou de la commission particulière en charge du débat public « ligne Très Haute tension Cotentin-Maine » qui se déroule en parallèle du débat public sur le projet EPR. ( www.debatpublic-thtcotentin-maine.org ).

Le choix d’implanter l’EPR à Flamanville n’est pas lié directement au besoin de renforcer les moyens de production en Bretagne. C’est le rôle de RTE de s’assurer de la répartition de la l’électricité en fonction des besoins des clients dans chaque région, à partir de son réseau de transport interconnecté. Pour choisir l’implantation de la tête de série EPR, EDF a examiné ses 19 sites de production électronucléaire actuels à partir de critères techniques précis. C’est le site de Flamanville qui est apparu comme le plus pertinent pour la tête de série EPR. Il dispose en effet de la capacité foncière nécessaire pour de nouvelles unités de production. La situation en bord de mer lui confère une capacité importante de refroidissement et évite la construction d’une tour de refroidissement, ce qui réduit sensiblement les délais et les coûts. Par ailleurs, les industries qui travaillent pour le nucléaire sont très bien implantées dans la région de Flamanville où l’activité de Cogema (usine de La Hague) et de la DCN (Direction des Constructions Navales) reste très soutenue. Enfin, le projet de Flamanville 3 a fait l’objet d’un consensus fort et d’une très large mobilisation des élus et des acteurs économiques locaux. Pour toutes ces raisons, EDF a retenu le site de Flamanville, pour envisager la construction de la tête de série EPR en France. Pour autant, la décision définitive ne sera prise qu’à l’issue du débat public qui se déroule actuellement.

Question de : RAINGLET Jérémie - SAINT HERBLAIN 44800 - le 22/11/2005
J'ai peur que la privatisation pose des problèmes en termes de sécurité et de gestion de fin du nucléaire (démantèlement et déchets) "les échos", "Libération" on pourrait jeter un oeil sur l'exemple Anylois est-ce que le contribuable ne va pas payer toutes les "conneries" décidées à l'heure actuelle y compris les restes de l'EPR ?
Cette question demande peut-être une réponse personnelle.
Merci

Réponse de : EDF
Votre question porte sur l'incidence de l'augmentation du capital d'EDF sur la sûreté des installations et le financement de la déconstruction et des déchets issus de la déconstruction.

Quel que soit le statut de l’entreprise, la sûreté des centrales nucléaires a toujours été et restera la priorité d'EDF. Le haut niveau de sûreté de nos installations est parfaitement indépendant de l'évolution du statut de notre entreprise.

Grâce à la rigueur et la compétence de plus de 40 000 salariés et partenaires, nous exploitons en toute sûreté depuis plus de 20 ans, le premier parc nucléaire au monde.
En matière de sûreté, EDF - aujourd'hui comme demain - n'est pas juge et partie. L'autorité de sûreté nucléaire qui est le gendarme indépendant du nucléaire fait par exemple plus de 400 visites d'inspection des centrales d'EDF et rend public chaque année un rapport consultable par tous.
Il faut noter que de nombreuses centrales nucléaires dans le monde sont exploitées en toute sûreté par des compagnies d’électricité qui ne sont pas publiques (Suisse, Belgique, Espagne, Allemagne…).

Pour ce qui concerne le financement de la déconstruction, EDF a choisi d’intégrer le coût de la déconstruction de ses réacteurs dans le prix de vente du kWh dès l’origine du fonctionnement de son parc. Ce coût représente aujourd’hui environ 0,10 centime d’euro par kWh, provisionné par l’entreprise tout au long de la durée d’exploitation de ses réacteurs, afin de pouvoir en disposer au moment où ils seront mis à l’arrêt.
Ces provisions couvrent les travaux de déconstruction, l’ingénierie, la surveillance et la maintenance des installations, la sécurité du site, ainsi que le conditionnement, le transport, le stockage (par l’Andra) des déchets de déconstruction. Les provisions pour déconstruction des centrales d’EDF en France s’élevaient au 31 décembre 2004, à 9,7 milliards d’euros pour l’ensemble du parc nucléaire français. Le montant des provisions est ajusté chaque année et contrôlé par les Commissaires aux Comptes.
Dans son rapport 2004, la Cour des Comptes a souligné le caractère détaillé et scrupuleux avec lequel EDF a évalué les coûts de démantèlement sur lesquels sont basés le montant des provisions, ainsi que leur cohérence avec l’expérience internationale.

Question de : BENOIT Jean-christophe - RENNES 35700 - le 22/11/2005
Pourquoi ne pas inventer des centrales électriques locales à base d'énergie sportive ? (cyclistes volontaires, rameurs) un cycliste produit 100 w, 100 cyclistes =10 kw), ce serait de l'énergie électrique citoyenne et bonne pour la santé, non polluante.

Réponse de : EDF
Vous proposez dans votre question de développer une énergie locale à partir de l’énergie produite par les sportifs.

Le but d’EDF est de produire de l’énergie pour l’ensemble du territoire national. Nous avons le devoir de préparer l’avenir énergétique de la France afin de fournir en quantité industrielle une énergie sûre, propre et compétitive. Le nucléaire est un moyen de base, non émetteur de gaz à effet de serre, capable de s’adapter aux besoins des clients mais nécessitant un haut degré de technologie et un contrôle rigoureux. « L’énergie sportive » que vous suggérez paraît très difficile à mettre en place. Si l’on part de votre hypothèse selon laquelle 1 cycliste produit 100 W, il en faudrait entre 9 millions et 14,5 millions pour produire instantanément ce que produit une seule centrale nucléaire actuelle de façon instantanée, à savoir de 900 MW à 1450 MW selon la centrale. Le parc nucléaire français comporte 58 réacteurs nucléaires répartis sur 19 sites. Vous comprendrez donc que pour alimenter la France entière, l’énergie sportive est trop insuffisante.

Néanmoins, afin de développer toujours de nouvelles technologies en matière d’énergie dans un contexte d’épuisement des réserves ; nous nous intéressons à toutes les recherches en cours sur ce sujet. Nous investissons chaque année 40 millions d’euros dans la recherche sur la maîtrise des énergies et les énergies renouvelables et nos équipes de chercheurs sont à l’affût de toutes les idées nouvelles dans le domaine. Aujourd’hui, les énergies renouvelables constituent un creuset important de développement pour lequel EDF souhaite rester à la pointe technologique.

Question de : PAILLARD François - SAINT GREGOIRE 35760 - le 22/11/2005
Pourquoi l'EPR est présenté comme une "tête de série" en France alors qu'il est vendu "clef en main" (donc comme un réacteur n'ayant pas besoin d'expérimentation préalable) en Finlande ?

Réponse de : EDF
Pour EDF, le lancement d'une tête de série EPR en France est nécessaire.

Contrairement à la Finlande qui ne construit qu'un seul réacteur EPR, la France devra faire face vers 2020 au renouvellement de ses centrales nucléaires.
Pour ce faire, EDF doit être en mesure d'avoir à cette date un réacteur éprouvé et qualifié en France. EDF souhaite également acquérir un retour d'expérience du fonctionnement de 2 ou 3 ans pour préparer la décision éventuelle de la construction d'une série à l'horizon 2015.

Le lancement de la construction du réacteur EPR en Finlande n’atténue pas l’importance pour EDF d’engager une tête de série en France.
Le terme « tête de série » signifie que l’unité de production électronucléaire de Flamanville 3 pourrait être la première d’une série, contrairement au terme « prototype » qui signifie un besoin d’une expérimentation préalable avant de passer à la phase de faisabilité industrielle.

Ce lancement permet en effet le maintien de la capacité d’EDF à maîtriser le coût de construction de la série en étant l’architecte de ses centrales. Il permet également la prise en compte les enseignements issus de l’exploitation des centrales du parc nucléaire français.

Par ailleurs, seuls les matériels de l’îlot nucléaire de la centrale finlandaise sont proches de ceux du projet Flamanville 3, soit un tiers de l’investissement.

Question de : LEFRANC Patrick - LA CROIXILLE 53380 - le 22/11/2005
Pourquoi E DF incite ces clients à consommer (Vivrelec) puisqu'il va être de plus en plus vu commerçant

Réponse de : EDF
Vous vous interrogez sur la compatibilité des mesures proposées par EDF à ses clients afin qu’ils fassent des économies d’électricité et une activité commerciale.

Le Groupe EDF est effectivement engagé depuis longtemps dans une démarche volontariste de maîtrise de la demande d'énergie, en cohérence avec les orientations de la politique énergétique du pays. L'énergie est un bien rare, les changements climatiques et l’épuisement des réserves nous imposent d'agir vite. Par ailleurs, un client qui voit sa facture d’électricité réduite est un client dont la satisfaction augmente, nos actions ne sont donc pas incompatibles avec notre activité de commerçant. Le Groupe EDF propose à ses clients des conseils, des informations et des services (politique tarifaire, isolation des logements etc...) en matière de Maîtrise de la Demande d'Energie (MDE).
Pour l'avenir, cet engagement va être non seulement maintenu mais renforcé. Voici les trois domaines d'action principaux pour EDF :
- développer les offres de services pour aider tous nos clients (y compris les collectivités locales) à maîtriser leur facture énergétique (information, conseil, diagnostic, optimisation des consommations, maintenance des installations...) .
- réduire la consommation énergétique des logements et bâtiments tertiaires en maintenant le niveau élevé de qualité environnementale dans le neuf et en développant des offres dans la rénovation du parc existant (isolation thermique, système de chauffage, compléments renouvelables tels que capteurs solaires et pompes à chaleur)
- poursuivre l'effort en matière de recherche et développement: le budget R&D dans ce domaine a été quadruplé en quatre ans et atteint18 Millions d'euros chaque année dans cette action (ex: pompes à chaleur haute température, gestion programmée de certains usages,...). " L’offre Vivrelec incite à mettre en place des installations de qualité, permettant de consommer moins.

Question de : DANIEL Hary - THORIGNE FOUILLARD 35235 - le 22/11/2005
Les bretons ont raisons de refuser la production nucléaire. Mais laissez-les installer des Eoliennes (Redon, Plélond) svp et donnez-leur des subventions pour les biomasses. Pourquoi une ligne en Normandie ? pour les bretons ?
Pourquoi pas de Biomasses, porcheries, poulets ? Combien de pylônes 400 kw?

Réponse de : EDF
La partie de votre question portant sur la construction de ligne THT Cotentin-Maine relève du maître d’ouvrage de la ligne. Nous vous conseillons de vous rapprocher du RTE sur ce point. Sachez qu’un débat public se déroule en ce moment sur ce thème et que vous pouvez poser vos questions auprès de la Commission Particulière du Débat Public en charge de ce débat (www.debatpublic-thtcotentin-maine.org).

Pour le reste, votre question aborde deux sujets distincts : la politique de production d’électricité à partir de la biomasse et le développement de l’éolien en Bretagne.
Concernant la politique de production d’électricité à partir de la biomasse, elle relève des pouvoirs publics. A seul titre d’information, nous vous signalons que l’appel d’offres biomasse en cours, mené par le Ministère de l’industrie, prévoit un prix de rachat de l’électricité produite par la biomasse à 86 euros/MWh, soit un prix supérieur à celui du marché.
Concernant le développement de l’éolien en Bretagne, et selon les informations mise à disposition sur le site de l’ADEME, , il y a aujourd’hui 58, 5 MW de puissance éolienne installée en Bretagne. EDF n’a, pour sa part, ni le pouvoir, ni la volonté d’empêcher le développement de l’éolien en Bretagne.
EDF y a mis en service deux fermes éoliennes , l'une à Dirinon et l'autre à Guerlédan. Nous avons choisi d’inscrire clairement les énergies renouvelables parmi nos moyens de production et d’en augmenter la part dans les années à venir.
Le groupe EDF a prévu d’investir autant dans l'éolien que dans l'EPR d’ici 2010 : le Groupe compte développer, seul ou avec des partenaires, de l'ordre de 3300 MW de capacité éolienne supplémentaire à l'horizon 2010 dans le monde. Il s'agira d'investissements en France et dans d'autres pays d'Europe, ainsi qu'aux USA. La part de la France dans notre investissement éolien total sera significative, mais ne dépend pas que de nous.
Enfin , nous vous rappelons que la « Loi de programme fixant les orientations de la politique énergétique » promulguée le 13 juillet dernier (LOE) détermine les choix énergétiques de la France. Le développement des énergies renouvelables tient une place importante dans cette loi. L’article 5 de la loi prévoit que :« L’effort global de recherche portant sur le développement des énergies renouvelables et la maîtrise de l’énergie est fortement accru au cours des trois ans qui suivent la publication de la présente loi ».

Question de : benoit jean-christophe - rennes 35700 - le 25/11/2005
Je souhaiterais savoir si les salariés d'AREVA, d'EDF travaillant dans le nucléaire et de RTE , peuvent après une journée de travail, regarder leurs enfants dans les yeux en disant : "aujourd'hui, j'ai travaillé à rendre la vie meilleure, moins dangereuse, moins polluée , plus respectueuse de l'environnement pour nous et les générations futures" ?

Réponse de : EDF
Votre question témoigne de votre inquiétude sur la sûreté des centrales nucléaires et de leur impact sur l’environnement.

C'est justement parce que l'exploitation d'une centrale nucléaire doit être exemplaire que son niveau de sûreté est constamment surveillé et contrôlé.
En France, grâce à la rigueur et à la compétence de plus de 40 000 salariés et partenaires, EDF exploite en toute sûreté depuis plus de 20 ans, le premier parc nucléaire au monde.
La sûreté réside à la fois dans le respect scrupuleux de toutes les règles de sécurité et dans un contrôle exhaustif et très strict du bon respect de ces règles. EDF est responsable de la sûreté de ses installations. Il est donc de sa responsabilité d'assurer le contrôle de ses activités en toute transparence.

Des contrôles sont ainsi effectués à deux niveaux directement par EDF :
- dans chaque centrale, des ingénieurs et auditeurs sont quotidiennement affectés à la sûreté des installations,
- au niveau national, des ingénieurs de l’Inspection Nucléaire d’EDF réalisent sur chaque site des évaluations globales de sûreté.
Un Inspecteur Général pour la Sûreté Nucléaire et la Radioprotection auprès du Président d’EDF établit un rapport annuel sur l’état de la sûreté et de la radioprotection à EDF. Ce rapport est public et accessible sur internet.

En complément des contrôles internes, des contrôles externes sont régulièrement effectués par les ingénieurs de la Direction Générale de la Sûreté Nucléaire et de la Radioprotection. Des inspections programmées, mais aussi inopinées sont ainsi effectuées sur chaque installation nucléaire (400 visites par an sur l’ensemble des sites nucléaires d’EDF). Les inspecteurs peuvent en effet pénétrer et contrôler n’importe quelle partie de l’installation à n'importe quel moment de la journée ou de la nuit.
Enfin, des organismes indépendants et des organisations internationales (Agence Internationale de l'Energie Atomique) effectuent par ailleurs des inspections ou des audits dont les conclusions sont rendues publiques.

Il est possible de consulter les résultats de ces inspections et audits sur les sites Internet de ces différents organismes.

Concernant l’impact du nucléaire sur l’environnement, chaque jour et sur chacun des 19 sites de production électronucléaire d’EDF, des spécialistes d’EDF s’assurent que les différents sites n’ont pas d’impact sur l’environnement. Ainsi, près de 10 000 analyses par site sont réalisées chaque année dans un rayon de 10 km autour d’un site comme celui de la centrale de Flamanville. Les échantillons prélevés dans l’environnement sont analysés par EDF dans des laboratoires réglementaires situés à l’extérieur des sites, ainsi que par un laboratoire indépendant, de l’IRSN (Institut de Recherche et de Sûreté Nucléaire). L’examen strict des milieux aquatiques (eaux de surface et souterraine) et de la chaîne alimentaire, dont le lait et les végétaux, est effectué par les chimistes des sites (une quarantaine de salariés par site) et par des laboratoires indépendants comme ceux d’IFREMER (Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la MER). Les résultats sont transmis à l’IRSN pour validation et publiés régulièrement dans des bilans diffusés à la Commission Locale d’Information de la centrale et sur le site internet edf.fr.

La protection de l’environnement est un souci permanent d’EDF qui a divisé les rejets de ses unités de production électronucléaire par 50 pour les unités 900 MW et 100 pour les unités 1300 MW depuis la mise en service.
De plus, le kWh d’origine nucléaire ne s’accompagne que d’une infime quantité de CO2 (de 11 à 22g) à comparer aux rejets de CO2 accompagnant la production du kWh à partir de combustible fossile (supérieur à 800g pour le charbon, entre 388 et 688g pour le gaz). Ce point est primordial dans le cadre du respect du protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, principales sources du dérèglement climatique constaté actuellement selon les experts internationaux.

Question de : MENARD Yves - CESSON-SEVIGNE 35510 - le 25/11/2005
Je souhaiterais recevoir la liste des différentes centrales de production électrique accessibles au public et le calendrier des visites. D'avance, je vous remercie.

Réponse de : EDF
Le groupe EDF exploite dans son parc nucléaire 58 réacteurs à eau pressurisée de puissances nominales différentes : 34 réacteurs 900 Mégawatheures (MW), 20 réacteurs 1300 MW et 4 réacteurs 1450 MW.

Ces réacteurs sont répartis sur 20 sites qui sont : Belleville (18), Blayais (33), Bugey (01), Cattenom (57), Chinon (37), Chooz (08), Civaux (86), Creys-Malville (38), Cruas-Meysse (07), Dampière (45), Fessenheim (68), Flamanville (50), Golfech (82), Gravelines (59), Nogent sur Seine (10), Paluel (76), Penly (76), Saint-Alban (38), Saint Laurent des eaux (41), et Tricastin (26).

Ces sites disposent de centres d'information du public. Depuis le jeudi 7 juillet 2005, après les attentats de Londres, le gouvernement français a décidé de relever au rouge le niveau d’alerte Vigipirate. Dans ce cadre, les Centres d’Information du Public, présents sur chaque centrale, sont fermés et les visites suspendues jusqu’à nouvel ordre. Nous ne pouvons donc pas vous communiquer de calendrier des visites.

Cependant, vous pourrez obtenir de la documentation sur chacune des centrales de production, auprès des services de communication des sites électronucléaires précédemment cités ou sur notre site internet www.edf.fr, rubrique « infos nucléaires ».
Nous vous remercions de l’intérêt que vous portez à nos centrales nucléaires.

Question de : benoit jean-christophe - rennes 35700 - le 25/11/2005
Il y a un parallèle tout à fait intéressant à établir entre un projet d'énergie nucléaire et un projet d'incinération des déchets ménagers
- cela coûte très cher et il faut rentabiliser
- c'est dangereux pour la santé et l'environnement
- les administrations concernées affirment qu'il n'y a aucun danger ni aucun risque
- les populations sont méfiantes
- cela rapporte beaucoup aux gros industriels derrière ces projets
- ils produisent des déchets dangereux, toxiques et ingérables dont on ne sait pas quoi faire
- ces projets ne sont ni l'un ni l'autre de bonnes solutions aux problèmes posés

Réponse de : EDF
Votre question soulève différentes problématiques comme le coût d’investissement et d’exploitation, l’impact de cette installation nucléaire sur l’environnement et la santé et enfin les déchets nucléaires.

Tout d’abord, il est intéressant de souligner que les centrales nucléaires produisent l’électricité la moins chère d’Europe après l’hydraulique et assurent 80% de la production française.

ELEMENTS SUR LES COUTS D’UN REACTEUR EPR
Le coût d’investissement du projet EPR Flamanville 3 est estimé à environ 3 milliards d’euros, ce qui intègre la totalité des coûts de développement.
Ramené sur 6 ans (soit 500 millions d’euros par an), l’investissements dans EPR représente seulement 6% de la capacité d’autofinancement d’EDF, ce qui permet de conserver des capacités de financement pour la recherche dans d’autres domaines comme la Maîtrise de la Demande d' Energie ou le développement des énergies renouvelables (éoliennes ou solaires par exemple).
Le coût de la production nucléaire à partir d'un réacteur EPR est estimé à :
· 43 €/MWh (base € 2004) pour Flamanville 3,
· 35 €/MWh (base € 2004) pour une série de 10 unités incluant la tête de série.

Ces coûts de production des unités de production nucléaire comprennent :
· l'investissement (l'unité de production elle-même, l'ingénierie et les études de développement),
· l'exploitation et la maintenance (frais de personnel, achats et services, fiscalité),
· le combustible, y compris son traitement et la gestion à long terme des déchets,
· la déconstruction.

A titre de comparaison, nous vous indiquons ci-après les coûts de production d'électricité à partir de différents moyens de production :
· Coût de production électrique à partir d’un cycle combiné à gaz :46,3 €/MWh pour un prix du gaz de 4,7 $/Mbtu (hors taxation du CO2, environ 8€ pour un coût de la tonne de CO2 rejetée de 20€) ;
· Coût de production électrique à partir de charbon pulvérisé: 35,5 €/MWh pour un prix de charbon de 30 $/t (hors taxation du CO2, environ 15€ pour un coût de la tonne de CO2 rejetée de 20€) ;
· Coût de production électrique à partir d'éolienne terrestre : de 49 à 61 €/MWh ;
· Coût de production électrique à partir de solaire photovoltaïque : de 170 à 370 €/MWh.

Ces coûts sont ceux donnés en 2003, donc avant l’envolée des prix des combustibles fossiles, par le Ministère de l’Economie et des Finances.
Par ailleurs, EDF s’engage à maintenir l’évolution du prix du kWh inférieure à l’inflation sur les 5 années à venir.

ELEMENTS SUR L’IMPACT D’UN REACTEUR EPR SUR L’ENVIRONNEMENT ET LA SANTE
Le réacteur EPR améliore encore, les performances des meilleurs réacteurs existants en matière environnementale dans le respect de la réglementation en vigueur,.
A l’identique de ce que nous constatons sur nos sites en exploitation, le suivi de l’environnement réalisé depuis l’ouverture du site de Flamanville n’a pas mis en évidence de perturbation significative des écosystèmes terrestre et marin due au fonctionnement des réacteurs 1 et 2. Les rejets radioactifs de Flamanville 3 cumulés à ceux produits par les unités 1 et 2 ne devraient pas apporter d’impact significatif sur l’environnement.
Ces rejets dans l’environnement ont un impact sanitaire négligeable. Ainsi, en prenant des hypothèses de calcul très enveloppes, l’impact sur la santé de l’ensemble du site de Flamanville comprenant 2 réacteurs de type 1300 MW et 1 réacteur de type EPR serait de 0,04 mSv. Cette dose représente moins de 5% de la limite de 1 mSv fixée par le code de la santé publique qui s’applique à la somme des doses reçues en-dessous de laquelle les instances internationales considèrent le risque sanitaire comme faible. Cette dose est également à comparer au niveau de radioactivité naturelle en France qui est de 2,4 mSv.

ELEMENTS SUR LES DECHETS NUCLEAIRES
En tant qu'industriel EDF est responsable légalement et financièrement des déchets qu'il produit.
Tous les déchets ont aujourd'hui une solution de gestion sûre, validée et contrôlée par l’Autorité de Sûreté..
Cette gestion des déchets nucléaires mise en place pour les réacteurs actuels sera reconduite pour l'EPR :
- les déchets de faible et moyenne activité (90 % des déchets nucléaires) sont conditionnés et stockés sur des sites de l'ANDRA (Agence Nationale pour la gestion des Déchets RAdioactifs).
- le combustible usé qui contient des déchets de haute activité à vie longue (10 % des déchets nucléaires) est retraité. Cette solution permet de séparer les matières valorisables contenues dans les combustibles usés (plutonium et uranium) et de les recycler comme combustible dans les réacteurs actuels. Les matières non valorisables sont quant à elles conditionnées et entreposées en toute sûreté.

La totalité des déchets produits non évacuables dans les stockages actuels de l'ANDRA est prise en compte dans l'inventaire de l'ANDRA dans le cadre de la loi de 1991 concernant les déchets de haute activité à vie longue.
Dans le cadre de la préparation de la loi fixant les orientations retenues pour la gestion de ces déchets, qui sera soumise au Parlement en 2006, un débat public est en cours jusqu'en janvier 2006 (pour plus d'informations, le site www.debatpublic-dechets-radioactifs.org est à votre disposition).

CONCLUSION
Pour se préparer à l’effondrement de la production d’électricité à partir de 2020, du fait de l’arrêt programmé des centrales nucléaires équipant le parc actuel tout en respectant l’environnement, la santé et plus particulièrement le protocole de Kyoto sur les émissions de gaz à effet de serre, la construction d’un réacteur EPR tête de série dès aujourd’hui s’avère nécessaire. Ceci ne veut bien entendu pas dire qu’EDF ne poursuivra pas ses investissements pour développer les énergies renouvelables. Elle a déjà prévu d’investir 3 milliards d’euros d’ici 2010 dans la construction d’éoliennes en France et en Europe.

Question de : GAMA Jean-Michel - ORSAY 91400 - le 27/11/2005
Si les contrôles périodiques effectués sur les éprouvettes d'acier des cuves REP des 58 tranches actuelles montrent une dégradation des caractéristiques mécaniques (sous l'effet de l'irradiation) plus rapide qu'escomptée pour certaines de ces cuves ( de ce point de vue, toutes les cuvers du parc n'ont pas les mêmes qualités), au-delà des 30 ans initialement prévus, l'Autorité de Sûreté Nucléaire demandera l'arrêt de l'exploitation des tranches concernées. EDF ne regrettera-t-il pas alors d'avoir tardé à construire des EPR en prévision de cette éventualité?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur la durée de vie des centrales nucléaires.

Le vieillissement des cuves des réacteurs est contrôlé grâce à un programme de surveillance, qui s’appuie sur des éprouvettes amovibles, localisées de manière à vérifier, avec anticipation, l’évolution réelle des caractéristiques mécaniques de ces cuves.
L’extrapolation des résultats actuels de ce programme de surveillance comparée aux résultats des importantes recherches sur le vieillissement des matériaux montre qu’il existe des marges suffisantes par rapport au risque de rupture de la cuve pour atteindre en toute sûreté une durée d’au moins 40 ans.
Ces résultats font par ailleurs l’objet d’un contrôle permanent par l’Autorité de Sûreté.

Question de : MARCEL Christine - PERCY 50410 - le 01/12/2005
Pourquoi ne pas conseiller à EDF d'aller installer son EPR en mayenne où les besoins en électricité semblent importants ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur l'opportunité de construire le réacteur EPR sur le site de l'actuelle centrale de Flamanville dans la Manche.

Quelle que soit leur localisation sur le territoire français, les grosses unités de production d’électricité fournissent leur électricité à un réseau de transport interconnecté à très haute tension qui permet le transport de l’électricité des lieux de production vers les gros centres de consommation (grandes villes, pôles industriels…).
En ce qui concerne la Mayenne, elle est alimentée, comme toutes les régions de France, par le réseau interconnecté de transport d’électricité et bénéficie à ce titre de la sécurité d’approvisionnement en électricité.

Pour choisir l'implantation de la tête de série EPR, EDF a examiné ses 19 sites de production électronucléaire actuels à partir de critères technique précis.
C'est le site de Flamanville qui est apparu comme le plus pertinent pour la tête de série EPR. Il dispose en effet de la capacité foncière nécessaire et de pré-aménagements pour de nouvelles unités de production. La situation du site en bord de mer lui confère une capacité importante de refroidissement et évite la construction d’une tour de refroidissement. Par ailleurs, les industries qui travaillent pour le nucléaire sont très bien implantées dans la région de Flamanville où l’activité de COGEMA (usines de La Hague) et de la DCN (Direction des Constructions Navales) reste très soutenue. Enfin, le projet de Flamanville 3 a fait l’objet d’un consensus fort et d’une large mobilisation des élus et des acteurs économiques locaux qui se sont portés candidat à l'accueil du projet. Pour toutes ces raisons, EDF a retenu le site de Flamanville pour envisager la construction de la tête de série EPR en France.

Néanmoins, l'accroissement de la capacité de production du Nord Cotentin ne peut se faire sans développer le réseau de transport d'électricité. Plus précisément, les études réalisées par le RTE montrent que, pour garantir en permanence la sûreté de fonctionnement du système électrique français lors de la mise en service de Flamanville 3, il serait nécessaire de construire une nouvelle ligne électrique à 400 000 volts. Cette ligne de transport serait nécessaire principalement pour des raisons de stabilité du réseau électrique. Ce point particulier est traité dans le cadre du débat public "Cotentin -Maine". Vous trouverez tous les renseignements sur le projet et le débat public sur le site www.debatpublic-thtcotentin-maine.org. Pour autant, la décision définitive ne sera prise qu'à l'issue du débat public qui se déroule actuellement.

Question de : NIFENECKER Hervé - VIZILLE 38220 - le 01/12/2005
EDF envisage-t-elle d'arrêter un ou deux anciens réacteurs peu de temps après la mise en service de l'EPR. Ou, au contraire, envisage-t-on de faire fonctionner ces réacteurs en série base ?

Réponse de : EDF
Si le projet est confirmé à l’issue du débat, l’EPR viendra s’ajouter aux 58 réacteurs déjà en service en France.

La tête de série EPR dont EDF souhaite engager la construction à Flamanville 3 permettra avant tout de préparer le renouvellement du parc de production du groupe EDF en France
.
En effet, les centrales nucléaires actuelles ont été conçues pour une durée d’exploitation minimale de 40 ans.
En 2023, 40 % de la capacité de production nucléaire d’EDF, soit un tiers de la capacité de production totale d’électricité française aura atteint l’âge de 40 ans.

EDF a pour objectif de poursuivre leur exploitation au-delà de cette échéance, mais sans certitude absolue de pouvoir le faire le moment venu.

La prudence impose donc d’être capable de remplacer certaines d’entre elles au cas par cas, en tenant compte de leurs particularités de construction et d’exploitation, dès que cet horizon de 40 ans sera atteint.
Vers 2020, les premières centrales nucléaires françaises mises en service à la fin des années 70 atteindront cette limite. Les premières centrales nucléaires pourraient donc voir leur remplacement progressif commencer à partir de 2020. En lançant la construction d’un réacteur EPR tête de série, EDF disposerait en 2015 d’un précurseur des futures unités qui pourraient en 2020 remplacer certaines de ses centrales nucléaires.

Question de : CHAUSSADE Jean-Pierre - PARIS 75016 - le 01/12/2005
Les priorités en énergie pour l'avenir :
- limiter notre dépendance vis-à-vis du pétrole et du gaz
- réduire nos émissions de gaz à effet de serre
Les solutions ne doivent-elles pas combiner simultanément :
1) une politique trés volontariste d'économie d'énergie
2) développement des énergies renouvelables électriques et surtout thermiques
3) le maintient d'une production d'électricité nucléaire importante ?

Réponse de : EDF
C’est la « Loi de programme fixant les orientations de la politique énergétique » promulguée le 13 juillet dernier (LOE) qui détermine les choix énergétiques de la France pour l’avenir.

La Loi donne quatre objectifs à la politique énergétique :
-indépendance énergétique et sécurité d'approvisionnement,
-prix compétitif de l'énergie,
-préservation de la santé et de l'environnement, notamment vis à vis de l'aggravation de l' effet de serre,
-cohésion sociale et territoriale par l'accès de tous à l'énergie.

Elle expose 4 axes pour atteindre ces objectifs:
-Maîtrise de la demande d’énergie,
-Diversification des sources d'approvisionnement, notamment par le maintien de l'option nucléaire ouverte à l'horizon 2020, et par le développement des énergies renouvelables,
-Développement de la recherche (efficacité énergétique, énergies renouvelables, nucléaire, ITER, hydrogène, stockage de l'énergie,...)
- Transport et stockage de l'énergie adaptés aux besoins.

Le maintien de l’option nucléaire ouverte à l’horizon 2020 signifie avoir la capacité, si nécessaire le moment venu, de remplacer les réacteurs nucléaires actuels. Cela ne préjuge pas des choix énergétiques à prendre vers 2015 pour disposer de moyens de production opérationnels en 2020.

S'agissant des énergies renouvelables thermiques, l'article 4 de la loi du 13/07/2005 accorde à leur développement une très grande importance, et en fait une "priorité essentielle".
La stratégie d’investissement d’EDF s’inscrit dans le cadre de la Loi et répond aux objectifs définis dans ce texte.
EDF propose de préparer l’avenir et l’éventuel renouvellement du parc de centrales nucléaires français, en construisant, dès à présent, une “tête de série” EPR sur le site de Flamanville. EDF considère également le développement des Energies Renouvelables (dont l’énergie éolienne et solaire) essentiel pour l’équilibre de son portefeuille de production : outre son parc de production hydraulique parmi les plus important d’ Europe, le groupe EDF a notamment prévu d’investir autant dans l'éolien que dans l'EPR d’ici 2010, soit 3 milliards d’euros. Le Groupe compte développer, seul ou avec des partenaires, de l'ordre de 3300 MW de capacité éolienne supplémentaire à l'horizon 2010 dans le monde. Ces éoliennes pourront produire 7 à 8 TWh/an pendant 20 ans Il s'agira d'investissements en France et dans d'autres pays d'Europe, ainsi qu'aux USA. Concernant la maîtrise de la demande d'énergie, EDF a toujours été engagé dans ce domaine à travers ses actions en faveur de l’isolation des logements par exemple. Cet engagement va être renforcé.

Question de : SORIN Francis - PARIS 75015 - le 01/12/2005
Les prévisions de demande d'électricité établies par RTE appellent à la mise en service de 1000 MWE par an à compter des années 2010.
N'est-ce pas là une des justifications du projet d'EPR Flamanville (même s'il s'agit de fourniture "en base") ?

Réponse de : EDF
Avant tout, avec le projet Flamanville 3, EDF se prépare à faire face à l’arrêt progressif des unités électronucléaire du parc actuel à l’horizon 2020.

En effet, le choix d'EDF d'engager maintenant le projet Flamanville 3 s'explique par le fait qu’une des caractéristiques majeures du parc électronucléaire actuel d’EDF est d’avoir, pour l’essentiel, été mis en service en seulement 10 ans, après le premier choc pétrolier de 1973. Ainsi, de 1980 à 1990, 46 des 58 unités de production nucléaire actuelles ont été raccordées au réseau d’électricité. Ces centrales ont été conçues pour une durée minimale de fonctionnement de 40 années.

Si chacune de ces centrales s’arrêtait de fonctionner à sa date anniversaire de 40 ans, le pays enregistrerait, en l’espace de 10 ans, une baisse des trois quarts de la capacité de production nucléaire actuelle. Il devrait faire face à une insuffisance de l’offre d’électricité. Le besoin de remplacement des centrales nucléaires existantes pourrait apparaître aux alentours de 2020, quand les premières unités de production nucléaire en service actuellement auront atteint 40 ans, durée pour laquelle elles ont été conçues.

En lançant la construction d’un réacteur EPR tête de série, EDF disposerait en 2015 d’un précurseur des futures unités qui pourraient en 2020 remplacer certaines de ses centrales nucléaires.

Néanmoins, l’électricité produite par Flamanville 3 en 2012 trouvera naturellement sa place sur le réseau électrique dans un contexte de croissance modérée de la demande, selon les prévisions établies par RTE, sous la responsabilité des Pouvoirs Publics.

Question de : FARCHI Céline - PARIS 75013 - le 01/12/2005
Alors que le parc nucléaire est largement en surcapacité (20 % d'électricité exportée) et qu'aucune nouvelle centrale n'est nécessaire avant 2025, quels débouchés pour l'électricité de l'EPR ?

Réponse de : EDF
Vous vous interrogez sur les débouchés de l’électricité produite par l’ EPR.

Le contexte de notre projet Flamanville 3 est le suivant : une des caractéristiques majeures du parc électronucléaire actuel d’EDF est qu’il a, pour l’essentiel, été mis en service en seulement 10 ans, après le premier choc pétrolier de 1973.
Ainsi, de 1980 à 1990, 46 des 58 unités de production nucléaire actuelles ont été raccordées au réseau d’électricité. Ces centrales ont été conçues pour une durée minimale de fonctionnement de 40 années. Si chacune de ces centrales s’arrêtait de fonctionner à sa date anniversaire de 40 ans, le pays enregistrerait, en l’espace de 10 ans, une baisse des trois quarts de la capacité de production nucléaire actuelle. Il devrait faire face à une insuffisance de l’offre d’électricité. Le besoin de remplacement des centrales nucléaires existantes pourrait apparaître aux alentours de 2020, quand les premières unités de production nucléaire en service actuellement auront atteint 40 ans, durée pour laquelle elles ont été conçues. Par ailleurs, en partant d’un modèle industriel éprouvé, il faut environ 8 ans entre la décision de construire une unité de production nucléaire et le moment où elle commence à produire de l’électricité. La durée de construction est d’environ 5 ans auxquels s’ajoutent environ trois années de concertation préalable, d’études complémentaires (adaptation de site) et de procédures administratives avant de pouvoir commencer le chantier de construction.
EDF mène dès aujourd’hui des actions d’ingénierie et de maintenance pour assurer une durée de vie optimale de ses installations et poursuivre l’exploitation en toute sûreté, au-delà de 40 ans, des centrales qui seront reconnues aptes. Néanmoins, on ne peut pas exclure que certaines d’entre elles ne puissent pas dépasser significativement cette échéance. Pour se prémunir de ce risque, EDF cherche à être prêt à remplacer par de nouvelles centrales nucléaires tout ou partie de la puissance qui ferait défaut à l’horizon 2020-2030. Cette garantie de savoir-faire serait apportée par la construction, maintenant, du réacteur de Flamanville 3. En effet, avec le projet Flamanville 3, EDF dispose d’un précurseur des futures unités qui pourraient renouveler les centrales nucléaires actuelles. Par ailleurs, ce réacteur contribuerait aux besoins en électricité lors de sa mise en exploitation en 2012. La construction ou non d’une série, ainsi que le nombre d’unités seront des décisions à prendre vers 2015, pour pouvoir disposer des moyens de production opérationnels, à partir de 2020, en fonction des besoins en électricité et de la durée de vie effective des centrales actuelles. EDF actualisera sa stratégie industrielle dans le cadre défini par les pouvoirs publics au moment des choix.

En ce qui concerne la production de l’unité Flamanville 3, elle trouvera sa place en 2012. RTE, qui, sous la responsabilité des pouvoirs publics, réalise les prévisions de consommation d’électricité et évalue les besoins en moyens de production pour les satisfaire, prévoit en effet une augmentation des besoins en moyens de production de base (moyens de production fonctionnant plus de 7000h par an) pour cette période supérieure à la puissance de l’EPR.

Concernant les exportations d'électricité , le solde exportateur d'électricité a été en 2004 de 60 TWh soit 10% de la production du parc. Ce solde est en diminution constante. Nous avons, en 2004, importé de l'électricité à hauteur de 30 TWh, notamment pour assurer les besoins du système électrique français. Ceci marque bien la fin des surcapacités en France et en Europe. D’ailleurs, d’autres producteurs concurrents d’EDF ont déjà annoncé de nouveaux investissements dans des moyens de production au gaz par exemple.
Par ailleurs, ces exportations rapportent 2,3 milliards d’euros dans la balance commerciale de la France.

Question de : DUCLAIROIR Xavier - PARIS 75014 - le 01/12/2005
Si la série est lancée, comment s'articule-t-elle avec le démantèlement des centrales existantes : réutilisation des sites et d'une partie des infrastructures ?

Réponse de : EDF
Aujourd’hui, le seul projet existant est la construction de la tête de série EPR sur le site de Flamanville si ce projet est confirmé à l’issue du débat public.

La décision de construire ou pas une série de réacteurs ne serait prise qu’en 2015 afin de faire face à l’arrêt programmé des unités de production électronucléaires actuelles.

Néanmoins, les sites actuels seront vraisemblablement utilisés en priorité soit pour le remplacement des unités de production, soit pour l’adjonction d’unités supplémentaires.

Question de : FROT Jacques - PARIS 75013 - le 01/12/2005
Les chinois, indiens, Russes, et Japonais (50 % de la populations mondiale développent leur nucléaire. AREVA restera-t-elle leader industriel mondial si la France stoppe ou freine son nucléaire ?

Réponse de : EDF
Votre question s'adressant à AREVA, nous vous transmettons leur réponse.

En matière de réalisation de nouvelles centrales - l'un des cœur de métier d'AREVA - la construction d'un EPR à Flamanville (construction projetée par EDF pour répondre à l'une des principales orientations fixées par la loi sur les énergies de 2005, qui est de maintenir l'option nucléaire ouverte dans la perspective de renouvellement, à partir de 2020, du parc de centrales actuellement en service) est certainement de nature à encore renforcer la crédibilité de l'EPR, déjà bien établie au plan international par la décision finlandaise de le commander pour équiper sa centrale d'Olkiluoto 3, décision intervenue fin 2003.

