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réacteur nucléaire Flamanville

 / Réponses aux questions

Voici les questions posées par le public par mail, par courrier ou lors des réunions publiques. Nous affichons les réponses du maître d'ouvrage (après vérification par la CPDP) et de la CPDP.

Vous trouverez d’autres réponses développant des points de vue différents dans le cahier collectif d'acteurs mais également dans les cahiers individuels d'acteurs. Si vous ne les avez pas déjà consultés, ces document sont téléchargeables ou disponibles sur simple demande écrite auprès de la Commission

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Thème séléctionné : CONTEXTE ENERGETIQUE

Question de : GAGGERO Florent - MARSEILLE 13009 - le 04/11/2005
Y-a-t-il des risques d'augmentation du prix de l'uranium pour les années à venir ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur l'évolution du prix de l'uranium naturel.

La part du prix de l'uranium naturel est faible dans le coût du combustible nucléaire : l'uranium naturel représente environ un tiers du coût de combustible (hors charges relatives à l'aval du cycle).
De plus, à la différence des combustibles fossiles (charbon, gaz ou pétrole) qui sont utilisés directement ou avec très peu de transformations, l'uranium ne représente que 5 % du coût du kWh. En d'autres termes, si le prix de l'uranium doublait, le coût de production du kWh n'augmenterait que de 5%.
En complément, il nous semble utile de vous donner quelques précisions complémentaires sur les ressources en uranium naturel et leur coût d'extraction.
Selon l’AIEA et le WNA, les ressources en uranium connues, à un coût de production inférieur à 80 US$/kgU, représentent 3 à 4 millions de tonnes, soit 60 ans de consommation du parc actuel de réacteurs nucléaires. Si l’on prend en compte un coût de production allant jusqu’à 130 US$/kgU, cet ordre de grandeur est multiplié par 4. Du fait d’une forte hausse du prix de l’uranium (78 USD/kg fin août 2005), dont le caractère semble durable, il est probable qu’une grande partie de ces ressources pourra être exploitée de façon économique. Ces niveaux de prix ne remettent pas en cause la compétitivité du nucléaire, d’autant plus que la probabilité est grande de voir les prix des autres formes d’énergie primaire augmenter fortement avant 2050, du fait de leur rareté et de leur concentration géopolitique.
De plus, à cet horizon de temps les réacteurs surgénérateurs de génération 4 seront très probablement commercialisés ce qui multipliera par 50 à 100 les réserves d'uranium disponibles et en limitera l'augmentation des prix.

Néanmoins, si l’on a une bonne idée des coûts de l’extraction de l’uranium, Il est difficile de prédire les futurs prix de l'uranium. Les possibilités d'évolution des paramètres relatifs au démarrage de nouvelles productions et/ou à la demande sont diverses.
Pour la demande par exemple, la part que le nucléaire prendra dans la croissance de la demande d'électricité à moyen terme dans le monde est fondamentale pour les conclusions d'un scénario.
Du côté de l'offre, le rythme avec lequel la production sera accélérée dans les mines existantes, les mines réouvertes, l'exploration relancée du fait de la tendance haussière actuelle du marché influera également sur les futurs prix de marché.

On discerne la présence d'un certain nombre d'élasticités dans le marché capables de servir un équilibrage entre l'offre et la demande à moyen terme et qui rendent plutôt improbables les scénarios catastrophes mais le futur prix de l'uranium reste incertain.

Ce manque de visibilité à moyen et long terme est tempéré par le fait qu’EDF privilégie les contrats de longue durée avec ses fournisseurs de combustible et que la part de l’uranium naturel est très faible dans le coût du combustible.

Question de : PENEL Nicolas - LYON 69002 - le 04/11/2005
La France ne produit pas de minerai d'uranium, alors quid de la réelle indépendance de la France en énergie électrique.

Réponse de : EDF
Votre question porte sur l'approvisionnement en uranium de la France et son indépendance énergétique.

D'abord vous avez tout à fait raison, la France ne produit plus d'uranium et l'importe de pays étrangers. Mais il faut savoir que les ressources d'uranium sont bien réparties géographiquement contrairement aux ressources fossiles pétrole et gaz, et se trouvent pour une grande part dans des pays stables (Canada, Australie). Le risque d'une crise d'approvisionnement et par conséquent d'une envolée brutale des prix est donc extrêmement faible comparé au gaz et au pétrole.

Ensuite, il est important de noter que le minerai d'Uranium ne représente que 5% au maximum du coût de l'électricité produite par une centrale nucléaire, les 95% restants représentent de la valeur ajoutée créée majoritairement en France. A l’inverse, le gaz représente presque 70% du coût de l'électricité produite par une centrale à cycle combiné.

Ces deux éléments font qu’il existe un quasi-consensus pour que l’électricité d’origine nucléaire soit considérée comme participant à l’indépendance nationale. De plus le Ministère de l’économie et des finances calcule ainsi le taux d’indépendance énergétique.

A titre d'illustration de cette indépendance, si toute l'électricité d'origine nucléaire était produite par des centrales à cycle combiné à gaz (moyen dont le rendement énergétique est le meilleur aujourd’hui parmi les moyens de production à combustibles fossiles), la facture énergétique française augmenterait de l'ordre de 20 Milliards d'Euros par an (pour information cette facture énergétique était en 2004 de 30 Milliards d’Euros dont 24 Milliards d’Euros pour le pétrole - source MINEFI).

Question de : MAGNIN Daniel - LYON 69005 - le 04/11/2005
Comme le pétrole, l'uranium n'est pas inépuisable. Qu'est-il prévu en terme de gestion du combustible pour optimiser l'utilisation de la matière, autre que l'économie due à la taille du coeur et à l'accroissement du taux de combustion ? (recyclage PU, URE)

Réponse de : EDF
Votre question porte sur l’optimisation des ressources d’uranium naturel.

Les réserves d’uranium connues atteignent, selon l’AIEA (Agence Internationale de l'Energie Atomique), 4 millions de tonnes. Elles dureraient environ 60 ans au taux actuel de consommation. L’AIEA estime à 16 millions de tonnes les réserves non encore découvertes, ce qui augmenterait significativement la durée de consommation.

Un des moyens pour préserver la ressource en uranium est le traitement-recyclage du combustible usé qui permet d’en valoriser une grande partie. Ainsi, le retraitement de 7 assemblages usés conduit, après recyclage, à 1 assemblage MOX, utilisé aujourd’hui dans 20 réacteurs du parc électronucléaire français.
Aujourd'hui, quelques réacteurs 900 MW fonctionnent avec du combustible MOX. Comme tous les réacteurs en fonctionnement en France, le réacteur EPR est également conçu pour pouvoir fonctionner avec du MOX. Néanmoins, Flamanville 3 ne démarrera pas avec du MOX et la décision de le faire fonctionner à l'avenir avec ce type de combustible ne sera prise qu'après analyse globale du contexte et en particulier l'arrivée sur le marché de réacteurs surgénérateurs de génération 4 qui nécessitent du plutonium pour fonctionner.

Au-delà, vers le milieu du 21ème siècle, de nouveaux réacteurs nucléaires, dits de génération 4, pourraient prendre le relais des réacteurs actuels. Leurs caractéristiques permettront d'utiliser le plutonium récupéré par le traitement-recyclage et l'uranium appauvri, reliquat des usines de fabrication des combustibles nucléaires à l'uranium naturel. Ces nouveaux réacteurs pourraient progressivement diviser par 60 la consommation d’uranium naturel et augmenter d’autant la durée des réserves disponibles. Ainsi on disposera d'assez de combustible pour produire de l'électricité pendant plusieurs centaines d'années.

