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Réunion de proximité de Mériel, mardi 16 mai
Mériel : non au tracé "violet" et dénonce les nuisances actuelles

C'est à Mériel que s'est achevée avec la dix-neuvième et dernière réunion de proximité, la première phase du débat public sur le projet de prolongement de la Francilienne.. Devant quelque 250 personnes réunies à l'espace Rive-Gauche, Michel Rigollet, maire de la commune a exprimé son hostilité au tracé nord-ouest (tracé « violet ») qui détruirait des sites classés exceptionnels, sans toutefois répondre aux objectifs assignés au prolongement de la Francilienne. Cette opposition déterminée a été unanimement soutenue tant par les divers intervenants à la tribune que par les nombreuses prises de parole parfois véhémentes en provenance de la salle. L'opportunité du prolongement a, quant à elle, fait l'objet d'un débat nourri. En tout état de cause, les élus et les habitants de Mériel et des communes voisines, s'accordent sur le besoin de trouver une solution pour le tronçon Villiers-Adam / Méry-sur-Oise d'autant que le prolongement de la Francilienne risquerait d'accroître encore les nuisances déjà très fortement ressenties aujourd'hui, du fait de la N184. Le maître d'ouvrage, après avoir été conforté dans son opinion, à travers les diverses expressions qui ont rejeté le « violet », s'est déclaré favorable à considérer la N184 entre Villiers-Adam et Méry-sur-Oise comme le premier tronçon d'un projet, si une décision était prise de prolonger la Francilienne par un tracé situé dans le fuseau sud-est. Dans cette hypothèse, ce tronçon serait réalisé, au regard de la protection contre les nuisances, de manière cohérente avec le reste du tracé.
En introduction à cette ultime réunion de proximité, Jean Bergougnoux a confirmé le succès de la participation citoyenne au débat public en indiquant le nombre record de visites du site Internet et le chiffre de 9000 personnes comptabilisées en réunions publiques. La séance s'est achevée à 23h30.

Michel Rigollet : hostile au tracé "violet"

« En matière de circulation routière et de ses conséquences, la commune de Mériel a une longue expérience ». Pour cadrer la problématique propre à Mériel, Le maire de la commune a choisi d'évoquer l'historique de la liaison entre l'Isle-Adam et Méry-sur-Oise qui s'effectuait par le village jusqu'en 1983, date de l'ouverture de la RN184. Cette structure composée de deux fois deux voies répondait au trafic de l'époque. Aujourd'hui, le trafic est multiplié par trois et « les nuisances sonores subies par les Mériellois sont de plus en plus importantes de jour comme de nuit ».
S'interrogeant sur les solutions possibles, il rejette tout d'abord catégoriquement le tracé « violet » : alors même qu'il ne répond nullement aux objectifs annoncés par le maître d'ouvrage, ce tracé détruirait, des sites classés exceptionnels comme l'abbaye du Val et le marais de Stors, sans compter qu'un tunnel de trois kilomètres pourrait traverser le centre-ville. Michel Rigollet est donc « totalement hostile » à ce « tracé exutoire » qu'il souhaite voir « définitivement abandonné ».
Mais il souligne, d'autre part, tout aussi fortement que si un tracé du faisceau sud-est devait être retenu, force serait de reconnaître que l'origine de la Francilienne ne devrait pas être Méry mais bien le point où se rejoignent la RN184 et l'A104, au nord de la ville de Mériel sur le territoire de Villiers-Adam et que des dispositions efficaces de protection contre les nuisances devraient être mises en place.


Didier Akoun, président de l'association « Andrésy : qualité pour tous », s'est opposé à l'opportunité même du projet de prolongement et a annoncé les résultats d'une consultation des Andrésiens, piloté par l'association, et rendus public le 20 mai prochain. Il a demandé au président de s'expliquer sur les propos rapportés dans la gazette du Val d'Oise (10/05) : « Tous les Élus concernés, sans exception, sont favorables à un bouclage ». Il rappelle que nombreux sont les citoyens à ne pas adhérer à ce projet d'autoroute.
Jean Bergougnoux rectifie: « Il me semble avoir dit tous les maires » car «par exemple, je ne mésestime pas les élus Verts qui ne sont pas favorables au prolongement ». Avant de redonner la parole à la salle, le président précise que les doutes émis par les citoyens sur l'opportunité même du projet, étaient bien notés « et tout cela sera retracé, n'ayez pas d'inquiétude là-dessus ».

« J'aimerais savoir si le Ministre n'a pas déjà pris sa décision », questionne Jean-Pierre Michel depuis la salle, faisant référence à un précédent débat auquel il a assisté. « Tout reste ouvert » a argumenté, une fois de plus, Jean Bergougnoux.
Stéphane Pariski, habitant de Mériel, se prononce « contre l'autoroute » essentiellement pour des raisons environnementales. Il évoque le problème du réchauffement climatique comme l'un des défis majeurs du siècle et défend que c'est à partir de cette constatation que l'on doit s'interroger sur « l'opportunité de continuer à développer une politique de déplacement « tout routier ». En dix ans, Méry a vu arriver l'A115 et Mériel la Francilienne : « Depuis combien de décennies, n'y a-t-il pas eu de lignes de train dans le Val d'Oise ? » a-t'il interrogé, largement approuvé par la salle. Usager des transports en commun, il dit préférer que le budget alloué soit affecté au développement de modes de transports alternatifs.
Le recours au ferroutage, au transport fluvial, l'achèvement des Tangentielles ouest et nord apparaissent également comme une priorité à Sylvain de Smet, secrétaire départemental des Verts Val d'Oise. Il souligne que « budgétaire ment, on ne pourra pas tout faire » et qu'il faut donc s'engager dans une politique de grands travaux permettant « du ferroutage, la revalorisation de la voie d'eau et l'indispensable développement de nouveaux transports en commun plus transversaux ». Le vrai débat, selon lui, étant de répondre aux exigences de la vie comme par exemple développer les projets de transports collectifs locaux (vélo, taxis collectifs). Il insiste sur la « capacité de la population à changer ses habitudes et donc à emprunter les transports en commun » si ils sont « plus sûrs, plus fréquents, plus confortables et bon marché ».
Pour Bernard Tailly, maire de Frépillon, le prolongement de la Francilienne est, au contraire, une nécessité. Elle permettrait de délester les voiries environnantes notamment la RN184 et il cite l'exemple de l'A115 qui a soulagé de deux tiers la RD928, « aujourd'hui les Frépillonais apprécient » ajoute-t'il. C'est aussi un impératif économique selon lui car « Le Val d'Oise a besoin d'infrastructures, faute de quoi on condamne ses habitants dans l'avenir à un taux de chômage plus élevé que dans les autres départements de la région » c'est mécanique explique t'il. Pour lui, l'argument souvent avancé en réunion « plus de routes, plus de circulation » n'est pas valable : c'est notre mode de vie qui est à mettre en cause et non les routes. A l'écologie, qu'il surnomme, « de contrainte » proposée par les Verts, il oppose l'écologie dite « de liberté ». Puisque les déplacements individuels sont inévitables : « il faut développer le moteur propre » explique t'il. Il ne prétend pas enterrer pour autant le transport en commun car il défend la complémentarité entre l'individuel et le collectif. Pour lui non plus, le tracé nord-ouest n'est pas le bon tracé et « la porte est ouverte entre les tracés «rouge » « vert » et « noir » ou à une synthèse des trois ». Il conclut en demandant à la Commission de noter que le tronçon Villiers-Adam / Méru-sur-Oise devrait être considéré comme faisant partie intégrante de tous ces tracés et traité comme tel.
Eric Debarle, chef de la mission A104 à la DREIF, est revenu sur l'historique du projet pour en expliquer l'opportunité et considère que ce prolongement n'est qu'un rattrapage d'un chaînon manquant. Cette infrastructure devrait être, en tout état de cause, accompagnée par le développement de modes de transports complémentaires « là où ils seraient compétitifs ». Il évoque notamment les différents projets concernant le transport fluvial (Canal Seine Nord, plateforme multimodale d'Achères) et les projets de transports collectifs.
Gérard Thonot, représentant des communistes de Mériel, dénonce la logique économique qui préside à ce projet. Il met en cause « les intérêts libéraux : le tout poids lourds » les trafics dont la seule justification est de permettre « d'aller plus vite sur la rotation des marchandises ». Il pointe également le manque de projets concrets intéressant Mériel, en matière de transports collectifs.
Jean-Louis Delannoy, adjoint au maire de Mériel, a souhaité évoquer, grâce à la projection d'un photo-montage, les difficultés dirimantes à ses yeux que présenterait l'insertion du tracé « violet » dans son environnement. « Loin des champs de patates », sur Mériel l'entrée du tunnel se ferait au niveau des Hauts de Mériel qui comporte 600 logements et toucherait le site de l'abbaye du Val et le marais de Stors. Autant de points sensibles qu'il conviendrait de protéger. Démonstration appuyée par un habitant Mériellois qui rappelle en outre les nuisances sonores liées à Roissy que subit la population.
Le maître d'ouvrage indique que la construction sur les carrières est maîtrisée et que le marais de Stors est relativement éloigné de l'entrée du tunnel. Après avoir décrit les tracés en détail, il reconnaît que l'investissement financier élevé que représente le tracé violet « le situe en fin de classement » et qu'il ne contribue que très modestement à l'amélioration de la circulation sur le réseau local. Il conclut que « le maître d'ouvrage, c'est à dire l'Etat, n'envisage pas de prendre l'initiative de sa réalisation ». Il accède à la demande de Michel Rigollet, maire de la commune qui serait, si le projet est acté, de faire démarrer l'étude du tracé à l'intersection RN184-Francilienne. Questionné sur les éventuels dépassements de coûts, Eric Debarle affirme que la concertation minimise les dérives dans la mesure où les améliorations notées sont chiffrées dès que preuve est faite de leur faisabilité technique. Chaque étape de la réalisation de la Francilienne serait, elle aussi, soumise à concertation.
Aux interrogations suscitées par l'intérêt même de soumettre le tracé « violet » au débat, Jean Bergougnoux a expliqué le sens de la démarche de la Commission nationale qui a « considéré que le dossier ne serait pas complet si on ne tirait pas au clair, une bonne fois pour toutes, cette hypothèse qui apparaissait à certains comme une hypothèse miracle évitant de passer en zone très urbanisée ». C'est pour cette raison que ce tracé « violet » est dans le dossier.
Michel Rigollet, maire de Mériel, a salué dans sa conclusion le respect, l'écoute et la sérénité qui ont prévalu dans le cadre de cette réunion de proximité, utile aux Mériellois comme à ses voisins. Le prolongement de la Francilienne est une nécessité pour Michel Rigollet qui l'espère dans les meilleurs délais, accompagné d'une protection maximale des riverains commençant dès l'endroit où la N184 rejoint aujourd'hui la Francilienne.

Réunion de proximité de Neuville, le 4 mai
Neuville-sur-Oise : un non unanime au tronçon central du tracé rouge


Salle comble à Neuville-sur-Oise. Cette commune de 1400 habitants avait réussi à mobiliser une assistance de plus de 300 personnes pour la dix-huitième réunion de proximité du débat public. Il est vrai que des habitants et des élus des villes voisines comme Jouy-le-Moutier et Maurecourt, s'étaient joints à cette rencontre au cours de laquelle ils ont pu également s'exprimer. Les préoccupations liées aux nuisances qui résulteraient de l'adoption de la partie centrale du tracé rouge (« C1 ») ont été au centre des exposés et des débats. Une « Commission A104 », constituée pour la cause, avait fait procéder à une « Etude d'impact » qui fut présentée lors de la soirée. C'est donc un public très impliqué qui a refusé, unanimement l'hypothèse d'un passage de la Francilienne sur le territoire de la commune. Fabrice Demarigny, membre de cette Commission, a fortement argumenté contre le tronçon C1 qui « appartient à l'histoire », tout en appelant de ses vœux une solution qui concilierait l'humain et le développement économique et qui pourrait être trouvée dans un tracé combinant différents tronçons des tracés proposés. Eléments repris par Jacques Feyte, maire de Neuville-sur-Oise, dans sa conclusion, un peu avant une heure du matin.

Evolution du débat

« Le moment est venu où l'imagination doit prendre le pouvoir », si l'on veut apporter une réponse aux problématiques d'aujourd'hui, a indiqué Jean Bergougnoux, ce jeudi 04 mai, au terme de 17 réunions de proximité enchaînées au rythme d'un marathon. Citant l'arrivée d'un nouveau cahier d'acteur, signé de Christian Gerondeau, président des Automobile-Clubs de France où une « sixième solution » est évoquée, le président de la commission particulière précise qu'il est non seulement possible mais souhaitable de sortir des sentiers battus. Jean Bergougnoux, en introduisant la séance, se félicite du climat de confiance qui semble s'établir progressivement dans ce débat. Depuis Pontoise ajoute-t'il, « l'écoute a progressée ». Il évoque la main tendue, à Saint-Ouen-l'Aumône, par Alain Richard qui s'était prononcé pour le N1 dans le Val d'Oise, tout en invitant les Yvelinois au dialogue pour rechercher la solution la mieux adaptée à leurs problématiques. Le président de la CPDP considère donc que la logique des tracés « tout « rouge » ou tout « bleu » » n'est plus vraiment d'actualité.

Position municipale

Jacques Feyte, maire de Neuville-sur-Oise, remercie le public d'une telle affluence pour une si petite commune. Il annonce que le Conseil municipal s'exprimera sur le prolongement de la Francilienne après cette réunion de proximité et un dernier avis de la « Commission A104 ». C'est pour être au cœur du débat, a expliqué le maire que « le Conseil Municipal, deux associations et des Neuvillois ont constitués une Commission baptisée « A104 » qui a fait procéder à une « Etude d'impact ». Le but étant d'envisager les impacts du tracé rive-droite (ou « tracé rouge ») sur la vie des habitants et leur environnement. (Bruit, milieux paysager et naturel, pollution de l'air, qualité de la vie, risques sanitaires, dévaluation immobilière ). [On trouvera cette étude sur le site Internet de la CPDP dans les contributions au débat].
Il rappelle la position du Conseil général du Val d'Oise et de la Communauté d'agglomération de Cergy, en faveur du N1 qui permettrait de requalifier la N184 en boulevard urbain, en créant un échangeur sécuritaire avec l'A15 au carrefour dit de « la Norton ». Il précise que le besoin « de desserte des zones économiques est bien en rive-gauche » pour les Yvelines et donc que « le tronçon C1 par Neuville-sur-Oise n'est pas pertinent ».

Victor Blot, fondateur du COPRA, constate que « personne ne veut d'une autoroute près de chez lui » pourtant il incite « à profiter du débat public pour trouver une solution » et réduire l'asphyxie de la N184, à condition que l'autoroute soit « inaudible, invisible et inodore » et évite les zones les plus urbanisées.

Jean-Pierre Dacheux au nom des Verts et écologistes d'Ile de France, dit comprendre la volonté de soulager la N184 mais interroge sur sa contrepartie en termes de nuisances supplémentaires dues à « l'addition des circulations sur l'A104 et la N184 », » n'est-ce pas un choix irrationnel ? ». Il redemande donc de ne pas focaliser le débat sur le choix d'un tracé pour ce prolongement car « c'est de son opportunité même dont il faut débattre » et plus encore, selon lui, « de solutions non routières ».

Eric Debarle, chef de mission A104, rappelle où en sont les différents projets de transports alternatifs (fret ferroviaire, fluvial et transports collectifs) dans cette partie de l'Ile de France. Il souligne que 80% du trafic poids lourd a un trajet inférieur à 150 km et ne relève donc pas du domaine de pertinence du fret ferroviaire. Il en est de même du transport fluvial qui malgré les deux grands projets en cours dans la région ne pourra répondre que très partiellement à la satisfaction des besoins à moyen terme. S'agissant de la la Tangentielle Ouest, si souvent évoquée dans ce débat, il « avoue être un peu plus pessimiste sur sa date de réalisation » que à ce qui a été écrit dans le dossier.

Claude d'Ornano, président de l'Ardies Val d'Oise, a souligné « le message intéressant du président fondateur du COPRA » après avoir réaffirmé que pour l'instant, l'Ardies est pour « le rouge » car « c'est une position de précaution ». Au nom de son association régionale qui représente les chefs d'entreprises il s'est dit « ouvert à un compromis possible, si toutefois il y en a un ».

Wilfrid Deleplace, au nom du Comité de riverains Comitix, a exprimé le droit des Neuvillois à « un environnement préservé » en rappelant les engagements politiques des Collectivités. Le Conseil général a fait de la lutte contre le bruit sa priorité et la région élabore un plan de protection pour l'atmosphère qui promet l'amélioration de la qualité de l'air a-t'il rappelé.

Fabrice Demarigny, Commission A104 Neuville, commence par rappeler l'inquiétude des Neuvillois sur la menace que ferait peser la traversée d'une autoroute (tronçon C1) sur l'avenir de leur commune. Il constate ensuite qu'une solution raisonnable ne pourrait être qu'une combinaison de tracés et d'axes existants, ne serait-ce que « d'un point de vue strictement financier » pour le contribuable. Il montre ensuite que le tronçon C1 du tracé rouge, passant par Neuville-sur-Oise, « est le seul qui ne répond à aucun des besoins économiques exprimés et qui esquive admirablement les zones d'activités ». En conclusion, il affirme que le tronçon C1 du tracé rouge, dit « historique » : « appartient à l'histoire et ne correspond plus aux exigences de l'avenir ».

Pascal Chivé, président du COPRA neuvillois, a réaffirmé son opposition au tracé « rouge » dans son ensemble et plus précisément, au tronçon C1 qui traverse la commune. Rappelant « la dangerosité maximale pour la santé humaine » du dit tracé et son manque de pertinence au regard de la politique globale d'aménagement, il qualifie ce tracé de « has been » que le sort a bien fait de « marquer du sceau rouge ».

Joël Tissier, maire adjoint à Maurecourt, est revenu sur les conséquences du trafic automobile en termes de pollutions locales. Il a insisté en particulier sur les problèmes de dispersion des polluants et notamment des particules fines, ces dernières n'étant pas, dit-il, correctement prises en compte dans les relevés .

En réponse à un Neuvillois qui estime que le critère « cadre de vie et protection des riverains » n'a pas assez été pris en compte pour ce tracé rive-droite, Eric Debarle répond que « toute la différence par rapport au projet Villexpress, ce sont justement toutes les améliorations pour la protection des riverains et des milieux naturels ». Il ajoute que les propositions d'améliorations, notées au cours des réunions de proximité, seront tout d'abord étudiées du point de vue de leur faisabilité technique puis chiffrées. Il précise qu'à l'issue du débat il dira : « voilà ce que j'ai entendu, voilà quelles sont les améliorations et, Monsieur le Ministre, voilà également ce que cela coûte ».

Gabriel Lainé, maire de Jouy-le-Moutier, dont une délibération municipale avait positionné sa ville en faveur du « rouge » au début du débat, est intervenu pour défendre l'agglomération attaquée par des interventions de la salle. La CACP « apporte des avantages nombreux » et il est donc juste de « participer à son développement ». C'est le cas en construisant des logements. C'est aussi le cas en acceptant des infrastructures routières a t'il affirmé. Il a par ailleurs souligné la nécessité du V88, relayée par Jacques Feyte qui voit en cette route un « périphérique de l'agglomération » dont l'absence nuit au développement de Jouy le Moutier comme de Neuville. Les élus ont précisé que ce projet ne doit pas être confondu avec l'A104 car comme l'a expliqué Gérald Rutault, maire de Maurecourt, le choix de certaines communes de conserver leur ruralité ne doit pas être sanctionné par une absence d'infrastructures à vocation locale.

Jacques Feyte, maire de la commune, relaya dans sa conclusion le message transmis par la Commission A104 : « non au tronçon C1 ». Il invite l'Etat à trouver une solution de compromis alliant l'« économique et l'humain ». La réunion qui s'est achevé un peu avant une heure du matin, n'a pas permis d'entrer plus avant dans l'étude d'impact de « la Commission A104 », ce qu'a regratté Eric Debarle qui s'est dit a priori d'accord à 80% avec les conclusions de cette étude.

Réunion de proximité de Saint-Germain du 3 mai
Emmanuel Lamy, soutenu par les siens, dans son plaidoyer pour le "rouge"

Emmanuel Lamy, maire de Saint-Germain-en-Laye et fervent défenseur du tracé « rouge » au fil des précédentes réunions de proximité, accueillait dans sa commune la dix-septième étape du débat public, mercredi 03 mai dernier. Une majorité de Saint-Germanois mais aussi des députés et sénateur voisins étaient venus soutenir la position du maire de la ville qui s'est exprimé contre les tracés « bleu » et « noir » « qui massacreraient la forêt ». Tandis que le « rouge » « malgré ses inconvénients, répondrait aux besoins de notre développement ».
Cinq cent cinquante personnes, majoritairement favorables au « rouge » mais pas seulement, s'étaient réunies dans le théâtre Alexandre Dumas pour une réunion qui se voulait d'importance, aux yeux des défenseurs de la forêt. Les soutiens attendus par la majorité municipale, à la fois des représentants du monde économique et des amis de la Forêt étaient au rendez-vous, ils se sont prononcés, chacun à leur tour, pour le tracé « rouge ». Toutefois, l'ambiance n'était pas au plébiscite car les tenants d'un tracé inspiré du « bleu » ont su retenir l'attention de l'assistance malgré l'heure tardive de leurs interventions. Pour la première fois, Yannick Tasset, maire d'Orgeval, s'est prononcé en faveur d'un tracé, se disant : « tenté d'apprécier le bleu dont le souterrain pourrait aboutir au-delà d'Orgeval ». Denis Faist, premier adjoint à Andrésy a enchaîné avec un comparatif précis et argumenté, sur la base du dossier du maître d'ouvrage, des impacts des tracés « rouge » et « bleu » sur les riverains en terme de pollution, de délestage du trafic local, de desserte des zones d'activités tout en apportant des arguments sur les coûts et délais de réalisation. Avant d'inviter dans sa conclusion, l'ensemble des acteurs à « rechercher un consensus ensemble », « sans vouloir imposer le rouge ou le bleu ». Appel à une recherche de consensus, avancée plus tôt dans la soirée par Victor Blot, fondateur du COPRA qui, devant une assistance moins disciplinée, avait rappelé la volonté affichée de l'association de : « sortir de cet imbroglio par le haut ».
Jean Bergougnoux, président de la Commission a souligné, au cours de la soirée, qu'une unanimité « à faire quelque chose » se dégageait des réunions de proximité au même titre qu'un refus unanime concernant la mise en service d'un péage. Il indiqua aussi dans une transition « qu'on a de moins en moins envie de raisonner en tracés entiers », tout en proposant prudemment, de garder ces réflexions pour la suite. Vers une heure du matin, après avoir salué une « réunion nourrie » de nombreuses interventions, c'est à Emmanuel Lamy qu'il confia le soin de conclure sa réunion de proximité.

Jean Bergougnoux rappelle en introduction que c'est « l'opportunité de faire quelque chose et ensuite, des options retenues pour la Francilienne » qui est l'objet des discussions. Il évoque la participation record des habitants à ce débat, tant en réunion publique que sur le site Internet, avant de développer les missions de la Commission qu'il préside : « informer, écouter, rendre compte ». Il souligne toute l'importance de ces réunions de proximité qui permettent de discuter avec la population des problèmes à résoudre, tout autant que « des contraintes rencontrées dans la résolution de ces problèmes ». Avant d'indiquer que « Quarante ans, ça suffit » et que ce sera le premier point de consensus unanime inscrit dans son rapport. Il affirme sa conviction qu'une décision sera prise, au terme des trois mois après la remise de son rapport, avant d'inviter Emmanuel Lamy à s'exprimer sur le ressenti des Saint-Germanois.

