Réunion de proximité de Mériel, mardi 16 mai
Mériel : non au tracé "violet" et dénonce les nuisances actuelles
C'est à Mériel que s'est achevée avec la dix-neuvième et dernière
réunion de proximité, la première phase du débat public sur le projet
de prolongement de la Francilienne.. Devant quelque 250 personnes
réunies à l'espace Rive-Gauche, Michel Rigollet, maire de la commune
a exprimé son hostilité au tracé nord-ouest (tracé « violet ») qui
détruirait des sites classés exceptionnels, sans toutefois répondre aux
objectifs assignés au prolongement de la Francilienne. Cette opposition
déterminée a été unanimement soutenue tant par les divers intervenants
à la tribune que par les nombreuses prises de parole parfois véhémentes
en provenance de la salle. L'opportunité du prolongement a, quant à
elle, fait l'objet d'un débat nourri. En tout état de cause, les élus
et les habitants de Mériel et des communes voisines, s'accordent sur le
besoin de trouver une solution pour le tronçon Villiers-Adam /
Méry-sur-Oise d'autant que le prolongement de la Francilienne
risquerait d'accroître encore les nuisances déjà très fortement
ressenties aujourd'hui, du fait de la N184. Le maître d'ouvrage, après
avoir été conforté dans son opinion, à travers les diverses expressions
qui ont rejeté le « violet », s'est déclaré favorable à considérer la
N184 entre Villiers-Adam et Méry-sur-Oise comme le premier tronçon d'un
projet, si une décision était prise de prolonger la Francilienne par un
tracé situé dans le fuseau sud-est. Dans cette hypothèse, ce tronçon
serait réalisé, au regard de la protection contre les nuisances, de
manière cohérente avec le reste du tracé. En introduction à cette ultime réunion de proximité, Jean Bergougnoux
a confirmé le succès de la participation citoyenne au débat public en
indiquant le nombre record de visites du site Internet et le chiffre de
9000 personnes comptabilisées en réunions publiques. La séance s'est
achevée à 23h30.
Michel Rigollet : hostile au tracé "violet"
« En matière de circulation routière et de ses conséquences, la
commune de Mériel a une longue expérience ». Pour cadrer la
problématique propre à Mériel, Le maire de la commune a choisi
d'évoquer l'historique de la liaison entre l'Isle-Adam et Méry-sur-Oise
qui s'effectuait par le village jusqu'en 1983, date de l'ouverture de
la RN184. Cette structure composée de deux fois deux voies répondait au
trafic de l'époque. Aujourd'hui, le trafic est multiplié par trois et «
les nuisances sonores subies par les Mériellois sont de plus en plus
importantes de jour comme de nuit ». S'interrogeant sur les solutions possibles, il rejette tout
d'abord catégoriquement le tracé « violet » : alors même qu'il ne
répond nullement aux objectifs annoncés par le maître d'ouvrage, ce
tracé détruirait, des sites classés exceptionnels comme l'abbaye du Val
et le marais de Stors, sans compter qu'un tunnel de trois kilomètres
pourrait traverser le centre-ville. Michel Rigollet est donc « totalement hostile » à ce « tracé exutoire » qu'il souhaite voir « définitivement abandonné ».
Mais il souligne, d'autre part, tout aussi fortement que si un
tracé du faisceau sud-est devait être retenu, force serait de
reconnaître que l'origine de la Francilienne ne devrait pas être Méry
mais bien le point où se rejoignent la RN184 et l'A104, au nord de la
ville de Mériel sur le territoire de Villiers-Adam et que des
dispositions efficaces de protection contre les nuisances devraient
être mises en place.
Didier Akoun, président de l'association « Andrésy : qualité
pour tous », s'est opposé à l'opportunité même du projet de
prolongement et a annoncé les résultats d'une consultation des
Andrésiens, piloté par l'association, et rendus public le 20 mai
prochain. Il a demandé au président de s'expliquer sur les propos
rapportés dans la gazette du Val d'Oise (10/05) : « Tous les Élus
concernés, sans exception, sont favorables à un bouclage ». Il rappelle
que nombreux sont les citoyens à ne pas adhérer à ce projet
d'autoroute.
Jean Bergougnoux rectifie: « Il me semble avoir dit tous les
maires » car «par exemple, je ne mésestime pas les élus Verts qui ne
sont pas favorables au prolongement ». Avant de redonner la parole à la
salle, le président précise que les doutes émis par les citoyens sur
l'opportunité même du projet, étaient bien notés « et tout cela sera
retracé, n'ayez pas d'inquiétude là-dessus ».
« J'aimerais savoir si le Ministre n'a pas déjà pris sa
décision », questionne Jean-Pierre Michel depuis la salle, faisant
référence à un précédent débat auquel il a assisté. « Tout reste ouvert
» a argumenté, une fois de plus, Jean Bergougnoux. Stéphane Pariski, habitant de Mériel, se prononce « contre
l'autoroute » essentiellement pour des raisons environnementales. Il
évoque le problème du réchauffement climatique comme l'un des défis
majeurs du siècle et défend que c'est à partir de cette constatation
que l'on doit s'interroger sur « l'opportunité de continuer à
développer une politique de déplacement « tout routier ». En dix ans,
Méry a vu arriver l'A115 et Mériel la Francilienne : « Depuis combien
de décennies, n'y a-t-il pas eu de lignes de train dans le Val d'Oise ?
» a-t'il interrogé, largement approuvé par la salle. Usager des
transports en commun, il dit préférer que le budget alloué soit affecté
au développement de modes de transports alternatifs. Le recours au ferroutage, au transport fluvial, l'achèvement des
Tangentielles ouest et nord apparaissent également comme une priorité à
Sylvain de Smet, secrétaire départemental des Verts Val d'Oise.
Il souligne que « budgétaire ment, on ne pourra pas tout faire » et
qu'il faut donc s'engager dans une politique de grands travaux
permettant « du ferroutage, la revalorisation de la voie d'eau et
l'indispensable développement de nouveaux transports en commun plus
transversaux ». Le vrai débat, selon lui, étant de répondre aux
exigences de la vie comme par exemple développer les projets de
transports collectifs locaux (vélo, taxis collectifs). Il insiste sur
la « capacité de la population à changer ses habitudes et donc à
emprunter les transports en commun » si ils sont « plus sûrs, plus
fréquents, plus confortables et bon marché ».
Pour Bernard Tailly, maire de Frépillon, le prolongement de
la Francilienne est, au contraire, une nécessité. Elle permettrait de
délester les voiries environnantes notamment la RN184 et il cite
l'exemple de l'A115 qui a soulagé de deux tiers la RD928, « aujourd'hui
les Frépillonais apprécient » ajoute-t'il. C'est aussi un impératif
économique selon lui car « Le Val d'Oise a besoin d'infrastructures,
faute de quoi on condamne ses habitants dans l'avenir à un taux de
chômage plus élevé que dans les autres départements de la région »
c'est mécanique explique t'il. Pour lui, l'argument souvent avancé en
réunion « plus de routes, plus de circulation » n'est pas valable :
c'est notre mode de vie qui est à mettre en cause et non les routes. A
l'écologie, qu'il surnomme, « de contrainte » proposée par les Verts,
il oppose l'écologie dite « de liberté ». Puisque les déplacements
individuels sont inévitables : « il faut développer le moteur propre »
explique t'il. Il ne prétend pas enterrer pour autant le transport en
commun car il défend la complémentarité entre l'individuel et le
collectif. Pour lui non plus, le tracé nord-ouest n'est pas le bon
tracé et « la porte est ouverte entre les tracés «rouge » « vert » et «
noir » ou à une synthèse des trois ». Il conclut en demandant à la
Commission de noter que le tronçon Villiers-Adam / Méru-sur-Oise
devrait être considéré comme faisant partie intégrante de tous ces
tracés et traité comme tel.
Eric Debarle, chef de la mission A104 à la DREIF, est
revenu sur l'historique du projet pour en expliquer l'opportunité et
considère que ce prolongement n'est qu'un rattrapage d'un chaînon
manquant. Cette infrastructure devrait être, en tout état de cause,
accompagnée par le développement de modes de transports complémentaires
« là où ils seraient compétitifs ». Il évoque notamment les différents
projets concernant le transport fluvial (Canal Seine Nord, plateforme
multimodale d'Achères) et les projets de transports collectifs. Gérard Thonot, représentant des communistes de Mériel, dénonce la
logique économique qui préside à ce projet. Il met en cause « les
intérêts libéraux : le tout poids lourds » les trafics dont la seule
justification est de permettre « d'aller plus vite sur la rotation des
marchandises ». Il pointe également le manque de projets concrets
intéressant Mériel, en matière de transports collectifs.
Jean-Louis Delannoy, adjoint au maire de Mériel, a souhaité
évoquer, grâce à la projection d'un photo-montage, les difficultés
dirimantes à ses yeux que présenterait l'insertion du tracé « violet »
dans son environnement. « Loin des champs de patates », sur Mériel
l'entrée du tunnel se ferait au niveau des Hauts de Mériel qui comporte
600 logements et toucherait le site de l'abbaye du Val et le marais de
Stors. Autant de points sensibles qu'il conviendrait de protéger.
Démonstration appuyée par un habitant Mériellois qui rappelle en outre
les nuisances sonores liées à Roissy que subit la population. Le maître d'ouvrage indique que la construction sur les
carrières est maîtrisée et que le marais de Stors est relativement
éloigné de l'entrée du tunnel. Après avoir décrit les tracés en détail,
il reconnaît que l'investissement financier élevé que représente le
tracé violet « le situe en fin de classement » et qu'il ne contribue
que très modestement à l'amélioration de la circulation sur le réseau
local. Il conclut que « le maître d'ouvrage, c'est à dire l'Etat,
n'envisage pas de prendre l'initiative de sa réalisation ». Il accède à
la demande de Michel Rigollet, maire de la commune qui serait,
si le projet est acté, de faire démarrer l'étude du tracé à
l'intersection RN184-Francilienne. Questionné sur les éventuels
dépassements de coûts, Eric Debarle affirme que la concertation
minimise les dérives dans la mesure où les améliorations notées sont
chiffrées dès que preuve est faite de leur faisabilité technique.
Chaque étape de la réalisation de la Francilienne serait, elle aussi,
soumise à concertation.
Aux interrogations suscitées par l'intérêt même de soumettre le
tracé « violet » au débat, Jean Bergougnoux a expliqué le sens de la
démarche de la Commission nationale qui a « considéré que le dossier ne
serait pas complet si on ne tirait pas au clair, une bonne fois pour
toutes, cette hypothèse qui apparaissait à certains comme une hypothèse
miracle évitant de passer en zone très urbanisée ». C'est pour cette
raison que ce tracé « violet » est dans le dossier. Michel Rigollet, maire de Mériel, a salué dans sa
conclusion le respect, l'écoute et la sérénité qui ont prévalu dans le
cadre de cette réunion de proximité, utile aux Mériellois comme à ses
voisins. Le prolongement de la Francilienne est une nécessité pour
Michel Rigollet qui l'espère dans les meilleurs délais, accompagné
d'une protection maximale des riverains commençant dès l'endroit où la
N184 rejoint aujourd'hui la Francilienne.
Réunion de proximité de Neuville, le 4 mai
Neuville-sur-Oise : un non unanime au tronçon central du tracé rouge
Salle comble à Neuville-sur-Oise. Cette commune de 1400 habitants avait
réussi à mobiliser une assistance de plus de 300 personnes pour la
dix-huitième réunion de proximité du débat public. Il est vrai que des
habitants et des élus des villes voisines comme Jouy-le-Moutier et
Maurecourt, s'étaient joints à cette rencontre au cours de laquelle ils
ont pu également s'exprimer. Les préoccupations liées aux nuisances qui
résulteraient de l'adoption de la partie centrale du tracé rouge (« C1
») ont été au centre des exposés et des débats. Une « Commission A104 »,
constituée pour la cause, avait fait procéder à une « Etude d'impact »
qui fut présentée lors de la soirée. C'est donc un public très impliqué
qui a refusé, unanimement l'hypothèse d'un passage de la Francilienne
sur le territoire de la commune. Fabrice Demarigny, membre de
cette Commission, a fortement argumenté contre le tronçon C1 qui «
appartient à l'histoire », tout en appelant de ses vœux une solution
qui concilierait l'humain et le développement économique et qui
pourrait être trouvée dans un tracé combinant différents tronçons des
tracés proposés. Eléments repris par Jacques Feyte, maire de Neuville-sur-Oise, dans sa conclusion, un peu avant une heure du matin.
Evolution du débat
« Le moment est venu où l'imagination doit prendre le pouvoir », si
l'on veut apporter une réponse aux problématiques d'aujourd'hui, a
indiqué Jean Bergougnoux, ce jeudi 04 mai, au terme de 17
réunions de proximité enchaînées au rythme d'un marathon. Citant
l'arrivée d'un nouveau cahier d'acteur, signé de Christian Gerondeau, président des Automobile-Clubs de France où une « sixième solution » est évoquée, le président de la commission particulière précise qu'il est non seulement possible mais souhaitable de sortir des sentiers battus. Jean Bergougnoux,
en introduisant la séance, se félicite du climat de confiance qui
semble s'établir progressivement dans ce débat. Depuis Pontoise
ajoute-t'il, « l'écoute a progressée ». Il évoque la main tendue, à
Saint-Ouen-l'Aumône, par Alain Richard qui s'était prononcé pour le N1
dans le Val d'Oise, tout en invitant les Yvelinois au dialogue pour
rechercher la solution la mieux adaptée à leurs problématiques. Le
président de la CPDP considère donc que la logique des tracés « tout «
rouge » ou tout « bleu » » n'est plus vraiment d'actualité.
Position municipale
Jacques Feyte, maire de Neuville-sur-Oise, remercie le public
d'une telle affluence pour une si petite commune. Il annonce que le
Conseil municipal s'exprimera sur le prolongement de la Francilienne
après cette réunion de proximité et un dernier avis de la « Commission
A104 ». C'est pour être au cœur du débat, a expliqué le maire que « le
Conseil Municipal, deux associations et des Neuvillois ont constitués
une Commission baptisée « A104 » qui a fait procéder à une « Etude
d'impact ». Le but étant d'envisager les impacts du tracé rive-droite
(ou « tracé rouge ») sur la vie des habitants et leur environnement.
(Bruit, milieux paysager et naturel, pollution de l'air, qualité de la
vie, risques sanitaires, dévaluation immobilière ). [On trouvera cette
étude sur le site Internet de la CPDP dans les contributions au débat].
Il rappelle la position du Conseil général du Val d'Oise et de la
Communauté d'agglomération de Cergy, en faveur du N1 qui permettrait de
requalifier la N184 en boulevard urbain, en créant un échangeur
sécuritaire avec l'A15 au carrefour dit de « la Norton ». Il précise
que le besoin « de desserte des zones économiques est bien en
rive-gauche » pour les Yvelines et donc que « le tronçon C1 par
Neuville-sur-Oise n'est pas pertinent ».
Victor Blot, fondateur du COPRA, constate que « personne ne veut
d'une autoroute près de chez lui » pourtant il incite « à profiter du
débat public pour trouver une solution » et réduire l'asphyxie de la
N184, à condition que l'autoroute soit « inaudible, invisible et
inodore » et évite les zones les plus urbanisées.
Jean-Pierre Dacheux au nom des Verts et écologistes d'Ile de France,
dit comprendre la volonté de soulager la N184 mais interroge sur sa
contrepartie en termes de nuisances supplémentaires dues à « l'addition
des circulations sur l'A104 et la N184 », » n'est-ce pas un choix
irrationnel ? ». Il redemande donc de ne pas focaliser le débat sur le
choix d'un tracé pour ce prolongement car « c'est de son opportunité
même dont il faut débattre » et plus encore, selon lui, « de solutions
non routières ».
Eric Debarle, chef de mission A104, rappelle où en sont les
différents projets de transports alternatifs (fret ferroviaire, fluvial
et transports collectifs) dans cette partie de l'Ile de France. Il
souligne que 80% du trafic poids lourd a un trajet inférieur à 150 km
et ne relève donc pas du domaine de pertinence du fret ferroviaire. Il
en est de même du transport fluvial qui malgré les deux grands projets
en cours dans la région ne pourra répondre que très partiellement à la
satisfaction des besoins à moyen terme. S'agissant de la la
Tangentielle Ouest, si souvent évoquée dans ce débat, il « avoue être
un peu plus pessimiste sur sa date de réalisation » que à ce qui a été
écrit dans le dossier.
Claude d'Ornano, président de l'Ardies Val d'Oise, a souligné «
le message intéressant du président fondateur du COPRA » après avoir
réaffirmé que pour l'instant, l'Ardies est pour « le rouge » car «
c'est une position de précaution ». Au nom de son association régionale
qui représente les chefs d'entreprises il s'est dit « ouvert à un
compromis possible, si toutefois il y en a un ».
Wilfrid Deleplace, au nom du Comité de riverains Comitix, a
exprimé le droit des Neuvillois à « un environnement préservé » en
rappelant les engagements politiques des Collectivités. Le Conseil
général a fait de la lutte contre le bruit sa priorité et la région
élabore un plan de protection pour l'atmosphère qui promet
l'amélioration de la qualité de l'air a-t'il rappelé.
Fabrice Demarigny, Commission A104 Neuville, commence par
rappeler l'inquiétude des Neuvillois sur la menace que ferait peser la
traversée d'une autoroute (tronçon C1) sur l'avenir de leur commune. Il
constate ensuite qu'une solution raisonnable ne pourrait être qu'une
combinaison de tracés et d'axes existants, ne serait-ce que « d'un
point de vue strictement financier » pour le contribuable. Il montre
ensuite que le tronçon C1 du tracé rouge, passant par
Neuville-sur-Oise, « est le seul qui ne répond à aucun des besoins
économiques exprimés et qui esquive admirablement les zones d'activités
». En conclusion, il affirme que le tronçon C1 du tracé rouge, dit «
historique » : « appartient à l'histoire et ne correspond plus aux
exigences de l'avenir ».
Pascal Chivé, président du COPRA neuvillois, a réaffirmé son
opposition au tracé « rouge » dans son ensemble et plus précisément, au
tronçon C1 qui traverse la commune. Rappelant « la dangerosité maximale
pour la santé humaine » du dit tracé et son manque de pertinence au
regard de la politique globale d'aménagement, il qualifie ce tracé de «
has been » que le sort a bien fait de « marquer du sceau rouge ».
Joël Tissier, maire adjoint à Maurecourt, est revenu sur les
conséquences du trafic automobile en termes de pollutions locales. Il a
insisté en particulier sur les problèmes de dispersion des polluants et
notamment des particules fines, ces dernières n'étant pas, dit-il,
correctement prises en compte dans les relevés .
En réponse à un Neuvillois qui estime que le critère « cadre de
vie et protection des riverains » n'a pas assez été pris en compte pour
ce tracé rive-droite, Eric Debarle répond que « toute la
différence par rapport au projet Villexpress, ce sont justement toutes
les améliorations pour la protection des riverains et des milieux
naturels ». Il ajoute que les propositions d'améliorations, notées au
cours des réunions de proximité, seront tout d'abord étudiées du point
de vue de leur faisabilité technique puis chiffrées. Il précise qu'à
l'issue du débat il dira : « voilà ce que j'ai entendu, voilà quelles
sont les améliorations et, Monsieur le Ministre, voilà également ce que
cela coûte ».
Gabriel Lainé, maire de Jouy-le-Moutier, dont une délibération
municipale avait positionné sa ville en faveur du « rouge » au début du
débat, est intervenu pour défendre l'agglomération attaquée par des
interventions de la salle. La CACP « apporte des avantages nombreux »
et il est donc juste de « participer à son développement ». C'est le
cas en construisant des logements. C'est aussi le cas en acceptant des
infrastructures routières a t'il affirmé. Il a par ailleurs souligné la
nécessité du V88, relayée par Jacques Feyte qui voit en cette route un
« périphérique de l'agglomération » dont l'absence nuit au
développement de Jouy le Moutier comme de Neuville. Les élus ont
précisé que ce projet ne doit pas être confondu avec l'A104 car comme
l'a expliqué Gérald Rutault, maire de Maurecourt, le choix de
certaines communes de conserver leur ruralité ne doit pas être
sanctionné par une absence d'infrastructures à vocation locale.
Jacques Feyte, maire de la commune, relaya dans sa conclusion le
message transmis par la Commission A104 : « non au tronçon C1 ». Il
invite l'Etat à trouver une solution de compromis alliant l'«
économique et l'humain ». La réunion qui s'est achevé un peu avant une
heure du matin, n'a pas permis d'entrer plus avant dans l'étude
d'impact de « la Commission A104 », ce qu'a regratté Eric Debarle qui
s'est dit a priori d'accord à 80% avec les conclusions de cette étude.
Réunion de proximité de Saint-Germain du 3 mai
Emmanuel Lamy, soutenu par les siens, dans son plaidoyer pour le "rouge"
Emmanuel Lamy, maire de Saint-Germain-en-Laye
et fervent défenseur du tracé « rouge » au fil des précédentes réunions
de proximité, accueillait dans sa commune la dix-septième étape du
débat public, mercredi 03 mai dernier. Une majorité de Saint-Germanois
mais aussi des députés et sénateur voisins étaient venus soutenir la
position du maire de la ville qui s'est exprimé contre les tracés «
bleu » et « noir » « qui massacreraient la forêt ». Tandis que le «
rouge » « malgré ses inconvénients, répondrait aux besoins de
notre développement ».
Cinq cent cinquante personnes, majoritairement favorables au « rouge »
mais pas seulement, s'étaient réunies dans le théâtre Alexandre Dumas
pour une réunion qui se voulait d'importance, aux yeux des défenseurs
de la forêt. Les soutiens attendus par la majorité municipale, à la
fois des représentants du monde économique et des amis de la Forêt
étaient au rendez-vous, ils se sont prononcés, chacun à leur tour, pour
le tracé « rouge ». Toutefois, l'ambiance n'était pas au plébiscite car
les tenants d'un tracé inspiré du « bleu » ont su retenir
l'attention de l'assistance malgré l'heure tardive de leurs
interventions. Pour la première fois, Yannick Tasset, maire d'Orgeval,
s'est prononcé en faveur d'un tracé, se disant : « tenté d'apprécier le
bleu dont le souterrain pourrait aboutir au-delà d'Orgeval ». Denis Faist, premier adjoint à Andrésy
a enchaîné avec un comparatif précis et argumenté, sur la base du
dossier du maître d'ouvrage, des impacts des tracés « rouge » et « bleu
» sur les riverains en terme de pollution, de délestage du trafic
local, de desserte des zones d'activités tout en apportant des
arguments sur les coûts et délais de réalisation. Avant d'inviter dans
sa conclusion, l'ensemble des acteurs à « rechercher un consensus
ensemble », « sans vouloir imposer le rouge ou le bleu ». Appel à une
recherche de consensus, avancée plus tôt dans la soirée par Victor
Blot, fondateur du COPRA qui, devant une assistance moins disciplinée,
avait rappelé la volonté affichée de l'association de : « sortir de cet
imbroglio par le haut ».
Jean Bergougnoux, président de la Commission a souligné, au
cours de la soirée, qu'une unanimité « à faire quelque chose » se
dégageait des réunions de proximité au même titre qu'un refus unanime
concernant la mise en service d'un péage. Il indiqua aussi dans une
transition « qu'on a de moins en moins envie de raisonner en tracés
entiers », tout en proposant prudemment, de garder ces réflexions
pour la suite. Vers une heure du matin, après avoir salué une « réunion
nourrie » de nombreuses interventions, c'est à Emmanuel Lamy qu'il
confia le soin de conclure sa réunion de proximité.
Jean Bergougnoux rappelle en introduction que c'est «
l'opportunité de faire quelque chose et ensuite, des options retenues
pour la Francilienne » qui est l'objet des discussions. Il évoque la
participation record des habitants à ce débat, tant en réunion publique
que sur le site Internet, avant de développer les missions de la
Commission qu'il préside : « informer, écouter, rendre compte ». Il
souligne toute l'importance de ces réunions de proximité qui permettent
de discuter avec la population des problèmes à résoudre, tout autant
que « des contraintes rencontrées dans la résolution de ces problèmes
». Avant d'indiquer que « Quarante ans, ça suffit » et que ce sera le
premier point de consensus unanime inscrit dans son rapport. Il affirme
sa conviction qu'une décision sera prise, au terme des trois mois après
la remise de son rapport, avant d'inviter Emmanuel Lamy à s'exprimer
sur le ressenti des Saint-Germanois.
