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réacteur nucléaire Flamanville

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Voici les questions posées par le public par mail, par courrier ou lors des réunions publiques. Nous affichons les réponses du maître d'ouvrage (après vérification par la CPDP) et de la CPDP.

Vous trouverez d’autres réponses développant des points de vue différents dans le cahier collectif d'acteurs mais également dans les cahiers individuels d'acteurs. Si vous ne les avez pas déjà consultés, ces document sont téléchargeables ou disponibles sur simple demande écrite auprès de la Commission

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Thème séléctionné : PRÉVISIONS OFFRE/DEMANDE ÉLECTRICITÉ

Question de : Binet pierre - paris 75008 - le 28/10/2005
Bonjour
Je suis contre le projet tout simplement : parcqu'il va couter autant d'argent à la construction que ce que le dévelppement des éoliennes, du solaires n'auront jamais même pendant 20 ans. Or pour ces dernières nous avons la preuve qu'elles ne génèrent AUCUNE pollution ce qui est loin d'être le cas de fâçon indirecte pour l'EPR. (déchets, mines d'Uranium...)
Cordialement
P. Binet

Réponse de : EDF
EDF considère le développement des ENR essentiel pour l’équilibre de son portefeuille de production : il n’y a donc pas lieu d’opposer ENR et nucléaire.
Pour mémoire, EDF est déjà le deuxième producteur d’ENR en Europe avec ses ouvrages hydrauliques.

Le projet EPR Flamanville 3 est estimé à environ 3 milliards d’euros, ce qui intègre la totalité des coûts de développement. Ce montant global s’étalera sur plusieurs d’années, des premières études jusqu’à la fin de la réalisation de l’ouvrage. La partie nucléaire mobilise 60% de l’investissement, tandis que la partie conventionnelle en représente 40%.
Ramené sur 6 ans (soit 500 millions d’euros par an), l’investissement dans EPR représente seulement 6% de la capacité d’autofinancement d’EDF, ce qui permet de conserver des capacités de financement pour la recherche dans d’autres domaines comme la Maîtrise de la Demande d'Energie ou le développement des énergies renouvelables (éoliennes ou solaires par exemple).

Par ailleurs, parmi les Energies Renouvelables autres que l’hydraulique, la plus mature est l'éolien; et le groupe EDF a prévu d’investir autant dans l'éolien que dans l'EPR d’ici 2010 : le Groupe compte développer, seul ou avec des partenaires, de l'ordre de 3300 MW de capacité éolienne supplémentaire à l'horizon 2010 dans le monde, soit un montant d'investissement de 3 milliards d'euros environ.
Ces éoliennes pourront produire 7 à 8 TWh/an (il est prévu que Flamanville 3 produise 12TWh par an) pendant 20 ans.

Enfin, les centrales nucléaires et les usines hydroélectriques en service dans le monde évitent chaque année l’émission de près de 4,7 milliards de tonnes de CO2 par an, soit 20% des émissions mondiales tous secteurs confondus.
En France, grâce à la spécificité de son parc de production, EDF émet 10 fois moins que la moyenne européenne de CO2 par KWh produit.
La production de 1 kWh d’électricité provoque une émission dans l’atmosphère de :
• 754 à 1 124 g de CO2, s’il est produit par une unité au charbon,
• 545 à 900 g de CO2, s’il est produit par une unité au fioul,
• 388 g à 688 g de CO2, s’il est produit par une unité à gaz,
• 60 à 150 g de CO2 s’il est produit par du solaire photovoltaïque,
• 11 à 22 g de CO2, s’il est produit par une unité nucléaire, hydraulique ou de l’éolien.
Ces chiffres prennent en compte la totalité du cycle de production, de l’extraction des ressources au stockage définitif des déchets éventuels en passant par la construction et l’exploitation des installations.







Question de : Baguelin Yves - CHARBONNIERES 69260 - le 01/11/2005
Le tertiaire est le domaine où les économies d'énergie ont été les moins rapides. Alors puisque le temps de réponse pour les bâtiments est long, pourquoi ne pas envisager le chauffage urbain directement à partir d'une centrale EPR moyenne, pour fournir directement de l'eau chaude l'hiver et de l'électricité , notamment pour la climatisation l'été avec un dimensionnement de l'ordre de 500/800 MW pour une ville de 300 000 habitant ( réfrigérant atmosphérique d'appoint et/ou utilisation par les maraichers pour les serres , cultures périphériques avoisinanteset le pompage de l'eau souterraine, qui fait défaut en surface. Pour réduire les transports de personnes voire de marchandises par la route, on n'échappe plus à une certaine concentration intelligente: ex ville popolynucléaire et non concentrique pour précisément faciliter la distribution des énergies, fluides et signaux ( câble, internet) . Le chauffage urbain est un gros consommateur d'énergie qu'il faut réduire par un cycle combiné électricité / chaleur directe voire frigorie par cycle à absorption, sachant que la proximité d'une centrale près d'une ville re demande pas plus de précaution qu'à la campagne ou sur la côte. En matière de sécurité d'approvisionnement et de continuité du service, il devient plus important avec le terrorisme et le vandalisme de réduire les lignes de transports d'énergie, de données ( télétravail et domotique) à un maillage minimal de secours. C'était la préoccupation des militaires US avec Arpanet de diluer la centralisation pour être moins vulnérable.

Réponse de : EDF
Votre question porte sur la fourniture d'eau chaude à partir d'une centrale électronucléaire.

L’utilisation de ce nouveau réacteur à des fins de chauffage urbain n’est pas envisageable dans la mesure où la ville de Cherbourg est à une distance trop importante pour transporter la chaleur dans des conditions économiquement raisonnables.

Concernant votre remarque sur la production d'eau chaude, vous avez raison de préciser qu'une centrale thermique (classique ou nucléaire) produit de la chaleur. En revanche, le but premier de ces centrales est la production d'électricité et le choix de leur emplacement ne doit pas être fait en fonction des besoins en eau chaude comme vous le suggérez.
Néanmoins, EDF avec les collectivités territoriales des sites d'implantation réfléchit à une meilleure utilisation des rejets thermiques de ses centrales. Nous pouvons citer par exemple, sur le site de Gravelines dans le nord de la France, l'utilisation des rejets thermiques du site pour la pisciculture et en particulier l'élevage de bars.
Ce n'est pas pour des raisons de sécurité que nos sites d'implantation sont situés à l'extérieur des villes, mais pour des raisons pratiques. De plus, pour ce qui concerne les centrales électriques, ces dernières nécessitent, comme vous le précisez, une grande capacité de refroidissement d'où la nécessité de les localiser en bord de mer ou en bord de rivière.

Dans les autres pays d’Europe, et à notre connaissance, le modèle (production de chauffage urbain à partir d’un réacteur nucléaire proche d’une ville) que vous évoquez existe mais uniquement en Suisse.

Question de : POIZAT François - Sainte Foy-Lès-Lyon 69110 - le 04/11/2005
La mise en service d'EPR pas avant 2013 ne suffira sans doute pas à satisfaire la demande de consommation en 2010.
Comment EDF (ou autres acteurs du marché) , assurera-t-il l'équilibre, sauf black-out?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur la garantie de l’équilibre offre-demande en France à l’horizon 2010.

Au terme de la loi de 2000, c’est RTE en tant que gestionnaire du réseau de transport d'électricité qui porte la responsabilité de l’équilibre production -consommation en France en temps réel au niveau national et au niveau régional.
EDF, au même titre que les autres acteurs sur le territoire, contribue à garantir cet équilibre.

Cependant, EDF s’est engagé dans le contrat de service public signé récemment avec l’Etat à installer plus de 5000 mégawatts (MW) sur le territoire d’ici 2010, soit l’équivalent en puissance de 5 réacteurs nucléaires existants, afin de répondre notamment aux besoins de pointe de consommation identifiés par RTE.

Question de : LEDRU Olivier - LYON 69005 - le 04/11/2005
Quels sont, s'ils existent, les scénarios crédibles de production d'énergie électrique alternatifs au nucléaire par fission (énergies renouvelables, fusion) ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur la possibilité d’utiliser les énergies renouvelables et la production nucléaire obtenue par fusion (projet ITER) pour répondre aux besoins énergétiques à venir.

Concernant le projet ITER, c’est un projet de recherche fondamentale qui consiste à tenter de reproduire le phénomène de fusion thermonucléaire du type de celui qui se produit sur le soleil. Les échéances de ce projet sont très lointaines, dans le meilleur des cas la mise en service d’un prototype n’interviendra pas avant la seconde moitié du siècle. Ce n’est pas actuellement un projet de réacteur de production d’électricité, mais un réacteur de recherche.

En revanche, les énergies renouvelables font partie des moyens de production du mix-énergétique. Selon RTE, gestionnaire national du réseau de transport d’électricité, l’énergie hydraulique représente 11, 8% de l'électricité française. Les formes d'énergies renouvelables que sont le solaire ou l'éolien constituent, elles, un moyen complémentaire au mix énergétique français pour produire de l'électricité, dans la mesure où elles ne fonctionnent que par intermittence (quand il y a du vent, ou du soleil).
Le développement des EnR pour la production d'électricité et pour les usages thermiques est un des axes majeurs fixé par la loi d’orientation sur l’énergie votée à l’été 2005.
EDF considère pour sa part le développement des Energies Renouvelables (dont l’énergie éolienne et solaire) essentiel pour l’équilibre de son portefeuille de production . Le groupe EDF a notamment prévu d’investir 3 milliards d’euros dans l'éolien, soit autant que pour Flamanville 3 d’ici 2010 : le Groupe compte développer, seul ou avec des partenaires, de l'ordre de 3300 MW de capacité éolienne supplémentaire à l'horizon 2010 dans le monde. Ces éoliennes pourront produire 7 à 8 TWh/an pendant 20 ans Il s'agira d'investissements en France et dans d'autres pays d'Europe, ainsi qu'aux USA.

Question de : MAIGROT Anne-Laure - BRON 69500 - le 04/11/2005
Pourquoi ne misez-vous pas plus sur l'énergie éolienne ou solaire (renouvelable) plutôt que sur le nucléaire?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur l’engagement d’EDF vis à vis du développement des énergies renouvelables.

EDF investit dans le développement des énergies renouvelables (notamment dans l’énergie éolienne et solaire). EDF est déjà un acteur majeur dans le domaine des ENR en Europe grâce à ses ouvrages hydrauliques.

Le groupe EDF, premier producteur d’éolien en France, envisage d’investir 3 milliards d’Euros dans l’éolien soit autant que pour Flamanville 3 d’ici 2010. En effet, le groupe compte développer 3300 MW de capacité éolienne supplémentaire à l’horizon 2010 dans le monde. En France, les projets sont principalement situés en Languedoc-Roussillon et dans le Nord Ouest de la France.

Dans le domaine du solaire, EDF, via sa filiale Tenesol, a déjà produit 25 MWc (soit une surface de 250 000 m2) de panneaux solaires en 2004 et construit une nouvelle usine de fabrication à Toulouse. EDF s’investit également dans la recherche pour l’amélioration de l’efficacité des capteurs solaires.

Les formes d’énergies renouvelables que sont le solaire et l’éolien ne permettant de produire de l’électricité que par intermittence (quand il y a du vent ou du soleil), elles ne pourront constituer qu’un partie du bouquet électrique du futur.

Question de : PENEL Nicolas - LYON 69002 - le 04/11/2005
La filière surgénérateur a été abandonnée : que faire des déchets nucléaires hautement radioactifs issus des centrales actuelles et d'un éventuel EPR ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur le devenir des déchets nucléaires issus des centrales nucléaires actuelles et futures à travers l'EPR.

En tant qu'industriel, EDF est responsable légalement et financièrement des déchets qu'il produit.
Tous les déchets ont aujourd'hui une solution de gestion sûre, validée et contrôlée par l'Autorité de Sûreté Nucléaire.
Cette gestion des déchets nucléaires mise en place pour les réacteurs actuels sera reconduite pour l'EPR :
- les déchets de faible et moyenne activité (90 % des déchets nucléaires) sont conditionnés et stockés sur des sites de l'ANDRA (Agence Nationale pour la gestion des Déchets RAdioactifs).
- le combustible usé qui contient des déchets de haute activité à vie longue (10 % des déchets nucléaires) est retraité. Cette solution permet de séparer les matières valorisables contenues dans les combustibles usés (plutonium et uranium) et de les recycler comme combustible dans les réacteurs actuels. Les matières non valorisables sont quant à elles conditionnées en toute sûreté par vitrification.
La production d'électricité d'origine nucléaire nécessite chaque année la combustion de 1150 tonnes de combustible (1050 tonnes d'UO2 et 100 tonnes de MOX). La COGEMA traite et recycle chaque année 850 tonnes de combustible usé d'EDF (soit 80 % du combustible UO2 usé).