Question de : CONVERS Jean-Pierre - DIJON 21000 - le 12/12/2005
Liaison nucléaire civil et nucléaire militaire :le civil produit du plutonium pour le militaire, c'est toujours vrai dans certains pays et en France ?
Transports secrets gestion d'une crise par le secrétaire général de la D.N. ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur le lien entre le nucléaire civil et le nucléaire militaire. En France, aujourd’hui, ce sont deux activités distinctes. EDF intervient uniquement dans les activités de production d’électricité à partir d’énergie nucléaire, donc de nucléaire civil.
En tant qu'industriel, EDF est responsable légalement et financièrement des déchets qu'il produit. Tous les déchets ont aujourd'hui une solution de gestion sûre validée et contrôlée par l’Autorité de Sûreté Nucléaire. Cette gestion des déchets nucléaires mise en place pour les réacteurs actuels sera reconduite pour l'EPR : La première étape consiste à séparer les matières valorisables que sont l’Uranium et le Plutonium (96 % du combustible usé) des produits de fission (4%). Cette opération est réalisée sur le site de Cogéma la Hague (Manche). Les produits de fission (4 % du combustible usé) sont confinés en toute sûreté dans une matrice de verre et entreposés sur le site de La Hague. Les matières valorisables sont recyclées. Ainsi, concernant plus spécifiquement le Plutonium, une partie contribue à la fabrication, sur le site de Marcoule (Gard), du combustible MOX qui est utilisé en complément de combustible classique dans certaines de nos centrales nucléaires. Le reste du Plutonium séparé est entreposé sur le site de Cogéma La Hague. A aucun moment de son cycle de vie, le Plutonium utilisé dans nos centrales ne peut servir à des fins militaires. En revanche, ce plutonium pourra être utilisé pour le démarrage des réacteurs surgénérateurs dits de génération 4, en cours de mise au point et qui pourraient être mis en exploitation à l’horizon 2040 – 2045. Ces réacteurs présentent l’avantage de multiplier par 60 à 100 l’énergie produite à partir de la même quantité d’uranium naturel.

Question de : MORETTI Christian - BARGES 21910 - le 12/12/2005
Combien d'années estimées en stock d'uranium dans le monde ?

Réponse de : EDF
Les réserves d’uranium naturel connues atteignent environ 4 millions de tonnes selon l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA). Elles dureraient environ 60 ans au rythme actuel de consommation (c'est à dire en l'absence de développement nucléaire dans le monde), sans traitement-recyclage du combustible c’est-à-dire fabrication de combustible à partir de matières récupérées des combustibles usés.
L’AIEA estime à 16 millions de tonnes les réserves non encore découvertes, ce qui augmenteraient significativement la durée de consommation de l’ordre de 200 ans suivant les prévisions.
Contrairement aux réserves de pétrole et de gaz, ces réserves d’uranium se situent dans des pays politiquement stables (Canada ou Australie).

De plus, la mise en exploitation, au-delà de 2040, des nouveaux réacteurs dits de génération 4 pourrait progressivement diviser par 60 la consommation d’uranium naturel et augmenter ainsi d’autant la durée des réserves disponibles.

Par ailleurs, à la différence des autres combustibles fossiles, l’uranium naturel ne représente que 5 % du prix du kWh produit à partir des unités électronucléaires contre 50 à 70 % pour les combustibles fossiles.
Cette caractéristique permettra l’exploitation future de gisements qui ont des coûts d’extraction deux ou trois fois supérieurs à ceux d’aujourd’hui.

Question de : MORETTI Viviane - BARGES 21910 - le 12/12/2005
Vous parlez du choix des électriciens des pays voisins, ces choix ont-ils été imposés aux consommateurs ou démocratiquement choisis ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur les choix de politiques énergétiques des pays européens.
La politique énergétique est de la compétence des Etats. Ainsi, même dans le cadre d’un marché de l’électricité avec des entreprises à capitaux privés, ce sont les Etats qui autorisent, interdisent ou encouragent certains moyens de production d’énergie par le biais de leur réglementation ou de leur politique énergétique. Les entreprises publiques ou privées ne peuvent pas contrevenir à cette réglementation. Ainsi, ce sont les parlementaires qui font les choix concernant la politique énergétique en France et dans les pays voisins. C’est par voie parlementaire que l’Allemagne a décidé des dates de fermeture de ses centrales nucléaires et des subventions accordées à la production éolienne. C’est également le vote du parlement finlandais qui a autorisé la construction d’un réacteur EPR en Finlande.

On distingue également quelques referendums comme les votations suisses qui en 1990 ont décrété un moratoire sur la construction de centrale nucléaire et sa levée en 2003 également par votation.

Pour autant, le contexte énergétique européen et mondial tend à évoluer sur le plan de ces choix de politique énergétique. Le gouvernement italien, les parlementaires britanniques reparlent de l’industrie nucléaire pour la production d’électricité. Et le débat est en train d’être réouvert en Allemagne. Néanmoins, dans tous les cas, il s’agit de choix portés par des élus nationaux.

Question de : PRIEUR Michel - LIMOGES 87000 - le 12/12/2005
Le site de Bessines étant le seul site nucléaire en France sans commission locale d’information, quand sera terminé le stockage de la totalité des 199 900 tonnes d’uranium appauvri ?

Réponse de : EDF
Le site de Bessines étant un site géré par AREVA. Cette question s’adresse donc au groupe AREVA, nous vous proposons leur réponse.

Une commission locale d’information (CLI) a fonctionné sur l'établissement de Bessines entre 1992 et 1997 (5 réunions plénières et 12 réunions de commissions restreintes). Le projet d'entreposage a été présenté en CLI le 27/09/94.

L'arrêté préfectoral de création de l'entreposage a été pris le 20/12/95, la première livraison faite le 12/12/98. Le taux de remplissage actuel est de 50%, ce qui fait que l'on peut penser que le stockage sera plein fin 2012.

Question de : TSHITENDE Willy - LIMOGES 87000 - le 12/12/2005
A combien estimez-vous la quantité de l’uranium (non exploité) en France et dans le monde pour qu’EDF continue à développer le nucléaire et cela pourra tenir combien de temps ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur les réserves en uranium naturel dans le monde.
Les réserves connues atteignent environ 4 millions de tonnes selon l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA). Elles dureraient environ 60 ans au taux actuel de consommation (c'est à dire en l'absence de développement de l'énergie nucléaire dans le monde), sans traitement-recyclage du combustible.
L’AIEA estime à 16 millions de tonnes les réserves non encore découvertes, ce qui augmenteraient significativement la durée de consommation.
La France de produit plus d’uranium, mais contrairement aux réserves de pétrole et de gaz, les réserves d’uranium se situent dans des pays politiquement stables (Canada ou Australie) de l’ordre de 200 ans suivant les prévisions.

De plus, la mise en exploitation, au-delà de 2040, des nouveaux réacteurs dits de génération 4 pourrait progressivement diviser par 60 la consommation d’uranium naturel et augmenter d’autant la durée des réserves disponibles.

Par ailleurs, à la différence des autres combustibles fossiles, l’uranium naturel ne représente que 5 % du prix du kWh produit à partir des unités électronucléaires contre 50 à 70 % pour les combustibles fossiles.
Cette caractéristique permettra l’exploitation future de gisements qui ont des coûts d’extraction deux ou trois fois supérieurs à ceux d’aujourd’hui.

Question de : LIVET Frédéric - SAINTE-EGREVE 38120 - le 19/12/2005
Quel sera le coût pour l’Angleterre d’avoir laissé vieillir son parc électronucléaire s’ils décident dans les deux ans de re-développer le nucléaire ?

Réponse de : EDF
EDF ne dispose pas des éléments qui permettraient de répondre directement à cete question.
Le parc de production électronucléaire français est très différent de celui de l’Angleterre et les choix en matière d’investissements aussi : l’Angleterre dispose aujourd’hui de réacteurs nucléaires différents les uns des autres et ne peut donc pas bénéficier d’un effet bénéfique de standardisation de son parc de production comme c’est le cas en France.

Question de : LAMY Michel - GRENOBLE 38000 - le 19/12/2005
Pouvez-vous nous éclairer sur les potentialités sur les économies d’énergie qui peuvent contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur les économies d’énergies et leur impact sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. C'est une question large qui concerne le secteur de l'électricité mais également d'autres secteurs dont par exemple celui des transports.
Elle s'adresse donc aux pouvoirs publics, notamment à la DGEMP et au ministère de l'environnement.

