Réponse le 11/06/2010
Cette question au coeur du débat est traitée de manière détaillée dans le dossier d'information complémentaire que RFF a produit au début du mois de juin et qui est téléchargeable sur le site du débat public.
Les analyses menées par RFF montrent qu'il n'est pas possible d'envisager l'utilisation du Barreau de Gonesse pour répondre à l'ensemble des besoins de déplacements dont il est question :
- le raccordement de la Picardie au réseau des lignes à grande vitesse,
- l'amélioration de l'accès à Roissy depuis l'est du Val-d'Oise
- l'amélioration de l'accès à Roissy depuis le nord de la plate-forme, notamment depuis la Picardie.
Les raisons principales sont les suivantes :
* le Barreau de Gonesse ne peut pas constituer un itinéraire de raccordement de la Picardie au réseau à grande vitesse : le raccordement entre les voies du RER et de la LGV au sein de l'aéroport n'est pas techniquement envisageable,
* le Barreau de Gonesse ne peut pas constituer une solution pertinente pour l'accès de la Picardie à Roissy : avec des temps de parcours rallongés sensiblement par rapport à Roissy-Picardie, le train ne constituerait pas une alternative performante à la voiture
* le Barreau de Gonesse a vocation à être dédié aux trains du RER D pour garantir la qualité de service : la régularité est une demande forte des voyageurs franciliens et la conception d'un projet mixant sur des mêmes voies le RER D et des circulations de TER irait totalement à l'encontre de la politique des transport en Ile-de-France qui vise à dédier des voies aux services RER pour une meilleure régularité
* la mutualisation des usages sur le Barreau de Gonesse serait une solution moins performante et pas plus économique que la réalisation des deux projets :les investissements à réaliser entre le Parc des expositions et Roissy seraient très importants et aboutiraient à des montants équivalents à la réalisation de Roissy-Picardie et du Barreau de Gonesse.
S'agissant du financement, il convient d'abord de tenir compte des montants modérés des projets dont il est question. En particulier, Roissy-Picardie donne accès à la grande vitesse ferroviaire moyennant un investissement qui représente le dixième du coût d'une LGV classique. Les montants sont à l'échelle des projets habituellement financés dans le cadre de programmes contractualisés entre l'Etat et les collectivités territoriales (ce que l'on appelle les contrats de projets). A titre d'illustration, les investissements réalisés en 2009 sur le réseau ferré français représentent plus de 3Md€ dont 390M€ pour le seul réseau francilien. D'autre part, il est rappelé que la participation de RFF est définie projet par projet en fonction du niveau de rentabilité de l'investissement pour le gestionnaire de l'infrastructure, conformément à ses statuts. Les clés de financement seraient également différentes puisque la participation des collectivités territoriales est liée à l'enjeu représenté par les projets respectifs pour leur territoire.
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