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Chapitre 1
LE TERRITOIRE DU PROJET
— Un potentiel économique intéressant,
des mutations à accompagner
L’industrie : vers un nouvel essor ?
Une spécifcité des régions Haute et Basse-Normandie
est de conserver entre 15 et 20 % d’emplois industriels
(contre 13 % en moyenne nationale). Cette forte pré-
sence de l’industrie s’explique par la présence des ports
et par la politique d’aménagement du territoire menée
par l’État depuis les années soixante. La vallée de la
Seine et la Normandie – considérées comme un relais
de la capitale – ont alors profté de l’implantation de
certaines activités industrielles.
Le positionnement sur des secteurs traditionnels (tex-
tile, métallurgie, mécanique) explique que le territoire
soit fortement touché par la crise.
On assiste aujourd’hui à une reconfguration du tissu in-
dustriel grâce à l’émergence d’une industrie de pointe
(automobile, pharmacie, aérospatiale et pétrochimie en
Haute-Normandie, énergie, nucléaire et automobile en
Basse-Normandie).
> Répartition DES EMPLOIS PAR SECTEUR D’ACTIVITÉ
BASSE-
NORMANDIE
6,5%
16,5%
7,5%
69,5%
HAUTE-
NORMANDIE
2%
19%
7,5%
71,5%
ILE-DE-
FRANCE
0,2%
8,3%
5%
86,5%
AGRICULTURE
INDUSTRIE
CONSTRUCTION
TERTIAIRE
Source : INSEE
au 31 décembre 2008
La logistique : un potentiel à développer
La flière logistique profte d’une situation géographique
privilégiée. Cette flière est structurante pour le territoire,
car elle représenteenHaute-Normandie10 %de l’emploi
régional (deux fois plus qu’à l’échelon national). En Basse-
Normandie, les efectifs des activités logistiques ont aug-
menté de 7,3 %entre 2000 et 2007. Entre 1997 et 2003,
cette flière représentait 25 % des créations d’emplois
totales. Dans ce secteur, le port du Havre joue un rôle
majeur, mais sa compétitivité reste fragile face aux ports
du Benelux (voir à ce sujet le chapitre 2.4).
Le développement de la flière passe également par de
nouvelles synergies et des coopérations entre le port
du Havre, le port de Rouen, les autres ports du littoral
normand (Cherbourg, Caen-Ouistreham, Dieppe) et les
plateformes multimodales de Seine-Aval en Ile-de-France
(Gennevilliers, Achères, Triel). L’idée est simple : ne pas
simplement gérer les transits, mais bien tirer parti des
fux de marchandises. C’est le principe du « gateway »
(voir encadré au chapitre 1.3.3), dispositif visant l’accrois-
sement et la qualifcation des fux, de façon à générer
localement de la valeur ajoutée.
Quelle réalité
pour la coopération
entre les métropoles
normandes?
Aux yeux de certains acteurs normands, l’émergence d’une
métropole forte et structurée semble essentielle pour per-
mettre le développement régional, autour de trois objectifs:
›
Accéder à lamassecritiqueéconomique,
démographique
et en termes d’équipements pour être visible à l’échelle
nationale et européenne (hors Paris, ces agglomérations
normandes souffrent de la concurrence de métropoles
régionales comme Rennes ou Lille pour l’accueil des
sièges sociaux d’entreprises et de centres de décision).
›
Développer des synergies
pour renforcer les atouts
spécifques de chacun des territoires.
Pourtant, malgré diverses initiatives (projet « Normandie
Métropole » dans les années 1960, puis projet «Métropole
Normande » dans les années 2000), les trois aggloméra-
tions continuent à fonctionner de manière relativement
autonome.
Par ailleurs, une réfexion a pu être menée sur un projet
de rapprochement institutionnel entre les deux régions
normandes, laquelle a fait l’objet d’un rapport d’étude en
janvier 2008. Ce projet est resté lettre morte, mais l’exis-
tence d’un comité régional du tourisme commun, d’un
établissement public foncier commun, d’une chambre
d’agriculture commune, d’un projet de chambre régio-
nale de commerce et d’industrie commune… sont autant
de signes du rapprochement des deux régions.
On peut y ajouter la signature en juillet 2011 de la
convention constitutive du pôle régional d’enseignement
et de recherche (PRES) « Normandie Université » qui ras-
semble les universités de Caen, Le Havre et Rouen, et les
deux écoles d’ingénieurs de Caen et Rouen.
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Chapitre 1
LE TERRITOIRE DU PROJET