En tant qu'électricien, nous constatons que toute action dans le domaine de la maîtrise de la demande d'énergie a une impact sur les émissions de gaz à effet de serre. Cependant, l'impact sur les émissions de gaz à effet de serre est plus ou moins important selon l'énergie concernée.
En effet, la production de 1 kWh d’électricité provoque une émission dans l’atmosphère de :
• 754 à 1 124 g de CO2, s’il est produit par une unité au charbon,
• 545 à 900 g de CO2, s’il est produit par une unité au fioul,
• 388 g à 688 g de CO2, s’il est produit par une unité à gaz,
• 60 à 150 g de CO2 s’il est produit par du solaire photovoltaïque,
• 11 à 22 g de CO2, s’il est produit par une unité nucléaire, hydraulique ou de l’éolien.
Ces chiffres prennent en compte la totalité du cycle de production, de l’extraction des ressources au stockage définitif des déchets éventuels en passant par la construction et l’exploitation des installations. Les centrales nucléaires et les usines hydroélectriques en service dans le monde évitent chaque année l’émission de près de 4,7 milliards de tonnes de CO2 par an, soit 20% des émissions mondiales tous secteurs confondus.

La loi de programme fixant les orientations de la politique énergétique française a des objectifs qui portent à la fois sur la maîtrise de la demande d'énergie et sur la réduction des émissions de CO2.
La mise en place des « certificats blancs » est un des moyens de répondre aux objectifs de maîtrise de la demande de l'énergie, indépendamment des émissions de CO2. En effet, ils permettent de valoriser les actions de réduction des émissions de CO2 et de financer des investissements – par le biais des pénalités payées par ceux qui ne réduisent pas suffisamment ces émissions. La stratégie d’investissement d’EDF s’inscrit dans le cadre de la Loi et est cohérente avec les objectifs définis dans ce texte. Les discussions entre industriels et pouvoirs publics sont actuellement en cours pour déterminer les objectifs chiffrés d’économie d’énergie pour chaque industriel. La loi fixe un objectif global d’une économie de 54 TWh cumulés actualisés sur la durée de vie moyenne des équipements sur la période 2006 – 2008.

Le Groupe EDF est engagé dans une démarche volontariste de maîtrise de la demande d'énergie, en cohérence avec les orientations de la politique énergétique du pays. Le Groupe EDF propose à ses clients des conseils, des informations et des services (politique tarifaire, isolation des logements etc...) en matière de Maîtrise de la Demande d'Energie (MDE). Pour l'avenir, cet engagement va être non seulement maintenu mais renforcé. L’ensemble de ces mesures a un impact sur la croissance de la demande d’électricité en France.
Par ailleurs, de par la spécificité de son parc de production à 95 % non émetteur de CO2 grâce aux centrales nucléaires et hydrauliques, EDF émet 10 fois moins que la moyenne européenne de CO2 par KWh produit. Dans le monde, 40 % du CO2 rejeté dans l’atmosphère est issu de la production d’électricité. Pour la France, ce chiffre n’est que de 8 %.

Question de : FIGUREAU Marie - MAYENNE 53100 - le 29/12/2005
EPR ET MATIERES PREMIERES : La réserve mondiale de l’uranium va nous permettre d’approvisionner les centrales pendant combien d’années ? Et après quelle sera le devenir de ces constructions ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur l’épuisement des réserves d’uranium naturel de la planète.

Les réserves d'uranium naturel connues atteignent environ 4 millions de tonnes selon l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA). Elles dureraient environ 60 ans au taux actuel de consommation (c'est à dire en l'absence de développement de l'énergie nucléaire dans le monde), sans traitement-recyclage du combustible.
L’AIEA estime à 16 millions de tonnes les réserves non encore découvertes, ce qui augmenteraient significativement la durée de consommation.

La commercialisation, au-delà de 2040, des nouveaux réacteurs surgénérateurs dits de génération 4 pourra diviser par 60 à100 la consommation d’uranium naturel et augmenter d’autant la durée des réserves disponibles.

Question de : JOUAULT Christophe - SAINT PIERRE DES LANDES 53500 - le 29/12/2005
EPR ET MATIERES PREMIERES : Quel est le stock d’uranium ? Combien d’années en fonctionnement avec l’EPR ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur les réserves d’uranium naturel disponibles sur la planète.

Les réserves d'uranium naturel connues atteignent environ 4 millions de tonnes selon l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA). Elles dureraient environ 60 ans au taux actuel de consommation (c'est à dire en l'absence de développement de l'énergie nucléaire dans le monde), sans traitement-recyclage du combustible.
L’AIEA estime à 16 millions de tonnes les réserves non encore découvertes, ce qui augmenteraient significativement la durée de consommation.

La commercialisation, au-delà de 2040, des nouveaux réacteurs surgénérateurs dits de génération 4 pourrait progressivement diviser par 60 à 100 la consommation d’uranium naturel et augmenter d’autant la durée des réserves disponibles.

Question de : MERIENNE Monique - MONTAUDIN 53220 - le 29/12/2005
Si on veut l'EPR ailleurs de par le monde, et que le pays en question n'a plus les moyens financiers d'assurer la maintenance de cette centrale ou son démantèlement que se passera t-il ? (voir la Russie).

Réponse de : EDF
La vocation d’EDF n’est pas d’exporter la technologie EPR de par le monde. Cette activité est celle d’AREVA. Nous vous transmettons leur réponse.

L'époque où l'on vendait des centrales à des pays est terminée. Les centrales sont désormais vendues à des électriciens, c'est-à-dire à des entreprises ; ces clients ne commanderont une centrale que s'ils estiment qu'ils feront un profit en vendant l'énergie électrique produite. Naturellement, les règles comptables internationales garantissent que ce profit devra être calculé en tenant compte du coût de maintenance et des provisions pour démantèlement.

Comme tout fournisseur, avant de s'engager dans des contrats de longue durée, AREVA procède à une estimation approfondie de la solidité financière des clients et refuserait de fournir une centrale à un client dont la solvabilité serait incertaine.

Pendant la durée de vie d'une centrale nucléaire, l'électricité est vendue au même prix pratiqué sur le marché concerné. Or, plusieurs études internationales récentes ont montré que son coût de revient est très compétitif, sur la durée de vie d'une centrale, par rapport à celui des autres sources d'électricité. Dès lors qu'ils ont la solidité financière nécessaire pour l'investissement initial, les clients d'AREVA devraient donc avoir, en moyenne, une profitabilité supérieure à celle des électriciens non nucléaires. Le risque de défaillance est donc particulièrement réduit.

De plus, toutes les centrales nucléaires mondiales sont soumises, en cours d'exploitation, aux contrôles réguliers des autorités nationales, de l'agence internationale de l'énergie atomique et des associations d'exploitants (World Association of Nuclear Operators -WANO). Il faut rappeler que WANO a pour mission essentielle de maximiser la sûreté et la fiabilité des réacteurs en exploitation au travers d'échanges d'informations et de promouvoir la communication, la comparaison et l'émulation entre ses membres. Un défaut de maintenance, s'il devait se produire, serait donc rapidement porté à la connaissance de l'industrie nucléaire mondiale et serait sanctionné par celle-ci.

L'industrie nucléaire dans son ensemble est solidaire de tous les exploitants, car un incident dans n'importe quelle centrale mondiale menacerait la crédibilité de toute l'industrie. Si un défaut de maintenance était signalé, tous les acteurs mondiaux seraient donc prêts à intervenir pour éliminer le risque. Plusieurs sources de financement pourraient alors être trouvées selon les cas : états, organisations internationales, Banque européenne pour la reconstruction et le développement. Cette situation s'est d'ailleurs déjà produite, dans les années 1990, pour plusieurs centrales des pays de l'ancien bloc de l'Est. Dans tous ces cas, le risque a été écarté grâce à des interventions coordonnées, où l'industrie française a joué un rôle éminent.

Question de : CHAUVET Patricia - SAINT OUEN DES TOITS 53410 - le 29/12/2005
A nos questions, nous avons des réponses "marchandes" or le débat n'est pas là ! la question est : les Français veulent-ils de ce mode énergétique ?