La totalité des déchets produits non évacuables dans les stockages actuels de l'ANDRA est prise en compte dans l'inventaire de l'ANDRA dans le cadre de la loi de 1991 concernant les déchets de haute activité à vie longue.
Dans le cadre de la préparation de la loi fixant les orientations retenues pour la gestion de ces déchets, qui sera soumise au Parlement en 2006, un débat public est en cours jusqu'en janvier 2006 (pour plus d'informations, le site www.debatpublic-dechets-radioactifs.org est à votre disposition).

Pour ce qui concerne les surgénérateurs, cette filière n'a pas été abandonnée. Elle concerne 4 des 6 projets de réacteur retenus par le consortium international qui regroupe, à l'initiative du Département de l’Énergie des USA, dix nations dont la France, les États-Unis, le Japon ou le Royaume-Uni, pour préparer la nouvelle génération de réacteurs nucléaires (Forum Génération 4). En outre, le réacteur surgénérateur "Phénix" est toujours en exploitation à Marcoule (Gard).

Question de : KERDRAON Denis - LYON 69006 - le 04/11/2005
En cas de renouvellement du parc par des EPR, combien en serait construit ? Quelle proportion de la production totale d'électricité ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur le renouvellement du parc nucléaire actuel.

La question de la construction d’une série de réacteurs EPR et du nombre d’unités qui la composeraient se posera vers 2015, quelques années avant l’arrêt possible des premières unités du parc actuel. En effet, à cette date, EDF actualisera sa stratégie industrielle dans le cadre défini par les pouvoirs publics.

EDF a pour objectif de permettre le remplacement de la majorité des tranches nucléaires actuelles par l'EPR au rythme de 1 à 1,5 tranches par an au delà de 2020. Cette solution est actuellement privilégiée par le Groupe EDF au regard de la performance économique du nucléaire, de la stabilité des coûts qu'il permet ainsi que du respect des contraintes environnementales.

Question de : MARCONNET Roger - ROCHE 38090 - le 04/11/2005
Monsieur Dogué parle de la génération 4 de consommation des déchets.
Le surgénérateur est-il à l'ordre du jour ou complètement écarté?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur la filière des surgénérateurs.

La filière des surgénérateurs n'a pas été abandonnée, elle concerne 4 des 6 projets de réacteur retenus par le consortium international qui regroupe, à l'initiative du Département de l’Énergie des USA, dix nations dont la France, les États-Unis, le Japon ou le Royaume-Uni pour préparer la nouvelle génération de réacteurs nucléaires (Génération 4). En outre le réacteur "Phénix" est toujours en exploitation sur le site de Marcoule (Gard).

Selon les experts nationaux participants au consortium international, c'est au plus tôt à l'horizon 2040/2045 que ces réacteurs pourront équiper des centrales électronucléaires avec la maturité industrielle suffisante pour leur déploiement en série en toute sûreté.

Question de : TORRIERO Jean - VAULX EN VELIN 69120 - le 04/11/2005
Et aprés l'EPR ? Qu'il y a t-il comme éventualité envisagée sur le plan de la production nucléaire ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur les technologies du futur.

L’EPR est un réacteur évolutionnaire par rapport aux réacteurs du parc nucléaire actuel. C’est à dire que le réacteur EPR s’inscrit dans la continuité des réacteurs à eau pressurisée (REP) actuels tout en présentant un certain nombre d’améliorations en terme de sûreté et d’environnement.

Pour autant, l’après EPR se prépare déjà. En effet, à l’initiative du Département de l’Énergie (DOE) des USA, dix pays (Afrique du Sud, Argentine, Brésil, Canada, Corée du Sud, États-Unis, France, Japon, Royaume-Uni et Suisse) se sont associés dans le cadre d’un forum international pour étudier les technologies nucléaires du futur. Le forum a retenu six projets de réacteurs.

Quatre projets sont à neutrons rapides avec pour objectifs le recyclage des produits issus de la fission présents dans les combustibles usagés et l'amélioration des performances.

Les principaux défis à relever, pour permettre le développement industriel de ces réacteurs du futur, sont considérables. Ils portent notamment sur la conception de nouveaux cœurs (en particulier pour les réacteurs rapides à gaz), le développement de matériaux résistants à des produits très corrosifs (par exemple le plomb ou l’eau supercritique) et/ou à de très hautes températures (supérieures à 1 000°C), la maîtrise des risques d’instabilité neutronique et thermo-hydraulique.

Selon les experts nationaux, c’est au plus tôt à l’horizon 2040/45 que ces réacteurs pourront équiper des centrales électronucléaires, avec la maturité industrielle suffisante pour leur déploiement en série en toute sûreté.

Question de : LEGENDRE Yves - QUERQUEVILLE 50460 - le 10/11/2005
Hydrolienne ? état des recherches marée motrice . Pourquoi ne pas la remettre en action ailleurs ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur l'état de la recherche sur les hydroliennes et les perspectives de développement d'usines marémotrice.

EDF, à la pointe de la recherche européenne travaille sur une énergie marine renouvelable, l'énergie hydrolienne. Elle a engagé en 2002 un programme de Recherche et Développement "Hydroliennes en mer" pour étudier la faisabilité de la production d'électricité à partir des courants marins. Après une campagne de mesures début 2005 dans le Cotentin et en Bretagne, EDF poursuit ses études.

A l'instar des éoliennes qui captent l'énergie cinétique des vents dans l'air, les hydroliennes exploitent les fortes vitesses des courants marins. Dense, cette énergie présente aussi l'important avantage d'être prédictible lorsqu'elle met en jeu les courants de marée.
Le potentiel électrique européen exploitable a été estimé à 12,5 GW qui pourraient produire 48 TWh annuels selon une étude européenne réalisée en 1996. Ce potentiel se trouve essentiellement au Royaume-Uni et en France qui possède 20% du potentiel européen.
Les premiers prototypes pourraient voir le jour à l'horizon 2008 – 2010.
Pour plus de renseignements nous vous proposons d'aller sur le site internet d'EDF où un film vous sera proposé.

Aujourd'hui, l'usine marémotrice de la Rance, qui fournit depuis les années 60 à la Bretagne une énergie propre, stable et continue, n'est pas reproductible. Le site d'installation a été choisi en fonction de son relief particulier et des marées qui y sont les plus importantes au monde. Répliquer ce modèle ailleurs supposerait d'endiguer des surfaces trop importantes de côtes.

Question de : benoit jean-Christophe - Rennes 35700 - le 15/11/2005
Recherches sur les économies d'énergies ou pourquoi ne pas chercher à faire mieux ou pareil avec moins d'énergie électrique : ne serait-il pas intéressant d'investir sur des dispositifs d'économies et de réduction d'énergie électrique dans tous les domaines : ex l'éclairage par diodes à émission quantique (puissance consommé 10 à 100 fois moins qu'un éclairage halogène équivalent), semi-conducteurs, appareils ménagers et domestiques, chauffages électriques, équipements informatiques. Les gisements potentiels d'économie et de réduction de la consommation électrique éviteraient certainement d'avoir à construire une nouvelle centrale.

Réponse de : EDF
Votre question porte sur le Maîtrise de la Demande d’Energie (MDE).

Nous partageons votre point de vue sur la nécessité d’économiser l’énergie par tous les moyens. Toutefois, cela ne suffira pas à compenser l’arrêt des 58 réacteurs d’EDF qui produisent 80% de notre électricité.
EDF a toujours été engagé dans des actions de maîtrise de la demande d'énergie. Nous avons même été des précurseurs en instituant une politique tarifaire qui incite les consommateurs à mieux répartir leur consommation journalière (tarif de nuit par exemple), ou par nos actions en faveur de l’isolation des logements.
Cet engagement va être renforcé parce que l’énergie est un bien rare et que les changements climatiques imposent d’agir vite. Pour EDF, les engagements dans la maîtrise de la demande d’énergie recouvrent trois domaines d’actions :
- développer les offres de services pour aider nos clients, y compris les collectivités locales, à maîtriser leur facture énergétique (information, conseil, diagnostic, optimisation des consommations, maintenance des installations...) ;
- réduire la consommation énergétique des logements et des bâtiments tertiaires en maintenant le niveau élevé de qualité environnementale dans le neuf et en développant des offres dans la rénovation du parc existant (isolation thermique, système de chauffage, compléments renouvelables tels que capteurs solaires et pompes à chaleur) ;
- poursuivre l'effort en matière de recherche et développement.

Le budget consacré à la recherche et au développement sur la MDE a été quadruplé en quatre ans et atteint 18 Millions d’euros (pompes à chaleur haute température, gestion programmée de certains usages,...).
Pour autant, les mesures visant à maîtriser notre consommation d’énergie ne suffiront pas à compenser la baisse de la production liée à l’arrêt du parc nucléaire actuel, à l’horizon 2020.
L'implantation dès aujourd'hui d'une centrale électronucléaire de type EPR permettra à EDF d'être prêt lorsqu'il devra renouveler son parc de production actuel.

Question de : FILLIATRE Noëlle - DOUVRES LA DELIVRANDE  14440 - le 18/11/2005
Pourquoi ne pas faire des économies d'énergie ?
Pourquoi ne pas utiliser des énergies renouvelables ?

Réponse de : EDF
Les économies d’énergie et le développement des énergies renouvelables tiennent une place importante dans la politique énergétique française, définie par les pouvoirs publics. C’est la «Loi de programme fixant les orientations de la politique énergétique» promulguée le 13 juillet dernier (LOE) qui détermine les choix énergétiques de la France. L’article 5 de la loi prévoit que :« L’effort global de recherche portant sur le développement des énergies renouvelables et la maîtrise de l’énergie est fortement accru au cours des trois ans qui suivent la publication de la présente loi ».

La stratégie d’EDF est cohérente avec le cadre législatif : EDF considère pour sa part le développement des Energies Renouvelables (dont l’énergie éolienne et solaire) essentiel pour l’équilibre de son portefeuille de production : le Groupe EDF a notamment prévu d’investir autant dans l'éolien que dans l'EPR d’ici 2010, soit 3 milliards d’euros. Ainsi le Groupe compte développer, seul ou avec des partenaires, de l'ordre de 3300 MW de capacité éolienne supplémentaire à l'horizon 2010 dans le monde. Ces éoliennes pourront produire 7 à 8 TWh/an pendant 20 ans Il s'agira d'investissements en France et dans d'autres pays d'Europe, ainsi qu'aux USA.

Concernant la Maîtrise de la demande d'énergie, EDF a toujours été engagée dans des actions de Maîtrise de la demande d'énergie à travers la politique tarifaire mise en place pour inciter les clients à consommer dans les périodes creuses et donc à respecter leur environnement ou ses actions en faveur de l’isolation des logements. Cet engagement va être renforcé. Pour EDF, les engagements dans la maîtrise de la demande d’énergie recouvre trois domaines d’actions :
- développer les offres de services pour aider nos clients, y compris les collectivités locales, à maîtriser leur facture énergétique (information, conseil, diagnostic, optimisation des consommations, maintenance des installations...) .
- réduire la consommation énergétique des logements et des bâtiments tertiaires en maintenant le niveau élevé de qualité environnementale dans le neuf et en développant des offres dans la rénovation du parc existant (isolation thermique, système de chauffage, compléments renouvelables tels que capteurs solaires et pompes à chaleur)
- poursuivre l'effort en matière de recherche et développement. Le budget consacré à la recherche et au développement sur la Maîtrise de la Demande d’Energie a été quadruplé en quatre ans et atteint 18 Millions d’euros chaque année (pompes à chaleur haute température, gestion programmée de certains usages,...).
Pour autant, les mesures visant à maîtriser notre consommation d’énergie ne suffiront pas à compenser l’augmentation des besoins en énergie électrique. Rappelons aussi et surtout que l’objet de construction d’une centrale EPR « tête de série » est de préparer le renouvellement du parc nucléaire actuel. Par ailleurs, si les énergies renouvelables font partie des moyens de production du mix-énergétique français, les formes d’énergies renouvelables que sont le solaire et l’éolien ne permettent cependant de produire de l’électricité que par intermittence et elles ne pourront donc constituer qu’une partie du bouquet électrique du futur.

Question de : SORZUR Laurent - SAINT GERMAIN EN COGLES 35133 - le 21/11/2005
Pourquoi le gouvernement n'impose-t-il pas aux élus, aux collectivités locales, territoriales, de pratiquer les économies d'énergies : obligation d'utiliser le solaire (photo voltaïque ou thermique) ; obligation d'utliser des ampoules basse consommation, voire des LEDS ; allouer plus de subventions à l'ADEME; obligation d'employer des éoliennes pour alimenter les communes, les ZI...

Réponse de : EDF
Votre question s'adresse aux pouvoirs publics et non à EDF maître d'ouvrage du projet Flamanville 3.

Nous pouvons néanmoins vous signaler que les économies d’énergies et le développement des énergies renouvelables tiennent une place importante dans la politique énergétique française, définie par les pouvoirs publics. C’est la « Loi de programme fixant les orientations de la politique énergétique » promulguée le 13 juillet dernier (LOE) qui détermine les choix énergétiques de la France. L’article 5 de la loi prévoit que : « L’effort global de recherche portant sur le développement des énergies renouvelables et la maîtrise de l’énergie est fortement accru au cours des trois ans qui suivent la publication de la présente loi ».