Emmanuel Lamy plaide pour le tracé "rouge"
Après avoir constaté l'intérêt que suscite le débat public et regretté le retard accusé par ce prolongement devenu « indispensable », entre Méry-sur-Oise et Orgeval, le maire de Saint-Germain-en-Laye avoue « rester sur sa faim » puisqu'il faudrait aller jusqu'à Saint-Quentin-en-Yvelines pour opérer un véritable bouclage de la Francilienne. Il se dit favorable aux modes de transports alternatifs, promus par ailleurs dans sa commune, tout en constatant que l'automobile est souvent la réponse viable pour répondre au besoin croissant des déplacements individuels dans cette partie de l'Ile de France. Après avoir rappelé les objectifs assignés à la Francilienne, il constate que « ce dossier oppose l'intérêt général aux intérêts particuliers ». Force est donc de faire des choix entre divers inconvénients pour amener à un progrès collectif en matière de circulation. Partisan du tracé « rouge » en rive-droite, il balaie les tracés rive-gauche du fuseau sud-est « qui ont été sortis des tiroirs pour la circonstance ». Le tracé « noir » « tronçonnerait irrémédiablement la forêt » quant au « bleu » : « un leurre » explique t'il mettant en doute la capacité de l'Etat à réaliser un tunnel sur 6 kilomètres de long. Il refuse de prendre le risque de se voir imposer des tranchées couvertes en forêt de Saint-Germain par un Etat impécunieux qui aurait opté pour le tracé « bleu ».
A ce propos, Eric Debarle, au nom du maître d'ouvrage confirme qu'un accord interministériel, entre le Ministère de l'Equipement et des Transports et le ministère de l'Ecologie et de l'Agriculture, pose comme une certitude la réalisation d'un tunnel sur ce tronçon si ce tracé devait être retenu. Emmanuel Lamy constate que même si le tracé « rouge » mérite d'être amélioré, notamment dans sa partie centrale, en recherchant un enfouissement maximal, il est le plus adapté aux besoins « de notre développement » car il permet aussi de protéger « le bien commun de tous » (ndlr la forêt). Une pétition qui s'oppose à la construction d'une autoroute dans cette forêt a déjà recueilli 3500 signatures, en trois semaines, a t'il précisé.

Favorables au "rouge" avec des améliorations
La ville de Saint-Germain est aujourd'hui victime de la saturation de la N184 qui effectue un « bouclage sauvage » au quartier Bel-Air, selon l'expression du maire de la commune. La nationale joue le rôle de liaison nord-sud et ce, sans une voirie adaptée. Le tracé « rouge » constituerait donc un contournement de Saint-Germain qui épargnerait la forêt.
Pierre Morange, député-maire de Chambourcy, annonce que la prochaine séance du Conseil municipal prendra une délibération en faveur du tracé « rouge » qui « sera votée à l'unanimité ». Cette démarche sera immédiatement appuyée par une pétition lancée aux Camboriciens. Toutefois, il avoue que le tracé « rouge » n'est pas exempt de critiques et appelle la mise en œuvre de « toute une série de mesures techniques d'enfouissement et de merlonage » qui ont démontré leur efficacité dans la protection efficace des riverains.
Jacques Myard, député-maire de Maisons-Laffitte, intervient ce soir en tant que président du SIEP Seine et Forêts pour communiquer la position officielle du syndicat qui se prononce sur un tracé. Il précise que ce syndicat regroupe les villes de : Conflans, Achères, Saint-Germain, Maisons-Laffitte, Mesnil-le-Roi, Fourqueux, Marly et Le Pecq pour réfléchir sur des études d'aménagement. « Sur huit villes, six se sont prononcées. Conflans a voté contre et Achères s'est abstenue ». Conscients du problème que pose ce tracé en terme d'environnement, ils se disent « convaincus que ce tracé peut encore s'améliorer » et qu'ils doivent le faire ensemble.

« Après ce tir groupé qui s'est prononcé très clairement en faveur du prolongement de la Francilienne » constate Jean Bergougnoux, la parole est donnée au représentant des Verts Ile-de-France. Jean-Pierre Girault, s'est inquiété de la raréfaction du pétrole dans les années à venir et de la flambée des prix à la pompe des carburants beaucoup plus propres. Ces nouveaux types de carburant grandes marques « Optimum », « Premium » etc. qui fleurissent aujourd'hui, au prix de 1,50€ le litre, explique-t-il, deviendront obligatoires d'ici 3 ans. Cette augmentation budgétaire impliquera la réduction du nombre de véhicules. Face à ce phénomène, il préconise d'utiliser les 1,5 milliards d'euros du budget Francilienne pour améliorer les transports en commun.
Le maître d'ouvrage, par la voix d'Eric Debarle précise à ce propos que si des alternatives à la route sont à l'étude dans la zone, elles ne permettront pas de faire face à l'accroissement des besoins de transport prévus à l'horizon 2020. Par ailleurs, il précise qu'en France, lorsque 3€ sont dépensés pour les transports, « 2€ sont consacrés aux transports collectifs et 1€ pour la route » et que sur cet euro, 50 cents vont à de nouvelles infrastructures et 50 cents vont à la mise en place de protections pour les riverains.
Eric Debarle rappelle ensuite les données chiffrées des perspectives de trafic retenues d'ici 2020, sous-jacentes aux hypothèses de tracés présentées dans le dossier soumis au débat.

Jean Villemagne, président du comité PROFILE a souhaité dénoncer les mensonges colportés selon lui par les opposants à l'autoroute et la désinformation pratiquée par le COPRA au rythme soutenu d'une expression publique à chaque réunion. Il a repris point par point les arguments récurrents du Copra dont l'accusation : « d'une décision annulée par trois premiers ministres » pour ne citer qu'elle, en apportant des contradictions argumentées à chacun d'entre eux. Au fur et à mesure de la démonstration, un mélange d'applaudissements nourris des Saint-Germanois présents dans la salle et des remous provoqués par les Coprasiens venus défendre leurs intérêts, se faisaient entendre. Une ovation des partisans du tracé « rouge », mit fin à cette animation.
Nicolas Didon, représentant le PS de Saint-Germain-en-Laye a d'abord rectifié auprès de Monsieur le Maire l'unanimité de sa délibération en faveur du « rouge » qui doit se compter sans les quatre abstentions de l'opposition. Il s'est prononcé en faveur de la Tangentielle ouest « ici et très rapidement » en précisant que cela coûterait 10 à 15 fois moins cher que les tracés proposés, « sans pollution, sans expropriation, sans travaux compliqués et sans gêner la circulation ».

A la demande d'une dame dans la salle, Eric Debarle, précise les modalités des tracés. Il confirme « le faible impact du tracé bleu » sur la forêt si la solution d'un tunnel, d'une longueur de 6,5km et profond de 30m, était retenue. Seules les issues de secours seraient visibles en surface, en plus d'un échangeur avec la D308. Ce qui a fait réagir Pierre-Emile Renard, président des Amis de la forêt et fidèle des réunions de proximité. Madame Dumont, présidente fondatrice de l'Association Ensemble pour l'Environnement à Saint Germain et sa région dit « attendre le classement de la forêt » mais s'est inquiétée de connaître le devenir des voitures après Orgeval en précisant que ce besoin autoroutier de l'A104 ne doit pas faire oublier la coordination nécessaire des politiques de transports alternatifs.

Michel Calomne, président de l'ARDIES Val-d'Oise, a argumenté sur la souplesse du mode routier dans une logique de « flux tendus » et mis en évidence l'attractivité d'une infrastructure autoroutière pour les entreprises. Il défend le tracé « rouge ».

Yannick Tasset, maire d'Orgeval part du constat des 180 000 véhicules qui arrivent aujourd'hui aux portes de sa ville et bien qu'il s'associe aux interrogations des Saint-Germanois, il souhaiterait qu'ils s'interrogent sur la problématique d'Orgeval. Pour lui, « le tracé « rouge » sera le plus difficile à réaliser », compte tenu des procédures qui ne manqueraient pas de s'engager pour contrarier sa réalisation. Après avoir rappelé qu'en l'état aucun des tracés n'est acceptable, il s'est dit « tenté d'apprécier « le bleu » puisqu'il « verrait volontiers un barreau passer en souterrain et continuer jusque plus loin qu'Orgeval ». Cette opposition ferme au « rouge » et ce pas vers un tracé orienté sur la base du « bleu » a créé la surprise.

Denis Faist, premier adjoint à Andrésy, a développé une comparaison systématique entre les impacts du tracé « bleu » et du « rouge ». Le tracé « rouge » est le moins protégé, constate t'il, et cela est dû au nombre le plus important de pentes élevées (diapositives) explique-t'il.
A ceux qui défendent que « le rouge » est la meilleure solution pour délester la N184 et le trafic local, il oppose les chiffres du dossier du maître d'ouvrage qui en cumulant les trois types de trafic, positionne le tracé « bleu » comme le plus efficace pour délester le trafic local. De plus il n'impacte que 15000 personnes, chiffre minimal, dans le cadre du fuseau sud-est. Pour ce qui est de la desserte des zones d'activités, il se prononce pour les Yvelines et constate que la plateforme multimodale d'Achères est en rive-gauche, ainsi que les extensions prévues de PSA et Gefco prévues entre Poissy et Achères. Il demande : « pourquoi dans ce cas continue-t-on de dire que c'est le « rouge » qui dessert le mieux les zones économiques, alors qu'elles sont de l'autre côté de la Seine ? ». Quant aux délais de réalisation il rappelle, que « tous les tracés du fuseau sud-est ont une échelle de réalisation comparable, à l'exception du « noir » qui impose des travaux en maintien de la circulation ». Il affirme enfin que le tracé « rouge » présenté comme l'un des moins coûteux, cesserait sans doute de l'être si l'on ajoutait toutes les réalisations nécessaires à la protection des riverains.
Dans une salle attentive il s'interroge : « comment rechercher un consensus ensemble ?, plutôt que de dire « moi je vous impose le rouge, moi je vous impose le bleu ».

Emmanuel Lamy s'est félicité dans sa conclusion de « la démocratie qui a pu s'exprimer à Saint-Germain ». Il a noté les questions pertinentes soulevées par Denis Faist, qui mériteraient des réponses, selon lui, de la part du maître d'ouvrage. Avant de conclure « que les Saint- Germanois ne prendront pas des vessies pour des lanternes » et qu'ils savent que ce projet bleu s'il venait à être décidé, « ne serait jamais enfoui dans sa totalité ».

Réunion de proximité de Poissy, le 2 mai
Poissy : la position du maire, favorable au "rouge", ne fait pas l'unanimité

La réunion de Poissy était déjà au centre de nombre de discussions depuis l'ouverture du débat public, le 08 mars à Pontoise. Tous étaient au rendez-vous, les Pisciacais, les élus de la Poissy et ceux des villes voisines, les associations de quartiers, la presse etc. Salle comble le 02 mai, pour cette seizième réunion de proximité du débat public Francilienne. Comme le spécifie le nom du projet soumis au débat, c'est à Poissy-Orgeval que l'ensemble des tracés, proposés dans le dossier du maître d'ouvrage, converge. Les problématiques locales sont donc nombreuses et les six cents personnes rassemblées dans la salle Blanche de castille étaient là pour en témoigner.
Jean Bergougnoux a fait part des impressions qui se dégagent, après un mois d'écoute et de dialogue, autour des préoccupations locales : « l'idée de faire une combinatoire sur des morceaux de tracés, voire d'imaginer des bouts de solutions innovantes pour contourner certaines difficultés, émerge petit à petit » a précisé le président de la Commission en début de séance.
Jacques Masdeu-Arus, député-maire de Poissy, voit dans ce prolongement : « l'opportunité d'un véritable contournement de la ville ». S'appuyant sur la projection d'un film, il a démontré la gêne que constitue la densité du trafic en centre-ville pour les usagers et riverains. Afin de pallier « l'inaccessibilité de Poissy », Il s'est dit favorable au prolongement et s'est prononcé pour le tracé « rouge » (N1, C1, S1) dans son intégralité. A l'exception des représentants des entreprises et des élus locaux qui défendent ce tracé au nom du développement économique et du désengagement de la voirie urbaine, les Pisciacais présents dans la salle, se sont exprimés haut et fort contre la position défendue par le maire, au nom de la défense de leur cadre de vie et de leur environnement. La parole a été largement donnée à la salle et plusieurs associations de quartiers dont l'île de Migneaux, la Coudraie ou encore les Hauts de Poissy sont venues s'exprimer à la Tribune. Le président a clos la séance vers une heure trente du matin après avoir écouté une vingtaine d'interventions.

Point sur le débat
Jean Bergougnoux, président de la CPDP a indiqué dans son introduction que des tendances se dessinent à l'issue des 15 premières réunions de proximité. Pour commencer « 40 ans, ça suffit » : à l'unanimité, une décision est attendue, quelle qu'elle soit. Ensuite, il est apparu que c'est bien de l'opportunité du prolongement dont il s'agit dans ce débat et non du bouclage de la Francilienne. L'objectif n'est pas le contournement de la région parisienne mais la recherche d'une solution qui permettrait de résoudre des problèmes essentiellement régionaux et locaux dont certains ont été identifiés plus précisément lors des réunions publiques dites de proximité. Enfin, l'évolution du débat invite aujourd'hui à sortir d'une logique de confrontation des tracés de différentes couleurs soumis au débat. La recherche d'une solution acceptable passe, sans doute, par une combinatoire à partir de tronçons de ces tracés, voire de nouveaux tronçons innovants permettant de mieux traiter certains problèmes qui apparaissent, après débat, insuffisamment pris en compte dans le dossier initial du maître d'ouvrage.

La position municipale : oui au tracé "rouge"
Jacques Masdeu-Arus, député-maire de Poissy,
réaffirme dès l'ouverture de la réunion la position de la municipalité, favorable au tracé « rouge ». Chahuté par la salle, il n'en continu pas moins à plaider que l'A104 est indispensable pour le centre-ville de Poissy, engorgé par la circulation automobile. Images vidéo à l'appui, il démontre que « les Pisciacais sont pris chaque jour dans la nasse ! ». Poissy est un « carrefour naturel » pour les 30 000 véhicules qui passent au quotidien au niveau de la Collégiale dont 20 000 qui viennent de Conflans, Maisons-Laffitte ou Achères, 40 000 par jour sur le pont de Poissy. Outre la pollution et le bruit générés par ces embouteillages, le maire explique que «l' inaccessibilité de Poissy » est un frein au développement économique de la région. Or, ce critère reste primordial pour le maire de Poissy qui explique qu'une « entreprise s'implante là où les conditions lui sont les plus favorables ».
Jacques Masdeu-Arus pense qu'une unanimité sur la nécessité du prolongement se dessine aujourd'hui, tout en précisant : « bien-sûr, pas dans cette salle » (vives réactions d'une partie du public). Il constate qu'aucun autre tracé mieux que le « rouge », ne permettrait le contournement de Poissy pour la circulation de transit. Il affirme comprendre les craintes des riverains concernés par ce tracé tout en estimant qu' « un viaduc tunnel n'apportera pas plus de gêne sonore que les mesures de bruit aujourd'hui constatées ».

Opposition venue de la salle
Jacqueline Fleury, Pisciacaise, qui avait manifesté une opposition remarquée pendant l'allocution de Monsieur le Maire, exprime une opinion totalement contraire : « faire passer une autoroute dans la ville serait une catastrophe ! » et non, une solution puisque cela accentuerait la pollution. Elle demande donc au maître d'ouvrage de démontrer que l'A104 permettrait, réellement, de diminuer la circulation dans Poissy.

Précisions sur les analyse de trafic par le maître d'ouvrage
Eric Debarle, chargé de mission A104, a donc exposé les analyses de trafic qui justifient, pour la DREIF, de l'opportunité du projet dont l'un des objectifs vise à délester la voirie locale. Il donne les principaux chiffres qui illustrent une augmentation d'une vingtaine de pour cents, sur l'ensemble des tronçons, entre 1995 et 2005. Il précise que le trafic de la RD30 a augmenté de 40% en 15 ans, passant de 8 000 véhicules à 11 000. Il ajoute que pour l'intérieur de Poissy, le boulevard Robespierre et l'avenue Maréchal Foch, c'est une augmentation de 10 % à 15 % qui est prévue. Le maître d'ouvrage, pour répondre à la question de madame Fleury explique qu'aujourd'hui, le voitures venant du nord sont obligées de traverser Poissy et St Germain, avec la Francilienne ils pourraient accéder aux échangeurs situés au nord de la ville sans avoir à la traverser, cela soulagerait donc le trafic intra muros.
Victor Blot, fondateur du COPRA, s'opposant à la vision développée par Jacques Masdeu-Arus, affirme qu'il ne faut pas considérer la Francilienne comme le contournement de Poissy. Il invite « au bon sens » pour trouver un tracé dans le fuseau sud-est qui toucherait le moins possible les populations tout en mettant en œuvre des protections maximales pour les riverains. Il conclut « qu'il est absolument nécessaire, à travers la CPDP, de trouver un compromis acceptable car, pour les riverains, plus l'espérance est grande, plus la déception risque d'être violente ».
Monique Levasseur, présidente du COPRA Poissy, commence par saluer l'initiative de ce débat avant de s'interroger sur la neutralité d'un dossier qui, selon elle, présente le tracé « rouge » comme « le plus performant ». Elle prévient que « ce projet détruira la santé, l'environnement et la qualité de vie de toute une population » et une fois commencé ce sera trop tard, précise t'elle. Elle a développé un argumentaire très détaillé en 5 parties : les conséquences du projet pour Poissy, les problèmes techniques, les implications de problèmes plus généraux, les remarques quant à l'opportunité du projet actuel et les propositions du COPRA qui avance la conduite de deux sujets en parallèle. (Cf. Interventions des participants pour plus d'information). Pour conclure, elle invite à une prise de conscience globale sur la façon de concilier économie et qualité de vie pour permettre un développement harmonieux et durable.
Eric Debarle, répond sur l'eau à madame Levasseur. Concernant le PPRI, Elisabeth Vanini, équipe projet A104, présente à ses côtés à la tribune, a accompagné le plan de prévention des risques d'inondation de la ville, la DREIF est donc bien au courant du dossier. L'ensemble des études effectuées sont consultables sur le CDRom des annexes, ajoute t'il. Pour le captage de l'eau potable, c'est bien parce que le problème est connu qu'un viaduc pour le franchissement de la Seine a été envisagé dans la mesure où le passage du « vert » et « du rouge » en tunnel était impossible.

A une dame qui faisait remarquer que le tracé « rouge » avait été cité une cinquantaine de fois dans le dossier du maître d'ouvrage, Jean Bergougnoux, président de la CPDP répond qu'il est maintenant temps de « sortir de la logique des couleurs ». Il faut essayer de combiner des tronçons des différents tracés, et d'imaginer d'autres solutions en certains endroits, car comme le « suggère monsieur Tancerman, le débat public offre la possibilité de dégager quelque chose de nouveau». Si les Valdoisiens semblent être plutôt favorables au tronçon N1, ils laissent aux Yvelinois le soin de s'exprimer sur la partie qui les concerne. Pourquoi ne pas étudier des solutions innovantes qui permettraient de contourner les difficultés et de dégager un consensus ? propose Jean Bergougnoux. Par ailleurs, il rappelle que le temps de réalisation des tracés, équivalent sauf pour le « noir » qui serait un peu plus long à mettre en oeuvre, n'apparaît plus comme un élément décisif dans la décision finale.
Pierre-Emile Renard, président des Amis de la forêt et représentant du Comité Profile, favorable au tracé « rouge », s'est opposé au du tracé « noir » qualifié « doublement de tracé de la honte parce qu'il traverse la ville sans protection et la forêt sans protection ».

Emmanuel Lamy, maire de Saint-Germain-en-Laye, favorable au tracé « rouge », est venu défendre lui aussi la forêt de Saint-Germain, « notre bien commun » qui serait massacrée par deux des tracés, le « noir » et le « bleu » dont il dit qu'il est irréalisable. Il reconnaît que la vraie difficulté du dossier sera de choisir entre les inconvénients et que la pire des situations serait que « l'Etat décide de ne pas décider ». « Que deviendrait notre réseau routier si rien ne se passait ? » a t'il questionné.

Eddie Aït, conseiller régional PRG, a dénoncé la désinformation pratiquée par la municipalité quant aux dangers du prolongement de l'autoroute. Il dénonce le projet « avec force et vigueur » et indique que la Région a choisi de favoriser les transports en commun, le transport de fluvial de marchandises et le fret ferroviaire et ne participerait pas au financement de ce projet, s'il était décidé d'y donner suite.

Un habitant des Hauts de Poissy manifeste son opposition à une autre autoroute qui viendrait s'ajouter à l'A14, en passant à proximité des habitations.

Tout comme s'opposent aux tracés « rouge » et « vert » les habitants de l'île de Migneaux qui est « menacée de destruction » selon l'expression de Jean-Louis Tancerman, président du SPIM. De leurs côté, Grégoire et Sébastien Lanza, habitants de l'île de Migneaux sont venus contester le résultat des études sur la pollution et le trafic présentés dans le dossier du maître d'ouvrage. Ils défendent ardemment leur cadre de vie exceptionnel. Le maître d'ouvrage reconnaît que les réunions de proximité du débat public ont permis de « toucher du doigt » l'attachement des populations à leur patrimoine, comme cela a été le cas partout et, notamment, à Herblay et à Carrières-sous-Poissy.

Mohamed Ragoubi, habitant du quartier de la Coudraie, est venu témoigner de la dégradation de la qualité de vie des habitants de son quartier, zone aujourd'hui laissée à l'abandon et qui serait, demain, sacrifiée au profit du projet de la Francilienne.

Hugues Ribault, maire d'Andrésy, est venu défendre l'idée d'un tracé dans le fuseau sud-est inspiré du « bleu » qui éviterait au maximum les zones urbanisées et permettrait le contournement de Poissy.

Pour conclure, Jacques Masdeu-Arus, maire de Poissy, a appelé de ses vœux « un courage politique fort qui permettra au pays d'avancer ».

Réunion de proximité d'Orgeval, le 28 avril
Orgeval : le projet soumis au débat est jugé "incohérent" !