Réponse de : EDF
EDF souhaite construire un réacteur EPR, en cohérence avec la politique énergétique du pays telle qu’elle a été votée par le parlement français (Loi de Programme fixant les orientations énergétiques de la France) promulguée le 13 juillet 2005. Ce choix technologique répond à une préoccupation environnementale croissante de la lutte contre l'effet de serre. Dans le cadre de la nécessaire réduction des émissions de gaz à effet de serre, la production d’électricité est un des aspects sur lesquels nous pouvons agir. Elle représente, au niveau mondial, 40% des émissions de gaz à effet de serre avec les moyens de production à partir des énergies fossiles (gaz, fioul, charbon)
Ainsi, pour répondre à la demande électrique, le groupe EDF veut développer un bouquet énergétique excluant autant que possible la production à partir de combustibles fossiles.

En dehors du nucléaire, EDF, déjà premier producteur européen d’énergies renouvelables grâce à ses barrages hydroélectriques (15 % de la production nationale d’électricité), s'appuie donc notamment sur les énergies renouvelables.

EDF compte ainsi développer 3300 MW de capacité éolienne supplémentaire dans le monde (soit un investissement de 3 milliards d’euros équivalent à celui consenti pour construire l’EPR s'il est confirmé). EDF investit également dans le solaire et a engagé un programme de recherche pour le développement d’hydroliennes (utilisant les courants marins pour produire de l’électricité).

Mais ces formes d’énergie renouvelables ne permettant de produire de l’électricité que par intermittence, elles ne pourront constituer qu’une partie du bouquet électrique du futur. En effet, notre mission de fourniture d'électricité à tout moment sur tout le territoire, impose que les moyens de production puissent délivrer du courant même quand les panneaux solaires, les éoliennes et les autres énergies renouvelables ne produisent pas.
C'est pourquoi EDF souhaite se préparer dès maintenant à renouveler les centrales nucléaires actuelles dont les premières auront 40 ans de fonctionnement (durée pour laquelle elles ont été conçues) dès 2020 par la construction d’un réacteur tête de série de nouvelle génération à Flamanville.

Enfin, pour mémoire, dans une enquête réalisée par Ipsos en octobre 2005 auprès de 957 personnes, 45 % des sondés se sont dits assez ou très favorables "à la construction de l'EPR, le réacteur de nouvelle génration", 25 % très ou assez défavorables et 25 % indifférents (5 % des sondés ne se sont pas prononcés).

Question de : GERARD Maurice - LEVARE 53120 - le 29/12/2005
Nous vivons actuellement avec des gouvernements stables avec des alternances de la gauche et de la droite, mais que se passera t-il, et l'histoire nous a malheureusement donné de nombreux exemples . Une dictature (Polpot-Iran, Corée du Nord en sont des exemples) prenait le pouvoir ? Voire en cas de guerre ?

Réponse de : EDF
EDF établit son projet dans le cadre des orientations de la politique énergétique actuelle qui maintient l'option nucléaire ouverte ( loi de programme du 13 juillet 2005 ).
La mission d'EDF est d'assurer l'exploitation et la sûreté des centrales nucléaires en toute circonstance.
Les scénarios politiques relèvent des pouvoirs publics et du parlement. EDF, pour sa part, se conformera aux orientations de la politique énergétique du pays dans la conduite de ses projets.
Sachez qu'en cas d’agressions intentionnelles, les mesures de protection des centrales nucléaires font l’objet de dispositions établies par les Pouvoirs Publics – en particulier le Haut Fonctionnaire de Défense du ministère chargé de l'Industrie et l’Autorité de Sûreté Nucléaire - et EDF.
Les dispositions retenues relèvent de 3 natures distinctes, qui correspondent par ailleurs aux principes de la défense en profondeur avec 3 niveaux de défense :
o Des dispositions relatives à la prévention des actes de terrorisme, qui impliquent notamment les services de police et de renseignements. A titre d'exemple, les installations sont soumises à une surveillance permanente, certaines mesures étant visibles, d'autres, à caractère confidentiel sont invisibles. Pour ce qui concerne plus particulièrement les avions, après les attentats du 11 septembre 2001, les dispositions de protection contre une chute intentionnelle d'avion ont été renforcées (surveillance des aéroports, aménagement des couloirs aériens de vol, autres dispositions,...) ;
o Des dispositions de protection physique des installations, qui relèvent de la conception des ouvrages et de l'exploitation des installations nucléaires, de manière à résister sans dommages inacceptables à de nombreux scénarios d'accidents, y compris les actes de malveillance ou de terrorisme.
o Des dispositions de type plans d'urgence sous la responsabilité des Pouvoirs Publics, à mettre en oeuvre le cas échéant, permettant de prévoir et d'organiser les mesures visant à limiter les conséquences d'un accident ou d'un acte de malveillance ou de terrorisme dans l'hypothèse où un tel acte serait commis malgré les mesures précédentes. C'est l'ensemble de ces dispositions qui assure la protection des populations et des installations contre les actes malveillants ou leurs conséquences. Pour des raisons bien compréhensibles, elles ne peuvent pas être décrites plus en détail pour ne pas nuire à leur efficacité.

Question de : AGUER Pierre - PESSAC 33600 - le 12/01/2006
Si toutes les nations nous imitent et développent fortement le nucléaire, l’uranium manque dans 50 ans. Merci de commenter.

Réponse de : EDF
Selon l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA), les réserves d’uranium aujourd'hui connues dans le monde atteignent 4 millions de tonnes, soit environ 60 ans d'utilisation au taux de consommation actuel. L’AIEA estime par ailleurs à 16 millions de tonnes les réserves non encore découvertes, ce qui pourrait multiplier par quatre la durée d'utilisation envisageable.

Par ailleurs, de nouveaux réacteurs nucléaires, dits de génération 4, pourraient prendre le relais des réacteurs actuels autour de 2050. Leurs caractéristiques permettront d'utiliser le plutonium récupéré par le traitement-recyclage et l'uranium appauvri, reliquat des usines de fabrication des combustibles nucléaires à l'uranium naturel. Ces nouveaux réacteurs pourraient progressivement diviser par 60 la consommation d’uranium naturel et augmenter d’autant la durée des réserves disponibles. Ainsi, même si le monde se tourne très massivement vers l’énergie nucléaire dans les prochaines années, on disposera d'assez de combustible pour produire de l'électricité pendant plusieurs centaines d'années.

Question de : VACHERON Olivier - MARSEILLE 13000 - le 17/01/2006
Quelle solution a choisi l’Allemagne pour l’après-nucléaire sur son territoire ?

Réponse de : EDF
Vous posez la question des choix énergétiques allemands. En tant qu’électricien, nous ne sommes pas légitimes pour commenter ces choix. Nous pouvons néanmoins vous communiquer quelques éléments factuels.

Comme vous le savez, le gouvernement allemand a décidé en 2001 d’arrêter progressivement les centrales nucléaires installées sur son territoire. Il a attribué aux différentes compagnies électriques des quotas de production d’électricité d’origine nucléaire au terme desquels l’exploitation des centrales devra cesser. Si ces quotas sont équitablement répartis entre les centrales nucléaires, 2021 devrait marquer la fin de la production électronucléaire en Allemagne. Trois centrales nucléaires ont d’ores et déjà arrêté de produire.

L’Etat allemand souhaite porter de 10 % aujourd’hui à 20 % en 2020 l’électricité produite à partir des énergies renouvelables. Pour compenser l’arrêt des centrales nucléaires (30 % de la production aujourd’hui), il lui faudra pour le reste compter sur le charbon (50% aujourd'hui) et le gaz (10%).

Toutefois, le prix élevé de l’électricité en Allemagne, la dépendance grandissante au gaz russe et la nécessité de lutter contre l’effet de serre sont autant d’éléments qui ré-alimentent aujourd’hui les débats en Allemagne, comme la presse a pu en faire état.