Pour tout produit industriel, les premières commandes ont un impact commercial positif important (voir les industries aéronautique ou spatiale, autres domaines français d'excellence aux côtés du nucléaire). Dans le cas de l'EPR, et plus généralement concernant la place de premier plan de l'industrie nucléaire française dans le monde, trois composantes majeures de cet impact positif de la commande finlandaise et du projet de Flamanville sont à souligner :
- le poids considérable de la reconnaissance par deux pays industrialisés la Finlande et la France (c'est-à-dire de la reconnaissance par leurs compagnies d'électricité, leurs autorités de sûreté, leurs pouvoirs publics), familiarisés de longue date avec l'électronucléaire, des qualités de sûreté et de compétitivité de l'EPR qui est l'évolution la plus achevée des réacteurs à eau légère pressurisée, évolution intégrant les enseignements du retour d'expérience international et les acquis d'importants programmes de recherche français et allemands ;
- la dynamique créée, au niveau d'AREVA et aussi de toutes les entreprises constituant le tissus industriel français et européen partie prenante à l'électronucléaire, pour permettre de renouveler les compétences (apport de sang neuf et de jeunes talents), d'entreprendre des actions de R&D, de moderniser et renforcer les outils de production ;
- l'assurance pour les futurs clients de l'EPR qu'en adoptant ce réacteur, après les premières réalisations industrielles pour TVO (l'électricien finlandais) et EDF, ils bénéficient du retour d'expérience de ces premières réalisations et réduisent du même coup au minimum les aléas (délais, coûts) inhérents à la conception, la réalisation, le licensing, la mise en service et l'exploitation d'un nouveau produit.

L'EPR a prouvé en Finlande qu'il présentait les qualités de sûreté et de compétitivité nécessaires pour affronter avec succès, en compétition commerciale internationale ouverte, les technologies étrangères, qu'elles soient d'origine américaine ou russe. Venant renforcer l'impact de la commande finlandaise, la réalisation de l'EPR de Flamanville 3, concrétisation de la volonté des pouvoirs publics français de maintenir ouverte l'option nucléaire, constituerait un apport contribuant de façon significative à ce que l'industrie nucléaire française, et plus largement européenne, conserve sa position actuelle de premier plan, alors que se multiplient les signaux mondiaux de regain d'intérêt pour cette forme d'énergie.

Question de : DUTHEIL Françoise - PARIS 75001 - le 01/12/2005
En matière de coût de production (€/ MWH ),quelle est la compétitivité de l'EPR versus les autres formes d'énergie électrique ?

Réponse de : EDF
Vous trouverez ci-après des informations sur les coûts de production des différents modes de production d'énergie électrique.

Données fournies par EDF :
· Coût de production électrique à partir d'un réacteur EPR (série de 10) : 35 €/MWh
· Coût de production électrique à partir du réacteur EPR tête de série (incluant la totalité des frais d'étude et de développement) : 43 €/MWh.

Ces coûts, en € 2004, sont complets, ils incluent les coûts de construction, les intérêts intercalaires, les frais de déconstruction, les coûts d’exploitation et de maintenance, la fiscalité, les coûts de combustible y compris les charges relatives à l’aval du cycle.


Données fournies par le Ministère des Finances et de l’Industrie :
· Coût de production électrique à partir d'un cycle combiné à gaz :46,3 €/MWh pour un prix du gaz de 4,7 $/Mbtu (hors coût du CO2, environ 8€ pour un coût de la tonne de CO2 rejetée de 20€) ;
· Coût de production électrique à partir de charbon pulvérisé: 35,5 €/MWh pour un prix de charbon de 30 $/t (hors coût du CO2, environ 15€ pour un coût de la tonne de CO2 rejetée de 20€);
· Coût de production électrique à partir d'éolienne terrestre : de 49 à 61 €/MWh ;
· Coût de production électrique à partir de solaire photovoltaïque : de 170 à 370 €/MWh

Ces informations en € 2004 sont fournies par la Direction Générale de l'Energie et des Matières Premières du Ministère des Finances et de l'Industrie et sont précisées dans le dossier du maître d'ouvrage ("Le point sur", page 16).
Ces coûts ont été établis en 2003, donc avant l’envolée des prix des combustibles fossiles


Pour les moyens de production en base, le coût de production d’un EPR construit en série apparaît compétitif en comparaison des moyens de production au gaz ou au charbon pour des prix de combustibles assez bas. Cette compétitivité est accrue si l’on tient compte des pénalités CO2.

Question de : SORIN Francis - PARIS 75015 - le 01/12/2005
Quel bilan tirez-vous, sur le plan de la sûreté, de 40 ans d'exploitation des parcs nucléaires . Quels points forts ? Quels points faibles ? Quelles améliorations possibles ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur le bilan de sûreté de 20 ans d’exploitation du parc nucléaire français.

Pour EDF, la sûreté nucléaire a toujours été et restera la priorité. Dans son bilan 2004, la DGSNR (Direction Générale de la Sûreté Nucléaire et de la Radioprotection) juge d’ailleurs satisfaisante la sûreté des réacteurs aujourd’hui en exploitation en France. L’autorité de sûreté nucléaire qui est le « gendarme » indépendant du nucléaire fait par exemple plus de 400 visites d’inspection parfois inopinées dans les centrales d’EDF et rend public chaque année un rapport consultable par tous. Grâce à la rigueur et la compétence de plus de 40 000 salariés et partenaires, EDF exploite depuis plus de 20 ans, le premier parc nucléaire au monde. Si l’énergie nucléaire apparaît aujourd’hui en France, comme l’une des meilleures réponses à l’augmentation du prix du pétrole et du gaz et à la lutte contre le réchauffement climatique, c’est d’abord parce que nous avons su respecter les règles de sûreté pour l’exploitation de nos installations. Pour autant, la sûreté est une démarche d’amélioration permanente et EDF cherche constamment à rendre ses centrales plus sûres. Tous les 10 ans des évaluations de sûreté sont réalisées sur chacun des réacteurs, sous le contrôle de l’Autorité de Sûreté française. Elles permettent d’intégrer des améliorations de sûreté issues du retour d’expérience d’exploitation des 58 réacteurs français mais aussi étrangers.

Dans un souci de transparence, la France a mis en place dès 1987 une échelle de classement des évènements significatifs, dont le principe a été repris au plan international au début des années 1990 (échelle INES- International Nuclear Event Scale). Elle est destinée à faciliter la perception de l’importance des incidents ou accidents survenant dans les installations nucléaires. Les évènements sont classés sur une échelle à 7 niveaux (de 1 à 7) suivant leur importance. Ceux sans conséquence pour la sûreté nucléaire sont qualifiés « d’écarts » ou encore nommés évènements de niveau 0. Depuis la mise en place de cette échelle, aucun évènement de niveau 3 (« Incident grave- très faible rejet à l’extérieur, et exposition du public représentant une fraction des limites réglementaires ») et au-delà n’a été déclaré sur le parc nucléaire français. Il y a en moyenne depuis 2002 un évènement de niveau 2 ( « Incident assorti de défaillances importantes des dispositions de sûreté et/ ou de contamination importante ou surexposition d’un travailleur ») déclaré par an sur l’ensemble du parc nucléaire français résultant seulement de défaillances des dispositions de sûreté (avant 2002, en moyenne 2 évènements de niveau 2 étaient recensés par an). On constate donc une amélioration nette depuis 2002. La moyenne annuelle de déclaration d’évènements de niveau 1 (« Anomalie sortant du régime de fonctionnement autorisé pour cause de défaillance de matériel, d’erreur humaine ou d’insuffisances dans les procédures »), par réacteur se situe autour de un par an. Depuis plusieurs années, le nombre moyen d’évènements recensés de niveau 0 se stabilise entre six et sept par réacteur et par an. Cette stabilité s’explique par une amélioration de la détection d’évènements, dont la gravité globale est en décroissance. .
Afin de poursuivre cette amélioration des pratiques, EDF a toujours le souci d’analyser les évènements significatifs pour la sûreté avec la plus grande rigueur et cherche en permanence à mettre en place des dispositions adéquates afin qu’ils ne se reproduisent pas, grâce à des actions sur les installations ou sur les modalités d'exploitation. Ce souci du retour d’expérience y compris sur des événements particulièrement mineurs est partagé entre toutes les centrales françaises afin d’enrichir de manière permanente et intégrée tous les progrès qui pourraient être faits pour un réacteur sur l’ensemble du parc.

Question de : KANTE Ismaïla - PARIS 75012 - le 01/12/2005
Peut-on choisir actuellement des systèmes combinant des réacteurs électronucléaires et des centrales à combustion renouvelable (d'énergie renouvelable) ?

Réponse de : EDF
Vous proposez de disposer d’un parc de production d’électricité diversifié alliant moyens de production nucléaires et parc d’énergies renouvelables.
C’est la « Loi de programme fixant les orientations de la politique énergétique » promulguée le 13 juillet dernier (LOE) qui détermine les choix énergétiques de la France pour l’avenir. Elle expose plusieurs axes pour atteindre les objectifs qu’elle fixe et notamment celui de la diversification des sources d'approvisionnement, notamment par le maintien de l'option nucléaire ouverte à l'horizon 2020, et par le développement des énergies renouvelables.

La stratégie d’investissement d’EDF s’inscrit dans le cadre de cette loi. EDF propose de préparer l’avenir et l’éventuel renouvellement du parc de centrales nucléaires français, en construisant, dès à présent, une “tête de série” EPR sur le site de Flamanville. EDF considère également le développement des Energies Renouvelables (dont l’énergie éolienne et solaire) essentiel pour l’équilibre de son portefeuille de production : outre son parc de production hydraulique parmi les plus importants d’Europe, le groupe EDF a notamment prévu d’investir autant dans l'éolien que dans l'EPR d’ici 2010, soit 3 milliards d’euros.
Le Groupe compte développer, seul ou avec des partenaires, de l'ordre de 3300 MW de capacité éolienne supplémentaire à l'horizon 2010 dans le monde. EDF n’oppose pas les différents moyens de productions ; face aux différents défis de l’avenir, EDF considère qu’il faut au contraire utiliser les complémentarités des moyens de production existants.

S'agissant plus spécifiquement des centrales à combustion renouvelable, qui brûlent de la biomasse ou du biogaz, elles existent déjà en France et sont appelées à se développer notamment grâce aux récents appels d'offres lancés par le Ministère de l'industrie, et dont vous trouverez les résultats sur le site internet de ce dernier. EDF, via sa filiale TIRU, exploite déjà plusieurs usines produisant de l'électricité à partir de l'incinération d'ordures ménagères.

Question de : NIFENECKER Hervé - VIZILLE 38220 - le 02/12/2005
Pourquoi EDF prend-elle du retard par rapport à la Finlande ?

Réponse de : EDF
EDF ne prend pas de retard par rapport à la construction d’un réacteur EPR en Finlande.

En effet, la décision de principe de construire une nouvelle centrale nucléaire a été prise par le gouvernement finlandais en janvier 2002 et a été ratifiée par le parlement le 24 mai 2002. Fin septembre 2002, la compagnie d'électricité finlandaise Teollisuuden Voimo Oy (TVO) lance un appel d'offre auprès des constructeurs Westinghouse, Atomstroyexport et Framatome. Le 16 octobre 2003, TVO officialise son choix pour le site d'Olkiluoto et indique sa préférence pour le projet EPR. Le 18 décembre 2003, TVO signe un contrat avec le consortium Framatome-Siemens pour la livraison clé en main d'un réacteur EPR.

Le projet finlandais a donc été lancé bien avant puisque le projet d'EDF de construire un réacteur EPR sur le site de Flamanville n'a été lancé que fin 2004 avec la saisine de la Commission Nationale du Débat Public. Il est donc normal que le couplage du réacteur finlandais soit prévu mi 2009 alors que si le projet Flamanville 3 est confirmé à l'issue du débat public, le réacteur EPR ne produise ses premiers kilowatt qu'à compter de début 2012.

Question de : FLUCHERE Jean - LYON 69008 - le 02/12/2005
EPR et réacteurs de 4é génération : facteurs d'attraction des jeunes vers l'enseignement scientifique ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur l’opportunité que représentent les réacteurs EPR et de 4ème génération pour des jeunes qui souhaiteraient poursuivre un enseignement scientifique.

Le nucléaire est un domaine en constante évolution. Les réacteurs de génération 4 présentent un grand nombre de défis techniques à relever. Ils portent notamment sur la conception de nouveaux cœurs, le développement de matériaux résistant à des produits très corrosifs, et à de très hautes températures, la maîtrise des risques d’instabilité neutronique et thermo-hydraulique. Ces défis ne peuvent être relevés que grâce à une communauté scientifique dynamique sur les technologies nucléaires et qui peut le demeurer, notamment avec la construction de Flamanville 3, si ce projet est confirmé à l’issue du débat public en cours. Des projets techniques concrets donnent forcément un avenir aux formations qui leur sont associées.

C’est d’autre part aux alentours de 2020 que les premières centrales nucléaires de la génération actuelle atteindront 40 ans ( durée de vie minimale pour laquelle elles ont été conçues ) et pourraient progressivement être arrêtées. Sans préjuger les décisions futures, EDF souhaite être en mesure de les remplacer par de la production nucléaire à partir de nouvelles centrales. C’est dans ce cadre qu’EDF souhaite construire Flamanville 3, tête de série EPR. EDF a développé au fil du temps des compétences d’ingénierie et d’exploitation des centrales nucléaire et souhaite renouveler ces compétences en partie grâce au projet de construction du réacteur EPR.

Question de : perrin charles - villeurbanne 69100 - le 06/12/2005
l'argent de l'etat devrait plutot être investit dans les energies propres et renouvelables qui ne génére pas de dechets tres difficile à gérer et qui ne représente pas une menace potentielle (incident ou terrorisme). pourquoi investir autant dans un projet si risqué et qui ne sera pas rentable avant tres longtemps? le nucleaire serait il un lobby si puissant ?

Réponse de : EDF
Vous vous interrogez sur le coût, le financement et la rentabilité de l’ EPR, ainsi que sur la sûreté de cet ouvrage. Votre question aborde également les mesures et les investissements en faveur des énergies renouvelables par les pouvoirs publics.

Le projet Flamanville 3, en intégrant la totalité des coûts de développement de la série, est estimé à environ 3 milliards d’euros (base 2003). Ce montant global s’étale sur une dizaine d’années, des premières études jusqu’à la fin de la réalisation. EDF est en mesure d’assurer ce financement sur ses ressources propres, sans aide de l’Etat. La possibilité de financer le projet résulte de sa compétitivité. Réparti sur 6 ans, l’investissement nécessaire à la tête de série EPR représente 500 Millions d’euros par an, soit 6% seulement de la capacité d’autofinancement d’EDF. Il faut rapprocher ce chiffre de ce que dépense EDF pour la maintenance de son parc de production nucléaire : 2 milliards d’euros par an. Ce sont des dépenses que tout exploitant qui dispose d’un parc de production se doit de réaliser afin d’entretenir son outil industriel. EDF ne recevra aucune aide publique pour financer cet investissement.
Concernant la sûreté des centrales nucléaires, elle a toujours été et restera la priorité d'EDF. Grâce à la rigueur et la compétence de plus de 40 000 salariés et partenaires, EDF exploite depuis plus de 2O ans, le premier parc nucléaire au monde. Si l'énergie nucléaire apparaît aujourd'hui en France l'une des réponses à l'augmentation du prix du pétrole et à la lutte contre le réchauffement de la planète, c'est d'abord parce que EDF a démontré le plus haut niveau de sûreté et que nous restons l'énergéticien qui produit le moins de gaz à effet de serre. En matière de sûreté, EDF n'est pas juge et partie. L'autorité de sûreté nucléaire qui est le gendarme indépendant du nucléaire fait par exemple plus de 400 visites d'inspection inopinées des centrales d'EDF et rend public chaque année un rapport consultable par tous.La sûreté et la transparence seront et resteront une exigence permanente d'EDF.

En ce qui concerne les investissements en matière d’énergies renouvelables,, la Loi d’orientation sur les énergies, votée le 13 juillet dernier, accorde une place importante au développement des énergies renouvelables, Pour sa part, EDF considère le développement des Energies Renouvelables (dont l’énergie éolienne et solaire) essentiel pour l’équilibre de son parc de production : il n’y a donc pas lieu d’opposer ENR et nucléaire. Parmi les Energies Renouvelables autres que l’hydraulique (EDF dispose déjà d’un parc hydraulique parmi les plus importants d’ Europe), la plus mature est l'éolien; et le groupe EDF a prévu d’investir autant dans l'éolien que dans l'EPR d’ici 2010 : le Groupe compte développer, seul ou avec des partenaires, de l'ordre de 3300 MW de capacité éolienne supplémentaire à l'horizon 2010 dans le monde.

Question de : nervo viviane - nice 06100 - le 06/12/2005
Pourquoi continuer à investir tant d'argent dans une énergie dont on connaît tous les risques, et si peu dans des énergies véritablement propres comme le solaire ???

Réponse de : EDF
Vous vous interrogez sur le coût de l’ EPR, ainsi que sur la sûreté de cet ouvrage. Votre question aborde également les mesures et les investissements en faveur des énergies renouvelables.

Le projet Flamanville 3, en intégrant la totalité des coûts de développement de la série, est estimé à environ 3 milliards d’euros (base 2003). Ce montant global s’étale sur une dizaine d’années, des premières études jusqu’à la fin de la réalisation. Réparti sur 6 ans, l’investissement nécessaire à la tête de série EPR représente 500 Millions d’euros par an, soit 6% seulement de la capacité d’autofinancement d’EDF. Il faut rapprocher ce chiffre de ce que dépense EDF pour la maintenance de son parc de production nucléaire : 2 milliards d’euros par an. Ce sont des dépenses que tout exploitant qui dispose d’un parc de production se doit de réaliser afin d’entretenir son outil industriel. EDF ne recevra aucune aide publique pour financer cet investissement.
Concernant la sûreté des centrales nucléaires, elle a toujours été et restera la priorité d'EDF. Grâce à la rigueur et la compétence de plus de 40 000 salariés et partenaires, EDF exploite depuis plus de 2O ans, le premier parc nucléaire au monde. Si l'énergie nucléaire apparaît aujourd'hui en France l'une des réponses à l'augmentation du prix du pétrole et à la lutte contre le réchauffement de la planète, c'est d'abord parce que EDF a démontré le plus haut niveau de sûreté et que nous restons l'énergéticien qui produit le moins de gaz à effet de serre. En matière de sûreté, EDF n'est pas juge et partie. L'autorité de sûreté nucléaire qui est le gendarme indépendant du nucléaire fait par exemple plus de 400 visites d'inspection inopinées des centrales d'EDF et rend public chaque année un rapport consultable par tous. La sûreté et la transparence seront et resteront une exigence permanente d'EDF.

En ce qui concerne les investissements en matière d’énergies renouvelables, la Loi d’orientation sur les énergies, votée le 13 juillet dernier, accorde une place importante au développement des énergies renouvelables, Pour sa part, EDF considère le développement des Energies Renouvelables (dont l’énergie éolienne et solaire) essentiel pour l’équilibre de son parc de production : il n’y a donc pas lieu d’opposer ENR et nucléaire. Parmi les Energies Renouvelables autres que l’hydraulique (EDF dispose déjà d’un parc hydraulique parmi les plus important d’ Europe), la plus mature est l'éolien; et le groupe EDF a prévu d’investir autant dans l'éolien que dans l'EPR d’ici 2010 : le Groupe compte développer, seul ou avec des partenaires, de l'ordre de 3300 MW de capacité éolienne supplémentaire à l'horizon 2010 dans le monde. Dans le domaine de l’énergie solaire, EDF, via sa filiale Tenesol a installé, en 2004, 25 MWc de panneaux solaires photovoltaïques (soit une surface de 250 000 m²). Avec ses partenaires, fin 2004, EDF avait contribué à l’installation de 45 000 chauffe-eau solaires et 8500 installations photovoltaïques principalement dans les DOM. En plus de ces investissements directs, EDF investit dans la recherche grâce à ces équipes de chercheurs pluridisciplinaires (2200 chercheurs dans tous les domaines concernant la production d’électricité et son utilisation). Par exemple, EDF travaille avec le CNRS pour améliorer la technologie des panneaux solaires (« cellules en couche mince ») ; Le but est de permettre aux constructeurs de baisser leurs coûts de production. Les formes d’énergies renouvelables que sont le solaire et l’éolien ne permettant de produire de l’électricité que par intermittence, elles ne pourront constituer qu’une partie du bouquet électrique du futur.

Question de : Le Grand Robert - paris - le 06/12/2005
Bonjour,
Mon avis est qu'il faudrait se poser une question au niveau Europeen .
"Qui et comment doit-on produire de l'électricité pour le continent Européen ?
Car pourquoi un pays tel que la France doit produire de l'électricité pour la Belgique, le Luxembourg, l'Allemagne, la Suisse, l'Italie, l'Espagne,... Pays qui se désengage du Nuclaire et voir même comme la Belgique (pays de 11 millions d'hab.) prend l'option d'importer toute son énergie électrique.
Ce qui revient à dire que la France produit de l'energie pour une grande partie du continent Européen (25% de l'energie européenne vient d'EDF), et que les déchets nuclaires seront enfouis dans le sol Français pour 50 000 ans alors que l'on est qu'en l'an 2005 ???
Il faut trouver d'autres solutions et avoir un VRAI débat en France mais également Europen.
A plutart pour un vrai débat si on sera toujours en vie...

Réponse de : EDF
Votre question porte sur les échanges d’électricité entre pays européens et leur justification.

Il faut d’abord rappeler que les réseaux électriques des pays européens sont interconnectés et que les interconnexions entre la France et ses voisins ont été construites avant tout pour assurer la sécurité d’approvisionnement et la solidarité entre les producteurs d’électricité. Le réseau électrique a d’abord été conçu pour assurer la sûreté de fonctionnement du système électrique, et ce dès les années 50. La sûreté de fonctionnement du système électrique européen repose principalement sur la capacité à compenser immédiatement toute défaillance d'un équipement de production ou de transport dans les pays interconnectés. En effet, l’électricité présentant la particularité de ne pas pouvoir se stocker, pour éviter toute coupure d’électricité, la demande d’électricité sur le réseau d’un pays donné doit être en permanence compensée par l’offre d’électricité sur ce réseau national : la notion « d’équilibre entre l’offre et la demande » est la base de la sûreté du système électrique et de la sécurité de l’approvisionnement des consommateurs.
Dans ce système interconnecté, d’un point de vue factuel, aucun pays de taille significative n’importe toute son électricité, la Belgique comprise. C’est dans ce cadre qu’en 2004, la France a exporté 90 TWh d’électricité vers l’Allemagne, la Suisse, l’Italie, l’Espagne et la Grande Bretagne, mais a également importé 30 TWh. Le solde des échanges était donc en 2004 de 60 TWh, en net recul par rapport au solde d’il y a une dizaine d’années. Ce solde représente 11% de la production électrique en France.
D’autre part, les exportations d’électricité d’EDF reposent en grande partie sur des contrats entre EDF et d’autres opérateurs électriques européens, dits contrats de « long terme ». Il s’agit de contrats que les électriciens européens ont signés avec EDF dans les années 80, et qui prévoient des droits et des obligations mutuelles dont le but est d’éviter toute rupture d’approvisionnement sur les territoires nationaux. Ces contrats offrent également la possibilité de faire appel à des importations lorsque le système électrique français est en situation tendue. On peut noter qu’entre 2003 et 2004, les importations d’électricité en France ont augmenté de 20%.
Le projet Flamanville 3 ne répond pas au besoin d’exportations d’électricité, mais à la question du renouvellement des moyens de production en France, afin d’éviter une pénurie de l’offre d’électricité en France à partir de 2020 au moment où les centrales nucléaires actuelles atteindront 40 ans, durée de vie pour laquelle elles ont été conçues.
Par ailleurs, au niveau européen, EDF a investi dans certains pays pour disposer de moyens de production sur place et assurer son développement dans ces pays dans le cadre de l’ouverture à la concurrence des marchés européens de l’électricité qui s’est opérée dans les années 1990-2000.

Question de : TRAHAY Marcel - MONTIGNE LE BRILLANT 53970 - le 12/12/2005
sans parler des énergies renouvelables, pourquoi ne pas construire par exemple des centrales à gaz à proximité des lieux de consommations d'électricité? moins d'EPR et de dechêts nucléaires, pas de THT et ses nuisances !

Réponse de : EDF
Vous posez la question de l’intérêt de substituer des centrales à gaz à des réacteurs EPR, puis vous vous interrogez sur l’intérêt de positionner ces centrales à proximité des lieux de consommation.

Pour répondre à la 1ère partie de votre question, le projet de construction d’un réacteur EPR à Flamanville intervient dans le cadre d’un choix de politique énergétique de la part de la France qui souhaite maintenir l’option nucléaire ouverte (loi de programme fixant les orientations de la politique énergétique promulguée le 13 juillet 2005 ).

EDF considère que la production d’électricité à partir de centrales nucléaires et du réacteur EPR en particulier est la garantie de disposer d’une électricité qui ne pollue pas l’atmosphère et qui ne dépend pas du prix du pétrole (ce qui est le cas du gaz). Les centrales nucléaires et les usines hydroélectriques en service dans le monde évitent chaque année l’émission de près de 1,2 milliard de tonnes de carbone par an, lequel est responsable du réchauffement de la planète et du dérèglement des climats.

Vous posez la question de remplacer les centrales de type EPR par des centrales à gaz. Si l’électricité produite par le nucléaire devait être produite à partir du gaz, cela augmenterait la facture énergétique de la France de 20 milliards d’euros (sur un total de 39 milliards d’euros en 2004).

Pour autant, EDF s’intéresse à toutes les formes de production d’électricité. Nous sommes convaincus de la complémentarité de l’ensemble des moyens de production. EDF est d’ailleurs le 2ème producteur européen dans le domaine des énergies renouvelables (ENR) en Europe et prévoit d’investir autant dans l’éolien que sur l’EPR, soit 3 milliards d’euros, d’ici 2010.
Le nucléaire est un moyen de base, non émetteur de gaz à effet de serre, capable de s’adapter aux besoins des clients.
La gestion d’un parc de production électrique est la combinaison de tous ces moyens de production en fonction de leurs caractéristiques et de leur disponibilité pour fournir à tout instant l’électricité la plus sûre, la plus respectueuse de l’environnement et la moins chère.

Votre question évoque également les déchets d’un réacteur EPR.

En tant qu'industriel EDF est responsable légalement et financièrement des déchets qu'il produit.
Tous les déchets des centrales nucléaires en activité en France ont aujourd'hui une solution de gestion sûre, validée et contrôlée par l’Autorité de Sûreté.
Cette gestion des déchets nucléaires mise en place pour les réacteurs actuels sera reconduite pour l'EPR.
Les déchets de faible et moyenne activité (90 % des déchets nucléaires) sont conditionnés et stockés sur des sites de l'ANDRA (Agence Nationale pour la gestion des Déchets RAdioactifs).
Le combustible usé qui contient des déchets de haute activité à vie longue (10 % des déchets nucléaires) est retraité. Cette solution permet de séparer les matières valorisables contenues dans les combustibles usés (plutonium et uranium) et de les recycler comme combustible dans les réacteurs actuels. Les matières non valorisables sont quant à elles conditionnées et entreposées en toute sûreté.

La production d'électricité d'origine nucléaire nécessite chaque année la combustion de 1150 tonnes de combustible (1050 tonnes d'UO2 et 100 tonnes de MOX). La COGEMA traite et recycle chaque année 850 tonnes de combustible usé d'EDF (soit 80 % du combustible UO2 usé). Ce recyclage permet de récupérer 95 % de matières valorisables qui serviront à produire du combustible pour les réacteurs actuels (combustible MOX) ou futurs (réacteurs dits de génération 4).

La totalité des déchets produits non évacuables dans les stockages actuels de l'ANDRA est prise en compte dans l'inventaire de l'ANDRA dans le cadre de la loi de 1991 concernant les déchets de haute activité à vie longue. Dans le cadre de la préparation de la loi fixant les orientations retenues pour la gestion de ces déchets, qui sera soumise au Parlement en 2006, un débat public est en cours jusqu'en janvier 2006 (pour plus d'informations, le site www.debatpublic-dechets-radioactifs.org est à votre disposition).

Enfin, vous évoquez la proximité entre les lieux de production d’électricité et les lieux de consommation. Le système électrique français actuel est basé sur la mutualisation des moyens de production, ce qui garantit à chacun, quelle que soit sa localisation, l’approvisionnement en électricité à tout moment. Le législateur a confié à RTE, gestionnaire national du réseau de transport d’électricité, la mission de service public qui consiste à veiller à l’équilibre entre l’offre d’électricité et la demande à tout moment sur le territoire. Ce point est traité dans le cadre du débat public "Cotentin-Maine". Vous trouverez tous les renseignements sur le projet et le débat public sur le site www.debatpublic-thtcotentin-maine.org.

Question de : GOUROU Véronique - ST ELLIER DU MAINE 53220 - le 12/12/2005
Pourquoi toujours le choix du nucléaire ?









Réponse de : EDF
Il existe plusieurs moyens de produire de l’électricité.
L’énergie nucléaire est l’un d’entre eux et EDF veut continuer à développer toutes les autres possibilités au sein de son parc de production.
En ce qui concerne l’énergie nucléaire, EDF souhaite construire dès maintenant un EPR afin de disposer d’un réacteur éprouvé en 2015. Ce n’est qu’à cette échéance que devra être prise la décision de lancer ou non une série de nouveaux réacteurs nucléaires, en fonction de la politique énergétique du pays, des prévisions de consommation et de la durée de vie des centrales actuelles.
En parallèle, le Groupe EDF investit également massivement dans les énergies renouvelables. EDF compte ainsi développer 3300 MW de capacité éolienne supplémentaire dans le monde (soit un investissement de 3 milliards d’euros équivalent à celui consenti pour construire l’EPR) à l’horizon 2010. En France, les projets sont principalement situés en Languedoc-Roussillon et dans le Nord Ouest de la France. EDF investit également dans le solaire et a engagé un programme de recherche pour le développement d’hydroliennes (utilisant les courants marins pour produire de l’électricité). Ainsi, EDF, déjà premier producteur européen d’énergies renouvelables grâce à ses barrages hydroélectriques (15 % de la production nationale d’électricité), continue de développer une production d’électricité à partir de moyens notamment solaires et éoliens. Mais ces formes d’énergie renouvelables ne permettant de produire de l’électricité que par intermittence, elles ne pourront constituer qu’une partie du bouquet électrique du futur.

Question de : PIERRE Gerard - DIJON 21000 - le 12/12/2005
La ressource mondiale en uranium est limitée à quelques dizaines d'années (à un prix correct). L'EPR utilise le MOX qui doit permettre de fonctionner plus longtemps. Combien de temps ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur l’épuisement des réserves en uranium naturel de la planète.

Les réserves connues atteignent environ 4 millions de tonnes selon l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA). Elles dureraient environ 60 ans au taux actuel de consommation, sans traitement-recyclage du combustible. L’AIEA estime à 16 millions de tonnes les réserves non encore découvertes, ce qui augmenteraient significativement la durée de consommation.
Par ailleurs, contrairement aux réserves de pétrole et de gaz, les réserves d’uranium se situent dans des pays politiquement stables (Canada ou Australie).

La stratégie du traitement- recyclage-conditionnement est en cohérence avec la préparation de l’avenir énergétique. Un examen de l’ensemble du cycle du combustible et de ses évolutions possibles, concernant la cohérence d’ensemble, la sûreté des installations et des transports associés, la radioprotection et la maîtrise des déchets produits a été mené et présenté à l’Autorité de Sûreté Nucléaire en 2002.
Ce dossier a permis de montrer la cohérence des installations du cycle en France avec les évolutions de performances des combustibles engagées par EDF d’ici 2010.

Cette stratégie du retraitement - recyclage - conditionnement permet de garder ouverte la possibilité d’utiliser dans le futur, en fonction du contexte énergétique et des développements technologiques, la ressource constituée par le plutonium concentré dans les assemblages combustibles usés.
Le retraitement de 7 assemblages usés conduit, après recyclage, à 1 assemblage MOX, utilisé aujourd’hui dans 20 réacteurs du parc électronucléaire français. Ce qui permet d'économiser la ressource en uranium.
Le réacteur EPR offre la possibilité de fonctionner soit avec du combustible Uranium enrichi de type UOX comme sur une partie du parc nucléaire actuel, soit avec du combustible MOX. Si le projet est confirmé à l'issue du débat public, il est prévu que le réacteur de Flamanville 3 fonctionne au moins les premières années avec du combustible traditionnel à base d'uranium enrichi. Le type de combustible qui sera ultérieurement utilisé n'est pas encore décidé.

Au-delà de 2040, les nouveaux réacteurs surgénérateurs dits de génération 4 pourraient progressivement diviser par 60 à 100 la consommation d’uranium naturel et augmenter d’autant la durée des réserves disponibles. Les réacteurs seront en mesure de consommer le plutonium et l’uranium issus du retraitement.
Il faut souligner que le retraitement d’un assemblage de combustible usé permet de récupérer 95 % environ de l’uranium qu’il contient et qui n’a pas été utilisé ainsi que 1% de plutonium issu de la combustion.

Question de : PAGES Jean-Louis - Limoges 87000 - le 12/12/2005
Une large part des budgets sociaux des collectivités locales est consacrée aux aides par le chauffage (électrique). N’est-ce pas dommage de les allouer au nucléaire plutôt qu’aux énergies renouvelables locales ?

Réponse de : EDF
Votre question fait état d'aides sociales pour le chauffage électrique.

Nous sommes surpris de cette affirmation car, à notre connaissance, il n'existe pas d'aides sociales pour le chauffage électrique au niveau national tout au moins.
En revanche, EDF, industriel responsable, concilie ses contraintes de gestion et donc, de recouvrement rigoureux de ses créances, avec ses obligations de service public. Il s’engage notamment, depuis près de 20 ans, aux côtés des pouvoirs publics, en faveur de ses clients en situation de précarité. Le Groupe contribue ainsi à la mise en oeuvre du «droit à l’électricité», affirmé dans la loi d’orientation relative à la lutte contre les exclusions du 29 juillet 1998 et développé dans la loi du 10 février 2000 relative à la modernisation et au développement du service public de l’électricité.

Le contrat de service public signé entre EDF et l’Etat en octobre 2005 conforte les engagements du Groupe et précise les moyens nécessaires à leur financement.
Le «droit à l’électricité» s’entend comme la garantie du maintien temporaire de la fourniture d’électricité aux personnes en situation de précarité et la contribution au Fonds de Solidarité Logement.

Concernant le développement du nucléaire plutôt que celui des énergies renouvelables, nous vous précisons que la diversification des moyens de production est un des objectifs fixés par la loi d'Orientation sur l'énergie, votée au Parlement en juillet 2005 et que nous considérons comme crucial dans la gestion d’un parc de production d’électricité. Aussi nous n’opposons pas les différents modes de production d’électricité, chacune étant complémentaire dans un souci d’optimisation des impacts environnementaux et des coûts.

D’autre part, EDF considère le développement des Energies Renouvelables (dont l’énergie éolienne et solaire) essentiel pour l’équilibre de son parc de production : il n’y a donc pas lieu d’opposer énergies renouvelables et nucléaire. EDF est d’ailleurs un acteur majeur en Europe dans le domaine des énergies renouvelables grâce à son parc hydraulique. Par ailleurs, parmi les Energies Renouvelables autres que l’hydraulique, la plus mature est l'éolien ; le groupe EDF a prévu d’investir autant dans l'éolien que dans l'EPR d’ici 2010 soit 3 milliards d’euros. Le Groupe compte en effet développer, seul ou avec des partenaires, de l'ordre de 3300 MW de capacité éolienne supplémentaire à l'horizon 2010 dans le monde. Ces éoliennes pourront produire 7 à 8 TWh/an pendant 20 ans Il s'agira d'investissements en France et dans d'autres pays d'Europe, ainsi qu'aux USA.

Question de : PRIEUR Michel - LIMOGES 87000 - le 12/12/2005
Pourquoi EDF jouit-elle d’un privilège anormal : pouvoir exploiter une installation dangereuse sans être obligée d’éliminer ses déchets et sans obligation de remise en état

Réponse de : EDF
Votre question porte sur la gestion des déchets nucléaires par EDF, mais aussi sur la sûreté des centrales nucléaires.

C'est justement parce que l'exploitation d'une centrale nucléaire doit être exemplaire que son niveau de sûreté est constamment surveillé et contrôlé. EDF est responsable de la sûreté de ses installations. Il est donc de sa responsabilité d'assurer le contrôle de ses activités en toute transparence.
Des contrôles à plusieurs niveaux, national et local, sont ainsi effectués directement par EDF.
En matière de sûreté nucléaire, l’exploitant ne peut pas être juge et partie. Par conséquent en complément des contrôles internes, des contrôles externes sont régulièrement effectués par les ingénieurs de la Direction Générale de la Sûreté Nucléaire et de la Radioprotection. Des inspections programmées, mais aussi inopinées sont ainsi effectuées sur chaque installation nucléaire (400 visites par an sur l’ensemble des sites nucléaires d’EDF). Les inspecteurs peuvent en effet pénétrer et contrôler n’importe quelle partie de l’installation à n'importe quel moment de la journée ou de la nuit. Enfin, des organismes indépendants et des organisations internationales (Agence Internationale de l'Energie Atomique) effectuent par ailleurs des inspections ou des audits dont les conclusions sont rendues publiques. Il est possible de consulter les résultats de ces inspections et audits sur les sites Internet de ces différents organismes.

Concernant la gestion des déchets et la déconstruction des centrales, EDF assume la responsabilité, financière et technique.
Actuellement, neuf réacteurs sont en cours de déconstruction. Le choix d' EDF est de les déconstruire intégralement d'ici 2025 : c'est le "retour à la pelouse".

En tant qu'industriel EDF est responsable légalement et financièrement des déchets qu'il produit.
Tous les déchets ont aujourd'hui une solution de gestion sûre, validée et contrôlée par l’Autorité de Sûreté.
Cette gestion des déchets nucléaires mise en place pour les réacteurs actuels sera reconduite pour l'EPR :
- les déchets de faible et moyenne activité (90 % des déchets nucléaires) sont conditionnés et stockés sur des sites de l'ANDRA (Agence Nationale pour la gestion des Déchets RAdioactifs).
- le combustible usé qui contient des déchets de haute activité à vie longue (10 % des déchets nucléaires) est retraité. Cette solution permet de séparer les matières valorisables contenues dans les combustibles usés (plutonium et uranium) et de les recycler comme combustible dans les réacteurs actuels. Les matières non valorisables sont quant à elles conditionnées et entreposées en toute sûreté dans des matrices de verre inerte, stable sur plus de 100 000 ans d’après les résultats des recherches effectuées sous la responsabilité de l’ANDRA.

La production d'électricité d'origine nucléaire nécessite chaque année la combustion de 1150 tonnes de combustible (1050 tonnes d'UO2 et 100 tonnes de MOX). La COGEMA traite et recycle chaque année 850 tonnes de combustible usé d'EDF (soit 80 % du combustible UO2 usé). Ce recyclage permet de récupérer 95 % de matières valorisables qui serviront à produire du combustible pour les réacteurs actuels (combustible MOX) ou futurs (réacteurs dits de génération 4).

La totalité des déchets produits non évacuables dans les stockages actuels de l'ANDRA est prise en compte dans l'inventaire de l'ANDRA dans le cadre de la loi de 1991 concernant les déchets de haute activité à vie longue.

Dans le cadre de la préparation de la loi fixant les orientations retenues pour la gestion de ces déchets, qui sera soumise au Parlement en 2006, un débat public est en cours jusqu'en janvier 2006 (pour plus d'informations, le site www.debatpublic-dechets-radioactifs.org est à votre disposition).

Sur le plan financier, depuis le début de l’exploitation de ses centrales, EDF constitue des provisions dans ses comptes pour couvrir dans le futur, les travaux de déconstruction, l’ingénierie, la surveillance et la maintenance des installations, la sécurité du site, ainsi que le conditionnement, le transport, le stockage(par l’ANDRA) des déchets de déconstruction.
Ces provisions pour déconstruction des centrales d’EDF en France s’élevaient, au 31 décembre 2004, dans les comptes consolidés du groupe à 9,6 milliards d’euros pour l’ensemble du parc nucléaire français.
Pour l'aval du cycle nucléaire (qui comprend les opérations de retraitement et de stockage des déchets issus du combustible), les provisions s'élevaient à 13, 4 milliards d'euros au 31 décembre 2004. De plus, pour répondre à une recommandation de la Cour des Comptes, EDF constitue des fonds dédiés et sécurisés pour faire face au coût de la déconstruction. Ces fonds dédiés sont de 2,8 milliards d’euros en 2005 et seront augmentés de plus de 2 milliards par an jusqu’en 2010 équivalent à 13,4 milliards (euros 2004).
Concernant la tête de série EPR, EDF a intégré les différents coûts dont les coûts de déconstruction et celui concernant l'aval du cycle dans son estimation. Le coût complet de la tête de série EPR est estimé à 43euros/MWh ce qui le rend compétitif par rapport à d’autres moyens de production.