Emmanuel Lamy plaide pour le tracé "rouge"
Après avoir constaté l'intérêt que suscite le débat public et regretté
le retard accusé par ce prolongement devenu « indispensable », entre
Méry-sur-Oise et Orgeval, le maire de Saint-Germain-en-Laye avoue «
rester sur sa faim » puisqu'il faudrait aller jusqu'à
Saint-Quentin-en-Yvelines pour opérer un véritable bouclage de la
Francilienne. Il se dit favorable aux modes de transports alternatifs,
promus par ailleurs dans sa commune, tout en constatant que
l'automobile est souvent la réponse viable pour répondre au besoin
croissant des déplacements individuels dans cette partie de l'Ile de
France. Après avoir rappelé les objectifs assignés à la Francilienne,
il constate que « ce dossier oppose l'intérêt général aux intérêts
particuliers ». Force est donc de faire des choix entre divers
inconvénients pour amener à un progrès collectif en matière de
circulation. Partisan du tracé « rouge » en rive-droite, il balaie les
tracés rive-gauche du fuseau sud-est « qui ont été sortis des tiroirs
pour la circonstance ». Le tracé « noir » « tronçonnerait
irrémédiablement la forêt » quant au « bleu » : « un leurre » explique
t'il mettant en doute la capacité de l'Etat à réaliser un tunnel sur 6
kilomètres de long. Il refuse de prendre le risque de se voir imposer
des tranchées couvertes en forêt de Saint-Germain par un Etat
impécunieux qui aurait opté pour le tracé « bleu ».
A ce propos, Eric Debarle, au nom du maître d'ouvrage confirme
qu'un accord interministériel, entre le Ministère de l'Equipement et
des Transports et le ministère de l'Ecologie et de l'Agriculture, pose
comme une certitude la réalisation d'un tunnel sur ce tronçon si ce
tracé devait être retenu. Emmanuel Lamy constate que même si le tracé «
rouge » mérite d'être amélioré, notamment dans sa partie centrale, en
recherchant un enfouissement maximal, il est le plus adapté aux besoins
« de notre développement » car il permet aussi de protéger « le bien
commun de tous » (ndlr la forêt). Une pétition qui s'oppose à la
construction d'une autoroute dans cette forêt a déjà recueilli 3500
signatures, en trois semaines, a t'il précisé.
Favorables au "rouge" avec des améliorations
La ville de Saint-Germain est aujourd'hui victime de la saturation de
la N184 qui effectue un « bouclage sauvage » au quartier Bel-Air, selon
l'expression du maire de la commune. La nationale joue le rôle de
liaison nord-sud et ce, sans une voirie adaptée. Le tracé « rouge »
constituerait donc un contournement de Saint-Germain qui épargnerait la
forêt.
Pierre Morange, député-maire de Chambourcy, annonce que la
prochaine séance du Conseil municipal prendra une délibération en
faveur du tracé « rouge » qui « sera votée à l'unanimité ». Cette
démarche sera immédiatement appuyée par une pétition lancée aux
Camboriciens. Toutefois, il avoue que le tracé « rouge » n'est pas
exempt de critiques et appelle la mise en œuvre de « toute une série de
mesures techniques d'enfouissement et de merlonage » qui ont démontré
leur efficacité dans la protection efficace des riverains.
Jacques Myard, député-maire de Maisons-Laffitte, intervient ce
soir en tant que président du SIEP Seine et Forêts pour communiquer la
position officielle du syndicat qui se prononce sur un tracé. Il
précise que ce syndicat regroupe les villes de : Conflans, Achères,
Saint-Germain, Maisons-Laffitte, Mesnil-le-Roi, Fourqueux, Marly et Le
Pecq pour réfléchir sur des études d'aménagement. « Sur huit villes,
six se sont prononcées. Conflans a voté contre et Achères s'est
abstenue ». Conscients du problème que pose ce tracé en terme
d'environnement, ils se disent « convaincus que ce tracé peut encore
s'améliorer » et qu'ils doivent le faire ensemble.
« Après ce tir groupé qui s'est prononcé très clairement en
faveur du prolongement de la Francilienne » constate Jean Bergougnoux,
la parole est donnée au représentant des Verts Ile-de-France. Jean-Pierre Girault,
s'est inquiété de la raréfaction du pétrole dans les années à venir et
de la flambée des prix à la pompe des carburants beaucoup plus propres.
Ces nouveaux types de carburant grandes marques « Optimum », « Premium
» etc. qui fleurissent aujourd'hui, au prix de 1,50€ le litre,
explique-t-il, deviendront obligatoires d'ici 3 ans. Cette augmentation
budgétaire impliquera la réduction du nombre de véhicules. Face à ce
phénomène, il préconise d'utiliser les 1,5 milliards d'euros du budget
Francilienne pour améliorer les transports en commun.
Le maître d'ouvrage, par la voix d'Eric Debarle précise à ce
propos que si des alternatives à la route sont à l'étude dans la zone,
elles ne permettront pas de faire face à l'accroissement des besoins de
transport prévus à l'horizon 2020. Par ailleurs, il précise qu'en
France, lorsque 3€ sont dépensés pour les transports, « 2€ sont
consacrés aux transports collectifs et 1€ pour la route » et que sur
cet euro, 50 cents vont à de nouvelles infrastructures et 50 cents vont
à la mise en place de protections pour les riverains.
Eric Debarle rappelle ensuite les données chiffrées des
perspectives de trafic retenues d'ici 2020, sous-jacentes aux
hypothèses de tracés présentées dans le dossier soumis au débat.
Jean Villemagne, président du comité PROFILE a souhaité
dénoncer les mensonges colportés selon lui par les opposants à
l'autoroute et la désinformation pratiquée par le COPRA au rythme
soutenu d'une expression publique à chaque réunion. Il a repris point
par point les arguments récurrents du Copra dont l'accusation : « d'une
décision annulée par trois premiers ministres » pour ne citer qu'elle,
en apportant des contradictions argumentées à chacun d'entre eux. Au
fur et à mesure de la démonstration, un mélange d'applaudissements
nourris des Saint-Germanois présents dans la salle et des remous
provoqués par les Coprasiens venus défendre leurs intérêts, se
faisaient entendre. Une ovation des partisans du tracé « rouge », mit
fin à cette animation.
Nicolas Didon, représentant le PS de Saint-Germain-en-Laye a
d'abord rectifié auprès de Monsieur le Maire l'unanimité de sa
délibération en faveur du « rouge » qui doit se compter sans les quatre
abstentions de l'opposition. Il s'est prononcé en faveur de la
Tangentielle ouest « ici et très rapidement » en précisant que cela
coûterait 10 à 15 fois moins cher que les tracés proposés, « sans
pollution, sans expropriation, sans travaux compliqués et sans gêner la
circulation ».
A la demande d'une dame dans la salle, Eric Debarle, précise les
modalités des tracés. Il confirme « le faible impact du tracé bleu »
sur la forêt si la solution d'un tunnel, d'une longueur de 6,5km et
profond de 30m, était retenue. Seules les issues de secours seraient
visibles en surface, en plus d'un échangeur avec la D308. Ce qui a fait
réagir Pierre-Emile Renard, président des Amis de la forêt et fidèle
des réunions de proximité. Madame Dumont, présidente fondatrice de
l'Association Ensemble pour l'Environnement à Saint Germain et sa
région dit « attendre le classement de la forêt » mais s'est inquiétée
de connaître le devenir des voitures après Orgeval en précisant que ce
besoin autoroutier de l'A104 ne doit pas faire oublier la coordination
nécessaire des politiques de transports alternatifs.
Michel Calomne, président de l'ARDIES Val-d'Oise, a argumenté
sur la souplesse du mode routier dans une logique de « flux tendus » et
mis en évidence l'attractivité d'une infrastructure autoroutière pour
les entreprises. Il défend le tracé « rouge ».
Yannick Tasset, maire d'Orgeval part du constat des 180 000
véhicules qui arrivent aujourd'hui aux portes de sa ville et bien qu'il
s'associe aux interrogations des Saint-Germanois, il souhaiterait
qu'ils s'interrogent sur la problématique d'Orgeval. Pour lui, « le
tracé « rouge » sera le plus difficile à réaliser », compte tenu des
procédures qui ne manqueraient pas de s'engager pour contrarier sa
réalisation. Après avoir rappelé qu'en l'état aucun des tracés n'est
acceptable, il s'est dit « tenté d'apprécier « le bleu » puisqu'il «
verrait volontiers un barreau passer en souterrain et continuer jusque
plus loin qu'Orgeval ». Cette opposition ferme au « rouge » et ce pas
vers un tracé orienté sur la base du « bleu » a créé la surprise.
Denis Faist, premier adjoint à Andrésy, a développé une comparaison
systématique entre les impacts du tracé « bleu » et du « rouge ». Le
tracé « rouge » est le moins protégé, constate t'il, et cela est dû au
nombre le plus important de pentes élevées (diapositives) explique-t'il.
A ceux qui défendent que « le rouge » est la meilleure solution pour
délester la N184 et le trafic local, il oppose les chiffres du dossier
du maître d'ouvrage qui en cumulant les trois types de trafic,
positionne le tracé « bleu » comme le plus efficace pour délester le
trafic local. De plus il n'impacte que 15000 personnes, chiffre
minimal, dans le cadre du fuseau sud-est. Pour ce qui est de la
desserte des zones d'activités, il se prononce pour les Yvelines et
constate que la plateforme multimodale d'Achères est en rive-gauche,
ainsi que les extensions prévues de PSA et Gefco prévues entre Poissy
et Achères. Il demande : « pourquoi dans ce cas continue-t-on de
dire que c'est le « rouge » qui dessert le mieux les zones économiques,
alors qu'elles sont de l'autre côté de la Seine ? ». Quant aux délais
de réalisation il rappelle, que « tous les tracés du fuseau sud-est ont
une échelle de réalisation comparable, à l'exception du « noir » qui
impose des travaux en maintien de la circulation ». Il affirme enfin
que le tracé « rouge » présenté comme l'un des moins coûteux, cesserait
sans doute de l'être si l'on ajoutait toutes les réalisations
nécessaires à la protection des riverains.
Dans une salle attentive il s'interroge : « comment rechercher un
consensus ensemble ?, plutôt que de dire « moi je vous impose le
rouge, moi je vous impose le bleu ».
Emmanuel Lamy s'est félicité dans sa conclusion de « la démocratie qui
a pu s'exprimer à Saint-Germain ». Il a noté les questions pertinentes
soulevées par Denis Faist, qui mériteraient des réponses, selon lui, de
la part du maître d'ouvrage. Avant de conclure « que les Saint-
Germanois ne prendront pas des vessies pour des lanternes » et qu'ils
savent que ce projet bleu s'il venait à être décidé, « ne serait jamais
enfoui dans sa totalité ». Réunion de proximité de Poissy, le 2 mai
Poissy : la position du maire, favorable au "rouge", ne fait pas l'unanimité
La réunion de Poissy était déjà au centre de nombre de discussions
depuis l'ouverture du débat public, le 08 mars à Pontoise. Tous étaient
au rendez-vous, les Pisciacais, les élus de la Poissy et ceux des
villes voisines, les associations de quartiers, la presse etc. Salle
comble le 02 mai, pour cette seizième réunion de proximité du débat
public Francilienne. Comme le spécifie le nom du projet soumis au
débat, c'est à Poissy-Orgeval que l'ensemble des tracés, proposés dans
le dossier du maître d'ouvrage, converge. Les problématiques locales
sont donc nombreuses et les six cents personnes rassemblées dans la
salle Blanche de castille étaient là pour en témoigner.
Jean Bergougnoux a fait part des impressions qui se dégagent,
après un mois d'écoute et de dialogue, autour des préoccupations
locales : « l'idée de faire une combinatoire sur des morceaux de
tracés, voire d'imaginer des bouts de solutions innovantes pour
contourner certaines difficultés, émerge petit à petit » a précisé le président de la Commission en début de séance.
Jacques Masdeu-Arus, député-maire de Poissy, voit dans ce
prolongement : « l'opportunité d'un véritable contournement de la ville
». S'appuyant sur la projection d'un film, il a démontré la gêne que
constitue la densité du trafic en centre-ville pour les usagers et
riverains. Afin de pallier « l'inaccessibilité de Poissy », Il s'est
dit favorable au prolongement et s'est prononcé pour le tracé « rouge »
(N1, C1, S1) dans son intégralité. A l'exception des représentants des
entreprises et des élus locaux qui défendent ce tracé au nom du
développement économique et du désengagement de la voirie urbaine, les
Pisciacais présents dans la salle, se sont exprimés haut et fort contre
la position défendue par le maire, au nom de la défense de leur cadre
de vie et de leur environnement. La parole a été largement donnée à la
salle et plusieurs associations de quartiers dont l'île de Migneaux, la
Coudraie ou encore les Hauts de Poissy sont venues s'exprimer à la
Tribune. Le président a clos la séance vers une heure trente du matin
après avoir écouté une vingtaine d'interventions.
Point sur le débat
Jean Bergougnoux, président de la CPDP
a indiqué dans son introduction que des tendances se dessinent à
l'issue des 15 premières réunions de proximité. Pour commencer « 40
ans, ça suffit » : à l'unanimité, une décision est attendue, quelle
qu'elle soit. Ensuite, il est apparu que c'est bien de l'opportunité du
prolongement dont il s'agit dans ce débat et non du bouclage de la
Francilienne. L'objectif n'est pas le contournement de la région
parisienne mais la recherche d'une solution qui permettrait de résoudre
des problèmes essentiellement régionaux et locaux dont certains ont été
identifiés plus précisément lors des réunions publiques dites de
proximité. Enfin, l'évolution du débat invite aujourd'hui à sortir
d'une logique de confrontation des tracés de différentes couleurs
soumis au débat. La recherche d'une solution acceptable passe, sans
doute, par une combinatoire à partir de tronçons de ces tracés, voire
de nouveaux tronçons innovants permettant de mieux traiter certains
problèmes qui apparaissent, après débat, insuffisamment pris en compte
dans le dossier initial du maître d'ouvrage.
La position municipale : oui au tracé "rouge"
Jacques Masdeu-Arus, député-maire de Poissy,
réaffirme dès l'ouverture de la réunion la position de la municipalité,
favorable au tracé « rouge ». Chahuté par la salle, il n'en continu pas
moins à plaider que l'A104 est indispensable pour le centre-ville de
Poissy, engorgé par la circulation automobile. Images vidéo à l'appui,
il démontre que « les Pisciacais sont pris chaque jour dans la nasse !
». Poissy est un « carrefour naturel » pour les 30 000 véhicules qui
passent au quotidien au niveau de la Collégiale dont 20 000 qui
viennent de Conflans, Maisons-Laffitte ou Achères, 40 000 par jour sur
le pont de Poissy. Outre la pollution et le bruit générés par ces
embouteillages, le maire explique que «l' inaccessibilité de Poissy »
est un frein au développement économique de la région. Or, ce critère
reste primordial pour le maire de Poissy qui explique qu'une «
entreprise s'implante là où les conditions lui sont les plus favorables
».
Jacques Masdeu-Arus pense qu'une unanimité sur la
nécessité du prolongement se dessine aujourd'hui, tout en précisant : «
bien-sûr, pas dans cette salle » (vives réactions d'une partie du
public). Il constate qu'aucun autre tracé mieux que le « rouge », ne
permettrait le contournement de Poissy pour la circulation de transit.
Il affirme comprendre les craintes des riverains concernés par ce tracé
tout en estimant qu' « un viaduc tunnel n'apportera pas plus de gêne
sonore que les mesures de bruit aujourd'hui constatées ».
Opposition venue de la salle
Jacqueline Fleury, Pisciacaise,
qui avait manifesté une opposition remarquée pendant l'allocution de
Monsieur le Maire, exprime une opinion totalement contraire : « faire
passer une autoroute dans la ville serait une catastrophe ! » et non,
une solution puisque cela accentuerait la pollution. Elle demande donc
au maître d'ouvrage de démontrer que l'A104 permettrait, réellement, de
diminuer la circulation dans Poissy.
Précisions sur les analyse de trafic par le maître d'ouvrage
Eric Debarle, chargé de mission A104,
a donc exposé les analyses de trafic qui justifient, pour la DREIF, de
l'opportunité du projet dont l'un des objectifs vise à délester la
voirie locale. Il donne les principaux chiffres qui illustrent une
augmentation d'une vingtaine de pour cents, sur l'ensemble des
tronçons, entre 1995 et 2005. Il précise que le trafic de la RD30 a
augmenté de 40% en 15 ans, passant de 8 000 véhicules à 11 000. Il
ajoute que pour l'intérieur de Poissy, le boulevard Robespierre et
l'avenue Maréchal Foch, c'est une augmentation de 10 % à 15 % qui est
prévue. Le maître d'ouvrage, pour répondre à la question de madame
Fleury explique qu'aujourd'hui, le voitures venant du nord sont
obligées de traverser Poissy et St Germain, avec la Francilienne ils
pourraient accéder aux échangeurs situés au nord de la ville sans avoir
à la traverser, cela soulagerait donc le trafic intra muros.
Victor Blot, fondateur du COPRA,
s'opposant à la vision développée par Jacques Masdeu-Arus, affirme
qu'il ne faut pas considérer la Francilienne comme le contournement de
Poissy. Il invite « au bon sens » pour trouver un tracé dans le fuseau
sud-est qui toucherait le moins possible les populations tout en
mettant en œuvre des protections maximales pour les riverains. Il
conclut « qu'il est absolument nécessaire, à travers la CPDP, de
trouver un compromis acceptable car, pour les riverains, plus
l'espérance est grande, plus la déception risque d'être violente ».
Monique Levasseur, présidente du COPRA Poissy,
commence par saluer l'initiative de ce débat avant de s'interroger sur
la neutralité d'un dossier qui, selon elle, présente le tracé « rouge »
comme « le plus performant ». Elle prévient que « ce projet détruira la
santé, l'environnement et la qualité de vie de toute une population »
et une fois commencé ce sera trop tard, précise t'elle. Elle a
développé un argumentaire très détaillé en 5 parties : les conséquences
du projet pour Poissy, les problèmes techniques, les implications de
problèmes plus généraux, les remarques quant à l'opportunité du projet
actuel et les propositions du COPRA qui avance la conduite de deux
sujets en parallèle. (Cf. Interventions des participants pour plus
d'information). Pour conclure, elle invite à une prise de conscience
globale sur la façon de concilier économie et qualité de vie pour
permettre un développement harmonieux et durable.
Eric Debarle, répond sur l'eau à madame Levasseur. Concernant le PPRI, Elisabeth Vanini, équipe projet A104,
présente à ses côtés à la tribune, a accompagné le plan de prévention
des risques d'inondation de la ville, la DREIF est donc bien au courant
du dossier. L'ensemble des études effectuées sont consultables sur le
CDRom des annexes, ajoute t'il. Pour le captage de l'eau potable, c'est
bien parce que le problème est connu qu'un viaduc pour le
franchissement de la Seine a été envisagé dans la mesure où le passage
du « vert » et « du rouge » en tunnel était impossible.
A une
dame qui faisait remarquer que le tracé « rouge » avait été cité une
cinquantaine de fois dans le dossier du maître d'ouvrage, Jean Bergougnoux, président de la CPDP
répond qu'il est maintenant temps de « sortir de la logique des
couleurs ». Il faut essayer de combiner des tronçons des différents
tracés, et d'imaginer d'autres solutions en certains endroits, car
comme le « suggère monsieur Tancerman, le débat public offre la
possibilité de dégager quelque chose de nouveau». Si les Valdoisiens
semblent être plutôt favorables au tronçon N1, ils laissent aux
Yvelinois le soin de s'exprimer sur la partie qui les concerne.
Pourquoi ne pas étudier des solutions innovantes qui permettraient de
contourner les difficultés et de dégager un consensus ? propose Jean
Bergougnoux. Par ailleurs, il rappelle que le temps de réalisation des
tracés, équivalent sauf pour le « noir » qui serait un peu plus long à
mettre en oeuvre, n'apparaît plus comme un élément décisif dans la
décision finale.
Pierre-Emile Renard, président des Amis de la forêt et représentant du Comité Profile,
favorable au tracé « rouge », s'est opposé au du tracé « noir »
qualifié « doublement de tracé de la honte parce qu'il traverse la
ville sans protection et la forêt sans protection ».
Emmanuel Lamy, maire de Saint-Germain-en-Laye, favorable
au tracé « rouge », est venu défendre lui aussi la forêt de
Saint-Germain, « notre bien commun » qui serait massacrée par deux des
tracés, le « noir » et le « bleu » dont il dit qu'il est irréalisable.
Il reconnaît que la vraie difficulté du dossier sera de choisir entre
les inconvénients et que la pire des situations serait que « l'Etat
décide de ne pas décider ». « Que deviendrait notre réseau routier si
rien ne se passait ? » a t'il questionné.
Eddie Aït, conseiller régional PRG,
a dénoncé la désinformation pratiquée par la municipalité quant aux
dangers du prolongement de l'autoroute. Il dénonce le projet « avec
force et vigueur » et indique que la Région a choisi de favoriser les
transports en commun, le transport de fluvial de marchandises et le
fret ferroviaire et ne participerait pas au financement de ce projet,
s'il était décidé d'y donner suite.
Un habitant des Hauts de Poissy manifeste son opposition à une autre autoroute qui viendrait s'ajouter à l'A14, en passant à proximité des habitations.
Tout
comme s'opposent aux tracés « rouge » et « vert » les habitants de
l'île de Migneaux qui est « menacée de destruction » selon l'expression
de Jean-Louis Tancerman, président du SPIM. De leurs côté,
Grégoire et Sébastien Lanza, habitants de l'île de Migneaux sont venus
contester le résultat des études sur la pollution et le trafic
présentés dans le dossier du maître d'ouvrage. Ils défendent ardemment
leur cadre de vie exceptionnel. Le maître d'ouvrage reconnaît que les
réunions de proximité du débat public ont permis de « toucher du doigt
» l'attachement des populations à leur patrimoine, comme cela a été le
cas partout et, notamment, à Herblay et à Carrières-sous-Poissy.
Mohamed Ragoubi, habitant du quartier de la Coudraie,
est venu témoigner de la dégradation de la qualité de vie des habitants
de son quartier, zone aujourd'hui laissée à l'abandon et qui serait,
demain, sacrifiée au profit du projet de la Francilienne.
Hugues Ribault, maire d'Andrésy, est venu défendre
l'idée d'un tracé dans le fuseau sud-est inspiré du « bleu » qui
éviterait au maximum les zones urbanisées et permettrait le
contournement de Poissy.
Pour conclure, Jacques Masdeu-Arus, maire de Poissy, a appelé de ses vœux « un courage politique fort qui permettra au pays d'avancer ».Réunion de proximité d'Orgeval, le 28 avril
Orgeval : le projet soumis au débat est jugé "incohérent" !
Les Orgevalais étaient nombreux, malgré le week-end du premier mai, à
répondre présent à l'appel du débat public. Quelque trois cent
personnes mobilisées ont, par la voix de différents intervenants,
majoritairement dénoncé l'incohérence à leurs yeux, de l'arrivée de
l'ensemble des tracés sur Orgeval pour déboucher ensuite sur une A13
déjà surchargée. Yannick Tasset, maire d'Orgeval a insisté sur
l'impossibilité de retenir aujourd'hui le tracé « rouge », dit «
historique » éliminé par quinze années d'opposition. Position que ne
partage pas Emmanuel Lamy, maire de Saint-Germain-en-Laye qui a, au
contraire, annoncé que les tenants du «rouge » progressaient en nombre,
avec une nouvelle délibération en faveur de ce tracé prise par le
Syndicat Intercommunal des Forêts.