Les Orgevalais étaient nombreux, malgré le week-end du premier mai, à répondre présent à l'appel du débat public. Quelque trois cent personnes mobilisées ont, par la voix de différents intervenants, majoritairement dénoncé l'incohérence à leurs yeux, de l'arrivée de l'ensemble des tracés sur Orgeval pour déboucher ensuite sur une A13 déjà surchargée. Yannick Tasset, maire d'Orgeval a insisté sur l'impossibilité de retenir aujourd'hui le tracé « rouge », dit « historique » éliminé par quinze années d'opposition. Position que ne partage pas Emmanuel Lamy, maire de Saint-Germain-en-Laye qui a, au contraire, annoncé que les tenants du «rouge » progressaient en nombre, avec une nouvelle délibération en faveur de ce tracé prise par le Syndicat Intercommunal des Forêts.
Au cours de la soirée, les arguments échangés ont porté majoritairement sur le cadre de vie. De « simples citoyens » ainsi que des membres d'associations locales, ont fait part de leur inquiétude quant aux nuisances supplémentaires qui viendraient s'ajouter à celles de l'actuel échangeur. En réponse à ces préoccupations, le maître d'ouvrage a fourni un certain nombre de précisions techniques, concernant les éléments de protection des riverains contre les différentes nuisances que risquerait d'apporter ce projet autoroutier.
Plusieurs intervenants dont le maire d'Orgeval, ont souligné la nécessité de mettre en œuvre une politique globale des transports qui saurait concilier les impératifs économiques de desserte des zones d'activités avec « la sauvegarde de l'environnement, que se soient les hommes ou que se soient les arbres » a précisé Yannick Tasset. L'impérieuse nécessité d'améliorer les transports en commun, dans cette partie des Yvelines, est revenue de façon récurrente parmi les nombreuses interventions à partir de la salle comme à la tribune.
Peu avant minuit, Yannick Tasset a salué dans sa conclusion, la qualité des arguments échangés et l'écoute attentive de chacune des parties prenantes, malgré les enjeux forts de part et d'autre, ce qui l'a conduit à appeler de ses vœux « une solution qui satisfasse tout le monde ».

Orgeval, à l'arrivée des 5 tracés
Orgeval est concerné par les cinq tracés du maître d'ouvrage. Tous débouchent in fine sur l'échangeur de Poissy-Orgeval, à la croisée de l'A13, l'A14, la D153 et de la N184. Yannick Tasset, le maire d'Orgeval, met en garde : « Ne pas faire du village un embouteillage monumental ».

Pour le maire d'Orgeval, ce projet incohérent
Suite à la présentation des objectifs assignés au prolongement de la Francilienne (répondre aux nouveaux déplacements locaux, desservir et relier les zones d'activités, accueillir trafic de transit et d'échange, améliorer la sécurité routière), le maire de la commune dénonce une gestion incohérente de ces objectifs, la convergence de tous les tracés envisagés sur Orgeval en étant manifestement la conséquence la plus absurde. Selon lui, l'A13 ne serait pas capable d'absorber les 125 000 véhicules apportés par la Francilienne. Il regrette qu'un bouclage ne soit pas à l'ordre du jour car le projet de tronçon, soumis au débat, va « intensifier les nuisances sonores et la pollution » et constituerait «une atteinte irrémédiable à l'environnement » pour sa commune. Il pointe également l'attitude de l'Etat qui, depuis près de 40 ans que le projet existe - alors que la plaine était exempte de toute construction - a laissé se développer l'urbanisation le long du tracé « rouge ». Ce qui aujourd'hui rend improbable, selon lui, le choix par l'Etat d'un tracé devenu symbole d'une forte opposition et clairement situé en contradiction avec la charte de l'Environnement et avec le statut « d'écorégion » de l'Ile-de-France, ce choix s'enliserait dans des luttes juridiques « pour les vingt ans à venir ».
« Il serait plus simple de demander aux gens de monter dans un RER » : Yannick Tasset ne cache pas sa préférence pour une politique développement des transports en commun et non pour la poursuite d'un projet autoroutier « qui pour 2 milliards d'euros, raccourcit de 15 minutes le trajet de Cergy-Pontoise à Versailles ». Il considère que le budget alloué à la Francilienne confisquerait des ressources financières qui pourraient être utilement affectées au développement des modes alternatifs pour le transport des marchandises comme le ferroutage et le fluvial.
Enfin, le premier magistrat de la ville explique que les Orgevalais refusent de choisir l'un des tracés par rapport à l'autre car ce qui leur importe surtout ce soir, c'est de dénoncer les incohérences du projet.
Bertrand Pasquier, représentant des Verts IDF dénonce la politique du « tout routier » prônée selon lui par le maître d'ouvrage. Les Verts IDF sont opposés à la réalisation de toute nouvelle infrastructure autoroutière dans la région. Ils sont favorables à une politique volontariste pour les transports en commun, le développement du ferroutage et l'amélioration du transport fluvial pour les marchandises. Il s'agit pour eux de « répondre aux enjeux de demain au-delà de la simple question des cinq tracés ». Selon de nombreux spécialistes, le « peak oil », point maximum d'extraction pétrolière mondiale est prévu entre 2015 et 2020 : c'est à partir de ce moment que la production mondiale de pétrole va diminuer. « Donc, avant même que cette autoroute ne voit le jour, elle pourrait devenir complètement obsolète » affirme Bertrand Pasquier, si l'on s'en tient au calendrier prévisionnel de réalisation du maître d'ouvrage. De plus, les engagements pris dans le cadre du protocole de Kyoto nous engagent à une division par quatre du total de nos émissions de gaz à effet de serre pour 2050.
Il convient donc, pour les Verts, de « réorienter nos choix de société » en réduisant de manière drastique la circulation routière et en développant les infrastructures de transport collectif. Il faudrait également investir dans les modes de circulation douce (à pied, en vélo) en commençant, par exemple, par aménager des espaces de stationnement dans les gares et lieux publics pour les vélos. Dans la zone, « plus de la moitié des déplacements se font sur moins de 4km » justifie Bertrand Pasquier en invitant à prendre exemple sur l'Europe du Nord.

Eric Debarle, répond sur quelques points précis concernant le développement des modes de transport alternatifs. A propos du fret fluvial, il confirme qu'il est appelé à se développer avec la mise à grand gabarit de la Seine (canal Seine-Nord) et la plate-forme multimodale d'Achères. Quant au ferroutage, il suppose, pour être une solution pertinente, une distance minimale de parcours de l'ordre de 650 km. Or, 80% des transports routiers intéressant la zone d'étude s'effectuent sur une distance inférieure à 150km. Le ferroutage n'est une alternative crédible ni pour le trafic interne à la zone (2 600 poids lourds par jour à l'horizon 2020), ni pour les trafics d'échange (3 700 poids lourds), alors que le trafic total prévisible serait de l'ordre de 8 000 poids lourds, à ce même horizon, selon les prévisions de la DREIF).
Répondant au représentant des Verts, Eric Debarle, affirme la conviction que ce projet ne doit pas être considéré comme s'inscrivant dans une « politique du tout routier ». Le prolongement de la Francilienne est, de son point de vue, une opération de « rattrapage » visant à créer un chaînon manquant. Il rappelle que la stratégie de l'Equipement est aujourd'hui, en matière routière, de réaménager l'existant plutôt que de réaliser de nouvelles infrastructures et que les efforts se portent majoritairement sur les transports en commun et plus généralement les alternatives à la route. Eric Debarle défend ses hypothèses de trafic qui sont calées sur les trafics actuels à partir de comptages et d'enquêtes sur les habitudes de déplacements, puis extrapolées sur la base des projets de développement des villes et des agglomérations.. Les résultats sont donc crédibles à ses yeux.
Un habitant l'interpelle : « Avez-vous analysé toutes les solutions alternatives : l'A14 gratuite, la Carte orange gratuite... » Jean Bergougnoux signale à cette occasion l'opposition qu'il a constatée au cours de toutes les réunions de proximité précédentes au principe d'un péage, qui réduirait l'efficacité de l'infrastructure.
Un habitant fait remarquer que le morcellement des projets fait oublier le projet global, en opérant un parallèle avec le doublement de la D30. Un autre évoque un projet concernant la D154. Il dénonce « un choix technique au service de l'économie, au détriment du cadre de vie ».

Sur la saturation de l'A13, Eric Debarle considère que l'ensemble A13-A14 dispose encore de réserves de capacité, surtout si on le compare à d'autres axes similaires en Ile-de-France, et serait en mesure d'absorber, dans des conditions convenables, ce qui ne signifie pas évidemment qu'il n'y aurait jamais de congestions, les 260 000 véhicules prévus à l'horizon 2020. Un Orgevalais suggère qu'il vaudrait mieux prioritairement élargir l'A13, avant d'envisager le projet de prolongement de la Francilienne.

Emmanuel Lamy, maire de Saint-Germain-en-Laye, réaffirme sa position en faveur du tracé « rouge », lequel délesterait sa commune d'un « bouclage de fait de la Francilienne », via la N184 qui débouche sur Saint-Germain-en-Laye. S'il se dit favorable au développement de la Grande ceinture ferroviaire à l'ouest, il ne croît guère les pouvoirs publics enclins à considérer cette partie de l'Ile-de-France comme prioritaire. Il estime que la croissance de la population dans la région est souhaitable pour son essor économique et que les déplacements ne peuvent qu'augmenter dans l'avenir, alors que « notre réseau routier est sous-développé ».
Pierre-Emile Renard, pour les Amis de la forêt, souligne la nécessité de retenir une solution qui préserve la forêt de Saint-Germain qui constitue, un patrimoine irremplaçable pour toute la région.

Jean Pruvost, président du COPRA d'Orgeval, met en garde contre les risques attachés à l'extension au-delà du raisonnable de l'échangeur d'Orgeval : « 4 fois Rocquencourt, 55 hectares, le plus grand échangeur d'Europe ». C'est tout le tissu local traditionnel qui serait mis en péril et le trafic local serait embourbé dans les embouteillages. Bien que le COPRA ne conteste pas la nécessité du bouclage, il refuse le projet tel qu'il est présenté. Les nuisances sonores constituent également à ses yeux un problème majeur. Alors que l'OMS préconise 30 décibels pour un repos optimum la nuit, le dossier du maître d'ouvrage fixe à 60 dB, le jour, et 50 dB, la nuit, les limites acceptables. Eric Debarle précisera que les recommandations de l'OMS valent pour l'intérieur d'une maison, tandis que les valeurs du dossier correspondent à des mesures effectuées au niveau des façades des habitations.

L'Association de protection des sites orgevalais souligne que ce projet pourrait avoir des conséquences sanitaires très graves pour les riverains en raison de l'accroissement de la pollution atmosphérique qu'il entraînerait. Dans le même esprit, une élue orgevalaise souligne que les sportifs et les enfants, en raison de leurs besoins respiratoires intenses, sont beaucoup plus menacés par ces phénomènes de pollution que la moyenne de la population. Le passage potentiel de l'A104 à proximité d'installations sportives et scolaires, la préoccupe donc au plus haut point.

Jean-Pierre Dejou, président du COPRA, s'inquiète : « Quand va t-on prendre en compte la partie scientifique par rapport à la partie politique ? » et « autrement dit, dans ce débat, quel est le poids des données scientifiques par rapport aux a priori politiques » ?.
Jean Bergougnoux, président de la Commission, intervient. « Les réunions de proximité ont permis de rassembler une très grande variété de matériaux, certains sont quantifiables, d'autres sont du vécu, c'est absolument indispensable » précise-t'il. La partie scientifique sera approfondie dans les réunions thématiques « qui sont préparées, d'ores et déjà dans un certain nombre d'ateliers techniques mais vous n'êtes pas sans le savoir puisque vous y participez, Monsieur Dejou ».
Répondant à ceux qui suggèrent que la mise en tunnel de cette nouvelle infrastructure pourrait permettre, par exemple, de rejoindre des infrastructures existantes ou à développer en passant sous la commune de Chambourcy ; Eric Debarle explique que la construction d'un tunnel n'est pas possible partout et qu'au-delà d'une pente de 5%, les risques deviennent trop grands en cas d'incendie.

Victor Blot en appelle, comme à Conflans-Sainte-Honorine, à une « solution raisonnée » qui épargnerait le plus possible les riverains.

Yannick Tasset, maire de la commune, après avoir salué le déroulement civique et constructif du débat, reprend la conclusion de monsieur Dejou en appelant à une étude de « la réalité scientifique » des tracés. Il rappelle qu'Orgeval refuse de se prononcer sur « le tracé d'un projet sans avenir » et espère qu'une solution intelligente et satisfaisante pour tous sera trouvée, « sans esbroufe ».

Réunion de proximité de Conflans-Sainte-Honorine, le 27 avril
Conflans-Sainte-Honorine : pas de tracé en zone urbanisée

La réunion organisée au théâtre Simone-Signoret a mobilisé les Conflanais : 600 personnes étaient venues s’informer et s’exprimer sur l’opportunité du prolongement de la Francilienne. C’est dans une ambiance plutôt tendue, avec des questions mettant en doute l’indépendance de la Commission et l’objectivité du dossier du maître d’ouvrage, que cette quatorzième réunion de proximité a tout d’abord commencée, alors même que Philippe Esnol, maire de la commune avait tenu à saluer dans son propos introductif « L’objectivité avec laquelle le président s’attache à animer l’ensemble de ces débats ». Ces interrogations amèneront Jean Bergougnoux, président de la CPDP, à revenir longuement sur le rôle, l’indépendance et la neutralité de la Commission dans l’organisation de ce débat. Une large place a été donnée aux échanges avec la salle et les habitants, historiquement attachés à la voie fluviale, ont souligné l’impérieux besoin d’améliorer les transports en commun. Opinion relayée par la plupart des intervenants à la tribune, avec une mise en exergue du transport fluvial présentée par Catherine Candelier, Vice-présidente du port autonome de Paris. A noter, l’ouverture de Philippe Esnol, maire de Conflans-Sainte-Honorine qui, dans le souci de préserver les zones urbanisées, a évoqué une alternative qui consisterait à « imaginer un tunnel sous les villes, sous le fleuve… ». Victor Blot a, quant à lui, souligné la volonté du COPRA de sortir d’une situation de blocage en réclamant un tracé le moins urbanisé possible, dans le cadre du fuseau sud-est, et une réalisation qui préserve au maximum les riverains, autant de « victimes potentielles ». Philippe Esnol, a estimé qu’aucun tracé en zone urbanisée n'était acceptable et a regretté que l’arrivée de l’ensemble des tracés proposés à Orgeval, puis sur l’A13, ne permet pas de parler d'un réel bouclage de la Francilienne. Pour lui, la problématique est plus largement régionale et appelle une meilleure politique d’aménagement du territoire à l’échelle nationale.
Le maître d’ouvrage s’est attaché quant à lui à démontrer l’utilité du prolongement de la Francilienne, même limité à Orgeval. Il a notamment souligné les effets positifs que pourrait avoir ce projet sur la voirie locale, en particulier sur la N184. Il répondrait aux besoins de déplacement futurs des habitants, en complément des solutions de transports non routières. Une nécessité éprouvée aussi par les chefs d’entreprises.

Jean Bergougnoux a rappelé en introduction les trois mots clés de la Commission qu’il préside : « informer, écouter, rendre compte » puis a détaillé les moyens d’information et d’expression mis à la disposition du public avec notamment, la diffusion des premiers cahiers d’acteurs et le succès que rencontre le site Internet. Alain Méchineau, membre de la Commission propose de répondre en séance à un habitant de la commune qui a posté une question sur Internet. « Pourquoi l’Etat imposerait aux habitants une solution qu’ils rejettent ?, Comment au XXIè l’Etat peut-il toujours agir ainsi ? » Jean Bergougnoux, rappelle que les décisions de l’Etat sont prises au nom de l’intérêt général et que dans ce cas précis, toute décision, y compris celle de ne pas faire, suppose des arbitrages entre des préoccupations parfois divergentes. Bien-sûr, la décision finale appartient au Ministre mais il la prendra « en tenant compte des avis qui ont été exprimés pour l’ajuster au mieux de l’intérêt général ». Si les projets antérieurs ont été suspendus, les emprises sont toujours réservées, explique le président, après « quarante ans d’atermoiements », il est temps de se prononcer ; une décision sera rendue à l’automne. En réponse à quelques intervenants dubitatifs dans la salle, le président a assuré qu’aucun choix de tracé n’a encore été arrêté, prenant à témoins les élus présents qui ne feraient pas le déplacement s’ils pensaient « ce débat bidon ». Après avoir rappelé la confiance acquise dans les réunions précédentes par la Commission qui, « par son honnêteté et son impartialité », a démontré que rien n’était joué d’avance, le président recentre le débat en donnant la parole à Monsieur le Maire.

Philippe Esnol, maire de Conflans-Sainte-Honorine,
met l’accent sur la sensibilité à la problématique environnementale des Conflanais qui subissent d'ores et déjà de nombreuses nuisances. Il cite les différentes sources de nuisances contre lesquels élus et associations se sont mobilisés : dans le passé, contre la station d’épuration du SIAP Seine Aval, aujourd’hui, contre les nuisances aériennes et le trafic de la N184 qui coupe Conflans en deux et génère un bruit permanent accablant. A cela, s’ajoute la pollution qui devient de plus en plus inquiétante, selon Philippe Esnol, au vu des affections infantiles. Il réclame un vrai bouclage de la Francilienne et non pas un simple prolongement jusqu’à Orgeval, car à ses yeux, déboucher sur l’A13 est « une plaisanterie » compte-tenu de l’engorgement actuel de l’autoroute, aux heures de pointe. Il relève « la proposition du président de l’Automobile Club qui serait de creuser un tunnel qui commencerait au-delà d’Eragny et passerait complètement en dessous de toutes les communes puis en sous-fluvial, etc ». « C’est un élément très nouveau » souligne-t’il mais immédiatement, il lui oppose l'impécuniosité de l’Etat dont il doute qu'il serait capable d'assumer de telles réalisations. Il demande donc de chercher une alternative située en zone moins urbanisée, avec une préférence pour un tracé nord-ouest qui n’irait pas jusqu’à Gargenville mais délesterait le pont des Mureaux. Il en appelle à un bouclage de la tangentielle ouest, une voie ferroviaire réduite à « un gadget », aujourd’hui, dans la mesure où elle s’étend sur une courte distance, de Saint-Germain à Noisy-le-Roy.

Henri Tambutte, président du COPRA local, rappelle que depuis l’ouverture du débat les salles sont archicombles ce qui signifie, pour lui, l’hostilité des populations aux tracés en zone urbanisée. Il entend « réclamer partout une remise en cause de la politique des transports à l’échelle nationale avec l’introduction d’une grande mixité des moyens, fluvial, ferroutage, bus, RER, Tramways, etc. »

Philippe Houbart, habitant de Conflans, porte-parole du CAPUI,
se place sur le terrain de l’environnement et s’oppose à tout tracé en zone urbanisée. Il prône un classement de « notre belle vallée de la Seine » de Conflans à Maisons-Laffitte, à l’instar du Vexin ou de la plaine de Versailles. Il dénonce le risque que ferait peser le chantier du tracé « bleu » sur la station d’épuration Seine-aval, classé Seveso 2, sur la nappe phréatique à Pierrelaye.

Laurent Lantoine,
habitant du quartier des Buttes Blanches (Herblay) et donc « autant Conflanais qu’Herblaysien » met en garde contre « la zizanie » que souhaiteraient semer, élus et chefs d’entreprises entre « villes voisines ». Habitué des réunions, il considère, calculs à l’appui, que « la Francilienne ne règlera pas les problèmes liés à la saturation du trafic sur le RN 184 » « l’A104 ne ferait que freiner la tendance générale, mais ne l’inverserait pas ». Il réclame une réelle politique de décentralisation pour remédier à la densité de population et de congestion du trafic. Pour ces raisons, il pense que la preuve de l’opportunité du projet n’est pas faite. Il préfèrerait voir se développer des projets de transports en commun. Se référant à la précédente réunion d’Eragny, il évoque l’unanimité des habitants pour l’interdiction des poids lourds dans le centre-ville.

Eric Debarle, chargé de mission A104
à la Direction régionale de l’Equipement, explique que les hypothèses de population et d'emploi retenu dans les études sur le projet de prolongement de la Francilienne, ne font que retranscrire les projets de développement et d’urbanisme des villes et agglomérations. Les augmentations prévues de la population et des emplois entraînent de nouveaux besoins de déplacements, auxquels le prolongement pourrait apporter une réponse. D'ores et déjà, la N184 est saturée et le trafic se reporte fréquemment sur les voies de contournement (avenue Carnot, pont de Conflans, D30 sud) et dans la voirie urbaine. « Si rien n’est fait, la situation va encore se détériorer » : +45% dans la traversée de Conflans ; +20% à Achères à l’horizon 2020. Dans ce contexte, le prolongement de la Francilienne apparaît selon lui comme "une infrastructure de rattrapage" qui répondrait prioritairement aux futurs besoins de circulation des 700 000 habitants de la zone. Il souligne en outre le gain de temps qui pourrait être réalisé par les automobilistes grâce à ce prolongement, même s'il est limité à Orgeval.: par exemple, la durée du trajet entre Cergy et Saint-Quentin pourrait être réduite de quelque 25 minutes.

Monsieur Manguy, élu Conflanais, regrette que la discussion ne sorte pas du « tout routier » et avance qu’à peine l’autoroute mise en service, elle serait déjà engorgée.
Opposé au projet il observe qu’ « On ne circule déjà plus en région parisienne ». C’est pourquoi, il souhaite le développement des modes de transports alternatifs : Tangentielle ouest, RER et rocade ferrée, sont des solutions faciles à mettre en œuvre qui utiliseraient des voies déjà existantes : « deux fois moins chères » que la Francilienne.

Les Verts IDF sont opposés au projet de la Francilienne « quelqu’en soit le tracé » précise Franck Barraud. Il défend leur objectif prioritaire qui vise une diminution drastique de la circulation routière qui représente un tiers des émissions de gaz à effet de serre. Et appelle à réorienter « nos choix de société » dans le respect de l’environnement et de la population. Le ferré et le fluvial constituent, pour lui, des alternatives plus écologiques.
Catherine Candelier, conseillère régionale Verts IDF et vice-présidente du port autonome de Paris, rappelle la valeur historique que représente la batellerie à Conflans et l’opportunité que représente le fluvial pour les marchandises. Elle souligne l’impact que pourrait avoir le développement du fluvial sur les emplois locaux. En somme, « Aménager de façon prioritaire les fleuves de notre région, c’est leur redonner la place qu’ils ont perdue » Un principe en accord avec le projet de construction d’une plate-forme multimodale à Achères. Selon la conseillère régionale, il faut « abandonner complètement le projet de Francilienne et investir dans des projets alternatifs comme celui du Canal Seine Nord ».

Une habitante, mère de famille, fait part de l’appréhension des « parents » d’enfants scolarisés à l’école Paul-Bert, menacée par les tracés proposés. « Ne pensez pas en gestionnaires mais en personnes responsables » demande t’elle.

Une préoccupation que partage Joël Tissier, adjoint au maire de Maurecourt, qui dans le cadre d’une présentation très documentée, souligne les risques sanitaires liés au trafic automobile. Il cite les chiffres de 6 500 à 9 000 morts par an qui seraient liés à la pollution automobile. Il regrette que les impacts sanitaires ne soient pas suffisamment explicités dans le dossier de la DREIF.

Hugues Ribault, maire d’Andrésy
affirme que si le tracé « rouge » était choisi, la multitude de batailles juridiques qu’il soulèverait empêcherait la réalisation du projet. Il explique enfin que ce n’est pas le tracé « bleu » indiqué dans le dossier qu’il veut défendre, « mais un tracé autour de la base « du bleu » qui ne lui semble pas avoir été étudié suffisamment sérieusement dans le dossier » et de préciser que cela a souvent été au cours de la soirée.

Victor Blot, fondateur du COPRA et Conflanais depuis quatre générations fait un pas en avant vers la recherche d’une solution alternative : « il faut trouver une solution dans le fuseau sud-est et retenir un tracé qui touche le moins possible les populations ». Il invite certains élus et amis à mettre « leur orgueil dans leur poche » et à faire preuve d’un « esprit de responsabilité » pour sortir de « l’imbroglio ». Victor Blot insiste sur l’absolue nécessité de protéger les riverains par des aménagements qui rendent l’autoroute « inaudible, inodore et invisible ».