Question de : LANDRY Guillaume - STRASBOURG 67200 - le 19/01/2006
Où est-ce qu’EDF se procure-t-il l’uranium en Afrique ? Quelles sont les conditions sociales, environnementales et de sécurité sur ces sites ?

Réponse de : EDF
L’exploitation des mines d’uranium ne fait pas partie des activités d’EDF qui achète son combustible à AREVA . C’est donc la mission d’AREVA d’extraire l’uranium. Nous vous transmettons leur réponse.

Production d’uranium au Niger
La bordure ouest du massif de l'Aïr au Niger est l'une des plus importantes provinces uranifères du monde. En 2003, pour la première fois dans l’histoire du pays, une campagne de détection radiométrique aérienne systématique a été réalisée. Elle a fait apparaître une quantité significative d'indices d’uranium de surface répartie sur 4 500 km2, soit la moitié de la superficie de l'Ile-de-France.

Actuellement, le potentiel uranifère du Niger est exploité par deux sociétés de droit nigérien : SOMAIR et COMINAK, dont AREVA (à travers sa filiale COGEMA) est le principal actionnaire et l’opérateur. SOMAIR et COMINAK exploitent sur une concession de 360 km2 les gisements de la région d'Arlit, au nord-est du pays, à plus de 1200 km par la route de la capitale Niamey. Chaque mine possède son usine de traitement de minerai. Autour des deux mines se sont développées les villes d’Arlit et d’Akokan, qui forment aujourd’hui un ensemble urbain de près de 70 000 habitants.

Depuis leur création à la fin des années 60, les deux sociétés minières ont extrait plus de 90 000 tonnes d’uranium. A titre de comparaison, la production française d’uranium de 1946 à 2000 a été de 76 000 tonnes. La production annuelle des deux mines représente l'équivalent de plus du tiers des besoins annuels d'EDF. L'uranium nigérien est la 3ème source d’approvisionnement de l'Union Européenne avec 18% des achats des électriciens, derrière la Russie et le Canada.

Conditions de sécurité
Les agents nigériens témoignent d’une bonne culture de sécurité puisque la fréquence d'accident de travail est 3 fois inférieure à celle rencontrée dans l’industrie française. En l'espace d'une quinzaine d'années le taux de fréquence accidentel est passé de plus de 50 à moins de 10 (7,6 en moyenne pour les deux sociétés en 2004)

En matière de radioprotection des travailleurs, la recommandation N°60 de la Commission Internationale de Protection contre les Rayonnements ionisants (CIPR) et la Directive Euratom 96/29 fixent l’exposition maximale d’un agent à 100 millisieverts sur 5 ans (mSv) et 50 mSv au cours d'une même année. Pour les spécialistes mondiaux réunis au sein de la CIPR, cette limite permet de garantir l’absence d’impact sanitaire. Cette norme a été retranscrite dans la loi nigérienne (elle fixe à 50 mSv la dose annuelle maximale susceptible d'être supportée par un mineur avec l’objectif de ne pas dépasser 100 mSv sur 5 ans).

En 2002, AREVA a fixé pour l'ensemble de ses activités la limite maximum annuelle de 20mSv. Afin d'atteindre ce résultat les mines nigériennes se sont données un objectif opérationnel de 18 mSv maxi par agent. Cet engagement a nécessité une modification des méthodes de travail et d’importants aménagements dans la mine souterraine de COMINAK. L'objectif a été atteint en décembre 2003. Ainsi, les critères de radioprotection des travailleurs ont la même exigence que ceux en vigueur en Europe.

Conditions sanitaires et sociales
Les sites miniers d’AREVA sont situés en zone désertique. SOMAIR et COMINAK emploient 1600 personnes réparties dans les deux villes minières, soient 21 000 personnes avec les familles (composées en moyenne de huit enfants).

Les sociétés minières assurent la gratuité des soins médicaux des salariés et de leurs familles. AREVA reprend ainsi la politique qui a été menée en France auprès de ses mineurs.

Cette politique a conduit SOMAIR et COMINAK à construire et gérer deux hôpitaux. L’hôpital de SOMAIR se trouve à Arlit, celui de COMINAK est situé à Akokan. La plupart des soins médicaux y sont dispensés (chirurgie, maternité, dentaire, ORL, ophtalmologie…). Leur budget est de 3,5 millions d'euros par an (frais de personnel, médicaments, prestations médicales). Ces hôpitaux ont une capacité de 151 lits. L'hôpital public récemment construit fait l'objet d'un programme d'optimisation en relation étroite avec les deux hôpitaux privés.

Les évacuations sanitaires vers Niamey ou vers l'Europe sont organisées lorsque les traitements ne peuvent être effectués sur place.

Ces établissements sont ouverts au reste de la population de la région qui, de fait, est celle où les populations du Niger sont les mieux soignées. Les employés de SOMAIR et COMINAK ainsi que leurs familles, représentent 2/3 des interventions et des coûts de fonctionnement des deux hôpitaux. Les soins apportés au reste de la population représentent 1/3 des interventions mais plus de 50% des actes médicaux ou chirurgicaux majeurs.

Les affections allergiques (pulmonaires, ORL, ophtalmiques) font partie des premières pathologies rencontrées. On rencontre ces maladies dans toute la zone saharienne. Elles sont typiques des zones désertiques et sont répertoriées en tant que telles depuis longtemps par l’OMS. Elles sont dues aux actions agressives du sable pour les yeux et les poumons. Elles ne sont pas liées à l'activité minière.

Les cas de cancer sont notoirement très rares. En 40 ans d'exploitation, il n'a pas été décelé de cancer supposé provenir d'une exposition aux rayonnements ionisants. Le cancer est avant tout une maladie des pays occidentaux à fort taux de pollution et à consommation élevée de nourriture riche, de tabac et d'alcool.

Education
SOMAIR et COMINAK contribuent au financement des écoles d’Arlit et d’Akokan (construction des bâtiments, matériel, etc.), en particulier de deux écoles gérées par les parents salariés des sociétés, et qui accueillent plus de 1500 élèves. Un programme de scolarisation des enfants et de formation des adultes a été mis en place dès le début de l'activité minière.
COGEMA et ses filiales sont par ailleurs associées à des projets d'aide à la scolarisation des enfants des populations nomades autour d'Arlit, en particulier dans les contreforts de l'Aïr.

Eau
Les deux sociétés, qui ont mis à jour les nappes phréatiques et permis leur exploitation, assurent la production et la distribution d’eau potable à Arlit et Akokan depuis plus de 30 ans.
Les consommations font l’objet de programmes d’optimisation. La réduction des consommations a été obtenue par une meilleure gestion du réseau et la sensibilisation des populations pour une utilisation rationnelle.
Les sociétés apportent par ailleurs ponctuellement leur aide au creusement de puits, à l'extraction de l'eau ou à l'implantation de cultures maraîchères.

Conditions environnementales
SOMAIR et COMINAK sont les seules entreprises certifiées pour l’environnement au Niger et font partie de la dizaine d’entreprises certifiées en Afrique de l'Ouest. SOMAIR et COMINAK se sont dotées de systèmes de management environnemental conformes à la norme internationale ISO 14001. Elles ont été respectivement certifiées par l'AFAQ en 2002 et 2003. La certification de SOMAÏR vient d’être renouvelée (fin 2005)

Concernant le bilan environnemental, un audit indépendant a été réalisé. AREVA a demandé en 2004 à l'IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire), expert public de référence en matière de sûreté et de radioprotection, de réaliser une étude indépendante sur la surveillance de l'environnement et l'impact radiologique sur les populations de ses mines au Niger. Cette décision s’inscrit dans le cadre d’une démarche environnementale définie au niveau de l’ensemble du groupe en 2003. Elle oblige chaque site industriel à faire réaliser des études d'impact radiologique et chimique et à mettre en œuvre des plans d'actions et d'améliorations mesurables.

Le Centre national de radioprotection du Niger et le Ministère des Mines nigérien ont été associés à la mission d'audit.