Concernant la remise en état suite à déconstruction, pour les centrales aujourd'hui à l'arrêt, le choix effectué par EDF est de les déconstruire intégralement ("retour à la pelouse") d'ici 2025 : à l'issue de la déconstruction, la radioactivité des sites devrait être indentique à celle existant avant leur exploitation.
Ces sites demeurant la propriété d'EDF, ils resteront placés sous sa responsabilité et sa surveillance.
Concernant les centrales actuellement en fonctionnement, les options de déconstruction n'ont pas à ce jour été définitivement décidées.

Question de : ROUSSET Fanny - VARS SUR ROSEIX 19130 - le 12/12/2005
Comment expliquez-vous que la France seule maintienne l’option nucléaire en matière d’emploi ?La France dispose-t-elle d’une richesses secrète telle qu’elle choisisse la vanité plutôt que la sobriété pragmatique (coût des travaux de mise en place de chaque centrale) ?

Réponse de : EDF
Votre question aborde plusieurs sujets :
- le maintien de l'option nucléaire dans d'autres pays qu'en France
- l'impact de cette filière en matière d'emplois en France
- l'évaluation des coûts liés à la construction d'une centrale nucléaire

Les sources d’informations publiques laissent apparaître qu’un certain nombre de pays voisins ont rappelé leur intérêt pour le maintien de l’option nucléaire : ainsi, plusieurs déclarations de principe de la part des dirigeants politiques ont eu lieu, soit sur la nécessité de construire de nouveaux réacteurs, soit sur le fait que la question du redémarrage du nucléaire devra être abordée rapidement.
C’est le cas en Grande-Bretagne, et dans certains pays de l’Est (Pologne, Lituanie).
L’Italie a également manifesté son intérêt pour l’option nucléaire.
Dans les pays où la sortie du nucléaire est prévue à court terme (ou à moyen terme, avec un calendrier précis), des positions gouvernementales ont été prises en faveur de l’allongement du calendrier, en particulier aux Pays-Bas, ainsi qu’en Suède et en Belgique.
Aux Etats-Unis, il ne s’agit pas seulement de déclarations d’intentions : le Congrès a en effet voté en août 2005 une loi appelée « Energy Policy Act » qui prévoit diverses dispositions très incitatives permettant aux compagnies électriques de construire de nouvelles centrales nucléaires.

Dans le domaine de l'emploi, la filière nucléaire dans son ensemble représente plus de 100 000 emplois en France et des compétences rares exportables dans le monde. Le chantier de l’EPR à Flamanville emploierait 2000 salariés et les 300 emplois permanents liés à l'exploitation constitueraient pour le Cotentin un enjeu économique important. EDF s'engage à garantir une implication des acteurs locaux dans la réalisation des travaux, en travaillant en liaison étroite avec les Chambres de Commerce et d'Industrie et l'ANPE. Les besoins nouveaux qui vont naître de l'apport de population, la consommation locale des salaires distribués et les impôts versés aux collectivités soutiendront durablement l'activité et généreront des emplois induits.


Enfin, concernant les coûts de construction de l’EPR, le projet Flamanville 3, en intégrant la totalité des coûts de développement de la série, est estimé à environ 3 milliards d’euros (base 2003). Lissés sur 6 ans, l’investissement nécessaire à la tête de série EPR représente 500 Millions d’euros par an, soit 6% seulement de la capacité d’autofinancement d’EDF. Il faut rapprocher ce chiffre de ce que dépense EDF pour la maintenance de son parc de production nucléaire : 2 milliards d’euros par an. Ce sont des dépenses que tout exploitant qui dispose d’un parc de production se doit de réaliser afin d’entretenir son outil industriel. EDF ne recevra aucune aide publique pour financer cet investissement.

Question de : RIVOULT Pierre-Jean - NERIGNAC 86150 - le 12/12/2005
Le document « Débat public : mode d’emploi » affirme que le Maître d’ouvrage ne prendra la décision de poursuivre son projet, de le modifier ou de l’abandonner qu’à l’issue du débat public. Hors EDF a déjà lancé l’appel d’offres le 26/09/05. Où est le mensonge ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur le fait qu'EDF a déjà lancé quelques avis de candidatures et appels d'offres dans le cadre de la préparation de son projet.

Pour être prêt à engager éventuellement des travaux à l'issue du débat public, EDF a débuté l'étude et la préparation de son projet dès le mois de décembre 2004. A cette date, EDF a commencé à publier, en toute transparence, dans le Journal Officiel de l'Union Européenne, plusieurs avis de candidatures et certains appels d'offres pour la construction de l'EPR à Flamanville.

Cette démarche ne préjuge en rien de l'issue du débat public, mais permet de préparer le projet. Conformément au code des marchés publics, ces appels d'offre permettront, le moment venu, d'effectuer une première sélection de fournisseurs afin que les marchés puissent être notifiés dans les meilleurs délais, si le projet est confirmé par EDF à l'issue du débat public. Si ces démarches préliminaires ne sont pas réalisées, EDF ne serait pas, le cas échéant, en mesure de lancer la construction de l'EPR en 2007, car il s’agit de dossiers dont l’instruction technique et commerciale est très longue et bien supérieure à la durée du débat public.
Le débat public intervient avant toute décision de construire un EPR. EDF ne prendra sa décision définitive qu’à l’issue du débat public qui se déroule actuellement. EDF a pris soin de préciser dans les dossiers d’appels d’offre qu’aucune notification de contrat ne pourrait intervenir avant une prise de décision après le débat public, courant 2006. De plus, pour votre information, la décision qui sera prise à l’issue du débat public sera suivie, si le projet est confirmé, d’une nouvelle étape administrative de Demande d’Autorisation de Création (DAC) à l’issue de laquelle seulement le projet est définitivement lancé.

Question de : GRIMMER Luc - CELLEFROUIN 16260 - le 12/12/2005
Connaissant l’absurdité de la solution nucléaire à long terme et les risques avérés courus par la population, EDF n’aurait-il pas intérêt à investir dans la recherche et la mise en service de solutions alternatives pérennes?

Réponse de : EDF
Vous abordez l'opportunité de maintenir l'option nucléaire ouverte, l'intérêt pour EDF d'investir dans d'autres moyens de production et dans la recherche et enfin la sûreté des centrales nucléaires

C’est la « Loi de programme fixant les orientations de la politique énergétique » promulguée le 13 juillet dernier (LOE) qui détermine les choix énergétiques de la France. La Loi prévoit le maintien de l’option nucléaire ouverte à l’horizon 2020 ainsi que le développement des énergies renouvelables. Maintenir l’option nucléaire ouverte signifie avoir la capacité si nécessaire le moment venu de remplacer les réacteurs nucléaires actuels mais ne préjuge pas des choix énergétiques à prendre vers 2015 pour disposer de moyens de production opérationnels en 2020.
La stratégie d'investissements d'EDF est en cohérence avec le cadre législatif.
L’objet du projet de construire une centrale tête de série Flamanville 3 est de préparer le renouvellement du parc nucléaire actuel.

Par ailleurs, EDF considère le développement des Energies Renouvelables (dont l’énergie éolienne et solaire) essentiel pour l’équilibre de son portefeuille de production : il n’y a donc pas lieu d’opposer énergies renouvelables et nucléaire. EDF est d’ailleurs un acteur majeur en Europe dans le domaine des énergies renouvelables grâce à son parc hydraulique. Parmi les Energies Renouvelables autres que l’hydraulique, la plus mature est l'éolien; et le groupe EDF a prévu d’investir autant dans l'éolien que dans l'EPR d’ici 2010 soit 3 milliards d’euros. Le Groupe compte en effet développer, seul ou avec des partenaires, de l'ordre de 3300 MW de capacité éolienne supplémentaire à l'horizon 2010 dans le monde. Ces éoliennes pourront produire 7 à 8 TWh/an pendant 20 ans. Il s'agira d'investissements en France et dans d'autres pays d'Europe, ainsi qu'aux USA.

En plus de ces investissements directs, EDF investit dans la recherche grâce à ces équipes de chercheurs pluridisciplinaires (2200 chercheurs dans tous les domaines concernant la production d’électricité et son utilisation). Par exemple, EDF travaille avec le CNRS pour améliorer la technologie des panneaux solaires (« cellules en couche mince ») ; Le but est de permettre aux constructeurs de baisser leurs coûts de production. Cependant, si les énergies renouvelables font partie des moyens de production du mix-énergétique français, les formes d’énergies renouvelables que sont le solaire et l’éolien ne permettent cependant de produire de l’électricité que par intermittence et elles ne pourront donc constituer qu’une partie du bouquet électrique du futur.

Enfin, concernant la sûreté des centrales nucléaires, elle a toujours été et restera la priorité d'EDF. Grâce à la rigueur et la compétence de plus de 40 000 salariés et partenaires, EDF exploite depuis plus de 2O ans, le premier parc nucléaire au monde. Si l'énergie nucléaire apparaît aujourd'hui en France l'une des réponses à l'augmentation du prix du pétrole et à la lutte contre le réchauffement de la planète, c'est d'abord parce que EDF a démontré le plus haut niveau de sûreté et que nous restons l'énergéticien qui produit le moins de gaz à effet de serre. En matière de sûreté, EDF n'est pas juge et partie. L'autorité de sûreté nucléaire qui est le gendarme indépendant du nucléaire fait par exemple plus de 400 visites d'inspection inopinées des centrales d'EDF et rend public chaque année un rapport consultable par tous. La sûreté et la transparence seront et resteront une exigence permanente d'EDF.

Question de : JACQUINET Pierre - LIMOGES 87000 - le 12/12/2005
J’ai lu quelque part que pour compenser l’apport d’énergie fourni par une centrale nucléaire, il faut 26 000 générateurs éoliens. Est-ce une réalité ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur l’électricité produite par les éoliennes.
Les éoliennes d’une hauteur de 80 mètres et d’une envergure de 60m (puissance nominale de 2 MW), couramment installées aujourd’hui, produisent au maximum, c’est à dire quand elles sont placées dans les meilleures conditions d’exposition aux vents, 25 % du temps c’est à dire un jour sur quatre en moyenne. La production annuelle moyenne est donc de 4.380 MWh (2 MW x 0,25 x 365 x 24).
La disponibilité prévue, du réacteur EPR (1600 MW) (c’est à dire le pourcentage de temps où il est capable de produire), dont EDF projette de construire une tête de série à Flamanville, est de 91 %, 9 % du temps étant consacré à la maintenance. La production annuelle est donc de 12.824.640 MWh soit 12,8 TWh (1600 MW x 0,91 x 365 x 24). Ainsi pour parvenir à une production annuelle équivalente à celle d’un réacteur EPR, il faudrait installer 2928 éoliennes (12.824.640 / 4.380).
Il faut cependant noter que l’énergie éolienne étant intermittente, les autres moyens de production doivent être dimensionnés de façon à être en mesure de répondre à 100 % de la demande quand les éoliennes ne produisent pas, faute de vent. Ainsi, la construction de milliers d’éoliennes en France ne permettra pas de se passer du renouvellement, à partir de 2020, des centrales nucléaires actuelles. C’est cette échéance qu’EDF veut préparer avec le projet EPR tête de série.

Cette intermittence prise en compte, les éoliennes présentent toutefois un intérêt majeur : quand elles produisent, c’est à dire quand le vent souffle, elles limitent l’utilisation des autres moyens de production et donc permettent de diminuer la consommation de matière première (fuel, charbon, ou combustible nucléaire), ainsi que la production de gaz à effet de serre et de déchets nucléaires. C’est pourquoi EDF n’oppose pas les différents moyens de production d’électricité et, en ce qui concerne l’éolien, investira 3 milliards d’euros (autant que pour la construction de l’EPR, si elle est confirmée) d’ici 2010 en France et dans le monde.

Question de : THEPIN André - LIMOGES 87100 - le 12/12/2005
Vu que la décision n’est pas prise, il se peut que la France refuse l’EP qu’a prévu EDF pour pallier et satisfaire la demande d’électricité à partir de 2015 ?

Réponse de : EDF
Même si EDF considère que la construction dès aujourd’hui d’un réacteur EPR est nécessaire pour préparer le renouvellement du parc nucléaire actuel à l’horizon 2020 et ainsi assurer la continuité de la production d’électricité, la décision définitive ne sera prise par EDF qu’à l’issue du débat public qui se déroule actuellement.
De plus, même si EDF confirme son projet, la construction ne pourra débuter qu’après l’obtention d’un certain nombre de procédures administratives émises par les Pouvoirs Publics dont le Décret d’Autorisation de Création qui donne le point de départ à la construction.

Question de : MINNE Jean-Pierre - SAINT GEORGES NIGREMONT 23500 - le 12/12/2005
L’Italie et l’Espagne finalisent cette semaine un accord portant sur une participation de 370 M€ dans la construction de l’EPR à Flamanville puis de 5 réacteurs. N’est-il pas paradoxal que ces pays profitent de l’électricité nucléaire alors qu’ils ont (ou qu’ils vont) renoncé à se séparer de cette technologie sur le territoire ?

Réponse de : EDF
Nous comprenons que votre question porte sur les partenariats avec des électriciens étrangers dans le projet Flamanville 3.

Des électriciens européens ont exprimé leur intérêt pour une association industrielle dans le projet Flamanville 3, témoignant ainsi d’une convergence de vue avec EDF sur l’utilité du nucléaire dans le futur parc de production énergétique européen et sur la compétitivité du modèle EPR.

Pour EDF, le déploiement du modèle EPR à l’échelle européenne est un facteur de maîtrise des coûts et d’harmonisation rationnelle des règles de sûreté ; Le développement de production nucléaire hors de France est de plus une condition nécessaire au bon fonctionnement d’un marché européen. C’est dans ce contexte qu’EDF a signé un accord de coopération avec ENEL. Aucun accord de coopération dans l' EPR n'a été signé à ce jour entre EDF et un acteur espagnol.
L’électricien italien participera à hauteur de 12,5% au financement de Flamanville 3. Une partie de la production de Flamanville 3 sera mise à disposition d’ENEL. Cette énergie sera livrée à ENEL en France sur le réseau de transport de RTE .
Avec l’ouverture du marché de l’électricité en France, des nouveaux électriciens sont à la recherche d’acquisition de moyens de production d’électricité en France pour répondre aux besoins de leurs clients.
Par ailleurs, l’Italie a clairement manifesté son intérêt pour l’option nucléaire sur son territoire.








Question de : CAGNON Nathalie - CHATEAU-CHERVIX 87380 - le 13/12/2005
Le nucléaire coûte cher. Il est dangereux (ex : Tchernobyl) dans sa production et par rappport à ses déchets. D'autres énergies renouvelables existent, non-dangereuses proportionnellement au nucléaire et moins chères. Qu'est-ce qui fait qu'elles sont moins valorisées ? (sachant que d'autres pays europérens n'hésitent pas à aller vers ces énergies renouvelables).

Réponse de : EDF
Votre question aborde la place donnée en France aux énergies renouvelables, le coût de ces énergies mais aussi les risques d'accident liés à l'exploitation des centrales nucléaires et la gestion des déchets.

C'est la Loi d’orientation sur les énergies, votée le 13 juillet dernier, qui détermine les choix énergétiques de la France : elle accorde une place importante au développement des énergies renouvelables.
Pour sa part, EDF considère le développement des Energies Renouvelables (dont l’énergie éolienne et solaire) essentiel pour l’équilibre de son portefeuille de production : il n’y a donc pas lieu d’opposer énergies renouvelables et nucléaire. Parmi les Energies Renouvelables autres que l’hydraulique (EDF dispose déjà d’un parc hydraulique parmi les plus important d’Europe), la plus mature est l'éolien ; et le groupe EDF a prévu d’investir autant dans l'éolien que dans l'EPR d’ici 2010 : le Groupe compte développer, seul ou avec des partenaires, de l'ordre de 3300 MW de capacité éolienne supplémentaire à l'horizon 2010 dans le monde, soit environ 3 milliards d'euros.
Dans le domaine de l’énergie solaire, EDF, via sa filiale Tenesol a installé, en 2004, 25 MWc de panneaux solaires photovoltaïques (soit une surface de 250 000 m²).
Avec ses partenaires, fin 2004, EDF avait contribué à l’installation de 45 000 chauffe-eau solaires et 8500 installations photovoltaïques principalement dans les DOM.
En plus de ces investissements directs, EDF investit dans la recherche grâce à ses équipes de chercheurs pluridisciplinaires (2200 chercheurs dans tous les domaines concernant la production d’électricité et son utilisation). Par exemple, EDF travaille avec le CNRS pour améliorer la technologie des panneaux solaires (« cellules en couche mince ») ; Le but est de permettre aux constructeurs de baisser leurs coûts de production.

Concernant les coûts de production à partir de différents moyens de production, le coût du KWh produit à partir d'un réacteur EPR est très compétitif. Il est estimé à :
- 43 €/MWh (base € 2004) pour Flamanville 3,
- 35 €/MWh (base € 2004) pour une série de 10 unités incluant la tête de série. Ces coûts de production des unités de production nucléaire comprennent :
- l'investissement (l'unité de production elle-même, l'ingénierie et les études de développement),
- l'exploitation et la maintenance (frais de personnel, achats et services, fiscalité),
- le combustible, y compris son traitement et la gestion à long terme des déchets,
- la déconstruction.

A titre de comparaison, nous vous indiquons ci-après les coûts de production d'électricité à partir d'énergies renouvelables.
- Coût de production électrique à partir d'éolienne terrestre : de 49 à 61 €/MWh ;
- Coût de production électrique à partir de solaire photovoltaïque : de 170 à 370 €/MWh.

Ces coûts sont ceux donnés en 2003 par le Ministère de l’Economie et des Finances.

Enfin, les formes d’énergie renouvelables que sont le solaire et l’éolien ne permettant de produire de l’électricité que par intermittence, elles ne pourront constituer qu’une partie du bouquet électrique du futur.

Concernant les risques d'accident, dans son bilan 2004, l’Autorité de Sûreté Nucléaire juge satisfaisant la sûreté des réacteurs aujourd’hui en exploitation en France. Toutefois, elle considère que la nouvelle génération de réacteur électronucléaire doit atteindre un niveau de sûreté encore supérieur. C’est ainsi qu’en 1993, les Autorités de sûreté nucléaire française et allemande ont fixé conjointement, pour le projet de réacteur EPR, des objectifs de sûreté renforcés, dans le cadre d’une conception « évolutionnaire » tirant bénéfice du retour d’expérience des réacteurs en exploitation.

Enfin, en tant qu'industriel, EDF est responsable légalement et financièrement des déchets qu'il produit.
Tous les déchets ont aujourd'hui une solution de gestion sûre, validée et contrôlée par l’Autorité de Sûreté.
Cette gestion des déchets nucléaires mise en place pour les réacteurs actuels sera reconduite pour l'EPR :
- les déchets de faible et moyenne activité (90 % des déchets nucléaires) sont conditionnés et stockés sur des sites de l'ANDRA (Agence Nationale pour la gestion des Déchets RAdioactifs).
- le combustible usé qui contient des déchets de haute activité à vie longue (10 % des déchets nucléaires) est retraité. Cette solution permet de séparer les matières valorisables contenues dans les combustibles usés (plutonium et uranium) et de les recycler comme combustible dans les réacteurs actuels. Les matières non valorisables sont quant à elles conditionnées et entreposées en toute sûreté dans des matrices de verre inerte, stable sur plus de 100 000 ans d’après les résultats des recherches effectuées sous la responsabilité de l’ANDRA.

La production d'électricité d'origine nucléaire nécessite chaque année la combustion de 1150 tonnes de combustible (1050 tonnes d'UO2 et 100 tonnes de MOX). La COGEMA traite et recycle chaque année 850 tonnes de combustible usé d'EDF (soit 80 % du combustible UO2 usé). Ce recyclage permet de récupérer 95 % de matières valorisables qui serviront à produire du combustible pour les réacteurs actuels (combustible MOX) ou futurs (réacteurs dits de génération 4).

La totalité des déchets produits non évacuables dans les stockages actuels de l'ANDRA est prise en compte dans l'inventaire de l'ANDRA dans le cadre de la loi de 1991 concernant les déchets de haute activité à vie longue.

Dans le cadre de la préparation de la loi fixant les orientations retenues pour la gestion de ces déchets, qui sera soumise au Parlement en 2006, un débat public est en cours jusqu'en janvier 2006 (pour plus d'informations, le site www.debatpublic-dechets-radioactifs.org est à votre disposition).







Question de : CAGNON Nathalie - CHATEAU-CHERVIX 87380 - le 13/12/2005
Compte tenu du réchauffement climatique prévu et de l'annonce de tempêtes de plus en plus fréquentes, l'éolien et le solaire ne seraient-ils pas des solutions plus adaptées à long terme ?

Réponse de : EDF
Votre question porte l’intérêt de développer davantage les énergies renouvelables (éolien et solaire) dans le contexte actuel de réchauffement climatique.

L'éolien et le solaire font partie du bouquet énergétique français d'aujourd'hui et leur développement est prévu par le législateur.
EDF, pour sa part, envisage un investissement de 3 milliards d’euros d'ici 2010 dans des éoliennes. Effectivement, la production d'électricité à partir de l'éolien et du solaire permettent de limiter les émissions de gaz à effets de serre responsables du dérèglement climatique. Mais ces moyens de production ne fonctionnent que par intermittence et ne suffisent pas à couvrir la totalité des besoins.
Les centrales nucléaires et les usines hydroélectriques en service dans le monde évitent chaque année l’émission de près de 4,7 milliards de tonnes de CO2 par an, soit 20% des émissions mondiales tous secteurs confondus.

En France, grâce à la spécificité de son parc de production, l’électricité émet 8 % de CO2 à comparer aux 40 % produits en moyenne dans le monde.

La production de 1 kWh d’électricité provoque une émission dans l’atmosphère de :
• 754 à 1 124 g de CO2, s’il est produit par une unité au charbon,
• 545 à 900 g de CO2, s’il est produit par une unité au fioul,
• 388 g à 688 g de CO2, s’il est produit par une unité à gaz,
• 60 à 150 g de CO2 s’il est produit par du solaire photovoltaïque,
• 11 à 22 g de CO2, s’il est produit par une unité nucléaire, hydraulique ou de l’éolien.

Ces chiffres prennent en compte la totalité du cycle de production, de l’extraction des ressources au stockage définitif des déchets éventuels en passant par la construction et l’exploitation des installations. Ce point est primordial dans le cadre du respect du protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre principales sources du dérèglement climatique constaté actuellement selon les experts internationaux.

Question de : ROUSSET Fanny - VARS SUR ROSEIX 19130 - le 13/12/2005
Les énergies renouvelables, même sur-dévellopées ne peuvent à aucun moment permettre la mise au point d'armes de destruction massive.
Est-ce du fait de ce constat que la France fonctionne sur la quasi exclusivité d'utilisation de l'énergie nucléaire ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur le lien entre le nucléaire civil et le nucléaire militaire. En France, aujourd’hui, ce sont deux activités distinctes. EDF intervient uniquement dans les activités de production d’électricité à partir d’énergie nucléaire, donc de nucléaire civil.

A aucun moment de leur cycle de vie, les matières nucléaires utilisées dans nos centrales nucléaires actuelles ou EPR, si le projet est confirmé, ne servent à la mise au point d’armement.

Par ailleurs, vous faites référence au développement des énergies renouvelables, sachez que le Groupe EDF souhaite toutefois développer les moyens de production éoliens dans son bouquet énergétique, mais pour d’autres raisons que celle que vous énoncez. Les éoliennes présentent en effet un intérêt majeur : quand elles produisent, c’est à dire quand le vent souffle, elles limitent l’utilisation des autres moyens de production et donc permettent de diminuer la consommation de carburant (fuel, charbon, ou combustible nucléaire) ainsi que la production de gaz à effet de serre et de déchets nucléaires. C’est pourquoi EDF s’engage dans cette filière et investira 3 milliards d’euros (autant que pour la construction de l’EPR, si elle est confirmée) d’ici 2010. Il faut cependant noter que l’énergie éolienne étant intermittente, les autres moyens de production doivent être dimensionnés de façon à être en mesure de répondre à 100 % de la demande quand les éoliennes ne produisent pas, faute de vent. Ainsi, la construction de milliers d’éoliennes en France ne permettra pas de se passer du renouvellement à partir de 2020 des centrales nucléaires actuelles. C’est cette échéance qu’EDF veut préparer avec le projet EPR tête de série.

Question de : BONY Christelle - CHAILLAC 87200 - le 13/12/2005
Pourquoi la France s'oriente-t-elle vers le choix du nucléaire alors que d'autres énergies non polluantes, non dangereuses existent ? l'éolienne

Réponse de : EDF
Votre question porte sur l’intérêt de développer les énergies renouvelables plutôt que le nucléaire.

Le développement des énergies renouvelables tient une place importante dans la politique énergétique française, définie par les pouvoirs publics.
La « Loi de programme fixant les orientations de la politique énergétique » promulguée le 13 juillet dernier (LOE) détermine les choix énergétiques de la France.
L’article 5 de la loi prévoit que : « L’effort global de recherche portant sur le développement des énergies renouvelables et la maîtrise de l’énergie est fortement accru au cours des trois ans qui suivent la publication de la présente loi ».

Pour sa part, EDF considère le développement des Energies Renouvelables (dont l’énergie éolienne et solaire) essentiel pour l’équilibre de son portefeuille de production : il n’y a donc pas lieu d’opposer énergies renouvelables et nucléaire. Parmi les Energies Renouvelables autres que l’hydraulique (EDF dispose déjà d’un parc hydraulique parmi les plus important d’Europe), la plus mature est l'éolien; et le groupe EDF a prévu d’investir autant dans l'éolien que dans l'EPR d’ici 2010 : le Groupe compte développer, seul ou avec des partenaires, de l'ordre de 3300 MW de capacité éolienne supplémentaire à l'horizon 2010 dans le monde soit environ 3 milliards d'euros.

Dans le domaine de l’énergie solaire, EDF, via sa filiale Tenesol a installé, en 2004, 25 MWc de panneaux solaires photovoltaïques (soit une surface de 250 000 m²). Avec ses partenaires, fin 2004, EDF avait contribué à l’installation de 45 000 chauffe-eau solaires et 8500 installations photovoltaïques principalement dans les DOM. Les formes d’énergie renouvelables que sont le solaire et l’éolien ne permettant de produire de l’électricité que par intermittence, elles ne pourront cependant constituer qu’une partie du bouquet électrique du futur.

Néanmoins, et dans un souci de gérer un parc de production électrique diversifié, EDF s’intéresse à tous les modes de production dans un contexte d’épuisement des réserves, de renouvellement massif des moyens de production à moyen terme (à l’horizon 2020-2030) et de réchauffement climatique principalement causé par la production de gaz à effet de serre.

Question de : BOULAN Jacques - SAINT-CYR 87310 - le 13/12/2005
Diviser par 4 nos émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050 est l'objectif officiel pour la France.
Cela veut dire réduire de 75 % notre consommation d'énergie.
Peut-on se passer d'électricité nucléaire ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur l'impact de la production nucléaire sur l'effet de serre.
Les centrales nucléaires et les usines hydroélectriques en service dans le monde évitent chaque année l’émission de près de 4,7 milliards de tonnes de CO2 par an, soit 20% des émissions mondiales tous secteurs confondus.

En France, grâce à la spécificité de son parc de production, EDF émet 10 fois moins que la moyenne européenne de CO2 par KWh produit.
La production de 1 kWh d’électricité provoque une émission dans l’atmosphère de :
• 754 à 1 124 g de CO2, s’il est produit par une unité au charbon,
• 545 à 900 g de CO2, s’il est produit par une unité au fioul,
• 388 g à 688 g de CO2, s’il est produit par une unité à gaz, • 60 à 150 g de CO2 s’il est produit par du solaire photovoltaïque,
• 11 à 22 g de CO2, s’il est produit par une unité nucléaire, hydraulique ou de l’éolien.

Ces chiffres prennent en compte la totalité du cycle de production, de l’extraction des ressources au stockage définitif des déchets éventuels en passant par la construction et l’exploitation des installations.

Aujourd'hui, l'ensemble des protagonistes qui travaillent sur la question de la réduction des émissions à effet de serre s'accordent sur le fait que la production d'électricité nucléaire est effectivement un des moyens de limiter les émissions de CO2 dans l'atmosphère .
Dans son rapport de mission, rendu en mars 2004 à la Mission Interministérielle sur l'Effet de
Serre, Pierre Radanne, ancien président de l'ADEME, mentionne que "pour l'avenir, deux voies permettent une production d'électricité sans émission de dioxyde de carbone : le nucléaire et les énergies renouvelables. Il faut donc envisager des scénarios qui comprennent des degrés variables de leur contribution".
Dans le rapport de Greenpeace intitulé "impact, les changements climatiques : quel impact en France", datant de novembre 2005, Patrick Criqui mentionne également que
"En plus des changements de comportement indispensables, quatre «portefeuilles technologiques» sont destinés à jouer un rôle-clé dans la limitation des émissions carbone :
la maîtrise de la demande d’énergie, les énergies renouvelables, l’énergie nucléaire et les techniques de capture et stockage du CO2".
"Parmi les premiers enseignements des études de ce type aujourd’hui disponibles pour la France, il apparaît que plus l’objectif est ambitieux et plus il devient difficile de se passer de l’une – a fortiori de deux – de ces quatre options. La question reste néanmoins ouverte de la contribution respective de ces quatre grands portefeuilles technologiques, ainsi que des changements de comportement qui resteront indispensables, à la construction d’une société sans carbone."

Question de : FRISTOT Vincent - Grenoble 38000 - le 13/12/2005
Le projet proposé par le maître d'ouvrage s'inscrit-il dans le service public de l'électricité ? Comment est prévu le financement du projet sachant que le dossier de présentation annonce un partenariat avec ENEL et que des accords auraient été passés avec les industriels électro-intensifs ? Le financement proposé induit-il une part réservée de la production pour les exportations ? pour les usages industriels ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur le mode de financement du projet Flamanville 3 et les partenariats industriels envisagés.

La stratégie d’investissement d’EDF s’inscrit dans le cadre de la « Loi de programme fixant les orientations de la politique énergétique » promulguée le 13 juillet dernier (LOE) qui détermine les choix énergétiques de la France et est cohérente avec les objectifs définis dans ce texte. La LOE prévoit le maintien de l’option nucléaire ouverte à l’horizon 2020, ce qui signifie avoir la capacité si nécessaire le moment venu de remplacer les réacteurs nucléaires actuels dont la durée de vie est fixée à 40 ans. Cela ne préjuge pas des choix énergétiques à prendre vers 2015 pour disposer de moyens de production opérationnels en 2020. EDF propose de préparer l’avenir et l’éventuel renouvellement du parc de centrales nucléaires français, en construisant, dès à présent, une “tête de série” EPR sur le site de Flamanville. Cette proposition tient compte des durées de construction propres à cette filière de production. En partant d’un modèle industriel éprouvé, il faut environ 8 ans entre la décision de construire une unité de production nucléaire et le moment où elle commence à produire de l’électricité. La durée de construction est d’environ 5 ans auxquels s’ajoutent environ trois années de concertation préalable, d’études complémentaires (adaptation de site) et de procédures administratives avant de pouvoir commencer le chantier de construction. La garantie de savoir-faire serait apportée par la construction, maintenant, du réacteur de Flamanville 3. Avec le projet Flamanville 3, EDF dispose d’un précurseur des futures unités qui pourraient renouveler les centrales nucléaires actuelles. Par ailleurs, ce réacteur contribuerait aux besoins en électricité en France lors de sa mise en exploitation en 2012.

En ce qui concerne les aspects financiers, le projet Flamanville 3, en intégrant la totalité des coûts de développement de la série, est estimé à environ 3 milliards d’euros (base 2003). Ce montant global s’étale sur une dizaine d’années, des premières études jusqu’à la fin de la réalisation. EDF est en mesure d’auto-financer ce projet. Lissés sur 6 ans, l’investissement nécessaire à la tête de série EPR représente 500 Millions d’euros par an, soit 6% seulement de la capacité d’autofinancement d’EDF. Il faut rapprocher ce chiffre de ce que dépense EDF pour la maintenance de son parc de production nucléaire : 2 milliards d’euros par an. Ce sont des dépenses que tout exploitant qui dispose d’un parc de production se doit de réaliser afin d’entretenir son outil industriel.
Des électriciens européens ont exprimé leur intérêt pour une association industrielle dans le projet Flamanville 3, témoignant ainsi d’une convergence de vue avec EDF sur l’utilité du nucléaire dans le futur bouquet énergétique européen et sur la compétitivité du modèle EPR. Pour EDF, le déploiement du modèle EPR à l’échelle européenne est un facteur de maîtrise des coûts et d’harmonisation des pratiques notamment en matière de sûreté ; C’est dans ce contexte qu’EDF a signé un accord de coopération avec ENEL. L’électricien italien participerait à hauteur de 12,5% au financement de Flamanville 3. Une partie de la production de FLA3 serait mise à disposition d’ENEL. Cette énergie, livrée aux bornes de la centrale, ne sera pas affectée à l’exportation, mais sera en grande majorité vendue sur le territoire français par l’électricien italien pour répondre aux besoins de ses clients dans un marché en concurrence.

Par ailleurs, au moment où cette réponse est écrite, les principes gouvernant le dispositif permettant aux industriels gros consommateurs (chimie, aluminium, acier, papier) de s'impliquer dans le projet est en cours de discussion avec les pouvoirs publics. Rappelons néanmoins, que le réacteur EPR finlandais en cours de construction est un investissement réalisé par des industriels papetiers gros consommateurs d’électricité, qui recherchent ainsi une garantie de coût stable de leur électricité.

Question de : ROUSSET Fanny - VARS SUR ROSEIX 19130 - le 13/12/2005
Actuellement, l'externalisaqtion du contrôle du coeur des centrales par des intervenants indépendants en fait des personnels exterieurs sans contact avec les agents d'EDF (qui n'y viennent plus ). La réduction de 5 semaines à trois puis deux de l'arrêt des tranches pour ce contrôle, limite les possibilités de réparations qui passent zu simple colmatage voire signalement écrit sans possibilité d'intervention.
L'ouverture du capital d'EDF, la fermeture de 6000 porte ne-va-t-elle pas favoriser l'aggravation des risques sanitaires déjà graves pour ces personnels ainsi que pour les équipements eux-mêmes et donc la population ? Comment avez-vous ^prévu de les éviter ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur le statut, la qualification et la formation du personnel travaillant dans les centrales nucléaires.

En ce qui concerne la maintenance de ses installations, EDF effectue trois types de visites sur ses centrales nucléaires. Le rechargement en combustible accompagné des vérifications d’usage a lieu chaque année. Il dure en moyenne 25 jours. Les visites partielles effectuées tous les deux ans nécessitent un arrêt de 35 jours. Enfin, les visites décennales destinées à une vérification exhaustive de l’installation, durent entre deux et quatre mois. Sur EPR, si sa construction est confirmée à l’issue du débat public, ces trois types de visites seront maintenus. Leur durée sera réduite (11, 16 et 40 jours) grâce à des améliorations techniques qui facilitent les travaux pendant le fonctionnement tout en conservant une très grande rigueur d’exploitation grâce à la mise en place, entre autres, de quatre systèmes de sûreté indépendants. A aucun moment la sûreté ne sera délaissée.
Les personnels de sociétés sous-traitantes sont constamment en relation avec l’équipe d’EDF spécialement dédiée à la gestion des arrêts de tranche. Toute personne travaillant en centrale nucléaire quel que soit son statut est titulaire d’un titre d’habilitation lui autorisant cette activité après des formations et des recyclages de formations adaptés.

Les personnels en charge du pilotage des centrales nucléaires réalisent chaque année 6 semaines de formation dont une partie sur simulateur pour envisager des situations d’accident. Ce mode de formation est éprouvé et ne doit pas être modifié. Il est réalisé sous le contrôle attentif du gendarme du nucléaire la Direction Générale de la Sûreté Nucléaire et de la Radioprotection qui réalise régulièrement des inspections sur ce thème y compris pendant les sessions de formation. Chaque centrale nucléaire est équipé d’un simulateur de conduite pour réaliser cette formation au plus près des équipes de travail.

Concernant l’ouverture du capital, le groupe EDF est fort de l’exploitation en toute sûreté depuis plus de 20 ans du premier parc nucléaire au monde. Nous constatons également que, dans le monde, l’exploitation de centrales nucléaires par des sociétés privées n’est pas moins sûre que dans le cadre de sociétés publiques. EDF continuera donc à considérer la sûreté nucléaire comme une priorité absolue et elle n’aura pas à pâtir du changement de statut de l’entreprise. Par ailleurs, il faut noter qu’en matière de sûreté, EDF n'est pas juge et partie. L'autorité de sûreté nucléaire, qui est le "gendarme" indépendant du nucléaire, fait par exemple plus de 400 inspections parfois inopinées dans les centrales d'EDF. En cas d’entorse à la sûreté, elle est en mesure de faire fermer du jour au lendemain une installation nucléaire et continuera à l’être quelque soit le statut de l’exploitant.

Question de : DURCHON Christiane - COUTANCES 50200 - le 15/12/2005
La construction de l'EPR impliquerait la relance du nucléaire, alors qu'on ne sait toujours pas comment détruire les déchets, que le risque d'attentats est chaque jour plus élevé, que les réserves d'uranium sont limitées. C'est irresponsable visant des générations à venir. Tchernobyl ne suffit donc pas?C'est inutile, l'avenir est aux économies d'énergie et aux renouvelables.

Réponse de : EDF
Votre question porte sur quatre points : la gestion et le devenir des déchets nucléaires, le risque d’attentats, les réserves d’uranium, l’alternative des énergies renouvelables et des économies d’énergie.

Concernant la gestion des déchets nucléaires, en tant qu’industriel, EDF est responsable légalement et financièrement des déchets qu’il produit. La gestion des déchets nucléaires mise en place est reconduite pour l’EPR.

Tous les déchets ont aujourd'hui une solution de gestion sûre, validée et contrôlée par l’Autorité de Sûreté.
Les déchets de faible et de moyenne activité ( 90% des déchets nucléaires ) sont conditionnés et stockés sur les sites de l’ANDRA ( Agence Nationale pour la Gestion des Déchets Radioactifs )
Le combustible qui contient des déchets de haute activité à vie longue ( 10% des déchets nucléaires ) est retraité. Grâce au retraitement, les matières valorisables contenues dans les combustibles usés ( plutonium et uranium) sont séparées et recyclées comme combustible dans les réacteurs actuels. Les matières non valorisables sont quant à elles conditionnées par vitrification et entreposées en toute sûreté.
La totalité des déchets produits non évacuables dans les stockages actuels de l’ANDRA est prise en compte dans l’inventaire de l’ANDRA dans le cadre de la loi de 1991 concernant les déchets de haute activité à vie longue.
Dans le cadre de la préparation de la loi fixant les orientations retenues pour la gestion de ces déchets, qui sera soumise au Parlement en 2006, un débat public est en cours jusqu’en janvier 2006. Pour plus d’informations, le site www.debatpublic-dechets-radioactifs.org est à votre disposition.

A propos du risque d’attentats, les mesures de protection des centrales nucléaires font l’objet de dispositions établies par les Pouvoirs Publics – en particulier le Haut Fonctionnaire de Défense du ministère chargé de l'Industrie et l’Autorité de Sûreté Nucléaire- et EDF.
Les dispositions retenues relèvent de 3 natures distinctes, qui correspondent par ailleurs aux principes de la défense en profondeur avec 3 niveaux de défense :
o Des dispositions relatives à la prévention des actes de terrorisme, qui impliquent notamment les services de police et de renseignements. A titre d'exemple, les installations sont soumises à une surveillance permanente, certaines mesures étant visibles, d'autres, à caractère confidentiel sont invisibles. Pour ce qui concerne plus particulièrement les avions, après les attentats du 11 septembre 2001, les dispositions de protection contre une chute intentionnelle d'avion ont été renforcées (surveillance des aéroports, aménagement des couloirs aériens de vol, autres dispositions,...) ;
o Des dispositions de protection physique des installations, qui relèvent de la conception des ouvrages et de l'exploitation des installations nucléaires, de manière à résister sans dommages inacceptables à de nombreux scénarios d'accidents, y compris les actes de malveillance ou de terrorisme.
o Des dispositions de type plans d'urgence sous la responsabilité des Pouvoirs Publics, à mettre en oeuvre le cas échéant, permettant de prévoir et d'organiser les mesures visant à limiter les conséquences d'un accident ou d'un acte de malveillance ou de terrorisme dans l'hypothèse où un tel acte serait commis malgré les mesures précédentes.
C'est l'ensemble de ces dispositions qui assure la protection des populations et des installations contre les actes malveillants ou leurs conséquences. Pour des raisons bien compréhensibles, elles ne peuvent pas être décrites plus en détail pour ne pas nuire à leur efficacité.