Au cours de la soirée, les arguments échangés ont porté majoritairement
sur le cadre de vie. De « simples citoyens » ainsi que des membres
d'associations locales, ont fait part de leur inquiétude quant aux
nuisances supplémentaires qui viendraient s'ajouter à celles de
l'actuel échangeur. En réponse à ces préoccupations, le maître
d'ouvrage a fourni un certain nombre de précisions techniques,
concernant les éléments de protection des riverains contre les
différentes nuisances que risquerait d'apporter ce projet
autoroutier.
Plusieurs intervenants dont le maire d'Orgeval, ont souligné la
nécessité de mettre en œuvre une politique globale des transports qui
saurait concilier les impératifs économiques de desserte des zones
d'activités avec « la sauvegarde de l'environnement, que se soient les
hommes ou que se soient les arbres » a précisé Yannick Tasset.
L'impérieuse nécessité d'améliorer les transports en commun, dans cette
partie des Yvelines, est revenue de façon récurrente parmi les
nombreuses interventions à partir de la salle comme à la tribune.
Peu avant minuit, Yannick Tasset a salué dans sa conclusion, la qualité
des arguments échangés et l'écoute attentive de chacune des parties
prenantes, malgré les enjeux forts de part et d'autre, ce qui l'a
conduit à appeler de ses vœux « une solution qui satisfasse tout le
monde ».
Orgeval, à l'arrivée des 5 tracés
Orgeval est concerné par les cinq tracés du maître d'ouvrage. Tous
débouchent in fine sur l'échangeur de Poissy-Orgeval, à la croisée de
l'A13, l'A14, la D153 et de la N184. Yannick Tasset, le maire
d'Orgeval, met en garde : « Ne pas faire du village un embouteillage
monumental ».
Pour le maire d'Orgeval, ce projet incohérent
Suite à la présentation des objectifs assignés au prolongement de la
Francilienne (répondre aux nouveaux déplacements locaux, desservir et
relier les zones d'activités, accueillir trafic de transit et
d'échange, améliorer la sécurité routière), le maire de la commune
dénonce une gestion incohérente de ces objectifs, la convergence de
tous les tracés envisagés sur Orgeval en étant manifestement la
conséquence la plus absurde. Selon lui, l'A13 ne serait pas capable
d'absorber les 125 000 véhicules apportés par la Francilienne. Il
regrette qu'un bouclage ne soit pas à l'ordre du jour car le projet de
tronçon, soumis au débat, va « intensifier les nuisances sonores et la
pollution » et constituerait «une atteinte irrémédiable à
l'environnement » pour sa commune. Il pointe également l'attitude de
l'Etat qui, depuis près de 40 ans que le projet existe - alors que la
plaine était exempte de toute construction - a laissé se développer
l'urbanisation le long du tracé « rouge ». Ce qui aujourd'hui rend
improbable, selon lui, le choix par l'Etat d'un tracé devenu symbole
d'une forte opposition et clairement situé en contradiction avec la
charte de l'Environnement et avec le statut « d'écorégion » de
l'Ile-de-France, ce choix s'enliserait dans des luttes juridiques «
pour les vingt ans à venir ».
« Il serait plus simple de demander aux gens de monter dans un RER » :
Yannick Tasset ne cache pas sa préférence pour une politique
développement des transports en commun et non pour la poursuite d'un
projet autoroutier « qui pour 2 milliards d'euros, raccourcit de 15
minutes le trajet de Cergy-Pontoise à Versailles ». Il considère que
le budget alloué à la Francilienne confisquerait des ressources
financières qui pourraient être utilement affectées au développement
des modes alternatifs pour le transport des marchandises comme le
ferroutage et le fluvial.
Enfin, le premier magistrat de la ville explique que les Orgevalais
refusent de choisir l'un des tracés par rapport à l'autre car ce qui
leur importe surtout ce soir, c'est de dénoncer les incohérences du
projet.
Bertrand Pasquier, représentant des Verts IDF dénonce la
politique du « tout routier » prônée selon lui par le maître d'ouvrage.
Les Verts IDF sont opposés à la réalisation de toute nouvelle
infrastructure autoroutière dans la région. Ils sont favorables à une
politique volontariste pour les transports en commun, le développement
du ferroutage et l'amélioration du transport fluvial pour les
marchandises. Il s'agit pour eux de « répondre aux enjeux de demain
au-delà de la simple question des cinq tracés ». Selon de nombreux
spécialistes, le « peak oil », point maximum d'extraction pétrolière
mondiale est prévu entre 2015 et 2020 : c'est à partir de ce moment
que la production mondiale de pétrole va diminuer. « Donc, avant même
que cette autoroute ne voit le jour, elle pourrait devenir complètement
obsolète » affirme Bertrand Pasquier, si l'on s'en tient au calendrier
prévisionnel de réalisation du maître d'ouvrage. De plus, les
engagements pris dans le cadre du protocole de Kyoto nous engagent à
une division par quatre du total de nos émissions de gaz à effet de
serre pour 2050.
Il convient donc, pour les Verts, de « réorienter nos choix de société
» en réduisant de manière drastique la circulation routière et en
développant les infrastructures de transport collectif. Il faudrait
également investir dans les modes de circulation douce (à pied, en
vélo) en commençant, par exemple, par aménager des espaces de
stationnement dans les gares et lieux publics pour les vélos. Dans la
zone, « plus de la moitié des déplacements se font sur moins de 4km »
justifie Bertrand Pasquier en invitant à prendre exemple sur l'Europe
du Nord.
Eric Debarle, répond sur quelques points précis concernant le développement des modes de transport alternatifs.
A propos du fret fluvial, il confirme qu'il est appelé à se développer
avec la mise à grand gabarit de la Seine (canal Seine-Nord) et la
plate-forme multimodale d'Achères. Quant au ferroutage, il suppose,
pour être une solution pertinente, une distance minimale de parcours de
l'ordre de 650 km. Or, 80% des transports routiers intéressant la zone
d'étude s'effectuent sur une distance inférieure à 150km. Le ferroutage
n'est une alternative crédible ni pour le trafic interne à la zone (2
600 poids lourds par jour à l'horizon 2020), ni pour les trafics
d'échange (3 700 poids lourds), alors que le trafic total prévisible
serait de l'ordre de 8 000 poids lourds, à ce même horizon, selon les
prévisions de la DREIF).
Répondant au représentant des Verts, Eric Debarle, affirme la
conviction que ce projet ne doit pas être considéré comme s'inscrivant
dans une « politique du tout routier ». Le prolongement de la
Francilienne est, de son point de vue, une opération de « rattrapage »
visant à créer un chaînon manquant. Il rappelle que la stratégie de
l'Equipement est aujourd'hui, en matière routière, de réaménager
l'existant plutôt que de réaliser de nouvelles infrastructures et que
les efforts se portent majoritairement sur les transports en commun et
plus généralement les alternatives à la route. Eric Debarle défend ses hypothèses de trafic
qui sont calées sur les trafics actuels à partir de comptages et
d'enquêtes sur les habitudes de déplacements, puis extrapolées sur la
base des projets de développement des villes et des agglomérations..
Les résultats sont donc crédibles à ses yeux.
Un habitant l'interpelle : « Avez-vous analysé toutes les
solutions alternatives : l'A14 gratuite, la Carte orange gratuite... »
Jean Bergougnoux signale à cette occasion l'opposition qu'il a
constatée au cours de toutes les réunions de proximité précédentes au
principe d'un péage, qui réduirait l'efficacité de l'infrastructure.
Un habitant fait remarquer que le morcellement des projets fait oublier
le projet global, en opérant un parallèle avec le doublement de la D30.
Un autre évoque un projet concernant la D154. Il dénonce « un choix
technique au service de l'économie, au détriment du cadre de vie ».
Sur la saturation de l'A13, Eric Debarle considère que
l'ensemble A13-A14 dispose encore de réserves de capacité, surtout si
on le compare à d'autres axes similaires en Ile-de-France, et serait en
mesure d'absorber, dans des conditions convenables, ce qui ne signifie
pas évidemment qu'il n'y aurait jamais de congestions, les 260 000
véhicules prévus à l'horizon 2020. Un Orgevalais suggère qu'il vaudrait mieux prioritairement élargir l'A13, avant d'envisager le projet de prolongement de la Francilienne.
Emmanuel Lamy, maire de Saint-Germain-en-Laye, réaffirme sa
position en faveur du tracé « rouge », lequel délesterait sa commune
d'un « bouclage de fait de la Francilienne », via la N184 qui débouche
sur Saint-Germain-en-Laye. S'il se dit favorable au développement de la
Grande ceinture ferroviaire à l'ouest, il ne croît guère les pouvoirs
publics enclins à considérer cette partie de l'Ile-de-France comme
prioritaire. Il estime que la croissance de la population dans la
région est souhaitable pour son essor économique et que les
déplacements ne peuvent qu'augmenter dans l'avenir, alors que « notre
réseau routier est sous-développé ».
Pierre-Emile Renard, pour les Amis de la forêt, souligne la
nécessité de retenir une solution qui préserve la forêt de
Saint-Germain qui constitue, un patrimoine irremplaçable pour toute la
région.
Jean Pruvost, président du COPRA d'Orgeval, met en garde contre
les risques attachés à l'extension au-delà du raisonnable de
l'échangeur d'Orgeval : « 4 fois Rocquencourt, 55 hectares, le plus
grand échangeur d'Europe ». C'est tout le tissu local traditionnel qui
serait mis en péril et le trafic local serait embourbé dans les
embouteillages. Bien que le COPRA ne conteste pas la nécessité du
bouclage, il refuse le projet tel qu'il est présenté. Les nuisances sonores
constituent également à ses yeux un problème majeur. Alors que l'OMS
préconise 30 décibels pour un repos optimum la nuit, le dossier du
maître d'ouvrage fixe à 60 dB, le jour, et 50 dB, la nuit, les limites
acceptables. Eric Debarle précisera que les recommandations de
l'OMS valent pour l'intérieur d'une maison, tandis que les valeurs du
dossier correspondent à des mesures effectuées au niveau des façades
des habitations.
L'Association de protection des sites orgevalais souligne que ce
projet pourrait avoir des conséquences sanitaires très graves pour les
riverains en raison de l'accroissement de la pollution atmosphérique
qu'il entraînerait. Dans le même esprit, une élue orgevalaise souligne
que les sportifs et les enfants, en raison de leurs besoins
respiratoires intenses, sont beaucoup plus menacés par ces phénomènes
de pollution que la moyenne de la population. Le passage potentiel de
l'A104 à proximité d'installations sportives et scolaires, la préoccupe
donc au plus haut point.
Jean-Pierre Dejou, président du COPRA, s'inquiète : « Quand va
t-on prendre en compte la partie scientifique par rapport à la partie
politique ? » et « autrement dit, dans ce débat, quel est le poids des
données scientifiques par rapport aux a priori politiques » ?.
Jean Bergougnoux, président de la Commission, intervient. « Les
réunions de proximité ont permis de rassembler une très grande variété
de matériaux, certains sont quantifiables, d'autres sont du vécu, c'est
absolument indispensable » précise-t'il. La partie scientifique sera
approfondie dans les réunions thématiques « qui sont préparées, d'ores
et déjà dans un certain nombre d'ateliers techniques mais vous n'êtes
pas sans le savoir puisque vous y participez, Monsieur Dejou ».
Répondant à ceux qui suggèrent que la mise en tunnel de cette nouvelle
infrastructure pourrait permettre, par exemple, de rejoindre des
infrastructures existantes ou à développer en passant sous la commune
de Chambourcy ; Eric Debarle explique que la construction d'un tunnel
n'est pas possible partout et qu'au-delà d'une pente de 5%, les risques
deviennent trop grands en cas d'incendie.
Victor Blot en appelle, comme à Conflans-Sainte-Honorine, à une « solution raisonnée » qui épargnerait le plus possible les riverains.
Yannick Tasset, maire de la commune, après avoir salué le
déroulement civique et constructif du débat, reprend la conclusion de
monsieur Dejou en appelant à une étude de « la réalité scientifique »
des tracés. Il rappelle qu'Orgeval refuse de se prononcer sur « le
tracé d'un projet sans avenir » et espère qu'une solution intelligente
et satisfaisante pour tous sera trouvée, « sans esbroufe ».
Réunion de proximité de Conflans-Sainte-Honorine, le 27 avril
Conflans-Sainte-Honorine : pas de tracé en zone urbanisée
La réunion organisée au théâtre Simone-Signoret a mobilisé les
Conflanais : 600 personnes étaient venues s’informer et s’exprimer sur
l’opportunité du prolongement de la Francilienne. C’est dans une
ambiance plutôt tendue, avec des questions mettant en doute
l’indépendance de la Commission et l’objectivité du dossier du maître
d’ouvrage, que cette quatorzième réunion de proximité a tout d’abord
commencée, alors même que Philippe Esnol, maire de la commune
avait tenu à saluer dans son propos introductif « L’objectivité avec
laquelle le président s’attache à animer l’ensemble de ces débats ».
Ces interrogations amèneront Jean Bergougnoux, président de la CPDP,
à revenir longuement sur le rôle, l’indépendance et la neutralité de la
Commission dans l’organisation de ce débat. Une large place a été
donnée aux échanges avec la salle et les habitants, historiquement
attachés à la voie fluviale, ont souligné l’impérieux besoin
d’améliorer les transports en commun. Opinion relayée par la plupart
des intervenants à la tribune, avec une mise en exergue du transport
fluvial présentée par Catherine Candelier, Vice-présidente du port autonome de Paris. A noter, l’ouverture de Philippe Esnol, maire de Conflans-Sainte-Honorine
qui, dans le souci de préserver les zones urbanisées, a évoqué une
alternative qui consisterait à « imaginer un tunnel sous les villes,
sous le fleuve… ». Victor Blot a, quant à lui, souligné la
volonté du COPRA de sortir d’une situation de blocage en réclamant un
tracé le moins urbanisé possible, dans le cadre du fuseau sud-est, et
une réalisation qui préserve au maximum les riverains, autant de «
victimes potentielles ». Philippe Esnol, a estimé qu’aucun
tracé en zone urbanisée n'était acceptable et a regretté que l’arrivée
de l’ensemble des tracés proposés à Orgeval, puis sur l’A13, ne permet
pas de parler d'un réel bouclage de la Francilienne. Pour lui, la
problématique est plus largement régionale et appelle une meilleure
politique d’aménagement du territoire à l’échelle nationale.
Le maître d’ouvrage s’est attaché quant à lui à démontrer
l’utilité du prolongement de la Francilienne, même limité à Orgeval. Il
a notamment souligné les effets positifs que pourrait avoir ce projet
sur la voirie locale, en particulier sur la N184. Il répondrait aux
besoins de déplacement futurs des habitants, en complément des
solutions de transports non routières. Une nécessité éprouvée aussi par
les chefs d’entreprises.
Jean Bergougnoux a rappelé en introduction les trois mots clés
de la Commission qu’il préside : « informer, écouter, rendre compte »
puis a détaillé les moyens d’information et d’expression mis à la
disposition du public avec notamment, la diffusion des premiers cahiers
d’acteurs et le succès que rencontre le site Internet. Alain Méchineau, membre de la Commission
propose de répondre en séance à un habitant de la commune qui a posté
une question sur Internet. « Pourquoi l’Etat imposerait aux habitants
une solution qu’ils rejettent ?, Comment au XXIè l’Etat peut-il
toujours agir ainsi ? » Jean Bergougnoux, rappelle que les décisions de
l’Etat sont prises au nom de l’intérêt général et que dans ce cas
précis, toute décision, y compris celle de ne pas faire, suppose des
arbitrages entre des préoccupations parfois divergentes. Bien-sûr, la
décision finale appartient au Ministre mais il la prendra « en tenant
compte des avis qui ont été exprimés pour l’ajuster au mieux de
l’intérêt général ». Si les projets antérieurs ont été suspendus, les
emprises sont toujours réservées, explique le président, après «
quarante ans d’atermoiements », il est temps de se prononcer ; une
décision sera rendue à l’automne. En réponse à quelques intervenants
dubitatifs dans la salle, le président a assuré qu’aucun choix de tracé
n’a encore été arrêté, prenant à témoins les élus présents qui ne
feraient pas le déplacement s’ils pensaient « ce débat bidon ». Après
avoir rappelé la confiance acquise dans les réunions précédentes par la
Commission qui, « par son honnêteté et son impartialité », a démontré
que rien n’était joué d’avance, le président recentre le débat en
donnant la parole à Monsieur le Maire.
Philippe Esnol, maire de Conflans-Sainte-Honorine, met
l’accent sur la sensibilité à la problématique environnementale des
Conflanais qui subissent d'ores et déjà de nombreuses nuisances. Il
cite les différentes sources de nuisances contre lesquels élus et
associations se sont mobilisés : dans le passé, contre la station
d’épuration du SIAP Seine Aval, aujourd’hui, contre les nuisances
aériennes et le trafic de la N184 qui coupe Conflans en deux et génère
un bruit permanent accablant. A cela, s’ajoute la pollution qui devient
de plus en plus inquiétante, selon Philippe Esnol, au vu des affections
infantiles. Il réclame un vrai bouclage de la Francilienne et non pas
un simple prolongement jusqu’à Orgeval, car à ses yeux, déboucher sur
l’A13 est « une plaisanterie » compte-tenu de l’engorgement actuel de
l’autoroute, aux heures de pointe. Il relève « la proposition du
président de l’Automobile Club qui serait de creuser un tunnel qui
commencerait au-delà d’Eragny et passerait complètement en dessous de
toutes les communes puis en sous-fluvial, etc ». « C’est un élément
très nouveau » souligne-t’il mais immédiatement, il lui oppose
l'impécuniosité de l’Etat dont il doute qu'il serait capable d'assumer
de telles réalisations. Il demande donc de chercher une alternative
située en zone moins urbanisée, avec une préférence pour un tracé
nord-ouest qui n’irait pas jusqu’à Gargenville mais délesterait le pont
des Mureaux. Il en appelle à un bouclage de la tangentielle ouest, une
voie ferroviaire réduite à « un gadget », aujourd’hui, dans la mesure
où elle s’étend sur une courte distance, de Saint-Germain à
Noisy-le-Roy.
Henri Tambutte, président du COPRA local, rappelle que depuis
l’ouverture du débat les salles sont archicombles ce qui signifie, pour
lui, l’hostilité des populations aux tracés en zone urbanisée. Il
entend « réclamer partout une remise en cause de la politique des
transports à l’échelle nationale avec l’introduction d’une grande
mixité des moyens, fluvial, ferroutage, bus, RER, Tramways, etc. »
Philippe Houbart, habitant de Conflans, porte-parole du CAPUI,
se place sur le terrain de l’environnement et s’oppose à tout tracé en
zone urbanisée. Il prône un classement de « notre belle vallée de la
Seine » de Conflans à Maisons-Laffitte, à l’instar du Vexin ou de la
plaine de Versailles. Il dénonce le risque que ferait peser le chantier
du tracé « bleu » sur la station d’épuration Seine-aval, classé Seveso
2, sur la nappe phréatique à Pierrelaye.
Laurent Lantoine, habitant du quartier des Buttes Blanches
(Herblay) et donc « autant Conflanais qu’Herblaysien » met en garde
contre « la zizanie » que souhaiteraient semer, élus et chefs
d’entreprises entre « villes voisines ». Habitué des réunions, il
considère, calculs à l’appui, que « la Francilienne ne règlera pas les
problèmes liés à la saturation du trafic sur le RN 184 » « l’A104 ne
ferait que freiner la tendance générale, mais ne l’inverserait pas ».
Il réclame une réelle politique de décentralisation pour remédier à la
densité de population et de congestion du trafic. Pour ces raisons, il
pense que la preuve de l’opportunité du projet n’est pas faite. Il
préfèrerait voir se développer des projets de transports en commun. Se
référant à la précédente réunion d’Eragny, il évoque l’unanimité des
habitants pour l’interdiction des poids lourds dans le centre-ville.
Eric Debarle, chargé de mission A104 à la Direction
régionale de l’Equipement, explique que les hypothèses de population et
d'emploi retenu dans les études sur le projet de prolongement de la
Francilienne, ne font que retranscrire les projets de développement et
d’urbanisme des villes et agglomérations. Les augmentations prévues de
la population et des emplois entraînent de nouveaux besoins de
déplacements, auxquels le prolongement pourrait apporter une réponse.
D'ores et déjà, la N184 est saturée et le trafic se reporte fréquemment
sur les voies de contournement (avenue Carnot, pont de Conflans, D30
sud) et dans la voirie urbaine. « Si rien n’est fait, la situation va
encore se détériorer » : +45% dans la traversée de Conflans ; +20% à
Achères à l’horizon 2020. Dans ce contexte, le prolongement de la
Francilienne apparaît selon lui comme "une infrastructure de
rattrapage" qui répondrait prioritairement aux futurs besoins de
circulation des 700 000 habitants de la zone. Il souligne en outre le
gain de temps qui pourrait être réalisé par les automobilistes grâce à
ce prolongement, même s'il est limité à Orgeval.: par exemple, la durée
du trajet entre Cergy et Saint-Quentin pourrait être réduite de quelque
25 minutes.
Monsieur Manguy, élu Conflanais, regrette que la discussion ne
sorte pas du « tout routier » et avance qu’à peine l’autoroute mise en
service, elle serait déjà engorgée.
Opposé au projet il observe qu’ « On ne circule déjà plus en région
parisienne ». C’est pourquoi, il souhaite le développement des modes de
transports alternatifs : Tangentielle ouest, RER et rocade ferrée, sont
des solutions faciles à mettre en œuvre qui utiliseraient des voies
déjà existantes : « deux fois moins chères » que la Francilienne.
Les Verts IDF sont opposés au projet de la Francilienne «
quelqu’en soit le tracé » précise Franck Barraud. Il défend leur
objectif prioritaire qui vise une diminution drastique de la
circulation routière qui représente un tiers des émissions de gaz à
effet de serre. Et appelle à réorienter « nos choix de société » dans
le respect de l’environnement et de la population. Le ferré et le
fluvial constituent, pour lui, des alternatives plus écologiques.
Catherine Candelier, conseillère régionale Verts IDF et vice-présidente du port autonome de Paris,
rappelle la valeur historique que représente la batellerie à Conflans
et l’opportunité que représente le fluvial pour les marchandises. Elle
souligne l’impact que pourrait avoir le développement du fluvial sur
les emplois locaux. En somme, « Aménager de façon prioritaire les
fleuves de notre région, c’est leur redonner la place qu’ils ont perdue
» Un principe en accord avec le projet de construction d’une
plate-forme multimodale à Achères. Selon la conseillère régionale, il
faut « abandonner complètement le projet de Francilienne et investir
dans des projets alternatifs comme celui du Canal Seine Nord ».
Une habitante, mère de famille, fait part de l’appréhension des
« parents » d’enfants scolarisés à l’école Paul-Bert, menacée par les
tracés proposés. « Ne pensez pas en gestionnaires mais en personnes
responsables » demande t’elle.
Une préoccupation que partage Joël Tissier, adjoint au maire de Maurecourt,
qui dans le cadre d’une présentation très documentée, souligne les
risques sanitaires liés au trafic automobile. Il cite les chiffres de 6
500 à 9 000 morts par an qui seraient liés à la pollution automobile.
Il regrette que les impacts sanitaires ne soient pas suffisamment
explicités dans le dossier de la DREIF.
Hugues Ribault, maire d’Andrésy affirme que si le tracé «
rouge » était choisi, la multitude de batailles juridiques qu’il
soulèverait empêcherait la réalisation du projet. Il explique enfin que
ce n’est pas le tracé « bleu » indiqué dans le dossier qu’il veut
défendre, « mais un tracé autour de la base « du bleu » qui ne lui
semble pas avoir été étudié suffisamment sérieusement dans le dossier »
et de préciser que cela a souvent été au cours de la soirée.
Victor Blot, fondateur du COPRA et Conflanais depuis quatre
générations fait un pas en avant vers la recherche d’une solution
alternative : « il faut trouver une solution dans le fuseau sud-est et
retenir un tracé qui touche le moins possible les populations ». Il
invite certains élus et amis à mettre « leur orgueil dans leur poche »
et à faire preuve d’un « esprit de responsabilité » pour sortir de «
l’imbroglio ». Victor Blot insiste sur l’absolue nécessité de protéger
les riverains par des aménagements qui rendent l’autoroute « inaudible,
inodore et invisible ».