Philippe Esnol, maire de la ville,
conclut cette réunion, vers 1h du matin. Il doute, bien que maire de Conflans, que le fluvial puisse se substituer massivement à la route et l’autoroute. Si pour lui le bouclage reste donc indispensable, persister dans un tracé urbain serait « une très grave erreur ». Il convient donc de rechercher des solutions alternatives, même si elles nécessitent quelques concessions. Il penche personnellement pour une solution « plus à l’ouest » qui ne déboucherait pas sur l’A13. Enfin, il remet en cause la politique de la Région consistant à densifier les zones déjà urbanisées : « une aberration » à ses yeux. Faisant remarquer qu’à quelques encablures de l’IDF, des zones peu peuplées pourraient, utilement se développer dans le cadre d'une meilleure politique d'aménagement du territoire.

Réunion de proximité du 26 avril, à Méry-sur-Oise
Méry-sur-Oise concernée par les quatre tracés du fuseau sud-est


La réunion de proximité du 26 avril n'a guère rassemblé que 80 personnes dans le Parc du Château de Méry-sur-Oise, bien que la commune soit concernée par quatre des cinq tracés soumis au débat. Sans contester l'opportunité d'un prolongement de la Francilienne, Jean-Pierre Pernot, maire de la commune, regrette que ce projet n'offre guère d'alternative à sa commune et « refuse de céder à ce qui s'apparente à un diktat » d'autant que « sa population subit déjà les nuisances liées au trafic de la N184 et l'A115 ». Ne souhaitant, toutefois, pas rester en dehors du débat, il a établi un cahier des charges visant à la mise en place d'actions et d'engagements impliquant l'Etat, la Région et le Département pour « l'équilibre de notre territoire et le bien-être des Mérysiens ». Il rappelle sa position : « éviter les zones urbanisées et protéger les espaces naturels ». Le maître d'ouvrage a, quant à lui, exposé les différentes études qui justifient à ses yeux ce projet. Il a souligné qu'au plan local, la réalisation d'une nouvelle infrastructure permettrait de désengorger, à la fois, la N184 et la voirie communale. Il a également précisé les mesures de protection phonique qui permettraient d'en minimiser les nuisances. Après un certain nombre d'échanges portant notamment sur les problèmes de qualité de l'air et les conditions d'expropriation, le président de la Commission lève la séance peu avant 23h00.

La position municipale

« Méry est l'exutoire de quatre des cinq tracés proposés » constate Jean-Pierre Pernot, maire de Méry-sur-Oise. Il engage cependant l'assistance à ne pas oublier que ce projet « dans les cartons depuis 30 ans » ne doit pas, cette fois, laisser les intérêts particuliers l'emporter sur l'intérêt général.
En préalable, le maire tient à souligner les « nuisances considérables » que subissent d'ores et déjà les habitants de sa commune à cause d'un échangeur, « mal implanté », reliant la N184 et l'A115. Il constate ensuite que, si l'un de ces tracés du fuseau sud-est était adopté Méry resterait en tout état de cause un point de passage obligé vers le Vexin tandis que les usagers de la Francilienne venant s'ajouter au trafic local, risqueraient de transformer, de fait, les voies communales en voies de contournement. L'équilibre de la commune en serait donc bouleversé. D'autre part les trois tracés « bleu, vert et rouge » traverseraient la plaine de Pierrelaye, classée en tant que coulée verte au schéma directeur de l'Ile-de-France. Dans ces conditions, la municipalité ne peut qu'être défavorable aux tracés du fuseau sud-est.
Vu de Méry, le tracé « violet » présenterait certes des avantages : il ne surchargerait pas la commune et répondrait aux besoins de desserte du Vexin. Mais force est de constater que « ce tracé est mort né ! » et n'offre donc pas d'alternative crédible aux Mérysiens. Il convient donc de regarder les choses en face : « Nous devons nous prémunir des désagréments » liés au projet et « fixer un cahier des charges pour l'équilibre de notre territoire et le bien-être des Mérysiens ». Dans cette perspective, Jean-Pierre Pernot réclame notamment le traitement de la N184 et de ses « goulots d'étranglement » et surtout, l'interdiction pour les poids lourds de traverser les zones urbanisées de sa commune.
Le maire invite d'autre part l'Etat, la Région et le Département à mettre en œuvre « une véritable politique de transport, notamment pour les marchandises » et appelle à une collaboration européenne afin que les modes ferroviaire et fluvial soient pleinement efficaces. Sans cela, la mise en service d'une autoroute ne serait qu'un « placebo ».

Eric Debarle, Chef de mission A104, précise que le projet de prolongement de la Francilienne, dans le fuseau sud-est, constituerait une réponse au besoin de décongestion des routes locales et assurerait la desserte des zones d'activités, en plus de relier les pôles régionaux (Cergy-Orgeval). Tels sont les objectifs assignés à l'A104.
Le représentant du maître d'ouvrage explique qu'aujourd'hui le projet A104, relève plus du « rattrapage » que d'une politique du « tout routier », abandonnée depuis plusieurs années par les décideurs. Il indique que, si des projets de transports en commun et de marchandises empruntant le rail ou les voies d'eau sont en cours (Tangentielle ouest, canal Seine-Nord, autoroute ferroviaire), ils ne permettraient pas, à eux seuls, de répondre à l'accroissement des besoins de déplacements prévus à l'horizon 2020.

Plusieurs habitants, à partir de la salle, témoignent de leur volonté quasi-militante d'utiliser prioritairement les transports en commun, tout en pointant les insuffisances actuelles de ces réseaux. Le représentant des Verts, Philippe de Smet, confirme : « on sous-estime notre capacité d'adaptation et notre capacité à changer nos habitudes ». Ce dernier affirme la nécessité de réduire de manière drastique les émissions de gaz à effet de serre, conformément aux engagements internationaux de la France ( Kyoto) et de la Région, qui s'est proclamée « éco-région » et consacre 80% de son budget transport au collectif.

Questionné sur les nuisances, le maître d'ouvrage affirme sa conviction que, nonobstant l'accroissement prévisible du trafic routier, la qualité de l'air devrait s'améliorer d'ici 2020, puisque 90% du parc automobile sera renouvelé par des véhicules répondant, a minima, aux normes d'émission actuellement en vigueur pour les véhicules neufs. Concernant le bruit, il assure que des mesures de bruit seront prises en amont et en aval d'une éventuelle réalisation de l'autoroute, afin de garantir le respect des engagements pris vis-à-vis des populations. Par rapport à l'avant-projet sommaire figurant dans son dossier, des protections phoniques supplémentaires pourront être réalisées autant que de besoin.

Jean Bergougnoux, président de la commission particulière du débat public, a rappelé au public le calendrier des réunions thématiques, qui permettront d'approfondir les différents aspects du projet et invite les participants à cette réunion de proximité, à y prendre part.

Peu avant 23h, le maire de Méry-sur-Oise conclut en réaffirmant la position de sa ville « qui est celle d'éviter les zones urbanisées et les espaces naturels ». Il a également rappelé le besoin de délester les routes locales et attend « des actes forts de la part de l'Etat, visant à diversifier les modes de transports ».

Réunion de proximité du 24 avril à Eragny-sur-Oise
Une priorité : réduire le trafic sur la RN184 pour pouvoir la requalifier en boulevard urbain



La seconde réunion de proximité organisée à Eragny, lundi 24 avril, a fait salle comble. 370 participants dont une majorité d'habitants, très concernés par le projet de prolongement de la Francilienne, se sont réunis au gymnase de la Cavée. Lors de la séance du 5 avril, les contraintes du lieu n'avaient pas permis d'accueillir l'ensemble du public désireux de prendre part au débat, incident désormais réparé et cela a été salué à plusieurs reprises lors de la soirée.

Dominique Gillot, maire d'Eragny rappelle en introduction que la saturation de la RN184 et les circulations anarchiques qui en résultent dans la ville sont un souci majeur pour tous les Eragniens qui réclament la requalification de cette nationale en boulevard urbain, afin de la rendre au trafic local et de la sécuriser pour les piétons, les cyclistes et les automobilistes. Observant que sa commune est la seule à être concernée par « trois des propositions formulées à ce jour...par la DREIF pour le prolongement de la Francilienne », elle demande au maître d'ouvrage d'être extrêmement précis tant dans la description des solutions techniques qu'il envisage pour la réalisation de ces tracés que dans l'évaluation de leur capacité à répondre aux préoccupations des Eragniens. En réponse à cette demande, complétée par de nombreuses interventions de la salle, le maître d'ouvrage a donc présenté en détail ses projections de trafic sur la RN184 et indiqué les réductions de ce trafic qui pourraient résulter de la réalisation des différentes options envisagées pour le prolongement de la Francilienne. Les caractéristiques des différents tracés ont été discutées au regard des objectifs des Eragniens : trouver une solution à la saturation de la nationale, sans pour autant sacrifier leur cadre de vie. Par ailleurs, la question d'une possible combinaison entre les différents tracés, voire de l'opportunité de solutions radicalement nouvelles, est apparue à plusieurs reprises.

"Eragny déjà sinistrée"

Dominique Gillot, maire d'Eragny, s'est félicitée qu'une seconde réunion soit organisée sur sa commune. En effet, « les Eragniens sont tous concernés » car trois des tracés du fuseau sud-est : « rouge », « vert » et « noir » traverseraient la commune. Madame le Maire rappelle que les habitants supportent aujourd'hui les nuisances liées à la RN184 : « avec 60 000 véhicules par jour », cette nationale « remplit les fonctions du maillon manquant de l'infrastructure autoroutière ». La ville est littéralement coupée en deux par la N184 dont le trafic est saturé. Les automobilistes, qui cherchent à éviter ces encombrements, empruntent la voirie locale et obstruent, de fait, la circulation des habitants et des transports collectifs ce qui paralyse les échanges entre quartiers. « Eragny est déjà sinistrée, nous n'accepterons pas qu'elle soit sacrifiée », affirme Dominique Gillot en précisant que quelques aménagements ponctuels ne seront pas suffisants. L'ensemble des élus du Conseil municipal, venus s'exprimer à la tribune, ont tous réitéré l'impérieux besoin de requalifier la nationale en boulevard urbain afin de l'interdire aux poids lourds et de la rendre praticable aux piétons et aux cyclistes avec des entrées de ville aménagées et des carrefours sécurisés.

Dominique Gillot demande des précisions au maître d'ouvrage

Dominique Gillot indique qu'il s'agit, au cours de cette réunion publique, de déterminer « ce qui doit impérativement être refusé d'une part, et ce qui peut être collectivement accepté ». Pour ce faire, elle demande au maître d'ouvrage d'exposer tout d'abord, les projections de trafic prévues à l'horizon 2020, dans l'hypothèse où rien ne se ferait, et l'impact qu'aurait la réalisation de l'A104 dans le cadre d'un tracé sud-est, sur la circulation de la N184. Elle propose ensuite à l'équipe projet A104, par souci de clarté vis-à-vis des Eragniens, de rappeler les caractéristiques des tracés « rouge », « bleu » et « noir » et d'expliquer précisément leurs conditions techniques de réalisation, notamment entre tranchées couvertes et tunnels. La question des délais de réalisation entre « le rouge » et « le noir » a aussi été posée. Et, dans le cas du « noir », quels aménagements seraient possibles par rapport aux équipements de la ville et comment seraient maintenu les liaisons transversales. Elle souhaite aussi des précisions sur les moyens de traitement des gaz émis par les automobiles à l'entrée et à la sortie des infrastructures choisies.

Fort de ce « cahier des charges » dressé par Dominique Gillot, d'une réunion voulue didactique et technique, Jean Bergougnoux, président de la Commission indique qu'il souhaite qu'au-delà des réponses qu'apportera le maître d'ouvrage, « un dialogue se noue » car tel est bien l'objet du débat public. Après avoir rappelé les trois mots clé de la Commission qu'il préside (informer, écouter, rendre compte) et donné quelques informations chiffrées sur la participation des habitants au débat, il donne la parole à la salle.

Une question de la salle sur « le devenir des emprises réservées » dans le cas de l'abandon du projet par le ministre, à l'issue du débat amène une réponse claire du président qui s'engage à « recommander formellement ...de rendre d'urgence les emprises si le prolongement n'est pas décidé ».

Précisions sur le trafic

Eric Debarle, chef de mission A104,
met en évidence l'accroissement du trafic sur la N184. De 35 000 par jour en 1990, il est passé à 45 000 véhicules par jour en 2000, à hauteur de la rue de la Marne pour se stabiliser depuis. Le trafic autour de la zone d'activités des Bellevues atteint quant à lui 60 000 véhicules par jour. Dans le même temps, la vitesse a chutée (de 50km/h à 30km/h) et la D984 ainsi que le boulevard des Aviateurs-Alliés sont devenu des itinéraires alternatifs, dans le but d'éviter les bouchons qui se forment aux heures de pointe. A l'horizon 2020, si le prolongement de la Francilienne n'est pas réalisé, la saturation de la N184 va encore s'aggraver. Par exemple, la circulation au sud des Bellevues augmenterait de 45%. Le maître d'ouvrage souligne par ailleurs que la quasi-totalité de ce trafic « est lié à la vie du territoire » et que la circulation de transit représente une part peu importante du trafic (3%).

Un habitant d'Eragny, M. Jeuffrault, considère, à partir d'observations qu'il a menées sur la N184, qu'un réglage différent des feux tricolores pourrait améliorer la circulation. Eric Debarle indique, pour sa part, que la priorité est donnée à la régulation du trafic sur la N184 et précise que 50% « de temps de vert » est donné à la 184 pour fluidifier la circulation. L'étude en cours avec la communauté d'agglomération et la commune montre que des gains pourraient être obtenus en réaménageant certains carrefours mais dans l'attente d'une décision concernant l'A104, il n'est pas possible d'apporter plus d'améliorations. A la fin de ces interventions, toutes portées sur la congestion de la circulation à Eragny, madame Gillot indique, à partir de la salle, que la paralysie des bus qui en résulte dissuade les habitants d'utiliser les transports en commun.

Tunnels et tranchées couvertes

Roland Gros, premier adjoint de la ville s'étonne de ce que le maître d'ouvrage ait prévu un tunnel pour la forêt de Saint-Germain alors qu'à Eragny, zone très urbanisée, ce sont seulement des portions de tranchées couvertes qui sont envisagées. Eric Debarle présente alors quelques exemples illustrant les possibilités d'intégration des tranchées couvertes dans un paysage urbain. Il indique qu'une tranchée couverte résout les problèmes de bruit aussi bien qu'un tunnel. Roland Gros se prononce pour l'aménagement en boulevard urbain de la N184, que complèterait une déviation en souterrain qui contournerait Eragny. "Ne rien faire consisterait à entériner le prolongement de la Francilienne par Eragny" conclut-il.

Le capitaine Azambourg, SDIS d'Eragny, apporte des précisions chiffrées au débat en indiquant que 30% des interventions de sa caserne s'effectuent sur la N184. 50% d'entre elles sont des accidents corporels et 60% font suite à des accidents sur les carrefours.

Yannick Maurice, adjointe au maire d'Eragny, interroge le maître d'ouvrage sur les chiffres du trafic poids lourds traversant la commune et la mise œuvre de solutions alternatives de transport pour les marchandises. Eric Debarle, explique que les du développement prévu des populations et des emplois. S'agissant des besoins de transport de fret, il souligne que l'Ile-de-France consomme 7% de ce qu'elle produit, mais qu'elle doit « importer » massivement des marchandises diverses. Interdire les poids lourds sur la N184 suppose impérativement une solution alternative de circulation pour les camions, que pourrait constituer le prolongement de la Francilienne.
Jean Bergougnoux précise que l'étude en cours sur les améliorations à apporter à la N184 « sans ouvrage radicalement nouveau » sera consultable sur le site Internet et conclut, avant la présentation des différents tracés par le maître d'ouvrage, que « sans infrastructures nouvelles on n'arrivera jamais à requalifier la N184 en boulevard urbain ».

Sur la question du péage,
Eric Debarle rappelle le principe selon lequel, pour imposer un droit de passage aux usagers, il faut qu'ils puissent emprunter un itinéraire alternatif gratuit. En dehors du péage, la construction d'une autoroute peut se financer à travers un partenariat public/privé ou sur le budget de l'Etat.

Pierrette Borgne, élue Eragnienne,
demande si les hypothèses du maître d'ouvrage intègrent l'augmentation du prix du pétrole ? Eric Debarle précise que, selon des études, une augmentation de 50% de l'essence n'entraînerait qu'une baisse de 4% du trafic, à fonctionnement égal de l'économie française. Pour l'ajointe au maire, « les aménagements sur la N184 constituent une nécessité à court terme tandis que la Francilienne est un projet à long terme ».

Jean-Michel Boichot, président du COPRA d'Eragny,
a affirmé sa conviction que « les problèmes de circulation perdureront tant que des élus mégalo continueront à bétonner leur ville »(NDLR Cergy et Poissy). Si la Francilienne est simplement prolongée entre Méry et Orgeval, c'est sur une A13 déjà saturée qu'elle débouchera. Il refuse le chantage à l'emploi et dénonce l'augmentation des nuisances sonores dans plusieurs quartiers d'Eragny. La pollution représente, à ses yeux, un danger majeur. Il souligne aussi la volonté des populations de bénéficier « de transports en commun fiables, fréquents et adaptés ». Ce en quoi, Marc Denis, élu éragnien et représentant des Verts, le rejoint. « Ce qui sera dépensé d'un côté ne le sera pas de l'autre ».

Nuisances sonores : points de mesures supplémentaires à Eragny

Contesté dans son plan de mesures sonores qui, selon certains intervenants ne constitue pas une base de départ correcte, le maître d'ouvrage indique que des mesures complémentaires de bruit seront effectuées, à la demande des habitants et de la commission particulière du débat public, à Herblay et à Carrières-sous-Poissy dans le courant du mois de mai. Il en sera de même pour Eragny en concertation avec les élus et les associations qui le souhaitent.
Par ailleurs, il précise que pour les portions d'autoroute à ciel ouvert, des protections phoniques seraient réalisées afin de retrouver au pire le niveau sonore actuel. Cet élément a motivé la couverture de la chaussée sur une partie notable des tracés proposés par la DREIF. Eric Debarle s'est montré ouvert en indiquant qu'il était prêt à « recueillir les suggestions de tout le monde ». « Tout est négociable », a-t-il affirmé, en matière de protection contre le bruit, comme sur les tracés en eux-mêmes.

Questionné par les élus et les habitants sur le rejet des gaz d'échappement, Eric Debarle indique que différentes solutions sont possibles : les évacuer simplement en entrée et en sortie de tunnel, ce qui conduit à des émissions importantes aux deux extrémités de l'ouvrage ou, mieux, prévoir des ventilations intermédiaires lorsque cela est possible. S'agissant des passages non couverts, interrompant sur une courte distance les tranchées couvertes envisagées dans le dossier, ils sont là essentiellement pour minimiser les risques en cas d'incendie. Une fois de plus, il a souligné qu'en 2020, la qualité de l'air serait meilleure qu'aujourd'hui grâce au renouvellement progressif du parc de véhicules.

L'opposition municipale, par la voix d'André Aubert,
a fait connaître son rejet des tracés « noir », « rouge » et « vert ». Le « bleu » étant, selon lui, celui qui « génère le moins de gêne pour les populations » mais qui « pour autant n'est pas satisfaisant tel qu'il est présenté ». Il expose donc une proposition de tracé, « notre contribution au débat » précise-t'il, qui combine à la fois, des tronçons d'hypothèses existantes avec une partie du N1 (pour desservir les zones industrielles) puis un aménagement du tracé « bleu » (N2) jusqu'à la hauteur de l'échangeur de Pierrelaye pour modifier ensuite sa trajectoire afin de l'éloigner des zones urbanisées d'Herblay. Au-delà, c'est aux Yvelinois qu'il laisse le soin de se prononcer sur le projet « bleu ». « Le bleu protège les habitants », synthétise-t-il en édictant une règle personnelle pour la conception de l'autoroute : les « trois I : invisible, inodore, inaudible ».

Pour conclure, à près d'une heure du matin, Dominique Gillot a remercié le maître d'ouvrage pour ses efforts de pédagogie, et a apprécié que les intervenants soient parvenus à « sortir des positions convenues ». Elle a rappelé que le principe de précaution de vise pas à ne pas agir mais à décider en connaissance de cause. Concernant la N184, le maire s'est félicité de ce que les habitants « ont fait entendre leur impatience » et a rappelé l'urgence de la situation. Elle a également retenu l'hostilité totale des Eragniens au tracé « noir » et au principe du péage qui ne permettrait pas au projet d'atteindre son « efficacité maximum ». « Le pire serait que rien ne se fasse dans les dix ans qui viennent ».


Réunion de proximité du 21 avril à Chanteloup-les-Vignes
Chanteloup-les-Vignes : une solution de consensus est-elle envisageable ?

C'est au cœur du tracé « rouge », souvent désigné ce soir comme le « tracé de Chanteloup », qu'élus, associations et population se sont rassemblés avec le souci évident, de la part des acteurs locaux, de créer les conditions d'un dialogue qui permettrait l'émergence d'un tracé alternatif répondant aux objectifs du prolongement de la Francilienne mais plus respectueux des riverains et de leur environnement. A cette occasion, Jean Bergougnoux, président de la Commission, a redit qu'il était prêt à organiser, le cas échéant, une séance supplémentaire, entre les réunions thématiques et la réunion de synthèse, qui pourrait être le cadre d'un tel dialogue. Une idée qui était apparue lors de la réunion de proximité de Saint-Ouen-l'Aumône. Pierre Cardo, député-maire de la commune, tout comme le COPRA, ont rejeté avec détermination le tracé « rouge » mais ont affirmé leur volonté de concertation pour essayer de dégager une alternative raisonnablement consensuelle. Emmanuel Lamy, maire de Saint-Germain-en-Laye, venu défendre la position de sa commune, s'est en revanche prononcé en faveur du tracé rouge amélioré, suscitant de vives réactions du public. Au cours de cette réunion, plus de cent cinquante personnes ont participé à des échanges denses et animés. Le président a clos la séance vers une heure du matin.