En ce qui concerne les réserves d’uranium connues, elles atteignent environ 4 millions de tonnes selon l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA). Elles dureraient environ 60 ans au taux actuel de consommation, sans traitement-recyclage du combustible. L’AIEA estime à 16 millions de tonnes les réserves non encore découvertes, ce qui augmenteraient significativement la durée de consommation. Contrairement aux réserves de pétrole et de gaz, les réserves d’uranium se situent dans des pays politiquement stables (Canada ou Australie).
Au-delà de 2040, les nouveaux réacteurs dits de génération 4 pourrait progressivement diviser par 60 à 100 la consommation d’uranium naturel et augmenter d’autant la durée des réserves disponibles

Les énergies renouvelables et la maîtrise de la consommation d’énergie : en France, la consommation d’électricité augmente régulièrement depuis les années 70. Les prévisions du Ministère de l’Economie et des Finances pour 2020 font état de la poursuite de cette augmentation y compris avec l’hypothèse d’une implication forte de l’Etat dans la recherche d’une meilleure efficacité énergétique et de maîtrise de la demande d’énergie. EDF adopte une démarche volontariste de maîtrise de demande d’énergie.
Le budget consacré à la recherche et au développement sur la MDE a été quadruplé en quatre ans et atteint 18 Millions d’euros (pompes à chaleur haute température, gestion programmée de certains usages,...). Aujourd’hui, EDF souhaite être en mesure de renouveler son parc énergétique.

Pour ce renouvellement, EDF s’intéresse à toutes les formes de production d’électricité. Nous sommes convaincus de la complémentarité de l’ensemble des moyens de production. EDF est d’ailleurs le 2ème producteur européen dans le domaine des énergies renouvelables en Europe grâce notamment à son énergie hydraulique (15% du parc énergétique). EDF prévoit d’investir autant dans l’éolien que sur l’EPR, soit 3 milliards d’euros, d’ici 2010.
Le groupe compte développer, seul ou avec des partenaires, une capacité éolienne de l’ordre de 3300MW à l’horizon 2010 dans le monde. Ces éoliennes pourront produire 7 à 8 TWh/an pendant 20 ans. Les énergies éolienne et solaire ne sont néanmoins produites que par intermittence. Le nucléaire est un moyen de base, non émetteur de gaz à effet de serre, capable de s’adapter aux besoins des clients mais nécessitant un haut degré de technologie et un contrôle rigoureux.
La gestion d’un parc de production électrique est la combinaison de tous ces moyens de production en fonction de leurs caractéristiques et de leur disponibilité pour fournir à tout instant l’électricité la plus sûre, la plus respectueuse de l’environnement et la moins chère.

Question de : CONVERS Jean-Pierre - DIJON 21000 - le 15/12/2005
Ligne THT : les riverains s'y opposent. Pourquoi une production si concentrée ? Une production individuelle, maisons, immeubles éviterait cette concentration .

Commentaire Christophe : "Il me semble que cette question concerne aussi bien RTE qu'EDF"

Réponse de : EDF
Votre question s’adresse au producteur que nous sommes, mais également et surtout au gestionnaire du réseau de transport d’électricité national qu’est RTE.
Pour ce qui concerne EDF, en tant que producteur, concernant la production thermique, EDF concentre effectivement les centrales nucléaires ou à combustible fossile sur quelques sites de grande capacité essentiellement pour ne pas disperser sur le territoire des matières (combustible nucléaire, fuel ou charbon) et des processus qui demandent une grande maîtrise et pour ne pas alourdir fortement le coût de l’électricité en France.
Pour ce qui est des productions décentralisées, la loi française autorise les propriétaires immobiliers àinstaller des moyens de production éoliens ou solaires pour utiliser l’électricité produite et/ou pour la revendre à un distributeur d’électricité. Le législateur a en effet donné l’obligation à ces derniers (dont EDF) de racheter l’électricité provenant de moyens éoliens ou solaires à un tarif supposé en favoriser le développement. Par ailleurs, par le biais du développement des énergies renouvelables, EDF déconcentre sa production vers des sites bien plus nombreux, (la seule contrainte étant l’ensoleillement et l’exposition aux vents du site) que dans le cas de la production thermique.
Toutefois, la production décentralisée voulue par EDF dans le cadre du développement des énergies renouvelables ne signifie pas pour autant qu’il est possible de se passer de réseau de transport et de distribution d’électricité. En effet, les moyens de production, décentralisés ou non, peuvent, temporairement, n’être pas disponibles du fait d’une maintenance ou de l’absence de vent ou de soleil. Si l’on veut garantir une sécurité d’approvisionnement à tout instant et sur tout le territoire, il faut être capable d’y suppléer. Il est donc nécessaire d’interconnecter les moyens de production pour que, quand l’un d’entre eux fait défaut, d’autres puissent prendre le relais. D’autre part, les gros consommateurs d’électricité comme les villes, les industries ou les voies ferroviaires ne peuvent produire localement qu’une partie de l’énergie qui leur est nécessaire. Il serait donc nécessaire de les alimenter avec des lignes à haute tension même si l’électricité provient de moyens de production décentralisés comme les éoliennes.

Question de : DUBOS Elise - le 19/12/2005
bonjour,

Puisque la mise en place d'un nouvel EPR à Flamanville est "soumise au débat public", voudriez-vous bien répondre aux quelques questions suivantes ?

1-aucun des scénarios énergétiques ou électriques cités en référence par eDF ne permet d'atteindre les objectifs de la politique énergétique, notamment celui de division par 4 des émissions de gaz à effet de serre. eDF est-elle vraiment guidée par des considérations énergétiques ?
2- Alors que le parc nucléaire est largement en surcapacité (ainsi 20% de l'électricité produite est exportée chez nos voisins), et qu'aucune nouvelle centrale n'est nécessaire en France avant 2025 (1), quels débouchés pour l'électricité de l'EPR ?

3- Dans son dossier, eDF n'évoque que les "alternatives" nucléaires. Les seuls scénarios existants permettant de réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre, comme le scénario développé par l'association négaWatt (2), sont ceux pourtant ceux reposant sur la maîtrise des consommations et les énergies renouvelable. Pourquoi eDF ne parle pas de ces alternatives là ?

4- A investissement équivalent, un programme éolien produirait deux fois plus d'électricité et créerait près de 5 fois plus d'emplois comme le montre l ' étude "Eole ou Pluton ?" (3). Pourquoi eDF n'en parle pas ?

5- Le projet EPR va renforcer la mono-industrie nucléaire dans la Manche (département d'accueil prévu pour le nouveau réacteur alors que s'y trouve déjà l'usine Cogema de La Hague, la centrale de Flamanville et l'arsenal militaire de sous-marin). Le département et la région n'auraient-ils pas besoin d'une politique de diversification des activités économiques, des secteurs et types de métiers ?

6- Exonérations diverses, financement d'infrastructures "temporaires" : ne serait-il pas plus judicieux d'investir les sommes que la région et le département vont allouer au projet EPR, dans une politique de diversification ?

J'espère que vous prendrez soin de répondre précisément à mes questions.

(1) - "Etude économique et prospective de la filière électrique nucléaire", réalisée par JM. Charpin, B. Dessus et R. Pellat à la demande du Premier Ministre - juillet 2000

(2) - www.negawatt.org

(3) - Etude réalisée par l'INESTENE pour Greenpeace - décembre 2003

Réponse de : EDF
Votre question est composée de plusieurs points, nous vous proposons d’y répondre les uns après les autres.

1) Concernant les émissions de gaz à effet de serre, le secteur électrique est un des secteurs, mais pas le seul, qui pèse sur les objectifs que vous citez de division par 4 des émissions de CO2, et effectivement, la production d'électricité à partir de l'éolien et du solaire permettent de limiter les émissions de gaz à effets de serre dans l'atmosphère.
Cependant, nous soulignons également que les centrales nucléaires et les usines hydroélectriques en service dans le monde évitent chaque année l’émission de près de 4,7 milliards de tonnes de CO2 par an, soit 20% des émissions mondiales tous secteurs confondus. En France, grâce à la spécificité de son parc de production, EDF émet 10 fois moins que la moyenne européenne de CO2 par KWh produit.
La production de 1 kWh d’électricité provoque une émission dans l’atmosphère de :
• 754 à 1 124 g de CO2, s’il est produit par une unité au charbon,
• 545 à 900 g de CO2, s’il est produit par une unité au fioul,
• 388 g à 688 g de CO2, s’il est produit par une unité à gaz,
• 60 à 150 g de CO2 s’il est produit par du solaire photovoltaïque,
• 11 à 22 g de CO2, s’il est produit par une unité nucléaire, hydraulique ou de l’éolien.
Ces chiffres prennent en compte la totalité du cycle de production, de l’extraction des ressources au stockage définitif des déchets éventuels en passant par la construction et l’exploitation des installations.
Le kWh nucléaire, comme celui produit à partir de l'éolien et de l'hydroélectricité participe au respect du protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre principales sources du dérèglement climatique constaté actuellement selon les experts internationaux.
Aujourd'hui, l'ensemble des protagonistes qui travaillent sur la question de la réduction des émissions à effet de serre s'accordent sur le fait que la production d'électricité nucléaire est effectivement un des moyens de limiter les émissions de CO2 dans l'atmosphère .
Dans son rapport de mission, rendu en mars 2004 à la Mission Interministérielle sur l' Effet de Serre, Pierre Radanne, ancien président de l'ADEME, mentionne que "pour l'avenir, deux voies permettent une production d'électricité sans émission de dioxyde de carbone : le nucléaire et les énergies renouvelables. Il faut donc envisager des scénarios qui comprennent des degrés variables de leur contribution".
Dans le rapport de Greenpeace intitulé "impact, les changements climatiques : quel impact en France", datant de novembre 2005, Patrick Criqui mentionne également que
"En plus des changements de comportement indispensables, quatre « portefeuilles technologiques » sont destinés à jouer un rôle-clé dans la limitation des émissions carbone :
la maîtrise de la demande d’énergie, les énergies renouvelables, l’énergie nucléaire et les techniques de capture et stockage du CO2."
"Parmi les premiers enseignements des études de ce type aujourd’hui disponibles pour la France, il apparaît que plus l’objectif est ambitieux et plus il devient difficile de se passer de l’une – a fortiori de deux – de ces quatre options. La question reste néanmoins ouverte de la contribution respective de ces quatre grands portefeuilles technologiques, ainsi que des changements de comportement qui resteront indispensables, à la construction d’une société sans carbone."

2) Nous entrons, actuellement dans une période d'investissements dans le domaine de l'énergie, et cela dans l'ensemble des pays européens. En effet, de nombreux moyens de production arrivent en fin de vie et vont devoir être remplacés à l’horizon 2020-2030.
Dans son contrat de service public signé avec l'Etat, EDF s'est engagée à installer plus de 5000 MW sur le territoire français d'ici 2010 afin de répondre notamment aux besoins de pointe.
D'autre part, avec le projet EPR Flamanville 3, EDF veut être prête lorsque la question du renouvellement du parc de production français se posera, à l'horizon 2020, quand les premières unités de production nucléaire en service actuellement auront atteint 40 ans, durée pour laquelle elles ont été conçues. Si chacune des centrales s’arrêtait de fonctionner à sa date anniversaire de 40 ans, le pays enregistrerait, en l’espace de 10 ans, une baisse des trois quarts de la capacité de production nucléaire actuelle.

Le réacteur EPR ne répond donc pas à un besoin d'exportations mais bien à la question du renouvellement des moyens de production en France.
Pour information, le solde des échanges d'électricité en 2004 représentait 11% de la production électrique en France. Ces échanges reposent pour une grande part sur des contrats que les électriciens européens ont signés avec EDF dans les années 80, et qui prévoient des droits et des obligations mutuelles dont le but est d'éviter toute rupture d'approvisionnement sur les territoires nationaux. Ils nous offrent donc également la possibilité de faire appel à des importations lorsque le système électrique français est en situation tendue.
Entre 2003 et 2004, les importations d'électricité en France ont augmenté de 20%. Nous avons importé 30 TWh et exporté 90 TWh ; ceci marque bien la fin des surcapacités.

3 et 4) EDF a choisi d’inscrire clairement les énergies renouvelables dans son mix énergétique et d’en augmenter la part dans les années à venir. Le groupe EDF a prévu d’investir autant dans l'éolien que dans l'EPR d’ici 2010 : le Groupe compte développer, seul ou avec des partenaires, de l'ordre de 3300 MW de capacité éolienne supplémentaire à l'horizon 2010 dans le monde, soit environ 3 milliards d'euros.
Ces éoliennes pourront produire 7 à 8 TWh/an pendant 20 ans. Il s'agira d'investissements en France et dans d'autres pays d'Europe, ainsi qu'aux USA. Pour mémoire, l’EPR, pour un même investissement, permettrait de produire 12, 7 TWh par an pendant 60 ans. La construction des éoliennes crée des emplois qui sont aujourd’hui plutôt localisés à l’étranger. L’emploi par contre est faible sur la durée de l’exploitation. La filière nucléaire dans son ensemble représente plus de 100 000 emplois en France et des compétences rares exportables dans le monde. Le chantier de l’EPR à Flamanville emploiera 2000 salariés et les 300 emplois permanents liés à l'exploitation constitueront pour le Cotentin un enjeu économique important. EDF s'engage à garantir une implication des acteurs locaux dans la réalisation des travaux, en travaillant en liaison étroite avec les Chambres de Commerce et d'Industrie et l'ANPE. Les besoins nouveaux qui vont naître de l'apport de population, la consommation locale des salaires distribués et les impôts versés aux collectivités soutiendront durablement l'activité et généreront des emplois induits.

Comme le développement des énergies renouvelables, la maîtrise de la demande d’énergie fait partie intégrante de la politique énergétique française.
Dans les scénarios de prévisions de croissance de la demande à horizon 2020, publiés par RTE, les efforts en matière de maîtrise de la demande sont intégrés, de façon différenciée mais toujours significative. Le Groupe EDF est engagé dans une démarche volontariste de maîtrise de la demande d'énergie, en cohérence avec les orientations de la politique énergétique du pays. Le Groupe EDF propose à ses clients des conseils, des informations et des services (politique tarifaire, isolation des logements etc...) en matière de Maîtrise de la Demande d'Energie (MDE).
Pour l'avenir, cet engagement va être non seulement maintenu mais renforcé.
L’ensemble de ces mesures a bien sûr un impact sur la croissance de la demande d’électricité en France. En conclusion, EDF s’intéresse à toutes les formes de production d’électricité.
Nous sommes convaincus de la complémentarité de l’ensemble des moyens de production.
L’éolien est une énergie propre et abondante mais elle est intermittente : les périodes d’anticyclone représentent des moments sans vent. Le solaire fournit de l’électricité pendant la journée. Le nucléaire est un moyen de base, non émetteur de gaz à effet de serre, capable de s’adapter aux besoins des clients.
La gestion d’un parc de production électrique est la combinaison de tous ces moyens de production en fonction de leurs caractéristiques et de leur disponibilité pour fournir à tout instant l’électricité la plus sûre, la plus respectueuse de l’environnement et la moins chère.

Concernant les points 5 et 6 de votre question, elle s’adresse plutôt aux pouvoirs publics et aux collectivités territoriales de la Manche qu’à EDF. Nous pouvons néanmoins préciser que le choix du site de Flamanville a répondu à une étude globale d’un certain nombre de critère :
Suite à la décision d'engager le processus de construction d'une centrale électronucléaire tête de série EPR, EDF a examiné ses 19 sites de production électronucléaire actuels, en recherchant les meilleures conditions d’accueil, et le site de Flamanville est apparu comme le plus pertinent pour la tête de série EPR.
- Il dispose en effet de la capacité foncière nécessaire et de pré-aménagements pour de nouvelles unités de production en plus des 2 unités qui s'y trouvent actuellement.
- La situation du site en bord de mer lui confère en outre une capacité importante de refroidissement et évite la construction d’une tour de refroidissement, ce qui réduit sensiblement les délais et les coûts.
- Par ailleurs, les industries qui travaillent pour le nucléaire sont très bien implantées dans la région de Flamanville où l’activité de COGEMA (usines de La Hague) et de la DCN (Direction des Constructions Navales) reste très soutenue.
- Enfin, le projet de Flamanville 3 a fait l’objet d’un consensus fort et d’une large mobilisation des élus et des acteurs économiques locaux.
Pour toutes ces raisons, EDF a choisi le site de Flamanville pour construire sa tête de série EPR en France.

Question de : RABILLOUD Xavier - GRENOBLE 38000 - le 19/12/2005
Comment concilier l’inconciliable : la précarisation des personnels de maintenance et plus généralement l’incompatibilité des intérêts d’actionnaires privés, l’ouverture du capital d’EDF, avec les impératifs d’investissements dans la sécurité et dans le démantèlement des centrales ? Les prévisions d’EDF étant ridicules.

Réponse de : EDF
Votre question porte sur le changement de composition de l'actionnariat d'EDF et son éventuel impact sur les investissements liés à la sûreté des centrales et à leur déconstruction.

Concernant la sûreté des centrales nucléaires, elle a toujours été et restera la priorité d'EDF. Le changement de composition de l’actionnariat d’EDF n’aura aucun impact sur cette priorité.
Grâce à la rigueur et la compétence de plus de 40 000 salariés et partenaires, EDF exploite depuis plus de 2O ans, le premier parc nucléaire au monde.

Si l'énergie nucléaire apparaît aujourd'hui en France l'une des réponses à l'augmentation du prix du pétrole et à la lutte contre le réchauffement de la planète, c'est d'abord parce que EDF a démontré le plus haut niveau de sûreté. En matière de sûreté, EDF n'est pas juge et partie.
L'autorité de sûreté nucléaire qui est le gendarme indépendant du nucléaire fait par exemple plus de 400 visites d'inspection inopinées des centrales d'EDF et rend public chaque année un rapport consultable par tous. La sûreté et la transparence seront et resteront une exigence permanente d'EDF.

Par ailleurs, EDF assume l’entière responsabilité, financière et technique, de la déconstruction de ses centrales.
Sur le plan financier, depuis le début de l’exploitation de ses centrales, EDF constitue des provisions dans ses comptes pour couvrir les travaux de déconstruction, l’ingénierie, la surveillance et la maintenance des installations, la sécurité du site, ainsi que le conditionnement, le transport, le stockage(par l’ANDRA) des déchets de déconstruction.
Les provisions pour déconstruction des centrales d’EDF en France s’élevaient, au 31 décembre 2004, dans les comptes consolidés du groupe à 9,6 milliards d’euros pour l’ensemble du parc nucléaire français. Dans son rapport paru en janvier 2005 sur « Le démantèlement des installations nucléaires et la gestion des déchets radioactifs », la Cour des comptes porte l’appréciation globale suivante « les provisions sont aujourd’hui le fruit de calculs très scrupuleux et détaillés : si des sous-évaluations critiquables ont été faites au cours de la décennie précédente, ce n’est plus le cas aujourd’hui et les incertitudes, au demeurant clairement affichées, portent sur les provisions de fin de cycle ».
Par ailleurs, dans ce même rapport, la Cour des Comptes estimait que notre évaluation du coût de démantèlement des Réacteurs à Eau Pressurisée actuellement en fonctionnement reposait sur des bases solides, notamment sur une étude détaillée concernant le site de Dampierre. Ceci est conforté par les résultats d’une comparaison internationale réalisée par l’OCDE fin 2003, qui « montre que les estimations d’EDF sont cohérentes avec les estimations des autres pays ».
De plus, pour répondre à une recommandation de la Cour des Comptes, EDF constitue des fonds dédiés et sécurisés pour faire face au coût de la déconstruction. Ces fonds dédiés sont de 2,8 milliards d’euros en 2005 et seront augmentés de plus de 2 milliards par an jusqu’en 2010 équivalent à 13,4 milliards (euros 2004).

EDF a intégré les différents coûts dont les coûts de déconstruction dans son estimation de la tête de série EPR.

Le coût complet de la tête de série EPR est estimé à 43 euros/MWh ce qui le rend compétitif par rapport à d’autres moyens de production.



Question de : LE BRUN Christian - GRENOBLE 38000 - le 19/12/2005
La présentation d’EDF se base sur un renouvellement des capacités de production nucléaire alors que les statistiques de la DGEMP montrent un accroissement de 1,7 % par an. Cet accroissement est compensé par un meilleur facteur de charge mais aussi par un accroissement de l’utilisation de combustibles fossiles (gaz à effet de serre).Comment EDF va-t-elle gérer cet accroissement de demande ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur la stratégie d’EDF face à l’accroissement de la demande d’électricité.

Tout d’abord, il est important de rappeler que le projet de construction d’un réacteur tête de série EPR à Flamanville répond à la nécessité avant tout de préparer le renouvellement du parc de production électronucléaire actuel.
C’est aux alentours de 2020 que les premières centrales de la génération actuelle atteindront 40 ans ( durée de vie minimale pour laquelle elles ont été conçues) et pourraient progressivement être mises à l’arrêt.
Ces centrales produisent 78% de notre électricité.
EDF souhaite être en mesure de les remplacer par de la production nucléaire à partir de nouvelles centrales.
Le projet Flamanville 3 permettrait d’acquérir une solide expérience de construction et d’exploitation de ces réacteurs de nouvelle génération et d’être prêt le moment venu pour le renouvellement des centrales.
La construction ou non d’une série, ainsi que le nombre d’unités seront des décisions à prendre vers 2015, pour pouvoir disposer des moyens de production opérationnels, à partir de 2020, en fonction des besoins en électricité et de la durée de vie effective des centrales actuelles.
Afin de gérer l’accroissement de la demande d’électricité, EDF s’intéresse aussi à toutes les formes de production d’électricité. Dans le contrat de service public signé avec l’Etat à l’automne 2005, EDF s’engage à construire d’ici 2010 des moyens de production, en particulier pour répondre aux besoins en pointe de consommation.
Par ailleurs, nous sommes convaincus de la complémentarité de l’ensemble des moyens de production. EDF est d’ailleurs le 2ème producteur européen dans le domaine des ENR en Europe grâce notamment à son énergie hydraulique (15% du parc énergétique).
EDF prévoit d’investir autant dans l’éolien que sur l’EPR, soit 3 milliards d’euros, d’ici 2010. Le groupe compte développer, seul ou avec des partenaires, une capacité éolienne de l’ordre de 3300MW à l’horizon 2010 dans le monde. Ces éoliennes pourront produire 7 à 8 TWh/an pendant 20 ans. Les énergies éolienne et solaire ne sont néanmoins produites que par intermittence.
Le nucléaire est un moyen de base, non émetteur de gaz à effet de serre, capable de s’adapter aux besoins des clients mais nécessitant un haut degré de technologie et un contrôle rigoureux.

La gestion d’un parc de production électrique est la combinaison de tous ces moyens de production en fonction de leurs caractéristiques et de leur disponibilité pour fournir à tout instant l’électricité la plus sûre, la plus respectueuse de l’environnement et la moins chère.

Question de : BLANC-TAILLEUR Annie - GRENOBLE 38100 - le 19/12/2005
Pouvez-vous donner des éléments sur l’évolution de la recherche ( y compris sur le nucléaire du futur) concernant l’énergie ?

Réponse de : EDF
Votre question qui porte sur l'état de la recherche dans le domaine de l'énergie est vaste.

Nous pouvons vous donner quelques éléments non exhaustifs qui concernent l'électricité. Ce champs peut lui-même être divisé en plusieurs thèmes : demande, production, transport et distribution.

Pour la demande d'électricité, les recherches vont de l'analyse des comportements des consommateurs à la mise au point de bâtiments ou d'équipements plus performants. Elles sont menées aussi bien par des institutions publiques que par les fabricants d'équipements électriques.

Pour la production d’électricité, les champs de recherche concernent principalement :
- l'amélioration des performances des moyens de production d’électricité actuels (rentabilité, fiabilité, réduction des coûts),
- la capture et la séquestration de CO2 émis par les centrales brûlants des combustibles fossiles -le développement de production à partir d'énergies renouvelables,
- la préparation d'une nouvelle génération de centrales nucléaires : l’EPR est un réacteur « évolutionnaire » par rapport aux réacteurs du parc nucléaire actuel. C’est à dire que le réacteur EPR s’inscrit dans la continuité des réacteurs à eau pressurisée (REP) actuels, tout en présentant un certain nombre d’améliorations en terme de sûreté et d’environnement. Pour autant, « l’après EPR » se prépare déjà. En effet, à l’initiative du Département de l’Énergie (DOE) des USA, dix pays (Afrique du Sud, Argentine, Brésil, Canada, Corée du Sud, États-Unis, France, Japon, Royaume-Uni et Suisse) se sont associés dans le cadre d’un forum international pour étudier les technologies nucléaires du futur. Ce forum dit Forum Génération 4, a retenu six projets de réacteurs. Quatre projets sont à neutrons rapides avec pour objectifs le recyclage des produits issus de la fission présents dans les combustibles usagés et l'amélioration des performances. Selon les experts nationaux, c’est au plus tôt à l’horizon 2040/45 que ces réacteurs pourront équiper des centrales électronucléaires, avec la maturité industrielle suffisante pour leur déploiement en série en toute sûreté.
- les piles à combustibles.
Pour une information plus complète, nous vous invitons à consulter le site internet du CEA.

Concernant le transport, nous vous invitons à vous rapprocher du gestionnaire de réseaux (RTE).

Dans le groupe EDF, les activités de recherche sont regroupées au sein de la Direction Recherche et Développement, qui emploie 2300 personnes, qui travaillent sur l'ensemble des problématiques détaillées ci-dessus.

Question de : MONZEIN Benoît - GRENOBLE 38100 - le 19/12/2005
Y-a-t-il vraiment un avantage socio- économique à choisir une option qui créé moins d’emplois, plus centralisée et moins diversifiée (en Allemagne : 61 000 emplois pour l’éolien) ?

Réponse de : EDF
EDF considère le développement des Energies Renouvelables (dont l’énergie éolienne et solaire) essentiel pour l’équilibre de son portefeuille de production : il n’y a donc pas lieu d’opposer énergies renouvelables et nucléaire.
EDF est d’ailleurs un acteur majeur en Europe dans le domaine des énergies renouvelables grâce à son parc hydraulique.
Par ailleurs, parmi les Energies Renouvelables autres que l’hydraulique, la plus mature est l'éolien; et le groupe EDF a prévu d’investir autant dans l'éolien que dans l'EPR d’ici 2010 soit 3 milliards d’euros.
Le Groupe compte en effet développer, seul ou avec des partenaires, de l'ordre de 3300 MW de capacité éolienne supplémentaire à l'horizon 2010 dans le monde. Ces éoliennes pourront produire 7 à 8 TWh/an pendant 20 ans Il s'agira d'investissements en France et dans d'autres pays d'Europe, ainsi qu'aux USA.

Dans le domaine de l'emploi, la construction des éoliennes crée des emplois qui sont aujourd’hui plutôt localisés à l’étranger. L’emploi par contre est faible sur la durée de l’exploitation. La filière nucléaire dans son ensemble représente plus de 100 000 emplois en France et des compétences rares valorisables dans le monde.
Le chantier de l’EPR à Flamanville emploierait 2000 salariés et les 300 emplois permanents liés à l'exploitation constitueraient pour le Cotentin un enjeu économique important. EDF s'engage à garantir une implication des acteurs locaux dans la réalisation des travaux, en travaillant en liaison étroite avec les CCI et l'ANPE.
Les besoins nouveaux qui vont naître de l'apport de population, la consommation locale des salaires distribués et les impôts versés aux collectivités soutiendront durablement l'activité et généreront des emplois induits.




Question de : MONZEIN Benoît - GRENOBLE 38100 - le 19/12/2005
A l’heure actuelle, la gestion des déchets ultimes est un réel problème sans solution efficace et durable à grosse échelle. La gestion de ces déchets est très coûteuse et n’est pas définitive. Pensez-vous que ne maîtrisant pas une technologie non rentable à long terme, il est sérieux de relancer son développement .

Réponse de : EDF
Votre question porte d’une part sur le devenir des déchets radioactifs issus de la production électronucléaire et d’autre part sur l’intérêt de relancer le développement du nucléaire.

En tant qu'industriel, EDF est responsable légalement et financièrement des déchets qu'il produit. Tous les déchets ont aujourd'hui une solution de gestion sûre, validée et contrôlée par l'Autorité de Sûreté Nucléaire.
Cette gestion des déchets nucléaires mise en place pour les réacteurs actuels sera reconduite pour l'EPR :
- les déchets de faible et moyenne activité (90 % des déchets nucléaires) sont conditionnés et stockés sur des sites de l'ANDRA (Agence Nationale pour la gestion des Déchets RAdioactifs).
- le combustible usé qui contient des déchets de haute activité à vie longue (10 % des déchets nucléaires) est retraité. Cette solution permet de séparer les matières valorisables contenues dans les combustibles usés (plutonium et uranium) et de les recycler comme combustible dans les réacteurs actuels. Les matières non valorisables sont quant à elles conditionnées en toute sûreté par vitrification.

La production d'électricité d'origine nucléaire nécessite chaque année la combustion de 1150 tonnes de combustible (1050 tonnes d'UO2 et 100 tonnes de MOX). La COGEMA traite et recycle chaque année 850 tonnes de combustible usé d'EDF (soit 80 % du combustible UO2 usé).

La totalité des déchets produits non évacuables dans les stockages actuels de l'ANDRA est prise en compte dans l'inventaire de l'ANDRA dans le cadre de la loi de 1991 concernant les déchets de haute activité à vie longue.

Dans le cadre de la préparation de la loi fixant les orientations retenues pour la gestion de ces déchets, qui sera soumise au Parlement en 2006, un débat public est en cours jusqu'en janvier 2006 (pour plus d'informations, le site www.debatpublic-dechets-radioactifs.org est à votre disposition).

Afin d’assurer financièrement le coût de la gestion des déchets actuelle et à venir, EDF provisionne dès la mise en service des moyens de production le financement des opérations liées au traitement et au stockage des déchets, ainsi que celles pour la déconstruction. Le montant des provisions pour fin du cycle nucléaire s’élevait au 31 décembre 2004 à 13, 4 milliards d’euros dans les comptes consolidés du groupe. Ces provisions comprennent le retraitement des combustibles usés ainsi que le stockage des déchets correspondants. Les provisions pour le démantèlement et le stockage des déchets seront intégralement constituées en fonds dédiés d’ici à 2010 comme l’a recommandé la Cour des Comptes, bien avant que la plus ancienne des centrales nucléaires en fonctionnement n’atteigne ses 40 ans, en 2017.

Concernant la seconde partie de votre question, il est important de souligner que le but premier du projet Flamanville 3 est de préparer le renouvellement du parc nucléaire actuel à l’horizon 2020 si une telle décision était prise par les Pouvoirs Publics en 2015. Néanmoins, au vu du contexte énergétique actuel, les réserves fossiles s’amenuisent ce qui entraîne la hausse des prix des combustibles tels le pétrole et le gaz, une grande partie du parc nucléaire européen devra être remplacé à l’horizon 2030, le réchauffement climatique dû aux émissions de gaz à effet de serre, dont le CO2, la production d’électricité à partir du nucléaire apparaît être le seul moyen qui permet de répondre aux problématiques exposées ci-dessus. Elle permet en effet de limiter l’épuisement des réserves fossiles, de préparer le renouvellement du parc nucléaire et de limiter les émissions de CO2.
En effet, grâce au parc hydraulique et nucléaire, le kWh d’électricité produit par le parc d’EDF en France s’accompagne d’une émission moyenne de 50 g de CO2, à comparer aux 400 g de CO2 émis par un kWh d’électricité européen.

Question de : BORDET Jacques - COUBLEVIE 38500 - le 19/12/2005
Pourquoi le scénario de sortie du nucléaire (type allemand) n’est-il pas possible en France et pourquoi EDF déciderait-il seul du lancement d’un nouveau programme nucléaire de 50 ans (EPR) ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur une possibilité pour la France d’arrêter la production nucléaire. Cette question s’adresse davantage aux pouvoirs publics qu’à l’industriel qu’est EDF, qui selon la loi, inscrit sa stratégie dans le cadre de la politique énergétique du pays définie par le Parlement.
EDF ne peut, ni ne souhaite, décider seul du programme nucléaire français.
La politique énergétique française est définie par les pouvoirs publics. C’est la « Loi de programme fixant les orientations de la politique énergétique » promulguée le 13 juillet dernier (LOE) qui détermine les choix énergétiques de la France. L’adoption de ce texte par le parlement est intervenue après la tenue du débat national sur les énergies en 2003, et le déroulement de deux débats parlementaires au printemps 2004. La loi donne quatre objectifs à la politique énergétique:
-indépendance énergétique et sécurité d'approvisionnement
-prix compétitif de l'énergie
-préservation de la santé et de l'environnement, notamment vis à vis de l'aggravation de l’effet de serre
-cohésion sociale et territoriale par l'accès de tous à l'énergie

Elle expose 4 axes pour atteindre ces objectifs:
- Maîtrise de la demande d’énergie -Diversification des sources d'approvisionnement, notamment par le maintien de l'option nucléaire ouverte à l'horizon 2020, et par le développement des énergies renouvelables (ENR)
- Développement de la recherche (efficacité énergétique, EnR, nucléaire, ITER, hydrogène, stockage de l'énergie,...)
- Transport et stockage de l'énergie adaptés aux besoins

Le maintien de l’option nucléaire ouverte à l’horizon 2020 signifie avoir la capacité si nécessaire le moment venu de remplacer les réacteurs nucléaires actuels.
Cela ne préjuge pas des choix énergétiques à prendre vers 2015 pour disposer de moyens de production opérationnels en 2020.
La stratégie d’investissement d’EDF s’inscrit dans le cadre de la LOE et est cohérente avec les objectifs définis dans ce texte. EDF propose de préparer l’avenir et l’éventuel renouvellement du parc de centrales nucléaires français, en construisant, dès à présent, une “tête de série” EPR sur le site de Flamanville.
Cette proposition tient compte des durées de construction propres à cette filière de production.
En partant d’un modèle industriel éprouvé, il faut environ 8 ans entre la décision d’engager le projet de construction d’une unité de production nucléaire et le moment où elle commence à produire de l’électricité. La durée de construction est d’environ 5 ans auxquels s’ajoutent environ trois années de concertation préalable, d’études complémentaires (adaptation de site) et de procédures administratives avant de pouvoir commencer le chantier de construction. La garantie de savoir-faire serait apportée par la construction, maintenant, du réacteur de Flamanville 3.

Avec le projet Flamanville 3, EDF dispose d’un précurseur des futures unités qui pourraient renouveler les centrales nucléaires actuelles.


Question de : BRUGERE Robert - MONTBOUCHER 26740 - le 19/12/2005
Il a été dit que les 3 réacteurs Tricastin tournent pour l’exploitation, ceci est faux. A Tricastin il y a 4 réacteurs dont 3 qui aliment l’usine Eurodif qui consomme 2500 MW à pleine charge, et un pour le réseau RTE.

Réponse de : EDF
Vous vous interrogez sur la production d’électricité de la centrale nucléaire de Tricastin vis à vis des besoins énergétiques de l’usine d’enrichissement Eurodif.

Sachez, tout d’abord, que les 58 réacteurs français répartis sur 19 sites ont produit 426,8 TWh en 2004, soit 78,1 % de la production d'électricité en France.

L'activité d'enrichissement d'uranium (située à l'usine Eurodif de Pierrelatte) a consommé 15 TWh soit autour de 2,7 % de la production française. Les moyens de production d'électricité (centrales nucléaires, à charbon ou à gaz, barrages hydroélectriques) sont tous connectés au réseau de transport d’électricité national. Tous ces moyens concourent donc à l'alimentation d'Eurodif même si, pour des raisons évidentes d'efficacité, EDF lui dédie plus particulièrement une partie de la production du site nucléaire de Tricastin via le réseau interconnecté du Réseau de Transport d’Electricité.

L'usine d'Eurodif doit arrêter sa production actuelle autour de 2012, elle sera remplacée par un établissement utilisant une technologie plus économe en énergie. Ainsi, la consommation d'électricité pour l'enrichissement de l'Uranium diminuera fortement et se limitera à quelques centaines de MW.

Question de : RABILLOUD Xavier - GRENOBLE 38000 - le 19/12/2005
Monsieur Jeandron vient de quantifier à 1 milliards d’euros l’investissement nécessaire pour rénover le parc d’habitations, en terme d’isolation et de gains d’économie d’énergie. Comment justifier alors d’investir plusieurs milliards dans l’EPR ?

Réponse de : EDF
Vous posez la question de la justification de l'investissement dans le réacteur « tête de série EPR », par rapport aux besoins dans le domaine des économies d'énergie.

Tout d’abord, nous tenons à préciser que nous n’opposons pas ces deux problématiques qui sont complémentaires dans la gestion d’un parc de production diversifié.

L'investissement dans la tête de série EPR répond aux besoins de préparation du renouvellement du parc de production français à l'horizon 2020.
En effet, une des caractéristiques majeures du parc électronucléaire actuel d’EDF est qu’il a, pour l’essentiel, été mis en service en seulement 10 ans, après le premier choc pétrolier de 1973. Ainsi, de 1980 à 1990, 46 des 58 unités de production nucléaire actuelles ont été raccordées au réseau d’électricité. Ces centrales ont été conçues pour une durée minimale de fonctionnement de 40 années. Si chacune de ces centrales s’arrêtait de fonctionner à sa date anniversaire de 40 ans, le pays enregistrerait, en l’espace de 10 ans, une baisse des trois quarts de la capacité de production nucléaire actuelle. Il devrait faire face à une insuffisance de l’offre d’électricité. Le besoin de remplacement des centrales nucléaires existantes pourrait apparaître aux alentours de 2020, quand les premières unités de production nucléaire en service actuellement auront atteint 40 ans, durée pour laquelle elles ont été conçues.
EDF mène dès aujourd’hui des actions d’ingénierie et de maintenance pour assurer une durée de vie optimale de ses installations et poursuivre l’exploitation en toute sûreté, au-delà de 40 ans, des centrales qui seront reconnues aptes.
Néanmoins, on ne peut pas exclure que certaines d’entre elles ne puissent pas dépasser significativement cette échéance. Pour se prémunir de ce risque, EDF cherche à être prêt à remplacer par de nouvelles centrales nucléaires tout ou partie de la puissance qui ferait défaut à l’horizon 2020-2030. Cette garantie de savoir-faire serait apportée par la construction, maintenant, du réacteur de Flamanville 3.
La construction ou non d’une série, ainsi que le nombre d’unités seront des décisions à prendre vers 2015, pour pouvoir disposer des moyens de production opérationnels, à partir de 2020, en fonction des besoins en électricité et de la durée de vie effective des centrales actuelles. EDF actualisera sa stratégie industrielle dans le cadre défini par les pouvoirs publics au moment des choix.

Le projet Flamanville 3 est estimé à environ 3 milliards d’euros. Lissés sur 6 ans, l’investissement nécessaire à la tête de série EPR représente 500 Millions d’euros par an, soit 6% seulement de la capacité d’autofinancement d’EDF. Il faut rapprocher ce chiffre de ce que dépense EDF pour la maintenance de son parc de production nucléaire : 2 milliards d’euros par an. Ce sont des dépenses que tout exploitant qui dispose d’un parc de production se doit de réaliser afin d’entretenir son outil industriel. Cet investissement qui répond donc à un objectif précis, n'est pas incompatible avec d'autres investissements d'EDF, notamment dans le domaine des énergies renouvelables ainsi que celui des économies d'énergies. EDF a prévu d'investir également environ 3 milliards dans l’énergie éolienne d'ici 2010.

Le budget consacré par EDF à la recherche et au développement sur la maîtrise de la demande d'énergies a été quadruplé en quatre ans et atteint 18 Millions d’euros (pompes à chaleur haute température, gestion programmée de certains usages,...). Pour autant, les mesures visant à maîtriser notre consommation d’énergie, prises par EDF mais aussi par les autres acteurs intervenant dans ce domaine, ne suffiront pas à compenser la baisse de la production liée à l’arrêt du parc nucléaire actuel, à l’horizon 2020.

Question de : RENAULT Damien - ANGERS 49000 - le 19/12/2005
ASPECTS ECONOMIQUES - Le chauffage électrique est le système de chauffage le plus polluant en termes de déchets nucléaires mais aussi en termes d’effet de serre (centrale thermique en pointe). Pourquoi EDF par sa promotion du chauffage électrique (Vivrélec) se permet-il de rendre les usagers dépendants de ce système qui n’a pas d’avenir au-delà de 40 ans à 60 ans (fin du pétrole et de l’uranium) ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur l’impact en matière d’émission de gaz à effet de serre du chauffage électrique comparé à d’autres modes de chauffage.

Il est tout d'abord important de signaler que l'énergie nucléaire contribue à l'effort pour la lutte contre l'effet de serre. Dans le monde, 40% du CO2 rejeté dans l'atmosphère vient de la production d'électricité.
En France, seulement 8% des émissions de gaz à effet de serre proviennent de la production d'électricité.

Pour répondre directement à votre question, le chauffage électrique est le plus propre. Selon l'ADEME, il produit 180 g de CO2 par KWh contre 220 g de CO2 /KWh par du gaz et 400 g de CO2/ KWh par le fuel.