Pour sa part EDF considère le développement des Energies Renouvelables (dont l’énergie éolienne et solaire) essentiel pour l’équilibre de son portefeuille de production : le groupe EDF a notamment prévu d’investir autant dans l'éolien que dans l'EPR d’ici 2010, soit 3 milliards d’euros : le Groupe compte développer, seul ou avec des partenaires, de l'ordre de 3300 MW de capacité éolienne supplémentaire à l'horizon 2010 dans le monde. Ces éoliennes pourront produire 7 à 8 TWh/an pendant 20 ans. Il s'agira d'investissements en France et dans d'autres pays d'Europe, ainsi qu'aux USA.

Concernant la Maîtrise de la demande d'énergie, EDF a toujours été engagée dans des actions de Maîtrise de la demande d'énergie à travers la politique tarifaire ou ses actions en faveur de l’isolation des logements. Cet engagement va être renforcé. Pour EDF, les engagements dans la maîtrise de la demande d’énergie recouvrent trois domaines d’actions : - développer les offres de services pour aider nos clients, y compris les collectivités locales, à maîtriser leur facture énergétique (information, conseil, diagnostic, optimisation des consommations, maintenance des installations...). - - réduire la consommation énergétique des logements et des bâtiments tertiaires en maintenant le niveau élevé de qualité environnementale dans le neuf et en développant des offres dans la rénovation du parc existant (isolation thermique, système de chauffage, compléments renouvelables tels que capteurs solaires et pompes à chaleur) - - poursuivre l'effort en matière de recherche et développement. Le budget consacré à la recherche et au développement sur la MDE a été quadruplé en quatre ans et atteint 18 Millions d’euros chaque année (pompes à chaleur haute température, gestion programmée de certains usages,...).

Question de : LEFRANC Patrick - LA CROIXILLE 53380 - le 22/11/2005
Pourquoi les recherches concernant les énergies renouvelables sont négligeables alors que 90 % des crédits vont au nucléaire ?
Comment allons-nous trouver des alternatives si l'on ne cherche pas ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur l'allocation des crédits de la recherche publique. Elle s’adresse donc aux pouvoirs publics et non au maître d’ouvrage de l’EPR.
Nous attirons cependant votre attention sur le fait que l’article 5 de la loi de Programme fixant les Orientations de la Politique Energétique, publiée au JO le 14 juillet 2005, prévoit que : « le 3ème axe de la politique énergétique est de développer la recherche dans le secteur de l’énergie » « la politique de recherche doit permettre à la France d’ici 2015, d’une part de conserver sa position de premier plan dans le domaine de l’énergie nucléaire et du pétrole, et d’autre part d’en acquérir une dans de nouveau domaines ». « L’effort global portant sur le développement des énergies renouvelables et la maîtrise de l’énergie est fortement accru au cours des trois ans qui suivent la publication de la présente loi ».
Pour sa part, en tant qu’industriel, la groupe EDF consacre 200 millions d’euros par an dans le domaine de la recherche sur le nucléaire (dont 1/3 en partenariat avec des organismes extérieurs tel que le CEA) et 40 millions d’euros dans le domaine des énergies renouvelables et la Maîtrise de la Demande de l’Energie.

Question de : FRETAY Bertrand - RENNES 35000 - le 22/11/2005
Avec un coût estimé aux environs de 300 Millions d'Euros : comment peut-on penser que l'état / EDF est un bon gestionnaire ? d'autres alternatives d'implantation et de production d'énergie économiserait cette somme qui represente 1/2 journée de remboursement des intérêts de la dette de l'état ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur les liens entre le financement de l’ EPR et le budget de l’ Etat Français, ainsi que sur les économies potentielles à partir d’autres moyens de production.

L’investissement estimé nécessaire pour la tête de série EPR est de 3 milliards d’euros ; EDF ne recevra aucune aide publique pour financer cet investissement.
Par ailleurs, EDF est parfaitement en mesure de financer l’investissement sur ses fonds propres. Réparti sur 6 ans, il représente 500 Millions d’euros par an, soit 6% de la capacité d’autofinancement d’EDF.

D’un point de vue macro-économique, Le poids de l’investissement EPR est modeste, par rapport à l'investissement total français qui représentait 316 milliards d'Euros pour l’année 2004.

EDF se lance dans cet investissement en vue de préparer le renouvellement du parc de production électronucléaire. Historiquement, le choix du nucléaire comme moyen principal de production s’est avéré être une bonne solution, y compris sur le plan économique : EDF est une entreprise performante et délivre à ses clients une électricité compétitive.

Question de : DUPAQUIER Nicolas - PARIS 75010 - le 01/12/2005
Pourquoi ne pose-t-on jamais la question de la réduction du nombre de centrales nucléaires associée à leur remplacemernt et à une politique efficace d'économie d'énergie ?

Réponse de : EDF
Vous posez la question de l’impact d’une politique de maîtrise de la demande d’énergie sur le nombre de centrales nucléaires à terme.

La maîtrise de la demande d’énergie fait partie intégrante de la politique énergétique française. C’est la « Loi de programme fixant les orientations de la politique énergétique » promulguée le 13 juillet dernier (LOE) qui détermine les choix énergétiques de la France. Elle expose 4 axes pour atteindre les objectifs qu’elle se fixe dont celui qui concerne la Maîtrise de la demande d’énergie. Elle prévoit également le développement de la recherche notamment dans le domaine de l’efficacité énergétique. Dans les scénarios de prévisions de croissance de la demande à horizon 2020, publiés par RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité français, en charge de ces questions de prévisions pour le compte des pouvoirs publics, les efforts en matière de maîtrise de la demande sont intégrées, de façon différenciée mais toujours significative (0,5% de croissance de la demande d’électricité après 2010, 1% d’ici là par rapport aux 2% en moyenne durant ces 5 dernières années).

La stratégie d’investissement d’EDF s’inscrit dans le cadre de la LOE et est cohérente avec les objectifs définis dans ce texte. Le Groupe EDF propose à ses clients des conseils, des informations et des services (politique tarifaire, isolation des logements etc...) pour favoriser la Maîtrise de la Demande d'Energie (MDE). Pour l'avenir, cet engagement va être non seulement maintenu mais renforcé.

L’ensemble de ces mesures a bien sûr un impact sur la croissance de la demande d’électricité en France. Toutefois, c’est à l’horizon 2020 que la question du renouvellement des moyens de production d’électricité se posera en France, quels que soient les efforts de maîtrise de la demande, du fait de l’arrêt à cet horizon d’un certain nombre de centrales actuelles arrivées en fin de vie. C’est à cette date que les pouvoirs publics devront examiner l’ampleur et le rythme de remplacement, en tenant compte de plusieurs facteurs, et notamment de celui de l’évolution de la demande d’électricité , elle–même résultant des efforts de maîtrise de la consommation d’énergie, et de la croissance économique du pays et du rythme réel d’arrêt des centrales.

Dans ce contexte, pourquoi construire maintenant le réacteur Flamanville 3 ? Les centrales françaises actuelles ont été conçues pour une durée minimale de fonctionnement de 40 années. Si chacune de ces centrales s’arrêtait de fonctionner à sa date anniversaire de 40 ans, le pays enregistrerait, en l’espace de 10 ans, une baisse des trois quarts de la capacité de production nucléaire actuelle. Il devrait faire face à une insuffisance de l’offre d’électricité. Le besoin de remplacement des centrales nucléaires existantes pourrait apparaître aux alentours de 2020, quand les premières unités de production nucléaire en service actuellement auront atteint 40 ans, durée pour laquelle elles ont été conçues. Par ailleurs, en partant d’un modèle industriel éprouvé, il faut environ 8 ans entre la décision de construire une unité de production nucléaire et le moment où elle commence à produire de l’électricité. La durée de construction est d’environ 5 ans auxquels s’ajoutent environ trois années de concertation préalable, d’études complémentaires (adaptation de site) et de procédures administratives avant de pouvoir commencer le chantier de construction. EDF mène dès aujourd’hui des actions d’ingénierie et de maintenance pour assurer une durée de vie optimale de ses installations et poursuivre l’exploitation en toute sûreté, au-delà de 40 ans, des centrales qui seront reconnues aptes. Néanmoins, on ne peut pas exclure que certaines d’entre elles ne puissent pas dépasser significativement cette échéance. Pour se prémunir de ce risque, EDF cherche à être prêt à remplacer par de nouvelles centrales nucléaires tout ou partie de la puissance qui ferait défaut à l’horizon 2020-2030. Cette garantie de savoir-faire serait apportée par la construction, maintenant, du réacteur de Flamanville 3.

Question de : EWIG Pascal - PARIS 75020 - le 01/12/2005
Dans son dossier EDF n'évoque pas les "alternatives" autres que nucléaires. Les meilleures scénarios permettant de réduire sigificativement les émissions de gaz à effet de serre, comme le scénario developpé par l'association Negawatt, sont pourtant ceux reposant sur la maîtrise des consommations et les énergies renouvelables.
Pourquoi EDF ne parle pas de ces alternatives là ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur les alternatives au nucléaire que sont la maîtrise des consommations et les énergies renouvelables.

Notre dossier, comme vous le soulignez, n’a volontairement pas développé les alternatives au nucléaire. En effet, notre projet Flamanville 3 se situe dans l’hypothèse du maintien de l’option nucléaire ouverte en cohérence avec la loi d’orientation sur les énergies adoptée définitivement par le Parlement en juillet 2005, et a pour objectif d’être en capacité de renouveler les centrales actuelles le moment venu. Ce projet ne s’oppose pas au développement des énergies renouvelables et à la nécessité pour tous de maîtriser la demande d’énergie.

En France, la consommation d’électricité augmente régulièrement depuis les années 70. Les prévisions du Ministère de l’Economie et des Finances pour 2020 font état de la poursuite de cette augmentation y compris avec l’hypothèse d’une implication forte de l’Etat dans la recherche d’une meilleure efficacité énergétique et de maîtrise de la demande d’énergie (0,5% de croissance de la demande d’électricité après 2010, 1% d’ici là par rapport aux 2% en moyenne durant ces 5 dernières années).

Les Pouvoirs publics et les producteurs d’électricité dont EDF s’investissent par ailleurs dans le développement des énergies renouvelables, et les efforts commencent à porter leurs fruits, mais ils ne suffiront pas à se substituer au besoin d’électricité, qui apparaîtront avec l’arrêt des centrales nucléaires qui ont produit 78% de la production nationale en 2004.

Nous allons effectivement être confrontés à un arrêt important de moyens de production qui devra être remplacé, au moins partiellement quand ils arriveront en fin de vie. EDF doit préparer ce renouvellement qui pourrait concerner jusqu’à ¾ de notre production actuelle en 10 ans. C’est la raison première du projet Flamanville 3.

Bien que nous souhaitions continuer dans la voie du nucléaire, EDF s’intéresse et investit aussi dans d’autres formes de production d’électricité et dans les économies d’énergie. Nous sommes convaincus que la diversité et la complémentarité des moyens de production est la solution optimale pour produire l’électricité la moins chère et la plus respectueuse de l’environnement pour nos clients.

Cette diversification des moyens de production d’EDF existe déjà, mais nous allons l’amplifier. EDF est aujourd’hui le 2ème producteur d’électricité à partir d’énergies renouvelables en Europe grâce notamment à son énergie hydraulique (15% du parc énergétique).
Nous prévoyons de développer significativement notre parc éolien en Europe en investissant autant dans l’éolien que pour l’EPR, soit 3 milliards d’euros, d’ici 2010. Cet investissement représentera une puissance installée de 3300MW et une production d’environ 7 à 6TWh/an.

En ce qui concerne la maîtrise de la demande d’énergie, EDF en toujours fait et va, là aussi, amplifier son action selon 3 axes :
§ développer les offres de services pour aider tous nos clients (y compris les collectivités locales) à maîtriser leur facture énergétique (information, conseil, diagnostic, optimisation des consommations, maintenance des installations...)
§ réduire la consommation énergétique des logements et bâtiments tertiaires en maintenant le niveau élevé de qualité environnementale dans le neuf et en développant des offres dans la rénovation du parc existant (isolation thermique, système de chauffage, compléments renouvelables tels que capteurs solaires et pompes à chaleur)
§ poursuivre l'effort en matière de recherche et développement: le budget a été quadruplé en quatre ans et atteint 18 Millions d'euros chaque année dans cette action (ex: pompes à chaleur haute température, gestion programmée de certains usages,...).

Au delà de la maîtrise de la consommation d'énergie, EDF développe des conseils et des services pour soutenir ses clients dans leur politique de réduction d'émissions de gaz à effet de serre, d'écologie industrielle et de haute qualité environnementale.

Pour conclure, nous voudrions faire quelques remarques sur le scénario proposé par Négawatt.