Pierre Cardo, en tant que député-maire de Chanteloup-les-Vignes regrette tout d'abord qu'on ne parle plus de bouclage de Francilienne, ni même de liaison entre Cergy et Saint-Quentin, mais uniquement « d'une petite partie d'un plus grand chemin qu'il aurait fallu faire ». Il rappelle que les Chantelouvois se sont toujours mobilisés contre le tracé "rouge" et explique : « Nous essayons de défendre notre patrimoine et le peu de cadre de vie qu'il nous reste ». Il insiste sur la menace que fait peser le tracé rouge sur la ZAC de la Noé, un quartier constitué essentiellement de logements sociaux, créé par l'Etat, qui en l'occurrence ne semble pas s'être préoccupé de l'éventualité de la réalisation de l'A104. Le premier magistrat de Chanteloup estime qu'il est indispensable de boucler la Francilienne. Pour lui, défendre le cadre de vie ne signifie pas, pour autant, s'opposer au développement économique, mais la solution retenue in fine devra « éviter au maximum les nuisances ». Il examine ensuite les cinq tracés proposés. « Le violet » résulte, selon Pierre Cardo, d'une confusion radiale/rocade et ne répond pas aux objectifs assignés à la Francilienne. Il ne faudrait pas entretenir à cet égard une confusion avec le projet C13-F13 qui répondrait lui aux besoins de circulation entre Cergy, Mantes et Gargenville. Le tracé « noir » qui prévoit de transformer la N184 en autoroute n'est pas une solution envisageable car cette desserte « doit être très rapidement requalifiée » pour être rendue « au transport local ». Tandis que « le vert » (ou N1-C2-C3-S1), s'il semblerait mieux convenir aux Yvelines, « permettant la desserte du pôle économique de Poissy ainsi qu'une liaison avec le futur canal Seine-Nord et la plate-forme multimodale », se heurterait selon le maire de Chanteloup, à plusieurs problèmes graves : il nécessite la construction de trois ponts et emprunte une zone inondable au niveau d'Achères. A tout le moins, il a été insuffisamment étudié.
L'hypothèse du tracé « bleu » (N2-S2), apparaît comme la plus satisfaisante aux yeux de Pierre Cardo, qui, avec plusieurs associations locales, est à l'initiative même de ce tracé.
Bien que le passage en bordure de la forêt de Saint-Germain mérite des soins particuliers, ce tracé constitue « une solution qui évite le plus possible les zones urbanisées, tout en répondant à certains besoins » (desserte du Technoparc, accès au port autonome et à la future plate forme multimodale, désengorgement de Poissy). Il voit dans cette option « une synthèse réaliste et réalisable » qui demande sûrement à être « affinée, discutée et amendée ».
Le tracé « rouge », le plus dangereux pour sa commune, est une source de nuisances, « sans parler de ses absurdités techniques ». Au niveau local, le tracé n'apporterait rien aux usagers locaux, au vu de la disposition des échangeurs et ne règlerait pas l'engorgement de Poissy ou d'Orgeval tandis que la liaison vers Paris ou vers le sud resterait à faire. De plus, l'autoroute couperait les communes « en petites tranches ». En matière de pollution, le tracé « rouge » rejetterait plus de gaz d'échappement, résultant de pentes plus fortes et d'une consommation énergétique plus importante. Le bruit constituerait en outre un risque de nuisances important. Après le classement de la plaine de Versailles, qui empêche le bouclage de la Francilienne sur la partie sud-ouest, c'est la protection de la forêt de Saint-Germain, grâce à un tunnel, qui interpelle le maire, alors que les riverains du tracé « rouge » se contenteraient d'un tracé aérien doté seulement par endroit de tranchées couvertes. Pierre Cardo pointe ainsi « le traitement différentiel des populations ».

Ce à quoi Emmanuel Lamy, maire de Saint-Germain-en-Laye, répond que « les tracés bleu et vert génèrent des problèmes considérables en zones urbaines et naturelles sensibles ». Il ne faut pas, selon l'élu, « opposer l'homme et la forêt mais ménager l'un comme l'autre et non pas massacrer l'un pour préserver l'autre ». Il souligne les graves inconvénients de la situation actuelle où la Francilienne se boucle aujourd'hui, de fait, sur sa commune via la RN184. Le prolongement de la Francilienne est une nécessité non seulement pour résoudre les problèmes de Saint-Germain-en-Laye, mais aussi pour préserver l'attractivité de la région pour les entreprises et pour les emplois. Considérant que « le temps de l'imprécation est passé ». Il se prononce en faveur du tracé « rouge », s'appuyant sur l'unanimité de sa délibération municipale, malgré une franche opposition de la salle, même s'il se dit « à vos côtés pour modifier le tracé « rouge » ».
Un habitant de Chanteloup rappelle au maire de Saint-Germain-en-Laye que les Conseils municipaux d'Andrésy, Chanteloup et Maurecourt ont, quant à eux, rejeté le tracé « rouge » à l'unanimité. « C'est le cas de dix communes impactées par ce tracé », souligne Hugues Ribault, maire d'Andrésy en précisant que la Communauté de communes des deux rives de la Seine a également pris une délibération en ce sens le 26 février dernier. « Le bleu n'est pas le meilleur tracé définitif mais il est le seul à étudier en vue d'un consensus », affirme-t-il en soulignant que les seuls partisans du tracé « rouge » sont ceux qui ne sont pas concernés par sa réalisation potentielle.

Ce qui représenterait « des nuisances insupportables » pour Patrick Laudat, le président du COPRA local. Qui plus est, avec le tracé « rouge », c'est « le saccage des coteaux de Maurecourt, d'Andrésy et de Chanteloup » et donc la « trame verte indispensable » patrimoine de ces communes, qui devront faire face à la dégradation de leur environnement. Chanteloup serait « la victime de cette incohérence urbanistique » Ce tracé aggraverait les coupures entre les villes de Carrières, Triel et Chanteloup entraînant « un trafic insoutenable sur une voirie locale inadaptée ». Il avertit de ne pas tomber dans le piège des tracés et des couleurs, « qui divisent les élus et la population ». Le responsable du COPRA local préfère envisager qu'un effort particulier sera porté sur les infrastructures déjà en projet : un pont entre Achères et Carrières-sous-Poissy, la mise en service du C13-F13 (vers Mantes et Gargenville, d'où l'on pourra rejoindre l'A10) et le développement des transports collectifs en s'appuyant, sur la voie ferrée de la Grande ceinture. Remettant en cause les études effectuées par le maître d'ouvrage sur les prévisions de trafic, le bruit, où la pollution, il réclame la participation de cabinets indépendants.

Jean-Pierre Dejou, président du COPRA, rappelle la proposition d'Alain Richard, qui évoquait, lors de la réunion de Saint-Ouen-l'Aumône, la possibilité de combiner les tracés. Victor Blot propose, quant à lui, la tenue d'une table ronde réunissant les associatifs, les riverains, les acteurs économiques, les élus, afin d'étudier une solution satisfaisante pour tous. Il avertit tout de même : « Le rouge ne passera pas » et se tournant vers le maire de Saint-Germain-en-Laye, lui demande : « Vous n'entendez pas la souffrance, les gens sont touchés dans leur chair ».

Sur les chiffres avancés par les uns et les autres, Laurent Lantoine, intervenant à partir de la salle revient sur les déclarations d'Alain Richard, maire de Saint-Ouen-l'Aumône, qui lors de la réunion de proximité dans sa commune, a affirmé que la population de Paris et de sa petite couronne baissait continuellement alors que la tendance était au développement dans la grande couronne, justifiant ainsi les besoins de logements nouveaux en grande banlieue. Chiffres de l'INSEE à l'appui, Laurent Lantoine observe « plusieurs communes (de la proche banlieue) affichent un fort dynamisme démographique ». Il entend ainsi démontrer à quel point « il est facile à certains décideurs d'user de leur capacité d'élocution pour biaiser le débat, pour ne pas dire nous duper. Et comment il nous est difficile à nous, simples citoyens, d'apporter la preuve de cette tromperie ». Aussi réclame-t-il que la CPDP apporte les rectifications nécessaires aux « affirmations malencontreusement avancées ».

Jean Bergougnoux, président de la Commission, affirme que la CPDP s'assure de la sincérité des réponses apportées par le maître d'ouvrage et rappelle que des experts indépendants participeront aux réunions thématiques pour apporter leur point de vue sur les hypothèses et les méthodes controversées.

Eric Debarle, chargé de mission A104 à la Direction régionale de l'Equipement, expose les études de trafic des poids lourds, afin d'apporter des éléments de réponse à plusieurs questions posées par le public. Il distingue trois types de trafics : la circulation interne représente 67% des 8 000 poids lourds par jour prévus sur la Francilienne dans la zone d'étude, si le projet va à son terme ; le trafic d'échange (chargement ou livraison dans la zone) constitue 28% des poids lourds ; tandis que la circulation qui ne fait que transiter par le secteur ne représente que 5%. Il ajoute que, d'après le schéma directeur de la Région à l'horizon 2020, les autoroutes permettant le contournement très au large de l'Ile-de-France sont ou vont être progressivement mises en service. Le maître d'ouvrage indique en outre que le trafic des poids lourds devrait décroître d'ici cette période, en raison d'une désindustrialisation de la région, d'une tendance à l'installation des plateformes logistiques en dehors de l'Ile-de-France, ainsi que d'une optimisation du chargement des camions qui transporteraient plus de marchandises.
Enfin, Eric Debarle rappelle les projections de population et de développement économique qu'il a retenues sur la base des projets de développement des collectivités locales : augmentation de la population de Cergy-Pontoise de 25 000 habitants et création de 10 000 emplois, 5 000 habitants et 2 000 emplois dans la boucle de Chanteloup et des prévisions similaires pour Poissy-Achères.

Plusieurs participants expriment leur conviction qu'en l'absence d'un véritable bouclage de la Francilienne les autoroutes qui mènent vers Paris seront saturées entraînant l'engorgement du simple prolongement envisagé dans ce débat qui perdrait ainsi toute efficacité et ne ferait qu'aggraver la situation. Un point dénoncé également par le président du CAPUI, qui s'élève contre « un prolongement à vue », qui s'arrêterait à Orgeval et aggraverait encore la détérioration de la qualité de l'air. Pour lui, « la route est longue jusqu'au respect des engagements pris par la France à Kyoto ». Une inquiétude que partage les Verts d'Ile de France, par la voix de Franck Barraud, qui souligne la nécessité de « faire face à la crise pétrolière qui s'annonce ». D'après les Verts, il est plus que temps de préserver les populations d'atteintes à leur santé et de développer les transports publics et les moyens de transport de marchandises alternatifs à la route. Il dénonce, en cas de réalisation du prolongement de la Francilienne, « la confiscation par la route du budget réservé aux transports publics ».
Claude Loiseau, du Comité de sauvegarde de Chanteloup-les-Vignes et environs, parle, lui, de « divorce total entre des citoyens qui parlent santé, pollution de l'air, qualité de vie et avenir des générations futures, et ceux qui ne voient que le seul intérêt économique à court terme ».

Plusieurs habitants et élus questionnent le maître d'ouvrage sur la faisabilité technique du tracé « rouge », également mise en doute dans plusieurs propos auparavant. Eric Debarle explique donc la raison d'être de certains tunnels et pourquoi d'autres n'ont pas été envisagés dans des zones pourtant urbanisées. Il indique que les temps de réalisation des trois tracés nouveaux du fuseau sud-est sont équivalents. Seul, le tracé « noir » demanderait plus de temps puisque le réaménagement de la N184 obligerait à en gérer l'exploitation simultanément.
Le maître d'ouvrage indique qu'il s'efforcerait d'examiner d'avoir toutes les variantes possibles d'ici la fin du débat, afin de « proposer des améliorations chiffrées et réalisables aux tracés proposés ».

Jean Bergougnoux assure que la commission s'efforcera d'ici la rédaction de son rapport prévu pour fin juillet, de favoriser tous les échanges susceptibles de faire émerger une solution alternative raisonnablement consensuelle. Ce dont se réjouit Pierre Cardo, maire de Chanteloup, qui constate la bonne volonté des « partenaires » qui souhaitent s'engager dans un dialogue constructif. « Pour des petits maires, on n'a pas encore réussi à nous marcher dessus. Je ne sais pas si on gagnera, mais on a été efficaces ».


Réunion de proximité du 19 avril à Auvers-sur-Oise
Auvers-sur-Oise : « Le tracé nord-ouest est "absurde" ! »


Plus de 200 personnes ont participé à la dixième réunion de proximité organisée à la Maison de l'Ile d'Auvers-sur-Oise. Les Auversois et les habitants du Vexin, ainsi que leurs élus, ont exprimé leur opposition au tracé « violet » qui traverserait le Parc naturel régional. Ce tracé nord-ouest, ont-ils dit, est à la fois contraire aux objectifs assignés à la Francilienne et opposé aux principes environnementaux, chers aux habitants de cette zone protégée. Un tracé pour lequel le COPRA, n'a pas non plus plaidé, appelant, au contraire, les Vexinois à la mobilisation. Le débat s'est alors recentré sur l'opportunité même du projet. A cette occasion, le président de la CPDP, Jean Bergougnoux, a indiqué que des experts indépendants seront appelés au cours des réunions thématiques à donner leur avis sur les études produites par le maître d’ouvrage concernant les différents aspects du projet.

Jean-Pierre Béquet, maire d'Auvers-sur-Oise, dénonce la longueur du tracé violet (56km contre une vingtaine de kilomètres pour les autres) et son coût nettement plus élevé (2,1 milliards d'euros). « Il s'éloigne des zones à desservir et ne remplit pas les fonctions que l'on demande à la Francilienne », tout en augmentant les rejets de polluants dans l'atmosphère. Il pointe « la logique Shadock »du tracé qui constitue, d'après lui, « un leurre, un alibi ». Le maire d’Auvers-sur-Oise déclare néanmoins comprendre à la fois les graves difficultés qu’entraînerait la prolongation de la situation actuelle, notamment en termes de nuisances pour les riverains de la RN184, et les appréhensions légitimes des habitants concernés par les tracés du fuseau sud-est. C'est précisément la raison pour laquelle il indique que « le projet doit apporter des réponses aux riverains ». En conclusion, Jean-Pierre Béquet exprime son « opposition totale, absolue et définitive » à un tracé « violet » « absurde » et incompatible avec les principes du Parc Naturel Régional. C'est en ce sens qu'a été voté une délibération du Conseil municipal d'Auvers contre ce tracé conçu selon l'axe est-ouest. "Il n’y a en réalité que quatre tracés", conclut-il.

Une position « commandée par le bon sens », en accord avec celle du Parc naturel régional du Vexin. Gérard Claudel, son président, souligne le manque de crédibilité à ses yeux du tracé « violet », pour lequel il ne perçoit « aucune justification technique, économique, ni écologique ». Le maire d'Ennery a rappelé que le PNR n'était pas pour autant hostile à tout projet routier. Pour preuve, la mise à deux fois deux voies de la RD14, qui s'effectue en ce moment à travers le Vexin. Il lance à l'adresse de l'assistance : « Qui est pour le prolongement ? Personne ! Dans le Vexin, on ne passe pas » !.

Le maire de Butry-sur-Oise, Philippe Legrand s'élève, lui aussi, contre ce tracé même s’il passe en souterrain sous sa commune et celle de Mériel, situées de part et d'autre de l'Oise. Il admet cependant le caractère indispensable du prolongement de la Francilienne.

Le maître d'ouvrage, par la voix d'Eric Debarle, rappelle la position qui était celle de l'Etat au moment de l’engagement du débat : le tracé « violet », même s’il n’est pas dépourvu d’intérêt dans l’absolu, ne répond pas réellement aux objectifs assignés au prolongement de la Francilienne (liaison entre les pôles régionaux, desserte des zones d'activités économiques, désengorger la voirie locale et améliorer la sécurité routière). Il aura plus tard l’occasion de dire qu’il n’a entendu, ni ici, ni à Gargenville, aucun argument qui le conduirait à remettre en cause cette conviction.

Pourquoi alors avoir soumis ce tracé violet au débat ? Jean Bergougnoux, président de la CPDP, précise que c’est à la demande de la Commission Nationale du Débat Public et de sa propre Commission que ce tracé a été inclus dans le dossier du maître d’ouvrage. La décision de 1997 retenant le tracé rouge pour le prolongement de la Francilienne fut, en effet, suspendue pour permettre d’expertiser ce tracé que d’aucuns présentaient alors comme une alternative crédible à un tracé fortement contesté car passant en zone urbanisée. Les conclusions de l’expertise furent celles que vient de résumer Eric Debarle, mais il subsistait pour certains encore bien des doutes sur l’impartialité de cette expertise. D’où la demande des organisateurs du débat que cette hypothèse soit réexaminée, avec le même sérieux que les autres, afin d’avoir fait autant que possible le tour du dossier.

François Coupin, de l'ARDIES, qui représente les entreprises valdoisiennes, estime nécessaire de « boucler au plus vite » l'A104, qui constitue « une priorité économique » selon lui. Il n’est pas favorable au tracé nord-ouest, qualifié de « non sens économique ». Lequel serait en fait, d'après son analyse, une voie destinée à relier Roissy à la Normandie, un rôle déjà endossé par la RD14 et la RD915, qui ont fait l'objet de nombreux aménagements récents. Il convient donc, pour l'ARDIES, de « terminer enfin avec la Francilienne, une rocade nécessaire ». Une opinion partagée par Patrick Meunier, du comité Profile.

Michel Vampouille, vice-président de la région Ile-de-France, en tant que représentant des Verts, estime pour sa part que le prolongement de la Francilienne contribuerait à augmenter l'émission de polluants et va à l'encontre de la « réduction drastique de la circulation » indispensable, selon lui, à la préservation de l'environnement et à la prévention des changements climatiques entraînés par les gaz à effet de serre, « malgré les progrès technologiques importants » des moteurs des automobiles, également avancés par le maître d'ouvrage. Michel Vampouille, qui habite Auvers, pointe également l'impact encore insuffisamment élucidé du bruit sur la santé. Citant en exemple les ports néerlandais, il souligne la possibilité d'augmenter de façon significative le transport de marchandises par le rail et la voie fluviale.

Ce que Eric Debarle confirme, en évoquant les projets développés en la matière (canal Seine-Nord, plate forme multimodale d'Achères, autoroute ferroviaire Lille-Irun, notamment), comme ceux concernant les transports en commun (tangentielle ouest). Néanmoins ces projets ne suffiraient pas selon ses études à maîtriser la croissance du trafic routier. Même un triplement du trafic fluvial (soit 12 millions de tonnes de fret par an) pèse peu comparé aux 365 millions de tonnes qui circulent chaque année en Ile-de-France.

Yorghos Remvikos, pour l'association des Amis du Vexin, souligne lui aussi l'impact du prolongement de la Francilienne sur la santé. « On se trompe d'enjeu », affirme-t-il en remettant en cause l'opportunité du projet.

Joachim Broomberg, habitant d’Auvers, fait remarquer depuis la salle, que « les politiques sous-estiment la capacité de la population à changer ses habitudes » et donc, à emprunter les transports en commun, dès lors que les efforts pour améliorer les infrastructures sont réalisés. Jean Bergougnoux indique qu'il se fera l'écho des attentes de la population en matière de transport collectif et qu'il appellera à témoigner, au cours des réunions thématiques, des experts indépendants et les acteurs des transports franciliens (STIF) et nationaux (SNCF, VNF).

Un autre habitant affirme,
sur la base de ses observations personnelles, que l'autoroute fonctionne comme un « aspirateur à voiture » et que les routes ne tardent pas à être saturées, peu après leur mise en service. Ce que conteste le maître d'ouvrage qui indique qu'il n'y a pas d'appel de trafic, concernant la région, mais qu'on observe un transfert de trafic. Ainsi, l'A115 a délesté les routes locales.

Un habitant d'Ennery se montre plus optimiste et, sans être favorable au tracé « violet », plaide en faveur de la Francilienne. Signalant qu'il manque depuis Cergy, un axe de communication vers le sud de la région, il avance que des possibilités nouvelles apparaissent à l’occasion de la réalisation de telles infrastructures, à l'image de la création d'une ligne de bus sur le tronçon de la Francilienne reliant Roissy à Méry. « Le Val-d'Oise le mérite, en vertu du bon sens ».

Daniel Bourdeau, de l'association "Vivre Auvers ensemble" dénonce « la menace d'une autoroute » qui pèse sur « les paysages peints par Van Gogh ». Il évoque également la raréfaction du pétrole et s'interroge : « Quel avenir pour nos enfants ? ».
Une dégradation de la qualité de vie, liée au « tracé le moins écologique » qui inquiète également le membre de l'association "Première à gauche", Roland Cardot, de Frémainville, venu s’exprimer à la tribune.

Victor Blot, fondateur du COPRA,
rappelle que les tracés du fuseau sud-est, menaceraient près de « 200 000 personnes, en plein tissu urbain ». Il évoque également la situation de l'A104 en Seine-et-Marne, saturée à sa jonction avec l'A4 pour décrire ce que sera, selon lui, la Francilienne à Orgeval. Il exhorte ensuite les habitants du Vexin à se mobiliser contre ce tracé, comme l'on fait les riverains menacés par l’un ou l’autre des tracés du fuseau sud-est.

Jean-Pierre Béquet, maire d'Auvers-sur-Oise,
retenait, en fin de soirée, "qu'aucune voix ne s'était élevée pour défendre le tracé nord-ouest sérieusement".

Le président de la CPDP a invité les participants à continuer à s’impliquer dans le débat public, afin que leurs arguments pèsent sur la décision finale qui sera rendue par le ministre vers le mois d'octobre.

Réunion de proximité du 18 avril à Gargenville
Gargenville : ne pas confondre tracé "violet" et projet C13-F13

Gargenville était la première étape du débat public dans une ville directement concernée par le tracé « violet ». Quelque 330 participants, élus, représentants d’associations et habitants de Gargenville et des communes voisines, se sont unanimement prononcés contre le tracé « violet » qui traverserait leur territoire. Si l’opportunité du prolongement de la Francilienne était avérée, sa réalisation n’aurait de sens que dans le fuseau sud-est, le tracé violet ne répondant pas aux objectifs du projet en débat. Nicole Delpeuch, maire de la commune, considère quant à elle que ce prolongement est nécessaire et qu’il « devrait cheminer jusqu’à Saint-Quentin », mais qu’il appartient aux parties prenantes du fuseau sud-est, de trouver une solution. Pour Madame le Maire, il est essentiel de ne pas faire d’amalgame entre le tracé nord-ouest de la Francilienne et le projet C13-F13 « qui ressort dans la presse ces dernières semaines ». Ce dernier projet est très ancien, explique t’elle, il a conduit à geler des enclaves foncières importantes et constitue un enjeu local fort pour les riverains de la D190. C’est un projet complémentaire mais parfaitement distinct du projet de prolongement de la Francilienne.
Les intervenants, à cette neuvième réunion de proximité, ont tous exprimé avec conviction leur volonté de préserver le cadre de vie souvent « exceptionnel » dont ils bénéficient grâce à l’espace privilégié que constitue le Parc du Vexin. La qualité des témoignages et la sérénité des échanges ont été saluées par le président de la CPDP. La réunion s’est achevée vers minuit.

Genèse du projet de la Francilienne
Après l’ouverture du débat saluée « comme une chance qui permet une vraie connaissance de la vie locale » par Madame le Maire qui a appelé « à un climat convivial pour cette réunion », Jean Bergougnoux invite Eric Debarle, chargé de mission A104, à rappeler brièvement la philosophie et les grandes étapes du projet Francilienne. Aux alentours des années 1965, afin de stopper le développement urbain « en tâche d’huile », la région parisienne adopte une « organisation polycentrique ». C’est ainsi qu’est né le concept des villes nouvelles. Rapidement, se pose la question des déplacements entre ces centres urbains. Du besoin de relier ces pôles a émergé l’idée d’une grande rocade, à 25km de Paris, la Francilienne. Aujourd’hui, ce projet n’est pas totalement achevé notamment avec le tronçon manquant entre Méry-sur-Oise et Orgeval. Ce débat public, ouvert depuis le 08 mars, permet de discuter de l’opportunité de ce prolongement et le maître d’ouvrage rappelle, à ce propos, que cinq tracés sont soumis au débat, soit « un éventail le plus large possible ». Quatre tracés sont dans ce que l’on appelle « le fuseau sud-est » et un tracé, « le violet » passant par Gargenville est représentatif des options étudiées lors de la contre-expertise de 1998.
Les objectifs assignés au projet de la Francilienne sont : relier les pôles régionaux, mieux desservir les zones d’activités économiques (Cergy-Pontoise, Poissy, Achères, Orgeval), répondre aux besoins de déplacements et réduire les embouteillages sur les routes locales (comme la RN184), améliorer la sécurité routière.