Le chauffage électrique est aussi plus économe en énergie disponible. Les logements qui en bénéficient consomment en moyenne 80 KWh par an pour chauffer.
A l'inverse, les logements qui n'en bénéficient pas consomment en moyenne 200KWh par an pour chauffer.
Le progrès technique réalisé sur le chauffage électrique est le fruit d’une longue démarche volontariste de la maîtrise de la demande d’énergie du Groupe EDF en cohérence avec les orientations de la politique énergétique du pays.

Le Groupe EDF propose à ses clients des conseils, des informations et des services (politique tarifaire, isolation des logements etc...).
EDF souhaite poursuivre cet effort. Le budget consacré à la recherche et au développement sur la MDE a été quadruplé en quatre ans et atteint 18 Millions d’euros (pompes à chaleur haute température, gestion programmée de certains usages,...). L’offre Vivrelec incite à mettre en place des installations de qualité, permettant de consommer moins.

Les réserves d’uranium connues atteignent environ 4 millions de tonnes selon l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA). Elles dureraient environ 60 ans au taux actuel de consommation, sans traitement-recyclage du combustible. Mais l’AIEA estime à 16 millions de tonnes les réserves non encore découvertes, ce qui augmenteraient significativement la durée de consommation (plus de 2 siècles). Au-delà de 2040, les nouveaux réacteurs dits de génération 4 pourraient progressivement diviser par 60 à 100 la consommation d’uranium naturel et augmenter d’autant la durée des réserves disponibles.
Les réserves de pétrole et de gaz sont quant à elle en épuisement. Elles dureraient entre 50 ans et un siècle.

Question de : PERRET DANIEL - LA ROCHE SUR YON 85000 - le 19/12/2005
ALTERNATIVES - EDF n’a pas le monopole de production d’électricité. A-t-on une idée des différents projets des nouveaux producteurs pour le Grand-Ouest en quantité et en source de production ? A cours terme, ce seront sans doute des turbines à gaz pour les gros projets. Cela ne risque t-il pas de concurrencer l’EPR avant qu’il ne soit construit ?

Réponse de : EDF
Effectivement, en France, le marché de l'électricité est ouvert à la concurrence et d'autres producteurs ont sans doute des projets d'investissements. EDF n'est pas légitime pour s'exprimer sur les projets industriels d'autres producteurs.

En revanche, nous précisons que l'implantation dès aujourd'hui d'une centrale électronucléaire de type EPR permettra à EDF d'être prêt lorsqu'il devra renouveler de son parc de production actuel. Le besoin de remplacement des centrales nucléaires existantes pourrait apparaître aux alentours de 2020, quand les premières unités de production nucléaire en service actuellement auront atteint 40 ans, durée pour laquelle elles ont été conçues. Si chacune de ces centrales s’arrêtait de fonctionner à sa date anniversaire de 40 ans, le pays enregistrerait, en l’espace de 10 ans, une baisse des trois quarts de la capacité de production nucléaire actuelle. Il devrait faire face à une insuffisance de l’offre d’électricité. EDF mène dès aujourd’hui des actions d’ingénierie et de maintenance pour assurer une durée de vie optimale de ses installations et poursuivre l’exploitation en toute sûreté, au-delà de 40 ans, des centrales qui seront reconnues aptes. Néanmoins, on ne peut pas exclure que certaines d’entre elles ne puissent pas dépasser significativement cette échéance. Pour se prémunir de ce risque, EDF cherche à être prêt à remplacer par de nouvelles centrales nucléaires tout ou partie de la puissance qui ferait défaut à l’horizon 2020-2030. Cette garantie de savoir-faire serait apportée par la construction, maintenant, du réacteur de Flamanville 3. La construction ou non d’une série, ainsi que le nombre d’unités seront des décisions à prendre vers 2015, pour pouvoir disposer des moyens de production opérationnels, à partir de 2020, en fonction des besoins en électricité et de la durée de vie effective des centrales actuelles. EDF actualisera sa stratégie industrielle dans le cadre défini par les pouvoirs publics au moment des choix.

Par ailleurs, dans l’immédiat, d’ici 2010, EDF s’est engagée, dans le cadre de son contrat de service public signé avec l’Etat à investir dans des moyens de production diversifiés et notamment pour répondre aux besoins de pointe de consommation. Ces projets devraient se concrétiser rapidement. En matière d’énergies renouvelable EDF envisage d’investir près de 3 milliards d’euros d’ici 2010, seul ou avec des partenaires, soit de l'ordre de 3300 MW de capacité éolienne supplémentaire à l'horizon 2010 dans le monde. Ces éoliennes pourront produire 7 à 8 TWh/an pendant 20 ans Il s'agira d'investissements en France et dans d'autres pays d'Europe, ainsi qu'aux USA.

Notons par ailleurs que d’un point de vue économique, le kWh nucléaire apparaît aujourd’hui durablement compétitif, par rapport aux énergies telles que le gaz ou le pétrole, d’une part du fait de l’évolution croissante du prix des matières premières sur le marché et d’autre part parce que le combustible nucléaire ne représente que 5% du coût du kWh nucléaire (contre 40 à 70% pour les combustibles fossiles).

Question de : RENAULT Damien - ANGERS 49000 - le 19/12/2005
POLITIQUE INDUSTRIELLE - Quid de l’objectif de 21% d’électricité renouvelable en 2010. Rappel : 18,5% en 1995, 16,5% en 2001 en France (de l’ordre de 80% en Autriche aujourd’hui) ?

Réponse de : EDF
Vous vous interrogez sur la politique énergétique de la France dans le domaine des énergies renouvelables. L’objectif des 21% d’énergies renouvelables est un objectif national auquel EDF contribue activement avec son parc de production hydraulique existant notamment.
.
Le développement des énergies renouvelables pour la production d'électricité et pour les usages thermiques est un des axes fixés par la loi d’orientation sur l’énergie votée à l’été 2005.
EDF est un des acteurs de cette politique mais pas le seul, et nous ne pouvons répondre que sur notre politique d'investissements EDF mène une politique d'investissements en cohérence avec le cadre fixé par le législateur. EDF considère pour sa part le développement des Energies Renouvelables (dont l’énergie éolienne et solaire) essentiel pour l’équilibre de son portefeuille de production : le groupe EDF a notamment prévu d’investir autant dans l'éolien que dans l'EPR d’ici 2010 : le Groupe compte développer, seul ou avec des partenaires, de l'ordre de 3300 MW de capacité éolienne supplémentaire à l'horizon 2010 dans le monde. Ces éoliennes pourront produire 7 à 8 TWh/an pendant 20 ans Il s'agira d'investissements en France et dans d'autres pays d'Europe, ainsi qu'aux USA.

Question de : FREARD Jean-Claude - MONTENAY 53500 - le 29/12/2005
CONSOMMATION ELECTRIQUE : Afin de faire face aux pics de consommation, il existe le système EJP. Or, EDF ne fait plus ces contrats. Pourquoi les contrats existants sont-ils supprimés dès demande de modifications de ceux-ci (ampérage, phases, changement d’adresse…)

Réponse de : EDF
Votre question porte sur les tarifs EJP dans le cadre de la gestion des pics de consommation.

Vous avez raison de rappeler que la gestion des pics de consommation est une part importante de l’optimisation des moyens de production. Aussi, EDF maintient un tarif adapté aux heures de consommation. En effet, comme vous le soulignez, le tarif EJP (Effacement Jour de Pointe) est remplacé, pour les clients au tarif bleu (dont en particulier les résidentiels), depuis 1998 par l’option Tempo permettant un signal tarifaire mieux différencié tout en restant simple d’utilisation (3 types de journées bleu-blanc-rouge avec 2 tarifs différents, soit au total 6 tarifs possibles, contre 2 seulement dans l’offre EJP).

Comme le stipule le contrat de Service Public, les tarifs de vente de l’électricité hors taxes intègrent principalement trois composantes :
- les coûts de la production
- les coûts de commercialisation et de gestion de la clientèle
- les coûts d’acheminement (fixés par le tarif d’utilisation des réseaux publics de transport et de distribution).
Ces coûts varient significativement au cours de l’année (saisonnalisation de la demande), de la semaine ou de la journée. Il y a dès lors un intérêt, pour le gestionnaire de réseau, dans le cadre de sa responsabilité d’assurer l’équilibre offre/demande national et la sécurité du réseau dans certaines zones, comme pour les producteurs, à pouvoir disposer de tarifs de l’électricité modulés en fonction du moment. En effet, en reflétant mieux les coûts « instantanés » du système électrique, qui peuvent être extrêmement élevés à certaines périodes de l’année (par exemple : heures de pointe d’un jour froid d’hiver), ils constituent un « signal tarifaire » incitant les clients à « effacer » tout ou partie de leur consommation à ces moments là. L’intérêt est bien collectif puisque, grâce à ce signal tarifaire, les clients qui réduisent leur consommation en périodes de pointe voient leur facture annuelle substantiellement réduite, récupérant ainsi une bonne part de l'économie engendrée pour le système électrique. De plus, l’économie de consommation permet par ailleurs une moindre sollicitation des moyens de production de pointe, à base de combustibles fossiles qui sont plus chers et rejettent par ailleurs plus de CO2 dans l’atmosphère.

Question de : DOITTEE Nathalie - VAUTORTE 53500 - le 29/12/2005
POLITIQUE INDUSTRIELLE : 15 % de la production d’électricité est vendue à l’étranger. A quoi sert l’EPR ?

Réponse de : EDF
Vous vous interrogez sur l'utilité de l'EPR au vu des exportations françaises d’électricité.

Tout d’abord, il est important de rappeler que le projet de construction d’un réacteur tête de série EPR à Flamanville répond à la nécessité avant tout de préparer le renouvellement du parc de production électronucléaire actuel. Le besoin de remplacement des centrales nucléaires existantes pourrait apparaître aux alentours de 2020, quand les premières unités de production nucléaire en service actuellement auront atteint 40 ans, durée de vie minimale pour laquelle elles ont été conçues. En effet, une des caractéristiques majeures du parc électronucléaire actuel d’EDF est qu’il a, pour l’essentiel, été mis en service en seulement 10 ans, après le premier choc pétrolier de 1973. Ainsi, de 1980 à 1990, 46 des 58 unités de production nucléaire actuelles ont été raccordées au réseau d’électricité. Si chacune de ces centrales s’arrêtait de fonctionner à sa date anniversaire de 40 ans, le pays enregistrerait, en l’espace de 10 ans, une baisse des trois quarts de la capacité de production nucléaire actuelle. Il devrait faire face à une insuffisance de l’offre d’électricité.

EDF mène dès aujourd’hui des actions d’ingénierie et de maintenance pour assurer une durée de vie optimale de ses installations et poursuivre l’exploitation en toute sûreté, au-delà de 40 ans, des centrales qui seront reconnues aptes. Néanmoins, on ne peut pas exclure que certaines d’entre elles ne puissent pas dépasser significativement cette échéance. Pour se prémunir de ce risque, EDF cherche à être prêt à remplacer par de nouvelles centrales nucléaires tout ou partie de la puissance qui ferait défaut à l’horizon 2020-2030. Cette garantie de savoir-faire serait apportée par la construction, maintenant, du réacteur de Flamanville 3.
D'autre part, il est vrai que nous exportons de l'électricité, mais nous en importons aussi. Le solde des échanges d'électricité en 2004 représentait 11% de la production électrique en France (60 TWh correspondant à 30 TWh d’importation et 90TWh d’exportation), soit 2,5 milliards d'euros par an sur la balance commerciale du pays. Ces échanges répondent au principe de la "solidarité et de la sécurité". Ils reposent pour une grande part sur des contrats que les électriciens européens ont signés avec EDF dans les années 80, et qui prévoient des droits et des obligations mutuelles dont le but est d'éviter toute rupture d'approvisionnement sur les territoires nationaux. Ils nous offrent donc également la possibilité de faire appel à des importations lorsque le système électrique français est en situation tendue. Entre 2003 et 2004, les importations d'électricité en France ont augmenté de 20%.

Pour conclure, nous exportons une part de notre production au sein d’un système d’échanges européen qui permet de garantir la fourniture d’électricité de tous à tout moment. Pour autant, la construction de l’EPR n’est pas en rapport avec cette situation déjà existante.

Question de : ANNE Rémi - CHAILLAND 53420 - le 29/12/2005
JUSTIFICATION DE L’EPR : Quelles études objectives et indépendantes, démontrent le besoin réel d’une nouvelle centrale nucléaire et où ont-elles été publiées ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur les études justifiant l'utilité réelle de Flamanville 3.

Plusieurs analyses viennent souligner l'utilité réelle de Flamanville 3.
Tout d'abord, selon les experts de l’Agence Internationale de l’Energie, les besoins énergétiques mondiaux au cours des 30 prochaines années sont censés doubler.
En ce qui concerne l'approvisionnement en matières premières, les réserves de pétrole et de gaz sont inégalement réparties sur la surface du globe et quasiment absentes en Europe où les réserves de la mer du Nord sont en voie d'épuisement. De plus le prix moyen augmente depuis 1998 et leurs cours sont très fluctuants, avec des crises subites. Cet élément prend toute son importance pour la production d'électricité car le coût de la matière première entre pour 50 à 70% dans le coût du KWh électrique produit à partir de ces énergies.

Selon la DGEMP ( Direction Générale de l'Energie et des Matières Premières du Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie), cette situation est due au très faible écart entre la capacité maximale de production et la consommation. Dès qu'un problème technique ou politique vient perturber la production, les prix s'envolent en raison de la crainte de pénurie.
Contrairement aux réserves de pétrole et de gaz, les réserves d’uranium sont mieux réparties et se situent dans des pays politiquement stables (Canada ou Australie). Les réserves connues atteignent environ 4 millions de tonnes selon l’Agence Internationale de l’Energie (AIE). Elles dureraient environ 60 ans au taux actuel de consommation, sans traitement-recyclage du combustible. L’AIE estime à 16 millions de tonnes les réserves non encore découvertes, ce qui augmenteraient la durée de consommation. La commercialisation, au-delà de 2040, des nouveaux réacteurs surgénérateurs dits de génération 4 pourrait progressivement diviser par 60 à 100 la consommation d’uranium naturel et augmenter d’autant la durée des réserves disponibles.

Enfin, sur le plan national le besoin de remplacement des 58 réacteurs nucléaires existants pourrait apparaître aux alentours de 2020, quand les premières unités de production nucléaire en service actuellement auront atteint 40 ans, durée pour laquelle elles ont été conçues. En effet, une des caractéristiques majeures du parc électronucléaire actuel d’EDF est qu’il a, pour l’essentiel, été mis en service en seulement 10 ans, après le premier choc pétrolier de 1973. Ainsi, de 1980 à 1990, 46 des 58 unités de production nucléaire actuelles ont été raccordées au réseau d’électricité. Si chacun de ces réacteurs s’arrêtait de fonctionner à sa date anniversaire de 40 ans, le pays enregistrerait, en l’espace de 10 ans, une baisse des trois quarts de la capacité de production nucléaire actuelle. Il devrait faire face à une insuffisance de l’offre d’électricité. EDF mène dès aujourd’hui des actions d’ingénierie et de maintenance pour assurer une durée de vie optimale de ses installations et poursuivre l’exploitation en toute sûreté, au-delà de 40 ans, des centrales qui seront reconnues aptes. Néanmoins, on ne peut pas exclure que certaines d’entre elles ne puissent pas dépasser significativement cette échéance. Pour se prémunir de ce risque, EDF cherche à être prêt à remplacer par de nouvelles centrales nucléaires tout ou partie de la puissance qui ferait défaut à l’horizon 2020-2030. Cette garantie de savoir-faire serait apportée par la construction, maintenant, du réacteur de Flamanville 3.
A travers la loi de programme fixant les orientations de la politique énergétique, la France entend « maintenir l’option nucléaire ouverte à l’horizon 2020 ». C’est donc en cohérence avec la politique énergétique de la France qu’EDF souhaite construire Flamanville 3, « tête de série » EPR afin d’être en mesure le moment venu de remplacer les centrales nucléaires existantes par de la production nucléaire.

En résumé et pour conclure par rapport à votre question, les études et analyses justifiant l'utilité réelle de Flamanville 3 proviennent principalement des sources suivantes :
- Source interne EDF
- World Energy Outlook de l'AIE ( Agence Internationale de l'Energie), 2004.
- Bilan énergétique de la France sur le site Internet du ministère des Finances et de l’Industrie et de la DGEMP (Direction Générale de l'Energie et des Matières Premières du Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie).
- Livre vert de la commission européenne "Vers une stratégie européenne de sécurité d'approvisionnement énergétique". Consultable sur le site Internet: www.europa.eu.int.
- Le rapport de l’office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et techniques sur « la durée de vie des centrales nucléaires et des nouveaux types de réacteurs » (n°832 du 13 mai 2003)
- La loi programme fixant les orientations de la politique énergétique de la France promulguée le 13 juillet 2005
- Annexe du projet de loi d'orientation sur l'énergie présentée à l'Assemblée Nationale : « La France et l'Europe dépendent respectivement à 98% et 75% des approvisionnements externes en matière pétrolière et à 96% et 45% en matière gazière ».
- Bilans prévisionnels RTE ( Réseau de Transport d'Electricité ).
- AIEA, Agence Internationale de l'Energie Atomique, International Symposium on the Uranium Production cycle and the Environnment (2 au 6 octobre 2000).

Question de : ANNE Rémi - CHAILLAND 53420 - le 29/12/2005
EPR ET MATIERES PREMIERES : quelle sera notre indépendance énergétique si les routes de l’uranium sont coupées ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur les risques d'une crise d'approvisionnement en uranium.

La France ne produit plus d'uranium et l'importe de plusieurs pays étrangers. Mais il faut savoir que les ressources d'uranium sont bien réparties géographiquement - contrairement aux ressources fossiles pétrole et gaz -, et se trouvent pour une grande part dans des pays stables politiquement (Canada, Australie en particulier). Le risque d'une crise d'approvisionnement, et par conséquent d'une envolée brutale des prix, est donc extrêmement faible comparé à ceux encourus pour le gaz et pétrole du fait le leur forte concentration géopolitique.

Ensuite, il est important de noter que le minerai d'Uranium ne représente que 5% au maximum du coût de l'électricité produite par une centrale nucléaire, les 95% restants représentent de la valeur ajoutée créée majoritairement en France. A l’inverse, le gaz représente presque 70% du coût de l'électricité produite par une centrale à cycle combiné.

Ces deux éléments font qu’il existe un quasi-consensus pour dire que l’électricité d’origine nucléaire est considérée comme participant à l’indépendance nationale.
De plus le Ministère de l’économie et des finances calcule ainsi le taux d’indépendance énergétique.
A titre d'illustration de cette indépendance, si toute l'électricité d'origine nucléaire était produite par des centrales à cycle combiné à gaz (moyen dont le rendement énergétique est le meilleur aujourd’hui parmi les moyens de production à combustibles fossiles), la facture énergétique française augmenterait de l'ordre de 20 Milliards d'Euros par an (pour information cette facture énergétique était en 2004 de 30 Milliards d’Euros dont 24 Milliards d’Euros pour le pétrole - source MINEFI).

Question de : BOUBET Robert - LE HORPS 53640 - le 29/12/2005
SECRET DEFENSE ET DEMOCRATIE : Comment peut-on dans une société démocratique adhérer à un projet de production d’énergie qui nécessite le « secret défense » ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur le fait que certaines informations concernant le projet EPR sont classées « secret défense ».

En effet, les informations que contiennent certains documents sont susceptibles de faciliter les actes de malveillance et ainsi mettre en danger les personnes sur les sites nucléaires et dans les zones environnantes. Afin de restreindre la diffusion de ces informations, les documents correspondants sont classés "secret défense". Il s'agit de limiter leur circulation à un nombre réduit de personnes dûment habilitées et contrôlées. Il n’en reste pas moins vrai que les sujets traités dans ces documents sont contrôlés et validés, comme tous les autres, par des personnels habilités "secret défense" de l’Autorité de Sûreté Nucléaire, placée sous la tutelle du Ministère de l'Industrie et donc en définitive du gouvernement. Ainsi, si certains documents sont soustraits à l'attention du public, les élus et les pouvoirs publics y ont accès et exercent un contrôle effectif.
L’industrie nucléaire respecte scrupuleusement les règles qui s’appliquent à ses activités.
Ajoutons que dans le contexte de débat public en cours sur EPR, la question s’est posée de l’accès à l’information sur l’ensemble du projet. Un groupe de travail «accès à l’information» a été créé par la Commission Nationale du Débat Public dans le cadre du débat public et rendra ses résultats lors de la réunion publique du 30 janvier 2006 à Dunkerque.


Question de : LEFRANC Anne-Marie - LA CROIXILLE 53380 - le 29/12/2005
EPR ET MATIERES PREMIERES : Autonomie énergétique ? C’est sans compter sur notre dépendance en uranium et sur les réserves à moyen terme.

Réponse de : EDF
Votre question porte sur les réserves en uranium et l'indépendance énergétique de la France.

Les réserves d'uranium connues atteignent environ 4 millions de tonnes selon l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA). Elles dureraient environ 60 ans au rythme actuel de consommation, sans traitement-recyclage du combustible, c’est à dire la fabrication de combustible à partir de matières récupérées des combustibles usés. L’AIEA estime à 16 millions de tonnes les réserves non encore découvertes, ce qui augmenteraient significativement la durée de consommation de l’ordre de 200 ans suivant les prévisions. De plus, la mise en exploitation, au-delà de 2040, des nouveaux réacteurs dits de génération 4 pourrait progressivement diviser par 60 à 100 la consommation d’uranium naturel et augmenter ainsi d’autant la durée des réserves disponibles, soit plus de 10 000 ans au taux de consommation actuel.

La France ne produit plus d'uranium et l'importe de plusieurs pays étrangers. Mais il faut savoir que les ressources d'uranium sont bien réparties géographiquement contrairement aux ressources fossiles pétrole et gaz, et se trouvent pour une grande part dans des pays politiquement stables (Canada, Australie en particulier). Aussi, le risque d'une crise d'approvisionnement et par conséquent d'une envolée brutale des prix est extrêmement faible comparé au gaz et au pétrole.
Ensuite, il est important de noter que le minerai d'Uranium ne représente que 5% au maximum du coût de l'électricité produite par une centrale nucléaire, les 95% restants représentent de la valeur ajoutée créée majoritairement en France. A l’inverse, le gaz représente presque 70% du coût de l'électricité produite par une centrale à cycle combiné.
Ces deux éléments font qu’il existe un quasi-consensus pour que l’électricité d’origine nucléaire soit considérée comme participant à l’indépendance nationale. De plus le Ministère de l’économie et des finances calcule le taux d’indépendance énergétique.

A titre d'illustration de la contribution du nucléaire à cette indépendance, si toute l'électricité d'origine nucléaire était produite par des centrales à cycle combiné à gaz (moyen dont le rendement énergétique est le meilleur aujourd’hui parmi les moyens de production à combustibles fossiles), la facture énergétique française augmenterait de l'ordre de 20 Milliards d'Euros par an (pour information cette facture énergétique était en 2004 de 30 Milliards d’Euros dont 24 Milliards d’Euros pour le pétrole - source MINEFI).

Question de : MAIGNAN Jean-Claude - GRAZAY 53440 - le 29/12/2005
POLITIQUE INDUSTRIELLE ET BESOINS ENERGETIQUES : Quels sont les projets à l’exportation de l’EPR ? Quels sont les véritables besoins en énergie électriques dans les 20 ans ? Pouvez-vous comparer le budget de communication d’EDF et le budget de l’ADEME ?

Réponse de : EDF
Les projets à l'exportation de l'EPR sont portés par le groupe Areva, et c'est donc Areva qui pourrait répondre à la première partie de votre question.

Concernant les besoins en énergie électrique à long terme, les principaux éléments de réponse sont les suivants :

Dans son scénario de référence, l’Agence Internationale de l’Énergie prévoit une augmentation de la demande d’énergie de près de 60 % entre 2002 et 2030. Cette augmentation n’est pas répartie uniformément sur la surface du globe, les pays les plus industrialisés lancent des actions de maîtrise de la demande alors que les besoins des pays émergents vont beaucoup augmenter.
La consommation d'énergie primaire en Europe devrait connaître une hausse constante d'environ 1% par an d'ici 2030 : c'est en tout cas ce qu'a établi le Livre Vert de la Commission Européenne (rapport de 2000). Dans ce rapport, l’Union Européenne apparaît particulièrement fragile, marquée par une dépendance énergétique forte et croissante : elle couvre aujourd’hui 50 % de ses besoins énergétiques avec des produits importés, proportion qui pourrait atteindre 70 % d’ici 20 à 30 ans. La consommation finale d'électricité progresserait deux fois plus vite que la consommation d'énergie primaire.

En France, en application de l’article 6 de la loi du 10 février 2000 relative à la modernisation et au développement du service public de l'électricité, RTE (en charge de la gestion du réseau de transport d’électricité en France et de son équilibre offre-demande) a réalisé en 2005, à la demande du Ministère de l'Industrie, un bilan prévisionnel sur l'évolution des structures d'offre et de demande d'électricité jusqu’en 2020, qui table également sur une croissance constante de la demande d'électricité, alors même que les trois scénarios analysés incluent des actions de maîtrise de la demande. Nous vous invitons à consulter ce bilan sur www.rte-france.com pour connaître précisément les scénarios de croissance de la demande électrique en France décrits par RTE.

La DGEMP (Direction Générale de l'Energie et des Matières Premières du Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie) propose pour sa part, tous les 4 ans un "scénario énergétique tendanciel de référence " dont le dernier a été rendu public le 30 juin 2004. Il y est prévu une croissance de la demande énergétique française en moyenne de 0,9% par an entre 2000 et 2030 et de 1,5% pour la demande d'électricité.

Du côté des moyens de production d’électricité et donc de l’offre, aux alentours de 2020 pourrait apparaître des besoins en capacité de production pour le remplacement des centrales nucléaires existantes. En 2023, 40 % de la capacité de production nucléaire d’EDF, soit un tiers de la capacité de production totale d’électricité française aura atteint l’âge de 40 ans, durée de vie prévue aujourd'hui.

Concernant le budget de communication d'EDF, il ne fait pas partie des données financières qu'une entreprise est tenue de publier. En revanche, vous trouverez l'ensemble des comptes consolidés du groupe sur le site Internet d'EDF.
Néanmoins, nous attirons votre attention sur le fait qu'EDF et l' ADEME (Agence gouvernementale De l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie) partagent un certain nombre d'objectifs dans le domaine des énergies renouvelables et de la maîtrise de la demande d'énergie. Dans plusieurs régions de France, EDF est partenaire de l’ADEME (Agence pour le Développement et la Maîtrise de l’Energie) pour le développement d’économies d’énergies.
EDF considère le développement des Energies Renouvelables (dont l’énergie éolienne et solaire) essentiel pour l’équilibre de son parc de production : parmi les Energies Renouvelables autres que l’hydraulique, la plus mature est l'éolien ; le groupe EDF a prévu d’investir autant dans l'éolien que dans l'EPR d’ici 2010 : le Groupe compte développer, seul ou avec des partenaires, de l'ordre de 3300 MW de capacité éolienne supplémentaire à l'horizon 2010 dans le monde. Ces éoliennes pourront produire 7 à 8 TWh/an pendant 20 ans Il s'agira d'investissements en France et dans d'autres pays d'Europe, ainsi qu'aux USA.
Les formes d’énergie renouvelables que sont le solaire et l’éolien ne permettant de produire de l’électricité que par intermittence, elles ne pourront constituer qu’une partie du bouquet électrique du futur.

Question de : BARRIER Elisabeth - CHAILLAND 53420 - le 29/12/2005
POLITIQUE INDUSTRIELLE : La construction de l’EPR n’a-t-elle pas pour but de faire perdurer l’existence d’AREVA qui sans cette nouvelle vague de centrale(s) n’aurait plus de raison d’exister ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur l’opportunité de construire maintenant le réacteur EPR tête de série à Flamanville.

L'implantation dès aujourd'hui d'une centrale électronucléaire de type EPR permettra à EDF d'être prêt lorsqu'il devra renouveler de son parc de production actuel. En effet, une des caractéristiques majeures du parc électronucléaire actuel d’EDF est qu’il a, pour l’essentiel, été mis en service en seulement 10 ans, après le premier choc pétrolier de 1973. Ainsi, de 1980 à 1990, 46 des 58 unités de production nucléaire actuelles ont été raccordées au réseau d’électricité. Ces centrales ont été conçues pour une durée minimale de fonctionnement de 40 années. Si chacune de ces centrales s’arrêtait de fonctionner à sa date anniversaire de 40 ans, le pays enregistrerait, en l’espace de 10 ans, une baisse des trois quarts de la capacité de production nucléaire actuelle. Il devrait faire face à une insuffisance de l’offre d’électricité. Le besoin de remplacement des centrales nucléaires existantes pourrait apparaître aux alentours de 2020, quand les premières unités de production nucléaire en service actuellement auront atteint 40 ans, durée pour laquelle elles ont été conçues.

EDF mène dès aujourd’hui des actions d’ingénierie et de maintenance pour assurer une durée de vie optimale de ses installations et poursuivre l’exploitation en toute sûreté, au-delà de 40 ans, des centrales qui seront reconnues aptes. Néanmoins, on ne peut pas exclure que certaines d’entre elles ne puissent pas dépasser significativement cette échéance.
Pour se prémunir de ce risque, EDF cherche à être prêt à remplacer par de nouvelles centrales nucléaires tout ou partie de la puissance qui ferait défaut à l’horizon 2020-2030. Cette garantie de savoir-faire serait apportée par la construction, maintenant, du réacteur de Flamanville 3.

La construction ou non d’une série, ainsi que le nombre d’unités seront des décisions à prendre vers 2015, pour pouvoir disposer des moyens de production opérationnels, à partir de 2020, en fonction des besoins en électricité et de la durée de vie effective des centrales actuelles.
EDF actualisera sa stratégie industrielle dans le cadre défini par les pouvoirs publics au moment des choix.

Concernant le lien entre la construction d'un réacteur EPR et AREVA, veuillez trouver ci-après la réponse d'AREVA.

- La réalisation de ce projet aurait certainement pour effet induit d'encore renforcer la crédibilité de l'EPR, crédibilité déjà bien établie au plan international par la décision finlandaise de le commander pour équiper sa centrale d'Olkiluoto 3, décision intervenue fin 2003.
- La conception et la fabrication de chaudières nucléaires constituent l'un des cœur de métier d'AREVA, et le groupe attache une grande importance à ce projet, parce qu'il est convaincu que le nucléaire est une composante incontournable du "bouquet" énergétique mondial du 21ème siècle, dont on aura besoin pour renouveler les moyens de production devenus obsolètes et pour répondre à la croissance de la demande en énergie et en électricité.
- La réalisation de nouvelles centrales nucléaires est l'un des volets, important, des activités d'AREVA qui, expert mondial en énergie, crée et propose, de façon plus large, des solutions pour produire, acheminer et distribuer l'énergie électrique. Ses activités, qui s'inscrivent dans la durée, couvrent chacun des domaines permettant d'utiliser l'énergie nucléaire pour répondre aux besoins en électricité : extraction et conversion du minerai d'uranium, enrichissement, fabrication du combustible pour alimenter les centrales en exploitation ; conception et construction des nouvelles centrales ; acheminement de l'électricité depuis les sites de production jusqu'aux grands utilisateurs.

Question de : GALIBOURG Catherine - SAINT BERTHEVIN 53940 - le 29/12/2005
PROCESSUS DE DECISION DE L’EPR : Quel est l’échéancier politique déjà prévu (décisionnel, budgétaire) avec la tête de série EPR et avec la ligne THT ?

Réponse de : EDF
Vous vous demandez quel est le processus de décision qui aboutira au final au fonctionnement de la tête de série EPR.


Nous sommes actuellement dans la première phase de ce processus, phase de préparation du projet, avec le débat public qui se déroule et qui est la première opportunité pour le public de prendre connaissance du projet. Sa finalité est double : d'une part, informer le public et lui permettre d'exprimer son avis sur le sujet ; d'autre part, éclairer le maître d'ouvrage, en l'occurrence EDF, pour qu'il puisse prendre une décision en toute connaissance de cause.
A l'issue du débat public, si EDF confirme sa décision de construire l'EPR, les enquêtes publiques, liées aux procédures administratives (autorisation de construction par exemple) auront lieu.
Ensuite, tout au long de la phase de construction, différentes autorisations administratives seront nécessaires pour poursuivre le projet à son terme (autorisation de chargement du combustible ou autorisation de fonctionnement par exemple).

Concernant l’échéancier, l’objectif d’EDF est de débuter la construction fin 2007 et de produire les premiers kWh du réacteur Flamanville 3 sur le réseau en 2012, si le projet est confirmé à l’issue du débat public et si toutes les autorisations sont données dans les délais standards.

Le projet de la construction de la ligne THT fait quant à lui l’objet d’un autre débat public dont le Maître d’Ouvrage est le gestionnaire du réseau électrique (RTE). Ce débat se déroule parallèlement au débat EPR. Pour plus d’informations, nous vous proposons de vous rapprocher de la Commission Particulière en charge de l’organisation du débat (www.debatpublic-thtcotentin-maine.org).

Question de : BOULAY Jean-Luc - ANDOUILLE 53240 - le 29/12/2005
EPR ET MATIERES PREMIERES : Les arguments des tenants du nucléaire sont entre autres ceux d’une indépendance énergétique. L’extraction de l’uranium ne se fait pas sur le territoire français alors qu’en est-il de cette pseudo-indépendance ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur l'indépendance énergétique de la France en particulier en ce qui concerne les approvisionnements en uranium.

Comme vous le soulignez dans votre question, la France ne produit plus d'uranium et l'importe de plusieurs pays étrangers. Mais il faut savoir que les ressources d'uranium sont bien réparties géographiquement contrairement aux ressources fossiles pétrole et gaz, et se trouvent pour une grande part dans des pays stables (Canada, Australie en particulier). Le risque d'une crise d'approvisionnement et par conséquent d'une envolée brutale des prix est donc extrêmement faible comparé à ceux encourus pour le gaz et pétrole du fait le leur forte concentration géopolitique.

Ensuite, il est important de noter que le minerai d'Uranium ne représente que 5% au maximum du coût de l'électricité produite par une centrale nucléaire, les 95% restants représentent de la valeur ajoutée créée majoritairement en France. A l’inverse, le gaz représente presque 70% du coût de l'électricité produite par une centrale à cycle combiné. Ces deux éléments font qu’il existe un quasi-consensus pour que l’électricité d’origine nucléaire soit considérée comme participant à l’indépendance nationale.

De plus le Ministère de l’économie et des finances calcule le taux d’indépendance énergétique.
A titre d'illustration de la contribution du nucléaire à cette indépendance, si toute l'électricité d'origine nucléaire était produite par des centrales à cycle combiné à gaz (moyen dont le rendement énergétique est le meilleur aujourd’hui parmi les moyens de production à combustibles fossiles), la facture énergétique française augmenterait de l'ordre de 20 Milliards d'Euros par an (pour information cette facture énergétique était en 2004 de 30 Milliards d’Euros dont 24 Milliards d’Euros pour le pétrole - source MINEFI).

Question de : PERRIER Michel - BONCHAMP 53960 - le 29/12/2005
DUREE DE VIE DES CENTRALES : Comment est fixée la durée de fonctionnement d’une centrale nucléaire ? Avant la privatisation, la durée a été augmentée… Une expertise indépendante, centrale par centrale, a-t-elle été réalisée ? L’échéance de 2020 n’est-elle pas arbitraire ?

Réponse de : EDF
Vous vous demandez de quelle manière est fixée la durée de vie d’une centrale nucléaire.

Les réacteurs actuellement en service sur le parc français ont été conçus pour une durée de fonctionnement de 40 ans. Pour autant la loi française ne fixe pas de limite réglementaire à la durée de fonctionnement des installations nucléaires dans le cadre des autorisations de mise en service (comme elle peut l’être aux Etats-Unis).
Cependant, le décret n°63-1228 du 11 décembre 1963 relatif aux installations nucléaires amendé au titre de l’article 4 du décret 90-78 du 19 janvier 1990 précise : « les ministres chargés de l’industrie et de la prévention des risques technologiques majeurs peuvent conjointement demander à tout moment à l’exploitant de procéder au réexamen de sûreté de l’installation ».
Concrètement, le décret ne prévoit pas de limite maximale de durée de vie ni de périodicité prédéterminée pour les réexamens. Un réexamen de sûreté pour chaque réacteur est réalisé tous les 10 ans .Ainsi, des rendez-vous réglementaires périodiques sont fixés sous la forme de visites décennales et de réexamens de sûreté associés. Lors de ces rendez-vous, c’est l’Autorité de Sûreté Nucléaire qui donne son accord pour poursuivre ou non l’exploitation du réacteur.

En pratique, les centrales nucléaires françaises actuelles ont été conçues pour une durée d’exploitation prévisionnelle minimale de 40 ans. Ceci ne signifie pas pour autant qu’elles devront s’arrêter à cette échéance.
Les centrales nucléaires évoluent tout au long de leur existence. Tous les matériels font l’objet d’un programme de surveillance et de maintenance, sont contrôlés périodiquement et rénovés ou, au besoin, remplacés. Toutes les modifications apportées par EDF pour améliorer la sûreté des installations sont réalisées après accord de l’Autorité de Sûreté Nucléaire et sous son contrôle permanent.
Les seuls éléments-clés jugés non remplaçables sont la cuve du réacteur et l’enceinte du bâtiment réacteur.
• L’étanchéité du bâtiment réacteur et des traversées est contrôlée en permanence par des mesures de pressions à l’intérieur et à l’extérieur. De plus, des essais spécifiques sont réalisés tous les 10 ans.
• Quant à la cuve du réacteur, son principal facteur de vieillissement est le flux de neutrons qui la traverse. Dans chaque cuve, des échantillons témoins sont placés au point des flux les plus forts. Ils sont prélevés périodiquement et leur analyse permet de garantir le bon état de la cuve du réacteur.

Lors des arrêts décennaux, des visites approfondies des matériels permettent de déterminer leur aptitude pour la poursuite de l’exploitation pendant les dix prochaines années.
De plus, les réexamens de sûreté périodiques consistant à analyser un certain nombre de sujets techniques permettent de déterminer les modifications éventuelles nécessaires à l’amélioration de la sûreté.
Ces réexamens prennent en compte le retour d’expérience de l’exploitation et les progrès scientifiques et technologiques.
À cette occasion, la DGSNR peut formuler de nouvelles exigences dont elle vérifie ensuite la bonne prise en compte par l’exploitant.
Rien n’est donc acquis sur le long terme et EDF ne peut pas avoir la certitude qu’une unité de production fonctionnera au-delà de sa prochaine visite décennale. La date de 2020 peut donc être considérée comme une date a priori. Elle correspond à la date d’arrêt des premiers réacteurs mis en service si l’on prend la durée de conception 40 ans.
Cependant, EDF a engagé un programme “durée de vie” qui vise à prévoir et proposer toutes les améliorations et modifications pour permettre l’exploitation jusqu’à 40 ans et définir les conditions pour une prolongation au-delà.
C’est pour ces raisons qu’EDF pense que la durée d’exploitation effective des unités de production pourra être différente selon leurs caractéristiques de conception, de construction et d’exploitation.

Durant toute la durée de fonctionnement d’une centrale, les expertises indépendantes peuvent avoir lieu, en général par l’intermédiaire des Commissions Locales d’Informations qui les financent. Nous pouvons donner l’exemple du Groupement des Scientifiques pour l’Information sur l’Energie Nucléaire (GSIEN) qui a fait des expertises à l’occasion des visites décennales des réacteurs de Fessenheim 1 et 2 (Alsace), de Blayais 1 (Gironde) et de Golfech 2 (Lot et Garonne).

Question de : PERRIER Michel - BONCHAMP 53960 - le 29/12/2005
POLITIQUE INDUSTRIELLE : EDF confirme-t-il que 15 à 20 % de l’électricité produite en France est exportée ? Faut-il construire des centrales supplémentaires ? Ne serait-il pas plus judicieux de diminuer la part du nucléaire dans la part l’électricité ?

Réponse de : EDF
Vous vous interrogez d'abord sur les raisons qui justifient la construction de Flamanville 3, sachant qu'EDF exporte de l'électricité. La deuxième partie de votre question porte sur la nécessité de construire d'autres centrales nucléaires supplémentaires. Dans la dernière partie de la question, vous vous interrogez sur la possibilité de réduire la part du nucléaire dans la production énergétique française.

Il est vrai que nous exportons de l'électricité, mais nous en importons aussi. Le solde des échanges d'électricité en 2004 représentait 11% de la production électrique en France, soit 2.5 milliards d'euros par an sur la balance commerciale du pays. Ces échanges répondent au principe de la "solidarité et de la sécurité". Ils reposent pour une grande part sur des contrats que les électriciens européens ont signés avec EDF dans les années 80, et qui prévoient des droits et des obligations mutuelles dont le but est d'éviter toute rupture d'approvisionnement sur les territoires nationaux. Ils nous offrent donc également la possibilité de faire appel à des importations lorsque le système électrique français est en situation tendue. Entre 2003 et 2004, les importations d'électricité en France ont augmenté de 20% et s’élevaient à 30 TWh pour 90 TWh d’exportations.