Le scénario Negawatt (et c'est une exception parmi les scénarios d'expert Charpin Dessus Pelat, DGEMP facteur 4 réalisé avec ENERDATA et ADEME, RTE), affirme dès aujourd'hui, en tablant sur des politiques publiques beaucoup plus contraignantes (par exemple sur la taille des logements par habitant, et le raccordement obligatoire à de futurs réseaux de chaleur) et des comportements individuels beaucoup plus vertueux (à hauteur de 15% de la consommation actuelle dans le résidentiel tertiaire), que l'on pourra pratiquement se passer de nucléaire d'ici 2030.

Nous ne partageons pas le fait que l'on puisse aujourd'hui retenir ce scénario. Il repose sur des hypothèses de long terme qui ne sont pas en elles-même critiquables (voire sont même pour certaines souhaitables d'un point de vue citoyen), mais nous considérons, en tant qu'industriel responsable, très hasardeux de le prendre comme une référence certaine permettant de faire l'impasse sur l'une des technologies ne produisant pas de CO2. C'est pourquoi, conformément aux orientations de la loi du 13 juillet, tout en nous inscrivant pleinement dans l'effort accru de maîtrise de la consommation d'électricité, notamment au travers du système des certificats blancs, et dans le développement des ENR (3 Milliards d'€ seront dépensés pour l'éolien d'ici 2010), nous souhaitons développer une tête de série du modèle EPR.

Concernant la question du facteur 4, il faut signaler que le scénario Negawatt qui figure dans le cahier d'acteurs, rédigé dans le cadre du débat public EPR tête de série, prévoit un recours très important dès les prochaines années à la production d'électricité à partir de gaz naturel. Ce scénario conduirait d'ici 5 ans, à augmenter la consommation totale de gaz naturel en France (tous usages confondus) de 35 %, majorant la facture énergétique de la France, et les émissions de CO2 du secteur électrique de façon substantielle.

Question de : HOUILLIER Michel - POITIERS 86000 - le 08/12/2005
Le Cotentin dispose d'un gisement éolien important. Un projet alternatif serati-il crédible ?
La gestion de la chaleur :
Puisque les rejets thermiques représentent 60 % de l'énergie produite par le réacteur, pourquoi ne pas chercher à les utiliser au mieux ?
-aquaculture, serres, piscines déjà vue
-pompes à chaleur à usage industriel ou domestique
-énergie thermique de la mer réchauffe un "plus" Georges Claudene permettrait-il pas d'attendre un rendement global de 40 %
-routes chauffées "hors gel" dans un secteur pilote

Réponse de : EDF
Votre question porte sur les potentialités du Cotentin en matière d'énergie éolienne et sur les possibilités d'utiliser l'énergie thermique issue de l'exploitation d'un réacteur nucléaire.

Le Cotentin dispose en effet de potentialités en matière d’énergie éolienne. L’éolien représente une énergie propre et abondante. Toutefois, elle est intermittente : les périodes d’anticyclone représentent des moments sans vent. L’observation montre qu’une éolienne fournit de l’électricité en moyenne un jour sur quatre. De la même façon que le solaire fournit de l’électricité pendant la journée. Pour autant, EDF s’intéresse à toutes les formes de production d’électricité. Nous sommes convaincus de la complémentarité de l’ensemble des moyens de production. EDF est d’ailleurs le deuxième producteur européen dans le domaine des énergies renouvelables en Europe et prévoit d’investir autant dans l’éolien que dans l’EPR, soit 3 milliards d’euros, d’ici 2010.

Par ailleurs, EDF, à la pointe de la recherche européenne travaille sur une énergie marine renouvelable, l'énergie hydrolienne. Elle a engagé en 2002 un programme de Recherche et Développement "Hydroliennes en mer" pour étudier la faisabilité de la production d'électricité à partir des courants marins. Après une campagne de mesures début 2005 dans le Cotentin et en Bretagne, EDF poursuit ses études. A l'instar des éoliennes qui captent l'énergie cinétique des vents dans l'air, les hydroliennes exploitent les fortes vitesses des courants marins. Dense, cette énergie présente aussi l'important avantage d'être prédictible lorsqu'elle met en jeu les courants de marée. Le potentiel électrique européen exploitable a été estimé à 12,5 GW qui pourraient produire 48 TWh annuels selon une étude européenne réalisée en 1996. Ce potentiel se trouve essentiellement au Royaume-Uni et en France qui possède 20% du potentiel européen. Les premiers prototypes pourraient voir le jour à l'horizon 2008 – 2010.

Le nucléaire est un moyen de base, non émetteur de gaz à effet de serre, capable de s’adapter aux besoins des clients.
La gestion d’un parc de production électrique est la combinaison de tous ces moyens de production en fonction de leurs caractéristiques et de leur disponibilité pour fournir à tout instant l’électricité la plus sûre, la plus respectueuse de l’environnement et la moins chère.

Le second volet de votre question porte sur la valorisation des rejets thermiques que pourrait générer un EPR à Flamanville. EDF travaille en effet depuis 15 ans, notamment avec le Ministère de l’Agriculture, sur la valorisation des rejets thermiques de sites électronucléaires. Cette coopération fait suite à un partenariat initié en 1975 par les recherches conjointes d’EDF et de l’Institut National de Recherche Agricole sur le site expérimental de St Laurent des Eaux (département du Loiret). EDF accompagne le développement des zones horticoles utilisatrices d’eaux tièdes et facilite le développement de projets comme celui de Civaux (département de la Vienne) dans le cadre des mesures d’accompagnement du grand chantier. L’ensemble des zones utilisatrices représente à ce jour plus de 500 emplois, avec des références internationales, en particulier dans le cas de la ferme aquacole de Gravelines (département du Nord).
La mission « Eaux Tièdes » d’EDF explore actuellement la possibilité de valoriser les eaux tièdes que générerait un EPR à Flamanville.
Compte tenu de la configuration du terrain et de la température des rejets d’eaux, la pisciculture est la seule valorisation à l’étude pour les rejets thermiques de Flamanville. En effet, en hiver, les rejets des centrales en circuit ouvert, comme celles en bord de mer (c’est le cas de la centrale de Flamanville), ont une température de l’ordre de 20 degrés, ce qui les rend impropres au chauffage de serres et de bâtiments. En contrepartie, ces centrales ont un débit de rejet tout à fait compatible avec les besoins des fermes aquacoles. Des études de faisabilité, incluant notamment la rentabilité économique d’un tel projet, sont en cours avec l’appui des meilleurs spécialistes et le retour d’expérience de la ferme aquacole de Gravelines.

Question de : MERIENNE Fabrice - MONTAUDIN 53220 - le 12/12/2005
Quel budget pour les énergies renouvelables en France en comparaison avec le nucléaire ( en %, s'il vous plait ...)

Réponse de : EDF
Nous comprenons que votre question porte sur la comparaison des projets d’investissements dans le domaine des énergies renouvelables et dans le domaine du nucléaire en France. Nous pouvons vous faire part de la stratégie d’investissement d’EDF en France, sachant que d’autres acteurs peuvent intervenir dans le développement de moyens de production en France.

La stratégie d’EDF est cohérente avec les objectifs fixés par les pouvoirs publics dans la « Loi de programme fixant les orientations de la politique énergétique » promulguée le 13 juillet dernier (LOE) qui détermine aujourd’hui les choix énergétiques de la France. La Loi prévoit le maintien de l’option nucléaire ouverte à l’horizon 2020 ainsi que le développement des énergies renouvelables. Maintenir l’option nucléaire ouverte signifie avoir la capacité si nécessaire le moment venu de remplacer les réacteurs nucléaires actuels mais ne préjuge pas des choix énergétiques à prendre vers 2015 pour disposer de moyens de production opérationnels en 2020. C’est dans ce contexte qu’EDF a prévu d’investir 3 milliards d’euros dans la tête de série EPR. En France, les centrales nucléaires actuelles ont été conçues pour une durée d’exploitation minimale de 40 ans. C’est aux alentours de 2020 que pourrait apparaître le besoin en capacité de production pour le remplacement des centrales nucléaires existantes. En 2023, 40 % de la capacité de production nucléaire d’EDF, soit un tiers de la capacité de production totale d’électricité française aura atteint l’âge de 40 ans. EDF a pour objectif de poursuivre leur exploitation au-delà de cette échéance, mais sans certitude absolue de pouvoir le faire le moment venu. La prudence impose donc d’être capable de remplacer certaines d’entre elles au cas par cas, en tenant compte de leurs particularités de construction et d’exploitation, dès que cet horizon de 40 ans sera atteint. Cette garantie de savoir-faire serait apportée par la construction, à partir de 2007, du réacteur de Flamanville 3.

D’autre part, EDF considère le développement des Energies Renouvelables (dont l’énergie éolienne et solaire) essentiel pour l’équilibre de son portefeuille de production : il n’y a donc pas lieu d’opposer ENR et nucléaire. EDF est d’ailleurs un acteur majeur en Europe dans le domaine des énergies renouvelables grâce à son parc hydraulique. Par ailleurs, parmi les Energies Renouvelables autres que l’hydraulique, la plus mature est l'éolien ; et le groupe EDF a prévu d’investir autant dans l'éolien que dans l'EPR d’ici 2010 soit 3 milliards d’euros. Le Groupe compte en effet développer, seul ou avec des partenaires, de l'ordre de 3300 MW de capacité éolienne supplémentaire à l'horizon 2010 dans le monde. Ces éoliennes pourront produire 7 à 8 TWh/an pendant 20 ans

Il s'agira d'investissements en France et dans d'autres pays d'Europe, ainsi qu'aux USA.

En France, EDF a pour objectif de détenir au moins 20% du marché de l'éolien à l'horizon 2010. Si le marché se développe ainsi que décrit dans le scénario médian de RTE, EDF investirait donc en France pour environ 800 MW dans l'éolien d'ici 2010, soit environ 800 millions d'euros, auxquels il faut ajouter nos investissements dans les autres énergies renouvelables, par exemple hydraulique et solaire : le total atteindrait environ 1 milliards d'euros d'investissements d'ici 2010 dans les énergies renouvelables.
Si l'on compare ce chiffre aux 3 milliards qui seraient investis dans l'EPR en France, il faut tenir compte du fait que les investissements dans le domaine nucléaire portent sur une période un peu plus longue (d'ici 2012), et qu'à ce jour, EDF n'a pas prévu d'investir dans le nucléaire ailleurs que sur le territoire français.
Par ailleurs, les investissements d' EDF dans l'éolien en France seront fonction du développement du marché, qui peut aussi connaître un essor plus important que celui décrit dans le scénario médian de RTE.

Question de : SICCARDI Etienne - DIJON 21000 - le 12/12/2005
Les énergies renouvelables peuvent-elles être une alternative au nucléaire, éolien, solaire, géothermie ?
Pourquoi l'Allemagne et surtout la Suède qui ont voté la sortie du nucléaire ont-elles autant de mal à le faire ?

Réponse de : EDF
La première partie de votre question porte sur l’alternative que peuvent constituer les ENR vis à vis du nucléaire.
EDF s’intéresse à toutes les formes de production d’électricité. Nous sommes convaincus de la complémentarité de l’ensemble des moyens de production. EDF est d’ailleurs le 2ème producteur européen dans le domaine des ENR en Europe et prévoit d’investir autant dans l’éolien que sur l’EPR, soit 3 milliards d’euros, d’ici 2010. Ces éoliennes pourront produire 7 à 8 TWh/an (il est prévu que Flamanville 3 produise 12TWh par an) pendant 20 ans.
Les énergies éolienne et solaire sont des énergies propres mais ne sont produites que par intermittence. Le nucléaire est un moyen de base, non émetteur de gaz à effet de serre, capable de s’adapter aux besoins des clients mais nécessitant un haut degré de technologie et un contrôle rigoureux.

La gestion d’un parc de production électrique est la combinaison de tous ces moyens de production en fonction de leurs caractéristiques et de leur disponibilité pour fournir à tout instant l’électricité la plus sûre, la plus respectueuse de l’environnement et la moins chère.

La deuxième partie de votre question porte sur la difficulté que connaissent la Suède et l’Allemagne pour sortir du nucléaire.
Le cas de l’Allemagne : c’est en 2000 que le gouvernement allemand a annoncé sa volonté de sortir du nucléaire. Un arrêt progressif des 19 centrales allemandes doit avoir lieu d'ici 2020. L’Allemagne, selon le ministre de l’environnement Jürgen Trittin continuerait d’avoir des centrales au gaz et au charbon. Cependant, de fortes discussions se tiennent en raison de la croissance des prix des combustibles fossiles et sur l'environnement. Les opposants à ce programme d'arrêt du nucléaire prévoient une crise de l'énergie par l'absence de sources alternatives. La question de la future composition du parc de production énergétique se pose. Plusieurs aspects doivent être pris en compte : la loi sur l'abandon de l'énergie nucléaire, les coûts de sa mise en œuvre, les impératifs de sécurité de l'approvisionnement (qui aurait pour conséquences de limiter la part du gaz), l’intermittence des énergies renouvelables et les émissions de gaz à effet de serre (protocole de Kyoto).

