Page 113 - RFF_DMO_Entier

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—L’impact démographique
d’une nouvelle ligne de transport
La mise en service d’une ligne nouvelle permettant des
temps deparcours attractifs et des dessertes fréquentes
avec les grands bassins d’emploi se traduit générale-
ment par une augmentation du nombre de voyageurs
efectuant des déplacements professionnels domicile-
travail et domicile-études quotidiens ou hebdomadaires.
Cette augmentation correspond à des personnes qui
changent de lieu d’habitation tout en conservant leur
travail, ou qui changent de travail tout en n’ayant pas à
changer de domicile.
L’impact démographique envisagé est globalement mo-
deste à l’échelle des grandes agglomérations desservies,
du moins à court terme. Il peut néanmoins être sufsant
pour inverser des tendances aujourd’hui négatives en
Haute et Basse-Normandie. De plus, ces nouveaux usa-
gers résidant enNormandieet travaillant en Ile-de-France
disposeront majoritairement d’un revenu élevé propice
au développement d’une économie résidentielle.
L’intensifcation des échanges entre les aggloméra-
tions normandes et Paris est un facteur fondamental de
développement économique (économie de la connais-
sance, des relations commerciales, etc.).
L’accroissement de l’ofre d’enseignement
supérieur et de la recherche
Le projet LNPN peut faciliter l’implantation au sein des
agglomérations normandes de nouvelles structures
liées à l’économie de la connaissance. Plus générale-
ment, leurs établissements d’enseignement supérieur
et de recherche pourront s’intégrer à l’ofre du Bassin
parisien. Ils pourront plus facilement faire vivre la coopé-
ration qui s’amorce en Normandie avec la naissance du
pôle régional d’enseignement supérieur (PRES).
112 / Chapitre 4 les bénéfices du projet
4.3
Une nouvelle
accessibilité
au
service d’une ambition
territoriale
L’évolution de l’offre ferroviaire entre
les agglomérations aura des
conséquences sur leurs interactions dans
les domaines économiques et culturels.
Ainsi les secteurs de l’enseignement
supérieur ou du tourisme constituent
des leviers de développement, comme
le montrent les dynamiques observées
dans d’autres régions françaises. Autour
d’une ligne de transport peuvent
se construire des
projets collectifs
ambitieux,
qui renforcent le sentiment
d’appartenance à une région en même
temps qu’ils assurent son essor et son
attractivité. La seule mise en œuvre
d’une offre de transport nouvelle
ne suffit pas pour déclencher ces
dynamiques positives, mais c’est un outil
qui peut être puissant si les acteurs du
territoire s’en saisissent pour porter des
projets de développement.
Le développement de l’ofre d’enseignement supérieur
est un facteur de notoriété et d’attractivité, notamment
résidentielle, de futurs habitants jeunes et diplômés.
À titre d’exemple, Reims a su attirer Supinfo en 2008,
le campus dédié aux relations franco-américaines de
SciencesPo Paris, Agro-Paritech et le centre de recherche
en biotechnologies de l’École centrale de Paris en 2010.
Ce développement de l’ofre de formation peut consti-
tuerlelevierdeladiversifcationdutissuéconomiquedes
trois agglomérations normandes, à l’instar de grandes
agglomérations (Lyon ou Montpellier) qui se sont ap-
puyées, notamment, sur leur ofre d’enseignement
supérieur et de recherche pour développer des activi-
tés tertiaires supérieures.
La grande vitesse
suscite
la création de pôles
tertiaires attractifs
Les acteurs locaux de Lille, du Mans et de Reims
ont mis à proft l’arrivée de la grande vitesse fer-
roviaire pour développer une offre tertiaire dans
les quartiers de gare. À Reims, par exemple, le
centre d’affaires Clairmarais offre 70000 m
2
de
surface tertiaire, celui de Bézannes 300000 m
2
.
Ils pourraient générer à terme 9000 emplois.
Ces pôles, emblèmes d’un renouveau économi-
que, ont créé un effet d’entraînement.
Entre 2005 et 2010, 81 entreprises exogènes se
sont installées à Reims et dans son aire urbaine,
créant environ 4000 emplois. Au Mans, le profl
des entreprises installées à Novaxis est aujourd’hui
équilibré : 1/3 de relocalisations de proximité,
1/3 d’implantations exogènes (principalement
franciliennes) et 1/3 de créations nettes.