Fidèle à sa politique d’ouverture et de transparence, AREVA a mis en ligne le rapport intégral de l’IRSN (71 pages). Le résumé ci-dessous en reprend les grandes lignes et indique les décisions concrètes prises par le groupe à la lumière de ses recommandations. Toutes les décisions mentionnées ont été appliquées en 2005.

Par ailleurs, sensible aux questions soulevées par des ONG locales, AREVA a décidé de lancer la réalisation d'une étude épidémiologique indépendante. Cette étude est effectuée en partenariat avec le ministère de la santé du Niger. Ses premiers résultats sont attendus en 2006.

On notera qu'en moyenne sur terre, l'homme est soumis à une dose de radioactivité naturelle d'environ 2,5 mSv par an avec des variations allant de 0,5 à plus de 35 mSv (de 0,5 à 6 en France). Dans l'état des connaissances actuelles, les populations vivant dans l'agglomération de la ville minière d'Arlit au Niger, sont exposés à une radioactivité globale (d’origine naturelle et d’origine industrielle) oscillant annuellement autour de 2,5 mSv.

Question de : Walter Walter - Melun 77784 - le 26/01/2006
Je pense qu'il faut au plus vite se débarrasser des énergies fossiles dans les transports par l'utilisation systématique de la pile à combustible dont la source d'énergie serait l'énergie nucléaire.
Les fossiles ont coûté trop de guerres, trop de morts par catastrophes climatiques interposées, trop de maladies (asthme, cancer, problèmes cardio vasculaires, etc.)
D'un côté, le gouvernement semble motivé pour lutter contre la mortalité sur les routes et du tabac, mais d'un autre côté, il n'est pas du tout motivé pour lutter contre la mortalité due aux fossiles. Pourquoi ? Témoin: cette décision d'arrêter le crédit d'impôts pour les acheteurs de voitures roulant au GPL et Diester de colza. Que de l'esbrouffe pour gagner des voix, que du spectaculaire ! Rien d'efficace
Même si le gouernement s'y oppose, il faut favoriser à tout prix le développement du couple nucléaire-pile à combustible.

Réponse de : EDF
Tout d’abord, sachez qu’EDF partage votre préoccupation vis à vis du dérèglement climatique dû à la présence en trop grande quantité dans l’atmosphère de gaz à effet de serre.
Dans ce contexte, le projet Flamanville 3 a pour objectif de préparer un renouvellement du parc de production d’électricité actuel limitant autant que possible l’utilisation des combustibles fossiles.
Concernant la pile à combustible, la recherche est très active pour tenter de résoudre l’ensemble des problèmes posés par la production d’hydrogène, son transport, sa distribution et son stockage, ainsi que par l’obtention de piles elles-mêmes.
Tout comme d’autres pays, la France travaille sur la production d’hydrogène et y consacre des budgets importants essentiellement via le Commissariat à l’Energie Atomique (CEA).
Plusieurs méthodes sont aujourd’hui opérationnelles, mais aucune ne combine pour l’instant compétitivité économique, bon rendement énergétique et caractère écologique du process.
De nouvelles voies prometteuses sont en cours d’élaboration, dont, comme vous l’avez souligné, celles faisant recours à la technologie nucléaire.

Deux procédés sont particulièrement étudiés : l’électrolyse et la dissociation de la molécule d’eau par cycles thermochimiques. L’électrolyse permet de décomposer chimiquement l’eau en oxygène et hydrogène sous l’action d’un courant électrique. L’autre procédé de décomposition de la molécule d’eau par cycles thermochimiques permet d’opérer la dissociation de la molécule à des températures de l’ordre de 800° à 1 000 °C. De telles températures pourraient être obtenues par le biais de réacteurs nucléaires à haute température de nouvelle génération, actuellement à l’étude.
Ainsi, un des 6 projets retenus par le « forum génération 4 » (pour la mise au point des réacteurs nucléaires du futur) est un réacteur à gaz (hélium) à très haute température (900 à 1500 °C). La mise en exploitation pour une utilisation industrielle de tels réacteurs n’est pas attendue avant 2040/2045.

Les problèmes des piles à combustible se situent également au niveau de la chaîne transport-distribution (ou du stockage pour les applications embarquées) qui est à créer pour l’essentiel, la faible densité énergétique de l’hydrogène par unité de volume, son inflammabilité et son explosibilité concourant à des coûts élevés. Enfin, le coût des piles est encore très élevé et leur durabilité modeste. La recherche est très active pour tenter de résoudre l’ensemble de ces problèmes. Mais, il faudra encore probablement plusieurs décennies.

Question de : benoit jean-christophe - rennes 35700 - le 30/01/2006
EPR à l'export :
On voit qu'en ce moment, l'Iran cherche à relancer son programme nucléaire 'civil ?', pourquoi ne pas vendre à l'Iran la technologie de l'EPR considéré comme non proliférant (le plutonium de l'EPR pouvant difficilement servir pour des applications militaires , cf p82 du cahier d'acteurs ?)

Réponse de : EDF
Votre question s’adresse à AREVA. En effet, il n’est pas de la responsabilité d’EDF de vendre des réacteurs nucléaires. Nous vous proposons donc sa réponse.

L'Iran est un sujet de préoccupation internationale du fait de sa volonté déclarée de développer une capacité à enrichir en uranium 235 l'uranium naturel. Les interrogations de la communauté internationale vis-à-vis de l'Iran concerne donc l'amont du cycle des matières nucléaires, non la technologie des réacteurs électronucléaires.

Il est parfaitement exact que le combustible irradié issu des réacteurs à eau légère pressurisée, et particulièrement de l'EPR, est impropre à la réalisation d'armes nucléaires en raison de la composition isotopique du plutonium qu'il renferme.

Cependant, la France ne pourrait, en tout état de cause, vendre des centrales électronucléaires qu'à des clients ayant pleinement convaincu la communauté internationale de leur engagement pérenne à se conformer intégralement, et sans arrières pensées, aux exigences du Traité de non prolifération nucléaire. Il appartiendra aux Nations Unies (notamment l'Agence Internationale de l'Energie Atomique - AIEA) ainsi qu'aux autorités françaises et européennes (Euratom) de se prononcer au cas par cas sur ce point. Aucune vente de technologie nucléaire, même pacifique, n'est envisageable avec des clients qui ne donneraient pas entièrement satisfaction sur ce point.

Question de : ADALBERON  - SAINT MARTIN AU LAERT 62500 - le 01/02/2006
EDF présente l’EPR comme étant une énergie qui contribue à la réduction des émissions de CO2. Si on tient compte de l’acheminement de l’uranium, de la maintenance des centrales, du traitement des déchets, le bilan reste-t-il aussi favorable à la réduction du CO2 ? EDF prétend faire du développement durable mais n’intègre pas tous les coûts énergétiques du projet !

Réponse de : EDF
Votre question comporte deux volets : d’une part, vous vous demandez si les émissions de CO2 de l’énergie d’origine nucléaire prennent bien en compte tout le cycle du combustible (avant et après la production d’électricité) et d’autre part, si tous les coûts sont bien intégrés dans le coût du kWh nucléaire.

Concernant les émissions de gaz à effet de serre, les différents moyens de production d’électricité n’entraînent en effet pas tous les mêmes impacts sur l’environnement, en particulier pour ce qui concerne l’émission de gaz à effet de serre, comme le CO2.
En effet, la production de 1 kWh provoque une émission dans l’atmosphère de 754 à 1124 g de CO2 s’il est produit par une unité au charbon, 545 à 900 grammes (g) de CO2 s’il est produit par une unité au fioul, 388 à 688 g de CO2 s’il est produit par une unité au gaz, 60 à 150g s’il est produit par du solaire photovoltaïque. Ce chiffre est réduit à 11 à 22 g s’il est produit par une unité nucléaire, hydraulique ou encore par de l’éolien.
Ces chiffres, tirés du bulletin de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (Vol 42, N°2, 2000) prennent bien en compte la totalité du cycle de production, depuis l’extraction des ressources (uranium dans le cas du nucléaire), jusqu’au stockage définitif de déchets éventuels (ce qui est le cas pour le nucléaire), en passant par la déconstruction et l’exploitation des installations. Ceci explique que les rejets du nucléaire ne soient pas nuls, bien que la seule phase de production d’électricité n’émette, elle, aucun gaz à effet de serre.