Il est important de rappeler que le projet de construction d’un réacteur tête de série EPR à Flamanville répond avant tout à la nécessité de préparer le renouvellement du parc de production électronucléaire actuel. Le besoin de remplacement des centrales nucléaires existantes pourrait apparaître aux alentours de 2020, quand les premières unités de production nucléaire en service actuellement auront atteint 40 ans, durée de vie minimale pour laquelle elles ont été conçues. En effet, une des caractéristiques majeures du parc électronucléaire actuel d’EDF est qu’il a, pour l’essentiel, été mis en service en seulement 10 ans, après le premier choc pétrolier de 1973. Ainsi, de 1980 à 1990, 46 des 58 unités de production nucléaire actuelles ont été raccordées au réseau d’électricité. Si chacune de ces centrales s’arrêtait de fonctionner à sa date anniversaire de 40 ans, le pays enregistrerait, en l’espace de 10 ans, une baisse des trois quarts de la capacité de production nucléaire actuelle. Il devrait faire face à une insuffisance de l’offre d’électricité.

La politique énergétique de la France, à travers la loi de programme fixant les orientations de la politique énergétique promulguée le 13 juillet 2005, maintient l’option nucléaire ouverte à l'horizon 2020 afin de pouvoir opter pour le remplacement des réacteurs actuels le moment venu, aux alentours de 2015.
EDF mène dès aujourd’hui des actions d’ingénierie et de maintenance pour assurer une durée de vie optimale de ses installations et poursuivre l’exploitation en toute sûreté, au-delà de 40 ans, des centrales qui seront reconnues aptes. Néanmoins, on ne peut pas exclure que certaines d’entre elles ne puissent pas dépasser significativement cette échéance. Pour se prémunir de ce risque, EDF cherche à être prêt à remplacer par de nouvelles centrales nucléaires tout ou partie de la puissance qui ferait défaut à l’horizon 2020-2030. Cette garantie de savoir-faire serait apportée par la construction, maintenant, du réacteur de Flamanville 3. La construction ou non d’une série, ainsi que le nombre d’unités seront des décisions à prendre vers 2015, pour pouvoir disposer des moyens de production opérationnels, à partir de 2020, en fonction des besoins en électricité et de la durée de vie effective des centrales actuelles. EDF actualisera sa stratégie industrielle dans le cadre défini par les pouvoirs publics au moment des choix.

En réponse à la troisième partie de votre question, il est nécessaire de s'interroger sur l'avenir de la consommation énergétique mondiale. En 2030, la planète pourrait consommer 50% d’énergie de plus qu’aujourd’hui, selon les experts de l'Agence Internationale de l'Energie.
En France, les prévisions du Ministère de l’Economie et des Finances pour 2020 font état de la poursuite de cette augmentation y compris avec l’hypothèse d’une implication forte de l’Etat dans la recherche d’une meilleure efficacité énergétique et de maîtrise de la demande d’énergie (0,5% de croissance de la demande d’électricité après 2010, 1% d’ici là par rapport aux 2% en moyenne durant ces 5 dernières années).
EDF considère que la production d’électricité à partir de centrales nucléaires et du réacteur EPR en particulier est la garantie de disposer pour les prochaines décennies d’une électricité qui ne pollue pas l’atmosphère et qui ne dépend pas du prix du pétrole. Les centrales nucléaires et les usines hydroélectriques en service dans le monde évitent chaque année l’émission de près de 1,2 milliard de tonnes de carbone par an, lequel est responsable du réchauffement de la planète et du dérèglement des climats. Par ailleurs, si l’électricité produite par le nucléaire devait être produite à partir du gaz, cela augmenterait la facture énergétique de la France de 20 milliards d’euros d’après les estimations du Ministère des Finances.
Pour autant, EDF s’intéresse à toutes les formes de production d’électricité. Nous sommes convaincus de la complémentarité de l’ensemble des moyens de production. EDF est d’ailleurs le 2ème producteur européen dans le domaine des énergies renouvelables en Europe et prévoit d’investir autant dans l’éolien que sur l’EPR, soit 3 milliards d’euros, d’ici 2010. L’éolien est une énergie propre et abondante mais elle est intermittente : les périodes d’anticyclone représentent des moments sans vent. Le solaire fournit de l’électricité pendant la journée et l’électricité ne se stocke pas en grande quantité. Le nucléaire est un moyen de base, non émetteur de gaz à effet de serre, capable de s’adapter à la consommation des clients. La gestion d’un parc de production électrique est la combinaison de tous ces moyens de production en fonction de leurs caractéristiques et de leur disponibilité pour fournir à tout instant l’électricité demandée de manière sûre, respectueuse de l’environnement et à un prix compétitif.
Pour toutes ces raisons, EDF ne souhaite pas réduire la part de la production nucléaire du bouquet énergétique français.

Question de : RAIMBAULT Bernard - BONCHAMP LES LAVAL 53960 - le 29/12/2005
Quelle part en recherche, EDF consacre-t-elle aux énergies renouvelables ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur la recherche sur les énergies renouvelables.

Le développement des énergies renouvelables pour la production d'électricité et pour les usages thermiques est un des axes fixé par la loi d’orientation sur l’énergie votée à l’été 2005. La loi prévoit également un effort de recherche publique dans ce domaine.

EDF considère pour sa part le développement des Energies Renouvelables (dont l’énergie éolienne et solaire) essentiel pour l’équilibre de son parc de production : le groupe EDF a notamment prévu d’investir autant dans l'éolien que dans l'EPR d’ici 2010 : le Groupe compte développer, seul ou avec des partenaires, de l'ordre de 3300 MW de capacité éolienne supplémentaire à l'horizon 2010 dans le monde. Ces éoliennes pourront produire 7 à 8 TWh/an pendant 20 ans. Il s'agira d'investissements en France et dans d'autres pays d'Europe, ainsi qu'aux USA.
Hors hydraulique, l'effort de recherche d' EDF dans le domaine des énergies renouvelables est de l'ordre de 20 millions d'euros par an, soit équivalent de l'effort de recherche d' EDF dans le domaine de la Maîtrise des énergies.

Nous pouvons vous citer quelques exemples non exhaustifs : EDF a lancé un programme de recherche sur la production d’électricité à partir de l’énergie des courants marins, avec des hydroliennes sous-marines. La direction de la recherche et du développement d’EDF travaille également pour accélérer la baisse des coûts des techniques comme le photovoltaïque. Le développement du solaire photovoltaïque pour la production d'électricité raccordée au réseau de distribution est, aujourd'hui, pénalisé par son coût encore très élevé. Pour lever cet obstacle, EDF s'investit dans la recherche et dans le développement des technologies, notamment les cellules en «couches minces» (projet CISEL, en collaboration avec le CNRS).

Question de : BATAILLE Jean-François - ANDOUILLE 53240 - le 29/12/2005
L'uranium circule librement, une centrale est-elle à l'abri d'une chute d'avion équipé d'une bombe atomique ? L'éolien ne présente pas ce risque ...

Réponse de : EDF
Votre question porte sur la protection d’un site nucléaire vis à vis d’un acte de malveillance.

Les dispositions de protection des centrales nucléaires font l’objet de dispositions établies par les Pouvoirs Publics – en particulier le Haut Fonctionnaire de Défense du ministère chargé de l'Industrie et l’Autorité de Sûreté Nucléaire- et EDF.

Les dispositions retenues relèvent de 3 natures distinctes, qui correspondent à 3 niveaux de défense :

o Des dispositions relatives à la prévention des actes de terrorisme, qui impliquent notamment les services de police et de renseignements. A titre d'exemple, les installations sont soumises à une surveillance permanente, certaines mesures étant visibles, d'autres, à caractère confidentiel sont invisibles. Pour ce qui concerne plus particulièrement les avions, après les attentats du 11 septembre 2001, les dispositions de protection contre une chute intentionnelle d'avion ont été renforcées (surveillance des aéroports, aménagement des couloirs aériens de vol, autres dispositions,...) ;

o Des dispositions de protection physique des installations, qui relèvent de la conception des ouvrages et de l'exploitation des installations nucléaires, de manière à résister sans dommages inacceptables à de nombreux scénarios d'accidents, y compris les actes de malveillance ou de terrorisme.
Pour ce qui concerne plus particulièrement la protection contre les chutes d'avion, il convient de noter que l'impact d'un avion de ligne sur un bâtiment compact avec des parois épaisses en béton armé n'est pas directement comparable au cas des tours du World Trade Center (WTC). En effet dans un tel cas il s'agirait d'un choc considéré comme "mou" dans lequel l'avion s'écrase et se disloque sur les parois rigides et provoquant également la combustion d'une grande partie du kérosène sous forme de "boule de feu" à l'extérieur des bâtiments, contrairement au WTC où l'avion a perforé les parois de verre et s'est encastré dans l'immeuble constitué d'une structure métallique, et où l'incendie s'est maintenu largement à l'intérieur provoquant le ramollissement puis l'effondrement de ces structures métalliques. Les parois du projet EPR ont été conçues en tenant compte de ces effets, aussi bien pour des avions de ligne (considérés comme des "chocs mous") que pour des avions de type militaire (considérés eux comme des "chocs perforants").

o Des dispositions de type plans d'urgence sous la responsabilité des Pouvoirs Publics, à mettre en oeuvre le cas échéant, permettant de prévoir et d'organiser les mesures visant à limiter les conséquences d'un accident ou d'un acte de malveillance ou de terrorisme dans l'hypothèse où un tel acte serait commis malgré les mesures précédentes.

C'est l'ensemble de ces dispositions qui assure la protection des populations et des installations contre les actes malveillants ou leurs conséquences. Pour des raisons bien compréhensibles, elles ne peuvent pas être décrites plus en détail pour ne pas nuire à leur efficacité.


Vous faites la comparaison avec l’énergie éolienne. Sachez que, tout comme l’énergie solaire, l’énergie éolienne ne permet de produire de l’électricité que par intermittence et que l’électricité ne se stocke par en grande quantité. Ces formes d’énergies renouvelables ne pourront constituer qu’un partie du bouquet électrique du futur.
Néanmoins, EDF considère le développement des Energies Renouvelables essentiel pour l’équilibre de son parc de production : il n’y a donc pas lieu d’opposer ENR et nucléaire. Le groupe EDF a en particulier prévu d’investir autant dans l'éolien que dans l'EPR d’ici 2010, soit 3 milliards d’euros : le Groupe compte développer, seul ou avec des partenaires, de l'ordre de 3300 MW de capacité éolienne supplémentaire à l'horizon 2010 dans le monde. Ces éoliennes pourront produire 7 à 8 TWh/an pendant 20 ans Il s'agira d'investissements en France et dans d'autres pays d'Europe, ainsi qu'aux USA.

Question de : QUINTON Gerard - CHAILLAND 53420 - le 29/12/2005
Monsieur JEANDRON persiste à être ridicule : il nous prouve que 3 milliards d'euros investis dans le renouvelable permettrait 3300 Mégawatt d'électricité alors que 3 milliards dans le nucléaire ne permettraient que 1600 mégawatts . Donc pourquoi ne pas investir les 6 milliiards d'euros dans le renouvelable pour se rapprocher des 21% de renouvelable dans l'élèctricité ?

Réponse de : EDF
Les chiffres que vous évoquez concernent la puissance installée des ouvrages de production cités et non la production effective d'électricité par ces ouvrages. En effet, les éoliennes ne fonctionnant que par intermittence, les 3300 MW d'éoliennes en projet ne pourront produire que 7 à 8 TWh par an pendant 20 ans. Il est en revanche prévu que Flamanville 3 produise 12 TWh par an sur une durée de 60 ans.
De plus, il faut prendre en compte pour les investissements, les coûts de production des différents moyens de production afin que le kWh délivré par EDF à ses clients soit compétitif et permette le développement économique du pays. A ce titre, le coût du kWh éolien est compris entre 60 et 80 euros/MWh à comparer aux 43 euros/MWh de la tête de série EPR et aux 35 euros/MWh de l’EPR de série.

De fait, EDF considère le développement des énergies renouvelables essentiel pour l’équilibre de son portefeuille de production : il n’y a donc pas lieu de les opposer au nucléaire.
Pour mémoire, EDF est déjà un acteur majeur dans ce domaine en Europe avec ses ouvrages hydrauliques. Le groupe EDF a effectivement prévu d’investir autant dans l'éolien que dans l'EPR d’ici 2010.

Pour autant, le développement des énergies renouvelables ne suffira pas à compenser la baisse de la production liée à l’arrêt du parc nucléaire actuel à l’horizon 2020, qui serait d’environ 5 000 MW par an pendant 10 ans dans l’hypothèse où les centrales actuelles construites pour 40 ans de fonctionnement seraient toutes arrêtées à cette échéance. L'implantation dès aujourd'hui d'une centrale électronucléaire de type EPR permettra à EDF d'être prêt lorsqu'il devra renouveler son parc de production actuel.

Question de : CHAUVET Patricia - SAINT OUEN DES TOITS 53410 - le 29/12/2005
Qui portera la responsabilité des dégâts et pollutions de ce choix énergétique face aux choix des générations futures : EDF ? le gouvernement ? les parlementaires ? les citoyens ? c'est odieux !

Réponse de : EDF
Vous vous interrogez sur les responsabilités vis à vis des centrales nucléaires et des déchets qu'elles produisent.

En ce qui concerne les déchets radioactifs, en tant qu'industriel, EDF est responsable légalement et financièrement des déchets qu'il produit. Tous les déchets ont aujourd'hui une solution de gestion sûre, validée et contrôlée par l'Autorité de Sûreté Nucléaire.
Cette gestion des déchets nucléaires mise en place pour les réacteurs actuels sera reconduite pour l'EPR :
- les déchets de faible et moyenne activité (90 % des déchets nucléaires) sont conditionnés et stockés sur des sites de l'ANDRA (Agence Nationale pour la gestion des Déchets RAdioactifs).
- le combustible usé qui contient des déchets de haute activité à vie longue (10 % des déchets nucléaires) est retraité. Cette solution permet de séparer les matières valorisables contenues dans les combustibles usés (plutonium et uranium) et de les recycler comme combustible dans les réacteurs actuels. Les matières non valorisables sont quant à elles conditionnées en toute sûreté par vitrification. La production d'électricité d'origine nucléaire nécessite chaque année la combustion de 1150 tonnes de combustible (1050 tonnes d'UO2 et 100 tonnes de MOX). La COGEMA traite et recycle chaque année 850 tonnes de combustible usé d'EDF (soit 80 % du combustible UO2 usé).
La totalité des déchets produits non évacuables dans les stockages actuels de l'ANDRA est prise en compte dans l'inventaire de l'ANDRA dans le cadre de la loi de 1991 concernant les déchets de haute activité à vie longue. Dans le cadre de la préparation de la loi fixant les orientations retenues pour la gestion de ces déchets, qui sera soumise au Parlement en 2006, un débat public a pris fin en janvier 2006 (pour plus d'informations, le site www.debatpublic-dechets-radioactifs.org est à votre disposition).

D'autre part, EDF assume l’entière responsabilité, financière et technique, de la déconstruction de ses centrales. Afin d’assurer financièrement le coût de la gestion des déchets actuelle et à venir, EDF provisionne dès la mise en service des moyens de production le financement des opérations liées au traitement et au stockage des déchets, ainsi que celles pour la déconstruction. Le montant des provisions pour fin du cycle nucléaire s’élevait au 31 décembre 2004 à 13,4 milliards d’euros dans les comptes consolidés du groupe. Ces provisions comprennent le retraitement des combustibles usés ainsi que le stockage des déchets correspondants.
Les provisions pour la déconstruction des installations et le stockage des déchets seront intégralement constituées en fonds dédiés d’ici à 2010 - comme l’a recommandé la Cour des Comptes -, bien avant que la plus ancienne des centrales nucléaires en fonctionnement n’atteigne ses 40 ans.

Il est important de souligner que la mission d’EDF est de produire l’électricité pour ses clients de manière sûre, compétitive et dans le respect de l’environnement. Le nucléaire y contribue mais a l’inconvénient de produire des déchets radioactifs.
Il faut toutefois souligner que les autres moyens de production d’électricité, pour la production de base, sont en grande partie des centrales thermiques au gaz, au fuel ou au charbon. Ces centrales présentent l’inconvénient de produire des gaz à effet de serre et contribuent au dérèglement du climat constaté aujourd’hui, problème qui touche le monde entier.
Le nucléaire a l'avantage, comme l’hydraulique, l’éolien et le solaire, de produire de l'électricité sans polluer l'atmosphère. En effet, le kWh d’origine nucléaire ne s’accompagne que d’une infime quantité de CO2 (de 11 à 22g) à comparer aux rejets de CO2 accompagnant la production du kWh à partir de combustible fossile (supérieur à 800g pour le charbon, entre 388 et 688g pour le gaz).
Ce point est primordial dans le cadre du respect du protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
En France, grâce à la spécificité de son parc de production à 95 % non émetteur de CO2 grâce aux centrales nucléaires et hydrauliques, EDF émet 10 fois moins que la moyenne européenne de CO2 par KWh produit.
Dans le monde, 40 % du CO2 rejeté dans l’atmosphère est issu de la production d’électricité.
Pour la France, ce chiffre n’est que de 8 %.
La production de 1 kWh d’électricité provoque une émission dans l’atmosphère de :
• 754 à 1 124 g de CO2, s’il est produit par une unité au charbon,
• 545 à 900 g de CO2, s’il est produit par une unité au fioul,
• 388 g à 688 g de CO2, s’il est produit par une unité à gaz,
• 60 à 150 g de CO2 s’il est produit par du solaire photovoltaïque,
• 11 à 22 g de CO2, s’il est produit par une unité nucléaire, hydraulique ou de l’éolien. Ces chiffres prennent en compte la totalité du cycle de production, de l’extraction des ressources au stockage définitif des déchets éventuels en passant par la construction et l’exploitation des installations.

Question de : HERRIOU Jean-Charles - LA BACONNIERE 53240 - le 29/12/2005
L'EPR couterait 3M € d'investissement et 15 M € de démantèlement soit 18 M €. Pourquoi pas produire à partir d'éolien ? qui serait moins cher d'investissement et ne produirait pas de déchets !

Réponse de : EDF
Vous additionnez, dans le libellé de votre question, des montants qui ne sont pas sommables. En effet, le coût d’investissement du projet EPR Flamanville 3 est estimé à environ 3 milliards d’euros, ce qui intègre la totalité des coûts de développement.
Les 15 milliards d'euros que vous évoquez d'autre part correspondent au montant que, EDF constitue en fonds dédiés et sécurisés dans ses comptes consolidés, pour faire face au coût de la déconstruction des centrales nucléaires. Ceci pour répondre à une recommandation de la Cour des Comptes,. Ces fonds dédiés sont de 2,8 milliards d’euros en 2005 et seront augmentés de plus de 2 milliards par an jusqu’en 2010 équivalent à 13,4 milliards (euros 2004).

Par ailleurs, les énergies renouvelables font partie des moyens de production du mix –énergétique français. Les formes d’énergies renouvelables que sont le solaire et l’éolien ne permettent cependant de produire de l’électricité que par intermittence, elles ne pourront donc constituer qu’une partie du mix-électrique du futur. Le développement des énergies renouvelables pour la production d'électricité et pour les usages thermiques est un des axes fixé par la loi d’orientation sur l’énergie votée à l’été 2005.

EDF considère pour sa part le développement des Energies Renouvelables (dont l’énergie éolienne et solaire) essentiel pour l’équilibre de son parc de production : le groupe EDF a notamment prévu d’investir autant dans l'éolien que dans l'EPR d’ici 2010 : le Groupe compte développer, seul ou avec des partenaires, de l'ordre de 3300 MW de capacité éolienne supplémentaire à l'horizon 2010 dans le monde. Ces éoliennes pourront produire 7 à 8 TWh/an pendant 20 ans. Il s'agira d'investissements en France et dans d'autres pays d'Europe, ainsi qu'aux USA.

En ce qui concerne l’investissement de 3 milliards d’euros que représente la construction de la tête de série EPR, ramené sur 6 ans (soit 500 millions d’euros par an), cet investissements représente seulement 6% de la capacité d’autofinancement d’EDF, ce qui permet de conserver des capacités de financement pour la recherche dans d’autres domaines comme la Maîtrise de la Demande d' Energie ou le développement des énergies renouvelables (éoliennes ou solaires par exemple).

Question de : QUINTON Gerard - CHAILLAND 53420 - le 29/12/2005
Quelle honte d'entendre EDF qui ne veut pas de CO2 mais qui accepte les déchets nucléaires. Ces derniers resteront polluants et dangereux pendant des millions d'années. Le solaire et l'éolien sont inépuisables et sans déchets alors pourquoi insister dans le nucléaire ? peut- être pour assurer un revenu plus important pour les actionnaires d'AREVA ?

Réponse de : EDF
Votre question porte à la fois sur le devenir des déchets nucléaires à long terme ainsi que sur la place des énergies renouvelables dans notre mix-énergétique.

En tant qu'industriel EDF est responsable légalement et financièrement des déchets qu'il produit.
Tous les déchets ont aujourd'hui une solution de gestion sûre, validée et contrôlée par l’Autorité de Sûreté.
Cette gestion des déchets nucléaires mise en place pour les réacteurs actuels sera reconduite pour l'EPR :
- les déchets de faible et moyenne activité (90 % des déchets nucléaires) sont conditionnés et stockés sur des sites de l'ANDRA (Agence Nationale pour la gestion des Déchets RAdioactifs).
- le combustible usé qui contient des déchets de haute activité à vie longue (10 % des déchets nucléaires) est retraité. Cette solution permet de séparer les matières valorisables contenues dans les combustibles usés (plutonium et uranium) et de les recycler comme combustible dans les réacteurs actuels. Les matières non valorisables sont quant à elles conditionnées et entreposées en toute sûreté dans des matrices de verre inerte, stable sur plus de 100 000 ans d’après les résultats des recherches effectuées sous la responsabilité de l’ANDRA.

La production d'électricité d'origine nucléaire nécessite chaque année la combustion de 1150 tonnes de combustible (1050 tonnes d'UO2 et 100 tonnes de MOX). La COGEMA traite et recycle chaque année 850 tonnes de combustible usé d'EDF (soit 80 % du combustible UO2 usé). Ce recyclage permet de récupérer 95 % de matières valorisables qui serviront à produire du combustible pour les réacteurs actuels (combustible MOX) ou futurs (réacteurs dits de génération 4).

La totalité des déchets produits non évacuables dans les stockages actuels de l'ANDRA est prise en compte dans l'inventaire de l'ANDRA dans le cadre de la loi de 1991 concernant les déchets de haute activité à vie longue.

Dans le cadre de la préparation de la loi fixant les orientations retenues pour la gestion de ces déchets, qui sera soumise au Parlement en 2006, un débat public est en cours jusqu'en janvier 2006 (pour plus d'informations, le site www.debatpublic-dechets-radioactifs.org est à votre disposition).


Concernant l’impact du rayonnement de ces déchets sur l’environnement, les études menées par l’Agence Nationale pour la gestion des Déchets Radioactifs sur les sites de stockage de l’Aube (déchets de faible et moyenne activité à vie courte), fournissent une dose reçue par l’environnement du Centre de 0,007 microSievert par an, très inférieure à la dose maximale admise pour le public (1 milliSievert par an) et à la dose reçue chaque année du fait de la radioactivité naturelle (2,4 milliSievert).
Les doses reçues par l’environnement des installations de la Hague (déchets de moyenne et haute activité à vie longue) sont évaluées à 0,01 milliSievert par an. Cet impact annuel représente une journée de radioactivité naturelle.


Concernant la place des énergies renouvelables dans le mix-énergétique français, EDF considère le développement des Energies Renouvelables essentiel pour l’équilibre de son parc de production : il n’y a donc pas lieu d’opposer ENR et nucléaire. Le groupe EDF a prévu d’investir autant dans l'éolien que dans l'EPR d’ici 2010 : le Groupe compte développer, seul ou avec des partenaires, de l'ordre de 3300 MW de capacité éolienne supplémentaire à l'horizon 2010 dans le monde, dont près de 800 en France, soit un montant total d'investissement de 3 milliards d'euros environ.

Ces éoliennes pourront produire 7 à 8 TWh/an (il est prévu que Flamanville 3 produise 12TWh par an) pendant 20 ans.

Néanmoins, tout comme l’énergie solaire, l’énergie éolienne ne permet de produire de l’électricité que par intermittence et par ailleurs, l’électricité ne se stocke par en grande quantité. Ces formes d’énergies renouvelables ne pourront constituer qu’une partie du bouquet électrique du futur.
De plus, nous sommes aussi confrontés à l’épuisement des réserves énergétiques (pétrole et gaz en particulier). Toutes les formes de production d’électricité doivent donc être analysées avec leurs avantages et leurs inconvénients sans en éliminer a priori.

Question de : SEINGIER Jean-Pierre - LOUPFOUGERES 53700 - le 29/12/2005
Pourquoi la France ne travaille pas plus sur l'hydrogéne comme les autres pays, comme les USA, le Canada, l'Allemagne, et bien d'autres ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur les recherches dans le domaine de la production d’hydrogène.

Tout comme d’autres pays, la France travaille sur la production d’hydrogène et y consacre des budgets importants essentiellement via le Commissariat à l’Energie Atomique (CEA).

L’hydrogène pur n’est pas directement disponible dans la nature. Il a cependant l’avantage de pouvoir être produit à partir des trois grandes sources que sont les énergies fossiles, nucléaire et renouvelables.
Mais pour être économiquement et écologiquement viable, la production d’hydrogène doit répondre à trois critères :
• la compétitivité : les coûts de production ne doivent pas être trop élevés ;
• le rendement énergétique : la production d’hydrogène ne doit pas nécessiter trop d’énergie ;
• la propreté : le processus de fabrication doit être non polluant sous peine d’annuler l’un des principaux atouts de l’hydrogène.
Plusieurs méthodes sont aujourd’hui opérationnelles, mais aucune ne répond pour l’instant parfaitement à ces trois critères. Les coûts de production restent notamment très élevés, ce qui est un obstacle pour des utilisations massives. De nouvelles voies prometteuses sont en cours d’élaboration.

Parmi les procédés envisageables, deux sont actuellement à l’étude : l’électrolyse et la dissociation de la molécule d’eau par cycles thermochimiques.
L’électrolyse permet de décomposer chimiquement l’eau en oxygène et hydrogène sous l’action d’un courant électrique.
L’autre procédé de décomposition de la molécule d’eau par cycles thermochimiques permet d’opérer la dissociation de la molécule à des températures de l’ordre de 800° à 1 000 °C. De telles températures pourraient être obtenues par le biais de réacteurs nucléaires à haute température de nouvelle génération, actuellement à l’étude.
Ainsi, un des 6 projets retenus par le « forum génération 4 » (pour la mise au point des réacteurs nucléaires du futur) est un réacteur à gaz (hélium) à très haute température (900 à 1500 °C). La mise en exploitation pour une utilisation industrielle de tels réacteurs n’est pas attendue avant 2040/2045.

Question de : MERIENNE Monique - MONTAUDIN 53220 - le 29/12/2005
Combien d'argents mettez-vous sur la pub pour le chauffage électrique ?

Réponse de : EDF
Vous vous interrogez sur les budgets de communication consacrés au chauffage électrique.

Cela fait très longtemps qu’EDF n’a pas fait de campagne sur le chauffage électrique. EDF communique davantage sur les services globalement proposés aux clients pour maîtriser leur facture d’électricité. Par exemple, l’offre VIVRELEC est une illustration de ces ensembles de services incluant le chauffage électrique et permettant aux clients de gagner en efficacité énergétique dans leur logement.

Pour aboutir à ces offres globales, EDF a développé depuis de nombreuses années la recherche dans le domaine de l’efficacité énergétique tant sur les matériels que sur les modes d’utilisation. Le budget consacré à la recherche et au développement sur la maîtrise de la demande d'électricité a été quadruplé en quatre ans et atteint 20 millions d’euros par an (pompes à chaleur haute température, gestion programmée de certains usages,...). Un budget équivalent est consacré chaque année à la recherche sur les énergies renouvelables. EDF s'appuie notamment sur le chauffage électrique pour prôner l'économie d'énergie. Le chauffage électrique est en effet un moyen de contribuer à l'efficacité énergétique. A titre d'illustration, il est le plus propre. Selon l'ADEME, il produit 180 g de CO2 par KWh contre 220 g de CO2 /KWh par du gaz et 400 g de CO2/ KWh par le fuel.

Autre point important, le chauffage électrique est aussi plus économe en énergie disponible. Les logements qui en bénéficient consomment en moyenne 80 kWh par m² et par an pour chauffer. A l'inverse, les logements qui n'en bénéficient pas consomment en moyenne 200kWh par m² et par an pour chauffer.

Question de : CHAUVET Patricia - SAINT OUEN DES TOITS 53410 - le 29/12/2005
Comment EDF peut-il justifier la continuité de l'EPR en utlisant comme argument la réduction des émissions de CO2 ? marché de dupes ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur les investissements en moyens de production d’EDF dans le contexte de nécessaire réduction des émissions de gaz à effet de serre.

La stratégie d’investissement d’EDF dans le réacteur EPR s’inscrit dans le cadre de la Loi d’orientation de la politique énergétique de la France promulguée le 13 juillet 2005 et est cohérente avec les objectifs définis dans le texte de cette loi, à savoir « le maintien de l’option nucléaire ouverte à l’horizon 2020… ».
Ainsi donc, la construction du réacteur EPR se justifie par la préparation du renouvellement du parc de production électronucléaire actuellement en exploitation.
En effet, une des caractéristiques majeures du parc électronucléaire actuel d’EDF est qu’il a, pour l’essentiel, été mis en service en seulement 10 ans, après le premier choc pétrolier de 1973. Ainsi, de 1980 à 1990, 46 des 58 unités de production nucléaire actuelles ont été raccordées au réseau d’électricité. Ces centrales ont été conçues pour une durée minimale de fonctionnement de 40 années. Si chacune de ces centrales s’arrêtait de fonctionner à sa date anniversaire de 40 ans, le pays enregistrerait, en l’espace de 10 ans, une baisse des trois quarts de la capacité de production nucléaire actuelle. Il devrait faire face à une insuffisance de l’offre d’électricité. Le besoin de remplacement des centrales nucléaires existantes pourrait apparaître aux alentours de 2020, quand les premières unités de production nucléaire en service actuellement auront atteint 40 ans, durée pour laquelle elles ont été conçues.

La construction ou non d’une série, ainsi que le nombre d’unités seront des décisions à prendre vers 2015, pour pouvoir disposer des moyens de production opérationnels, à partir de 2020, en fonction des besoins en électricité et de la durée de vie effective des centrales actuelles.

EDF actualisera sa stratégie industrielle dans le cadre défini par les pouvoirs publics au moment des choix.

Néanmoins, il est important de souligner que les différents moyens de production d’électricité à disposition sur le marché ne représentent pas tous les mêmes impacts pour l’environnement, en particulier, pour ce qui concerne l’émission de gaz à effet de serre.
Ainsi, la production d’électricité avec des centrales au gaz, au fioul ou au charbon est une importante source d’émission de gaz à effet de serre. La production de 1 kWh d’électricité avec ces moyens entraîne l’émission dans l’atmosphère de 400 à 1 100 grammes de CO2 selon le type et l’âge des unités de production.
En revanche, les centrales hydrauliques, nucléaires et éoliennes n’émettent pas de CO2 en exploitation.
Si la production d’électricité était assurée au niveau mondial uniquement par des centrales qui utilisent des combustibles fossiles, les émissions augmenteraient de 16 %.

Cette problématique est à prendre en compte notamment dans le cadre du respect du protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre (lancé en 1997 et entré en vigueur en février 2005). Ce protocole prévoit pour les pays industrialisés la réduction de 5,2 % en moyenne des émissions de CO2 en 2010 par rapport au niveau de 1990. La réduction visée pour l’Europe des 15 est de 8 % ; la France doit maintenir ses émissions au même niveau qu’en 1990, compte tenu de son avance liée à l’importance de sa production hydraulique et nucléaire.
En effet, le kWh d’électricité produit par le parc d’EDF en France s’accompagne d’une émission moyenne de 50 g de CO2, à comparer aux 400 g de CO2 émis par un kWh d’électricité européen.
Cet objectif de maintien des émissions ne sera atteint que si les actions de Maîtrise de la Demande d’Énergie (MDE), prévues dans le projet de loi fixant les orientations énergétiques de la France, sont pleinement efficaces.

C’est dans ce contexte environnemental et réglementaire que s’inscrivent les décisions relatives au renouvellement des centrales amenées à s’arrêter.

Question de : CHAUVET Patricia - SAINT OUEN DES TOITS 53410 - le 29/12/2005
Pourquoi la France ne s'engage-t-elle pas vers des énergies propres, et la maitrîse des énergies (campagne pour réduire les consommations par exemple, augmentation des subventions ADEME ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur la politique énergétique française et s'adresse, notamment pour la création de subventions et de campagne de sensibilisation aux économies d'énergies, aux pouvoirs publics et non à EDF;

Nous pouvons néanmoins préciser que la « Loi de programme fixant les orientations de la politique énergétique » promulguée le 13 juillet dernier (LOE) rappelle dans son article 4 « qu’il convient donc d’atteindre l’objectif indicatif d’une production intérieure d’électricité d’origine renouvelable de 21% de la consommation intérieure d’électricité totale à l’horizon 2010 ». Le fort accroissement de l’effort de recherche dans le domaine des énergies renouvelables et de ma maîtrise de l’énergie, est également prévu dans l’article 5 de cette loi. Cet article prévoit que : « Le 3ème axe de la politique énergétique est de développer la recherche dans le secteur de l’énergie » « La politique de recherche doit permettre à la France d’ici 2015, d’une part de conserver sa position de premier plan dans le domaine de l’énergie nucléaire et du pétrole, et d’autre part d’en acquérir une dans de nouveau domaines ». « L’effort global portant sur le développement des énergies renouvelables et la maîtrise de l’énergie est fortement accru au cours des trois ans qui suivent la publication de la présente loi».
La stratégie d’investissement d’EDF s’inscrit dans le cadre de la LOE.

Pour le groupe EDF, nucléaire et énergies renouvelables ne sont pas opposables mais complémentaires. EDF possède déjà un parc hydraulique majeur en Europe.
Le groupe EDF a d’autre part prévu d’investir d’ici 2010 autant dans l'éolien que dans l'EPR, soit 3 milliards d’euros. Le Groupe compte en effet développer, seul ou avec des partenaires, de l'ordre de 3300 MW de capacité éolienne supplémentaire à l'horizon 2010 dans le monde. Ces éoliennes pourront produire 7 à 8 TWh/an pendant 20 ans. Il s'agira d'investissements en France et dans d'autres pays d'Europe, ainsi qu'aux USA.

De plus, EDF a toujours été engagée dans des actions de Maîtrise de la demande d'énergie (politique tarifaire, isolation des logements etc...) et cet engagement va être renforcé. Cela signifie principalement de :
- développer les offres de services pour aider tous nos clients, y compris les collectivités locales, à maîtriser leur facture énergétique (information, conseil, diagnostic, optimisation des consommations, maintenance des installations...) .
- réduire la consommation énergétique des logements et bâtiments tertiaires en maintenant le niveau élevé de qualité environnementale dans le neuf et en développant des offres dans la rénovation du parc existant (isolation thermique, système de chauffage, compléments renouvelables tels que capteurs solaires et pompes à chaleur)
poursuivre l'effort en matière de recherche et développement. Le budget R&D sur la MDE a été quadruplé en quatre ans et atteint 18 Meuros chaque année dans cette action (ex: pompes à chaleur haute température, gestion programmée de certains usages,...).

Question de : HERRIOU Jean-Charles - LA BACONNIERE 53240 - le 29/12/2005
Pourquoi EDF développe les énergies renouvelables prioritaires hors de France et non sur le territoire Français ?
Depuis quand considére-t-on les pompes à chaleur comme étant de l'énergie renouvelable ?

Réponse de : EDF
EDF développe les énergies renouvelables sur le territoire français. D'une part, le parc hydraulique français d'EDF fait du groupe EDF un acteur majeur dans le domaine des énergies renouvelables en France, mais aussi en Europe.
Dans l'éolien, EDF détient aujourd'hui 20% du marché en France et nous souhaitons poursuivre notre engagement dans ce domaine. EDF a prévu d’investir autant dans l'éolien que dans l'EPR d’ici 2010 : il compte développer, seul ou avec des partenaires, de l'ordre de 3300 MW de capacité éolienne supplémentaire à l'horizon 2010 dans le monde, soit un montant total d'investissement de 3 milliards d'euros environ. Ces éoliennes pourront produire 7 à 8 TWh/an pendant 20 ans.
La part de la France dans notre investissement éolien total sera significative, mais ne dépend pas que de nous. Les pouvoirs publics ont un rôle important, ne serait-ce que par la délivrance des autorisations de construction.
La nouvelle loi sur l'énergie, votée en juillet 2005, devrait favoriser le développement des énergies renouvelables en France en identifiant des zones prioritaires pour le développement de l’éolien qui devraient faciliter les modalités d’installation.

Concernant les Pompes à Chaleur (PAC), il en existe plusieurs sortes : elles permettent toutes de restituer plus d’énergie thermique qu’elle ne consomme d’énergie électrique. Parmi les PAC, les géothermiques ont été reconnues par la Commission Européenne dès 1997 comme une source d'énergie renouvelable ; ceci figure dans le document " Energie pour l'avenir : les sources d'énergies renouvelables », livre blanc établissant une stratégie et un plan d'action communautaires, publié le 26/11/997 par la commission européenne.

Question de : CHAUVET Patricia - SAINT OUEN DES TOITS 53410 - le 29/12/2005
Lors du débat sur l'EPR, j'apprends que des appels d'offres ont été déjà effectués pour la construction de l'EPR avant même les conclusions de ces débats (Mars 2006). Alors quelle est l'utilité de ces débats ?

Réponse de : EDF
Vous vous interrogez sur les raisons pour lesquelles EDF est amené à lancer quelques appels d’offre avant la conclusion du débat public.

Pour être prêt à engager éventuellement des travaux à l'issue du débat public, EDF a démarré l'étude et la préparation de son projet dès le mois de décembre 2004.
A cette date, EDF a commencé à publier, en toute transparence, dans le Journal Officiel de l'Union Européenne, plusieurs avis de candidatures et publier certains appels d'offres pour la construction de l'EPR à Flamanville.
Rappelons qu’un appel d’offre n’est pas un contrat de réalisation et que cette démarche ne préjuge en rien de l'issue du débat public. Conformément au code des marchés publics, ces appels d'offre permettront, le moment venu, d'effectuer une première sélection de fournisseurs, afin que les marchés puissent être notifiés dans les meilleurs délais, si le projet est confirmé par EDF à l'issue du débat public.
Si ces démarches préliminaires ne sont pas faites, EDF ne serait pas, le cas échéant, en mesure de lancer la construction de l'EPR en 2007.

EDF a pris soin de stipuler explicitement dans ses appels d’offre que son projet est soumis à un débat public jusqu’au printemps 2006. Le débat public qui se déroule actuellement est la première opportunité pour le public de prendre connaissance du projet. Sa finalité est double : d'une part informer le public et lui permettre d'exprimer son avis sur le sujet et d'autre part, éclairer le maître d'ouvrage, en l'occurrence EDF, pour qu'il puisse prendre une décision en toute connaissance de cause. Ce n'est qu'à l'issue du débat public, si EDF confirme sa décision de construire l'EPR à Flamanville que les enquêtes publiques, liées aux procédures administratives (autorisation de construction par exemple) pourront avoir lieu.

Question de : CHATAIGNERE Daniel - LA CHAPELLE ANTHENAISE 53950 - le 29/12/2005
Quel est le rendement énergétique de l'électricté à domicile par rapport à la puissance thermique produite par l'EPR ?

Réponse de : EDF
Vous posez la question du rendement énergétique de la production d’électricité.

Tout d’abord, rappelons les principes de base du fonctionnement d’une centrale électronucléaire à eau sous pression. Un réacteur nucléaire, enfermé dans une cuve, chauffe l’eau du circuit dit primaire sous très haute pression à l’aide de l’énergie dégagée par la réaction nucléaire. Cette eau, mise en circulation par une pompe, traverse un générateur de vapeur où elle cède une partie de sa chaleur au circuit secondaire. La vapeur de ce dernier est ensuite dirigée dans une turbine accouplée à un alternateur, le “groupe turboalternateur” qui produit l’électricité. La vapeur, qui a perdu une partie de son énergie, est ensuite mise en contact, dans le condenseur, avec plusieurs milliers de tubes alimentés par l’eau froide du circuit tertiaire. Elle revient par conséquent à l'état liquide.
Le transfert de chaleur vers le groupe turbo-alternateur et sa conversion en électricité s’accompagne de pertes c’est à dire qu’une partie de l’énergie produite par la réaction nucléaire demeure sous forme de chaleur et n’est pas convertie en électricité.

