Contribution N°6 - Atelier enjeux économiques directs et indirects

I. Ce texte exprime une contradiction majeure

1/ d’un côté, il valorise la vocation du Grand Roissy « cluster des échanges internationaux » qui représenterait d’importantes capacités de développement.
2/ D’un autre côté, le document cite des chiffres qui prouvent la stagnation, voire le déclin de ce développement. Est évoqué une « dynamique moins favorable », alors qu’il s’agit bel et bien d’un déclin. Ce qui est d’ailleurs reconnu plus loin dans le texte « Entre 2011 et 2012, ce sont près de 2200 emplois sur la plate-forme de Roissy qui ont été détruits « (Source : ADP). Et plus loin « de fin 2008 à fin 2012, le nombre d’emplois total a diminué de 7000 ». Ce dernier chiffre est visiblement tiré d’une source UNEDIC qui ne prend en compte que l’évolution de l’emploi salarié du secteur privé (manque donc le secteur public –bien développé sur le secteur (ADP, police, douane, service public de l’emploi, etc..) et les non salariés très peu présents. Si nous prenons en compte le chiffre de 2009 des emplois de Roissy dans leur totalité (qui représente un maximum de 93 642 emplois) et celui qui vient d’être publié au recensement 2013 – passant sous la barre des 80 000, nous obtenons une diminution très conséquente de 13740 emplois en seulement 4 ans.

II. Une priorité : le sauvetage des emplois existants

Face à ce constat, l’urgence serait bien plus de sauver les emplois existants sur le Grand Roissy, plutôt que de vouloir poursuivre le développement des filières d’EuropaCity, déjà en surnombre, aggravant la concurrence entre les activités. Le cahier d’acteurs des professionnels du commerce du territoire (contribution n° 72) et celui du Parc des Expositions de Villepinte (contribution n° 75) démontrent bien le risque de mettre en péril l’existant.

Cette dernière contribution insiste sur un thème non couvert dans le débat public : les risques de concurrence en matière d’activités de congrès et expositions, avec 20 000 m2 de surfaces nouvelles dans le projet EuropaCity. Un suréquipement intenable, dans un contexte de croissance de + 0,2 % par an. Sans compter l’arrivée d’autres villes européennes mieux desservies qui se mettent sur les rangs. L’urgence n’étant pas de conquérir de nouveaux marchés, mais de consolider l’existant.

III. Des critères inatteignables
Le texte du Conseil Départemental insiste sur les nouveaux critères à mettre en avant pour développer une attraction internationale : Qualité de la vie, Infrastructures, Qualité des enseignements. Des atouts à mettre en avant pour l’Ile-de-France, mais non pour le Grand Roissy, impacté par les nuisances de l’aéroport, aux infrastructures saturées, et avec un appareil de formation inadéquat, qui ne permet pas de qualifier la main-d’œuvre locale, comme le CPTG l’a souligné dans la contribution n° 76.

IV Des questions sans réponse

Les questions qui expriment des inquiétudes, viennent en fin de texte. Alors que depuis le début du document, on ne trouve aucune critique des 11 800 emplois affirmés par le maître d’ouvrage. Cette note pour l’essentiel est un plagiat du dossier d’Alliages et Territoires. Comme si l’implantation d’EuropaCity allait tout régler.
Les questions posées à la fin auraient être posées en introduction et le travail des services du département aurait dû contribuer à élaborer des débuts de réponse.
La question : « Quels sont les retours d’expérience sur les impacts économiques des grands complexes comparables à EuropaCity sur le développement local ? » nous paraît tout à fait pertinente. Mais il n’y a eu aucune production d’une quelconque réponse à cette interrogation par le Maître d’Ouvrage. Par contre, l’étude de Mac Kinsey financée par Terres d’envol fait ressortir les risques de pertes de CA pour Disneyland, par exemple.