Concernant les coûts, le coût de la production nucléaire à partir d'un réacteur EPR est estimé à :
- 43 €/MWh (base € 2004) pour Flamanville 3,
- 35 €/MWh (base € 2004) pour une série de 10 unités incluant la tête de série.
Ces coûts de production des unités de production nucléaire comprennent :
- l'investissement (l'unité de production elle-même, l'ingénierie et les études de développement),
- l'exploitation et la maintenance (frais de personnel, achats et services, fiscalité),
- le combustible, y compris son traitement et la gestion à long terme des déchets,
- la déconstruction.

A titre de comparaison, nous vous indiquons ci-après les coûts de production d'électricité à partir de différents moyens de production :
- Coût de production électrique à partir d’un cycle combiné à gaz : 46,3 €/MWh pour un prix du gaz de 4,7 $/Mbtu (hors taxation du CO2, environ 8€/MWh pour un coût de la tonne de CO2 rejetée de 20€) ;
- Coût de production électrique à partir de charbon pulvérisé: 35,5 €/MWh pour un prix de charbon de 30 $/t (hors taxation du CO2, environ 15€/MWh pour un coût de la tonne de CO2 rejetée de 20€) ;
- Coût de production électrique à partir d'éolienne terrestre : de 49 à 61 €/MWh ;
- Coût de production électrique à partir de solaire photovoltaïque : de 170 à 370 €/MWh.

Ces coûts sont ceux donnés en décembre 2003, donc avant l’envolée des prix des combustibles fossiles, par le Ministère de l’Economie et des Finances « coûts de référence de la production électrique ».
Par ailleurs, EDF s’engage, dans son contrat de service public, à maintenir l’évolution du prix du kWh inférieure à l’inflation sur les 5 années à venir.

Question de : TAVERNE Erwan - ANNAY 62880 - le 01/02/2006
La réduction des émissions de gaz à effet de serre doit se faire à l’échelle mondiale. L’électronucléaire représente 6% de l’énergie produite dans le monde et les réserves d’uranium sont limitées. Dans ce cadre, l’électronucléaire peut-il être considéré comme une réponse pertinente au dérèglement climatique ? Ne risque-t-il pas de rendre moins efficace la politique de maîtrise de la demande d’énergie et de développement des ENR ?

Réponse de : EDF
Vous vous demandez si la production d’électricité d’origine nucléaire peut avoir un impact sur la réduction des gaz à effet de serre et le dérèglement climatique.

Dans le monde, la production d’électricité est responsable de l’émission de 40% des gaz à effet de serre. En France, grâce à notre parc de production hydraulique et nucléaire, le poids de la production d’électricité dans les émissions de gaz à effet de serre n’est que de 8%. En effet, le kWh d’électricité produit par le parc de production d’EDF en France s’accompagne d’une émission moyenne de 50g de CO2, à comparer aux 400g de CO2 émis par un kWh d’électricité européen.

Les centrales nucléaires et les usines hydroélectriques en service dans le monde évitent chaque année l’émission de près de 4,4 milliards de tonnes de CO2 par an, ce qui représente 16 % des émissions mondiales (les centrales nucléaires évitent à elles seules l'émission de 2,2 milliards de tonnes de CO2).

Vous avez raison de souligner que seul le nucléaire ne résout pas l’équation posée par la nécessaire réduction des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle planétaire. Néanmoins, les « petits ruisseaux font de grandes rivières » et nous sommes convaincus qu’il faut concentrer toutes nos actions sur cet objectif sans en négliger aucune, d’une production d’électricité émettant peu de CO2 à une réduction des consommations d’énergie. En effet, les objectifs sont ambitieux : dans le cadre du protocole de Kyoto, entré en vigueur en février 2005, les pays industrialisés doivent réduire de 5,2 % en moyenne leurs émissions de CO2 en 2010 par rapport à 1990. La réduction pour l’Europe des 15 est de 8 %. La France, quant à elle, doit maintenir ses émissions au même niveau qu’en 1990, compte tenu de son avance liée à l’importance de sa production hydraulique et nucléaire.
Ces objectifs ne pourront être atteints que si des actions de Maîtrise de la Demande d’Energie (MDE) et de développement des énergies renouvelables, prévues dans la loi fixant les orientations de la politique énergétique de la France promulguée le 13 juillet 2005, sont pleinement efficaces.

Ainsi, le groupe EDF a prévu d’investir autant dans l'éolien (Energie Renouvelable la plus mature après l’hydraulique), que dans l'EPR d’ici 2010 : le Groupe compte développer, seul ou avec des partenaires, de l'ordre de 3300 MW de capacité éolienne supplémentaire à l'horizon 2010 dans le monde, soit un montant d'investissement de 3 milliards d'euros environ. Ces éoliennes pourront produire 7 à 8 TWh/an (il est prévu que Flamanville 3 produise 12TWh par an) pendant 20 ans.

En matière de Maîtrise de la Demande d'Energie (MDE), le Groupe EDF propose à ses clients des conseils, des informations et des services (politique tarifaire, isolation des logements etc...).
Pour l'avenir, cet engagement va être non seulement maintenu mais renforcé.
L'énergie est un bien rare et les changements climatiques nous imposent d'agir vite. Voici les trois domaines d'action principaux pour EDF :
- développer les offres de services pour aider tous nos clients (y compris les collectivités locales) à maîtriser leur facture énergétique (information, conseil, diagnostic, optimisation des consommations, maintenance des installations...).
- réduire la consommation énergétique des logements et bâtiments tertiaires en maintenant le niveau élevé de qualité environnementale dans le neuf et en développant des offres dans la rénovation du parc existant (isolation thermique, système de chauffage, compléments renouvelables tels que capteurs solaires et pompes à chaleur)
- poursuivre l'effort en matière de recherche et développement : le budget R&D dans ce domaine a été quadruplé en quatre ans et atteint 18 Millions d'euros chaque année dans cette action (ex: pompes à chaleur haute température, gestion programmée de certains usages,...).

Question de : Monestier François - Brunoy 91800 - le 07/02/2006
Monsieur,
Peu de personnes participent à ce débat via internet, sans doute à cause du silence des radios et des télés, que je trouve scandaleux. Je me permets toutefois de poser une nouvelle question : Pouvez-vous énumérer les états qui ont acquis la bombe atomique, à cause du marché de l'industrie nucléaire civile ? Ceux qui sont suspectés d'en être sur la voie ? En somme, avez-vous connaissance d'études de causalité entre la prolifération nucléaire civile, et la prolifération nucléaire militaire, que vous pourriez détailler, sans censure de type "secret défense " ?
Vous remerciant de la considération que vous porterez à ma question, je vous prie d'agréer, Monsieur, mes salutations distinguées.

Réponse de : EDF
Votre question porte sur la problématique de la prolifération nucléaire.

Une des missions du Groupe EDF est d’exploiter son parc de production d’électricité en toute sûreté. Même si le groupe EDF suit avec attention ce qui se passe sur la scène internationale, il n’est pas dans ses attributions de préciser ou de commenter la politique énergétique ou militaire d’autres états.

Pour notre part, nous ne possédons pas d'étude du type que vous recherchez et nous n’avons pas connaissance de leur existence. Nous vous encourageons toutefois à suivre les travaux de l'Agence internationale de l'énergie atomique, l'AIEA (http://www.iaea.org) qui contrôle les pays ayant signé le traité de non-prolifération nucléaire.

Nous pouvons en revanche détailler la situation française. En France, le nucléaire civil et le nucléaire militaire sont deux activités distinctes. EDF intervient uniquement dans les activités de production d’électricité à partir d’énergie nucléaire, donc de nucléaire civil. Il faut tout d'abord savoir que les réacteurs à eau pressurisée (type de réacteurs en fonctionnement en France ainsi que EPR) utilisent du combustible faiblement enrichi en uranium 235. Cet enrichissement est inférieur à 5 %, donc très loin des niveaux nécessaires pour une utilisation détournée et malveillante.