Le cas de la Suède : suite à un référendum de 1979, le gouvernement suédois a fixé la date limite d’exploitation des centrales existantes à 2010. Cette procédure d’arrêt du nucléaire a provoqué une controverse car certains redoutaient une perte de compétitivité au niveau international. L'abandon des réacteurs de Barseback a été compensé par une hausse de la production d’énergie dans les centrales restantes. Le gouvernement a décidé en 1998 de ne pas construire d'autres barrages hydroélectriques de façon à préserver les ressources hydrauliques du pays. Il sera probablement difficile pour la Suède de stopper ses centrales nucléaires avant 2010, l'opinion publique étant en plus en grande majorité contre le démantèlement des centrales.

Ces exemples nous montrent à quel point il faudra compter sur toutes les formes de production d’énergies pour faire face aux enjeux majeurs auxquels nous sommes mondialement confrontés à court terme : l’épuisement des réserves énergétiques et le dérèglement du climat par l’émission des gaz à effet de serre.

Question de : FLUCHERE Jean - Lyon 69008 - le 19/12/2005
La consommation d’électricité dans le total des énergies primaires continue à croître. Pourquoi et que devons-nous en penser ?

Réponse de : EDF
Vous posez la question de l'évolution de la part de l'électricité dans la consommation d'énergies finales.

Les caractéristiques spécifiques du vecteur électrique, parmi lesquelles on peut citer son extrême adaptabilité aux besoins (de quelques fractions de watt nécessaires pour une montre à des centaines voire des milliers de MW pour les plus grosses installations industrielles), son absence totale d'émissions polluantes sur le lieu d'utilisation, sa souplesse d'utilisation, son rendement élevé, font que sa consommation augmente plus vite que celle des énergies fossiles, pour les applications hors transport.

Ainsi, au niveau mondial et selon l'Agence Internationale de l'Energie (AIE), la consommation d'électricité a été multipliée par 3 entre 1971 et 2002, tandis que celle des autres énergies n'a augmenté que de 55%.
Nous pensons, comme l'AIE, que ce mouvement est appelé à se poursuivre. Il pourrait même s'amplifier (deux exemples : l'utilisation des pompes à chaleur pour le chauffage des locaux, le développement des véhicules hybrides rechargeables sur le réseau) et contribuer ainsi, dans les pays où la production d'électricité fait peu appel aux combustibles fossiles, à ce que ces pays atteignent des objectifs ambitieux en terme de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Néanmoins, l'utilisation économe de l'électricité reste un objectif fondamental. C'est, pour EDF, une conviction depuis longtemps : la phrase "moins d'électricité par usage, plus d'usages pour l'électricité" date d'ailleurs d'il y a plus de trente ans. Le Groupe EDF est aujourd'hui engagé dans une démarche volontariste de maîtrise de la demande d'énergie, en cohérence avec les orientations de la politique énergétique du pays. EDF propose à ses clients des conseils, des informations et des services (politique tarifaire, isolation des logements etc...) en matière de Maîtrise de la Demande d'Energie (MDE). Pour l'avenir, cet engagement va être non seulement maintenu mais renforcé.


Question de : BRUGERE Robert - MONTBOUCHER 26740 - le 19/12/2005
Energie dépensée pendant la Nuit Blanche à Paris. Quel est la puissance électrique consommée cette nuit là. Traduction en pourcentage de la puissance d’un EPR ?

Réponse de : EDF
Pour répondre à votre question, nous avons interrogé les services de RTE Réseau de Transport d’Electricité en charge nationale ment de la gestion du réseau de transport d’électricité alimenté par l’ensemble des producteurs d’électricité dont EDF. Les services du dispatching parisien en charge de l’équilibre du réseau d’électricité sur la région parisienne, n'ont enregistré aucune pointe particulière à l'occasion de le Nuit Blanche à Paris le 1er octobre 2005. La consommation a été du même ordre de grandeur que la consommation du week-end précédent le 24 septembre ou du week-end suivant le 8 octobre, pour des conditions météorologiques comparables. Ainsi le 1er octobre à 23h30, la puissance appelée était de 1400 MW, elle était de 1380 MW le 24 septembre et de 1500 MW le 8 octobre à la même heure. C’est donc du même ordre de grandeur.
A titre de comparaison le record de puissance appelée à Paris est de 3250 MW . Il s'est produit en janvier 2003.

Question de : FRISTOT Vincent - GRENOBLE 38000 - le 19/12/2005
Quel est le potentiel d’économie d’électricité lié à un programme de 3 milliards d’euros ?

Réponse de : EDF
Nous comprenons que vous souhaitez quantifier les économies d'énergies attendues suite au développement d'un programme d'actions de 3 milliards d'euros en faveur de l'efficacité énergétique.

Bien qu'engagé dans des actions de maîtrise de l'énergie, EDF n'est qu'un producteur d'électricité et votre question dans sa globalité relève des pouvoirs publics(DGEMP).
Nous pouvons seulement vous rappelez les objectifs chiffrés contenus dans la Loi d'orientation de l' Energie de juillet 2005 .
La Maîtrise de la demande d’énergie tient en effet une place importante dans cette loi : c'est un des axes définis pour répondre aux objectifs de la politique énergétique française.
Dans le domaine de la réduction de la consommation énergétique, la loi de programme du 13 juillet 2005 fixant les orientations de la politique énergétique s’est donné pour objectif chiffré la réduction en moyenne de 2 % par an d'ici à 2015 de l'intensité énergétique finale, c’est à dire du rapport entre la consommation d'énergie et la croissance économique, et de 2,5 % d'ici à 2030.
La loi contient de nombreuses mesures pratiques pour amorcer la réalisation de ces objectifs. Outre la transposition des dispositions législatives de directives (Directive 2002/91/CE du 16 décembre 2002 sur la performance énergétique des bâtiments notamment), elle met en place des outils nouveaux dont un dispositif de certificats d'économies d'énergie ("certificats blancs") qui va mobiliser les acteurs du secteur énergétique, dont EDF, vers les économies d'énergie et non uniquement vers les économies d'électricité.

Pour sa part, EDF a toujours été engagé dans des actions de Maîtrise de la demande d'énergie à travers la politique tarifaire ou ses actions en faveur de l’isolation des logements. Cet engagement va être renforcé.
Pour EDF, les engagements dans la maîtrise de la demande d’énergie recouvre trois domaines d’actions :
- développer les offres de services pour aider nos clients, y compris les collectivités locales, à maîtriser leur facture énergétique (information, conseil, diagnostic, optimisation des consommations, maintenance des installations...) .
- réduire la consommation énergétique des logements et des bâtiments tertiaires en maintenant le niveau élevé de qualité environnementale dans le neuf et en développant des offres dans la rénovation du parc existant (isolation thermique, système de chauffage, compléments renouvelables tels que capteurs solaires et pompes à chaleur)
- poursuivre l'effort en matière de recherche et développement. Le budget consacré à la recherche et au développement sur la MDE a été quadruplé en quatre ans et atteint 18 Millions d’euros chaque (pompes à chaleur haute température, gestion programmée de certains usages,...).
Favoriser le développement d'usages électriques performants répond pour EDF aux problématiques liées à l'épuisement des ressources, et aux émissions de gaz à effet de serre.


Question de : RABILLOUD Xavier - GRENOBLE 38000 - le 19/12/2005
Le scénario de production d’énergie de la DGEMP fait apparaître l’hydrogène comme source d’énergie, alors que l’hydrogène n’est qu’un vecteur d’énergie et non une source. L’hydrogène mobilise de l’électricité pour être obtenue par électrolyse de l’ eau, et cette électricité doit être produite : renouvelable ? Nucléaire ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur les moyens de production de l’hydrogène.

L’hydrogène n’est pas directement disponible dans la nature. Il a cependant l’avantage de pouvoir être produit à partir des trois grandes sources que sont les énergies fossiles, nucléaire et renouvelables.
Mais pour être économiquement et écologiquement viable, la production d’hydrogène doit répondre à trois critères :
• la compétitivité : les coûts de production ne doivent pas être trop élevés ;
• le rendement énergétique : la production d’hydrogène ne doit pas nécessiter trop d’énergie ;
• la propreté : le processus de fabrication doit être non polluant sous peine d’annuler l’un des principaux atouts de l’hydrogène.
Plusieurs méthodes sont aujourd’hui opérationnelles, mais aucune ne répond pour l’instant parfaitement à ces trois critères. Les coûts de production restent notamment très élevés, ce qui est un obstacle pour des utilisations massives. De nouvelles voies prometteuses sont en cours d’élaboration.

Il existe aujourd’hui plusieurs moyens pour produire de l’hydrogène.
PRODUCTION D'HYDROGÈNE À PARTIR DES ÉNERGIES FOSSILES
Aujourd’hui, 95 % de l’hydrogène est produit à partir des combustibles fossiles par reformage : cette réaction chimique casse les molécules d’hydrocarbure sous l’action de la chaleur pour en libérer l’hydrogène. Le vaporeformage du gaz naturel est le procédé le plus courant : le gaz naturel est exposé à de la vapeur d’eau très chaude, et libère ainsi l’hydrogène qu’il contient. Mais la production d’hydrogène par reformage a l’inconvénient de rejeter du gaz carbonique (CO2) dans l’atmosphère, principal responsable de l’effet de serre. L’hydrogène produit à partir du gaz naturel est le procédé le moins cher. Mais son prix de revient reste le triple de celui du gaz naturel. Comme ce mode de production est polluant et comme les ressources en énergies fossiles sont appelées à décroître, diversifier les modes de production s’avère indispensable.

PRODUCTION DE L'HYDROGÈNE PAR DÉCOMPOSITION DE L'EAU
Une voie possible consiste à dissocier les atomes d’oxygène et d’hydrogène combinés dans les molécules d’eau (selon la réaction H2O-->H2 + 1/2 O2). Cette solution est la plus intéressante en terme d’émission de gaz à effet de serre à condition toutefois d’opérer cette dissociation à partir de sources d’énergie elles-mêmes non émettrices de CO2. Parmi les procédés envisageables, deux sont actuellement à l’étude : l’électrolyse et la dissociation de la molécule d’eau par cycles thermochimiques.
L’électrolyse permet de décomposer chimiquement l’eau en oxygène et hydrogène sous l’action d’un courant électrique.

La production d’hydrogène par électrolyse peut se faire dans de petites unités réparties sur le territoire national. Pour être rentable, ce procédé exige de pouvoir disposer de courant électrique à très faible coût. Actuellement, la production d’hydrogène par électrolyse coûte 3 à 4 fois plus cher que la production par reformage du gaz naturel. Elle souffre de plus d’un mauvais rendement global. L’électrolyse à haute température, qui est une amélioration de l’électrolyse classique, permettrait d’obtenir de meilleurs rendements.

L’autre procédé de décomposition de la molécule d’eau par cycles thermochimiques permet d’opérer la dissociation de la molécule à des températures de l’ordre de 800° à 1 000 °C. De telles températures pourraient être obtenues par le biais de réacteurs nucléaires à haute température de nouvelle génération, actuellement à l’étude, ou de centrales solaires.

Un des 6 projets retenus par le « forum génération 4 » (pour la mise au point des réacteurs nucléaires du futur) est un réacteur à gaz (hélium) à très haute température (900 à 1500 °C). La mise en exploitation pour une utilisation industrielle de tels réacteurs n’est pas attendue avant 2040/2045.

PRODUCTION DIRECTE À PARTIR DE LA BIOMASSE
La biomasse est une source de production d’hydrogène potentiellement très importante. Elle est constituée de tous les végétaux (bois, paille, etc.) qui se renouvellent à la surface de la Terre. L’hydrogène est produit par gazéification, laquelle permet l’obtention d’un gaz de synthèse (CO + H2). Après purification, celui-ci donne de l’hydrogène. Cette solution est attrayante car la quantité de CO2 émise au cours de la conversion de la biomasse en hydrogène est à peu près équivalente à celle qu’absorbent les plantes au cours de leur croissance ; l’écobilan est donc nul.
Un jour, il sera peut-être possible de produire de l’hydrogène à partir de bactéries et de micro-algues. On a en effet découvert récemment que certains de ces organismes avaient la particularité de produire de l’hydrogène sous l’action de la lumière. Mais ce procédé n’en est aujourd’hui qu’au stade du laboratoire.

Question de : HENRY Franck - ANDOUILLE 53240 - le 29/12/2005
DECHETS NUCLEAIRES ET ENR : Pourquoi continuer la concentration de nucléaire en France ? Que pensez-vous des économies d’énergie ? Quelle politique souhaite EDF ? Souhaite-t-elle un jour accroître la part d’énergie électrique produite par des énergies renouvelables ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur plusieurs points :
- pourquoi la poursuite du nucléaire en France ;
- les politiques de Maîtrise de la demande de l'énergie
- et le développement des énergies renouvelables.