Avec EPR, l’objectif d’EDF est d’obtenir un rendement de 37 %, c’est à dire que 37 % de l’énergie de la réaction nucléaire soient effectivement convertis en électricité, améliorant ainsi d’environ 1 % la performance des réacteurs actuellement en exploitation en France.
Par ailleurs, Réseau transport d’électricité (RTE) estime que le transport de l’électricité sur son réseau occasionne des pertes à hauteur de 2 %.

Enfin, les rendements de l’utilisation domestique de l’électricité sont variables : plus de 50 % pour les moteurs électriques, 100 % pour les usages thermiques (radiateurs, chauffe eau). En ce qui concerne le chauffage, c’est le chauffage électrique qui propose les meilleurs rendements : 80 kW/m2 en moyenne comparé à 200 kW/m2 en moyenne pour les autres types de chauffage (gaz, fuel).

Question de : CHAUVET Patricia - SAINT OUEN DES TOITS 53410 - le 29/12/2005
Quelles sont les "vraies" raisons qui font que la France fait le choix du nucléaire alors que la plupart des pays européens font le choix inverse ? (Danemark, Allemagne, Italie, Belgique)

Réponse de : EDF
Votre question porte sur les choix énergétiques du pays. Ces choix sont de la responsabilité des Pouvoirs Publics qui définissent avec le Parlement les grandes lignes de cette politique énergétique dans laquelle les producteurs doivent ensuite inscrire leurs propres investissements.

Le Parlement français a voté le 13 juillet 2005 la loi programme fixant les orientations de la politique énergétique. 3 orientations ressortent de cette loi :
- La maîtrise de la demande d'énergie.
- Le développement des énergies renouvelables.
- Le maintien de l'option nucléaire ouverte.

Tout d’abord, il est important de rappeler que le projet de construction d’un réacteur tête de série EPR à Flamanville répond à la nécessité avant tout de préparer le renouvellement du parc de production électronucléaire actuel. Le besoin de remplacement des centrales nucléaires existantes pourrait apparaître aux alentours de 2020, quand les premières unités de production nucléaire en service actuellement auront atteint 40 ans, durée de vie minimale pour laquelle elles ont été conçues. En effet, une des caractéristiques majeures du parc électronucléaire actuel d’EDF est qu’il a, pour l’essentiel, été mis en service en seulement 10 ans, après le premier choc pétrolier de 1973. Ainsi, de 1980 à 1990, 46 des 58 unités de production nucléaire actuelles ont été raccordées au réseau d’électricité. Si chacune de ces centrales s’arrêtait de fonctionner à sa date anniversaire de 40 ans, le pays enregistrerait, en l’espace de 10 ans, une baisse des trois quarts de la capacité de production nucléaire actuelle. Il devrait faire face à une insuffisance de l’offre d’électricité.
Les choix énergétiques cherchent à concilier des contraintes parfois très difficiles : les réserves de matières premières et leur coût, les impacts environnementaux, la maîtrise des technologies… La France souhaite disposer d'un mode de production énergétique qui ne dégage pas de gaz à effet de serre pour lutter contre le réchauffement climatique de la planète (dans le cadre du protocole de Kyoto) et qui ne dépend pas du prix du pétrole.
Si l’électricité produite par le nucléaire devait être produite à partir du gaz, cela augmenterait la facture énergétique de la France de 20 milliards d’euros d’après les estimations du Ministère des Finances. EDF veut éviter pour ces raisons autant que possible l'utilisation des combustibles fossiles.

Le nucléaire qui est un moyen de production d’électricité dit « de base » (c’est à dire qui peut produire une grande partie de l’année), non émetteur de gaz à effet de serre, et permet de répondre à ces attentes. En dehors du nucléaire, EDF s'appuie notamment sur les énergies renouvelables et les recherches sur la maîtrise de la demande d'énergie. Nous sommes convaincus de la complémentarité de l’ensemble des moyens de production. EDF est d’ailleurs le 2ème producteur européen dans le domaine des énergies renouvelables en Europe et prévoit d’investir autant dans l’éolien que sur l’EPR, soit 3 milliards d’euros, d’ici 2010. EDF investit également dans le solaire et a engagé un programme de recherche pour le développement d’hydroliennes (utilisant les courants marins pour produire de l’électricité). Mais ces formes d’énergie renouvelables ne permettant de produire de l’électricité que par intermittence, elles ne pourront constituer qu’une partie du bouquet électrique du futur.


D’autre part, si l'on observe la situation dans les autres pays européens qui ont décidé ou envisagé l'arrêt du nucléaire, on remarque que la situation n'est pas toujours évidente. En Suède, la décision de l'arrêt du nucléaire a été prise par référendum. L'opinion publique est aujourd'hui en grande majorité contre le démantèlement des centrales. En Allemagne, l'arrêt du nucléaire est également programmé; de fortes discussions se tiennent en raison de la croissance des prix des combustibles fossiles et sur l'environnement. Les opposants à ce programme d'arrêt du nucléaire prévoient une crise de l'énergie par l'absence de sources alternatives. En Belgique où a aussi été décidé l'arrêt du nucléaire, des inquiétudes portent sur le réchauffement climatique. Le 18 mai 2003, se sont tenus en Suisse deux référendums : « électricité sans nucléaire » ayant pour question l'arrêt progressif du nucléaire, et « Moratoire étendu » ayant pour question l'extension du moratoire déjà adopté, furent tous deux rejetés. Les résultats furent : « électricité sans nucléaire » 66,3% non, et « Moratoire étendu » 58,4% non. En Italie, qui a décidé l'arrêt du nucléaire il y a plus de 20 ans, le ministre de l'industrie a déclaré récemment que la route du nucléaire était indispensable.

Question de : LEFEBURE Pascale - AUXAIS 50500 - le 12/01/2006
Pourquoi construire les lieux de production si loin des lieux de consommation ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur la localisation des moyens de production en fonction des lieux de consommation.

Quelle que soit leur localisation sur le territoire français, les grosses unités de production d’électricité fournissent leur électricité à un réseau de transport à très haute tension interconnecté qui permet le transport de l’électricité des lieux de production vers les gros centres de consommation (grandes villes, pôles industriels…).
Le réseau de transport interconnecté s'est construit progressivement. Au tout début de l'histoire de l'électricité, une usine n’alimentait qu’un village ou une petite ville sans secours mutuel entre les régions. Quand la centrale était arrêtée, il n'y avait plus d'électricité dans la zone concernée. Rapidement l’intérêt du secours mutuel est apparu : si l’on interconnecte les deux villes entre elles, et si une des deux centrales est hors service, celle qui reste peut alimenter les deux villes. Le principe s’est étendu et les interconnexions ont concerné les régions, puis les états. A présent toute l’Europe est interconnectée du sud de l’Espagne jusqu’en Pologne, de la pointe de la Bretagne à la Grèce.

Le réseau de transport interconnecté permet le secours mutuel, mais également le transport de l’électricité sur de longues distances à un coût très faible en raison de la très haute tension qui réduit très fortement les pertes (selon RTE, le gestionnaire du réseau de transport de l’électricité français, les pertes sur le réseau 400 000Volts sont de 1% de l’énergie transportée).

Le réseau de transport permet ainsi d’optimiser le parc production d’électricité. On peut privilégier les centrales les moins polluantes et les moins chères, puisque l’on peut aller chercher plus loin de l’électricité produite par une centrale plus performante.
A présent, grâce au réseau de transport, il n’est plus indispensable d’implanter les centrales au plus près des lieux de consommation. Le choix de l’implantation d’une nouvelle centrale appartient au producteur en fonction des disponibilités foncières à proximité de sources froides (cours d’eau ou mer) et des contraintes environnementales locales (zones protégées…) et des difficultés d’acquisition foncière de terrains (plusieurs centaines d’hectares) dans des zones très urbanisées. Le producteur a aussi la charge de se raccorder au réseau de transport.

Le gestionnaire du réseau de transport, RTE pour la France, a la responsabilité de vérifier que ce raccordement est compatible avec la capacité du réseau et le cas échéant de l’adapter. Cette répartition des rôles est définie par la loi.

Pour choisir le site d'implantation de la tête de série EPR, EDF a examiné ses 19 sites de production électronucléaire actuels à partir de critères techniques précis. C'est le site de Flamanville qui est apparu comme le plus pertinent pour la tête de série EPR.
Il dispose en effet de la capacité foncière nécessaire et de pré-aménagements pour de nouvelles unités de production.
La situation du site en bord de mer lui confère une capacité importante de refroidissement et évite la construction d’une tour de refroidissement, ce qui réduit sensiblement les délais et les coûts.
Par ailleurs, les industries qui travaillent pour le nucléaire sont très bien implantées dans la région de Flamanville où l’activité de COGEMA (usines de La Hague) et de la DCN (Direction des Constructions Navales) reste très soutenue.
Enfin, le projet de Flamanville 3 a fait l’objet d’un consensus fort et d’une large mobilisation des élus et des acteurs économiques locaux.

Pour toutes ces raisons, EDF a retenu le site de Flamanville pour envisager la construction de la tête de série EPR en France. Pour autant, la décision définitive ne sera prise qu'à l'issue du débat public qui se déroule actuellement.

Question de : ANNE Rémi - CHAILLAND 53420 - le 12/01/2006
Pourquoi ne pas mettre les centrales nucléaires dans les villes? (l'eau de refroidissement peut chauffer les logements, l'éléctricité est sur place, donc plus besoin de THT)

Commentaire Christophe : Question qui concerne EDF .

Réponse de : EDF
Votre question porte sur la relation avec les lieux de production et de consommation d’électricité.

Quelle que soit leur localisation sur le territoire français, les grosses unités de production d’électricité fournissent leur électricité à un réseau de transport à très haute tension interconnecté qui permet le transport de l’électricité des lieux de production vers les gros centres de consommation (grandes villes, pôles industriels…).
Le réseau de transport interconnecté s'est construit progressivement. Au tout début de l'histoire de l'électricité, une usine n’alimentait qu’un village ou une petite ville sans secours mutuel entre les régions. Quand la centrale était arrêtée, il n'y avait plus d'électricité dans la zone concernée. Rapidement l’intérêt du secours mutuel est apparu : si l’on interconnecte les deux villes entre elles, et si une des deux centrales est hors service, celle qui reste peut alimenter les deux villes. Le principe s’est étendu et les interconnexions ont concerné les régions, puis les états. A présent toute l’Europe est interconnectée du sud de l’Espagne jusqu’en Pologne, de la pointe de la Bretagne à la Grèce.

Le réseau de transport interconnecté permet le secours mutuel, mais également le transport de l’électricité sur de longues distances à un coût très faible en raison de la très haute tension qui réduit très fortement les pertes (selon RTE, le gestionnaire du réseau de transport de l’électricité français, les pertes sur le réseau 400 000Volts sont de 1% de l’énergie transportée).

Le réseau de transport permet ainsi d’optimiser le parc production d’électricité. On peut privilégier les centrales les moins polluantes et les moins chères, puisque l’on peut aller chercher plus loin de l’électricité produite par une centrale plus performante.

A présent, grâce au réseau de transport, il n’est plus indispensable d’implanter les centrales au plus près des lieux de consommation. Le choix de l’implantation d’une nouvelle centrale appartient au producteur en fonction des disponibilités foncières à proximité de sources froides (cours d’eau ou mer) et des contraintes environnementales locales (zones protégées…) et des difficultés d’acquisition de terrains (plusieurs centaines d’hectares) dans des zones très urbanisées. Le producteur a aussi la charge de se raccorder au réseau de transport.

Le gestionnaire du réseau de transport, RTE pour la France, a la responsabilité de vérifier que ce raccordement est compatible avec la capacité du réseau et le cas échéant de l’adapter. Cette répartition des rôles est définie par la loi.

Par ailleurs, vous avez raison de préciser que le fonctionnement des centrales thermiques (classique et nucléaire) produit de la chaleur.
L'objectif de rendement de Flamanville 3 est de 37%, ce qui signifie que 63% de l'énergie produite par la centrale sera dissipée sous forme de chaleur. Cependant cette chaleur est à relativement basse température (aux alentours de 35°C) et ne peut être utilisée pour le chauffage urbain par exemple.

EDF avec les collectivités territoriales des sites d'implantation réfléchit à une meilleure utilisation des rejets d’eau tiède de ses centrales. Nous pouvons citer par exemple, sur le site de Gravelines dans le nord de la France, l'utilisation des rejets thermiques du site pour la pisciculture et en particulier l'élevage de bars ou encore sur le site de Chinon en Touraine le chauffage de serres.

Il est pour le moment techniquement possible de faire des installations nucléaires mixtes qui produisent de manière sûre et économiquement viable de la chaleur à très haute température et de l'électricité. Mais dans ce cas, la production de chaleur se fait au détriment de celle de l'électricité. On prélève en effet de la vapeur avant qu'elle ne soit complètement détendue dans la turbine pour produire la chaleur qui est ensuite véhiculée jusqu'aux utilisateurs finaux par un réseau de tuyauteries. A notre connaissance, il n'existe en Europe qu'une seule centrale nucléaire qui produise de la chaleur, en Suisse.

Cette technique, qui doit être prévue à la conception, impose comme vous le précisez dans votre question la proximité des lieux de production et de consommation. Elle présente en outre quelques inconvénients : un réseau de tuyauteries de grand diamètre, et l'interruption de la fourniture de chaleur quand la centrale est arrêtée (9% du temps pour l'EPR).
C’est pour des raisons pratiques que nos sites d'implantation sont situés à l'extérieur des villes, mais. La centrale doit être implantée à proximité d'un cours d'eau ou de la mer pour permettre son refroidissement et elle nécessite une surface au sol importante, de l'ordre d'une centaine d'hectares. De telles surfaces, à des coûts acceptables, ne se trouvent pas dans les zones fortement urbanisées.

Question de : NICOL Cyril - Bordeaux 33000 - le 12/01/2006
A investissement équivalent, un programme éolien produirait 2 fois plus d’électricité et créerait près de 5 fois plus d’emplois comme le montre l’étude « Eole ou Pluton ». Pourquoi EDF n’en parle pas ?

Réponse de : EDF
Nous ne partageons pas tout à fait les conclusions du rapport « éole ou pluton ».
Cependant, EDF considère que les énergies renouvelables, dont l’éolien qui est la technologie la plus mature, doivent faire partie intégrante de son parc de production. Il n’y a donc pas lieu d’opposer énergies renouvelables et nucléaire.
EDF dans les années à venir va investir autant dans « Eole que dans Pluton ». L’investissement dans la tête de série de l’EPR est estimé à 3 milliards d’euros, pour une production à l’arrivée de 12,7 TWh par an pendant 60 ans.
Le chantier de l’EPR à Flamanville emploiera 2000 salariés et les 300 emplois permanents liés à l'exploitation constitueront pour le Cotentin un enjeu économique important.
La filière nucléaire dans son ensemble représente plus de 100 000 emplois en France et des compétences rares exportables dans le monde.

Le groupe EDF a prévu d’investir autant dans l'éolien que dans l'EPR d’ici 2010 : le Groupe compte investir 3 milliards d’euros dans des moyens de production éoliens supplémentaires à l'horizon 2010 dans le monde, soit un investissement équivalent à celui de l’ EPR. Cela représentera 3300MW de puissance installée mais l’électricité effectivement produite par ces éoliennes représentera seulement 7 à 8 TWh/an pendant 20 ans. Il s'agira d'investissements en France et dans d'autres pays d'Europe, ainsi qu'aux USA.
La part de la France dans notre investissement éolien total sera significative, mais ne dépend pas que de nous. La construction des éoliennes crée des emplois qui sont aujourd’hui plutôt localisés à l’étranger. L’emploi par contre est faible sur la durée de l’exploitation : en effet dans l’exploitation et la maintenance, 1 personne suffit pour exploiter et maintenir 20 machines. Chaque éolienne fait environ 2 MW de puissance installée, donc 75 personnes suffiront à exploiter les 3000 MW pendant la durée de l’exploitation (300 pour l'EPR). Ce sont des chiffres diffusés par les fabricants d’éoliennes.

Question de : LETTERMANN Patrice - MULHOUSE 68100 - le 13/01/2006
Question en vue de la réunion publique à Strasbourg du 16 janvier:

1) Des mesures d'économie d'énergie sont certes nécessaires et réalisables.
- Malgré ces économies, la capacité de production d'éléctricité de la France permettra-t-elle de faire face à la demande?
- les énergies de substitution (éolien, biomasse, solaire) permettraient-elles de compenser une éventuelle sortie du nucléaire, dans un horizon 15 à 20 ans?


2) Comment la production française d'électricité contribue-t-elle au solde de la balance des échanges commerciaux?

3° Quels sont les mesures réalisées et mises en oeuvre ces dernières années en matière de prévention des risques et en sécurité

Réponse de : EDF
Vous posez quatre questions auxquelles nous allons répondre dans l'ordre :

1. L' équilibre offre-demande est-il garanti à moyen et long terme?
Cette question relève des pouvoirs publics, qui y ont répondu notamment au travers de la loi d' Orientation sur les Energies, promulguée en juillet 2005. Cette loi prévoit notamment la diversification des sources d'énergie, par un développement accru des énergies renouvelables, mais aussi en maintenant l'option nucléaire ouverte, afin de garantir la sécurité d'approvisionnement du pays. Au terme de la Loi de 2000, c'est RTE qui porte la responsabilité de garantir l' équilibre offre-demande en temps réel en France.
Pour sa part, EDF inscrit sa stratégie d'investissement dans le cadre fixé par les pouvoirs publics. Dans son contrat de service public signé avec l'Etat, EDF s'est engagée à installer plus de 5000 MW sur le territoire français d'ici 2010 afin de répondre notamment aux besoins de pointe. Très favorable à un parc de production diversifié, EDF investira notamment plus de 3 milliards d'euros d'ici à 2010 dans l'éolien en France et dans le monde, via sa filiale EDF Energies Nouvelles.
Cependant, à plus long terme, la question du renouvellement des moyens de production en France se pose. Avec le projet EPR Flamanville 3, EDF veut être prête lorsque la question du renouvellement du parc de production français se posera, à l'horizon 2020, quand les premières unités de production nucléaire en service actuellement auront atteint 40 ans, durée pour laquelle elles ont été conçues. Si chacune des centrales s’arrêtait de fonctionner à sa date anniversaire de 40 ans, le pays enregistrerait, en l’espace de 10 ans, une baisse des trois quarts de la capacité de production nucléaire actuelle. Il devrait faire face à une insuffisance de l’offre d’électricité. EDF mène dès aujourd’hui des actions d’ingénierie et de maintenance pour assurer une durée de vie optimale de ses installations et poursuivre l’exploitation en toute sûreté, au-delà de 40 ans, des centrales qui seront reconnues aptes. Néanmoins, on ne peut pas exclure que certaines d’entre elles ne puissent pas dépasser significativement cette échéance. Pour se prémunir de ce risque, EDF cherche à être prêt à remplacer par de nouvelles centrales nucléaires tout ou partie de la puissance qui ferait défaut à l’horizon 2020-2030. Cette garantie de savoir-faire serait apportée par la construction, maintenant, du réacteur de Flamanville 3. La construction ou non d’une série, ainsi que le nombre d’unités seront des décisions à prendre vers 2015, pour pouvoir disposer des moyens de production opérationnels, à partir de 2020, en fonction des besoins en électricité et de la durée de vie effective des centrales actuelles. EDF actualisera sa stratégie industrielle dans le cadre défini par les pouvoirs publics au moment des choix.

2. Les énergies renouvelables peuvent-elles permettre à elles seules une sortie du nucléaire à horizon 2020?
Si les énergies renouvelables peuvent apporter un complément important au parc de production français, elles ne peuvent se substituer à la totalité des moyens de production nucléaire actuels, notamment parce que ces moyens de production fonctionnent par intermittence seulement. Dans les scénarios envisageant l'hypothèse d'une sortie du nucléaire à horizon 2020-2030, les moyens de production reposant sur des énergies renouvelables viennent en complément d'autres moyens de production comme des cycles combinés à gaz par exemple, ce qui génèrent des rejets de gaz à effet de serre (CO2) dans l’environnement et augmentent la dépendance énergétique du pays vis à vis du pétrole et du gaz qui d’une part sont concentrés géographiquement et d’autre part sont plus chers.

3. La contribution de la production française d'électricité au solde de la balance commerciale française.
En 2004, le solde de notre balance commerciale était négatif (-7,8 milliards d’euros). Les exportations d’électricité ont allégé la facture énergétique de la France d’environ 2 Milliards d’Euros. Toujours en 2004 (source MINEFI), cette facture énergétique de la France était de 30 Milliards d’Euros dont 24 Milliards d’Euros pour le pétrole (90 Mtep).

4. Quels sont les mesures réalisées et mises en oeuvre ces dernières années en matière de prévention des risques et de sûreté?
C'est justement parce que l'exploitation d'une centrale nucléaire doit être exemplaire que son niveau de sûreté est constamment surveillé et contrôlé. En France, grâce à la rigueur et à la compétence de plus de 40 000 salariés et partenaires, EDF exploite en toute sûreté depuis plus de 20 ans, le premier parc nucléaire au monde. La sûreté réside à la fois dans le respect scrupuleux de toutes les règles de sécurité et dans un contrôle exhaustif et très strict du bon respect de ces règles. EDF est responsable de la sûreté de ses installations. Il est donc de sa responsabilité d'assurer le contrôle de ses activités en toute transparence. Des contrôles sont ainsi effectués à deux niveaux directement par EDF :
- dans chaque centrale, des ingénieurs et auditeurs sont quotidiennement affectés à la sûreté des installations,
- au niveau national, des ingénieurs de l’Inspection Nucléaire d’EDF réalisent sur chaque site des évaluations globales de sûreté.
Un Inspecteur Général pour la Sûreté Nucléaire et la Radioprotection auprès du Président d’EDF établit un rapport annuel sur l’état de la sûreté et de la radioprotection à EDF. Ce rapport est public et accessible sur internet.
En complément des contrôles internes, des contrôles externes sont régulièrement effectués par les ingénieurs de la Direction Générale de la Sûreté Nucléaire et de la Radioprotection. Des inspections programmées, mais aussi inopinées sont ainsi effectuées sur chaque installation nucléaire (400 visites par an sur l’ensemble des sites nucléaires d’EDF). Les inspecteurs peuvent en effet pénétrer et contrôler n’importe quelle partie de l’installation à n'importe quel moment de la journée ou de la nuit. Enfin, des organismes indépendants et des organisations internationales (Agence Internationale de l'Energie Atomique) effectuent par ailleurs des inspections ou des audits dont les conclusions sont rendues publiques. Il est possible de consulter les résultats de ces inspections et audits sur les sites Internet de ces différents organismes.




Question de : Madame TRUCHETET  - MARSEILLE 13000 - le 17/01/2006
Qu’en est-il de l’eau rejetée (problème d’impact sur les sédiments, les courants, faune, flore…) ? Pourquoi ne pas réutiliser cette eau pour le chauffage urbain?

Réponse de : EDF
Votre première question porte sur l'impact des rejets des centrales nucléaires sur l'environnement.

La protection de l’environnement est un objectif permanent d’EDF. Par des actions continues de recherche de progrès dans ce domaine, EDF a divisé les rejets de ses unités de production électronucléaire par 50 pour les unités de 900 MW et 100 pour les unités de 1300 MW depuis leur mise en service.
Chaque jour et sur chacun des 19 sites de production électronucléaire d’EDF, des spécialistes d’EDF s’assurent que les différents sites n’ont pas d’impact sur l’environnement. Pour ce faire, près de 10 000 analyses par site sont réalisées chaque année dans un rayon de 10 km autour d’un site comme celui de la centrale de Flamanville. Les échantillons prélevés dans l’environnement sont analysés par EDF dans des laboratoires réglementaires situés à l’extérieur des sites, ainsi que par un laboratoire indépendant, de l’IRSN (Institut de Recherche et de Sûreté Nucléaire). L’examen strict des milieux aquatiques (eaux de surface et souterraine) et de la chaîne alimentaire, dont le lait et les végétaux, est effectué par les chimistes des sites (une quarantaine de salariés par site) et par des laboratoires indépendants comme ceux d’IFREMER (Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la MER). Les résultats sont transmis à l’IRSN pour validation et publiés régulièrement dans des bilans diffusés à la Commission Locale d’Information de la centrale et sur le site Internet www.edf.fr.

Ce suivi de l'environnement réalisé depuis l'ouverture du site de Flamanville n'a pas mis en évidence de perturbation significative des écosystèmes terrestre et marin due au fonctionnement des réacteurs 1 et 2.

Votre deuxième question porte sur la fourniture d'eau chaude, notamment pour du chauffage urbain, à partir d'une centrale électronucléaire. L’utilisation des réacteurs nucléaires français à des fins de chauffage urbain n’est pas envisageable dans la mesure où les villes les plus proches sont à des distances trop importantes pour transporter la chaleur dans des conditions économiquement raisonnables. Néanmoins, EDF avec les collectivités territoriales des sites d'implantation réfléchit à une meilleure utilisation des rejets thermiques de ses centrales. Nous pouvons citer par exemple, sur le site de Gravelines dans le nord de la France, l'utilisation des rejets thermiques du site pour la pisciculture et en particulier l'élevage de bars. Dans les autres pays d’Europe, et à notre connaissance, le modèle (production de chauffage urbain à partir d’un réacteur nucléaire proche d’une ville) que vous évoquez existe mais uniquement en Suisse.

Question de : SALMON Pierre - le 17/01/2006
Etant donné la supériorité de l’EPR en matière de sûreté (récupération du cœur fondu, résistance aux chutes d’avions commerciaux…) par rapport aux 34 réacteurs de 900 MW et aux 20 de 1500 MW, les associations pour la protection de l’environnement ne devraient-elles pas réclamer le remplacement accéléré de ces 54 tranches par des EPR ?

Réponse de : EDF
Vous vous demandez pourquoi nous n’accélérerions pas le remplacement des 58 tranches du parc actuel par des réacteurs de type EPR.

En premier lieu, dans son bilan 2004, la Direction Générale de la Sûreté Nucléaire et de la Radioprotection (DGSNR) juge satisfaisante la sûreté des réacteurs aujourd’hui en exploitation en France. Toutefois, elle considère que la nouvelle génération de réacteur électronucléaire doit atteindre un niveau de sûreté supérieur.

En second lieu, il est important de rappeler que le réacteur EPR est un réacteur à eau pressurisée, c'est à dire qu'il est du même type que ceux actuellement en exploitation en France. Il est le fruit d'une coopération franco-allemande. Il bénéficie ainsi d'une très large expérience nationale et mondiale ce qui lui permet d'intégrer à la conception les meilleures techniques disponibles au bénéfice de la sûreté et de son impact sur l'environnement.
C’est un réacteur que l’on peut qualifier d’"évolutionnaire".
C'est un peu comme dans l'industrie automobile ou aéronautique quand un nouveau modèle sort. Ce dernier est toujours basé sur le même principe mais il est encore plus sûr et plus respectueux de l'environnement que les modèles précédents.

Enfin, les centrales nucléaires françaises actuelles ont été conçues pour une durée d’exploitation prévisionnelle minimale de 40 ans. Ceci ne signifie pas pour autant qu’elles devront s’arrêter à cette échéance.
Les centrales nucléaires évoluent tout au long de leur existence. Tous les matériels font l’objet d’un programme de surveillance et de maintenance, sont contrôlés périodiquement et rénovés ou, au besoin, remplacés. Toutes les modifications effectuées par EDF pour améliorer la sûreté des installations sont réalisées après accord de la DGSNR et sous son contrôle permanent.
Les seuls éléments-clés jugés non remplaçables sont la cuve du réacteur et l’enceinte du bâtiment réacteur.
• L’étanchéité du bâtiment réacteur et des traversées est contrôlée en permanence par des mesures de pressions à l’intérieur et à l’extérieur. De plus, des essais spécifiques sont réalisés tous les 10 ans.
• Quant à la cuve du réacteur, son principal facteur de vieillissement est le flux de neutrons qui la traverse. Dans chaque cuve, des échantillons témoins sont placés au point des flux les plus forts. Ils sont prélevés périodiquement et leur analyse permet de garantir le bon état de la cuve du réacteur.

Lors des arrêts décennaux, des visites approfondies des matériels permettent de déterminer leur aptitude pour la poursuite de l’exploitation pendant les dix prochaines années.
De plus, les réexamens de sûreté périodiques consistant à analyser un certain nombre de sujets techniques permettent de déterminer les modifications éventuelles nécessaires à l’amélioration de la sûreté.
Ces réexamens prennent en compte le retour d’expérience de l’exploitation et les progrès scientifiques et technologiques.
À cette occasion, la DGSNR peut formuler de nouvelles exigences dont elle vérifie ensuite la bonne prise en compte par l’exploitant.

Question de : Monestier François - Brunoy - le 24/01/2006
Bonjour,
La privatisation partielle d'EDF l'automne dernier a montré que l'électricité française ne jouissait pas de la confiance des investisseurs. S'il est vrai que 4 millions de petits porteurs, croyant aux campagnes publicitaires, ou espérant qu'ils allaient renouveler la bonne affaire de GDF de l'été dernier, ont investi, et que l'intervention des banques n'a pas suffi à maintenir le cours, on a tout lieu de craindre que l'energie française, face aux énergies concurrentielles qui ne portent pas la responsabilité des déchets, du démantèlement, des approvisionnements, etc, cette électricité française soit excessivement lourde à gérer. L'infaillibilité du dogme nucléaire peut toujours affirmer que le cours remontera, et vous me répondrez certainement en ce sens, mais le marché boursier n'en a cure, il n'est pas identifiable sur les bancs de l'ENA.
QUESTION Les critères de rentabilité sont-ils compatibles avec ceux de l'infaillibilité sur le plan de la sûreté ?
QUESTION La cotation en bourse pourrait-elle avoir pour conséquence l'abandon du programme nucléaire français ?

Réponse de : EDF
Nous allons répondre dans l'ordre aux deux questions que vous posez.

1.La sûreté est et restera la priorité de l'exploitant nucléaire qu’est EDF.
En France, grâce à la rigueur et à la compétence de plus de 40 000 salariés et partenaires, EDF exploite en toute sûreté depuis plus de 20 ans, le premier parc nucléaire au monde. La sûreté réside à la fois dans le respect scrupuleux de toutes les règles de sécurité et dans un contrôle exhaustif et très strict du bon respect de ces règles. EDF est responsable de la sûreté de ses installations. Il est donc de sa responsabilité d'assurer le contrôle de ses activités en toute transparence.
Des contrôles sont ainsi effectués à deux niveaux directement par EDF :
- dans chaque centrale, des ingénieurs et auditeurs sont quotidiennement affectés à la sûreté des installations,
- au niveau national, des ingénieurs de l’Inspection Nucléaire d’EDF réalisent sur chaque site des évaluations globales de sûreté.
Un Inspecteur Général pour la Sûreté Nucléaire et la Radioprotection auprès du Président d’EDF établit un rapport annuel sur l’état de la sûreté et de la radioprotection à EDF. Ce rapport est public et accessible sur internet. En complément des contrôles internes, des contrôles externes sont régulièrement effectués par les ingénieurs de la Direction Générale de la Sûreté Nucléaire et de la Radioprotection.
Des inspections programmées, mais aussi inopinées sont ainsi effectuées sur chaque installation nucléaire (400 visites par an sur l’ensemble des sites nucléaires d’EDF). Les inspecteurs peuvent en effet pénétrer et contrôler n’importe quelle partie de l’installation à n'importe quel moment de la journée ou de la nuit. Enfin, des organismes indépendants et des organisations internationales (Agence Internationale de l'Energie Atomique) effectuent par ailleurs des inspections ou des audits dont les conclusions sont rendues publiques. Il est possible de consulter les résultats de ces inspections et audits sur les sites Internet de ces différents organismes.

2. L'abandon des moyens de production nucléaire en France est une décision qui ne pourrait appartenir qu'au législateur.
Aujourd’hui, La Loi d'Orientation sur l' Energie, promulguée au Parlement en juillet 2005, prévoit le maintien de l'option nucléaire ouverte, en disposant vers 2015, d’un réacteur de nouvelle génération opérationnel permettant d’opter pour le remplacement de l’actuelle génération. La construction ou non d’une série, ainsi que le nombre d’unités seront des décisions à prendre vers 2015, pour pouvoir disposer des moyens de production opérationnels, à partir de 2020, en fonction des besoins en électricité et de la durée de vie effective des centrales actuelles.

Par ailleurs, l'entrée en Bourse d'EDF a été précédée par la rédaction d'un document appelé "document de base", publié sur le site d' EDF et sur le site de l'Autorité de Marchés Financiers. Ce document contient notamment des indications sur les objectifs du Groupe et, plus particulièrement, le fait qu'EDF ait fait le choix de s'appuyer sur la technologie de l'EPR pour préparer le renouvellement de son parc nucléaire en exploitation.
De même, des journées de présentation du groupe et de sa stratégie, auprès d'analystes financiers du monde entier, ont eu lieu avant l’ouverture du capital. Lorsque les investisseurs ont fait le choix de faire confiance à EDF, ils disposaient donc des informations relatives à la stratégie d'investissements d'EDF sur le long terme avec l’ensemble des organismes financiers associés.

Question de : BOUBET Robert - LE HORPS 53640 - le 24/01/2006
Comment peut-on parler de besoin en électricité quand dans le même temps on provoque ce besoin avec la promotion du chauffage électrique?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur le niveau de consommation d’électricité et sur la part du chauffage électrique dans cette consommation.

En 2004, la consommation électrique française a été de 477 TWh. Pendant cette même période, la consommation liée au chauffage électrique a été évaluée par l’ADEME à 40 TWh.
Comme l’y incite la loi de programme fixant les orientations énergétiques de juillet 2005, EDF va poursuivre ses engagements pour la maîtrise de la demande en énergie (MDE) dans le logement en particulier, en :
- développant des offres dans la rénovation du parc de logements existant (isolation thermique, système de chauffage, compléments renouvelables tels que capteurs solaires et pompes à chaleur) et en maintenant un niveau élevé de qualité environnementale dans le logement neuf
- poursuivant l'effort en matière de recherche et développement. Le budget consacré à la recherche et au développement sur la MDE, quadruplé en quatre ans, atteint aujourd’hui 18 Millions d’euros (pompes à chaleur haute température, gestion programmée de certains usages...).
- développant les offres de services pour aider nos clients, y compris les collectivités locales, à maîtriser leur facture énergétique (information, conseil, diagnostic, optimisation des consommations, maintenance des installations...).

La loi contient de nombreuses mesures pratiques pour amorcer la réalisation de ces objectifs. Outre la transposition des dispositions législatives de directives (Directive 2002/91/CE du 16 décembre 2002 sur la performance énergétique des bâtiments notamment), elle met en place des outils nouveaux dont un dispositif de certificats d'économies d'énergie ("certificats blancs") qui va mobiliser les acteurs du secteur énergétique, dont EDF, vers les économies d'énergie et non uniquement vers les économies d'électricité.

Mais, pour finir, il faut rappeler qu’en raison notamment de la meilleure réactivité aux variations de température du chauffage électrique et de la meilleure isolation des logements, le chauffage à l’électricité est beaucoup plus économe en énergie. Ainsi, chaque année, un logement est chauffé à l’électricité avec en moyenne 80 KWh alors qu’un chauffage au fuel ou au gaz, des combustibles en voie d’épuisement et avec un coût en augmentation, nécessite 200 KWh. De plus, selon l'ADEME, le chauffage électrique produit 180 g de CO2 par KWh contre 220 g de CO2 /KWh par du gaz et 400 g de CO2/ KWh par le fuel. Le chauffage électrique est donc également plus favorable à la lutte contre l’effet de serre.

Question de : COUASNON Alphonse - PONTMAIN 53220 - le 24/01/2006
Pourquoi voulez-vous faire du nucléaire alors qu'on sait se servir des énergies renouvelables ?

Réponse de : EDF
Les formes d’énergie renouvelables, ne permettant de produire de l’électricité que par intermittence, elles ne pourront constituer qu’une partie du bouquet électrique du futur. En effet, notre mission de fournir de l'électricité à tout instant sur tout le territoire, à tous nos clients, impose que des moyens de production puissent délivrer du courant même quand les panneaux solaires, les éoliennes et les autres énergies renouvelables ne produisent pas, faute de vent ou de soleil. Ainsi, la construction de milliers d’éoliennes en France ne permettra pas de se passer du renouvellement à partir de 2020 des centrales nucléaires actuelles.
C’est cette échéance qu’EDF veut préparer avec le projet EPR tête de série à Flamanville.

Toutefois, pour contrer le réchauffement climatique et faire face à l’épuisement rapide des réserves naturelles, le groupe EDF veut limiter autant que possible l’usage des combustibles fossiles émetteurs de gaz à effet de serre en grande quantité. Ce défi énergétique lui impose de ne pas opposer énergies nucléaire et renouvelable mais de les développer conjointement.

Parmi les énergies renouvelables, l’énergie hydraulique présente un intérêt majeur : elle peut produire en base, c’est à dire de façon permanente. Mais, l’essentiel des rivières ayant été équipé, le potentiel de développement est maintenant limité en France. EDF modernise la chaîne hydraulique de la Basse Romanche avec la construction d’une usine nouvelle génération de 90 MW à Gavet (Isère) à horizon 2013.

Comme pour l’hydraulique, la production éolienne et photovoltaïque permet de limiter l’utilisation des combustibles fossile et nucléaire par les moyens de production traditionnels (fuel, charbon ou uranium) ainsi que la production de gaz à effet de serre et de déchets nucléaires. C’est pourquoi EDF s’engage dans ces filières. 3 milliards d’euros (autant que pour la construction de l’EPR, si le projet est confirmé à l’issue du débat public) vont être consacrés à la construction d’éoliennes d’ici 2010.

Dans le domaine du solaire, EDF via sa filiale Tenesol a déjà produit 25 MWc (soit une surface de 250 000 m2) de panneaux solaires en 2004 et construit une nouvelle usine de fabrication à Toulouse. Celle-ci pourra produire des panneaux générant au total 15 MW, soit 150 000 m2 de panneaux solaires par an.

Enfin, EDF a engagé en 2002 un programme de Recherche et Développement "Hydroliennes en mer". Les premiers prototypes pourraient voir le jour à l'horizon 2008 – 2010.

Question de : GALL Benoît - STRASBOURG 67037 - le 27/01/2006
Sans l’EPR, la France pourrait-elle faire face à la fermeture des réacteurs existants et avec quelle(s) source(s) ? Ces sources seraient-elles prêtes à temps à répondre à la demande ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur la capacité du parc de production actuel à faire face à la demande en cas de non construction d’un réacteur EPR.

Sans réacteur de nouvelle génération comme l’EPR (génération 3), la France risque d’avoir des difficultés à assurer la « jonction » entre la production des centrales actuelles et celle des centrales de génération IV qui devraient être mises en service à partir de 2040-2050 au plus tôt. Elle pourrait avoir à faire face à un effondrement de près de 80% de sa production en 10 ans.

En effet, les centrales actuelles ont été conçues pour une durée minimale de fonctionnement de 40 années. Si chacune de ces centrales s’arrêtait de fonctionner à sa date anniversaire de 40 ans, le pays enregistrerait, en l’espace de 10 ans, une baisse des trois quarts de la capacité de production nucléaire actuelle. Il devrait faire face à une insuffisance de l’offre d’électricité. Le besoin de remplacement des centrales nucléaires existantes pourrait apparaître aux alentours de 2020, quand les premières unités de production nucléaire en service actuellement auront atteint 40 ans, durée pour laquelle elles ont été conçues. Pour se prémunir de ce risque, EDF cherche à être prêt à remplacer par de nouvelles centrales nucléaires tout ou partie de la puissance qui ferait défaut à l’horizon 2020-2030. Cette garantie de savoir-faire serait apportée par la construction, maintenant, du réacteur de Flamanville 3.

La construction ou non d’une série, ainsi que le nombre d’unités seront des décisions à prendre vers 2015, pour pouvoir disposer des moyens de production opérationnels, à partir de 2020, en fonction des besoins en électricité et de la durée de vie effective des centrales actuelles.

Cependant, EDF mène déjà des actions d’ingénierie et de maintenance pour assurer une durée de vie optimale de ses installations et poursuivre l’exploitation en toute sûreté, au-delà de 40 ans, des centrales nucléaires qui seront reconnues aptes. Néanmoins, on ne peut pas exclure que certaines d’entre elles ne puissent pas dépasser significativement cette échéance.

EDF, avec le souci de la meilleure réponse aux enjeux de la compétitivité du prix de l'énergie, de la sécurité d'alimentation, de la protection de l'environnement et de l'accès à l'énergie, a également prévu :
- de compléter sa capacité de production pour les pointes de consommation (réactivation de moyens de production au fioul) et des turbines à combustion en complément - la construction de centrales à cycle combiné gaz (500 MW) en production plus régulière de semi-base,
- de participer activement au développement des énergies renouvelables et en particulier de l'éolien, avec la construction, seul ou en partenariat, de fermes éoliennes, pour une puissance installée de 3300 MW en et hors Europe, dont 700 à 800 MW en France d’ici 2010.
- de renforcer son action en faveur de la maîtrise de la demande d'énergie, notamment dans les secteurs industriels et du bâtiment et de maintenir son effort de recherche dans ces domaines.