Philippe Esnol, maire de la ville, conclut cette réunion,
vers 1h du matin. Il doute, bien que maire de Conflans, que le fluvial
puisse se substituer massivement à la route et l’autoroute. Si pour lui
le bouclage reste donc indispensable, persister dans un tracé urbain
serait « une très grave erreur ». Il convient donc de rechercher des
solutions alternatives, même si elles nécessitent quelques concessions.
Il penche personnellement pour une solution « plus à l’ouest » qui ne
déboucherait pas sur l’A13. Enfin, il remet en cause la politique de la
Région consistant à densifier les zones déjà urbanisées : « une
aberration » à ses yeux. Faisant remarquer qu’à quelques encablures de
l’IDF, des zones peu peuplées pourraient, utilement se développer dans
le cadre d'une meilleure politique d'aménagement du territoire.
Réunion de proximité du 26 avril, à Méry-sur-Oise
Méry-sur-Oise concernée par les quatre tracés du fuseau sud-est
La réunion de proximité du 26 avril n'a guère rassemblé que 80
personnes dans le Parc du Château de Méry-sur-Oise, bien que la commune
soit concernée par quatre des cinq tracés soumis au débat. Sans
contester l'opportunité d'un prolongement de la Francilienne, Jean-Pierre Pernot, maire de la commune,
regrette que ce projet n'offre guère d'alternative à sa commune et «
refuse de céder à ce qui s'apparente à un diktat » d'autant que « sa
population subit déjà les nuisances liées au trafic de la N184 et
l'A115 ». Ne souhaitant, toutefois, pas rester en dehors du débat, il a
établi un cahier des charges visant à la mise en place d'actions et
d'engagements impliquant l'Etat, la Région et le Département pour «
l'équilibre de notre territoire et le bien-être des Mérysiens ». Il
rappelle sa position : « éviter les zones urbanisées et protéger les
espaces naturels ». Le maître d'ouvrage a, quant à lui, exposé
les différentes études qui justifient à ses yeux ce projet. Il a
souligné qu'au plan local, la réalisation d'une nouvelle infrastructure
permettrait de désengorger, à la fois, la N184 et la voirie communale.
Il a également précisé les mesures de protection phonique qui
permettraient d'en minimiser les nuisances. Après un certain nombre
d'échanges portant notamment sur les problèmes de qualité de l'air et
les conditions d'expropriation, le président de la Commission lève la
séance peu avant 23h00.
La position municipale
« Méry est l'exutoire de quatre des cinq tracés proposés » constate Jean-Pierre Pernot, maire de Méry-sur-Oise.
Il engage cependant l'assistance à ne pas oublier que ce projet « dans
les cartons depuis 30 ans » ne doit pas, cette fois, laisser les
intérêts particuliers l'emporter sur l'intérêt général.
En préalable, le maire tient à souligner les « nuisances considérables
» que subissent d'ores et déjà les habitants de sa commune à cause d'un
échangeur, « mal implanté », reliant la N184 et l'A115. Il constate
ensuite que, si l'un de ces tracés du fuseau sud-est était adopté Méry
resterait en tout état de cause un point de passage obligé vers le
Vexin tandis que les usagers de la Francilienne venant s'ajouter au
trafic local, risqueraient de transformer, de fait, les voies
communales en voies de contournement. L'équilibre de la commune en
serait donc bouleversé. D'autre part les trois tracés « bleu, vert et
rouge » traverseraient la plaine de Pierrelaye, classée en tant que
coulée verte au schéma directeur de l'Ile-de-France. Dans ces
conditions, la municipalité ne peut qu'être défavorable aux tracés du
fuseau sud-est.
Vu de Méry, le tracé « violet » présenterait certes des avantages : il
ne surchargerait pas la commune et répondrait aux besoins de desserte
du Vexin. Mais force est de constater que « ce tracé est mort né ! » et
n'offre donc pas d'alternative crédible aux Mérysiens. Il convient donc
de regarder les choses en face : « Nous devons nous prémunir des
désagréments » liés au projet et « fixer un cahier des charges pour
l'équilibre de notre territoire et le bien-être des Mérysiens ». Dans
cette perspective, Jean-Pierre Pernot réclame notamment le traitement
de la N184 et de ses « goulots d'étranglement » et surtout,
l'interdiction pour les poids lourds de traverser les zones urbanisées
de sa commune.
Le maire invite d'autre part l'Etat, la Région et le Département à
mettre en œuvre « une véritable politique de transport, notamment pour
les marchandises » et appelle à une collaboration européenne afin que
les modes ferroviaire et fluvial soient pleinement efficaces. Sans
cela, la mise en service d'une autoroute ne serait qu'un « placebo ».
Eric Debarle, Chef de mission A104, précise que le projet de
prolongement de la Francilienne, dans le fuseau sud-est, constituerait
une réponse au besoin de décongestion des routes locales et assurerait
la desserte des zones d'activités, en plus de relier les pôles
régionaux (Cergy-Orgeval). Tels sont les objectifs assignés à l'A104.
Le représentant du maître d'ouvrage explique qu'aujourd'hui le projet
A104, relève plus du « rattrapage » que d'une politique du « tout
routier », abandonnée depuis plusieurs années par les décideurs. Il
indique que, si des projets de transports en commun et de marchandises
empruntant le rail ou les voies d'eau sont en cours (Tangentielle
ouest, canal Seine-Nord, autoroute ferroviaire), ils ne permettraient
pas, à eux seuls, de répondre à l'accroissement des besoins de
déplacements prévus à l'horizon 2020.
Plusieurs habitants, à partir de la salle, témoignent de leur
volonté quasi-militante d'utiliser prioritairement les transports en
commun, tout en pointant les insuffisances actuelles de ces réseaux. Le représentant des Verts, Philippe de Smet,
confirme : « on sous-estime notre capacité d'adaptation et notre
capacité à changer nos habitudes ». Ce dernier affirme la nécessité de
réduire de manière drastique les émissions de gaz à effet de serre,
conformément aux engagements internationaux de la France ( Kyoto) et de
la Région, qui s'est proclamée « éco-région » et consacre 80% de son
budget transport au collectif.
Questionné sur les nuisances, le maître d'ouvrage affirme sa
conviction que, nonobstant l'accroissement prévisible du trafic
routier, la qualité de l'air devrait s'améliorer d'ici 2020, puisque
90% du parc automobile sera renouvelé par des véhicules répondant, a
minima, aux normes d'émission actuellement en vigueur pour les
véhicules neufs. Concernant le bruit, il assure que des mesures de
bruit seront prises en amont et en aval d'une éventuelle réalisation de
l'autoroute, afin de garantir le respect des engagements pris vis-à-vis
des populations. Par rapport à l'avant-projet sommaire figurant dans
son dossier, des protections phoniques supplémentaires pourront être
réalisées autant que de besoin.
Jean Bergougnoux, président de la commission particulière du
débat public, a rappelé au public le calendrier des réunions
thématiques, qui permettront d'approfondir les différents aspects du
projet et invite les participants à cette réunion de proximité, à y
prendre part.
Peu avant 23h, le maire de Méry-sur-Oise conclut en
réaffirmant la position de sa ville « qui est celle d'éviter les zones
urbanisées et les espaces naturels ». Il a également rappelé le besoin
de délester les routes locales et attend « des actes forts de la part
de l'Etat, visant à diversifier les modes de transports ».
Réunion de proximité du 24 avril à Eragny-sur-Oise
Une priorité : réduire le trafic sur la RN184 pour pouvoir la requalifier en boulevard urbain
La seconde réunion de proximité organisée à Eragny, lundi 24 avril, a
fait salle comble. 370 participants dont une majorité d'habitants, très
concernés par le projet de prolongement de la Francilienne, se sont
réunis au gymnase de la Cavée. Lors de la séance du 5 avril, les
contraintes du lieu n'avaient pas permis d'accueillir l'ensemble du
public désireux de prendre part au débat, incident désormais réparé et
cela a été salué à plusieurs reprises lors de la soirée.
Dominique Gillot, maire d'Eragny rappelle en introduction que la
saturation de la RN184 et les circulations anarchiques qui en résultent
dans la ville sont un souci majeur pour tous les Eragniens qui
réclament la requalification de cette nationale en boulevard urbain,
afin de la rendre au trafic local et de la sécuriser pour les piétons,
les cyclistes et les automobilistes. Observant que sa commune est la
seule à être concernée par « trois des propositions formulées à ce
jour...par la DREIF pour le prolongement de la Francilienne », elle
demande au maître d'ouvrage d'être extrêmement précis tant dans la
description des solutions techniques qu'il envisage pour la réalisation
de ces tracés que dans l'évaluation de leur capacité à répondre aux
préoccupations des Eragniens. En réponse à cette demande, complétée par
de nombreuses interventions de la salle, le maître d'ouvrage a
donc présenté en détail ses projections de trafic sur la RN184 et
indiqué les réductions de ce trafic qui pourraient résulter de la
réalisation des différentes options envisagées pour le prolongement de
la Francilienne. Les caractéristiques des différents tracés ont été
discutées au regard des objectifs des Eragniens : trouver une solution
à la saturation de la nationale, sans pour autant sacrifier leur cadre
de vie. Par ailleurs, la question d'une possible combinaison entre les
différents tracés, voire de l'opportunité de solutions radicalement
nouvelles, est apparue à plusieurs reprises.
"Eragny déjà sinistrée"
Dominique Gillot, maire d'Eragny, s'est félicitée qu'une seconde
réunion soit organisée sur sa commune. En effet, « les Eragniens sont
tous concernés » car trois des tracés du fuseau sud-est : « rouge », «
vert » et « noir » traverseraient la commune. Madame le Maire rappelle
que les habitants supportent aujourd'hui les nuisances liées à la RN184
: « avec 60 000 véhicules par jour », cette nationale « remplit les
fonctions du maillon manquant de l'infrastructure autoroutière ». La
ville est littéralement coupée en deux par la N184 dont le trafic est
saturé. Les automobilistes, qui cherchent à éviter ces encombrements,
empruntent la voirie locale et obstruent, de fait, la circulation des
habitants et des transports collectifs ce qui paralyse les échanges
entre quartiers. « Eragny est déjà sinistrée, nous n'accepterons pas
qu'elle soit sacrifiée », affirme Dominique Gillot en précisant que
quelques aménagements ponctuels ne seront pas suffisants. L'ensemble
des élus du Conseil municipal, venus s'exprimer à la tribune, ont tous
réitéré l'impérieux besoin de requalifier la nationale en boulevard
urbain afin de l'interdire aux poids lourds et de la rendre praticable
aux piétons et aux cyclistes avec des entrées de ville aménagées et des
carrefours sécurisés.
Dominique Gillot demande des précisions au maître d'ouvrage
Dominique Gillot indique qu'il s'agit, au cours de cette réunion
publique, de déterminer « ce qui doit impérativement être refusé d'une
part, et ce qui peut être collectivement accepté ». Pour ce faire, elle
demande au maître d'ouvrage d'exposer tout d'abord, les projections de
trafic prévues à l'horizon 2020, dans l'hypothèse où rien ne se ferait,
et l'impact qu'aurait la réalisation de l'A104 dans le cadre d'un tracé
sud-est, sur la circulation de la N184. Elle propose ensuite à l'équipe
projet A104, par souci de clarté vis-à-vis des Eragniens, de rappeler
les caractéristiques des tracés « rouge », « bleu » et « noir » et
d'expliquer précisément leurs conditions techniques de réalisation,
notamment entre tranchées couvertes et tunnels. La question des délais
de réalisation entre « le rouge » et « le noir » a aussi été posée. Et,
dans le cas du « noir », quels aménagements seraient possibles par
rapport aux équipements de la ville et comment seraient maintenu les
liaisons transversales. Elle souhaite aussi des précisions sur les
moyens de traitement des gaz émis par les automobiles à l'entrée et à
la sortie des infrastructures choisies.
Fort de ce « cahier des charges » dressé par Dominique Gillot, d'une réunion voulue didactique et technique, Jean Bergougnoux, président de la Commission
indique qu'il souhaite qu'au-delà des réponses qu'apportera le maître
d'ouvrage, « un dialogue se noue » car tel est bien l'objet du débat
public. Après avoir rappelé les trois mots clé de la Commission qu'il
préside (informer, écouter, rendre compte) et donné quelques
informations chiffrées sur la participation des habitants au débat, il
donne la parole à la salle.
Une question de la salle sur « le devenir des emprises réservées
» dans le cas de l'abandon du projet par le ministre, à l'issue du
débat amène une réponse claire du président qui s'engage à «
recommander formellement ...de rendre d'urgence les emprises si le
prolongement n'est pas décidé ».
Précisions sur le trafic
Eric Debarle, chef de mission A104, met en évidence
l'accroissement du trafic sur la N184. De 35 000 par jour en 1990, il
est passé à 45 000 véhicules par jour en 2000, à hauteur de la rue de
la Marne pour se stabiliser depuis. Le trafic autour de la zone
d'activités des Bellevues atteint quant à lui 60 000 véhicules par
jour. Dans le même temps, la vitesse a chutée (de 50km/h à 30km/h) et
la D984 ainsi que le boulevard des Aviateurs-Alliés sont devenu des
itinéraires alternatifs, dans le but d'éviter les bouchons qui se
forment aux heures de pointe. A l'horizon 2020, si le
prolongement de la Francilienne n'est pas réalisé, la saturation de la
N184 va encore s'aggraver. Par exemple, la circulation au sud des
Bellevues augmenterait de 45%. Le maître d'ouvrage souligne par
ailleurs que la quasi-totalité de ce trafic « est lié à la vie du
territoire » et que la circulation de transit représente une part peu
importante du trafic (3%).
Un habitant d'Eragny, M. Jeuffrault, considère, à partir
d'observations qu'il a menées sur la N184, qu'un réglage différent des
feux tricolores pourrait améliorer la circulation. Eric Debarle
indique, pour sa part, que la priorité est donnée à la régulation du
trafic sur la N184 et précise que 50% « de temps de vert » est donné à
la 184 pour fluidifier la circulation. L'étude en cours avec la
communauté d'agglomération et la commune montre que des gains
pourraient être obtenus en réaménageant certains carrefours mais dans
l'attente d'une décision concernant l'A104, il n'est pas possible
d'apporter plus d'améliorations. A la fin de ces interventions, toutes
portées sur la congestion de la circulation à Eragny, madame Gillot
indique, à partir de la salle, que la paralysie des bus qui en résulte
dissuade les habitants d'utiliser les transports en commun.
Tunnels et tranchées couvertes
Roland Gros, premier adjoint de la ville s'étonne de ce que le maître
d'ouvrage ait prévu un tunnel pour la forêt de Saint-Germain alors qu'à
Eragny, zone très urbanisée, ce sont seulement des portions de
tranchées couvertes qui sont envisagées. Eric Debarle présente alors
quelques exemples illustrant les possibilités d'intégration des
tranchées couvertes dans un paysage urbain. Il indique qu'une tranchée
couverte résout les problèmes de bruit aussi bien qu'un tunnel. Roland
Gros se prononce pour l'aménagement en boulevard urbain de la N184, que
complèterait une déviation en souterrain qui contournerait Eragny. "Ne rien faire consisterait à entériner le prolongement de la Francilienne par Eragny" conclut-il.
Le capitaine Azambourg, SDIS d'Eragny, apporte des précisions
chiffrées au débat en indiquant que 30% des interventions de sa caserne
s'effectuent sur la N184. 50% d'entre elles sont des accidents
corporels et 60% font suite à des accidents sur les carrefours.
Yannick Maurice, adjointe au maire d'Eragny, interroge le maître
d'ouvrage sur les chiffres du trafic poids lourds traversant la commune
et la mise œuvre de solutions alternatives de transport pour les
marchandises. Eric Debarle, explique que les du développement
prévu des populations et des emplois. S'agissant des besoins de
transport de fret, il souligne que l'Ile-de-France consomme 7% de ce
qu'elle produit, mais qu'elle doit « importer » massivement des
marchandises diverses. Interdire les poids lourds sur la N184 suppose
impérativement une solution alternative de circulation pour les
camions, que pourrait constituer le prolongement de la Francilienne.
Jean Bergougnoux précise que l'étude en cours sur les
améliorations à apporter à la N184 « sans ouvrage radicalement nouveau
» sera consultable sur le site Internet et conclut, avant la
présentation des différents tracés par le maître d'ouvrage, que « sans
infrastructures nouvelles on n'arrivera jamais à requalifier la N184 en
boulevard urbain ».
Sur la question du péage, Eric Debarle rappelle le principe
selon lequel, pour imposer un droit de passage aux usagers, il faut
qu'ils puissent emprunter un itinéraire alternatif gratuit. En dehors
du péage, la construction d'une autoroute peut se financer à travers un
partenariat public/privé ou sur le budget de l'Etat.
Pierrette Borgne, élue Eragnienne, demande si les hypothèses du maître d'ouvrage intègrent l'augmentation du prix du pétrole ? Eric Debarle précise
que, selon des études, une augmentation de 50% de l'essence
n'entraînerait qu'une baisse de 4% du trafic, à fonctionnement égal de
l'économie française. Pour l'ajointe au maire, « les aménagements sur
la N184 constituent une nécessité à court terme tandis que la
Francilienne est un projet à long terme ».
Jean-Michel Boichot, président du COPRA d'Eragny, a affirmé
sa conviction que « les problèmes de circulation perdureront tant que
des élus mégalo continueront à bétonner leur ville »(NDLR Cergy et
Poissy). Si la Francilienne est simplement prolongée entre Méry et
Orgeval, c'est sur une A13 déjà saturée qu'elle débouchera. Il refuse
le chantage à l'emploi et dénonce l'augmentation des nuisances sonores
dans plusieurs quartiers d'Eragny. La pollution représente, à ses yeux,
un danger majeur. Il souligne aussi la volonté des populations de
bénéficier « de transports en commun fiables, fréquents et adaptés ».
Ce en quoi, Marc Denis, élu éragnien et représentant des Verts, le rejoint. « Ce qui sera dépensé d'un côté ne le sera pas de l'autre ».
Nuisances sonores : points de mesures supplémentaires à Eragny
Contesté dans son plan de mesures sonores qui, selon certains
intervenants ne constitue pas une base de départ correcte, le maître
d'ouvrage indique que des mesures complémentaires de bruit seront
effectuées, à la demande des habitants et de la commission particulière
du débat public, à Herblay et à Carrières-sous-Poissy dans le courant
du mois de mai. Il en sera de même pour Eragny en concertation avec les
élus et les associations qui le souhaitent.
Par ailleurs, il précise que pour les portions d'autoroute à ciel
ouvert, des protections phoniques seraient réalisées afin de retrouver
au pire le niveau sonore actuel. Cet élément a motivé la couverture de
la chaussée sur une partie notable des tracés proposés par la DREIF. Eric Debarle
s'est montré ouvert en indiquant qu'il était prêt à « recueillir les
suggestions de tout le monde ». « Tout est négociable », a-t-il
affirmé, en matière de protection contre le bruit, comme sur les tracés
en eux-mêmes.
Questionné par les élus et les habitants sur le rejet des gaz d'échappement,
Eric Debarle indique que différentes solutions sont possibles : les
évacuer simplement en entrée et en sortie de tunnel, ce qui conduit à
des émissions importantes aux deux extrémités de l'ouvrage ou, mieux,
prévoir des ventilations intermédiaires lorsque cela est possible.
S'agissant des passages non couverts, interrompant sur une courte
distance les tranchées couvertes envisagées dans le dossier, ils sont
là essentiellement pour minimiser les risques en cas d'incendie. Une
fois de plus, il a souligné qu'en 2020, la qualité de l'air serait
meilleure qu'aujourd'hui grâce au renouvellement progressif du parc de
véhicules.
L'opposition municipale, par la voix d'André Aubert, a fait
connaître son rejet des tracés « noir », « rouge » et « vert ». Le «
bleu » étant, selon lui, celui qui « génère le moins de gêne pour les
populations » mais qui « pour autant n'est pas satisfaisant tel qu'il
est présenté ». Il expose donc une proposition de tracé, « notre
contribution au débat » précise-t'il, qui combine à la fois, des
tronçons d'hypothèses existantes avec une partie du N1 (pour desservir
les zones industrielles) puis un aménagement du tracé « bleu » (N2)
jusqu'à la hauteur de l'échangeur de Pierrelaye pour modifier ensuite
sa trajectoire afin de l'éloigner des zones urbanisées d'Herblay.
Au-delà, c'est aux Yvelinois qu'il laisse le soin de se prononcer sur
le projet « bleu ». « Le bleu protège les habitants », synthétise-t-il
en édictant une règle personnelle pour la conception de l'autoroute :
les « trois I : invisible, inodore, inaudible ».
Pour conclure, à près d'une heure du matin, Dominique Gillot a remercié
le maître d'ouvrage pour ses efforts de pédagogie, et a apprécié que
les intervenants soient parvenus à « sortir des positions convenues ».
Elle a rappelé que le principe de précaution de vise pas à ne pas agir
mais à décider en connaissance de cause. Concernant la N184, le maire
s'est félicité de ce que les habitants « ont fait entendre leur
impatience » et a rappelé l'urgence de la situation. Elle a également
retenu l'hostilité totale des Eragniens au tracé « noir » et au
principe du péage qui ne permettrait pas au projet d'atteindre son «
efficacité maximum ». « Le pire serait que rien ne se fasse dans les
dix ans qui viennent ».
Réunion de proximité du 21 avril à Chanteloup-les-Vignes
Chanteloup-les-Vignes : une solution de consensus est-elle envisageable ?
C'est au cœur du tracé « rouge », souvent désigné ce soir comme le «
tracé de Chanteloup », qu'élus, associations et population se sont
rassemblés avec le souci évident, de la part des acteurs locaux, de
créer les conditions d'un dialogue qui permettrait l'émergence d'un
tracé alternatif répondant aux objectifs du prolongement de la
Francilienne mais plus respectueux des riverains et de leur
environnement. A cette occasion, Jean Bergougnoux, président de la Commission,
a redit qu'il était prêt à organiser, le cas échéant, une séance
supplémentaire, entre les réunions thématiques et la réunion de
synthèse, qui pourrait être le cadre d'un tel dialogue. Une idée qui
était apparue lors de la réunion de proximité de Saint-Ouen-l'Aumône. Pierre Cardo, député-maire de la commune, tout comme le COPRA,
ont rejeté avec détermination le tracé « rouge » mais ont affirmé leur
volonté de concertation pour essayer de dégager une alternative
raisonnablement consensuelle. Emmanuel Lamy, maire de Saint-Germain-en-Laye,
venu défendre la position de sa commune, s'est en revanche prononcé en
faveur du tracé rouge amélioré, suscitant de vives réactions du public.
Au cours de cette réunion, plus de cent cinquante personnes ont
participé à des échanges denses et animés. Le président a clos la
séance vers une heure du matin.
Pierre Cardo, en tant que député-maire de Chanteloup-les-Vignes
regrette tout d'abord qu'on ne parle plus de bouclage de Francilienne,
ni même de liaison entre Cergy et Saint-Quentin, mais uniquement «
d'une petite partie d'un plus grand chemin qu'il aurait fallu faire ».
Il rappelle que les Chantelouvois se sont toujours mobilisés contre le
tracé "rouge" et explique : « Nous essayons de défendre notre
patrimoine et le peu de cadre de vie qu'il nous reste ». Il insiste sur
la menace que fait peser le tracé rouge sur la ZAC de la Noé, un
quartier constitué essentiellement de logements sociaux, créé par
l'Etat, qui en l'occurrence ne semble pas s'être préoccupé de
l'éventualité de la réalisation de l'A104. Le premier magistrat de
Chanteloup estime qu'il est indispensable de boucler la Francilienne.