Tous les déchets ont ensuite une solution de gestion sûre validée et contrôlée par l’Autorité de Sûreté Nucléaire. Cette gestion des déchets nucléaires mise en place pour les réacteurs actuels sera reconduite pour l'EPR. La première étape consiste à séparer les matières valorisables que sont l’Uranium et le Plutonium (96 % du combustible usé) des produits de fission (4% du combustible usé). Cette opération est réalisée sur le site de Cogéma la Hague. Les produits de fission sont confinés en toute sûreté dans une enveloppe de verre et entreposés sur le site de La Hague. Les matières valorisables sont recyclées. Ainsi une partie du Plutonium et de l'Uranium est utilisé en complément de combustible classique dans certaines de nos centrales. Le reste est entreposé sur le site de Cogéma La Hague. Ainsi EDF et les pouvoirs publics ont défini des procédures très strictes d’exploitation des centrales nucléaires et de gestion du combustible et des déchets nucléaires. L’objectif est de prévenir tout incident pouvant porter atteinte à la sûreté nucléaire, mais également toute utilisation à des fins autres que la production d’électricité. Des dispositifs nationaux et internationaux (inventaire précis, surveillance…) contrôlent la bonne exécution de ces procédures.

Question de : benoit jean-christophe - rennes 35700 - le 08/02/2006
Bien que le nucléaire réduise les émissions de GES, le problème du réchauffement climatique est d'ordre planétaire. Je doute que le nucléaire (6% de l'énergie primaire), à moins d'une utilisation massive mondiale et immédiate, arrive à freiner l'augmentation mondiale ou à réduire les emissions des GES. La réduction des GES est juste un alibi pour le nucléaire pour se faire admettre, vrai ou faux ?

Réponse de : EDF
Votre question porte sur l’impact de la production électronucléaire sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Effectivement, tous les moyens de production d’électricité n’ont pas le même impact sur les émissions de gaz à effet de serre. La production d’électricité à partie d’énergie hydraulique, nucléaire et renouvelable est exemplaire dans ce domaine et permet d’éviter une grande quantité de gaz à effet de serre.

Ainsi, la production d’électricité avec des centrales au gaz, au fioul ou au charbon est une importante source d’émission de gaz à effet de serre. La production de 1 kWh d’électricité avec ces moyens entraîne l’émission dans l’atmosphère de 400 à 1 100 grammes de CO2 selon le type et l’âge des unités de production.

En revanche, les centrales hydrauliques, nucléaires et éoliennes n’émettent pas de CO2 en exploitation. Ainsi, en France, grâce au parc hydraulique et nucléaire, la production d’électricité ne représente que 8 % des émissions françaises de gaz à effet de serre alors qu’elle représente au niveau mondial 40 % des émissions mondiales.

Si la production d’électricité était assurée au niveau mondial uniquement par des centrales qui utilisent des combustibles fossiles, les émissions augmenteraient de 16 % (soit 4,4 milliards de tonnes de CO2). Le nucléaire à lui seul permet d'éviter l'émission de 2,2 milliards de tonnes de CO2.

Cette problématique est à prendre en compte notamment dans le cadre du respect du protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre (lancé en 1997 et entré en vigueur en février 2005). Ce protocole prévoit pour les pays industrialisés la réduction de 5,2 % en moyenne des émissions de CO2 en 2010 par rapport au niveau de 1990. La réduction visée pour l’Europe des 15 est de 8 % ; la France doit maintenir ses émissions au même niveau qu’en 1990, compte tenu de son avance liée à l’importance de sa production hydraulique et nucléaire.
En effet, le kWh d’électricité produit par le parc d’EDF en France s’accompagne d’une émission moyenne de 50 g de CO2, à comparer aux 400 g de CO2 émis par un kWh d’électricité européen.

Cet objectif de maintien des émissions ne sera atteint que si les actions de Maîtrise de la Demande d’Énergie (MDE), prévues dans le projet de loi fixant les orientations énergétiques de la France, sont pleinement efficaces.

C’est dans ce contexte environnemental et réglementaire que s’inscrivent les décisions relatives au renouvellement des centrales amenées à s’arrêter.
Nous sommes bien conscients que seule la politique énergétique de la France ne peut enrayer le phénomène de réchauffement climatique mondial, mais « les petits ruisseaux font les grandes rivières ».

Question de : GERARD Maurice - LEVARE 53120 - le 14/02/2006
Madame, Monsieur,


Voici une question que j’aurais souhaité poser au représentant d’EDF mercredi dernier à la réunion de Rennes (Cinéville) lorsqu’il nous rassurait sur la fiabilité des contrôles des centrales nucléaires.

EDF part du principe que les gouvernements resteront stables et démocratiques durant les 100 ans qui viennent, période concernée par la mise en place du bouquet de centrales EPR et part les 60 ans de leur fonctionnement.
Or, nous constatons tous les jours que de nombreux bouleversements politiques se produisent de part le monde, et l’histoire nous a malheureusement appris que le pire pouvait toujours arriver, même en France.
Qui peut, d’ici la fin de ce siècle, affirmer que notre pays ne connaîtra jamais de périodes troubles, de révoltes graves, de révolutions, de guerres, l’arrivée d’un gouvernement totalitaire ou fanatique, et que deviendrait alors la fiabilité de la sécurité nucléaire dans de telles conditions ?



M. GERARD



Réponse de : EDF
EDF établit son projet dans le cadre des orientations de la politique énergétique actuelle qui maintient l'option nucléaire ouverte (loi de programme du 13 juillet 2005).
La mission d'EDF est d'assurer l'exploitation et la sûreté des centrales nucléaires en toute circonstance.
Dans notre république, les scénarios politiques relèvent des pouvoirs publics et du parlement. EDF, pour sa part, se conformera aux orientations de la politique énergétique du pays dans la conduite de ses projets.

Sachez qu'en cas d’agressions intentionnelles, les mesures de protection des centrales nucléaires font l’objet de dispositions établies par les Pouvoirs Publics – en particulier le Haut Fonctionnaire de Défense du ministère chargé de l'Industrie et l’Autorité de Sûreté Nucléaire - et EDF.

Les dispositions retenues relèvent de 3 natures distinctes, qui correspondent par ailleurs aux principes de la défense en profondeur avec 3 niveaux de défense :
o Des dispositions relatives à la prévention des actes de terrorisme, qui impliquent notamment les services de police et de renseignements. A titre d'exemple, les installations sont soumises à une surveillance permanente, certaines mesures étant visibles, d'autres, à caractère confidentiel sont invisibles. Pour ce qui concerne plus particulièrement les avions, après les attentats du 11 septembre 2001, les dispositions de protection contre une chute intentionnelle d'avion ont été renforcées (surveillance des aéroports, aménagement des couloirs aériens de vol, autres dispositions,...) ;
o Des dispositions de protection physique des installations, qui relèvent de la conception des ouvrages et de l'exploitation des installations nucléaires, de manière à résister sans dommages inacceptables à de nombreux scénarios d'accidents, y compris les actes de malveillance ou de terrorisme.
o Des dispositions de type plans d'urgence sous la responsabilité des Pouvoirs Publics, à mettre en oeuvre le cas échéant, permettant de prévoir et d'organiser les mesures visant à limiter les conséquences d'un accident ou d'un acte de malveillance ou de terrorisme dans l'hypothèse où un tel acte serait commis malgré les mesures précédentes. C'est l'ensemble de ces dispositions qui assure la protection des populations et des installations contre les actes malveillants ou leurs conséquences.

Pour des raisons bien compréhensibles, elles ne peuvent pas être décrites plus en détail pour ne pas nuire à leur efficacité.

Par ailleurs, pour éviter les risques que vous évoquez, les instances internationales comme l’Agence Internationale pour l’Energie Atomique (AIEA) et l’Organisation des Nations Unies (ONU) ont, de la part des pays signataires, des missions de contrôle et de surveillance des installations nucléaires dans le monde afin que la vigilance face à ces risques soit toujours en alerte.

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