La « Loi de programme fixant les orientations de la politique énergétique » promulguée le 13 juillet dernier (LOE) expose 4 axes d’actions pour répondre aux objectifs qu’elle a fixés : L’un d’eux porte sur la diversification des sources d'approvisionnement, notamment par le maintien de l'option nucléaire ouverte à l'horizon 2020, et par le développement des énergies renouvelables.
Le maintien de l’option nucléaire ouverte à l’horizon 2020 signifie avoir la capacité si nécessaire le moment venu de remplacer les réacteurs nucléaires actuels. Cela ne préjuge pas des choix énergétiques à prendre vers 2015 pour disposer de moyens de production opérationnels en 2020. Par ailleurs, la Maîtrise de la Demande d'Energies est un des autres axes définis par le législateur.

La stratégie d’investissement d’EDF s’inscrit dans le cadre de cette loi.
Pour le groupe EDF, nucléaire et énergies renouvelables ne sont pas opposables mais complémentaires.
EDF possède déjà un parc hydraulique majeur en Europe. Le groupe EDF a d'autre part prévu d’investir d’ici 2010 autant dans l'éolien que dans l'EPR, soit 3 milliards d’euros. Le Groupe compte en effet développer, seul ou avec des partenaires, de l'ordre de 3300 MW de capacité éolienne supplémentaire à l'horizon 2010 dans le monde. Ces éoliennes pourront produire 7 à 8 TWh/an pendant 20 ans Il s'agira d'investissements en France et dans d'autres pays d'Europe, ainsi qu'aux USA.
Cependant, l'implantation dès aujourd'hui d'une centrale électronucléaire de type EPR permettra à EDF d'être prêt lorsqu'il devra renouveler son parc de production actuel.

Concernant les économies d'énergies, EDF a toujours été engagée dans des actions de Maîtrise de la demande d'énergie (politique tarifaire, isolation des logements etc...) et cet engagement va être renforcé. Cela signifie principalement de :
- développer les offres de services pour aider tous nos clients, y compris les collectivités locales, à maîtriser leur facture énergétique (information, conseil, diagnostic, optimisation des consommations, maintenance des installations...).
- réduire la consommation énergétique des logements et bâtiments tertiaires en maintenant le niveau élevé de qualité environnementale dans le neuf et en développant des offres dans la rénovation du parc existant (isolation thermique, système de chauffage, compléments renouvelables tels que capteurs solaires et pompes à chaleur)
- poursuivre l'effort en matière de recherche et développement. Le budget R&D sur la MDE a été quadruplé en quatre ans et atteint 18 Meuros chaque année dans cette action (ex: pompes à chaleur haute température, gestion programmée de certains usages,...).


Question de : HERRIOU Jean-Charles - LA BACONNIERE 53240 - le 29/12/2005
MAITRISE DE L’ENERGIE : EDF est-elle prête à supprimer toute publicité visant à promouvoir la consommation d’électricité ? Pourquoi ne pas mettre en place une politique d’économie d’énergie ambitieuse ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur la politique d'EDF en matière de maîtrise de la demande d'énergie.

La maîtrise de la demande d’énergie est un des enjeux forts de la politique énergétique française. C'est un des axes définis par la nouvelle loi d’orientation sur l’énergie pour répondre aux objectifs de la politique énergétique française adoptée par le Parlement en juillet 2005.
EDF, pour sa part, a toujours été engagée dans des actions de Maîtrise de la demande d'énergie (politique tarifaire, isolation des logements etc...) et cet engagement va être renforcé.
Cela signifie principalement de :
- développer les offres de services pour aider tous nos clients, y compris les collectivités locales, à maîtriser leur facture énergétique (information, conseil, diagnostic, optimisation des consommations, maintenance des installations...).
- réduire la consommation énergétique des logements et bâtiments tertiaires en maintenant le niveau élevé de qualité environnementale dans le neuf et en développant des offres dans la rénovation du parc existant (isolation thermique, système de chauffage, compléments renouvelables tels que capteurs solaires et pompes à chaleur)
- poursuivre l'effort en matière de recherche et développement. Le budget de recherche d'EDF sur la Maîtrise Des Energies a été quadruplé en quatre ans et atteint 18 Meuros chaque année dans cette action (ex: pompes à chaleur haute température, gestion programmée de certains usages,...).

Par ailleurs, l’utilisation de l’électricité permet en France de réduire les rejets de CO2 dans l’atmosphère, gaz à effet de serre responsable du dérèglement du climat, et de moins dépendre des importations de pétrole et de gaz.
En effet, la parc de production national produit 95 % de l’électricité avec des moyens non émetteurs de CO2 (nucléaire et hydraulique).
L’électricité est à l’origine dans le monde de 40 % des rejets de CO2. En France, ces rejets ne sont que de 8 %.

On constate donc que la Maîtrise de la Demande d’Energie peut aller, dans certains cas, de pair avec un accroissement de la consommation d'électricité.
EDF vise dans ce contexte, notamment au travers de ses campagnes publicitaires, au développement d'usages électriques performants.

Question de : DODARD Patrick - LA BACONNIERE 53240 - le 29/12/2005
EPR ET ALTERNATIVES : Vous misez sur un investissement colossal, 3 Milliards d’euros sur l’EPR, ne croyez-vous pas qu’il serait plus judicieux d’encourager un investissement orienté vers les énergies renouvelables ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur l'investissement d'EDF dans les énergies renouvelables.

EDF considère le développement des énergies renouvelables essentiel pour l’équilibre de son portefeuille de production : il n’y a donc pas lieu d’opposer les énergies renouvelables et le nucléaire. Pour mémoire, EDF est déjà un acteur majeur en Europe dans le domaine des énergies renouvelables grâce à ses ouvrages hydrauliques.
Le projet EPR Flamanville 3 est estimé à environ 3 milliards d’euros, ce qui intègre la totalité des coûts de développement. Ramené sur 6 ans (soit 500 millions d’euros par an), l’investissement dans EPR représente seulement 6% de la capacité d’autofinancement d’EDF, ce qui permet de conserver des capacités de financement pour la recherche dans d’autres domaines comme la Maîtrise de la Demande des Energies ou le développement des énergies nouvelles renouvelables (éoliennes ou solaires par exemple). Il faut également rapprocher ce chiffre de ce que dépense EDF pour la maintenance de son parc de production nucléaire : 2 milliards d’euros par an. Ce sont des dépenses que tout exploitant qui dispose d’un parc de production se doit de réaliser afin d’entretenir son outil industriel.

Par ailleurs, le groupe EDF a prévu d’investir autant dans l'éolien que dans l'EPR d’ici 2010 : le Groupe compte développer, seul ou avec des partenaires, de l'ordre de 3300 MW de capacité éolienne supplémentaire à l'horizon 2010 dans le monde, soit environ 3 milliards d'euros d'investissements. Ces éoliennes pourront produire 7 à 8 TWh/an pendant 20 ans. Il s'agira d'investissements en France et dans d'autres pays d'Europe, ainsi qu'aux USA.

En résumé, le projet de construction d’une centrale électronucléaire de type EPR à Flamanville répond à la nécessité de préparer le futur renouvellement du parc de production nucléaire actuel qui pourrait être progressivement arrêté à l’horizon 2020. Pour autant EDF n’oppose pas les différentes technologies de production d’électricité et favorise le développement pluriel de son parc de production dans un contexte d’épuisement des réserves des matières premières et de nécessaire réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le nucléaire comme les énergies renouvelables sont des réponses à ces enjeux de demain.

Question de : DEPAGNE Jean-Claude - LE GENEST SAINT ISLE 53940 - le 29/12/2005
Quels sont les besoins énergétiques nouveaux auxquels doit repondre EDF ? quels sont les nouvelles reponses que pourrraient apporter cet EPR ? y aurait-il d'autres systèmes qui pourraient répondre à ces besoins ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur les besoins énergétiques français et les réponses qu'apporte EDF à ces besoins.

Il est tout d'abord nécessaire d'avoir une vision du contexte de l'électricité en 2020-2030.
En 2030, la planète pourrait consommer 50% d’énergie de plus qu’aujourd’hui, selon les experts de l'Agence Internationale de l'Energie. Pour couvrir cette demande, les réserves énergétiques mondiales sont inégalement réparties à la surface du globe et les prix des matières premières sont très fluctuants. L’Europe ne possède que très peu de ressources énergétiques et sa dépendance augmente sans cesse. Une grande partie des unités de production d’électricité européennes sera à renouveler d’ici 2030 en raison du vieillissement des ouvrages actuels.

En France, la consommation d’électricité augmente régulièrement depuis les années 70. Les prévisions du Ministère de l’Economie et des Finances pour 2020 font état de la poursuite de cette augmentation y compris avec l’hypothèse d’une implication forte de l’Etat dans la recherche d’une meilleure efficacité énergétique et de maîtrise de la demande d’énergie (0,5% de croissance de la demande d’électricité après 2010, 1% d’ici là par rapport aux 2% en moyenne durant ces 5 dernières années).

Il est important de rappeler également que le projet de construction d’un réacteur tête de série EPR à Flamanville répond à la nécessité avant tout de préparer le renouvellement du parc de production électronucléaire actuel. Le besoin de remplacement des centrales nucléaires existantes pourrait apparaître aux alentours de 2020, quand les premières unités de production nucléaire en service actuellement auront atteint 40 ans, durée de vie minimale pour laquelle elles ont été conçues.
En effet, une des caractéristiques majeures du parc électronucléaire actuel d’EDF est qu’il a, pour l’essentiel, été mis en service en seulement 10 ans, après le premier choc pétrolier de 1973. Ainsi, de 1980 à 1990, 46 des 58 unités de production nucléaire actuelles ont été raccordées au réseau d’électricité. Si chacune de ces centrales s’arrêtait de fonctionner à sa date anniversaire de 40 ans, le pays enregistrerait, en l’espace de 10 ans, une baisse des trois quarts de la capacité de production nucléaire actuelle. Il devrait faire face à une insuffisance de l’offre d’électricité.

La politique énergétique de la France à travers la loi de programme fixant les orientations de la politique énergétique promulguée le 13 juillet 2005 maintient l’option nucléaire ouverte à l'horizon 2020 afin de pouvoir opter pour le remplacement des réacteurs actuels. EDF mène dès aujourd’hui des actions d’ingénierie et de maintenance pour assurer une durée de vie optimale de ses installations et poursuivre l’exploitation en toute sûreté, au-delà de 40 ans, des centrales qui seront reconnues aptes. Néanmoins, on ne peut pas exclure que certaines d’entre elles ne puissent pas dépasser significativement cette échéance. Pour se prémunir de ce risque, EDF cherche à être prêt à remplacer par de nouvelles centrales nucléaires tout ou partie de la puissance qui ferait défaut à l’horizon 2020-2030. Cette garantie de savoir-faire serait apportée par la construction, maintenant, du réacteur de Flamanville 3. La construction ou non d’une série, ainsi que le nombre d’unités seront des décisions à prendre vers 2015, pour pouvoir disposer des moyens de production opérationnels, à partir de 2020, en fonction des besoins en électricité et de la durée de vie effective des centrales actuelles. EDF actualisera sa stratégie industrielle dans le cadre défini par les pouvoirs publics au moment des choix.

Pour répondre aux besoins énergétiques à venir, EDF n’oppose pas les différents modes de production d’électricité et s'intéresse à toutes les formes d'énergies.
EDF est le 2ème producteur européen dans le domaine des énergies renouvelables en Europe grâce notamment à son parc de production hydraulique. Parmi les Energies Renouvelables autres que l’hydraulique, la plus mature est l'éolien ; le groupe EDF a prévu d’investir autant dans l'éolien que dans l'EPR d’ici 2010 : le Groupe compte développer, seul ou avec des partenaires, de l'ordre de 3300 MW de capacité éolienne supplémentaire à l'horizon 2010 dans le monde, dont près de 800 en France, soit un montant total d'investissement de 3 milliards d'euros environ. Ces éoliennes pourront produire 7 à 8 TWh/an (il est prévu que Flamanville 3 produise 12TWh par an) pendant 20 ans. L’éolien est une énergie propre et abondante mais elle est intermittente : les périodes d’anticyclone représentent des moments sans vent. Le solaire fournit de l’électricité pendant la journée et l’électricité ne se stocke pas en grande quantité. Le nucléaire est un moyen de base, non émetteur de gaz à effet de serre, capable de s’adapter à la consommation des clients. La gestion d’un parc de production électrique est la combinaison de tous ces moyens de production en fonction de leurs caractéristiques et de leur disponibilité pour fournir à tout instant l’électricité demandée de manière sûre, respectueuse de l’environnement et à un prix compétitif.

Question de : DESFOURS Roland - BRECEY 50370 - le 12/01/2006
les lignes électriques sont inésthétiques et dangeureuses parait-il, les éoliennes disgratieuses et bruyantes, les panneaux solaires pas très acceptés et dont la rentabilité reste à prouver. Les centrales nucléaires et leurs déchets dangeureux, hydrauliques modifient le climat, les thermiques au charbon polluantes.
Mais quelles sont les propositions de tous ces opposants?