Pour lui, défendre le cadre de vie ne signifie pas, pour autant,
s'opposer au développement économique, mais la solution retenue in fine
devra « éviter au maximum les nuisances ». Il examine ensuite les cinq
tracés proposés. « Le violet » résulte, selon Pierre Cardo,
d'une confusion radiale/rocade et ne répond pas aux objectifs assignés
à la Francilienne. Il ne faudrait pas entretenir à cet égard une
confusion avec le projet C13-F13 qui répondrait lui aux besoins de
circulation entre Cergy, Mantes et Gargenville. Le tracé « noir »
qui prévoit de transformer la N184 en autoroute n'est pas une solution
envisageable car cette desserte « doit être très rapidement requalifiée
» pour être rendue « au transport local ». Tandis que « le vert »
(ou N1-C2-C3-S1), s'il semblerait mieux convenir aux Yvelines, «
permettant la desserte du pôle économique de Poissy ainsi qu'une
liaison avec le futur canal Seine-Nord et la plate-forme multimodale »,
se heurterait selon le maire de Chanteloup, à plusieurs problèmes
graves : il nécessite la construction de trois ponts et emprunte une
zone inondable au niveau d'Achères. A tout le moins, il a été
insuffisamment étudié.
L'hypothèse du tracé « bleu » (N2-S2), apparaît comme la plus
satisfaisante aux yeux de Pierre Cardo, qui, avec plusieurs
associations locales, est à l'initiative même de ce tracé.
Bien que le passage en bordure de la forêt de Saint-Germain mérite des
soins particuliers, ce tracé constitue « une solution qui évite le plus
possible les zones urbanisées, tout en répondant à certains besoins »
(desserte du Technoparc, accès au port autonome et à la future plate
forme multimodale, désengorgement de Poissy). Il voit dans cette option
« une synthèse réaliste et réalisable » qui demande sûrement à être «
affinée, discutée et amendée ».
Le tracé « rouge », le plus dangereux pour sa commune, est une
source de nuisances, « sans parler de ses absurdités techniques ». Au
niveau local, le tracé n'apporterait rien aux usagers locaux, au vu de
la disposition des échangeurs et ne règlerait pas l'engorgement de
Poissy ou d'Orgeval tandis que la liaison vers Paris ou vers le sud
resterait à faire. De plus, l'autoroute couperait les communes « en
petites tranches ». En matière de pollution, le tracé « rouge »
rejetterait plus de gaz d'échappement, résultant de pentes plus fortes
et d'une consommation énergétique plus importante. Le bruit
constituerait en outre un risque de nuisances important. Après le
classement de la plaine de Versailles, qui empêche le bouclage de la
Francilienne sur la partie sud-ouest, c'est la protection de la forêt
de Saint-Germain, grâce à un tunnel, qui interpelle le maire, alors que
les riverains du tracé « rouge » se contenteraient d'un tracé aérien
doté seulement par endroit de tranchées couvertes. Pierre Cardo pointe
ainsi « le traitement différentiel des populations ».
Ce à quoi Emmanuel Lamy, maire de Saint-Germain-en-Laye, répond
que « les tracés bleu et vert génèrent des problèmes considérables en
zones urbaines et naturelles sensibles ». Il ne faut pas, selon l'élu,
« opposer l'homme et la forêt mais ménager l'un comme l'autre et non
pas massacrer l'un pour préserver l'autre ». Il souligne les graves
inconvénients de la situation actuelle où la Francilienne se boucle
aujourd'hui, de fait, sur sa commune via la RN184. Le prolongement de
la Francilienne est une nécessité non seulement pour résoudre les
problèmes de Saint-Germain-en-Laye, mais aussi pour préserver
l'attractivité de la région pour les entreprises et pour les emplois.
Considérant que « le temps de l'imprécation est passé ». Il se prononce
en faveur du tracé « rouge », s'appuyant sur l'unanimité de sa
délibération municipale, malgré une franche opposition de la salle,
même s'il se dit « à vos côtés pour modifier le tracé « rouge » ».
Un habitant de Chanteloup rappelle au maire de Saint-Germain-en-Laye
que les Conseils municipaux d'Andrésy, Chanteloup et Maurecourt ont,
quant à eux, rejeté le tracé « rouge » à l'unanimité. « C'est le cas de
dix communes impactées par ce tracé », souligne Hugues Ribault, maire d'Andrésy en
précisant que la Communauté de communes des deux rives de la Seine a
également pris une délibération en ce sens le 26 février dernier. « Le
bleu n'est pas le meilleur tracé définitif mais il est le seul à
étudier en vue d'un consensus », affirme-t-il en soulignant que les
seuls partisans du tracé « rouge » sont ceux qui ne sont pas concernés
par sa réalisation potentielle.
Ce qui représenterait « des nuisances insupportables » pour Patrick Laudat, le président du COPRA local.
Qui plus est, avec le tracé « rouge », c'est « le saccage des coteaux
de Maurecourt, d'Andrésy et de Chanteloup » et donc la « trame verte
indispensable » patrimoine de ces communes, qui devront faire face à la
dégradation de leur environnement. Chanteloup serait « la victime de
cette incohérence urbanistique » Ce tracé aggraverait les coupures
entre les villes de Carrières, Triel et Chanteloup entraînant « un
trafic insoutenable sur une voirie locale inadaptée ». Il avertit de ne
pas tomber dans le piège des tracés et des couleurs, « qui divisent les
élus et la population ». Le responsable du COPRA local préfère
envisager qu'un effort particulier sera porté sur les infrastructures
déjà en projet : un pont entre Achères et Carrières-sous-Poissy, la
mise en service du C13-F13 (vers Mantes et Gargenville, d'où l'on
pourra rejoindre l'A10) et le développement des transports collectifs
en s'appuyant, sur la voie ferrée de la Grande ceinture. Remettant en
cause les études effectuées par le maître d'ouvrage sur les prévisions
de trafic, le bruit, où la pollution, il réclame la participation de
cabinets indépendants.
Jean-Pierre Dejou, président du COPRA, rappelle la proposition
d'Alain Richard, qui évoquait, lors de la réunion de
Saint-Ouen-l'Aumône, la possibilité de combiner les tracés. Victor Blot
propose, quant à lui, la tenue d'une table ronde réunissant les
associatifs, les riverains, les acteurs économiques, les élus, afin
d'étudier une solution satisfaisante pour tous. Il avertit tout de même
: « Le rouge ne passera pas » et se tournant vers le maire de
Saint-Germain-en-Laye, lui demande : « Vous n'entendez pas la
souffrance, les gens sont touchés dans leur chair ».
Sur les chiffres avancés par les uns et les autres, Laurent Lantoine, intervenant à partir de la salle revient sur les déclarations d'Alain Richard,
maire de Saint-Ouen-l'Aumône, qui lors de la réunion de proximité dans
sa commune, a affirmé que la population de Paris et de sa petite
couronne baissait continuellement alors que la tendance était au
développement dans la grande couronne, justifiant ainsi les besoins de
logements nouveaux en grande banlieue. Chiffres de l'INSEE à l'appui,
Laurent Lantoine observe « plusieurs communes (de la proche banlieue)
affichent un fort dynamisme démographique ». Il entend ainsi démontrer
à quel point « il est facile à certains décideurs d'user de leur
capacité d'élocution pour biaiser le débat, pour ne pas dire nous
duper. Et comment il nous est difficile à nous, simples citoyens,
d'apporter la preuve de cette tromperie ». Aussi réclame-t-il que la
CPDP apporte les rectifications nécessaires aux « affirmations
malencontreusement avancées ».
Jean Bergougnoux, président de la Commission, affirme que la
CPDP s'assure de la sincérité des réponses apportées par le maître
d'ouvrage et rappelle que des experts indépendants participeront aux
réunions thématiques pour apporter leur point de vue sur les hypothèses
et les méthodes controversées.
Eric Debarle, chargé de mission A104 à la Direction régionale de l'Equipement,
expose les études de trafic des poids lourds, afin d'apporter des
éléments de réponse à plusieurs questions posées par le public. Il
distingue trois types de trafics : la circulation interne représente
67% des 8 000 poids lourds par jour prévus sur la Francilienne dans la
zone d'étude, si le projet va à son terme ; le trafic d'échange
(chargement ou livraison dans la zone) constitue 28% des poids lourds ;
tandis que la circulation qui ne fait que transiter par le secteur ne
représente que 5%. Il ajoute que, d'après le schéma directeur de la
Région à l'horizon 2020, les autoroutes permettant le contournement
très au large de l'Ile-de-France sont ou vont être progressivement
mises en service. Le maître d'ouvrage indique en outre que le trafic
des poids lourds devrait décroître d'ici cette période, en raison d'une
désindustrialisation de la région, d'une tendance à l'installation des
plateformes logistiques en dehors de l'Ile-de-France, ainsi que d'une
optimisation du chargement des camions qui transporteraient plus de
marchandises.
Enfin, Eric Debarle rappelle les projections de population et de
développement économique qu'il a retenues sur la base des projets de
développement des collectivités locales : augmentation de la population
de Cergy-Pontoise de 25 000 habitants et création de 10 000 emplois, 5
000 habitants et 2 000 emplois dans la boucle de Chanteloup et des
prévisions similaires pour Poissy-Achères.
Plusieurs participants expriment leur conviction qu'en l'absence d'un
véritable bouclage de la Francilienne les autoroutes qui mènent vers
Paris seront saturées entraînant l'engorgement du simple prolongement
envisagé dans ce débat qui perdrait ainsi toute efficacité et ne ferait
qu'aggraver la situation. Un point dénoncé également par le président du CAPUI,
qui s'élève contre « un prolongement à vue », qui s'arrêterait à
Orgeval et aggraverait encore la détérioration de la qualité de l'air.
Pour lui, « la route est longue jusqu'au respect des engagements pris
par la France à Kyoto ». Une inquiétude que partage les Verts d'Ile de France, par la voix de Franck Barraud,
qui souligne la nécessité de « faire face à la crise pétrolière qui
s'annonce ». D'après les Verts, il est plus que temps de préserver les
populations d'atteintes à leur santé et de développer les transports
publics et les moyens de transport de marchandises alternatifs à la
route. Il dénonce, en cas de réalisation du prolongement de la
Francilienne, « la confiscation par la route du budget réservé aux
transports publics ».
Claude Loiseau, du Comité de sauvegarde de Chanteloup-les-Vignes et environs,
parle, lui, de « divorce total entre des citoyens qui parlent santé,
pollution de l'air, qualité de vie et avenir des générations futures,
et ceux qui ne voient que le seul intérêt économique à court terme ».
Plusieurs habitants et élus questionnent le maître d'ouvrage sur la faisabilité technique du tracé « rouge », également mise en doute dans plusieurs propos auparavant. Eric Debarle explique
donc la raison d'être de certains tunnels et pourquoi d'autres n'ont
pas été envisagés dans des zones pourtant urbanisées. Il indique que
les temps de réalisation des trois tracés nouveaux du fuseau sud-est
sont équivalents. Seul, le tracé « noir » demanderait plus de temps
puisque le réaménagement de la N184 obligerait à en gérer
l'exploitation simultanément.
Le maître d'ouvrage indique qu'il s'efforcerait d'examiner
d'avoir toutes les variantes possibles d'ici la fin du débat, afin de «
proposer des améliorations chiffrées et réalisables aux tracés proposés
».
Jean Bergougnoux assure que la commission s'efforcera d'ici la
rédaction de son rapport prévu pour fin juillet, de favoriser tous les
échanges susceptibles de faire émerger une solution alternative
raisonnablement consensuelle. Ce dont se réjouit Pierre Cardo, maire de Chanteloup,
qui constate la bonne volonté des « partenaires » qui souhaitent
s'engager dans un dialogue constructif. « Pour des petits maires, on
n'a pas encore réussi à nous marcher dessus. Je ne sais pas si on
gagnera, mais on a été efficaces ».
Réunion de proximité du 19 avril à Auvers-sur-Oise
Auvers-sur-Oise : « Le tracé nord-ouest est "absurde" ! »
Plus de 200 personnes ont participé à la dixième réunion de proximité
organisée à la Maison de l'Ile d'Auvers-sur-Oise. Les Auversois et les
habitants du Vexin, ainsi que leurs élus, ont exprimé leur opposition
au tracé « violet » qui traverserait le Parc naturel régional. Ce tracé
nord-ouest, ont-ils dit, est à la fois contraire aux objectifs assignés
à la Francilienne et opposé aux principes environnementaux, chers aux
habitants de cette zone protégée. Un tracé pour lequel le COPRA, n'a
pas non plus plaidé, appelant, au contraire, les Vexinois à la
mobilisation. Le débat s'est alors recentré sur l'opportunité même du
projet. A cette occasion, le président de la CPDP, Jean Bergougnoux, a
indiqué que des experts indépendants seront appelés au cours des
réunions thématiques à donner leur avis sur les études produites par le
maître d’ouvrage concernant les différents aspects du projet.
Jean-Pierre Béquet, maire d'Auvers-sur-Oise, dénonce la longueur
du tracé violet (56km contre une vingtaine de kilomètres pour les
autres) et son coût nettement plus élevé (2,1 milliards d'euros). « Il
s'éloigne des zones à desservir et ne remplit pas les fonctions que
l'on demande à la Francilienne », tout en augmentant les rejets de
polluants dans l'atmosphère. Il pointe « la logique Shadock »du tracé
qui constitue, d'après lui, « un leurre, un alibi ». Le maire
d’Auvers-sur-Oise déclare néanmoins comprendre à la fois les graves
difficultés qu’entraînerait la prolongation de la situation actuelle,
notamment en termes de nuisances pour les riverains de la RN184, et les
appréhensions légitimes des habitants concernés par les tracés du
fuseau sud-est. C'est précisément la raison pour laquelle il indique
que « le projet doit apporter des réponses aux riverains ». En
conclusion, Jean-Pierre Béquet exprime son « opposition totale, absolue
et définitive » à un tracé « violet » « absurde » et incompatible avec
les principes du Parc Naturel Régional. C'est en ce sens qu'a été voté
une délibération du Conseil municipal d'Auvers contre ce tracé conçu
selon l'axe est-ouest. "Il n’y a en réalité que quatre tracés",
conclut-il.
Une position « commandée par le bon sens », en accord avec celle du Parc naturel régional du Vexin. Gérard Claudel, son président,
souligne le manque de crédibilité à ses yeux du tracé « violet », pour
lequel il ne perçoit « aucune justification technique, économique, ni
écologique ». Le maire d'Ennery a rappelé que le PNR n'était
pas pour autant hostile à tout projet routier. Pour preuve, la mise à
deux fois deux voies de la RD14, qui s'effectue en ce moment à travers
le Vexin. Il lance à l'adresse de l'assistance : « Qui est pour le
prolongement ? Personne ! Dans le Vexin, on ne passe pas » !.
Le maire de Butry-sur-Oise, Philippe Legrand s'élève, lui aussi,
contre ce tracé même s’il passe en souterrain sous sa commune et celle
de Mériel, situées de part et d'autre de l'Oise. Il admet cependant le
caractère indispensable du prolongement de la Francilienne.
Le maître d'ouvrage, par la voix d'Eric Debarle, rappelle la
position qui était celle de l'Etat au moment de l’engagement du débat :
le tracé « violet », même s’il n’est pas dépourvu d’intérêt dans
l’absolu, ne répond pas réellement aux objectifs assignés au
prolongement de la Francilienne (liaison entre les pôles régionaux,
desserte des zones d'activités économiques, désengorger la voirie
locale et améliorer la sécurité routière). Il aura plus tard l’occasion
de dire qu’il n’a entendu, ni ici, ni à Gargenville, aucun argument qui
le conduirait à remettre en cause cette conviction.
Pourquoi alors avoir soumis ce tracé violet au débat ? Jean
Bergougnoux, président de la CPDP, précise que c’est à la demande de la
Commission Nationale du Débat Public et de sa propre Commission que ce
tracé a été inclus dans le dossier du maître d’ouvrage. La décision de
1997 retenant le tracé rouge pour le prolongement de la Francilienne
fut, en effet, suspendue pour permettre d’expertiser ce tracé que
d’aucuns présentaient alors comme une alternative crédible à un tracé
fortement contesté car passant en zone urbanisée. Les conclusions de
l’expertise furent celles que vient de résumer Eric Debarle, mais il
subsistait pour certains encore bien des doutes sur l’impartialité de
cette expertise. D’où la demande des organisateurs du débat que cette
hypothèse soit réexaminée, avec le même sérieux que les autres, afin
d’avoir fait autant que possible le tour du dossier.
François Coupin, de l'ARDIES, qui représente les entreprises
valdoisiennes, estime nécessaire de « boucler au plus vite » l'A104,
qui constitue « une priorité économique » selon lui. Il n’est pas
favorable au tracé nord-ouest, qualifié de « non sens économique ».
Lequel serait en fait, d'après son analyse, une voie destinée à relier
Roissy à la Normandie, un rôle déjà endossé par la RD14 et la RD915,
qui ont fait l'objet de nombreux aménagements récents. Il convient
donc, pour l'ARDIES, de « terminer enfin avec la Francilienne, une
rocade nécessaire ». Une opinion partagée par Patrick Meunier, du
comité Profile.
Michel Vampouille, vice-président de la région Ile-de-France, en
tant que représentant des Verts, estime pour sa part que le
prolongement de la Francilienne contribuerait à augmenter l'émission de
polluants et va à l'encontre de la « réduction drastique de la
circulation » indispensable, selon lui, à la préservation de
l'environnement et à la prévention des changements climatiques
entraînés par les gaz à effet de serre, « malgré les progrès
technologiques importants » des moteurs des automobiles, également
avancés par le maître d'ouvrage. Michel Vampouille, qui habite
Auvers, pointe également l'impact encore insuffisamment élucidé du
bruit sur la santé. Citant en exemple les ports néerlandais, il
souligne la possibilité d'augmenter de façon significative le transport
de marchandises par le rail et la voie fluviale.
Ce que Eric Debarle confirme, en évoquant les projets développés
en la matière (canal Seine-Nord, plate forme multimodale d'Achères,
autoroute ferroviaire Lille-Irun, notamment), comme ceux concernant les
transports en commun (tangentielle ouest). Néanmoins ces projets ne
suffiraient pas selon ses études à maîtriser la croissance du trafic
routier. Même un triplement du trafic fluvial (soit 12 millions de
tonnes de fret par an) pèse peu comparé aux 365 millions de tonnes qui
circulent chaque année en Ile-de-France.
Yorghos Remvikos, pour l'association des Amis du Vexin, souligne
lui aussi l'impact du prolongement de la Francilienne sur la santé. «
On se trompe d'enjeu », affirme-t-il en remettant en cause
l'opportunité du projet.
Joachim Broomberg, habitant d’Auvers, fait remarquer depuis la
salle, que « les politiques sous-estiment la capacité de la population
à changer ses habitudes » et donc, à emprunter les transports en
commun, dès lors que les efforts pour améliorer les infrastructures
sont réalisés. Jean Bergougnoux indique qu'il se fera l'écho des
attentes de la population en matière de transport collectif et qu'il
appellera à témoigner, au cours des réunions thématiques, des experts
indépendants et les acteurs des transports franciliens (STIF) et
nationaux (SNCF, VNF).
Un autre habitant affirme, sur la base de ses observations
personnelles, que l'autoroute fonctionne comme un « aspirateur à
voiture » et que les routes ne tardent pas à être saturées, peu après
leur mise en service. Ce que conteste le maître d'ouvrage qui
indique qu'il n'y a pas d'appel de trafic, concernant la région, mais
qu'on observe un transfert de trafic. Ainsi, l'A115 a délesté les
routes locales.
Un habitant d'Ennery se montre plus optimiste et, sans être
favorable au tracé « violet », plaide en faveur de la Francilienne.
Signalant qu'il manque depuis Cergy, un axe de communication vers le
sud de la région, il avance que des possibilités nouvelles apparaissent
à l’occasion de la réalisation de telles infrastructures, à l'image de
la création d'une ligne de bus sur le tronçon de la Francilienne
reliant Roissy à Méry. « Le Val-d'Oise le mérite, en vertu du bon sens
».
Daniel Bourdeau, de l'association "Vivre Auvers ensemble"
dénonce « la menace d'une autoroute » qui pèse sur « les paysages
peints par Van Gogh ». Il évoque également la raréfaction du pétrole et
s'interroge : « Quel avenir pour nos enfants ? ».
Une dégradation de la qualité de vie, liée au « tracé le moins écologique » qui inquiète également le membre de l'association "Première à gauche", Roland Cardot, de Frémainville, venu s’exprimer à la tribune.
Victor Blot, fondateur du COPRA, rappelle que les tracés du
fuseau sud-est, menaceraient près de « 200 000 personnes, en plein
tissu urbain ». Il évoque également la situation de l'A104 en
Seine-et-Marne, saturée à sa jonction avec l'A4 pour décrire ce que
sera, selon lui, la Francilienne à Orgeval. Il exhorte ensuite les
habitants du Vexin à se mobiliser contre ce tracé, comme l'on fait les
riverains menacés par l’un ou l’autre des tracés du fuseau sud-est.
Jean-Pierre Béquet, maire d'Auvers-sur-Oise, retenait, en fin de soirée, "qu'aucune voix ne s'était élevée pour défendre le tracé nord-ouest sérieusement".
Le président de la CPDP a invité les participants à continuer à
s’impliquer dans le débat public, afin que leurs arguments pèsent sur
la décision finale qui sera rendue par le ministre vers le mois
d'octobre.
Réunion de proximité du 18 avril à Gargenville
Gargenville : ne pas confondre tracé "violet" et projet C13-F13
Gargenville était la première étape du débat public dans une ville
directement concernée par le tracé « violet ». Quelque 330
participants, élus, représentants d’associations et habitants de
Gargenville et des communes voisines, se sont unanimement prononcés
contre le tracé « violet » qui traverserait leur territoire. Si
l’opportunité du prolongement de la Francilienne était avérée, sa
réalisation n’aurait de sens que dans le fuseau sud-est, le tracé
violet ne répondant pas aux objectifs du projet en débat. Nicole Delpeuch, maire de la commune,
considère quant à elle que ce prolongement est nécessaire et qu’il «
devrait cheminer jusqu’à Saint-Quentin », mais qu’il appartient aux
parties prenantes du fuseau sud-est, de trouver une solution. Pour
Madame le Maire, il est essentiel de ne pas faire d’amalgame entre le
tracé nord-ouest de la Francilienne et le projet C13-F13 « qui ressort
dans la presse ces dernières semaines ». Ce dernier projet est très
ancien, explique t’elle, il a conduit à geler des enclaves foncières
importantes et constitue un enjeu local fort pour les riverains de la
D190. C’est un projet complémentaire mais parfaitement distinct du
projet de prolongement de la Francilienne.
Les intervenants, à cette neuvième réunion de proximité, ont tous
exprimé avec conviction leur volonté de préserver le cadre de vie
souvent « exceptionnel » dont ils bénéficient grâce à l’espace
privilégié que constitue le Parc du Vexin. La qualité des témoignages
et la sérénité des échanges ont été saluées par le président de la
CPDP. La réunion s’est achevée vers minuit.
Genèse du projet de la Francilienne
Après l’ouverture du débat saluée « comme une chance qui permet
une vraie connaissance de la vie locale » par Madame le Maire qui a
appelé « à un climat convivial pour cette réunion », Jean
Bergougnoux invite Eric Debarle, chargé de mission A104, à
rappeler brièvement la philosophie et les grandes étapes du projet
Francilienne. Aux alentours des années 1965, afin de stopper le
développement urbain « en tâche d’huile », la région parisienne adopte
une « organisation polycentrique ». C’est ainsi qu’est né le concept
des villes nouvelles. Rapidement, se pose la question des déplacements
entre ces centres urbains. Du besoin de relier ces pôles a émergé
l’idée d’une grande rocade, à 25km de Paris, la Francilienne.
Aujourd’hui, ce projet n’est pas totalement achevé notamment avec le
tronçon manquant entre Méry-sur-Oise et Orgeval. Ce débat public,
ouvert depuis le 08 mars, permet de discuter de l’opportunité de ce
prolongement et le maître d’ouvrage rappelle, à ce propos, que cinq
tracés sont soumis au débat, soit « un éventail le plus large possible
». Quatre tracés sont dans ce que l’on appelle « le fuseau sud-est » et
un tracé, « le violet » passant par Gargenville est représentatif des
options étudiées lors de la contre-expertise de 1998.
