Page 68 - RFF_DMO_Entier

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Chapitre 3
comment?
Les captages d’alimentation en eau potable (AEP) repré-
sentent des points particulièrement sensibles compte-
tenu des enjeux de santé publique qu’ils supposent.
Des périmètres de protection (rapprochés et éloignés)
sont établis afn de limiter le risque de dégradation de la
qualité de l’eau. L’aire d’étude accueille près de 630 cap-
tages AEP, dans les nappes souterraines ou en prise d’eau
dans la Seine, justifant cette forte sensibilité, et notam-
ment Bernay, la plaine de Caen, d’Évreux, de Mantes-la-
Jolie ou de Saint-Germain-en-Laye…
Les nombreux cours d’eau recensés, et leurs caracté-
ristiques hydrologiques et biologiques, apparaissent
comme autant d’enjeux dont devront tenir compte
les éventuels franchissements de la nouvelle infras-
tructure. De même, la nécessité de conserver l’état de
l’eau, en qualité et en quantité, pour diférents usages,
et particulièrement l’alimentation en eau potable, de-
vra être une priorité de l’inscription environnementale
du projet.
— Biodiversité et continuité écologique
Les zones
Natura 2000,
réseau européen mis en place
pour lutter contre la régression de la biodiversité, repré-
sentent 6,5 % de l’aire d’étude. à caractère réglemen-
taire, la prise en compte de ces zones s’impose à tout
aménagement. Elles sont avant tout situées au niveau
des vallées des cours d’eau principaux et de leurs af-
fuents, et de l’estuaire de la Seine.
Citons notamment : les coteaux et boucles de Seine, les
boucles de Moisson, de Guernes et de Rosny, les terras-
ses alluviales de la Seine, les boucles de la Seine amont
des coteaux d’Amfreville aux Andelys, la vallée de l’Eure,
la Risle, la Guiel et la Charentonne, le marais Vernier et
la basse vallée de la Risle, l’estuaire de la Seine…
Parmi les espaces naturels protégés, il faut également ci-
ter les réserves naturelles des coteaux de Seine, et de l’Es-
tuaire de la Seine (8528 ha). Elles regroupent des milieux
remarquables, particulièrement des milieux humides.
Les zones naturelles d’intérêt écologique faunisti-
que et foristique (ZNIEFF)
correspondent à des terri-
toires présentant un intérêt écologique important pour
le maintien des équilibres naturels, ou abritant des lieux
de vie pour des espèces animales ou végétales rares.
Bien que n’ayant pas de caractère réglementaire, les
inventaires ZNIEFF identifent des enjeux de biodiversi-
té à prendre en compte. Les territoires caractérisés par
la présence de ZNIEFF représentent 27 % de la surface
de l’aire d’étude, qui se situent pour la plupart au niveau
des zones de marais, ou de bois à faciès particulier (cal-
cicole*, par exemple, en bordure du plateau située en
rive droite de Seine).
La prise en considération de la
biodiversité
sera un
enjeu majeur du projet, qui doit veiller non seulement
à conserver la qualité et les fonctionnalités des espaces
naturels, mais aussi au maintien des continuités écolo-
giques entre ces diférents réservoirs de biodiversité.
— Activités humaines, paysage et patrimoine
Les zones urbanisées représentent 12,5 % de l’aire
d’étude. Paris, Rouen, évreux, Le Havre et Caen, se situent
le long des principaux cours d’eau et du littoral.
L’aire d’étude est caractérisée par une importante activité
industrielle. Des zones de forte concentration peuvent
être observées au niveau de l’estuaire aval de la Seine, de
Notre-Dame-de-Gravenchon, ou encore de l’aggloméra-
tion de Rouen.
Cependant,
les espaces majoritaires de l’aire d’étu-
de sont ceux dédiés à l’activité agricole et à la forêt.
Ainsi, les orientations agricoles dominantes sont la pro-
duction céréalière et d’oléagineux, particulièrement en
Ile-de-France, l’élevage et les vergers en Normandie.
L’aire d’étude abrite seize appellations d’origine contrô-
lée (AOC), concentrées en Normandie, soulignant les
qualités de produits laitiers, de cidres et d’eaux de vie.
La Normandie est l’une des régions de France la plus
faiblement boisée,
caractérisée par un fort morcelle-
ment des bois dû à un grand nombre de petits proprié-
taires privés, mais c’est une forêt riche et diversifée.
En revanche, les Yvelines dans la partie francilienne de
l’aire d’étude apparaissent particulièrement boisées,
avec 30% de la surface totale du département en forêt.
Citons particulièrement la forêt de Saint-Germain-en-
Laye et les abords de Mantes-la-Jolie.
Le classement en forêt de protection vise les espaces
forestiers à forts enjeux écologiques, paysagers ou
sociaux. Ce statut empêche toute opération de défri-
chement ou projet d’aménagement. Les quatre forêts
de protection de l’aire d’étude concernent environ 8%
des espaces forestiers. Il s’agit des forêts au niveau de
Rouen (Roumare et Rouvray), d’Évreux et de Vaucresson.
Le classement de la forêt de Saint-Germain-en-Laye est
en cours.
Les qualités paysagères et patrimoniales de l’aire
d’étude sont soulignées par diférentes protections et
reconnaissances :
Les parcs naturels régionaux (PNR) sont des territoires
de haute qualité patrimoniale (naturelle, culturelle et
paysagère), dont la fragilité justife une préservation
et une attention particulière. Deux PNR sont concer-
nés par l’aire d’étude, celui des boucles de la Seine
normande et celui du Vexin français (en partie).