Rappel des modalités du débat public
Afin de discuter de manière constructive de l’opportunité du projet le président de la CPDP, Jean Bergougnoux rappelle les moyens dont disposent les citoyens pour s’informer et pour s’exprimer : Internet, courrier et fiches-questions sont là pour recueillir les avis et les interrogations du public, auxquelles des réponses complètes seront apportées. Il indique la possibilité offerte, à chacun, de transmettre une contribution écrite. Après une réunion de synthèse, le 6 juillet à Pontoise, la commission « totalement indépendante » rédigera un rapport dans lequel seule la force des arguments comptera. La CNDP remettra son bilan au ministre de l’Equipement qui prendra une décision dans les trois mois, en toute connaissance de cause.
Questionné par le public, Jean Bergougnoux indique le coût total de l’organisation du débat public, de l’ordre d’un 1 million d’euros, soit entre 0,5 et 1 pour mille du montant total du projet.

Pour Nicole Delpeuch, le tracé "violet" n'est pas crédible
Madame le Maire fait remarquer, à la suite de l’exposé de monsieur Debarle, que le tracé nord-ouest ne constitue pas une réponse aux objectifs de la Francilienne. « Le tracé « violet », qui passe à Gargenville n’est pas une solution à la surcharge des axes routiers existants dans le fuseau sud-est, boucle de Chanteloup, Conflans… ». Il ajoute rallonge de 35km l’itinéraire, par rapport aux tracés du fuseau sud-est. D’où une dépense supplémentaire en temps, en carburant et le cas échéant, en coût de réalisation pour les finances publiques. C’est le plus cher des cinq tracés et « la décision qui verrait ce trajet validé ne semblerait a priori pas être très rationnelle » affirme t’elle. Bien qu’il ait le mérite de proposer une alternative dans ce débat, il ne résout en rien les problèmes du Val d’Oise et des Yvelines. Pourtant, Nicole Delpeuch admet volontiers que le prolongement de la Francilienne est nécessaire et que les infrastructures routières sont indispensables au développement économique et peuvent être intégrées dans le paysage de manière satisfaisante, et de citer l’A14 en exemple.

La déviation C13-F13 est une problématique locale
Madame le Maire, demande à l’assistance de ne pas mélanger le débat sur la Francilienne avec un autre projet structurant pour le secteur : le C13-F13. Cette voie, qui relierait Cergy à Mantes et à l’A13, permettrait de désengorger la D190 et contribuerait ainsi au désenclavement du Mantois et de la région Seine-Aval. Même si le tracé « violet » de la Francilienne est dessiné selon une diagonale identique, il est important de noter que le trafic prévu n’est en aucune manière comparable : « 15 000 véhicules sur le C13-F13 pour 80 000 sur la Francilienne » souligne Jean Mallet, maire de Mézy-sur-Seine qui plaide avec les maires de Gargenville, d’Epône et de Meulan, pour que la Francilienne demeure un axe nord-sud.

Non unanime au tracé "violet"
Du côté du Vexin
Le passage par le Parc naturel régional du Vexin français serait « une aberration complète », pour le maire de Mézy-sur-Seine dont la ville appartient au PNR. Le projet serait « dévastateur pour les 15 500 habitants » qui bordent, sur une bande de 500m de largeur, un tracé présenté comme rural et moins impactant par les détracteurs des tracés en zone urbanisée. Pourtant, autant de riverains sont touchés par le « violet » que par le « bleu ». Répondant à l’allusion, Jean-Pierre Dejou, président du COPRA, précise que son organisation « n’a jamais imposée aucun tracé ».

Le maire de Brueil-en-Vexin, Bruno Cassin, s’est ensuite chargé d’exprimer la position du PNR : « Aucune justification économique, écologique et technique à ce tracé ». Le conseil syndical du Parc, réunissant les Départements du Val-d’Oise et des Yvelines, la Région et les 94 communes qui composent le PNR, se sont unanimement opposés au tracé violet, « contraire à la démarche du Parc naturel régional ».

Jacques Barraud, représentant les Verts demande d’anticiper « la crise pétrolière qui s’annonce » et la raréfaction des sources d’énergie fossiles en développant une politique volontariste des transports en communs qui favoriseraient le fluvial et le ferroutage. Il argumente que « Les transports représentent 1/3 de nos émissions de gaz à effet de serre » et que ce projet irait à l’encontre des engagements de l’Etat (protocole de Kyoto) et de ceux de la Région Ile-de-France, qui s’est déclarée “éco-région”. Dans leur logique de réduction drastique de la circulation routière, monsieur Barraud réaffirme son « opposition à l’A104, quelqu’en soit le tracé ».

Eric Debarle souligne que les Pouvoirs publics considèrent également que le développement des moyens de transports de voyageurs et de fret alternatifs est indispensable. Il énumère les politiques volontaristes entreprises en ce sens, telles que le développement du transport fluvial (canal Seine-Nord de Paris à Amsterdam), du ferroutage et des transports en commun (tangentielle ouest, d’Achères à Saint-Cyr-l’Ecole). Toutefois, ces différents projets ne suffiront pas, selon lui, à répondre à l'accroissement des besoins de déplacement dans cette zone de l'Ile de France : la tangentielle ferroviaire, par exemple, ne réduirait que de 5000 véhicules par jour le trafic routier, chiffre à comparer aux 100000 véhicules par jour prévus sur la Francilienne.

Les acteurs économiques
Les représentants des entreprises, eux non plus, ne sont pas favorables au tracé « violet ». Ainsi, Patrick Meunier, du Comité Profile, qui rassemble des associations de riverains de Saint-Germain-en-Laye, plaide pour un délestage de la circulation automobile dans sa commune et, plus largement, réclame un moyen de contourner les centre-villes pour les poids lourds. Il confirme que le tracé « violet » ne répond en rien à ces objectifs. Pour lui aussi, l’orientation nord-sud est essentielle. Il considère de plus que, pour être réellement efficace, le prolongement de la Francilienne doit se poursuivre au-delà d’Orgeval. . Un propos relayé par le vice-président de l’ARDIES Val-d’Oise, François Coupin, pour qui « le violet, ce n’est pas la Francilienne » car envisager un tracé « au milieu des champs » constitue un non-sens économique. Il plaide pour que l’autoroute « passe là où sont implantées les entreprises et où les gens travaillent ».

Pour clore la réunion publique, riche en arguments et en échanges, Nicole Delpeuch s’est dite « ravie de l’attitude citoyenne » de ses administrés et Jean Bergougnoux a donné rendez-vous à ceux qui s’intéressent au tracé « violet » à Auvers-sur-Oise, mercredi 19 avril.

Réunion de proximité du 13 avril, Carrières-sous-Poissy
Santé et cadre de vie : priorités des Carriérois

Santé et cadre de vie ont dominé les échanges de cette huitième réunion de proximité à Carrières-sous-Poissy. Préoccupés par l'éventualité d'une nouvelle autoroute qui traverserait leur commune, quelque cinq cents Carriérois réunis dans la salle Louis-Armand, sont venus s'informer, témoigner et argumenter en faveur du maintien de leur cadre de vie.

Le maire de la commune a rappelé la position de la Communauté de Communes qui s'est prononcé en faveur « du tracé qui passe dans le fuseau sud-est et évite au maximum les zones urbanisées ». Le COPRA local a, quant à lui, réaffirmé son opposition à tout tracé passant en zone urbanisée et a obtenu du maître d'ouvrage que des mesures de bruit supplémentaires soient effectuées sur la commune. Le tracé « rouge », fortement attaqué ce soir là, a toutefois été défendu par Emmanuel Lamy, maire de St Germain-en-Laye et Patrick Meunier, membre du Comité Profile. Nombre de Carriérois ont exprimé, de façon souvent très personnelle, leur attachement au respect de leur cadre de vie. La salle a commencé à se vider doucement vers 23h et la séance fut levée aux alentours d'une heure du matin par le président de la Commission.

Daniel Schalck, favorable au fuseau sud-est
A ceux qui croient qu'une décision sur le prolongement de la Francilienne est d'ores et déjà arrêtée, le maire de Carrières-sous-Poissy rappelle, en guise d'ouverture, que les jeux ne sont pas faits : « chaque voix compte pour influer à la fois sur le choix du tracé et sur les modalités de sa réalisation ». Pour Daniel Schalck, la réalisation de la liaison nord-sud est cependant une nécessité vitale au même titre que la construction du pont entre Carrières et Achères. Le retard pris par ces projets est un handicap au développement du territoire, a souligné monsieur le maire, avant de rappeler l'importance de l'enjeu environnemental et l'impératif « de fluidifier le trafic devenu infernal». Il rappelle que Carrières s'est battue naguère pour que "la traversée alors envisagée ne la détruise pas". La traversée en souterrain inscrite au PLU permettrait peut-être, si elle était prolongée, de réunir, "par des lieux de vie", Carrières centre et Carrières Saint-Louis. Mais il serait bien préférable pour Carrières que l'on renonce à ce tracé que le maire qualifie de "préhistorique", libérant ainsi ces espaces aujourd'hui figés pour enfin bâtir le cœur de Carrières et redonner à la ville son unité.
Prônant une solution humaine privilégiant le devenir des habitants, le maire appelle les acteurs du dossier à mener une « réflexion objective et réaliste », Daniel Schalck rappelle la position de la Communauté de Communes des deux rives de la Seine. Carrières, à l'instar des cinq autres communes de l'intercommunalité, « se prononce en faveur du tracé sud-est qui évite au maximum les zones urbanisées ».

La communauté de communes des deux rives de la Seine
Son vice-président, Pierre Cardo, maire de Chanteloup-les-Vignes, souligne que le tracé « rouge » est celui qui impacte le plus les populations et interdit en outre un développement harmonieux de la région. Il n'en demeure pas moins qu'une voie rapide est nécessaire à la fois pour soutenir le développement économique et notamment l'activité automobile, principal employeur de la zone, et rendre à la RN184 sa vocation de « voirie locale ». Etant observé que "le tracé violet ne résout rien" et après avoir rappelé les attendus de la délibération de la Communauté de Communes, Pierre Cardo conclut : « La réalisation de la Francilienne est urgente, mais elle doit s'effectuer dans le plus grand respect des populations », L'intercommunalité qu'il représente sera néanmoins attentive, s'il devait en être ainsi, aux modalités d'aménagement d'une infrastructure routière dans le territoire des six communes concernées.

Hugues Ribault, maire d'Andrésy, également vice-président de la Communauté de Communes des deux Rives de la Seine, rappelle les arguments développés au cours des précédentes réunions du débat public à l'encontre du tracé « rouge ». Il espère que ces arguments auront ébranlé définitivement la position initiale du maître d'ouvrage qu'il ressentait comme un parti pris a priori en faveur du tracé rouge. Il est convaincu que tant le développement économique (il trouve injustes les critiques formulées à l'égard de Peugeot, premier employeur de la zone) que la nécessité de rendre à la RN184 son rôle de desserte locale, imposent de prolonger la Francilienne et de le faire vite. Il considère que, contrairement à une idée reçue, l'antériorité du tracé "historique" et les réservations auxquelles il a donné lieu, ne sont pas une garantie de rapidité. Il adhère, bien entendu, à la délibération de la Communauté de Communes, mais précise, en tant que maire d'Andrésy, que "la base de sa proposition est le tracé bleu". Il engage la DREIF à approfondir ce tracé "qui, on le sait bien, n'a pas été étudié sérieusement dans les documents du maître d'ouvrage"

Quelques autres points saillants relevés au cours du débat
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Christiane Paravy, présidente du COPRA de Carrières-sous-Poissy stigmatise « un projet démentiel » et refuse tout tracé en zone urbanisée.
Elle commence par pointer les failles du dossier du maître d'ouvrage, arguant que les tracés « rouge » et « vert » achoppent sur plusieurs problèmes qui rendent le passage de l'A104 impossible. Outre la dévalorisation du patrimoine immobilier, elle expose les conséquences sur l'environnement dont l'étang de la Galiotte aujourd'hui en zone classée (ZNIEFF). Dans l'hypothèse du tracé « rouge », ce seraient plusieurs écoles, collèges et structures sportives qui auraient à subir, de plein fouet, la pollution liée au trafic de la Francilienne. Elle dénonce l'augmentation du niveau sonore aux abords des habitations, conséquence du manque de protections phoniques prévues dans le dossier du maître d'ouvrage. Elle met en cause les mesures réalisées par la direction de l'Equipement d'Ile-de-France, qui compare le bruit supposé de la Francilienne avec celui produit par la D190, une voie particulièrement bruyante à l'heure actuelle. La comparaison est donc faussée, selon la représentante du COPRA, qui se demande « où est l'intérêt général quand une autoroute impacte 200 000 personnes ». « Le choix des points de mesure n'est pas anodin », lance-t-elle en réclamant que de nouvelles mesures soient effectuées.
Le maître d'ouvrage, par la voix d'Eric Debarle, accède à sa demande et s'engage à choisir d'autres points de mesures de bruit tout en indiquant que la Francilienne a été « dessinée » pour ne jamais dépasser les 60 décibels pour les riverains, ce qui correspond aux normes actuelles. Par opposition à la situation de la D190, dans un endroit où il y a peu de bruit, il indique que les protections phoniques réduiront les nuisances et que la chaussée serait réalisée en déblai, en dessous du niveau naturel, sur la quasi-totalité du tracé « rouge ». Sinon, des merlons de terre seraient aménagés, afin de limiter la propagation du bruit. Il signale en outre que si les protections envisagées par le projet ne s'avéraient pas suffisantes, il serait possible d'améliorer les dispositions retenues dans cette première approche.
Sur la pollution, le maître d'ouvrage argumente, face à une assistance plutôt dubitative, que les nouvelles normes de carburant et les progrès techniques des moteurs contribueraient avec le renouvellement du parc automobile d'ici 2020, à réduire significativement le niveau de pollution, même si le trafic augmente sensiblement

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Carlos da Fonte, nouvellement propriétaire à Carrières. « Moi, j'en prends pour 20 ans »,
Plusieurs habitants de Carrières, se sentant gravement menacés dans leur patrimoine et dans leur qualité de vie par le projet ont dénoncé un manque d'information de la part de la mairie. L'un d'entre eux, visiblement très ému, rapporte que « sous la pression des agences immobilières » la mairie ne mentionnerait pas le projet autoroutier aux nouveaux arrivants mais « moi, j'en prends pour vingt ans !» (ndlr de crédit) conclut-il, désabusé.

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«Quelles seraient les conséquences des stations de péage sur la pollution ? » questionne une habitante de Carrières à partir de la salle.
Eric Debarle explique qu'un péage classique, avec arrêt puis redémarrage, augmente en effet la pollution. En revanche, il insiste sur le fait que le péage n'est pas une obligation et fait partie des points à discuter.. L'autoroute peut-être financée entièrement par l'Etat ou par un partenariat public-privé. Dans les deux cas, le principe du péage est exclu. Si la Francilienne fonctionnait en concession, le péage pourrait cependant être d'une conception plus moderne qui ne nécessiterait pas l'arrêt des véhicules. Il demeure que le système payant entraîne une réduction du trafic, réduisant l'efficacité du nouvel équipement. Selon les études de la DREIF, un péage de deux euros entraînerait une baisse du trafic de 15%, tandis qu'un droit de passage de huit euros (comme sur l'A14) réduirait la circulation de moitié.

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Guy Pécheu, pour les Verts IDF
Conteste l'argument de l'augmentation inéluctable du trafic qui justifierait ce projet de prolongement. Il prône le développement des transports en commun alors qu'il constate sur la base de son exemple personnel, des lacunes importantes dans ce domaine.

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Emmanuel Lamy, maire de Saint-Germain, considère que cette position manque totalement de réalisme « La pollution existe déjà et cet axe structurant est indispensable au développement économique ».
Il souligne que la Francilienne se boucle aujourd'hui de fait à Saint-Germain, au carrefour du Bel-Air. Pour des raisons d'efficacité, de coût et de délai de réalisation, il se prononce clairement pour le tracé « rouge » (vive opposition du public).
Il communique le contenu de la délibération du Conseil municipal de Saint-Germain-en-Laye du 11 avril 2006, votée à l'unanimité, moins quatre abstentions, en faveur de ce tracé.

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Patrick Meunier, du comité Profile représentant les entreprises : « A Saint-Germain, on est plongé quotidiennement dans l'enfer de la circulation ». Dans le nord-ouest de l'Ile-de-France les flux radiaux sont assez bien traités. Il n'en est pas de même des flux tangentiels et il est urgent de trouver une solution. Il appelle à un dialogue entre les entreprises et le COPRA, qui défendent des points de vue divergents certes mais chacun étant convaincu de la nécessité d'un compromis.

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Jean-Marc Raffolt présente un certain nombre de données statistiques concernant les accidents enregistrés sur les voies rapides urbaines. Le maître d'ouvrage fait observer que si le nombre d'accidents, enregistrés annuellement sur un kilomètre de voie rapide, est effectivement supérieur à ce qu'il peut être sur une route nationale ou départementale, ce type de statistiques ne tient pas compte du trafic proportionnellement bien supérieur sur voie rapide. Seul réellement significatif en termes de sécurité des personnes, le ratio risque d'accident par véhicule et par km parcouru, fait apparaître la voie rapide comme incontestablement plus sûre. Il rappelle qu'en France, selon les données de la sécurité routière, les autoroutes représentent 1% du kilométrage national, concentrent 21,2% du trafic pour une proportion de 5,4% d'accidents.

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Eddie Aït, conseiller régional, est venu exprimer en toute fin de soirée la position de la Région, qui « refusera de mettre un sou dans un tracé urbain ou qui passerait dans le Parc naturel régional » (tracé violet). La Région motivé par « le bon sens et le courage, suggère plutôt de maîtriser la circulation en développant des modes de transports alternatifs, afin de remplir pleinement ses engagements à être une « éco-région ». Face au danger qui plane sur les habitants, il en appelle à la responsabilité des élus pour s'opposer à une autoroute dont « l'utilité n'est pas démontrée, contrairement aux nuisances bien réelles ».

Passé minuit, le maire Daniel Schalck remercie tous les intervenants et salue la qualité des arguments échangés, avant que Jean Bergougnoux ne donne rendez-vous pour la prochaine étape yvelinoise du débat public, le mardi 18 avril à Gargenville.


Réunion de proximité du 12 avril
Herblay : non à tout tracé en zone urbanisée

Très forte mobilisation des Herblaysiens autour du débat public, qui faisait étape dans leur ville pour la septième réunion de proximité. Malgré les vacances scolaires, plus de 700 personnes s'étaient rendues au gymnase de la gare pour écouter les différents intervenants et exprimer leur opposition unanime et très argumentée aux tracés "rouge", "vert" et "bleu" du projet de prolongement de la Francilienne.

Elus, habitants et associations ont parlé d'une même voix, lors de la réunion d'Herblay. Souvent, le sentiment d'être laissé pour compte, d'être les « oubliés » du projet, est revenu dans les propos des Herblaysiens. A commencer par une réunion de proximité ajoutée tardivement au calendrier. Le maire de la commune, Patrick Barbe, le rappele avec humour : « Vous nous avez fait une fausse joie. Nous avons cru qu'Herblay n'était plus concerné par la Francilienne ! ». Jean Bergougnoux, le président de la CPDP, rassure l'assistance : « Herblay n'a pas été oublié. Il est normal que nous vous écoutions et l'affluence dans la salle montre que cette réunion constitue une évidence » .

Le président de la CPDP en profite pour rappeler le rôle de la commission, totalement indépendante, qui est « l'intermédiaire entre la population et le maître d'ouvrage » pour instaurer un dialogue et discuter de l'opportunité du projet de prolongement de la Francilienne et, le cas échéant, des options de sa réalisation. Pour ce faire, « informer, écouter, rendre compte » sont les maîtres mots. Il signale à cet égard que le traitement des très nombreuses questions posées par courrier, mail, « carte T » ou fiches lors des réunions, n'est pas chose simple, la commission devant en particulier s'assurer que les réponses du maître d'ouvrage sont complètes, sincères et bien argumentées. Après un inévitable temps mort initial, les premières réponses sont maintenant retranscrites sur le site Internet de la commission et le processus va s'accélérer.

Patrick Barbe se dit confiant dans l'objectivité du rapport qui sera produit par la commission en juillet prochain et souhaite que chacun s'exprime dans le calme, la sérénité et le respect d'autrui, car « l'enjeu est de taille ». Il est impératif pour Monsieur le Maire, représentant les Herblaysiens toutes tendances confondues, que « chacun se manifeste ». Patrick Barbe conclut son intervention par une prise de position réclamée par l'assistance : « Non, il ne faut pas que la Francilienne passe par Herblay ! ».

Questionné par le public, Jean Bergougnoux donne toute assurance sur l'impartialité de la CPDP et souligne que la commission est étrangère à l'initiative du Conseil général qui invite les Valdoisiens à signer une pétition de soutien au projet de la Francilienne. Il ajoute que l'avis d'un « simple citoyen » comptera autant que celui d'un notable ou d'un industriel. « C'est la qualité des arguments qui compte ». Le 6 juillet, à Pontoise, la commission présentera au cours d'une réunion publique de synthèse un « avant-projet » de son rapport et recueillera les observations et compléments qui viendront enrichir le rapport définitif prévu pour fin juillet. Après la remise du bilan de la CNDP, le ministre aura trois mois pour arrêter sa décision.

« Oui au bouclage, non au prolongement »
Par deux fois, le Conseil municipal d'Herblay s'est unanimement opposé au passage de la Francilienne par la ville. Une première fois en 1996 : tout tracé dans un fuseau sud-ouest était rejeté par les élus. Dix ans plus tard, l'équipe municipale s'opposait à travers une nouvelle délibération et d'une seule voix, à l'autoroute, « avec force et détermination », rappelle le maire. Il a précisé que sa position de conseiller général ne l'empêcherait pas de voter contre tout projet qui traverserait sa commune. Si Patrick Barbe admet la nécessité d'un bouclage de la Francilienne, il réfute un prolongement qui s'arrêterait à Orgeval.
Il rappelle qu'Herblay « est déjà coupé par la RD14, l'A15, la voie SNCF, la 11è avenue (qui sera ouverte à la fin de l'année) ; nous ne voulons pas d'un Herblay mille feuilles, avec une nouvelle séparation nord-sud qui renforce l'isolement des quartiers excentrés ».

Quid de la "coulée verte" et des carrières ?
Pour le premier magistrat de la commune il s'agit en particulier de préserver la coulée verte, menacée par le tracé « bleu ». Cette coulée verte d'une surface de 280ha de verdure, soit 20% du territoire d'Herblay, se prolonge sur sept communes pour constituer une ceinture verte, de la forêt de Montmorency à celle de Saint-Germain. Il reçoit le soutien des maires de Pierrelaye et Bessancourt.
Aux interrogations de la salle sur la possibilité de retenir un tracé qui traverserait cette « coulée verte », le maître d'ouvrage répond que, si le projet était déclaré d'utilité publique, les documents d'urbanisme se verraient, de fait, actualisés.
Nombre d'Herblaysiens s'interrogent également sur le devenir du patrimoine de la ville. En effet, le tracé « bleu » implique de traverser les carrières des coteaux de la Seine pour franchir le fleuve avec un viaduc. Beaucoup d'habitants manifestent leur attachement à ces lieux et plus généralement à leur qualité de vie. Patrick Barbe résume « Herblay n'est pas une ville de banlieue comme les autres. C'est un village avec les services d'une ville » qui mérite de conserver son cadre de vie.