Les objectifs assignés au projet de la Francilienne sont : relier les
pôles régionaux, mieux desservir les zones d’activités économiques
(Cergy-Pontoise, Poissy, Achères, Orgeval), répondre aux besoins de
déplacements et réduire les embouteillages sur les routes locales
(comme la RN184), améliorer la sécurité routière.
Rappel des modalités du débat public
Afin de discuter de manière constructive de l’opportunité du projet le président de la CPDP, Jean Bergougnoux
rappelle les moyens dont disposent les citoyens pour s’informer et pour
s’exprimer : Internet, courrier et fiches-questions sont là pour
recueillir les avis et les interrogations du public, auxquelles des
réponses complètes seront apportées. Il indique la possibilité offerte,
à chacun, de transmettre une contribution écrite. Après une réunion de
synthèse, le 6 juillet à Pontoise, la commission « totalement
indépendante » rédigera un rapport dans lequel seule la force des
arguments comptera. La CNDP remettra son bilan au ministre de
l’Equipement qui prendra une décision dans les trois mois, en toute
connaissance de cause.
Questionné par le public, Jean Bergougnoux indique le coût total
de l’organisation du débat public, de l’ordre d’un 1 million d’euros,
soit entre 0,5 et 1 pour mille du montant total du projet.
Pour Nicole Delpeuch, le tracé "violet" n'est pas crédible
Madame le Maire fait remarquer, à la suite de l’exposé de monsieur
Debarle, que le tracé nord-ouest ne constitue pas une réponse aux
objectifs de la Francilienne. « Le tracé « violet », qui passe à
Gargenville n’est pas une solution à la surcharge des axes routiers
existants dans le fuseau sud-est, boucle de Chanteloup, Conflans… ». Il
ajoute rallonge de 35km l’itinéraire, par rapport aux tracés du fuseau
sud-est. D’où une dépense supplémentaire en temps, en carburant et le
cas échéant, en coût de réalisation pour les finances publiques. C’est
le plus cher des cinq tracés et « la décision qui verrait ce trajet
validé ne semblerait a priori pas être très rationnelle » affirme
t’elle. Bien qu’il ait le mérite de proposer une alternative dans ce
débat, il ne résout en rien les problèmes du Val d’Oise et des
Yvelines. Pourtant, Nicole Delpeuch admet volontiers que le
prolongement de la Francilienne est nécessaire et que les
infrastructures routières sont indispensables au développement
économique et peuvent être intégrées dans le paysage de manière
satisfaisante, et de citer l’A14 en exemple.
La déviation C13-F13 est une problématique locale
Madame le Maire, demande à l’assistance de ne pas mélanger le
débat sur la Francilienne avec un autre projet structurant pour le
secteur : le C13-F13. Cette voie, qui relierait Cergy à Mantes et à
l’A13, permettrait de désengorger la D190 et contribuerait ainsi au
désenclavement du Mantois et de la région Seine-Aval. Même si le tracé
« violet » de la Francilienne est dessiné selon une diagonale
identique, il est important de noter que le trafic prévu n’est en
aucune manière comparable : « 15 000 véhicules sur le C13-F13 pour 80
000 sur la Francilienne » souligne Jean Mallet, maire de Mézy-sur-Seine
qui plaide avec les maires de Gargenville, d’Epône et de Meulan, pour
que la Francilienne demeure un axe nord-sud.
Non unanime au tracé "violet"
Du côté du Vexin
Le passage par le Parc naturel régional du Vexin français serait « une aberration complète », pour le maire de Mézy-sur-Seine
dont la ville appartient au PNR. Le projet serait « dévastateur
pour les 15 500 habitants » qui bordent, sur une bande de 500m de
largeur, un tracé présenté comme rural et moins impactant par les
détracteurs des tracés en zone urbanisée. Pourtant, autant de riverains
sont touchés par le « violet » que par le « bleu ». Répondant à
l’allusion, Jean-Pierre Dejou, président du COPRA, précise que son
organisation « n’a jamais imposée aucun tracé ».
Le maire de Brueil-en-Vexin, Bruno Cassin, s’est ensuite chargé
d’exprimer la position du PNR : « Aucune justification
économique, écologique et technique à ce tracé ». Le conseil syndical
du Parc, réunissant les Départements du Val-d’Oise et des Yvelines, la
Région et les 94 communes qui composent le PNR, se sont unanimement
opposés au tracé violet, « contraire à la démarche du Parc naturel
régional ».
Jacques Barraud, représentant les Verts demande d’anticiper « la
crise pétrolière qui s’annonce » et la raréfaction des sources
d’énergie fossiles en développant une politique volontariste des
transports en communs qui favoriseraient le fluvial et le ferroutage.
Il argumente que « Les transports représentent 1/3 de nos émissions de
gaz à effet de serre » et que ce projet irait à l’encontre des
engagements de l’Etat (protocole de Kyoto) et de ceux de la Région
Ile-de-France, qui s’est déclarée “éco-région”. Dans leur logique de
réduction drastique de la circulation routière, monsieur Barraud
réaffirme son « opposition à l’A104, quelqu’en soit le tracé ».
Eric Debarle souligne que les Pouvoirs publics considèrent
également que le développement des moyens de transports de voyageurs et
de fret alternatifs est indispensable. Il énumère les politiques
volontaristes entreprises en ce sens, telles que le développement du
transport fluvial (canal Seine-Nord de Paris à Amsterdam), du
ferroutage et des transports en commun (tangentielle ouest, d’Achères à
Saint-Cyr-l’Ecole). Toutefois, ces différents projets ne suffiront pas,
selon lui, à répondre à l'accroissement des besoins de déplacement dans
cette zone de l'Ile de France : la tangentielle ferroviaire, par
exemple, ne réduirait que de 5000 véhicules par jour le trafic routier,
chiffre à comparer aux 100000 véhicules par jour prévus sur la
Francilienne.
Les acteurs économiques
Les représentants des entreprises, eux non plus, ne sont pas favorables
au tracé « violet ». Ainsi, Patrick Meunier, du Comité Profile,
qui rassemble des associations de riverains de Saint-Germain-en-Laye,
plaide pour un délestage de la circulation automobile dans sa commune
et, plus largement, réclame un moyen de contourner les centre-villes
pour les poids lourds. Il confirme que le tracé « violet » ne répond en
rien à ces objectifs. Pour lui aussi, l’orientation nord-sud est
essentielle. Il considère de plus que, pour être réellement efficace,
le prolongement de la Francilienne doit se poursuivre au-delà
d’Orgeval. . Un propos relayé par le vice-président de l’ARDIES
Val-d’Oise, François Coupin,
pour qui « le violet, ce n’est pas la Francilienne » car envisager un
tracé « au milieu des champs » constitue un non-sens économique. Il
plaide pour que l’autoroute « passe là où sont implantées les
entreprises et où les gens travaillent ».
Pour clore la réunion publique, riche en arguments et en échanges,
Nicole Delpeuch s’est dite « ravie de l’attitude citoyenne » de ses
administrés et Jean Bergougnoux a donné rendez-vous à ceux qui
s’intéressent au tracé « violet » à Auvers-sur-Oise, mercredi 19
avril. Réunion de proximité du 13 avril, Carrières-sous-Poissy Santé et cadre de vie : priorités des Carriérois
Santé
et cadre de vie ont dominé les échanges de cette huitième réunion de
proximité à Carrières-sous-Poissy. Préoccupés par l'éventualité d'une
nouvelle autoroute qui traverserait leur commune, quelque cinq cents
Carriérois réunis dans la salle Louis-Armand, sont venus s'informer,
témoigner et argumenter en faveur du maintien de leur cadre de vie.
Le
maire de la commune a rappelé la position de la Communauté de Communes
qui s'est prononcé en faveur « du tracé qui passe dans le fuseau
sud-est et évite au maximum les zones urbanisées ». Le COPRA local a,
quant à lui, réaffirmé son opposition à tout tracé passant en zone
urbanisée et a obtenu du maître d'ouvrage que des mesures de bruit
supplémentaires soient effectuées sur la commune. Le tracé « rouge »,
fortement attaqué ce soir là, a toutefois été défendu par Emmanuel
Lamy, maire de St Germain-en-Laye et Patrick Meunier, membre du Comité
Profile. Nombre de Carriérois ont exprimé, de façon souvent très
personnelle, leur attachement au respect de leur cadre de vie. La salle
a commencé à se vider doucement vers 23h et la séance fut levée aux
alentours d'une heure du matin par le président de la Commission.
Daniel Schalck, favorable au fuseau sud-est A
ceux qui croient qu'une décision sur le prolongement de la Francilienne
est d'ores et déjà arrêtée, le maire de Carrières-sous-Poissy rappelle,
en guise d'ouverture, que les jeux ne sont pas faits : « chaque voix
compte pour influer à la fois sur le choix du tracé et sur les
modalités de sa réalisation ». Pour Daniel Schalck, la réalisation de
la liaison nord-sud est cependant une nécessité vitale au même titre
que la construction du pont entre Carrières et Achères. Le retard pris
par ces projets est un handicap au développement du territoire, a
souligné monsieur le maire, avant de rappeler l'importance de l'enjeu
environnemental et l'impératif « de fluidifier le trafic devenu
infernal». Il rappelle que Carrières s'est battue naguère pour que "la
traversée alors envisagée ne la détruise pas". La traversée en
souterrain inscrite au PLU permettrait peut-être, si elle était
prolongée, de réunir, "par des lieux de vie", Carrières centre et
Carrières Saint-Louis. Mais il serait bien préférable pour Carrières
que l'on renonce à ce tracé que le maire qualifie de "préhistorique",
libérant ainsi ces espaces aujourd'hui figés pour enfin bâtir le cœur
de Carrières et redonner à la ville son unité. Prônant une solution
humaine privilégiant le devenir des habitants, le maire appelle les
acteurs du dossier à mener une « réflexion objective et réaliste »,
Daniel Schalck rappelle la position de la Communauté de Communes des
deux rives de la Seine. Carrières, à l'instar des cinq autres communes
de l'intercommunalité, « se prononce en faveur du tracé sud-est qui
évite au maximum les zones urbanisées ».
La communauté de communes des deux rives de la Seine Son vice-président, Pierre Cardo,
maire de Chanteloup-les-Vignes, souligne que le tracé « rouge » est
celui qui impacte le plus les populations et interdit en outre un
développement harmonieux de la région. Il n'en demeure pas moins qu'une
voie rapide est nécessaire à la fois pour soutenir le développement
économique et notamment l'activité automobile, principal employeur de
la zone, et rendre à la RN184 sa vocation de « voirie locale ». Etant
observé que "le tracé violet ne résout rien" et après avoir rappelé les
attendus de la délibération de la Communauté de Communes, Pierre Cardo
conclut : « La réalisation de la Francilienne est urgente, mais elle
doit s'effectuer dans le plus grand respect des populations »,
L'intercommunalité qu'il représente sera néanmoins attentive, s'il
devait en être ainsi, aux modalités d'aménagement d'une infrastructure
routière dans le territoire des six communes concernées.
Hugues Ribault,
maire d'Andrésy, également vice-président de la Communauté de Communes
des deux Rives de la Seine, rappelle les arguments développés au cours
des précédentes réunions du débat public à l'encontre du tracé « rouge
». Il espère que ces arguments auront ébranlé définitivement la
position initiale du maître d'ouvrage qu'il ressentait comme un parti
pris a priori en faveur du tracé rouge. Il est convaincu que tant le
développement économique (il trouve injustes les critiques formulées à
l'égard de Peugeot, premier employeur de la zone) que la nécessité de
rendre à la RN184 son rôle de desserte locale, imposent de prolonger la
Francilienne et de le faire vite. Il considère que, contrairement à une
idée reçue, l'antériorité du tracé "historique" et les réservations
auxquelles il a donné lieu, ne sont pas une garantie de rapidité. Il
adhère, bien entendu, à la délibération de la Communauté de Communes,
mais précise, en tant que maire d'Andrésy, que "la base de sa
proposition est le tracé bleu". Il engage la DREIF à approfondir ce
tracé "qui, on le sait bien, n'a pas été étudié sérieusement dans les
documents du maître d'ouvrage"
Quelques autres points saillants relevés au cours du débat * Christiane Paravy, présidente du COPRA de Carrières-sous-Poissy stigmatise « un projet démentiel » et refuse tout tracé en zone urbanisée. Elle
commence par pointer les failles du dossier du maître d'ouvrage,
arguant que les tracés « rouge » et « vert » achoppent sur plusieurs
problèmes qui rendent le passage de l'A104 impossible. Outre la
dévalorisation du patrimoine immobilier, elle expose les conséquences
sur l'environnement dont l'étang de la Galiotte aujourd'hui en zone
classée (ZNIEFF). Dans l'hypothèse du tracé « rouge », ce seraient
plusieurs écoles, collèges et structures sportives qui auraient à
subir, de plein fouet, la pollution liée au trafic de la Francilienne.
Elle dénonce l'augmentation du niveau sonore aux abords des
habitations, conséquence du manque de protections phoniques prévues
dans le dossier du maître d'ouvrage. Elle met en cause les mesures
réalisées par la direction de l'Equipement d'Ile-de-France, qui compare
le bruit supposé de la Francilienne avec celui produit par la D190, une
voie particulièrement bruyante à l'heure actuelle. La comparaison est
donc faussée, selon la représentante du COPRA, qui se demande « où est
l'intérêt général quand une autoroute impacte 200 000 personnes ». « Le
choix des points de mesure n'est pas anodin », lance-t-elle en
réclamant que de nouvelles mesures soient effectuées. Le maître d'ouvrage, par la voix d'Eric Debarle, accède
à sa demande et s'engage à choisir d'autres points de mesures de bruit
tout en indiquant que la Francilienne a été « dessinée » pour ne jamais
dépasser les 60 décibels pour les riverains, ce qui correspond aux
normes actuelles. Par opposition à la situation de la D190, dans un
endroit où il y a peu de bruit, il indique que les protections
phoniques réduiront les nuisances et que la chaussée serait réalisée en
déblai, en dessous du niveau naturel, sur la quasi-totalité du tracé «
rouge ». Sinon, des merlons de terre seraient aménagés, afin de limiter
la propagation du bruit. Il signale en outre que si les protections
envisagées par le projet ne s'avéraient pas suffisantes, il serait
possible d'améliorer les dispositions retenues dans cette première
approche. Sur la pollution, le maître d'ouvrage argumente, face à
une assistance plutôt dubitative, que les nouvelles normes de carburant
et les progrès techniques des moteurs contribueraient avec le
renouvellement du parc automobile d'ici 2020, à réduire
significativement le niveau de pollution, même si le trafic augmente
sensiblement
* Carlos da Fonte, nouvellement propriétaire à Carrières. « Moi, j'en prends pour 20 ans », Plusieurs
habitants de Carrières, se sentant gravement menacés dans leur
patrimoine et dans leur qualité de vie par le projet ont dénoncé un
manque d'information de la part de la mairie. L'un d'entre eux,
visiblement très ému, rapporte que « sous la pression des agences
immobilières » la mairie ne mentionnerait pas le projet autoroutier aux
nouveaux arrivants mais « moi, j'en prends pour vingt ans !» (ndlr de
crédit) conclut-il, désabusé.
* «Quelles
seraient les conséquences des stations de péage sur la pollution ? »
questionne une habitante de Carrières à partir de la salle. Eric Debarle
explique qu'un péage classique, avec arrêt puis redémarrage, augmente
en effet la pollution. En revanche, il insiste sur le fait que le péage
n'est pas une obligation et fait partie des points à discuter..
L'autoroute peut-être financée entièrement par l'Etat ou par un
partenariat public-privé. Dans les deux cas, le principe du péage est
exclu. Si la Francilienne fonctionnait en concession, le péage pourrait
cependant être d'une conception plus moderne qui ne nécessiterait pas
l'arrêt des véhicules. Il demeure que le système payant entraîne une
réduction du trafic, réduisant l'efficacité du nouvel équipement. Selon
les études de la DREIF, un péage de deux euros entraînerait une baisse
du trafic de 15%, tandis qu'un droit de passage de huit euros (comme
sur l'A14) réduirait la circulation de moitié.
* Guy Pécheu, pour les Verts IDF Conteste
l'argument de l'augmentation inéluctable du trafic qui justifierait ce
projet de prolongement. Il prône le développement des transports en
commun alors qu'il constate sur la base de son exemple personnel, des
lacunes importantes dans ce domaine.
* Emmanuel Lamy, maire de Saint-Germain, considère que cette position manque totalement de réalisme « La pollution existe déjà et cet axe structurant est indispensable au développement économique ». Il
souligne que la Francilienne se boucle aujourd'hui de fait à
Saint-Germain, au carrefour du Bel-Air. Pour des raisons d'efficacité,
de coût et de délai de réalisation, il se prononce clairement pour le
tracé « rouge » (vive opposition du public). Il communique le
contenu de la délibération du Conseil municipal de
Saint-Germain-en-Laye du 11 avril 2006, votée à l'unanimité, moins
quatre abstentions, en faveur de ce tracé.
* Patrick Meunier, du comité Profile
représentant les entreprises : « A Saint-Germain, on est plongé
quotidiennement dans l'enfer de la circulation ». Dans le nord-ouest de
l'Ile-de-France les flux radiaux sont assez bien traités. Il n'en est
pas de même des flux tangentiels et il est urgent de trouver une
solution. Il appelle à un dialogue entre les entreprises et le COPRA,
qui défendent des points de vue divergents certes mais chacun étant
convaincu de la nécessité d'un compromis.
* Jean-Marc Raffolt
présente un certain nombre de données statistiques concernant les
accidents enregistrés sur les voies rapides urbaines. Le maître
d'ouvrage fait observer que si le nombre d'accidents, enregistrés
annuellement sur un kilomètre de voie rapide, est effectivement
supérieur à ce qu'il peut être sur une route nationale ou
départementale, ce type de statistiques ne tient pas compte du trafic
proportionnellement bien supérieur sur voie rapide. Seul réellement
significatif en termes de sécurité des personnes, le ratio risque
d'accident par véhicule et par km parcouru, fait apparaître la voie
rapide comme incontestablement plus sûre. Il rappelle qu'en France,
selon les données de la sécurité routière, les autoroutes représentent
1% du kilométrage national, concentrent 21,2% du trafic pour une
proportion de 5,4% d'accidents.
* Eddie Aït, conseiller régional,
est venu exprimer en toute fin de soirée la position de la Région, qui
« refusera de mettre un sou dans un tracé urbain ou qui passerait dans
le Parc naturel régional » (tracé violet). La Région motivé par « le
bon sens et le courage, suggère plutôt de maîtriser la circulation en
développant des modes de transports alternatifs, afin de remplir
pleinement ses engagements à être une « éco-région ». Face au danger
qui plane sur les habitants, il en appelle à la responsabilité des élus
pour s'opposer à une autoroute dont « l'utilité n'est pas démontrée,
contrairement aux nuisances bien réelles ».
Passé minuit, le
maire Daniel Schalck remercie tous les intervenants et salue la qualité
des arguments échangés, avant que Jean Bergougnoux ne donne rendez-vous
pour la prochaine étape yvelinoise du débat public, le mardi 18 avril à
Gargenville.
Réunion de proximité du 12 avril Herblay : non à tout tracé en zone urbanisée
Très
forte mobilisation des Herblaysiens autour du débat public, qui faisait
étape dans leur ville pour la septième réunion de proximité. Malgré les
vacances scolaires, plus de 700 personnes s'étaient rendues au gymnase
de la gare pour écouter les différents intervenants et exprimer leur
opposition unanime et très argumentée aux tracés "rouge", "vert" et
"bleu" du projet de prolongement de la Francilienne.
Elus,
habitants et associations ont parlé d'une même voix, lors de la réunion
d'Herblay. Souvent, le sentiment d'être laissé pour compte, d'être les
« oubliés » du projet, est revenu dans les propos des Herblaysiens. A
commencer par une réunion de proximité ajoutée tardivement au
calendrier. Le maire de la commune, Patrick Barbe, le rappele avec
humour : « Vous nous avez fait une fausse joie. Nous avons cru
qu'Herblay n'était plus concerné par la Francilienne ! ». Jean
Bergougnoux, le président de la CPDP, rassure l'assistance : « Herblay
n'a pas été oublié. Il est normal que nous vous écoutions et
l'affluence dans la salle montre que cette réunion constitue une
évidence » .
Le président de la CPDP en
profite pour rappeler le rôle de la commission, totalement
indépendante, qui est « l'intermédiaire entre la population et le
maître d'ouvrage » pour instaurer un dialogue et discuter de
l'opportunité du projet de prolongement de la Francilienne et, le cas
échéant, des options de sa réalisation. Pour ce faire, « informer,
écouter, rendre compte » sont les maîtres mots. Il signale à cet égard
que le traitement des très nombreuses questions posées par courrier,
mail, « carte T » ou fiches lors des réunions, n'est pas chose simple,
la commission devant en particulier s'assurer que les réponses du
maître d'ouvrage sont complètes, sincères et bien argumentées. Après un
inévitable temps mort initial, les premières réponses sont maintenant
retranscrites sur le site Internet de la commission et le processus va
s'accélérer.
Patrick Barbe se
dit confiant dans l'objectivité du rapport qui sera produit par la
commission en juillet prochain et souhaite que chacun s'exprime dans le
calme, la sérénité et le respect d'autrui, car « l'enjeu est de taille
». Il est impératif pour Monsieur le Maire, représentant les
Herblaysiens toutes tendances confondues, que « chacun se manifeste ».
Patrick Barbe conclut son intervention par une prise de position
réclamée par l'assistance : « Non, il ne faut pas que la Francilienne
passe par Herblay ! ».
Questionné par le public, Jean
Bergougnoux donne toute assurance sur l'impartialité de la CPDP et
souligne que la commission est étrangère à l'initiative du Conseil
général qui invite les Valdoisiens à signer une pétition de soutien au
projet de la Francilienne. Il ajoute que l'avis d'un « simple citoyen »
comptera autant que celui d'un notable ou d'un industriel. « C'est la
qualité des arguments qui compte ». Le 6 juillet, à Pontoise, la
commission présentera au cours d'une réunion publique de synthèse un «
avant-projet » de son rapport et recueillera les observations et
compléments qui viendront enrichir le rapport définitif prévu pour fin
juillet. Après la remise du bilan de la CNDP, le ministre aura trois
mois pour arrêter sa décision.
« Oui au bouclage, non au prolongement » Par deux fois, le Conseil municipal d'Herblay
s'est unanimement opposé au passage de la Francilienne par la ville.
Une première fois en 1996 : tout tracé dans un fuseau sud-ouest était
rejeté par les élus. Dix ans plus tard, l'équipe municipale s'opposait
à travers une nouvelle délibération et d'une seule voix, à l'autoroute,
« avec force et détermination », rappelle le maire. Il a précisé que sa
position de conseiller général ne l'empêcherait pas de voter contre
tout projet qui traverserait sa commune. Si Patrick Barbe admet la nécessité d'un bouclage de la Francilienne, il réfute un prolongement qui s'arrêterait à Orgeval. Il
rappelle qu'Herblay « est déjà coupé par la RD14, l'A15, la voie SNCF,
la 11è avenue (qui sera ouverte à la fin de l'année) ; nous ne voulons
pas d'un Herblay mille feuilles, avec une nouvelle séparation nord-sud
qui renforce l'isolement des quartiers excentrés ».
Quid de la "coulée verte" et des carrières ? Pour
le premier magistrat de la commune il s'agit en particulier de
préserver la coulée verte, menacée par le tracé « bleu ». Cette coulée
verte d'une surface de 280ha de verdure, soit 20% du territoire
d'Herblay, se prolonge sur sept communes pour constituer une ceinture
verte, de la forêt de Montmorency à celle de Saint-Germain. Il reçoit
le soutien des maires de Pierrelaye et Bessancourt. Aux
interrogations de la salle sur la possibilité de retenir un tracé qui
traverserait cette « coulée verte », le maître d'ouvrage répond que, si
le projet était déclaré d'utilité publique, les documents d'urbanisme
se verraient, de fait, actualisés. Nombre d'Herblaysiens
s'interrogent également sur le devenir du patrimoine de la ville. En
effet, le tracé « bleu » implique de traverser les carrières des
coteaux de la Seine pour franchir le fleuve avec un viaduc. Beaucoup
d'habitants manifestent leur attachement à ces lieux et plus
généralement à leur qualité de vie. Patrick Barbe résume « Herblay
n'est pas une ville de banlieue comme les autres. C'est un village avec
les services d'une ville » qui mérite de conserver son cadre de vie.