Tous ces moyens de production entreront également en ligne de compte pour décider des choix énergétiques à l’échéance 2020. EDF n’exclut aucune source de production d’électricité, toutes complémentaires, et adaptera sa stratégie industrielle dans le cadre défini par les pouvoirs publics.

Question de : Vialatte Paul - Lyon Cedex 03 69433 - le 30/01/2006
La conception des centrales nucléaires du futur, leurs implantations, et plus largement le système français de production d’électricité, prendront-ils en compte les risques en cas de guerre entre la France et une puissance hostile importante ? Des études ont-elles été faites à ce sujet ? Quelles en sont les conclusions essentielles ?


Il ne semble pas qu’une telle question ait été abordée jusqu’à présent, ni dans les divers documents, ni dans les questions ou contributions d’acteurs du débat public.
Les développements ci-après en précisent les éléments.

Cette question dépasse celle des risques d’actions terroristes, avec éventuelles attaques par chutes d’avions de lignes détournés, dont il a été beaucoup débattu récemment.
Il s’agit, en cas de guerre ouverte avec une puissance hostile importante, Etat ou organisation internationale, des risques résultant d’actions de bombardement de centrales nucléaires avec des moyens puissants ( avions ou missiles, avec explosifs classiques ou nucléaires )

Bien entendu, dans l’état actuel du monde et des relations internationales de la France, c’est une hypothèse purement théorique. Mais la nouvelle génération de centrales nucléaires doit avoir une durée de vie de l’ordre du siècle. A une telle échéance l’avenir est imprévisible et, malheureusement, l’histoire n’offre pas d’exemple de paix perpétuelle. La France dispose certes de systèmes d’armes, avec armes nucléaires, de nature à dissuader tout agresseur rationnel. Mais cette protection n’est pas absolue. En cas d’agresseur non rationnel la dissuasion « du fort au fou » pourrait être prise en défaut.
Il est donc de la responsabilité de tout dirigeant d’envisager l’hypothèse de la guerre.

Dans le cas évoqué, la France n’étant pas dotée de systèmes de missiles anti-missiles ( aucun pays au monde n’en dispose ), toutes les infrastructures du pays sont vulnérables. Il semble bien que les centrales nucléaires le soient, comme le reste.

Mais dans le cas de destruction explosive de centrales nucléaires les conséquences seraient particulièrement graves : arrêt durable de la production d’électricité alors que toute notre organisation économique et sociale repose sur l’électricité, retombées radioactives contraignant à l’évacuation de vastes étendues.

Dans l’impossibilité d’empêcher de tels désastres, ne faut-il pas envisager les mesures pouvant en limiter les conséquences ?
Sans disposer d’études de ce genre de question , mais en faisant appel à son bon sens, on est amené à envisager deux orientations.

Pour assurer la survie des populations privées de l’électricité de centrales nucléaires, ne serait-il pas prudent de développer, parallèlement aux centrales, des systèmes de production d’électricité locaux , dispersés, pouvant fonctionner de façon autonome ? A cet égard n’y a-t-il pas une prise de risque excessive à pérenniser un système de production d’électricité reposant à plus de 80% sur les centrales nucléaires ?

Pour limiter les conséquences d’évacuations de zones radioactives en cas de destruction de centrales, ne serait-il pas prudent de ne pas les implanter trop prés des grandes agglomérations ? A priori, et sans aucune étude technique, le bon sens paraît dicter de ne pas placer de centrale à moins de 200 km de Paris et des principales agglomérations. Ce n’est pas ce qui a été fait jusqu’à présent. S’est-on interrogé à ce sujet ?

Des études sur ces questions ont sans doute été menées.
Sans trahir de secret de la défense nationale, mais pour répondre à des questions que tout citoyen raisonnable est amené à se poser, les autorités responsables peuvent-elles donner la teneur de ces études et de leurs conclusions ?

Dans le cadre du débat public la question est posée à E.D.F. , maître d’ouvrage des centrales nucléaires et seul compétente pour répondre. Mais il est évidemment souhaité que les réponses soient apportées en coordination avec le ministre chargé de l’industrie, le ministre de la défense et le premier ministre.



Réponse de : EDF
Votre question porte sur les conséquences d’un éventuel accident en situation de guerre.

EDF établit son projet en cohérence avec les orientations de la politique énergétique actuelle du pays qui prévoit de maintenir l'option nucléaire ouverte (loi de programme fixant les orientations énergétiques du pays du 13 juillet 2005).

La mission d'EDF est d'assurer l'exploitation et la sûreté des centrales nucléaires en toute circonstance. EDF n’a pas pour mission l’établissement de scénarios d’ordre politique. Ceux-ci relèvent des instances politiques et gouvernementales. A l’avenir, comme par le passé, EDF se conformera aux orientations de la politique énergétique du pays dans la conduite de ses projets.

Vous soulignez dans votre question qu' un acte de terrorisme et une guerre ouverte sont distinctes et vous avez raison, mais n’oublions pas qu’une guerre a toujours un élément déclencheur qui pourrait être une attaque terroriste. Dans tous les cas, c’est aux pouvoirs publics de déterminer les dispositions à prendre en cas de commencement de guerre ouverte importante. Nous sommes d’ailleurs évidemment bien conscients que rien ne garantit une paix perpétuelle, mais cela ne veut pas dire qu'EDF doit fonder son activité sur la perspective de risque de guerre avéré.

En cas d’agressions intentionnelles, les mesures de protection des centrales nucléaires font l’objet de dispositions établies par les Pouvoirs Publics – en particulier le Haut Fonctionnaire de Défense du ministère chargé de l'Industrie et l’Autorité de Sûreté Nucléaire - et EDF.
Les dispositions retenues relèvent de 3 natures distinctes, qui correspondent par ailleurs aux principes de la défense en profondeur avec 3 niveaux de défense :
o Des dispositions relatives à la prévention des actes de terrorisme, qui impliquent notamment les services de police et de renseignements. A titre d'exemple, les installations sont soumises à une surveillance permanente, certaines mesures étant visibles, d'autres, à caractère confidentiel sont invisibles. Pour ce qui concerne plus particulièrement les avions, après les attentats du 11 septembre 2001, les dispositions de protection contre une chute intentionnelle d'avion ont été renforcées (surveillance des aéroports, aménagement des couloirs aériens de vol, autres dispositions,...) ;
o Des dispositions de protection physique des installations, qui relèvent de la conception des ouvrages et de l'exploitation des installations nucléaires, de manière à résister sans dommages inacceptables à de nombreux scénarios d'accidents, y compris les actes de malveillance ou de terrorisme.
o Des dispositions de type plans d'urgence sous la responsabilité des Pouvoirs Publics, à mettre en oeuvre le cas échéant, permettant de prévoir et d'organiser les mesures visant à limiter les conséquences d'un accident ou d'un acte de malveillance ou de terrorisme dans l'hypothèse où un tel acte serait commis malgré les mesures précédentes.
C'est l'ensemble de ces dispositions qui assure la protection des populations et des installations contre les actes malveillants ou leurs conséquences. Pour des raisons bien compréhensibles, elles ne peuvent pas être décrites plus en détail pour ne pas nuire à leur efficacité.

EDF cherche d'autre part en permanence à améliorer la sûreté de ses centrales. Pour le projet de réacteur EPR, les objectifs de sûreté ont été encore renforcés par la DGSNR. En tant qu’industriel responsable, EDF se doit de limiter les conséquences d’un éventuel accident grave. Même si la probabilité d’un tel accident est infime, des dispositions sont prises pour le gérer et en réduire l’impact. Ainsi du point de vue de la sûreté, l’EPR contient les éléments suivants :
- la présence de 4 systèmes de sauvegarde indépendants permettant le refroidissement du cœur du réacteur en toute circonstances et limitant encore le risque d’un accident ;
- l’ajout d’une coque en béton de forte épaisseur protégeant les bâtiments sensibles comme le bâtiment réacteur, le bâtiment combustible contenant les recharges de combustible neuf ou usé, ou deux des quatre bâtiments de sauvegarde ;
- l’EPR intègre à la conception un récupérateur de combustible fondu permettant son refroidissement sur le long terme sans rejets radioactifs à l’extérieur. L’objectif est de réduire le plus possible les conséquences sur l’environnement de l’accident hypothétique le plus grave (c’est à dire la fusion du cœur avec percement de la cuve qui le contient), en particulier de n’avoir pas besoin d’évacuer les populations « au-delà du voisinage immédiat » de la centrale et de limiter les mesures sanitaires préventives relatives à la commercialisation des produits destinés à la consommation.

La sûreté des centrales est la priorité d’EDF. Les options de sûreté de l’EPR ont été validées par l’Autorité de Sûreté.

Vous considérez enfin la part de l’énergie nucléaire dans le système de production énergétique français comme risquée, mais en cas de destruction du parc énergétique, le problème de l'insuffisance énergétique se poserait de la même manière si 80% de la production était d’origine thermique ou hydraulique.

Pour EDF, l’énergie nucléaire est une énergie qui ne pollue pas l’atmosphère et qui a pour avantage d’être indépendante du prix du pétrole, source d’énergie qui est indéniablement source de tensions internationales. EDF doit répondre au renouvellement du parc énergétique en situation de paix avec les moyens les plus compétitifs, les plus respectueux de l'environnement et les plus sûrs, dans un contexte de hausse de la consommation d'électricité et d’épuisement des réserves énergétiques naturelles.

Question de : MASSET Dominique - MONTAGAGNE 09240 - le 30/01/2006
Comment peut-on envisager la relance d’un programme nucléaire sans avoir auparavant fait faire un audit indépendant sur le bilan financier, environnemental, santé etc… des quarante ans écoulés ?

Réponse de : EDF
Vous vous demandez s’il existe un état de la situation passée et actuelle du parc de production nucléaire français.

Tout d’abord, nous tenons à préciser que seule la construction d’un réacteur EPR sur le site de Flamanville, objet du débat public en cours, est en projet aujourd’hui.

La construction dès aujourd'hui d'une centrale électronucléaire de type EPR permettrait à EDF d'être prêt lorsqu'il devra renouveler de son parc de production actuel. En effet, une des caractéristiques majeures du parc électronucléaire actuel d’EDF est qu’il a, pour l’essentiel, été mis en service en seulement 10 ans, après le premier choc pétrolier de 1973. Ainsi, de 1980 à 1990, 46 des 58 unités de production nucléaire actuelles ont été raccordées au réseau d’électricité. Ces centrales ont été conçues pour une durée minimale de fonctionnement de 40 années. Si chacune de ces centrales s’arrêtait de fonctionner à sa date anniversaire de 40 ans, le pays enregistrerait, en l’espace de 10 ans, une baisse des trois quarts de la capacité de production nucléaire actuelle. Il devrait faire face à une insuffisance de l’offre d’électricité. Le besoin de remplacement des centrales nucléaires existantes pourrait apparaître aux alentours de 2020, quand les premières unités de production nucléaire en service actuellement auront atteint 40 ans, durée pour laquelle elles ont été conçues.

EDF mène dès aujourd’hui des actions d’ingénierie et de maintenance pour assurer une durée de vie optimale de ses installations et poursuivre l’exploitation en toute sûreté, au-delà de 40 ans, des centrales qui seront reconnues aptes. Néanmoins, on ne peut pas exclure que certaines d’entre elles ne puissent pas dépasser significativement cette échéance.
Pour se prémunir de ce risque, EDF cherche à être prêt à remplacer par de nouvelles centrales nucléaires tout ou partie de la puissance qui ferait défaut à l’horizon 2020-2030. Cette garantie de savoir-faire serait apportée par la construction, maintenant, du réacteur de Flamanville 3.

La construction ou non d’une série, ainsi que le nombre d’unités seront des décisions à prendre vers 2015, pour pouvoir disposer des moyens de production opérationnels, à partir de 2020, en fonction des besoins en électricité et de la durée de vie effective des centrales actuelles.
EDF actualisera sa stratégie industrielle dans le cadre défini par les pouvoirs publics au moment des choix.

Notons également que le projet de construction d’un réacteur EPR s’inscrit en totale cohérence avec la Loi fixant les orientations de la politique énergétique de la France, promulguée en juillet 2005 et qui précise clairement le besoin de maintenir l’option nucléaire ouverte.

Néanmoins, ce choix de maintenir l’option nucléaire ouverte ne s’est pas fait sans un bilan de la situation passée.
En terme d’impact sur l’environnement, la protection de celui-ci est un objectif permanent d’EDF qui a divisé les rejets de ses unités de production électronucléaire par 50 pour les unités 900 MW et 100 pour les unités 1300 MW depuis la mise en service.
Chaque jour et sur chacun des 19 sites de production électronucléaire d’EDF, des spécialistes d’EDF s’assurent que les différents sites n’ont pas d’impact sur l’environnement.
Ainsi, près de 10 000 analyses par site sont réalisées chaque année dans un rayon de 10 km autour d’un site comme celui de la centrale de Flamanville. Les échantillons prélevés dans l’environnement sont analysés par EDF dans des laboratoires réglementaires situés à l’extérieur des sites, ainsi que par un laboratoire indépendant, de l’IRSN (Institut de Recherche et de Sûreté Nucléaire). L’examen strict des milieux aquatiques (eaux de surface et souterraine) et de la chaîne alimentaire, dont le lait et les végétaux, est effectué par les chimistes des sites (une quarantaine de salariés par site) et par des laboratoires indépendants comme ceux d’IFREMER (Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la MER).

Les résultats sont transmis à l’IRSN pour validation et publiés régulièrement dans des bilans diffusés à la Commission Locale d’Information de la centrale et sur le site Internet www.edf.fr.

En terme d’impact sanitaire, les quantités de rejets autorisées pour chaque centrale sont réglementées par une limite fixée dans des arrêtés interministériels de rejets et de prise d’eau (DARPE) cohérents avec le code de la santé publique qui s'applique à la somme des doses reçues et qui est de 1 mSv (milliSievert) par an. Cette limite est à comparer à l'exposition moyenne à la radioactivité naturelle en France qui est de 2,4 mSv. Cette limite réglementaire de 1 mSv est bien inférieure à la limite sanitaire, au-delà de laquelle il y aurait un risque sur la santé. A titre d'exemple, la dose annuelle, due au fonctionnement des 3 unités de production du site (si le projet de réacteur EPR est confirmé à l'issue du débat public), calculée de manière très conservative, pour la population vivant autour du site de Flamanville, serait inférieure à 0,04 mSv.

En terme d’impact financier, si on compare le coût du MWh produit à partir de nucléaire (29,9 euros), avec celui du MWh produit à partir d’un cycle combiné à gaz (46,33 euros avec une hypothèse de 4,7 €/Mbtu) ou d’éoliennes (de 49 à 61 euros) il s’avère que le nucléaire reste très compétitif (source : « coûts de référence de la production électrique » DGEMP, décembre 2003).

D’une manière générale, le parc de production électronucléaire est constamment soumis aux expertises et inspections de l’Autorité de Sûreté Nucléaire qui en évalue le niveau de sûreté site par site et décide de la poursuite de l’exploitation de chacune des centrales après des contrôles approfondis. Ces évaluations sont complétées par des regards internationaux sous l’égide de l’Agence Internationale pour l’Energie Atomique qui effectue des audits de centrales nucléaires chaque année et publie pour le Gouvernement son rapport d’audit. L’ensemble de ces évaluations constitue, pour les pouvoirs publics, autant de bilans pour se forger une opinion sur le bien fondé de la sûreté des centrales nucléaires.

Question de : benoit jean-christophe - rennes 35700 - le 03/02/2006
Quand des études montrent que l'on peut à niveau de confort et de besoins en énergie constants, arriver à leur satifaction avec une consommation énergétique moindre de 40% que notre consommation actuelle pourquoi poursuivre dans la voie du toujours plus d'énergie à produire ?

Réponse de : EDF
Vous posez la question des capacités existantes de réduction de la consommation d’énergie

En cohérence avec la loi d’orientation sur les énergies adoptée par le Parlement en juillet 2005, notre projet Flamanville 3 a pour objectif d’être en capacité de renouveler les centrales nucléaires actuelles quand elles seront amenées à s’arrêter à l’horizon 2020..

Ce projet ne s’oppose pas au développement des énergies renouvelables et à la nécessité pour tous de maîtriser la demande d’énergie. En France, la consommation d’électricité augmente régulièrement depuis les années 70. Les prévisions du Ministère de l’Economie et des Finances pour 2020 font état de la poursuite de cette augmentation y compris avec l’hypothèse d’une implication forte de l’Etat dans la recherche d’une meilleure efficacité énergétique et de maîtrise de la demande d’énergie (0,5% de croissance de la demande d’électricité après 2010, 1% d’ici là par rapport aux 2% en moyenne durant ces 5 dernières années).

Les Pouvoirs publics et les producteurs d’électricité dont EDF s’investissent par ailleurs dans le développement des énergies renouvelables, et les efforts commencent à porter leurs fruits. Mais ils ne suffiront pas à se substituer au besoin d’électricité, qui apparaîtront avec l’arrêt des centrales nucléaires qui représentent 78% de la production nationale d’électricité en 2004. Nous allons effectivement être confrontés à un arrêt important de moyens de production qui devront être remplacés, au moins partiellement quand ils arriveront en fin de vie.

EDF se doit de préparer ce renouvellement. En effet, si chacune des centrales actuellement en fonctionnement s’arrêtait de fonctionner à la date anniversaire de 40 ans, la France enregistrerait, en l’espace de 10 ans, une baisse des trois quarts de la capacité de production nucléaire actuelle.
C’est la raison première du projet Flamanville 3.

Par conséquent, même si les efforts de tous permettent de ralentir l’augmentation, voire de réduire la consommation d’énergie, pour faire face à l’arrêt de nombreux moyens de production, il faut envisager de construire de nouveaux moyens. Le projet industriel d’EDF est de s’adapter à l’évolution de la demande pour dimensionner le moment venu son parc de production, et le nombre de réacteurs nucléaires qu’il faudra construire si la politique énergétique du pays le prévoit. Le fait de disposer maintenant d’un réacteur tête de série et de l’éprouver avant de prendre les décisions sur le renouvellement du parc de production électro-nucléaire.

Question de : benoit jean-christophe - rennes 35700 - le 06/02/2006
Un nouveau tarif écologique et vertueux à inventer par EDF:
le tarif 'Negawatts' pour que les particuliers deviennent des consomm'acteurs motivés.
Actuellement, aucun tarif proposé par EDF, ne permet pour un particulier de payer moins en consommant moins Actuellement, seul des abonnements + cout du kwh sont proposés en fonction du profil de conso électrique. Il existe bien le tarif EJP mais non systématiquement intéressant (il faut avoir un certain niveau de conso minimal).
Donc, par rapport à un niveau de conso annuel moyenné sur les 3 ans passés par exemple, plus le particulier essaie de diminuer sa consommation de 10%, 20% 50% voir plus les jours de pointe, plus EDF ajouterait une réduction supplémentaire de 2,4,8,etc% sur la facture. Car en consommant moins, on éviterait à EDF d'investir dans des moyens de production couteux (EPR = 3Milliards d'euros). De plus, le particulier s'y retrouverait en pouvoir d'achat
est-ce seulement envisageable ?

Réponse de : EDF
Votre proposition revient à mettre en place des tarifs reflétant l'effort de baisse à la consommation fourni par les consommateurs d'électricité.
Tout d'abord, nous rappelons que les tarifs réglementés de ventes d'électricité concernent uniquement les clients éligibles (c’est-à-dire les entreprises, les artisans, les professionnels, les collectivités locales…) n'ayant pas fait jouer leur éligibilité (c’est-à-dire leur possibilité de changer de producteur d’électricité), et les clients non éligibles (les particuliers jusqu’en 2007, date à laquelle chacun pourra choisir son fournisseur d’électricité).
L'évolution des tarifs, à structure inchangée, est fixée par arrêté du ministre chargé de l' Economie et du ministre chargé de l'énergie , après avis de la Commission de Régulation de l' Energie.
Actuellement, comme le stipule le contrat de Service Public signé par EDF, les tarifs de vente de l’électricité hors taxes intègrent principalement trois composantes :
- les coûts de la production
- les coûts de commercialisation et de gestion de la clientèle ;
- les coûts d’acheminement (fixés par le tarif d’utilisation des réseaux publics de transport et de distribution).

Le principe retenu est donc que les tarifs reflètent les coûts ; la fonction économique essentielle de ce principe est d'orienter les choix individuels vers les solutions les moins coûteuses pour la collectivité.

Votre proposition favoriserait certes une attention particulière des consommateurs d'électricité à leur niveau de consommation, mais ne permettrait pas forcément d'atteindre cet optimum économique. Les coûts précisés ci-dessus varient significativement au cours de l’année (saisonnalisation de la demande), de la semaine ou de la journée. Il y a dès lors un intérêt, pour le gestionnaire de réseau, dans le cadre de sa responsabilité d’assurer l’équilibre offre/demande national et la sécurité du réseau dans certaines zones, comme pour les producteurs, à pouvoir disposer de tarifs de l’électricité modulés en fonction du temps. En effet, en reflétant mieux les coûts «instantanés» du système électrique, qui peuvent être extrêmement élevés à certaines périodes de l’année (par ex : heures de pointe d’un jour froid d’hiver), ils constituent un «signal tarifaire» incitant les clients à «effacer» toute ou partie de leur consommation à ces moments-là. L’intérêt est bien collectif, puisque, grâce à ce signal tarifaire, les clients qui réduisent leur consommation en périodes de pointe voient leur facture annuelle substantiellement réduite, récupérant ainsi une bonne part de l'économie engendrée pour le système électrique. De plus, l’économie de consommation permet par ailleurs une moindre sollicitation des moyens de production de pointe, à base de combustibles fossiles gros émetteur de gaz à effet de serre, et donc avoir un effet bénéfique sur l’environnement.



Question de : PICOU Christine - TOULOUSE 31000 - le 10/02/2006
La commission européenne vient de publier les résultats du sondage "Attitude au sujet de l'énergie" réalisé en Octobre et Novembre 2005.

(lire le rapport sur http://europa.eu.int/comm/public_opinion/archives/ebs/ebs_247_fr.pdf)

Il en ressort qu'à la question QA65 :
"Pour réduire notre dépendance aux ressources énergétiques provenant de
l'étranger, les gouvernements doivent choisir parmi une liste de solutions parfois coûteuses. Laquelle des solutions suivantes le Gouvernement devrait-il favoriser dans les années à venir? "

"Pour les personnes interrogées sur les priorités que les gouvernements nationaux
devraient adopter pour réduire l’actuelle dépendance énergétique, l’amélioration de
l’utilisation des énergies renouvelables et les investissements dans la
recherche et le développement technologique sont considérés comme les
meilleurs moyens pour répondre à cette problématique." (48 % des réponses)

Tandis que l'option "Développer l'utilisation de l'énergie Nucléaire"

n'est retenue que par 12 % des Européens, 8% des Français (voir http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/0/02/63/28/eurobarometre-pays.jpg)

Ces résultats n'indiquent-ils pas clairement la voie à suivre ?

Réponse de : EDF
La politique énergétique française est définie par les pouvoirs publics.
C’est la « Loi de programme fixant les orientations de la politique énergétique » promulguée le 13 juillet 2005 qui détermine les choix énergétiques de la France pour les 30 ans à venir. L’adoption de ce texte par le Parlement est intervenu après la tenue du débat national sur les énergies en 2003, et le déroulement de deux débats parlementaires au printemps 2004 et en 2005.

La loi donne quatre objectifs à la politique énergétique française :
- indépendance énergétique et sécurité d'approvisionnement
- prix compétitif de l'énergie
- préservation de la santé et de l'environnement, notamment vis à vis de l'aggravation de l' effet de serre
- cohésion sociale et territoriale par l'accès de tous à l'énergie.

Pour les atteindre, quatre axes majeurs ont été définis par le législateur :
- Maîtriser la demande d'énergie ;
- Diversifier le bouquet énergétique, en maintenant l'option nucléaire ouverte et en développant les énergies renouvelables ;
- Développer la recherche et l'innovation dans le secteur de l'énergie ;
- Assurer des moyens de transport et de stockage adaptés aux besoins.

Ainsi, la loi française, loin d'opposer nucléaire et énergies renouvelables, les désigne comme des moyens complémentaires qui doivent permettre l'accès à une énergie non émettrice de CO2, à des prix compétitifs. La loi réserve une place toute particulière aux actions de recherche et développement sur les nouvelles technologies de l'énergie.
La stratégie d’investissement d’EDF s’inscrit dans le cadre de la loi et répond aux objectifs définis dans ce texte.

Enfin, pour mémoire, dans une enquête réalisée par Ipsos en octobre 2005 auprès de 957 personnes, 45 % des sondés se sont dits assez ou très favorables "à la construction de l'EPR, le réacteur de nouvelle génération", 25 % très ou assez défavorables et 25 % indifférents (5 % des sondés ne se sont pas prononcés).

Question de : BRUGERE Robert - MONTBOUCHER 26740 - le 16/02/2006
Où est la pseudo-surcapacité quand en Janvier 2005 les Français consomment 86. 02 MW ??
1° eoliennes
J'ai bien noté vos grands projets dans ce domaine (avec budget = 3 Mds € idem à 1 EPR et et 3 à 3300 MW installés) en France + pays voisins . Quelques détails supplémentaires (ordres de grandeur ) m'intéresseraient :
a) Pour ce qui concerne les machines "terrestres" avez-vous prévu de standardiser celles-ci ?
-Dans ce cas indiquer le type et la puissance = ?
-sinon gammes de puissances unitaires prévues = ?
b) avez- vous prévu des machines off-shore ?
-Si oui quel % approximatif par rapport aux 3-3300 MW totaux?
c) Une machine off-shore coûte forcément plus cher à l'installation et sûrement à l'entretien aussi ... qu'une machine terrestre.
En gros, pour une puissance installés donnée .. quelle est la majoration d'investissement ... ?
30 %, 50 % .. le double ?? =+ ?
d) Puisque sur les 3-3300 MW prévus, 7 à 800 MW sont envisagés en France.. quels sont les autres pays concernés par les 200-2500 MW hors France ? .. et si possible (en gros ) les répartitions des P installées ...
2) CHUTES d'AVIONS
Il est classique d'entendre reprocher aux réacteurs dont l'EPR de ne pas pouvoir résister aux chutes de gros avions .
-A marseille, le 12/01/06 Mr B. LAP0NCHE de "Global Chance" l'a encore affirmé à la tribune sans être du tout démenti .
Le public de la salle peut donc en conclure qu'il a raison.
Il a été souvent dit qu'une enceinte d'EPR pouvait juste résister à l'impact d'un Cessna... pourquoi pas d'un bébé Jordel ??
Mais si vous démentez pas, si vous ne faites pas les mises au point nécessaires, qui le fera ??
3) CONFIDENTIEL DEFENSE
En cas d'incident, on se trouve donc face aux mêmes produits et à l'intérieur de machines assez semblables... sauf que l'EPR comporte encore des sécurités supplémentaires par rapport aux REP actuels. Donc je ne vois pas où est le problème de fond ?
Les contestataires reprochent d'ailleurs à l'EPR de ne pas faire de "bond technologique" ... ce qui confirme l'observation ci-dessus.
On ne passe pas d'un UNGG à un REP ou à un REB ou bien d'un REP à un "rapide" .
On ne change presque rien par rapport à un N4 sauf 150MW de plus, une enceinte plus perfectionnée et un récupérateur de de corium, etc ... ce qui ne peut qu'améliorer la situation
Donc ... où est le problème ?
Moi je ne vois pas, mais encore faut-il l'expliquer au public...

Réponse de : EDF
Votre question porte sur trois sujets distincts. Nous vous y apportons une réponse point par point.

1) Notre programme éolien
a) Comme pour toutes ses filières de production d'électricité, le Groupe EDF ne fabrique pas ses propres éoliennes mais les achète à des constructeurs spécialisés.
Tous les sites ne présentent pas les mêmes conditions de vent, d'accessibilité, de contraintes environnementales et administratives (par exemple, limite de hauteur pour l'aviation civile ou militaire). Il n'est donc pas possible de se concentrer sur un seul modèle d'aérogénérateur, ni même sur un seul fournisseur. Ce n'est d'ailleurs pas souhaitable non plus pour des raisons d'équilibre du risque fournisseur.
Néanmoins, on peut dire que les turbines installées d'ici à 2010 seront, pour la plupart, dans la gamme de 1,5 à 3 MW de puissance unitaire.

b) Le Groupe EDF étudie au cas par cas l'opportunité et la faisabilité technico-économique de projets de parcs éoliens en mer. Aucun pourcentage n'a été fixé a priori.

c) En mer, le montant de l'investissement par MW installé et le coût de l'exploitation sont plus élevés qu'à terre, mais dépendent fortement des conditions de mer (profondeur, distance à la côte, nature des fonds, marnage, houle...). Il n'y a pas 2 projets identiques en mer. On ne peut donc pas donner un ratio unique : cela peut être de 50 à 100% plus cher que les réalisations à terre.
Mais le vent en mer est généralement plus fort et plus régulier qu'à terre, ce qui permet une plus grande production.
C'est la résultante de ces 2 aspects (plus cher mais plus de production) qui fait qu'un projet en mer sera réalisable économiquement ou non.

d) Le Groupe EDF a pris des engagements en faveur du développement durable qu'il traduit dans ses investissements dans les pays dans lesquels il est présent et/ou dans ceux où les mécanismes de soutien au développement des énergies renouvelables lui permettent de le faire dans des conditions économiques satisfaisantes ou l'y obligent. Liste non exhaustive : France, Royaume-Uni, Italie, Portugal, Grèce, USA ...

2) La chute d’avion
Comme nous l’avons souvent expliqué au cours de différentes réunions publiques et en particulier à Caen le 23 novembre 2006 où le thème de la réunion portait sur la sécurité des centrales, les dispositions de protection des centrales nucléaires font l’objet de dispositions établies par les Pouvoirs Publics – en particulier le Haut Fonctionnaire de Défense du ministère chargé de l'Industrie et l’Autorité de Sûreté Nucléaire- et EDF.

Les dispositions retenues relèvent de 3 natures distinctes, qui correspondent à 3 niveaux de défense :

o Des dispositions relatives à la prévention des actes de terrorisme, qui impliquent notamment les services de police et de renseignements. A titre d'exemple, les installations sont soumises à une surveillance permanente, certaines mesures étant visibles, d'autres, à caractère confidentiel sont invisibles. Pour ce qui concerne plus particulièrement les avions, après les attentats du 11 septembre 2001, les dispositions de protection contre une chute intentionnelle d'avion ont été renforcées (surveillance des aéroports, aménagement des couloirs aériens de vol, autres dispositions,...) ;

o Des dispositions de protection physique des installations, qui relèvent de la conception des ouvrages et de l'exploitation des installations nucléaires, de manière à résister sans dommages inacceptables à de nombreux scénarios d'accidents, y compris les actes de malveillance ou de terrorisme.
Pour ce qui concerne plus particulièrement la protection contre les chutes d'avion, il convient de noter que l'impact d'un avion de ligne sur un bâtiment compact avec des parois épaisses en béton armé n'est pas directement comparable au cas des tours du World Trade Center (WTC). En effet dans un tel cas il s'agirait d'un choc considéré comme "mou" dans lequel l'avion s'écrase et se disloque sur les parois rigides et provoquant également la combustion d'une grande partie du kérosène sous forme de "boule de feu" à l'extérieur des bâtiments, contrairement au WTC où l'avion a perforé les parois de verre et s'est encastré dans l'immeuble constitué d'une structure métallique, et où l'incendie s'est maintenu largement à l'intérieur provoquant le ramollissement puis l'effondrement de ces structures métalliques. Les parois du projet EPR ont été conçues en tenant compte de ces effets, aussi bien pour des avions de ligne (considérés comme des "chocs mous") que pour des avions de type militaire (considérés eux comme des "chocs perforants").

o Des dispositions de type plans d'urgence sous la responsabilité des Pouvoirs Publics, à mettre en oeuvre le cas échéant, permettant de prévoir et d'organiser les mesures visant à limiter les conséquences d'un accident ou d'un acte de malveillance ou de terrorisme dans l'hypothèse où un tel acte serait commis malgré les mesures précédentes.

C'est l'ensemble de ces dispositions qui assure la protection des populations et des installations contre les actes malveillants ou leurs conséquences. Pour des raisons bien compréhensibles, elles ne peuvent pas être décrites plus en détail pour ne pas nuire à leur efficacité.

3) Le secret défense
Vous avez raison de préciser que par rapport aux réacteurs actuellement en fonctionnement en France, l’EPR est un réacteur « évolutionnaire ». En effet, le principe de fonctionnement reste le même mais, comme dans toutes les industries, les nouveaux modèles, ici l’EPR, présentent des améliorations tant en termes de sûreté, que d’impact environnemental ou de compétitivité.
Par rapport aux réacteurs actuels, parmi les améliorations les plus notables, on peut noter que l’EPR dispose de 4 systèmes de sauvegarde, indépendants et géographiquement séparés, permettant de refroidir le réacteur en toutes circonstances ; il dispose d’un récupérateur de combustible fondu permettant, dans le cas hypothétique d’un accident grave, de refroidir et de confiner les matières radioactives à l’intérieur du bâtiment réacteur sur une très longue période ; il dispose également d’une double enceinte en béton de forte épaisseur lui procurant une encore plus grande résistance face à une agression externe.

Mais il est aisé de comprendre que nous ne souhaitons pas divulguer plus en détails des informations (hypothèses de calcul, épaisseurs de murs…) qui permettraient à des personnes mal intentionnées de porter atteinte à la protection des populations et des installations contre les actes malveillants ou leurs conséquences.

Question de : JULIAND Arnaud - Le Grand Lemps - le 16/02/2006
Comment, concrètement, prendrez-vous compte des avis donnés pendant les réunions publiques ou donnés sur ce site ?

Réponse de : EDF
Vous vous demandez comment EDF prendra en compte l’ensemble des échanges qui ont eu lieu tout au long du débat public.

EDF a abordé ce débat public dans un esprit de transparence et d'ouverture. Transparence parce que nous avons tenu à apporter des réponses précises aux questions posées pour permettre au débat de se déployer, ouverture parce que nous voulions écouter l’ensemble des opinions et en tenir compte dans le cadre de notre projet.

Le Compte rendu de la commission particulière du débat public, le bilan de la commission nationale du débat public feront, de notre part, l’objet de la plus grande attention pour compléter notre analyse du débat et nous permettre de dégager les questionnements et les attentes du public. Fort de ces enseignements, le président d’EDF, après avis du conseil d’administration prendra sa décision vis à vis des suites à donner au projet.

D’ores et déjà, lors des deux réunions de clôture qui se sont déroulées à Paris le 17 février et à Cherbourg le 18 février, nous avons annoncé :
- notre volonté de poursuivre et de conforter notre démarche d’ouverture et de transparence dans le cadre du suivi du projet Flamanville 3 si celui-ci est confirmé à l’issue du débat public. Concrètement, nous réaliserons cette volonté au travers de la publication du rapport préliminaire de sûreté en version publique à l’été 2006 – livrant ainsi le dossier technique du projet à l’œil de tous – et au travers d’une convention formalisée avec la Commission Locale d’Information de Flamanville afin qu’elle puisse réaliser avec l’appui de l’Association Nationale des CLI toutes les expertises techniques qu’elle souhaitera tout au long du chantier.
- notre engagement d’être présent aux côtés des acteurs locaux dans le cadre notamment d’une procédure Grand Chantier si celle-ci est décidée par les pouvoirs publics.
- enfin, nous avons entendu de nombreuses attentes exprimées pendant les réunions publiques en matière d’investissement d’EDF dans les énergies renouvelables et la maîtrise de la demande d’énergie, nous nous engageons à rendre plus lisible et à renforcer nos actions dans ces domaines.

Les avis donnés font partie des précieuses annexes au compte rendu du débat qu'il m'incombe de rédiger. Ce compte rendu fera, d'autre part, des citations de questionnements de la part des citoyens qui se sont exprimés lors du débat public.

Question de : dupont Sébastien - HERBLAY 95220 - le 21/02/2006
Je ne parviens pas à comprendre l'utilité de la construction d'un tel réacteur. Quand va t'on enfin se diriger vers des solutions de production de l'énergie électrique décentralisées, comme par exemple, des panneaux solaires sur les habitations ? L'epr, comme tout réacteur nucléaire, est potentiellement dangereux, aussi infime soit le danger selon les "experts". Nous ne savons toujours pas quoi faire des déchets, et ce projet est très couteux. Pourquoi si peu d'investissement dans les solutions réellement propres ? Le lobby EDF doit être cassé pour enfin permettre à des solutions propres d'apparaître en France. Notre pays est à la traîne en terme d'énergies propres. C'est désolant.

Réponse de : EDF
Une partie de votre question porte sur l’investissement d’EDF dans les autres énergies que le nucléaire. Sachez tout d’abord qu’EDF n’oppose pas énergie nucléaire et énergie renouvelable. Nous examinons attentivement les avantages et les inconvénients de chaque mode de production afin de définir la place de chacun dans notre mix-énergétique.

Les énergies renouvelables, ne permettant de produire de l’électricité que par intermittence (seule l’énergie hydroélectrique permet de produire en base, mais son potentiel de développement est très faible en France), elles ne pourront constituer qu’une partie du bouquet électrique du futur. En effet, notre mission de fournir de l'électricité à tout instant sur tout le territoire, à tous nos clients, impose que des moyens de production puissent délivrer du courant même quand les panneaux solaires, les éoliennes et les autres énergies renouvelables ne produisent pas, faute de vent ou de soleil. Ainsi, la construction de dizaines de milliers d’éoliennes en France ne permettra pas de se passer du renouvellement à partir de 2020 des centrales nucléaires actuelles. C’est cette échéance qu’EDF veut préparer avec le projet EPR tête de série à Flamanville.

Ainsi, la production éolienne et photovoltaïque a pour inconvénient d’être intermittente et non prédictible. Mais, en revanche, elle a pour avantage de limiter l’utilisation des combustibles fossile et nucléaire par les moyens de production traditionnels (fuel, charbon ou uranium) ainsi que de limiter la production de gaz à effet de serre et de déchets nucléaires. C’est pourquoi EDF s’engage dans ces filières aussi. 3 milliards d’euros vont être consacrés par EDF à la construction d’éoliennes d’ici 2010 (autant que pour la construction de l’EPR, si le projet est confirmé à l’issue du débat public).

Dans le domaine du solaire, EDF via sa filiale Tenesol a déjà produit 25 MWc (soit une surface de 250 000 m2) de panneaux solaires en 2004 et construit une nouvelle usine de fabrication à Toulouse. Celle-ci pourra produire des panneaux générant au total 15 MW, soit 150 000 m2 de panneaux solaires par an.

Enfin, EDF a engagé en 2002 un programme de Recherche et Développement "Hydroliennes en mer". Les premiers prototypes pourraient voir le jour à l'horizon 2008 – 2010.

Votre question porte également sur la sûreté de l’EPR. Le réacteur EPR peut être qualifié d’évolutionnaire". Il s’agit en effet d’un réacteur de type réacteur à eau pressurisée (REP), tels que ceux actuellement en exploitation en France et en Allemagne, bénéficiant des meilleures techniques disponibles et de l’expérience acquise sur ces deux parcs de centrales nucléaires.

Mais, il intègre aussi des techniques innovantes pour le rendre encore plus sûr et plus respectueux de l'environnement que les modèles précédents.

Nous pouvons citer par exemple :
- l’équipement de quatre systèmes de sauvegarde indépendants et géographiquement séparés permettant le refroidissement et le pilotage de l’installation en toute circonstance,
- le récupérateur de combustible fondu permettant d’interdire la dissémination de la radioactivité en cas d’un hypothétique accident grave

Enfin, concernant la gestion des déchets nucléaires, sachez qu’en tant qu'industriel, EDF est responsable légalement et financièrement des déchets qu'il produit. Tous les déchets ont aujourd'hui une solution de gestion sûre, validée et contrôlée par l’Autorité de Sûreté. Cette gestion des déchets nucléaires mise en place pour les réacteurs actuels sera reconduite pour l'EPR :

- les déchets de faible et moyenne activité (90 % des déchets nucléaires) sont conditionnés et stockés sur des sites de l'ANDRA (Agence Nationale pour la gestion des Déchets RAdioactifs).
- le combustible usé qui contient des déchets de haute activité à vie longue (10 % des déchets nucléaires) est retraité. Cette solution permet de séparer les matières valorisables contenues dans les combustibles usés (plutonium et uranium) et de les recycler comme combustible dans les réacteurs actuels. Les matières non valorisables sont quant à elles conditionnées et entreposées en toute sûreté dans des matrices de verre inerte, stable sur plus de 100 000 ans d’après les résultats des recherches effectuées sous la responsabilité de l’ANDRA.

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