Chapitre 1
le territoire du projet /
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— Aujourd’hui, le mode routier est dominant…
De manière générale l’acheminement des conteneurs
en provenance ou à destination de l’hinterland des ports
de Rouen et du Havre se fait très majoritairement par
la route. La part du rail dans les pré- et post-achemine-
ments s’est même nettement dégradée ces dernières
années, compensée en partie seulement par des gains
récents en faveur de la voie d’eau. À l’inverse, les princi-
paux concurrents du Havre et de Rouen utilisent beau-
coup le rail (Hambourg, Bremerhaven et Zeebrugge) ou
la voie d’eau (Anvers et Rotterdam grâce au Rhin).
—…mais le rail offre de nombreux avantages
Le rail comme la voie d’eau présentent pourtant un
avantage déterminant par rapport à la route : ces mo-
des dits « massifés » permettent de transporter de gros
volumes par convoi (jusqu’à 100 conteneurs « équiva-
lent vingt pieds » pour un train de 750 m).
Ils sont particulièrement performants pour des trajets
de longue distance, permettant ainsi d’amortir les sur-
coûts de manutentions et les coûts dits « du dernier
kilomètre », c’est-à-dire les coûts de transport depuis le
train ou la péniche jusqu’au destinataire fnal.
Cet avantage permet de répondre à trois enjeuxmajeurs
du développement portuaire : élargir les hinterlands,
éviter la congestion routière et répondre aux préoccu-
pations sociales et environnementales.
La dépendance des ports normands à la route les fragi-
lise par rapport à leurs grands voisins européens. Dans
un contexte où le mode routier est amené à se renché-
rir du fait de l’augmentation des prix du pétrole et de la
prise en compte au travers de taxes des enjeux environ-
nementaux (efet de serre en particulier), l’avenir des
ports normands passe d’autant plus par leur aptitude à
bien utiliser les modes de transport massifés.