Les tracés en questions Jean-Marc Raffolt, président du COPRA d'Herblay,
souligne l'opposition de son association à tout tracé en zone
urbanisée. « Après trois échecs, l'Etat tire des leçons et nous joue la
concertation pour le 4e round », assène-t-il, persuadé que le maître
d'ouvrage a pour consigne de valoriser le tracé « rouge », alors que
les autres ne seraient que des alibis « pour diviser les combattants et
les élus ». Eric Debarle affirme que telle n'est pas son attitude
et assure que la DREIF étudie tous les tracés, selon la même méthode et
avec le même soin, afin de pouvoir comparer les différentes options.
Cette comparaison montre, selon lui, que le tracé « violet »
contournant Cergy-Pontoise par le nord-ouest, répond mal aux objectifs
assignés au projet faisant l'objet du débat. . Questionné sur les
critères qui président à la décision de couvrir ou non une autoroute en
déblai, Eric Debarle indique qu'à ce stade d'élaboration du projet on
se limite à une approche normative qui permet de comparer les
solutions, mais qu'il est ouvert à la discussion sur les améliorations
possibles en termes de tracé et de protections. Il évoque ensuite les
études en cours pour améliorer la fluidité du trafic sur la N184
(suppression ou meilleur réglage des feux tricolores).
Jean-Marc
Raffolt ne conteste pas qu'il y a des intérêts économiques à préserver
et qu'il faut améliorer les conditions de vie des riverains de la N184,
mais il faut trouver des solutions qui ne portent pas gravement
atteinte au cadre de vie et à la santé de nombreux autres habitants. Il
insiste sur l'absolue nécessité de développer beaucoup plus que ce
n'est le cas aujourd'hui les transports en commun, le fluvial et le
ferroutage beaucoup moins polluants. S'agissant précisément des risques
sanitaires attachés à la pollution de l'air, le Dr Philippe Vial met en
évidence l'augmentation des bronchiolites et des affections
asthmatiques chez les enfants, en raison de la pollution de l'air par
les microparticules dégagées par la circulation automobile et ce, même
si l'exposition est faible dès lors qu'elle est continue.
L'association des 13 quartiers Signe
de l'union des Herblaysiens dans l'opposition au passage de la
Francilienne dans leur ville, treize associations de quartiers se sont
fédérées pour lutter contre ce projet, susceptible d'impacter ces
différents quartiers en fonction du tracé qui serait retenu. Michel Klase et Nadine Porchez, représentants l'association, expliquent : Le
tracé « rouge » passerait à 150m des habitations des Buttes Blanches,
tandis que le bleu frôlerait les Cailloux Gris. Les deux tracés
passeraient à proximité de sites scolaires et d'installations
sportives. Le tracé « bleu » menacerait des sites protégés d'Herblay
comme les carrières ou la « coulée verte » ainsi que la réserve
d'oiseaux migrateurs de l'Ile d'Herblay. L'autoroute compliquerait les
déplacements, les tracés créant de véritables barrières et tout le
travail sur le Plan local d'Urbanisme (PLU) « serait bon à jeter ». L'union
associative dénonce le manque de vision globale de l'Etat qui veut
imposer ce prolongement au lieu du vrai bouclage, initialement prévu.
Et cela au profit d'intérêts économiques particuliers : pour Nadine
Porchez, « Poissy est au cœur du dossier ».
Sur la consistance et le financement des ouvrages « Les tracés ne sont pas figés, on peut encore en discuter », rappelle Eric Debarle
qui indique, en réponse à une question de la salle, le coût des
différentes techniques de construction : 35 millions d'euros du
kilomètre en déblai (en dessous du niveau du terrain), 132 millions
d'euros du kilomètre en tranchée couverte et 200 millions d'euros du
kilomètre en tunnel. Eric Debarle expose les différentes solutions de
financement du projet envisageables : financement sur fonds publics,
partenariat public-privé, concession. Cette dernière solution
impliquerait le recours au péage. Le maire d'Herblay s'y oppose,
puisque la circulation se reporterait alors sur la voirie communale.
Sur les hypothèses qui fondent les études du maître d'ouvrage Un
habitant dubitatif ironise : « Peugeot va peut-être délocaliser son
site de Poissy en République tchèque » et souligne que les données
utilisées dans les calculs sont susceptibles d'évoluer de manière
significative. Cette intervention conduit Eric Debarle à exposer
brièvement les méthodes utilisées pour les prévisions de trafic. Au
départ, une analyse de la situation actuelle, non seulement par des
comptages mais aussi par des enquêtes permettant de mieux cerner la
réalité des déplacements et leurs motifs. C'est à partir de ce constat
de la situation actuelle et des projets de développement des
agglomérations et des communes de la zone d'étude, via les documents
d'urbanisme, que sont élaborées les perspectives d'évolution des
besoins de déplacements pour les années à venir. Pour conclure Jean
Bergougnoux, « impressionné par la densité des interventions », a clos
la séance aux côtés de Patrick Barbe. Le maire d'Herblay s'est félicité
de l'ambiance constructive qui avait présidé aux débats et a réaffirmé
sa détermination : « Nous sommes unis et nous défendrons ensemble
l'intérêt de notre commune. Multipliez les prises de position ». Note : Ce
résumé, nécessairement incomplet, ne vise qu'à donner quelques
impressions de séance à l'attention de ceux qui souhaitent suivre
l'actualité du débat en temps réel. Seule la restitution complète de la
réunion, à venir dans quelques jours, fera foi. Réunion de proximité du 6 avril à Saint-Ouen-l'Aumône Saint-Ouen-l'Aumône : "N1" et après ?...
Le
débat public a fait étape à Saint-Ouen-l'Aumône pour sa sixième réunion
de proximité. Il rassembla seulement quelque 200 personnes dans la
salle du Conseil municipal, mais les échanges, en ce 6 avril, furent
riches et animés et pourraient ouvrir de nouvelles perspectives
d'approfondissement au débat public. Les prises de position à l'égard
du projet furent d'abord tout à fait classiques : "non" à toute
nouvelle autoroute pour les Verts, "oui" au prolongement et
singulièrement au tracé rouge, pour les acteurs économiques, avant que
ne s'ouvre une piste plus novatrice en terme de méthode. Alain Richard,
maire de Saint-Ouen-l'Aumône, considérant que la réalisation du tronçon
N1 est la meilleure réponse aux problèmes qui se posent dans le Val
d'Oise, souligna qu'il appartient aux Yvelinois de rechercher la
meilleure solution pour les Yvelines et que l'on pourrait espérer
ensuite trouver, grâce au dialogue, une synthèse satisfaisante de ces
deux approches. Jean-Pierre Dejou, président du COPRA, après
avoir affirmé que "le COPRA ne peut pas raisonnablement et
intellectuellement être contre le bouclage de la Francilienne" se
déclara lui aussi, convaincu que c'est à travers le dialogue que l'on
trouvera une solution acceptable au prolongement de la Francilienne,
solution qui constituera une réelle alternative au tracé « rouge » que
le COPRA rejette avec détermination. Il pense qu'une table ronde
rassemblant les élus, les acteurs socioéconomiques et les associations
des deux départements pourrait permettre l'émergence de cette bonne
réponse. Le président de la CPDP,
très attentif au dialogue qui semble s'amorcer aujourd'hui, affirma sa
conviction qu'il trouverait très naturellement sa place dans le débat
public. Il propose à cette fin, d'organiser, le moment venu, une
réunion supplémentaire qui aurait lieu par exemple entre les réunions
thématiques et la réunion de synthèse et qui pourrait être le cadre de
ces échanges.
Quelques autres points saillants relevés au cours du débat
• Jean Bergougnoux : "s'il émerge au cours du débat des éléments consensuels, nous saurons les mettre en valeur ". Comme
il le fait à chaque réunion, Jean Bergougnoux a rappelé les mots clé («
informer, écouter, rendre compte ») qui résument la mission de la
commission qu'il préside et les différents moyens mis à disposition du
public pour s'informer et s'exprimer. A Saint-Ouen-l'Aumône, il a plus
particulièrement insisté sur la neutralité de la commission et le rôle
d'écoute et non d'arbitrage qui est le sien. Bien-sûr, a t'il précisé,
« s'il émerge au cours du débat des éléments consensuels, nous
chercherons à les mettre en valeur ». Le rapport de la Commission
particulière synthétisera l'ensemble des arguments échangés et sera
remis fin juillet. Le bilan de la CNDP sera ensuite transmis au
ministre qui tranchera « dans les trois mois », à la lumière des
arguments recueillis.
• Michel Calomne (Ardies). Oui
au prolongement de la Francilienne au nom du développement économique
et de l'emploi dans notre région : 90% des chefs d'entreprises, placent
en tête la proximité d'une liaison routière rapide pour le choix
d'implantation et de maintien de leur entreprise. Quant à la solution à
retenir " le tracé rouge est le seul qui vaille à nos yeux" .
• Alain Richard : Oui au "N1" dans le Val d'Oise. Alain
Richard se veut très pragmatique : « les véhicules sont là », 75 000
véhicules traversent Saint-Ouen-l'Aumône chaque jour. La solution
idéale n'existe pas « Il reste à trouver la moins mauvaise solution
possible ». Favorable au prolongement de la Francilienne, il estime que
c'est le tronçon N1 qui répond le mieux aux besoins du Val d'Oise. Le
tracé qui passe entre Saint-Ouen-l'Aumône et Pierrelaye est sans doute
encore à préciser et à améliorer mais " il reste celui qui répond le
mieux aux nouveaux besoins de déplacements automobiles". Il insiste sur
l'importance de « passer à une relative proximité de l'axe actuel de la
RN184 » afin de rester dans une logique de desserte et de rentabilité
par rapport aux nombreux usagers de l'actuelle nationale. Faut-il
et comment continuer plus au sud ? Il considère qu'il ne lui appartient
pas d'émettre un avis sur ce qu'il conviendrait de faire dans les
Yvelines. C'est aux Yvelinois de travailler à la définition d'une
solution répondant au mieux à leur propre problématique. Il pense que
si chacun accepte de prendre en considération les préoccupations de
l'autre, un dialogue constructif permettrait de trouver une synthèse
acceptable.
• Victor Blot,
fondateur du COPRA et Jean-Pierre Dejou, président du COPRA : "Nous ne
sommes pas contre le bouclage de la Francilienne mais opposés au tracé
rouge". On a déjà retracé plus
haut la position de Jean-Pierre Dejou, président du COPRA quant à la
nécessité d'engager un dialogue constructif sur la Francilienne. Victor Blot,
quant à lui, s'inscrit en faux contre l'idée qu'une autoroute créerait
des emplois et dénonce la volonté de l'agglomération de Cergy-Pontoise
de « vouloir se faire payer une rocade que la Ville nouvelle n'a pas
prévue lors de sa création ». Il dénonce également la politique
centralisatrice de Peugeot qui crée des besoins de transport qui
engorgent la RN184. Alain Richard
lui répond que s'il pense à un bouclage par le tracé violet, qui
contourne Cergy-Pontoise par le nord-ouest en passant par le Vexin,
celui-ci « n'offre aucune solution. Et ne rien faire exposerait les
riverains de la RN184 à des conditions de vie inhumaines ».
* Marc Denis, au nom des verts d'Ile-de-France : "une autoroute ne réglera rien" Il
faut viser une réduction drastique de la circulation autoroutière en
favorisant une politique volontariste des transports comme le
ferroutage, la voie d'eau et les transports en commun. Le maître d'ouvrage, en la personne d'Eric Debarle,
saisit cette opportunité pour évoquer le projet de Tangentielle ouest,
ainsi que les projets de ferroutage et de transport fluvial intéressant
la région et, notamment, le projet de plate-forme multimodale d'Achères
dont Saint-Ouen-l'Aumône pourrait aussi tirer profit à travers son port
industriel. « Le report multimodal est indispensable et les différents
moyens de transport ne s'opposent pas, mais se complètent » a-t-il
rappelé dans la droite ligne des propos de Francis Rol-Tanguy à Eragny.
• A signaler, enfin, la reprise d'un exposé très complet de Joël Tissier, maire-adjoint de Maurecourt, sur les nuisances acoustiques et les risques sanitaires attachés à ce projet autoroutier.
Réunion de proximité du 5 avril à Eragny
Eragny: un référendum déterminera la position municipale
Il aurait fallu pousser les murs de la maison de quartier de la Challe,
mercredi 5 avril, tant les habitants d'Eragny et de plusieurs communes
voisines étaient venus nombreux participer au débat public.
Ce sont finalement 350 personnes qui ont pu suivre le débat dans
la salle. Un petit groupe est resté une partie de la soirée à la porte,
afin d’écouter les échanges via des enceintes extérieures. Jean
Bergougnoux, président de la CPDP et Madame Dominique Gillot, maire
d'Eragny, après avoir fait part de leurs regrets à ceux qui n'avaient
pu trouver place dans la salle, ont rappelé qu'une seconde réunion
publique est programmée à Eragny le 24 avril.
Comme il le fait à chaque réunion, Jean Bergougnoux a rappelé les
mots clé ("informer, écouter, rendre compte") qui résument la mission
de la commission qu'il préside et les différents moyens mis à
disposition du public pour s’informer et s’exprimer. A Eragny, il
a plus particulièrement insisté sur le succès que connaît le site
Internet du débat (à ce jour pus de 10 000 visites et quelque 260 000
fichiers consultés). Il indique d'autre part que la CPDP a déjà
recueilli par des voies diverses ("petits papiers", cartes T, lettres,
courriels) près d'un millier de questions et d'avis. Un tel volume ne
peut être traité instantanément, surtout si l'on sait que la CPDP doit
s'assurer que les réponses fournies par le maître d'ouvrage aux
questions le concernant sont pertinentes et complètes. Les mécanismes
permettant de traiter cette masse d'information sont maintenant en
place et un certain nombre d'avis et de réponses apparaissent
aujourd'hui sur le site. Le rythme va maintenant s'accélérer. Donc, un
peu de patience ; l'engagement de la CPDP sera tenu : tous les avis
seront enregistrés, toutes les questions auront une réponse. Enfin, le
président de la CPDP rappelle son calendrier : présentation lors
de la réunion de synthèse du 6 juillet à Pontoise d'un avant-projet de
rapport, remise du rapport final fin juillet. Le Bilan de la CNDP
sera ensuite transmis au ministre de l’Equipement, qui tranchera « dans
les trois mois »
RN184 : Eragny sinistrée
Le maire d'Eragny, Madame Dominique Gillot a ouvert la séance en
mettant en exergue le rôle du débat : « donner la parole aux Eragniens
» qui sont « les seuls experts de leur vie quotidienne", Or
"Eragny est déjà sinistrée ». Au cœur de toutes les préoccupations, la
RN 184. « La nationale, transformée de fait en autoroute sans en avoir
le statut, coupe la ville en deux et les habitants subissent les
nuisances tous les jours ». Dominique Gillot en précise l'impact : «
Neuf quartiers d’habitation bordent la nationale, tout comme une maison
de retraite, une crèche, deux écoles et un collège. Soit 7 000
résidents et 10 000 scolaires ». Aux heures de pointe, bien des
automobilistes se reportent sur les routes transversales, afin de
contourner les bouchons sur la RN184. Ce qui endommage la voirie
communale, à cause notamment des poids lourds, et congestionne la
circulation locale, réduisant l’efficacité des transports en commun «
pris en otage ». Quant à la traversée des piétons aux cinq carrefours
de la RN 184, elle constitue un danger permanent. Le maire
d'Eragny réclame donc la requalification de la RN184 en boulevard
urbain. Il est clair que l'absence de décision sur le prolongement de
la Francilienne bloque tout, sans même parler de la situation
déplorable des emprises toujours gelées aujourd'hui en friches.
S'agissant des décisions qui pourraient être prises concernant le
prolongement de la Francilienne, le maire d'Eragny considère que
transformer la RN184 en autoroute ne saurait constituer une réponse
satisfaisante aux problèmes d'Eragny, mais le tracé rouge qui
permettrait sans doute une requalification de la 184 est-il acceptable
pour les Eragniens ?
Le 25 juin : un référendum à Eragny
Dominique Gillot confirme enfin la tenue d’un referendum local
qui permettra au Eragniens de donner leur avis avant que le
Conseil municipal émette une résolution qui « reflètera la position des
Eragniens». A ceux qui lui reprocheraient d'aborder la problématique du
prolongement de la Francilienne par une approche trop locale, le maire
d'Eragny répond qu'elle continuera à saisir toutes les occasions
qui lui seront données d’alerter sur le problème de la RN 184,
car si «l’on ne fait rien, dans 20 ans, la vie sera impossible à Eragny.
Certaines voix s'étant élevées pour demander à Dominique Gillot de
prendre position pour ou contre le tracé rouge à Eragny, celle-ci
répète qu'il s'agit là d'une question pour laquelle la "démocratie
participative" a tout sons sens : la position du Conseil municipal sera
celle qui se dégagera de cette consultation.
Quelques points saillants notés au cours du débat
Après qu'un certain nombre d' habitants d'Eragny eurent fait état des
graves nuisances qu'ils subissaient du fait de la situation actuelle de
la RN184 et que le maire-adjoint d'Eragny chargé de l'aménagement, …..
Burn, eut apporté quelques précisions sur les contraintes qui en
résultait, un dialogue nourri s'est engagé entre la salle et le maître
d'ouvrage sur l'opportunité et les grandes options de la réalisation du
prolongement de la Francilienne.. On en retiendra ici quelques points
saillants sans prétendre à l'exhaustivité.
• S'agissant de la réalisation éventuelle du tracé
rouge à Eragny, le maître d'ouvrage, en la personne de Francis
Rol-Tanguy, Directeur de la région d'Equipement Ile de France, tient à
affirmer que ses services l'ont étudiée aussi honnêtement et
complètement que possible, mais qu'il reste ouvert à toute proposition
qui permettrait d'améliorer son insertion locale et en particulier à
des compléments de couverture . Il est par contre très dubitatif sur
l'intérêt de passer en tunnel dès lors que ce n'est pas strictement
indispensable : le tunnel n'apporte pas d'avantage décisif par rapport
à la tranchée couverte, il nécessite un chantier plus lourd et,
surtout, comporte des risques accrus d'accidents graves et des
contraintes concernant les transports de matières dangereuses.
• Le maître d'ouvrage, précise que, selon ses études
prospectives à horizon 2020, ce sont les tracés rouge et vert (qui
utilisent dans Eragny le tronc commun N1) suivis par le tracé bleu, qui
soulagent le plus la RN184. Le tracé violet est par contre très peu
efficace à cet égard. Le délestage de la 184 ainsi évalué, même dans
l'hypothèse la plus favorable, peut cependant sembler assez modeste au
regard du trafic qui subsisterait sur cette nationale.. Eric Debarle,
responsable à la DREIF de la mission A104, fait observer que ces
calculs ont été menés en supposant que la RN184 reste dans son état
actuel; si elle était requalifiée en boulevard urbain, comme cela est
souhaitable, le report du trafic sur l'autoroute pourrait être bien
plus important.
• Ces arguments sont cependant loin de convaincre les
opposants au tracé rouge. C'est ainsi que Victor Blot, fondateur du
COPRA, dénoncé le tracé « rouge », qui, selon lui, «
servirait de rocade à l’agglomération de Cergy-Pontoise, à peu de frais
», et placerait Eragny au centre d’un triangle A15, RN 184, A104
"cauchemardesque". Il prend pour exemple l’échangeur A4-A104 de
Marne-la-Vallée qui « asphyxie » le secteur
• Jean-Michel Boichot, responsable du COPRA local
revient sur le tracé « violet », qui contourne Cergy-Pontoise par le
nord-ouest. Il considère que ce tracé passant loin des zones urbanisées
est le seul possible. Le fait qu'il se situe en partie sur le
territoire du Parc naturel régional du Vexin n'est pas à ses yeux une
réelle difficulté "Pourquoi le PNR serait-il intouchable ? alors que 23
autres Parcs naturels en France sont traversés par une autoroute ?". Au
reproche de toujours écarter l’hypothèse du tracé « violet » lors des
réunions de proximité, le maître d’ouvrage répond que ce tracé répond
mal à la problématique du prolongement de la Francilienne. Par exemple,
dans le cas d'Eragny, il n'aurait pas d'effet significatif sur le
trafic de la RN 184. Ceci ne signifie pas qu'il soit dépourvu d'intérêt
pour certaines communes de la zone d'étude comme on le verra sans
doute dans le cadre d'une autre réunion de proximité.
• Les Verts d'IDF, par la voix d'Henri Leblanc, se
déclarent opposés à tout prolongement autoroutier en Ile de France. Ils
réclament la mise en œuvre d'une politique volontariste des transports
recourrant beaucoup plus au ferroutage, à la voie d'eau, aux transport
en commun….. Francis Rol-Tanguy lui répond qu'une politique équilibrée
est nécessaire : "comme on a eu tort de privilégier le “tout routier”,
on aurait tout aussi tort d’abandonner tous les projets
d’infrastructures". Il rappelle que " Pour chaque euro consacré à la
route, deux l’ont été aux transports en commun et a l'inter modalité"
Il souligne les dépenses consacrées à la route concernent pour
moitié l'amélioration des infrastructures existantes et pour
moitié le développement de nouvelles infrastructures. "Il ne s’agit pas
d’une fuite en avant mais d’utiliser au mieux les infrastructures
existantes et d’en créer de nouvelles là où le besoin s’en fait sentir
».
• Le président de l’ARDIES du Val-d’Oise, Claude
d’Ornano, considère, quant à lui, que si de nombreuses
entreprises avaient choisi de s’implanter dans le secteur, c’est bien
parce que la Francilienne était en prévision. La réalisation du
projet ne serait, à ses yeux, qu’un « rattrapage » logique. Et compte
tenu des emprises déjà réservées pour le passage de l’infrastructure et
constatant que « les responsables politiques ne parviennent pas à se
mettre d’accord », il opte pour le tracé rouge initial, dit «
historique ». Cette intervention soulève de vives protestations d'une
partie du public.
La seconde réunion de proximité d'Eragny aura lieu le 24 avril au gymnase de la Cavée.
Réunion de proximité du 03 avril 2006 "Pierrelaye ne veut pas être sacrifié !"
Au-dessus
de la scène de la salle polyvalente de Pierrelaye, la banderole donne
le ton de cette première réunion de proximité dans le Val-d’Oise : «
Pierrelaye ne veut pas être sacrifié », et rappelle aux 520 personnes
qui remplissent la salle, les enjeux du projet de la Francilienne pour
leur commune.
Jean Bergougnoux,
rappelle pour sa part, les mots clé qui résument la mission de la CPDP
qu'il préside : « Informer, écouter, rendre compte ». Informer,
grâce aux documents distribués massivement sur la zone d’étude même si
nombre d’habitants de Pierrelaye se plaignent de ne pas les avoir reçu.
Afin de pallier largement «les ratés» de cette diffusion initiale, des
documents supplémentaires sont disponibles en mairie et à l’entrée des
réunions. L’ensemble de la documentation est téléchargeable sur le site
Internet de la CPDP. Ecouter, grâce aux propos recueillis en
réunions publiques et aussi, à tous les moyens d’expression mis à la
disposition du public permettant d’interroger la commission et le
maître d'ouvrage. Rendre compte, à travers un rapport faisant
objectivement la synthèse des arguments échangés au cours du débat.
L'avant-projet de ce rapport sera présenté par la commission lors de la
réunion de synthèse du 6 juillet. Ce rapport permettra au Ministre de
l'Equipement de décider, en toute connaissance de cause, des suites
qu’il donnera au projet.
Michel
Vallade, maire de Pierrelaye, commence par signifier à la commission et
au maître d’ouvrage, « le refus unanime » de ses administrés face aux
tracés « rouge » et «bleu», qui cernent la commune. « Pas un
Pierrelaysien n’est d’accord avec le passage de l’A104 », affirme-t-il.