Réponse de : EDF
Si nous ne pouvons pas apporter de précisions pour les organisations auxquelles s’adresse cette question, nous pouvons vous présenter la politique d’EDF vis à vis de ces différentes énergies.

D’une manière générale, en tant que gestionnaire d’un parc de production d’électricité, EDF est convaincu de la complémentarité des différents modes de production d’électricité. Cette complémentarité est indispensable aujourd’hui pour proposer à tout moment et au meilleur coût, un kWh sûr et respectueux de l’environnement pour ses clients. C’est pour cela qu’EDF est présent sur tous les terrains de la production d’électricité, en essayant de minimiser pour chacun d’eux les inconvénients au bénéfice de leurs avantages.

Le groupe EDF est le premier producteur européen d’énergies renouvelables grâce aux barrages hydroélectriques qu’il exploite partout en France. Ils représentent 15 % de la production nationale d’électricité. Mais l’essentiel des cours d’eau français ayant été équipé, le potentiel de développement de cette énergie est aujourd’hui limité.
EDF désire s'appuyer encore sur les énergies renouvelables qui ont pour avantage d’utiliser des ressources naturelles, bien réparties sur le territoire et de ne pas produire de déchets.

La capacité éolienne du groupe EDF sera donc développée de 3300 MW supplémentaire (soit un investissement de 3 milliards d’euros équivalent à celui consenti pour construire l’EPR si le projet est confirmé à l’issue du débat public). EDF investit également dans le solaire et a engagé un programme de recherche pour le développement d’hydroliennes (utilisant les courants marins pour produire de l’électricité).
Mais ces formes d’énergies renouvelables ne permettant de produire de l’électricité que par intermittence, elles ne pourront constituer qu’une partie du bouquet électrique du futur.

En effet, notre volonté de fournir de l'électricité à tout instant sur tout le territoire impose que des moyens de production puissent délivrer du courant même quand les panneaux solaires, les éoliennes et les autres énergies renouvelables ne produisent pas. Ces moyens de production sont principalement les centrales thermiques à combustible fossile (pétrole, charbon ou gaz) ainsi que les centrales nucléaires. Mais, la raréfaction, le coût croissant et l’impact sur le climat via les gaz à effet de serre que leur combustion dégage rend l’utilisation des combustibles fossiles très incertaine, coûteuse et nocive pour l’environnement.

EDF cherche donc à limiter autant que possible la production d’électricité à partir de ces moyens. La production d’électricité à partir de l’énergie nucléaire présente effectivement l’avantage d’être très peu émettrice de gaz à effet de serre et contribue substantiellement à l’indépendance énergétique du pays. Mais il y a la question des déchets radioactifs qu’EDF ne cherche pas à éluder mais plut^pot à sécuriser pour les générations futures.

Enfin, concernant les lignes électriques, il faut savoir que la production décentralisée voulue par EDF dans le cadre du développement des énergies renouvelables (éoliennes, panneaux solaires) ne signifie pas pour autant qu’il est possible de se passer de réseau de transport et de distribution d’électricité. En effet, les moyens de production, décentralisés ou non, peuvent, temporairement, ne pas être disponibles du fait d’une maintenance, d’avaries ou de l’absence de vent ou de soleil. Si l’on veut garantir une sécurité d’approvisionnement à tout instant et sur tout le territoire, il faut être capable d’y suppléer. Il est donc nécessaire d’interconnecter les moyens de production pour que, quand l’un d’entre eux fait défaut, d’autres puissent prendre le relais.
D’autre part, les gros consommateurs d’électricité comme les villes, les industries ou les voies ferroviaires ne peuvent produire localement qu’une partie de l’énergie qui leur est nécessaire. Il serait donc nécessaire de les alimenter avec des lignes à haute tension même si l’électricité provient de moyens de production décentralisés comme les éoliennes.

Question de : BERNARD Jean-François - BLANQUEFORT 33290 - le 12/01/2006
La réduction de la consommation d’énergie est une utopie dont on parle depuis 25 ans. Combien de temps encore va-t-on s’y raccrocher pour justifier de ne pas réaliser les moyens de production nécessaires en temps utile. Je souhaiterais savoir la production « équivalent pleine puissance » d’une éolienne en France ?

Réponse de : EDF
Vous considérez que le développement de mesures en faveur de la réduction de la consommation d'énergie ou de nouvelles énergies renouvelables comme l'éolien se fait au détriment des investissements nécessaires dans les moyens de production électrique.

La Loi d' Orientation sur les Energies, promulguée en juillet 2005, traite de ces trois composantes de la politique énergétique .
La loi se donne pour objectif à la fois :
- la garantie de la sécurité d'approvisionnement du pays,
- la diversification des sources d'énergie, par un développement accru des énergies renouvelables mais aussi en maintenant l'option nucléaire ouverte,
- et un développement des mesures en faveur de la Maîtrise de la Demande d' Energies (en particulier par la mise en place de certificats blancs).
Nous entrons en France dans une nouvelle période d'investissements dans le domaine énergétique.

Dans son contrat de service public signé avec l'Etat, EDF s'est engagée à installer plus de 5000 MW sur le territoire français d'ici 2010 afin de répondre notamment aux besoins de pointe.
Très favorable à un parc de production diversifié, EDF investira notamment plus de 3 milliards d'euros d'ici à 2010 dans l'éolien en France et dans le monde, via sa filiale EDF Energies Nouvelles : soit 3300 MW dont environ 800MW devrait être construit sur le territoire français.
Cependant, les énergies renouvelables ne pourront représenter qu'une partie du parc de production du futur, notamment du fait de leur fonctionnement par intermittence.
Comme vous le soulignez, une éolienne produit de l’électricité en moyenne un jour sur quatre, en fonction de la qualité et de la force du vent.
Par ailleurs, avec le projet EPR Flamanville 3, EDF veut être prête lorsque la question du renouvellement du parc de production français se posera, à l'horizon 2020, quand les premières unités de production nucléaire en service actuellement auront atteint 40 ans, durée pour laquelle elles ont été conçues. Si chacune des centrales s’arrêtait de fonctionner à sa date anniversaire de 40 ans, le pays enregistrerait, en l’espace de 10 ans, une baisse des trois quarts de la capacité de production nucléaire actuelle. Il devrait faire face à une insuffisance de l’offre d’électricité.
EDF mène dès aujourd’hui des actions d’ingénierie et de maintenance pour assurer une durée de vie optimale de ses installations et poursuivre l’exploitation en toute sûreté, au-delà de 40 ans, des centrales qui seront reconnues aptes. Néanmoins, on ne peut pas exclure que certaines d’entre elles ne puissent pas dépasser significativement cette échéance.
Pour se prémunir de ce risque, EDF cherche à être prêt à remplacer par de nouvelles centrales nucléaires tout ou partie de la puissance qui ferait défaut à l’horizon 2020-2030. Cette garantie de savoir-faire serait apportée par la construction, maintenant, du réacteur de Flamanville 3.

La construction ou non d’une série, ainsi que le nombre d’unités seront des décisions à prendre vers 2015, pour pouvoir disposer des moyens de production opérationnels, à partir de 2020, en fonction des besoins en électricité et de la durée de vie effective des centrales actuelles.
EDF actualisera sa stratégie industrielle dans le cadre défini par les pouvoirs publics au moment des choix.

Concernant la maîtrise de la demande d' énergie, EDF a toujours été engagée dans des actions de Maîtrise de la demande d'énergie (politique tarifaire, isolation des logements etc...). Cet engagement va être non seulement maintenu mais renforcé car l'énergie est un bien rare et parce que les changements climatiques nous imposent d'agir vite.
Par ailleurs, réduire la consommation d'énergie va devenir une obligation pour tous les fournisseurs d'énergie dès que les décrets d'application de la LOE concernant les certificats blancs rentreront en vigueur.

Question de : Monsieur GEIGER - Strasbourg 67200 - le 24/01/2006
QUESTION 1
pourquoi pas de co-génération ?
il m'a été répondu que les rejets d'eau tiède ne permettent pas la co-génération. J'ai répondu que la dilution de la chaleur non-utilisée (63 %) était un choix et que cette chaleur pouvait être utilisée autrement que le simple rejet sous forme diluée. EDF parle de refroidissement des installations alors qu'en fait le principe de co-génération consiste à utiliser cette énergie autrement qu'en la diluant ; ne pas utiliser les 2/3 de l'énergie est pour nous la démonstration par EDF que le gaspillage reste rentable.

QUESTION 2
La fourniture en uranium dépend des pays tiers tels que l'Afrique, l'Australie, le Canada il n'y a donc pas d'indépendance énergétique de la France.
EDF et COGEMA affirment pourtant le contraire.
Qu'en est-il ?

QUESTION 3
La mise au point de la filière nucléaire s'est faite avec des financements recherche fondamentale, et avec des budgets militaires (confidentiel défense) qui ne sont pas répercutés dans le prix du KWh vendu. Il en est de même pour les coûts des futurs démantèlement des centrales qui sont tout simplement provisionnées, ceci entraîne une concurrence "déloyale" vis à vis des prix des énergies renouvelables où le coût de toute la filière est répercutée sur le KWh.
Le provisionnement libéré pourrait servir à la recherche sur les Energies renouvelables.
Pourquoi le prix du KWh n'est pas la réalité de tous les investissements et les coûts de fonctionnement ?

QUESTION 4 (NON POSEE)
Les nouvelles centrales sont-elles construites sous licence "westinghouse" comme les anciennes avec versement de royalties ?

Réponse de : EDF
Votre question aborde plusieurs sujets. Nous y apportons une réponse point par point.

Question 1 : la co-génération à partir de centrale électronucléaire

Le rendement prévisionnel de Flamanville 3 est de 37%, ce qui signifie que 37% de la chaleur produite par le réacteur est récupérée pour produire de l’électricité. Les 63% restants sont rejetés sous forme d’eau de mer aux alentours de 35°C. Cette température est trop basse pour le chauffage urbain.
L’eau de mer réchauffée peut cependant être utilisée pour d’autres usages tels que la pisciculture, en particulier l'élevage de bars (à Gravelines dans le Nord de la France), ou le chauffage de serres (à Chinon en Indre et Loire). EDF réfléchit à d’autres applications en liaison avec des entrepreneurs locaux.

La production de chaleur à plus haute température combinée avec la production d’électricité est envisageable pour les centrales nucléaires. Le Canada, le Japon, la Suisse et plusieurs pays de l’Europe de l’Est le font ou l’on fait en toute sûreté, cependant cela reste l’exception puisque moins de 1% de la chaleur produite par les centrales nucléaires est employée pour le chauffage urbain ou pour la fourniture industrielle de chaleur.

La production de chaleur à haute température se fait en prélevant de la vapeur à différents étages de la turbine, donc au détriment de la production d’électricité.
Cette vapeur est utilisée dans un échangeur de chaleur pour produire, soit de la vapeur, soit de l’eau chaude dans un circuit indépendant qui dessert les utilisateurs. Cette disposition, qui est commune à toutes les centrales de cogénération, permet d’avoir des réseaux « fournisseurs » et « clients » complètement indépendants.
On peut ainsi obtenir de la vapeur à haute pression pour les usages industriels (de 10 à 70 bars avec des températures jusqu’à 250°C) ou pour le chauffage urbain (quelques bars et des températures de 100 à 150°C).
Si théoriquement, il est simple d’envisager cette production combinée, la mise en œuvre pratique pose des problèmes techniques et limite les utilisations potentielles car la chaleur se transporte très mal, quelques kilomètres au maximum, et impose donc d’avoir les centres de consommation à proximité immédiate de la production. De plus les clients exigent la continuité de fourniture, ce qui impose d’avoir plusieurs unités capables de produire de la chaleur, pouvant chacune prendre le relais en cas d’arrêt d’une autre d’entre elles.

Pour ce qui concerne le chauffage urbain, les infrastructures de distribution de la chaleur sont très importantes et très coûteuses (réseaux de tuyauteries de gros diamètre, échangeurs). De plus, l’aspect saisonnier de la fourniture ne rend cette option intéressante que dans les pays aux hivers très froids et très longs. Enfin, les centrales nucléaires françaises étant situées loin des centres de consommation pour des raisons pratiques de terrains disponibles, les applications au chauffage urbain semblent très limitées.

Pour la fourniture de chaleur industrielle, les applications semblent plus prometteuses, mais il faut que les industriels viennent s’installer à proximité des centrales nucléaires, ou inversement. EDF a étudié plusieurs projets de ce type en association avec des industriels. La faisabilité technique a été établie, mais aucun de ces projets ne s’est concrétisé, malgré l’intérêt et l’implication d’EDF. Les industries susceptibles d’être intéressées par cette association doivent être grosses consommatrices de chaleur, par exemple des papetiers.

Dans le monde l’application la plus intéressante de cogénération avec une centrale nucléaire est le dessalement d’eau de mer. Le Japon et le Kazakstan disposent de ce type d’installations.