Les tracés en questions
Jean-Marc Raffolt, président du COPRA d'Herblay, souligne l'opposition de son association à tout tracé en zone urbanisée. « Après trois échecs, l'Etat tire des leçons et nous joue la concertation pour le 4e round », assène-t-il, persuadé que le maître d'ouvrage a pour consigne de valoriser le tracé « rouge », alors que les autres ne seraient que des alibis « pour diviser les combattants et les élus ».
Eric Debarle affirme que telle n'est pas son attitude et assure que la DREIF étudie tous les tracés, selon la même méthode et avec le même soin, afin de pouvoir comparer les différentes options. Cette comparaison montre, selon lui, que le tracé « violet » contournant Cergy-Pontoise par le nord-ouest, répond mal aux objectifs assignés au projet faisant l'objet du débat. . Questionné sur les critères qui président à la décision de couvrir ou non une autoroute en déblai, Eric Debarle indique qu'à ce stade d'élaboration du projet on se limite à une approche normative qui permet de comparer les solutions, mais qu'il est ouvert à la discussion sur les améliorations possibles en termes de tracé et de protections. Il évoque ensuite les études en cours pour améliorer la fluidité du trafic sur la N184 (suppression ou meilleur réglage des feux tricolores).

Jean-Marc Raffolt ne conteste pas qu'il y a des intérêts économiques à préserver et qu'il faut améliorer les conditions de vie des riverains de la N184, mais il faut trouver des solutions qui ne portent pas gravement atteinte au cadre de vie et à la santé de nombreux autres habitants. Il insiste sur l'absolue nécessité de développer beaucoup plus que ce n'est le cas aujourd'hui les transports en commun, le fluvial et le ferroutage beaucoup moins polluants. S'agissant précisément des risques sanitaires attachés à la pollution de l'air, le Dr Philippe Vial met en évidence l'augmentation des bronchiolites et des affections asthmatiques chez les enfants, en raison de la pollution de l'air par les microparticules dégagées par la circulation automobile et ce, même si l'exposition est faible dès lors qu'elle est continue.

L'association des 13 quartiers
Signe de l'union des Herblaysiens dans l'opposition au passage de la Francilienne dans leur ville, treize associations de quartiers se sont fédérées pour lutter contre ce projet, susceptible d'impacter ces différents quartiers en fonction du tracé qui serait retenu.
Michel Klase et Nadine Porchez, représentants l'association, expliquent :
Le tracé « rouge » passerait à 150m des habitations des Buttes Blanches, tandis que le bleu frôlerait les Cailloux Gris. Les deux tracés passeraient à proximité de sites scolaires et d'installations sportives. Le tracé « bleu » menacerait des sites protégés d'Herblay comme les carrières ou la « coulée verte » ainsi que la réserve d'oiseaux migrateurs de l'Ile d'Herblay. L'autoroute compliquerait les déplacements, les tracés créant de véritables barrières et tout le travail sur le Plan local d'Urbanisme (PLU) « serait bon à jeter ».
L'union associative dénonce le manque de vision globale de l'Etat qui veut imposer ce prolongement au lieu du vrai bouclage, initialement prévu. Et cela au profit d'intérêts économiques particuliers : pour Nadine Porchez, « Poissy est au cœur du dossier ».

Sur la consistance et le financement des ouvrages
« Les tracés ne sont pas figés, on peut encore en discuter », rappelle Eric Debarle qui indique, en réponse à une question de la salle, le coût des différentes techniques de construction : 35 millions d'euros du kilomètre en déblai (en dessous du niveau du terrain), 132 millions d'euros du kilomètre en tranchée couverte et 200 millions d'euros du kilomètre en tunnel. Eric Debarle expose les différentes solutions de financement du projet envisageables : financement sur fonds publics, partenariat public-privé, concession. Cette dernière solution impliquerait le recours au péage. Le maire d'Herblay s'y oppose, puisque la circulation se reporterait alors sur la voirie communale.

Sur les hypothèses qui fondent les études du maître d'ouvrage
Un habitant dubitatif ironise : « Peugeot va peut-être délocaliser son site de Poissy en République tchèque » et souligne que les données utilisées dans les calculs sont susceptibles d'évoluer de manière significative.
Cette intervention conduit Eric Debarle à exposer brièvement les méthodes utilisées pour les prévisions de trafic. Au départ, une analyse de la situation actuelle, non seulement par des comptages mais aussi par des enquêtes permettant de mieux cerner la réalité des déplacements et leurs motifs. C'est à partir de ce constat de la situation actuelle et des projets de développement des agglomérations et des communes de la zone d'étude, via les documents d'urbanisme, que sont élaborées les perspectives d'évolution des besoins de déplacements pour les années à venir.

Pour conclure
Jean Bergougnoux, « impressionné par la densité des interventions », a clos la séance aux côtés de Patrick Barbe. Le maire d'Herblay s'est félicité de l'ambiance constructive qui avait présidé aux débats et a réaffirmé sa détermination : « Nous sommes unis et nous défendrons ensemble l'intérêt de notre commune. Multipliez les prises de position ».
Note : Ce résumé, nécessairement incomplet, ne vise qu'à donner quelques impressions de séance à l'attention de ceux qui souhaitent suivre l'actualité du débat en temps réel. Seule la restitution complète de la réunion, à venir dans quelques jours, fera foi.

Réunion de proximité du 6 avril à Saint-Ouen-l'Aumône

Saint-Ouen-l'Aumône : "N1" et après ?...

Le débat public a fait étape à Saint-Ouen-l'Aumône pour sa sixième réunion de proximité. Il rassembla seulement quelque 200 personnes dans la salle du Conseil municipal, mais les échanges, en ce 6 avril, furent riches et animés et pourraient ouvrir de nouvelles perspectives d'approfondissement au débat public. Les prises de position à l'égard du projet furent d'abord tout à fait classiques : "non" à toute nouvelle autoroute pour les Verts, "oui" au prolongement et singulièrement au tracé rouge, pour les acteurs économiques, avant que ne s'ouvre une piste plus novatrice en terme de méthode.
Alain Richard, maire de Saint-Ouen-l'Aumône, considérant que la réalisation du tronçon N1 est la meilleure réponse aux problèmes qui se posent dans le Val d'Oise, souligna qu'il appartient aux Yvelinois de rechercher la meilleure solution pour les Yvelines et que l'on pourrait espérer ensuite trouver, grâce au dialogue, une synthèse satisfaisante de ces deux approches. Jean-Pierre Dejou, président du COPRA, après avoir affirmé que "le COPRA ne peut pas raisonnablement et intellectuellement être contre le bouclage de la Francilienne" se déclara lui aussi, convaincu que c'est à travers le dialogue que l'on trouvera une solution acceptable au prolongement de la Francilienne, solution qui constituera une réelle alternative au tracé « rouge » que le COPRA rejette avec détermination. Il pense qu'une table ronde rassemblant les élus, les acteurs socioéconomiques et les associations des deux départements pourrait permettre l'émergence de cette bonne réponse.
Le président de la CPDP, très attentif au dialogue qui semble s'amorcer aujourd'hui, affirma sa conviction qu'il trouverait très naturellement sa place dans le débat public. Il propose à cette fin, d'organiser, le moment venu, une réunion supplémentaire qui aurait lieu par exemple entre les réunions thématiques et la réunion de synthèse et qui pourrait être le cadre de ces échanges.

Quelques autres points saillants relevés au cours du débat

• Jean Bergougnoux : "s'il émerge au cours du débat des éléments consensuels, nous saurons les mettre en valeur ".
Comme il le fait à chaque réunion, Jean Bergougnoux a rappelé les mots clé (« informer, écouter, rendre compte ») qui résument la mission de la commission qu'il préside et les différents moyens mis à disposition du public pour s'informer et s'exprimer. A Saint-Ouen-l'Aumône, il a plus particulièrement insisté sur la neutralité de la commission et le rôle d'écoute et non d'arbitrage qui est le sien. Bien-sûr, a t'il précisé, « s'il émerge au cours du débat des éléments consensuels, nous chercherons à les mettre en valeur ». Le rapport de la Commission particulière synthétisera l'ensemble des arguments échangés et sera remis fin juillet. Le bilan de la CNDP sera ensuite transmis au ministre qui tranchera « dans les trois mois », à la lumière des arguments recueillis.

• Michel Calomne (Ardies).
Oui au prolongement de la Francilienne au nom du développement économique et de l'emploi dans notre région : 90% des chefs d'entreprises, placent en tête la proximité d'une liaison routière rapide pour le choix d'implantation et de maintien de leur entreprise. Quant à la solution à retenir " le tracé rouge est le seul qui vaille à nos yeux" .

• Alain Richard : Oui au "N1" dans le Val d'Oise.
Alain Richard se veut très pragmatique : « les véhicules sont là », 75 000 véhicules traversent Saint-Ouen-l'Aumône chaque jour. La solution idéale n'existe pas « Il reste à trouver la moins mauvaise solution possible ». Favorable au prolongement de la Francilienne, il estime que c'est le tronçon N1 qui répond le mieux aux besoins du Val d'Oise. Le tracé qui passe entre Saint-Ouen-l'Aumône et Pierrelaye est sans doute encore à préciser et à améliorer mais " il reste celui qui répond le mieux aux nouveaux besoins de déplacements automobiles". Il insiste sur l'importance de « passer à une relative proximité de l'axe actuel de la RN184 » afin de rester dans une logique de desserte et de rentabilité par rapport aux nombreux usagers de l'actuelle nationale.
Faut-il et comment continuer plus au sud ? Il considère qu'il ne lui appartient pas d'émettre un avis sur ce qu'il conviendrait de faire dans les Yvelines. C'est aux Yvelinois de travailler à la définition d'une solution répondant au mieux à leur propre problématique. Il pense que si chacun accepte de prendre en considération les préoccupations de l'autre, un dialogue constructif permettrait de trouver une synthèse acceptable.

• Victor Blot, fondateur du COPRA et Jean-Pierre Dejou, président du COPRA : "Nous ne sommes pas contre le bouclage de la Francilienne mais opposés au tracé rouge".
On a déjà retracé plus haut la position de Jean-Pierre Dejou, président du COPRA quant à la nécessité d'engager un dialogue constructif sur la Francilienne. Victor Blot, quant à lui, s'inscrit en faux contre l'idée qu'une autoroute créerait des emplois et dénonce la volonté de l'agglomération de Cergy-Pontoise de « vouloir se faire payer une rocade que la Ville nouvelle n'a pas prévue lors de sa création ». Il dénonce également la politique centralisatrice de Peugeot qui crée des besoins de transport qui engorgent la RN184.
Alain Richard lui répond que s'il pense à un bouclage par le tracé violet, qui contourne Cergy-Pontoise par le nord-ouest en passant par le Vexin, celui-ci « n'offre aucune solution. Et ne rien faire exposerait les riverains de la RN184 à des conditions de vie inhumaines ».

* Marc Denis, au nom des verts d'Ile-de-France : "une autoroute ne réglera rien"
Il faut viser une réduction drastique de la circulation autoroutière en favorisant une politique volontariste des transports comme le ferroutage, la voie d'eau et les transports en commun.
Le maître d'ouvrage, en la personne d'Eric Debarle, saisit cette opportunité pour évoquer le projet de Tangentielle ouest, ainsi que les projets de ferroutage et de transport fluvial intéressant la région et, notamment, le projet de plate-forme multimodale d'Achères dont Saint-Ouen-l'Aumône pourrait aussi tirer profit à travers son port industriel. « Le report multimodal est indispensable et les différents moyens de transport ne s'opposent pas, mais se complètent » a-t-il rappelé dans la droite ligne des propos de Francis Rol-Tanguy à Eragny.

• A signaler, enfin, la reprise d'un exposé très complet de Joël Tissier, maire-adjoint de Maurecourt, sur les nuisances acoustiques et les risques sanitaires attachés à ce projet autoroutier.

Réunion de proximité du 5 avril à Eragny
Eragny: un référendum déterminera la position municipale

Il aurait fallu pousser les murs de la maison de quartier de la Challe, mercredi 5 avril, tant les habitants d'Eragny et de plusieurs communes voisines étaient venus nombreux participer au débat public. Ce sont finalement 350 personnes qui ont pu suivre le débat dans la salle. Un petit groupe est resté une partie de la soirée à la porte, afin d’écouter les échanges via des enceintes extérieures. Jean Bergougnoux, président de la CPDP et Madame Dominique Gillot, maire d'Eragny, après avoir fait part de leurs regrets à ceux qui n'avaient pu trouver place dans la salle, ont rappelé qu'une seconde réunion publique est programmée à Eragny le 24 avril.

Comme il le fait à chaque réunion, Jean Bergougnoux a rappelé les mots clé ("informer, écouter, rendre compte") qui résument la mission de la commission qu'il préside et les différents moyens mis à disposition du public pour s’informer et s’exprimer. A Eragny, il a plus particulièrement insisté sur le succès que connaît le site Internet du débat (à ce jour pus de 10 000 visites et quelque 260 000 fichiers consultés). Il indique d'autre part que la CPDP a déjà recueilli par des voies diverses ("petits papiers", cartes T, lettres, courriels) près d'un millier de questions et d'avis. Un tel volume ne peut être traité instantanément, surtout si l'on sait que la CPDP doit s'assurer que les réponses fournies par le maître d'ouvrage aux questions le concernant sont pertinentes et complètes. Les mécanismes permettant de traiter cette masse d'information sont maintenant en place et un certain nombre d'avis et de réponses apparaissent aujourd'hui sur le site. Le rythme va maintenant s'accélérer. Donc, un peu de patience ; l'engagement de la CPDP sera tenu : tous les avis seront enregistrés, toutes les questions auront une réponse. Enfin, le président de la CPDP rappelle son calendrier : présentation lors de la réunion de synthèse du 6 juillet à Pontoise d'un avant-projet de rapport, remise du rapport final fin juillet. Le Bilan de la CNDP sera ensuite transmis au ministre de l’Equipement, qui tranchera « dans les trois mois »

RN184 : Eragny sinistrée

Le maire d'Eragny, Madame Dominique Gillot a ouvert la séance en mettant en exergue le rôle du débat : « donner la parole aux Eragniens » qui sont « les seuls experts de leur vie quotidienne", Or "Eragny est déjà sinistrée ». Au cœur de toutes les préoccupations, la RN 184. « La nationale, transformée de fait en autoroute sans en avoir le statut, coupe la ville en deux et les habitants subissent les nuisances tous les jours ». Dominique Gillot en précise l'impact : « Neuf quartiers d’habitation bordent la nationale, tout comme une maison de retraite, une crèche, deux écoles et un collège. Soit 7 000 résidents et 10 000 scolaires ». Aux heures de pointe, bien des automobilistes se reportent sur les routes transversales, afin de contourner les bouchons sur la RN184. Ce qui endommage la voirie communale, à cause notamment des poids lourds, et congestionne la circulation locale, réduisant l’efficacité des transports en commun « pris en otage ». Quant à la traversée des piétons aux cinq carrefours de la RN 184, elle constitue un danger permanent. Le maire d'Eragny réclame donc la requalification de la RN184 en boulevard urbain. Il est clair que l'absence de décision sur le prolongement de la Francilienne bloque tout, sans même parler de la situation déplorable des emprises toujours gelées aujourd'hui en friches. S'agissant des décisions qui pourraient être prises concernant le prolongement de la Francilienne, le maire d'Eragny considère que transformer la RN184 en autoroute ne saurait constituer une réponse satisfaisante aux problèmes d'Eragny, mais le tracé rouge qui permettrait sans doute une requalification de la 184 est-il acceptable pour les Eragniens ?

Le 25 juin : un référendum à Eragny

Dominique Gillot confirme enfin la tenue d’un referendum local qui permettra au Eragniens de donner leur avis avant que le Conseil municipal émette une résolution qui « reflètera la position des Eragniens». A ceux qui lui reprocheraient d'aborder la problématique du prolongement de la Francilienne par une approche trop locale, le maire d'Eragny répond qu'elle continuera à saisir toutes les occasions qui lui seront données d’alerter sur le problème de la RN 184, car si «l’on ne fait rien, dans 20 ans, la vie sera impossible à Eragny.
Certaines voix s'étant élevées pour demander à Dominique Gillot de prendre position pour ou contre le tracé rouge à Eragny, celle-ci répète qu'il s'agit là d'une question pour laquelle la "démocratie participative" a tout sons sens : la position du Conseil municipal sera celle qui se dégagera de cette consultation.

Quelques points saillants notés au cours du débat

Après qu'un certain nombre d' habitants d'Eragny eurent fait état des graves nuisances qu'ils subissaient du fait de la situation actuelle de la RN184 et que le maire-adjoint d'Eragny chargé de l'aménagement, ….. Burn, eut apporté quelques précisions sur les contraintes qui en résultait, un dialogue nourri s'est engagé entre la salle et le maître d'ouvrage sur l'opportunité et les grandes options de la réalisation du prolongement de la Francilienne.. On en retiendra ici quelques points saillants sans prétendre à l'exhaustivité.

• S'agissant de la réalisation éventuelle du tracé rouge à Eragny, le maître d'ouvrage, en la personne de Francis Rol-Tanguy, Directeur de la région d'Equipement Ile de France, tient à affirmer que ses services l'ont étudiée aussi honnêtement et complètement que possible, mais qu'il reste ouvert à toute proposition qui permettrait d'améliorer son insertion locale et en particulier à des compléments de couverture . Il est par contre très dubitatif sur l'intérêt de passer en tunnel dès lors que ce n'est pas strictement indispensable : le tunnel n'apporte pas d'avantage décisif par rapport à la tranchée couverte, il nécessite un chantier plus lourd et, surtout, comporte des risques accrus d'accidents graves et des contraintes concernant les transports de matières dangereuses.
• Le maître d'ouvrage, précise que, selon ses études prospectives à horizon 2020, ce sont les tracés rouge et vert (qui utilisent dans Eragny le tronc commun N1) suivis par le tracé bleu, qui soulagent le plus la RN184. Le tracé violet est par contre très peu efficace à cet égard. Le délestage de la 184 ainsi évalué, même dans l'hypothèse la plus favorable, peut cependant sembler assez modeste au regard du trafic qui subsisterait sur cette nationale.. Eric Debarle, responsable à la DREIF de la mission A104, fait observer que ces calculs ont été menés en supposant que la RN184 reste dans son état actuel; si elle était requalifiée en boulevard urbain, comme cela est souhaitable, le report du trafic sur l'autoroute pourrait être bien plus important.
• Ces arguments sont cependant loin de convaincre les opposants au tracé rouge. C'est ainsi que Victor Blot, fondateur du COPRA, dénoncé le tracé « rouge », qui, selon lui, « servirait de rocade à l’agglomération de Cergy-Pontoise, à peu de frais », et placerait Eragny au centre d’un triangle A15, RN 184, A104 "cauchemardesque". Il prend pour exemple l’échangeur A4-A104 de Marne-la-Vallée qui « asphyxie » le secteur
• Jean-Michel Boichot, responsable du COPRA local revient sur le tracé « violet », qui contourne Cergy-Pontoise par le nord-ouest. Il considère que ce tracé passant loin des zones urbanisées est le seul possible. Le fait qu'il se situe en partie sur le territoire du Parc naturel régional du Vexin n'est pas à ses yeux une réelle difficulté "Pourquoi le PNR serait-il intouchable ? alors que 23 autres Parcs naturels en France sont traversés par une autoroute ?". Au reproche de toujours écarter l’hypothèse du tracé « violet » lors des réunions de proximité, le maître d’ouvrage répond que ce tracé répond mal à la problématique du prolongement de la Francilienne. Par exemple, dans le cas d'Eragny, il n'aurait pas d'effet significatif sur le trafic de la RN 184. Ceci ne signifie pas qu'il soit dépourvu d'intérêt pour certaines communes de la zone d'étude comme on le verra sans doute dans le cadre d'une autre réunion de proximité.
• Les Verts d'IDF, par la voix d'Henri Leblanc, se déclarent opposés à tout prolongement autoroutier en Ile de France. Ils réclament la mise en œuvre d'une politique volontariste des transports recourrant beaucoup plus au ferroutage, à la voie d'eau, aux transport en commun….. Francis Rol-Tanguy lui répond qu'une politique équilibrée est nécessaire : "comme on a eu tort de privilégier le “tout routier”, on aurait tout aussi tort d’abandonner tous les projets d’infrastructures". Il rappelle que " Pour chaque euro consacré à la route, deux l’ont été aux transports en commun et a l'inter modalité" Il souligne les dépenses consacrées à la route concernent pour moitié l'amélioration des infrastructures existantes et pour moitié le développement de nouvelles infrastructures. "Il ne s’agit pas d’une fuite en avant mais d’utiliser au mieux les infrastructures existantes et d’en créer de nouvelles là où le besoin s’en fait sentir ».
• Le président de l’ARDIES du Val-d’Oise, Claude d’Ornano, considère, quant à lui, que si de nombreuses entreprises avaient choisi de s’implanter dans le secteur, c’est bien parce que la Francilienne était en prévision. La réalisation du projet ne serait, à ses yeux, qu’un « rattrapage » logique. Et compte tenu des emprises déjà réservées pour le passage de l’infrastructure et constatant que « les responsables politiques ne parviennent pas à se mettre d’accord », il opte pour le tracé rouge initial, dit « historique ». Cette intervention soulève de vives protestations d'une partie du public.

La seconde réunion de proximité d'Eragny aura lieu le 24 avril au gymnase de la Cavée.

Réunion de proximité du 03 avril 2006
"Pierrelaye ne veut pas être sacrifié !"

Au-dessus de la scène de la salle polyvalente de Pierrelaye, la banderole donne le ton de cette première réunion de proximité dans le Val-d’Oise : « Pierrelaye ne veut pas être sacrifié », et rappelle aux 520 personnes qui remplissent la salle, les enjeux du projet de la Francilienne pour leur commune.

Jean Bergougnoux, rappelle pour sa part, les mots clé qui résument la mission de la CPDP qu'il préside : « Informer, écouter, rendre compte ».
Informer, grâce aux documents distribués massivement sur la zone d’étude même si nombre d’habitants de Pierrelaye se plaignent de ne pas les avoir reçu. Afin de pallier largement «les ratés» de cette diffusion initiale, des documents supplémentaires sont disponibles en mairie et à l’entrée des réunions. L’ensemble de la documentation est téléchargeable sur le site Internet de la CPDP. Ecouter, grâce aux propos recueillis en réunions publiques et aussi, à tous les moyens d’expression mis à la disposition du public permettant d’interroger la commission et le maître d'ouvrage. Rendre compte, à travers un rapport faisant objectivement la synthèse des arguments échangés au cours du débat. L'avant-projet de ce rapport sera présenté par la commission lors de la réunion de synthèse du 6 juillet. Ce rapport permettra au Ministre de l'Equipement de décider, en toute connaissance de cause, des suites qu’il donnera au projet.