D’autant que pour lui et les représentants du COPRA, les 8.000
habitants subissent déjà trop de nuisances, liées à l’A15, la RD14, la
voie ferrée, la pollution des sols agricoles et la proximité d’un
incinérateur. Afin de préserver « le peu de qualité de vie » qui reste
aux riverains, le maire de Pierrelaye rejette « la liaison nord-sud de
l’Europe », autoroute à vocation internationale, dit-il, qui drainerait
« 120.000 véhicules dont 20% de camions ».
A Pierrelaye, rejet unanime des tracés "bleu" et "rouge"«Refuser les deux tracés» est une possibilité, rappelle Jean Bergougnoux, hypothèse chaudement approuvée par le public. Plusieurs
intervenants soulignent vigoureusement que le tracé « rouge » passerait
à l’ouest de Pierrelaye, non loin du quartier des Grouettes, tandis que
le « bleu », à l’est, frôlerait le nouveau parc des sports et le
collège, récemment édifié. « Pas d’autoroute en zone urbanisée », clame
Louis Vincent, le représentant du COPRA local, tout comme Victor Blot,
fondateur du COPRA, qui prévient, à la tribune, que si un des tracés
est retenu, « la mobilisation sera sans précédent et les décideurs
seront responsables du désordre public qu’ils auront créé». Il
rappelle, en outre, que le tracé « bleu » entaillerait la forêt de
Saint-Germain, tandis que le « rouge » entamerait la colline de
l’Hautil, deux forêts qui constituent des ceintures vertes entre le
Val-d’Oise et les Yvelines. Le tracé « rouge », sous les vents
dominants, exposerait les habitants au « ronronnement incessant des
voitures », explique Michel Vallade.
Opportunité du projet de prolongement de la Francilienne ?Eric
Debarle, chargé de mission A104 à la Direction régionale de
l’Equipement, indique que le projet de prolongement de la Francilienne
trouve sa raison d’être dans la saturation à terme relativement proche,
d'un certain nombre d'axes routiers de la région. Les projections de
trafic qui sous-tendent ce pronostic, sont directement liées à
l'accroissement prévu des populations et des emplois, dans le cadre des
projets de développement des agglomérations de Cergy-Pontoise et du
Parisis. « Si Pierrelaye veut maîtriser son urbanisation, ce n’est pas
le cas d’autres communes », rappelle Eric Debarle. Les prévisions de
trafic affichées par le maître d'ouvrage provoquent des réactions
indignées dans l'assistance : « C’est faux, car en 2020, on manquera de
pétrole et l’on sera obligé de réduire nos déplacements en voiture »
rétorque, par exemple, un habitant sous les applaudissements du public. Les
Verts, par la voix de Sébastien Dupont, s’opposent à ce projet et plus
généralement, à tout nouveau projet autoroutier en Ile-de-France. Comme
nombre de participants au débat, ils prônent une remise en cause du «
tout voiture » au profit du développement du ferroutage de la voie
fluviale et des transports en commun.
Seul
Claude d’Ornano, président de l’ARDIES Val-d’Oise, fortement contesté
par la salle, soutient le projet de prolongement de la Francilienne au
nom de la préservation et du développement de l'emploi: « Sans voie
rapide, pas d’emplois ». On lui oppose qu’une autoroute n'a jamais
empêché les licenciements et que personne ne peut démontrer qu'elle
crée des emplois. «Nous ne cèderons pas au chantage à l’emploi », lance
Michel Vallade. « Il y a une logique économique mais il existe aussi
une logique sanitaire et environnementale. On ne doit pas agir au
détriment des Franciliens » conclu le maire de Pierrelaye.
Relayant
plusieurs interventions de la salle, Jean Bergougnoux interroge le
maître d'ouvrage «Si je comprends bien, on vous accuse de nous enfermer
dans un cercle vicieux : vous construisez une autoroute pour répondre à
l'accroissement du trafic, mais cette autoroute elle-même crée de
nouveaux trafics, etc... Qu'en est-il exactement? », Eric Debarle
répond que sa logique est simple : répondre aux besoins de transport
crées par le développement des populations et des activités dans la
région. Dans cette perspective, les divers modes de transport
envisageables (rail, voie fluviale, route) sont complémentaires et les
pouvoirs publics entendent soutenir les alternatives à la route chaque
fois que cela est possible. De même, le développement des transports en
commun dont il présente les projets d’étude dans la zone concernée ne
peuvent répondre, à eux seuls, à l'évolution des besoins de transport
au cours des prochaines décennies.
Il observe d'autre part que la réalisation de ce prolongement de la
Francilienne, s'il répond mieux aux besoins que le statu quo,
n'engendre pas pour autant un accroissement appréciable du trafic en
Ile-de-France et ne provoque qu'un déplacement modéré du trafic global
dans la zone d'étude. A l’aide de
quelques photomontages, le maître d’ouvrage présente la consistance des
projets qui pourraient être envisagés pour la commune. Il indique que
le tracé serait pour l'essentiel réalisé en déblai, c'est à dire
au-dessous du niveau actuel ce qui permettrait la mise en place de
couvertures en certains passages critiques. Il souligne que tout ceci
n'est qu'un avant-projet qui pourrait être optimisé. Répondant à une
interrogation critique émanant de l'équipe municipale, il indique que
selon les études annexées au dossier du maître d'ouvrage le passage en
déblai est compatible avec le niveau de la nappe phréatique même sur le
tracé bleu. Tout ceci intéresse fort peu la salle qui réagit sur le
thème « de toute façon, on n'en veut pas! ».
Coût et financement du projet ? « Le moins cher, c’est de ne rien faire », admet Eric Debarle. Parmi
les différents tracés, le réaménagement de la RN184 serait le moins
coûteux (1,1 milliard d’euros), le tracé « rouge » coûterait 1,5
milliard d’euros, tandis que le « bleu », nécessitant l’enfouissement
de certaines portions, reviendrait à 2,1 milliards d’euros. Afin de
faciliter le financement du projet, l’autoroute pourrait être remise en
concession ce qui impliquerait un système de péage. De quoi effrayer
bien des habitants ! « Mais ce n'est qu'une hypothèse à discuter »,
précise Eric Debarle. Un des parcours
les plus chers, « le violet », conviendrait mieux, aux Pierrelaysiens
et au COPRA qui souhaitent préserver leur qualité de vie et la plaine
agricole. Le tracé vexinois, qui contourne l’agglomération de
Cergy-Pontoise répondrait, lui, à l’exigence de faire passer la
Francilienne en zone peu urbanisée.
Le débat continue Evoquant
les moyens de pression dont disposent les tenants du prolongement de la
Francilienne par le tracé « rouge », le maire de Maurecourt, venu
prêter main forte à son voisin, a qualifié les parties prenantes au
débat de « pot de terre contre pot de fer». A ce propos, Jean
Bergougnoux rappelle que c'est la qualité des arguments qui compte. Il
cite pour exemple des projets qui ont été abandonnés, d’autres
profondément modifiés grâce au débat public. D’où l’importance de ces
réunions de proximité dès lors qu'elles donnent lieu non seulement à
des participations importantes mais surtout à des interventions bien
argumentées.
Pour le moment, le débat public sur la Francilienne fait le plein. Réunion de proximité du 28 mars Maurecourt : non au trace "rouge", oui au debat
Salle
bondée dans l’espace Gérard Blondeau de Maurecourt, où 400 personnes
ont participé à un débat très animé qui a duré plus de quatre heures.
Outre les documents mis en place par la CPDP, les participants avaient
trouvé à l'entrée de la salle un numéro spécial des « Nouvelles de
Maurecourt », développant les arguments de la municipalité contre tout
prolongement de la Francilienne en zone urbanisée.
Gérald
Rutault, maire de Maurecourt, a ouvert la séance en soulignant la
singularité de cette petite commune de 3500 habitants dont la ruralité
et la qualité en font un symbole du « bien vivre ensemble ». Il a dit
sa conviction qu'il fallait travailler à l'amélioration de la RN 184,
pour fluidifier la circulation et mieux protéger ses riverains avant de
lancer nouveaux projets autoroutiers. A supposer qu'un nouveau projet
soit justifié, il ne saurait être envisagé en zone urbanisée. En tout
état de cause, il est totalement opposé au projet de tracé rouge à
Maurecourt et invite les Maurecourtois à se mobiliser avec
détermination contre une telle hypothèse.
Cette
détermination s'est traduite ce soir là par une participation
particulièrement active au débat. Les échanges ont été nourris et
souvent très argumentés. Ils ont été parfois agrémentés par la reprise
en chœur d'une petite chanson (" Non! Non! Non! Au tracé rouge"), sans
que ceci nuise à leur qualité. Le fait que Victor Blot, porte parole du
COPRA, soit revenu sur la question de la continuité des décisions de
l'Etat et l'illégitimité, selon lui, de l'hypothèse du tracé rouge, n'a
pas non plus dissuadé les participants de développer un argumentaire
serré contre ce tracé.
Ce fut
notamment le cas de Joël Tissier, adjoint au maire, qui présenta un
exposé très complet en insistant tant sur les difficultés, dirimantes
selon lui, d'insertion d'un tel projet dans le contexte local que des
risques sanitaires et des nuisances sonores qu'il ferait courir aux
habitants.
A la suite de cet exposé, la discussion s'engagea sur l'opportunité même du prolongement de la Francilienne.
Les
Verts réaffirmèrent leur opposition de principe à tout projet de
prolongement autoroutier en Ile de France et l'impérieuse nécessité de
repenser la politique d'aménagement du territoire et la politique des
transports en recourant au ferroutage, à la voie fluviale, aux
transports en commun…Ce fut l'occasion pour le maître d'ouvrage de
faire le point des projets de cette nature pouvant intéresser la zone
d'étude et d'évaluer leurs impacts possibles sur le développement des
trafics routiers, impacts qui, selon lui, ne permettent pas de remettre
en cause la nécessité du développement d'une nouvelle infrastructure.
La
nécessité de ce prolongement pour conforter le développement économique
local, thèse soutenue par le président de l'ARDIES Val d'Oise, Claude
d'Ornano, fut aussi très contestée. Certains soulignèrent, en
particulier, que les prévisions de trafic du maître d'ouvrage,
reposaient sur des hypothèses de croissance des emplois volontaristes
et, selon eux, irréalistes. Le développement dans la zone de la
logistique et des transports routiers associés fut aussi vivement
critiqué par certains intervenants.
Le
dialogue s'engagea ensuite entre la salle et le maître d'ouvrage sur le
bouclage de la Francilienne plusieurs intervenants considérant que pour
différentes raisons, dont la saturation des axes A13, A14, il fallait
faire un bouclage complet et beaucoup plus au large de l'agglomération
parisienne auquel le tracé violet pourrait être partie prenante. Sans
contester l'intérêt à long terme d'un tel bouclage, le maître d'ouvrage
considère que cette perspective n'enlève rien à l'intérêt du projet
soumis au débat.
La discussion se
porta ensuite sur les problèmes très concrets que poserait la
réalisation de ce tracé s'il advenait qu'il soit retenu : consistance
des ouvrages et intégration dans la voirie locale, protection contre le
bruit (échange entre Sébatien Lanza, représentant le Syndicat des
Propriétaires de l'Ile de Migneaux, et le maître d'ouvrage sur
l'appréciation et la prévision des nuisances sonores), difficultés
éventuelles de réalisation des ouvrage par exemple à proximité des
collines de l'Hautil classées en zone instable.
En
conclusion, le maire de Maurecourt se félicite de la qualité de ce
débat, même s'il ne modifie en aucune manière sa conviction que le
tracé rouge est inacceptable à Maurecourt comme en bien d'autres
endroits. Il invite les Maurecourtois à participer à ses côtés aux
débats de proximité qui se tiendront tout au long de ce tracé, pour
faire partager cette conviction.
Note : ce
résumé nécessairement incomplet ne vise qu'à donner quelques
impressions de séance à l'attention de ceux qui souhaitent suivre
l'actualité du débat en temps réel. Seule la restitution complète de la
réunion, à venir dans quelques jours, fera foi.
Achères, lundi 27 mars Les tracés "vert" et "bleu" compromettraient gravement l'avenir de la commune déjà fortement contraint par le PPRI
Salle
comble pour la deuxième réunion de proximité. Quelque 450 personnes,
majoritairement des Achérois, sont venus soutenir la position unanime
du Conseil municipal opposé aux différentes hypothèses de tracés
susceptibles d’affecter le territoire de la commune. Le débat, animé et
bien argumenté s'est prolongé jusqu'aux environs de minuit.
En
introduction au débat, Alain Outreman, maire d’Achères, a rappelé que
l'avenir de sa commune, qui a le droit et le devoir de reconquérir ses
territoires, s'inscrit dans le cadre des fortes contraintes
d'aménagement imposées par la mise en place d’un PPRI (Plan de
Prévention des Risques d’Inondations). C'est dans ce contexte que
lui-même et son équipe travaillent depuis plus de trois ans à un plan
global d’aménagement qui vise au développement économique de la ville
et à la réappropriation des berges de Seine par les Achérois. Il
explique et argumente cartes à l’appui, qu’il serait « insupportable
qu’Achères soit de nouveau pénalisée». Pour le maire d'Achères,
cependant, «le débat mérite d’avoir lieu» car il faut trouver une
solution qui comporte «le moins de nuisances possibles pour les
populations, le développement des territoires et l’environnement». Il
se déclare favorable au bouclage de la Francilienne mais opposé à un
tracé qui passerait en zone urbanisée.
A la suite de cette
intervention, le débat s'engage sur l'opportunité même du prolongement
de la Francilienne. Les Verts de la région Ile de France, par la voix
de Diarra Bassy, réaffirment leur opposition à tout prolongement
autoroutier dans la région et l'urgence de la mise en place d'une
politique alternative des transports utilisant plus largement le
ferroutage, la voie fluviale et les transports en commun. Le
représentant du parti socialiste souligne quant à lui le coût
"exorbitant" de ce projet qui n'offre finalement qu'un débouché sur le
système autoroutier A13, A14 déjà fortement saturé. Des échanges
nourris avec le maître d'ouvrage s'engagent sur ces problématiques.
Les
arguments qui justifient aux yeux des Achérois le rejet des tracés
traversant le territoire de leur commune sont ensuite approfondis. Le
tracé vert passerait par une zone ayant un réel potentiel de
développement économique et, de surcroît, fortement concernée par le
PPRI. Quant au tracé bleu il toucherait une ZNIEFF (zone naturelle
d'intérêt écologique, floristique et faunistique) et compromettrait le
développement de la zone d'activité de la Petite Arche.
Des
questions sont ensuite posées au maître d'ouvrage sur la consistance
même de son projet. En particulier, la compatibilité du tracé vert avec
le PPRI est discutée : il semblerait que sa réalisation supposerait
l'abaissement du niveau de la RD30, ce qui risquerait de la rendre
impraticable en cas de forte crue. En tout état de cause, le maître
d'ouvrage reconnaît que, si ce tracé devait être retenu, des études
approfondies seraient nécessaires.
A noter qu'au cours de cette
réunion, une controverse s'est développée entre Victor Blot, porte
parole du COPRA, venu apporter son soutien aux Achèrois, et Francis Rol
Tanguy, Directeur Régional de l'Equipement Ile de France sur la
"continuité des décisions de l'Etat" s'agissant du projet de
prolongement de la Francilienne. Le président de la CPDP s'est engagé à
mettre sur le site du débat tous les documents permettant à chacun de
se faire une opinion à ce sujet.
Note : ce
résumé nécessairement incomplet ne vise qu'à donner quelques
impressions de séance à l'attention de ceux qui souhaitent suivre
l'actualité du débat en temps réel. Seule la restitution complète de la
réunion, à venir dans quelques jours, fera foi. Andrésy, mercredi 22 mars Les andresiens expriment leur opposition au "tracé rouge"
Première réunion de proximité : le dialogue s’engage
Salle
comble à Andrésy. 700 personnes s’étaient déplacées pour écouter,
s’informer et, surtout, exprimer leur opposition à l'hypothèse du
"tracé rouge" qui impacterait directement la commune d’accueil
yvelinoise. Les partisans des Verts, venus nombreux, ont exprimé de
manière plus générale leur refus de tout prolongement d’autoroute en
Ile-de-France.
Le contexte de la proximité a permis des
échanges, souvent très argumentés, autour de plusieurs questions de
fond dans le cadre d’un jeu de questions-réponses animé par la CPDP. La
salle a eu de très nombreuses occasions de s’exprimer, loin de toute
langue de bois, donnant tout son sens à la notion de « débat public».
Un certain nombre de questions précises touchant, par exemple, aux
prévisions de trafic ou à l'accidentologie, étant restées en suspens,
le président de la Commission particulière a invité le maître d’ouvrage
à préparer des réponses argumentées et chiffrées qui pourront être
évoquées lors de réunions ultérieures.
Le débat a fini bien
après minuit avec une assistance restée attentive, malgré l’heure, aux
exposés les plus techniques concernant notamment, la pollution de l'air
et les risques sanitaires.
Les Verts : pas de nouvelle autoroute en Ile-de-France
Après
que le maître d’ouvrage a présenté son argumentaire sur l’opportunité
du prolongement de la Francilienne, les Verts se sont prononcés contre
tout projet de prolongement autoroutier en Ile-de-France. Face à
l'épuisement inéluctable des ressources pétrolières et dans le droit
fil des engagements de Kyoto, ils ont proposé de réfléchir à une autre
politique des transports et de l’aménagement du territoire, utilisant
plus largement le ferroutage, l'utilisation de la voie fluviale et les
transports en commun. En réponse, le maître d'ouvrage a fait le
point sur les réalisations et les projets de cette nature intéressant
en Ile-de-France.
Le « tracé rouge » à Andrésy : rejet unanime des intervenants
Le
maire d’Andrésy a donné le ton en souhaitant dans son allocution
inaugurale que " le «tracé rouge» «ne voie jamais le jour»". De
nombreux intervenants se sont ensuite succédés : élus, représentants
d'associations, tels que Victor Blot, porte parole du COPRA et Roger
Jacquot, président du comité local du COPRA, mais aussi "simples
citoyens". Ils ont exprimé, de la tribune ou de la salle, leurs
arguments contre le "tracé rouge".
Quelques questions sont revenues fréquemment : - La continuité des décisions de l’Etat. S’agissant
du « tracé rouge » qui figure parmi les options soumises au débat, que
penser de la continuité des décisions de l’Etat, compte tenu des
décisions ministérielles antérieures ? - Les risques sanitaires et la qualité de l’air Les
risques sanitaires liés à la détérioration de la qualité de l'air
(analysés dans un exposé très complet de Joël Tissier, adjoint au maire
de Maurecourt) n'impliquent-ils pas une application rigoureuse du
principe de précaution ? - Quelles solutions après Orgeval ? De nombreux témoignages ont insisté sur l’incapacité de l’A13 à absorber le flux de voitures qui proviendrait l’A104.
Le maire d’Andrésy : pour un « tracé bleu amélioré »
En
conclusion de la réunion, le maire d’Andrésy s’est prononcé sur
l’intérêt que présenterait une étude approfondie du «tracé bleu» soumis
au débat. Il conclue que s’il devait être sérieusement rediscuté et
aménagé, un tracé s’écartant plus encore des populations pourrait être
la solution du "plus grand consensus". Cette prise de position a
cependant fait l’objet d’un certain nombre de contestations venues de
la salle.
Note : ce résumé
nécessairement incomplet ne vise qu'à donner quelques impressions de
séance à l'attention de ceux qui souhaitent suivre l'actualité du débat
en temps réel. Seule la restitution complète de la réunion, à venir
dans quelques jours, fera foi.
Pontoise, mercredi 8 mars Une ambiance passionnée pour la réunion d’ouverture du débat public
De
la colère et de la modération. Des cris et des arguments. Près de 1 500
personnes étaient au rendez-vous de la réunion d’ouverture du débat
public le 8 mars au Hall St-Martin, à Pontoise. De 20 h 45 à 1 h 15 du
matin, partisans et adversaires du projet soumis au débat public - ou
de l’un ou l’autre des cinq tracés – ont confronté leurs points de vue
devant un public particulièrement réactif. Après une intervention
de Bertrand Landrieu, préfet de région Ile-de-France et préfet de
Paris, Jean Bergougnoux, président de la Commission particulière du
débat public (CPDP) a rappelé les principes et les «règles du jeu» du
débat public. Il a notamment précisé que le rôle de la CPDP et de ses
membres consiste à "informer, écouter et rendre compte des débats".
Après la réunion de synthèse du 6 juillet, il a annoncé pour fin
juillet la réalisation du compte rendu « objectif et neutre » du débat
public. Il a explicité également les engagements pris par la CPDP vis à
vis du public, développés dans la brochure « Le débat public et vous ».
Francis
Rol-Tanguy, directeur régional de l'Equipement d'Ile-de-France et Eric
Debarle, responsable de la mission A 104, ont ensuite expliqué, au nom
du maître d’ouvrage, le projet soumis au débat public et ses cinq
options de tracés.
Après des échanges avec la salle sur des
questions liées au débat public, Jean Bergougnoux a ensuite donné la
parole à de nombreux intervenants. • Les Verts se sont déclarés les
adversaires résolus de toute nouvelle autoroute en Ile-de-France et ont
préconisé le développement de modes de transports alternatifs et du
transport collectif. • Certains élus (dont les maires de
Saint-Germain-en-Laye et de Poissy) ainsi que le président de la CCI de
Versailles défendent, au nom du développement économique, le tracé
retenu en 1997, appelé aujourd’hui tracé "rouge". Ils ont développé
leur position en expliquant pourquoi, selon eux, ce tracé répond le
mieux aux objectifs du projet tout en soulignant que des moyens
efficaces de protection des habitants et de l'environnement devront
être mis en œuvre. • Le président de l’agglomération de Cergy-Pontoise, s’est prononcé, quant à lui, en faveur du scénario N1 « aménagé ». •
Les sympathisants du COPRA 184 (Collectif pour la protection des
riverains de l'A184) combattent vigoureusement ce tracé. Pour eux, une
autoroute en zone fortement urbanisée présenterait des "risques
inacceptables", notamment en matière de santé publique. Le président du
COPRA a promis une bataille "sans répit et sans merci".Au delà de cet
affrontement sur le "tracé rouge", les autres options proposées par le
maître d'ouvrage, notamment les tracés "violet" et "bleu" ont fait
l'objet de prises de positions, là encore, largement contradictoires.
Les
orateurs ont finalement tous pu s’exprimer malgré un bruit de fond
quasi-permanent, dominé parfois par les sifflets et les cornes de
brume. En fin de soirée, Maître Corinne Lepage, ancienne ministre
s'exprimant en tant que conseil du COPRA, a invité les participants à
cette réunion à s’engager en confiance dans l’exercice de démocratie
participative auquel les convie la CPDP par la voix de Jean
Bergougnoux. « Cela n’a rien à voir avec une enquête publique, a-t-elle
dit. Pour une fois que vous pouvez réellement influer sur une décision,
profitez-en !".
Les manifestations ont pris parfois une telle
ampleur que le président s'est vu obligé de menacer d'interrompre les
débats s'ils ne se déroulaient pas "dans un climat de respect". Quelque
200 questions ou prises de position ont été formulées, par écrit,
émanant d’un public déjà bien au fait des grandes problématiques. Une
quarantaine d'entre elles ont été portées au débat en séance, soit
directement par leurs auteurs, soit par l'intermédiaire des membres de
la CPDP. "Les questions fondamentales ont été posées, s'est réjoui Jean
Bergougnoux, et il appartiendra maintenant aux réunions de proximité et
aux réunions thématiques de les approfondir."
Prochain rendez-vous du débat public : le mercredi 22 mars, à Andrésy – 20 h 30 – Espace Julien Green, boulevard Noël Marc.
Trois nouvelles réunions publiques Trois
nouvelles réunions publiques de proximité ont été confirmées ou
décidées : à Méry-sur-Oise, le 25 avril, à Orgeval, le 28 avril, et à
Poissy, le mardi 2 mai. Pour ces deux réunions, les lieux seront
précisés ultérieurement
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