Question 2 : La fourniture en uranium dépend des pays tiers tels que l'Afrique, l'Australie, le Canada il n'y a donc pas d'indépendance énergétique de la France.

En effet, la France ne produit plus d'uranium et l'importe de plusieurs pays étrangers. Mais ces ressources d'uranium sont bien réparties géographiquement sur la surface du globe contrairement aux ressources fossiles pétrole et gaz, et se trouvent pour une grande part dans des pays stables politiquement (Canada, Australie).

Le risque d'une crise d'approvisionnement et par conséquent d'une envolée brutale des prix est donc extrêmement faible comparé au gaz et au pétrole.

Il est également important de noter que le minerai d'Uranium ne représente que 5% du coût de l'électricité produite par une centrale nucléaire, les 95% restants représentent de la valeur ajoutée créée majoritairement en France. A l’inverse, le gaz représente presque 70% du coût de l'électricité produite par une centrale à cycle combiné.

Ces deux éléments font qu’il existe un quasi-consensus pour dire que l’électricité d’origine nucléaire soit considérée comme participant à l’indépendance nationale.

A titre d'illustration de cette indépendance, si toute l'électricité d'origine nucléaire était produite par des centrales à cycle combiné à gaz (moyen dont le rendement énergétique est le meilleur aujourd’hui parmi les moyens de production à combustibles fossiles), la facture énergétique française augmenterait de l'ordre de 20 Milliards d'Euros par an (pour information cette facture énergétique était en 2004 de 30 Milliards d’Euros dont 24 Milliards d’Euros pour le pétrole - source MINEFI).

Question 3 : l’intégration des coûts d’investissements et des coûts de fonctionnement dans le prix du kWh nucléaire



Le coût de la production nucléaire à partir d'un réacteur EPR est estimé à :
- 43 €/MWh (base € 2004) pour Flamanville 3,
- 35 €/MWh (base € 2004) pour une série de 10 unités incluant la tête de série.
Ces coûts de production des unités de production nucléaire comprennent :
- l'investissement (l'unité de production elle-même, l'ingénierie et les études de développement),
- l'exploitation et la maintenance (frais de personnel, achats et services, fiscalité),
- le combustible, y compris son traitement et la gestion à long terme des déchets,
- la déconstruction.

Dans son étude " coûts de référence des moyens de production", le Ministère de l'Economie, des finances et de l'Industrie conclut à la compétitivité de l' EPR par rapport aux autres filières, et cela sans prendre en compte le coût lié aux émissions de CO2.

Concernant le coût des externalités, en Europe, l'Etude ExternE menée par la Commission Européenne en 1995, avec une réactualisation en 1997-1998, constitue une référence sérieuse en matière d'évaluation des externalités associés aux différentes filières de production électrique, c’est à dire l’ensemble des impacts externes d’une industrie non compris dans le coût de production.

Dans cette étude, les externalités de la filière nucléaire sont classées en 3 catégories : les coûts de recherche et de développement assumés par la collectivité dans le cadre d'une politique publique, les coûts d'un accident nucléaire, pour la partie qui ne serait pas supportée par l'exploitant, et les coûts externes associés aux accidents du travail et aux maladies induites par les rejets dans l'environnement.

Les coûts de démantèlement, de retraitement-recyclage, d'entreposage et de stockage des déchets sont déjà inclus dans le coût du kWh et ne constituent pas des externalités, de même que la part des dépenses consécutives à un éventuel accident nucléaire majeur qui sont financées par l'exploitant (assurances).

La DIDEME (DIrection de la DEmande et des Marchés Energétiques) du Ministère de l’industrie et des finances a repris les conclusions de cette étude dans son rapport sur les "coûts de référence des moyens de production" (cité plus haut) : le coût externe de la filière EPR présente, selon ce rapport, un total médian de 2,4 euros/MWh (base 2001), ce qui est faible par rapport aux externalités des autres filières (cycle combiné à gaz, charbon, Turbine à combustion) qui du seul fait de leurs émissions atmosphériques ont un coût externe qui varie de 7,8 à 22,8 euros/MWh (base 2001). Ce rapport est disponible sur le site du ministère de l' économie, des finances et de l'industrie (www.minefi.gouv.fr). Ce même rapport évalue les externalités des filières renouvelables : pour l'éolien, il les évalue entre 3 et 5 euros/MWh.

Question 4 : Les nouvelles centrales sont-elles construites sous licence "Westinghouse" comme les anciennes avec versement de royalties ?

Les nouvelles centrales construites ne sont plus sous licence Westinghouse, il n'y a donc pas versement de royalties. En effet, lors de la construction du parc nucléaire actuel, Framatome a acquis les licences lui permettant de construire ses propres centrales.

Question de : CHARTIER Sylvain - MOLSHEIM 67120 - le 27/01/2006
En supposant que les réductions de consommation énergétique soient appliquées par chaque citoyen et chaque entreprise, quelle serait la baisse de la consommation ? Le projet EPR serait-il toujours d’actualité ?

Réponse de : EDF
Vous vous interrogez sur les impacts de réductions importantes des consommations d’énergie.

Dans le domaine de la réduction de la consommation énergétique, la loi de programme du 13 juillet 2005 fixant les orientations de la politique énergétique s’est donnée pour objectif chiffré la réduction en moyenne de 2 % par an d'ici à 2015 de l'intensité énergétique finale, c’est à dire du rapport entre la consommation d'énergie et la croissance économique, et de 2,5 % d'ici à 2030.

La loi contient de nombreuses mesures pratiques pour amorcer la réalisation de ces objectifs. Outre la transposition des dispositions législatives de directives (Directive 2002/91/CE du 16 décembre 2002 sur la performance énergétique des bâtiments notamment), elle met en place des outils nouveaux dont un dispositif de certificats d'économies d'énergie (" certificats blancs ") qui va accentuer les efforts les différents acteurs du secteur énergétique vers les économies d'énergie.

Les mesures en faveur de la maîtrise de la demande d’énergie sont un des axes prioritaires définis par le législateur pour répondre aux objectifs qu’il s’est fixé en matière de politique énergétique du pays.

La diversification du bouquet énergétique est un des autres axes, avec notamment le maintien de l'option nucléaire ouverte.

Le nucléaire contribue de façon décisive à atteindre trois des objectifs de la politique énergétique définis dans la loi : garantir l'indépendance énergétique nationale et la sécurité d'approvisionnement, lutter contre l'effet de serre et enfin assurer des prix de l'électricité compétitifs et réguliers.

La stratégie d’investissement d’ EDF est cohérente avec le cadre législatif.

La construction dès aujourd'hui d'une centrale électronucléaire de type EPR permettrait à EDF d'être prêt lorsqu'il devra renouveler son parc de production actuel. En effet, une des caractéristiques majeures du parc électronucléaire actuel d’EDF est qu’il a, pour l’essentiel, été mis en service en seulement 10 ans, après le premier choc pétrolier de 1973. Ainsi, de 1980 à 1990, 46 des 58 unités de production nucléaire actuelles ont été raccordées au réseau d’électricité. Ces centrales ont été conçues pour une durée minimale de fonctionnement de 40 années. Si chacune de ces centrales s’arrêtait de fonctionner à sa date anniversaire de 40 ans, le pays enregistrerait, en l’espace de 10 ans, une baisse des trois quarts de la capacité de production nucléaire actuelle. Il devrait faire face à une insuffisance de l’offre d’électricité. Le besoin de remplacement des centrales nucléaires existantes pourrait apparaître aux alentours de 2020, quand les premières unités de production nucléaire en service actuellement auront atteint 40 ans, durée pour laquelle elles ont été conçues.

EDF mène dès aujourd’hui des actions d’ingénierie et de maintenance pour assurer une durée de vie optimale de ses installations et poursuivre l’exploitation en toute sûreté, au-delà de 40 ans, des centrales qui seront reconnues aptes. Néanmoins, on ne peut pas exclure que certaines d’entre elles ne puissent pas dépasser significativement cette échéance. Pour se prémunir de ce risque, EDF cherche à être prêt à remplacer par de nouvelles centrales nucléaires tout ou partie de la puissance qui ferait défaut à l’horizon 2020-2030. Cette garantie de savoir-faire serait apportée par la construction, maintenant, du réacteur de Flamanville 3.

La construction ou non d’une série, ainsi que le nombre d’unités seront des décisions à prendre vers 2015, pour pouvoir disposer des moyens de production opérationnels, à partir de 2020, en fonction des besoins en électricité, de la durée de vie effective des centrales actuelles et de la place qu’occuperont les ENR à cet horizon. EDF actualisera sa stratégie industrielle dans le cadre défini par les pouvoirs publics au moment des choix.
En complément, le groupe EDF a prévu d’investir autant dans l'éolien que dans l'EPR d’ici 2010 : le Groupe compte développer, seul ou avec des partenaires, de l'ordre de 3300 MW de capacité éolienne supplémentaire à l'horizon 2010 dans le monde, soit un montant d'investissement de 3 milliards d'euros environ. Ces éoliennes pourront produire 7 à 8 TWh/an (il est prévu que Flamanville 3 produise 12TWh par an) pendant 20 ans.

Par ailleurs, EDF a toujours été engagé dans des actions de maîtrise de la demande d'énergie (politique tarifaire, isolation des logements etc...) et cet engagement va être renforcé.

Cela signifie principalement:
- développer les offres de services pour aider tous nos clients, y compris les collectivités locales, à maîtriser leur facture énergétique (information, conseil, diagnostic, optimisation des consommations, maintenance des installations...) .
- réduire la consommation énergétique des logements et bâtiments tertiaires en maintenant le niveau élevé de qualité environnementale dans le neuf et en développant des offres dans la rénovation du parc existant (isolation thermique, système de chauffage, compléments renouvelables tels que capteurs solaires et pompes à chaleur)
- poursuivre l'effort en matière de recherche et développement. Le budget R&D sur la MDE a été quadruplé en quatre ans et atteint 18 Meuros chaque année dans cette action (ex: pompes à chaleur haute température, gestion programmée de certains usages,...).

Pour autant, les mesures visant à maîtriser notre consommation d’énergie ne suffiront pas à compenser la baisse de la production liée à l’arrêt du parc nucléaire actuel, à l’horizon 2020.

Question de : TOSTAIN Philippe - LILLE CEDEX 59033 - le 01/02/2006
Quels moyens financiers et humains EDF consacre-t-elle respectivement à la recherche et au développement du nucléaire, d’une part, aux économies d’électricité et aux productions renouvelables, d’autres part ? Et à sa publicité ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur la part qu’EDF consacre à la recherche d’une part dans le domaine du nucléaire et d’autre part dans le développement des énergies renouvelables et les économies d’énergie.

En tant qu’industriel, la groupe EDF consacre 200 millions d’euros par an dans le domaine de la recherche sur le nucléaire (dont 1/3 en partenariat avec des organismes extérieurs tel que le CEA) et 40 millions d’euros dans le domaine des énergies renouvelables et la Maîtrise de la Demande de l’Energie.

Nous attirons votre attention sur le fait qu'EDF n'est pas le seul acteur à consacrer des moyens à la recherche dans le domaine de l'énergie en France.
Dans le rapport sur les nouvelles technologies de l’énergie élaboré, en 2003, à la demande des Ministres de l’Economie, de l’Ecologie, de la Recherche et de l’Industrie, par un groupe de travail animé par Thierry CHAMBOLLE et Florence MEAUX , la R&D publique en France, en 2002, s’élevait à 17, 4 Milliards d’Euros.
La recherche publique sur l’énergie représentait environ 5,4 % du total de la recherche publique.

Les moyens consacrés aux énergies renouvelables et aux économies d'énergies doivent augmenter dans les trois ans à venir. En effet, l’article 5 de la loi de Programme fixant les Orientations de la Politique Energétique, promulguée le 13 juillet 2005, prévoit que: « Le 3ème axe de la politique énergétique est de développer la recherche dans le secteur de l’énergie », « la politique de recherche doit permettre à la France d’ici 2015, d’une part de conserver sa position de premier plan dans le domaine de l’énergie nucléaire et du pétrole, et d’autre part d’en acquérir une dans de nouveau domaines ». « L’effort global portant sur le développement des énergies renouvelables et la maîtrise de l’énergie est fortement accru au cours des trois ans qui suivent la publication de la présente loi ».

En termes d'investissements, EDF n'oppose pas nucléaire et énergies renouvelables : ce sont des moyens de production qui sont complémentaires et doivent faire partie du futur parc de production français.
Ainsi, EDF investira 3 milliards d'euros environ dans l'éolien d'ici 2010 dans le monde, soit autant que dans la tête de série EPR.

En ce qui concerne la dernière partie de votre question, vous comprendrez bien que dans un contexte concurrentiel, EDF ne peut communiquer ses budgets publicitaires. Toutefois, vous trouverez l'ensemble des comptes consolidés du groupe EDF sont disponibles dans son rapport d'activité annuel et publié sur son site internet (www.edf.fr).

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