Michel Vallade, maire de Pierrelaye, commence par signifier à la commission et au maître d’ouvrage, « le refus unanime » de ses administrés face aux tracés « rouge » et «bleu», qui cernent la commune. « Pas un Pierrelaysien n’est d’accord avec le passage de l’A104 », affirme-t-il. D’autant que pour lui et les représentants du COPRA, les 8.000 habitants subissent déjà trop de nuisances, liées à l’A15, la RD14, la voie ferrée, la pollution des sols agricoles et la proximité d’un incinérateur. Afin de préserver « le peu de qualité de vie » qui reste aux riverains, le maire de Pierrelaye rejette « la liaison nord-sud de l’Europe », autoroute à vocation internationale, dit-il, qui drainerait « 120.000 véhicules dont 20% de camions ».

A Pierrelaye, rejet unanime des tracés "bleu" et "rouge"«Refuser les deux tracés» est une possibilité, rappelle Jean Bergougnoux, hypothèse chaudement approuvée par le public.
Plusieurs intervenants soulignent vigoureusement que le tracé « rouge » passerait à l’ouest de Pierrelaye, non loin du quartier des Grouettes, tandis que le « bleu », à l’est, frôlerait le nouveau parc des sports et le collège, récemment édifié. « Pas d’autoroute en zone urbanisée », clame Louis Vincent, le représentant du COPRA local, tout comme Victor Blot, fondateur du COPRA, qui prévient, à la tribune, que si un des tracés est retenu, « la mobilisation sera sans précédent et les décideurs seront responsables du désordre public qu’ils auront créé». Il rappelle, en outre, que le tracé « bleu » entaillerait la forêt de Saint-Germain, tandis que le « rouge » entamerait la colline de l’Hautil, deux forêts qui constituent des ceintures vertes entre le Val-d’Oise et les Yvelines. Le tracé « rouge », sous les vents dominants, exposerait les habitants au « ronronnement incessant des voitures », explique Michel Vallade.

Opportunité du projet de prolongement de la Francilienne ?Eric Debarle, chargé de mission A104 à la Direction régionale de l’Equipement, indique que le projet de prolongement de la Francilienne trouve sa raison d’être dans la saturation à terme relativement proche, d'un certain nombre d'axes routiers de la région. Les projections de trafic qui sous-tendent ce pronostic, sont directement liées à l'accroissement prévu des populations et des emplois, dans le cadre des projets de développement des agglomérations de Cergy-Pontoise et du Parisis. « Si Pierrelaye veut maîtriser son urbanisation, ce n’est pas le cas d’autres communes », rappelle Eric Debarle. Les prévisions de trafic affichées par le maître d'ouvrage provoquent des réactions indignées dans l'assistance : « C’est faux, car en 2020, on manquera de pétrole et l’on sera obligé de réduire nos déplacements en voiture » rétorque, par exemple, un habitant sous les applaudissements du public.
Les Verts, par la voix de Sébastien Dupont, s’opposent à ce projet et plus généralement, à tout nouveau projet autoroutier en Ile-de-France. Comme nombre de participants au débat, ils prônent une remise en cause du « tout voiture » au profit du développement du ferroutage de la voie fluviale et des transports en commun.

Seul Claude d’Ornano, président de l’ARDIES Val-d’Oise, fortement contesté par la salle, soutient le projet de prolongement de la Francilienne au nom de la préservation et du développement de l'emploi: « Sans voie rapide, pas d’emplois ». On lui oppose qu’une autoroute n'a jamais empêché les licenciements et que personne ne peut démontrer qu'elle crée des emplois. «Nous ne cèderons pas au chantage à l’emploi », lance Michel Vallade. « Il y a une logique économique mais il existe aussi une logique sanitaire et environnementale. On ne doit pas agir au détriment des Franciliens » conclu le maire de Pierrelaye.

Relayant plusieurs interventions de la salle, Jean Bergougnoux interroge le maître d'ouvrage «Si je comprends bien, on vous accuse de nous enfermer dans un cercle vicieux : vous construisez une autoroute pour répondre à l'accroissement du trafic, mais cette autoroute elle-même crée de nouveaux trafics, etc... Qu'en est-il exactement? », Eric Debarle répond que sa logique est simple : répondre aux besoins de transport crées par le développement des populations et des activités dans la région. Dans cette perspective, les divers modes de transport envisageables (rail, voie fluviale, route) sont complémentaires et les pouvoirs publics entendent soutenir les alternatives à la route chaque fois que cela est possible. De même, le développement des transports en commun dont il présente les projets d’étude dans la zone concernée ne peuvent répondre, à eux seuls, à l'évolution des besoins de transport au cours des prochaines décennies.
Il observe d'autre part que la réalisation de ce prolongement de la Francilienne, s'il répond mieux aux besoins que le statu quo, n'engendre pas pour autant un accroissement appréciable du trafic en Ile-de-France et ne provoque qu'un déplacement modéré du trafic global dans la zone d'étude.
A l’aide de quelques photomontages, le maître d’ouvrage présente la consistance des projets qui pourraient être envisagés pour la commune. Il indique que le tracé serait pour l'essentiel réalisé en déblai, c'est à dire au-dessous du niveau actuel ce qui permettrait la mise en place de couvertures en certains passages critiques. Il souligne que tout ceci n'est qu'un avant-projet qui pourrait être optimisé. Répondant à une interrogation critique émanant de l'équipe municipale, il indique que selon les études annexées au dossier du maître d'ouvrage le passage en déblai est compatible avec le niveau de la nappe phréatique même sur le tracé bleu. Tout ceci intéresse fort peu la salle qui réagit sur le thème « de toute façon, on n'en veut pas! ».

Coût et financement du projet ?
« Le moins cher, c’est de ne rien faire », admet Eric Debarle.
Parmi les différents tracés, le réaménagement de la RN184 serait le moins coûteux (1,1 milliard d’euros), le tracé « rouge » coûterait 1,5 milliard d’euros, tandis que le « bleu », nécessitant l’enfouissement de certaines portions, reviendrait à 2,1 milliards d’euros. Afin de faciliter le financement du projet, l’autoroute pourrait être remise en concession ce qui impliquerait un système de péage. De quoi effrayer bien des habitants ! « Mais ce n'est qu'une hypothèse à discuter », précise Eric Debarle.
Un des parcours les plus chers, « le violet », conviendrait mieux, aux Pierrelaysiens et au COPRA qui souhaitent préserver leur qualité de vie et la plaine agricole. Le tracé vexinois, qui contourne l’agglomération de Cergy-Pontoise répondrait, lui, à l’exigence de faire passer la Francilienne en zone peu urbanisée.

Le débat continue Evoquant les moyens de pression dont disposent les tenants du prolongement de la Francilienne par le tracé « rouge », le maire de Maurecourt, venu prêter main forte à son voisin, a qualifié les parties prenantes au débat de « pot de terre contre pot de fer». A ce propos, Jean Bergougnoux rappelle que c'est la qualité des arguments qui compte. Il cite pour exemple des projets qui ont été abandonnés, d’autres profondément modifiés grâce au débat public. D’où l’importance de ces réunions de proximité dès lors qu'elles donnent lieu non seulement à des participations importantes mais surtout à des interventions bien argumentées.

Pour le moment, le débat public sur la Francilienne fait le plein.

Réunion de proximité du 28 mars

Maurecourt : non au trace "rouge", oui au debat

Salle bondée dans l’espace Gérard Blondeau de Maurecourt, où 400 personnes ont participé à un débat très animé qui a duré plus de quatre heures. Outre les documents mis en place par la CPDP, les participants avaient trouvé à l'entrée de la salle un numéro spécial des « Nouvelles de Maurecourt », développant les arguments de la municipalité contre tout prolongement de la Francilienne en zone urbanisée.

Gérald Rutault, maire de Maurecourt, a ouvert la séance en soulignant la singularité de cette petite commune de 3500 habitants dont la ruralité et la qualité en font un symbole du « bien vivre ensemble ». Il a dit sa conviction qu'il fallait travailler à l'amélioration de la RN 184, pour fluidifier la circulation et mieux protéger ses riverains avant de lancer nouveaux projets autoroutiers. A supposer qu'un nouveau projet soit justifié, il ne saurait être envisagé en zone urbanisée. En tout état de cause, il est totalement opposé au projet de tracé rouge à Maurecourt et invite les Maurecourtois à se mobiliser avec détermination contre une telle hypothèse.

Cette détermination s'est traduite ce soir là par une participation particulièrement active au débat. Les échanges ont été nourris et souvent très argumentés. Ils ont été parfois agrémentés par la reprise en chœur d'une petite chanson (" Non! Non! Non! Au tracé rouge"), sans que ceci nuise à leur qualité. Le fait que Victor Blot, porte parole du COPRA, soit revenu sur la question de la continuité des décisions de l'Etat et l'illégitimité, selon lui, de l'hypothèse du tracé rouge, n'a pas non plus dissuadé les participants de développer un argumentaire serré contre ce tracé.

Ce fut notamment le cas de Joël Tissier, adjoint au maire, qui présenta un exposé très complet en insistant tant sur les difficultés, dirimantes selon lui, d'insertion d'un tel projet dans le contexte local que des risques sanitaires et des nuisances sonores qu'il ferait courir aux habitants.

A la suite de cet exposé, la discussion s'engagea sur l'opportunité même du prolongement de la Francilienne.

Les Verts réaffirmèrent leur opposition de principe à tout projet de prolongement autoroutier en Ile de France et l'impérieuse nécessité de repenser la politique d'aménagement du territoire et la politique des transports en recourant au ferroutage, à la voie fluviale, aux transports en commun…Ce fut l'occasion pour le maître d'ouvrage de faire le point des projets de cette nature pouvant intéresser la zone d'étude et d'évaluer leurs impacts possibles sur le développement des trafics routiers, impacts qui, selon lui, ne permettent pas de remettre en cause la nécessité du développement d'une nouvelle infrastructure.

La nécessité de ce prolongement pour conforter le développement économique local, thèse soutenue par le président de l'ARDIES Val d'Oise, Claude d'Ornano, fut aussi très contestée. Certains soulignèrent, en particulier, que les prévisions de trafic du maître d'ouvrage, reposaient sur des hypothèses de croissance des emplois volontaristes et, selon eux, irréalistes. Le développement dans la zone de la logistique et des transports routiers associés fut aussi vivement critiqué par certains intervenants.

Le dialogue s'engagea ensuite entre la salle et le maître d'ouvrage sur le bouclage de la Francilienne plusieurs intervenants considérant que pour différentes raisons, dont la saturation des axes A13, A14, il fallait faire un bouclage complet et beaucoup plus au large de l'agglomération parisienne auquel le tracé violet pourrait être partie prenante. Sans contester l'intérêt à long terme d'un tel bouclage, le maître d'ouvrage considère que cette perspective n'enlève rien à l'intérêt du projet soumis au débat.

La discussion se porta ensuite sur les problèmes très concrets que poserait la réalisation de ce tracé s'il advenait qu'il soit retenu : consistance des ouvrages et intégration dans la voirie locale, protection contre le bruit (échange entre Sébatien Lanza, représentant le Syndicat des Propriétaires de l'Ile de Migneaux, et le maître d'ouvrage sur l'appréciation et la prévision des nuisances sonores), difficultés éventuelles de réalisation des ouvrage par exemple à proximité des collines de l'Hautil classées en zone instable.

En conclusion, le maire de Maurecourt se félicite de la qualité de ce débat, même s'il ne modifie en aucune manière sa conviction que le tracé rouge est inacceptable à Maurecourt comme en bien d'autres endroits. Il invite les Maurecourtois à participer à ses côtés aux débats de proximité qui se tiendront tout au long de ce tracé, pour faire partager cette conviction.

Note : ce résumé nécessairement incomplet ne vise qu'à donner quelques impressions de séance à l'attention de ceux qui souhaitent suivre l'actualité du débat en temps réel. Seule la restitution complète de la réunion, à venir dans quelques jours, fera foi.

Achères, lundi 27 mars
Les tracés "vert" et "bleu" compromettraient gravement l'avenir de la commune déjà fortement contraint par le PPRI


Salle comble pour la deuxième réunion de proximité. Quelque 450 personnes, majoritairement des Achérois, sont venus soutenir la position unanime du Conseil municipal opposé aux différentes hypothèses de tracés susceptibles d’affecter le territoire de la commune. Le débat, animé et bien argumenté s'est prolongé jusqu'aux environs de minuit.

En introduction au débat, Alain Outreman, maire d’Achères, a rappelé que l'avenir de sa commune, qui a le droit et le devoir de reconquérir ses territoires, s'inscrit dans le cadre des fortes contraintes d'aménagement imposées par la mise en place d’un PPRI (Plan de Prévention des Risques d’Inondations). C'est dans ce contexte que lui-même et son équipe travaillent depuis plus de trois ans à un plan global d’aménagement qui vise au développement économique de la ville et à la réappropriation des berges de Seine par les Achérois. Il explique et argumente cartes à l’appui, qu’il serait « insupportable qu’Achères soit de nouveau pénalisée». Pour le maire d'Achères, cependant, «le débat mérite d’avoir lieu» car il faut trouver une solution qui comporte «le moins de nuisances possibles pour les populations, le développement des territoires et l’environnement». Il se déclare favorable au bouclage de la Francilienne mais opposé à un tracé qui passerait en zone urbanisée.

A la suite de cette intervention, le débat s'engage sur l'opportunité même du prolongement de la Francilienne. Les Verts de la région Ile de France, par la voix de Diarra Bassy, réaffirment leur opposition à tout prolongement autoroutier dans la région et l'urgence de la mise en place d'une politique alternative des transports utilisant plus largement le ferroutage, la voie fluviale et les transports en commun. Le représentant du parti socialiste souligne quant à lui le coût "exorbitant" de ce projet qui n'offre finalement qu'un débouché sur le système autoroutier A13, A14 déjà fortement saturé. Des échanges nourris avec le maître d'ouvrage s'engagent sur ces problématiques.

Les arguments qui justifient aux yeux des Achérois le rejet des tracés traversant le territoire de leur commune sont ensuite approfondis. Le tracé vert passerait par une zone ayant un réel potentiel de développement économique et, de surcroît, fortement concernée par le PPRI. Quant au tracé bleu il toucherait une ZNIEFF (zone naturelle d'intérêt écologique, floristique et faunistique) et compromettrait le développement de la zone d'activité de la Petite Arche.

Des questions sont ensuite posées au maître d'ouvrage sur la consistance même de son projet. En particulier, la compatibilité du tracé vert avec le PPRI est discutée : il semblerait que sa réalisation supposerait l'abaissement du niveau de la RD30, ce qui risquerait de la rendre impraticable en cas de forte crue. En tout état de cause, le maître d'ouvrage reconnaît que, si ce tracé devait être retenu, des études approfondies seraient nécessaires.

A noter qu'au cours de cette réunion, une controverse s'est développée entre Victor Blot, porte parole du COPRA, venu apporter son soutien aux Achèrois, et Francis Rol Tanguy, Directeur Régional de l'Equipement Ile de France sur la "continuité des décisions de l'Etat" s'agissant du projet de prolongement de la Francilienne. Le président de la CPDP s'est engagé à mettre sur le site du débat tous les documents permettant à chacun de se faire une opinion à ce sujet.

Note :
ce résumé nécessairement incomplet ne vise qu'à donner quelques impressions de séance à l'attention de ceux qui souhaitent suivre l'actualité du débat en temps réel. Seule la restitution complète de la réunion, à venir dans quelques jours, fera foi.

Andrésy, mercredi 22 mars
Les andresiens expriment leur opposition au "tracé rouge"

Première réunion de proximité : le dialogue s’engage

Salle comble à Andrésy. 700 personnes s’étaient déplacées pour écouter, s’informer et, surtout, exprimer leur opposition à l'hypothèse du "tracé rouge" qui impacterait directement la commune d’accueil yvelinoise. Les partisans des Verts, venus nombreux, ont exprimé de manière plus générale leur refus de tout prolongement d’autoroute en Ile-de-France.

Le contexte de la proximité a permis des échanges, souvent très argumentés, autour de plusieurs questions de fond dans le cadre d’un jeu de questions-réponses animé par la CPDP. La salle a eu de très nombreuses occasions de s’exprimer, loin de toute langue de bois, donnant tout son sens à la notion de « débat public». Un certain nombre de questions précises touchant, par exemple, aux prévisions de trafic ou à l'accidentologie, étant restées en suspens, le président de la Commission particulière a invité le maître d’ouvrage à préparer des réponses argumentées et chiffrées qui pourront être évoquées lors de réunions ultérieures.

Le débat a fini bien après minuit avec une assistance restée attentive, malgré l’heure, aux exposés les plus techniques concernant notamment, la pollution de l'air et les risques sanitaires.

Les Verts : pas de nouvelle autoroute en Ile-de-France

Après que le maître d’ouvrage a présenté son argumentaire sur l’opportunité du prolongement de la Francilienne, les Verts se sont prononcés contre tout projet de prolongement autoroutier en Ile-de-France. Face à l'épuisement inéluctable des ressources pétrolières et dans le droit fil des engagements de Kyoto, ils ont proposé de réfléchir à une autre politique des transports et de l’aménagement du territoire, utilisant plus largement le ferroutage, l'utilisation de la voie fluviale et les transports en commun.
En réponse, le maître d'ouvrage a fait le point sur les réalisations et les projets de cette nature intéressant en Ile-de-France.

Le « tracé rouge » à Andrésy : rejet unanime des intervenants

Le maire d’Andrésy a donné le ton en souhaitant dans son allocution inaugurale que " le «tracé rouge» «ne voie jamais le jour»". De nombreux intervenants se sont ensuite succédés : élus, représentants d'associations, tels que Victor Blot, porte parole du COPRA et Roger Jacquot, président du comité local du COPRA, mais aussi "simples citoyens". Ils ont exprimé, de la tribune ou de la salle, leurs arguments contre le "tracé rouge".

Quelques questions sont revenues fréquemment :
- La continuité des décisions de l’Etat.
S’agissant du « tracé rouge » qui figure parmi les options soumises au débat, que penser de la continuité des décisions de l’Etat, compte tenu des décisions ministérielles antérieures ?
- Les risques sanitaires et la qualité de l’air
Les risques sanitaires liés à la détérioration de la qualité de l'air (analysés dans un exposé très complet de Joël Tissier, adjoint au maire de Maurecourt) n'impliquent-ils pas une application rigoureuse du principe de précaution ?
- Quelles solutions après Orgeval ?
De nombreux témoignages ont insisté sur l’incapacité de l’A13 à absorber le flux de voitures qui proviendrait l’A104.


Le maire d’Andrésy : pour un « tracé bleu amélioré »

En conclusion de la réunion, le maire d’Andrésy s’est prononcé sur l’intérêt que présenterait une étude approfondie du «tracé bleu» soumis au débat. Il conclue que s’il devait être sérieusement rediscuté et aménagé, un tracé s’écartant plus encore des populations pourrait être la solution du "plus grand consensus". Cette prise de position a cependant fait l’objet d’un certain nombre de contestations venues de la salle.

Note :
ce résumé nécessairement incomplet ne vise qu'à donner quelques impressions de séance à l'attention de ceux qui souhaitent suivre l'actualité du débat en temps réel. Seule la restitution complète de la réunion, à venir dans quelques jours, fera foi.


Pontoise, mercredi 8 mars
Une ambiance passionnée
pour la réunion d’ouverture du débat public


De la colère et de la modération. Des cris et des arguments. Près de 1 500 personnes étaient au rendez-vous de la réunion d’ouverture du débat public le 8 mars au Hall St-Martin, à Pontoise. De 20 h 45 à 1 h 15 du matin, partisans et adversaires du projet soumis au débat public - ou de l’un ou l’autre des cinq tracés – ont confronté leurs points de vue devant un public particulièrement réactif.
Après une intervention de Bertrand Landrieu, préfet de région Ile-de-France et préfet de Paris, Jean Bergougnoux, président de la Commission particulière du débat public (CPDP) a rappelé les principes et les «règles du jeu» du débat public. Il a notamment précisé que le rôle de la CPDP et de ses membres consiste à "informer, écouter et rendre compte des débats". Après la réunion de synthèse du 6 juillet, il a annoncé pour fin juillet la réalisation du compte rendu « objectif et neutre » du débat public. Il a explicité également les engagements pris par la CPDP vis à vis du public, développés dans la brochure « Le débat public et vous ».

Francis Rol-Tanguy, directeur régional de l'Equipement d'Ile-de-France et Eric Debarle, responsable de la mission A 104, ont ensuite expliqué, au nom du maître d’ouvrage, le projet soumis au débat public et ses cinq options de tracés.

Après des échanges avec la salle sur des questions liées au débat public, Jean Bergougnoux a ensuite donné la parole à de nombreux intervenants.
• Les Verts se sont déclarés les adversaires résolus de toute nouvelle autoroute en Ile-de-France et ont préconisé le développement de modes de transports alternatifs et du transport collectif.
• Certains élus (dont les maires de Saint-Germain-en-Laye et de Poissy) ainsi que le président de la CCI de Versailles défendent, au nom du développement économique, le tracé retenu en 1997, appelé aujourd’hui tracé "rouge". Ils ont développé leur position en expliquant pourquoi, selon eux, ce tracé répond le mieux aux objectifs du projet tout en soulignant que des moyens efficaces de protection des habitants et de l'environnement devront être mis en œuvre.
• Le président de l’agglomération de Cergy-Pontoise, s’est prononcé, quant à lui, en faveur du scénario N1 « aménagé ».
• Les sympathisants du COPRA 184 (Collectif pour la protection des riverains de l'A184) combattent vigoureusement ce tracé. Pour eux, une autoroute en zone fortement urbanisée présenterait des "risques inacceptables", notamment en matière de santé publique. Le président du COPRA a promis une bataille "sans répit et sans merci".Au delà de cet affrontement sur le "tracé rouge", les autres options proposées par le maître d'ouvrage, notamment les tracés "violet" et "bleu" ont fait l'objet de prises de positions, là encore, largement contradictoires.

Les orateurs ont finalement tous pu s’exprimer malgré un bruit de fond quasi-permanent, dominé parfois par les sifflets et les cornes de brume. En fin de soirée, Maître Corinne Lepage, ancienne ministre s'exprimant en tant que conseil du COPRA, a invité les participants à cette réunion à s’engager en confiance dans l’exercice de démocratie participative auquel les convie la CPDP par la voix de Jean Bergougnoux. « Cela n’a rien à voir avec une enquête publique, a-t-elle dit. Pour une fois que vous pouvez réellement influer sur une décision, profitez-en !".

Les manifestations ont pris parfois une telle ampleur que le président s'est vu obligé de menacer d'interrompre les débats s'ils ne se déroulaient pas "dans un climat de respect".
Quelque 200 questions ou prises de position ont été formulées, par écrit, émanant d’un public déjà bien au fait des grandes problématiques. Une quarantaine d'entre elles ont été portées au débat en séance, soit directement par leurs auteurs, soit par l'intermédiaire des membres de la CPDP. "Les questions fondamentales ont été posées, s'est réjoui Jean Bergougnoux, et il appartiendra maintenant aux réunions de proximité et aux réunions thématiques de les approfondir."

Prochain rendez-vous du débat public : le mercredi 22 mars, à Andrésy – 20 h 30 – Espace Julien Green, boulevard Noël Marc.

Trois nouvelles réunions publiques
Trois nouvelles réunions publiques de proximité ont été confirmées ou décidées : à Méry-sur-Oise, le 25 avril, à Orgeval, le 28 avril, et à Poissy, le mardi 2 mai. Pour ces deux réunions, les lieux seront précisés ultérieurement