Chapitre 2
Pourquoi le projet?
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L’ofre ferroviaire est organisée depuis décembre 2008
sur le principe du cadencement (voir encadré).
Ce fonctionnement se développe dans de nombreux
pays européens et sera progressivement généralisé
à l’ensemble du réseau français. Sa mise en place se
heurte toutefois aux contraintes de capacité du réseau,
qui n’ont pas permis lamise en place d’un cadencement
strict et d’un nœud de correspondances véritablement
performant à Rouen.
Le projet devra donc ofrir des solutions aux contraintes
actuelles pour permettre une ofre cadencée optimale.
Le
cadencement
Le cadencement est un système d’exploita-
tion ferroviaire permettant aux trains d’un
même trajet de desservir les différentes gares
aux mêmes minutes tout au long de la journée
(7h09, 8h09,…).
L’objectif est, d’une part, de faciliter les
déplacements en simplifant la mémorisation
des horaires pour les voyageurs, d’autre part, de
rationaliser l’exploitation des lignes. On cherche
également à créer des « rendez-vous » dans les
principales gares (Rouen et Caen notamment)
en concentrant les départs et arrivées des
différents trains de manière à favoriser les
correspondances.
On peut ainsi assurer les voyageurs de disposer
de correspondances performantes et multiplier
les possibilités de déplacement sur les relations
non-directes. Ces « rendez-vous » se situent
préférentiellement autour de la minute 00.
— D’une ville normande à une autre,
une offre de trains inégale
L’amélioration des dessertes intra-régionales est un enjeu
important du projet LNPN pour resserrer les liens entre
villes normandes. Les liaisons entre les villes régionales
peuvent être de relativement bonne qualité lorsqu’elles
sont assurées par les trains de grandes lignes, comme sur
Rouen – Le Havre ou Caen – Cherbourg, ou par des des-
sertes TER performantes comme sur Rouen – Dieppe.
En revanche, l’axe Caen – Rouen, en partie non électrifé,
soufre d’un parcours non direct (157 kmcontre 130 par la
route) et de limitations à 130/140 km/h sur une partie du
parcours. Le meilleur temps est de 1h32 de gare à gare,
alors qu’il faut 1h20 par la route. Il n’y a pas de desserte
ferroviaire entre Rouen et Évreux (les lignes anciennes
sont fermées), ainsi qu’entre Le Havre et Caen.
Sur ces deux relations, il existe des services de car express :
11 allers-retours par jour de semaine en 1 heure de Rouen
à Évreux, 3 allers-retours par jour de semaine en 1h25 de
Caen au Havre.
Distance
à vol d’oiseau
Nombre de trains
par jour et par sens
Temps moyens
des trajets
Somme des populations
des 2 aires urbaines
Nancy - metz
50 km
44
0h42
840000
Rouen - le havre
70 km
18
0h53
910000
Strasbourg - Mulhouse
100 km
38
0h52
1020000 (avec Colmar)
Orléans - Tours
110 km
24
1h23
860000 (avec Blois)
Rouen - Caen
110 km
7
1h38
1000000
Angers - Nantes
80 km
32
0h38
1130000
La faiblesse des relations ferroviaires intervilles en
Normandie apparaît nettement, si on la compare avec
les dessertes des villes du tableau ci-dessous.
—Le ferroviaire périurbain trop faible
pour être compétitif face à la route
Les quelques dessertes périurbaines, comme Yvetot –
Rouen – Elbeuf, Le Havre – Montivilliers ou Lisieux –
Caen – Saint-Lô, pâtissent d’une faible fréquence des
dessertes. Elle est au mieux de l’ordre de 2 trains par
heure en pointe, certaines liaisons ne dépassant pas
1 train par heure.
—De la Normandie vers les régions
limitrophes, peu ou pas de liaisons
Rouen ne dispose pas de liaison directe vers la Bretagne
ou les Pays de la Loire, tout comme la Basse-Normandie
n’est pas reliée au nord de la France.
> Exemples de relations entre plusieurs couples de villes françaises