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Question n°213

barreau Toul Dieulouard demande d'une contre expertise indépendante, suites.

Ajouté par Olivier JACQUIN (Limey), le
[Origine : Site internet]

Je tiens à vous remercier pour les réponses obtenues suite à la question n° 182 (demande d'une contre-expertise). Ces réponses font progresser le débat public. Cependant, en l'état, elles demeurent insuffisantes et nécessitent d'être complétées. Concernant le coût du barreau Toul Dieulouard. La première réponse obtenue proposait d'utiliser le système des ratios kilométriques. On obtenait alors une somme supérieure à 300 millions d'euros, et inférieure à 400. A la réunion de Toul, il a été évoquée la somme de 500 millions. Et dans votre réponse, cette même somme apparaît à laquelle il faut rajouter le viaduc qui enjambera la Moselle pour se raccorder à l'A31. Pourquoi ne nous indique-t-on pas son estimation ? Je constate donc que le prix du barreau se situerait à un montant inférieur à 600 millions.

1- Pouvez-vous confirmer le prix de ce viaduc et en conséquence l'estimation du prix du barreau Toul Dieulouard dans sa complétude ? Concernant la faisabilité et le coût d'une alternative utilisant l'actuelle A31 de Gye à Bouxières aux Dames par Maxéville. Il m'est répondu que le passage paraît irréalisable compte tenu de l'impossibilité technique d'adapter l'échangeur Origine et le relief dans la descente au droit de Maxéville. Sans être technicien et avec mon simple regard citoyen - mais je me suis rapproché d'un spécialiste - je constate que des autoroutes existent en secteur montagneux et que des échangeurs sous forme de viaduc existent. En outre, je signale que concernant la difficulté liée au relief et la possibilité d'un passage amont qui nécessite de déblayer le talus calcaire, les réponses évoluent. Lors de la réunion de Toul, il a été évoqué la seule utilisation d'explosifs. Dans la fiche réponse on évoque désormais l'utilisation de brise roches hydrauliques, à très faible débit et fortes nuisances. De même le chiffrage qui en est fait laisse songeur (360000 m³ et 1200 m de longueur). Il semble que des techniques de dérochement utilisées dans les carrières calcaires ne soient pas prises en compte ? En fait, la fiche réponse évoque moins une impossibilité définitive qu'une grande difficulté et qu'un coût élevé. Avec des réponses de ce niveau, ma question reste donc d'actualité. Je signale en outre que si cet élargissement est véritablement d'un coût prohibitif et supérieur à celui du barreau Toul Dieulouard, la pertinence de celui-ci apparaîtrait alors à tous pleinement et le débat public aurait permis de lever cette question, du point de vue financier du moins. En l'état, la réponse de la Dreal m’apparaît insuffisante.

2- Quel est la faisabilité et le coût d'une alternative utilisant l'actuelle A31 de Gye à Bouxières aux Dames par Maxéville ? Au vu de la temporalité du débat, je me permets d'anticiper une troisième question. Si les réponses aux deux questions précédentes démontrait la pertinence d'emprunter le barreau Toul Dieulouard, le DMO ne chiffre que la possibilité d'une autoroute concédée. Or sur le territoire national, de nombreuses voies rapides format 2X2 voies existent.

3- Quelle serait la faisabilité et le coût d'une adaptation de l'actuelle D611 en route à grand gabarit, d'utilisation gratuite pour l'usager, et sous maîtrise d'ouvrage Etat ? Je me permets une observation conclusive ; les réponses progressives et incomplètes de la Dreal ainsi que leurs délais ne créent pas un climat de confiance, loin s'en faut, et sèment le doute, alors que ce dossier à prime abord paraît simple. C'est pourquoi je confirme à ce jour la demande d'une contre expertise indépendante sur ces questions, en conformité avec les règles du débat public et du code de l'environnement.

 

Date de la réponse:
Réponse de La maîtrise d’ouvrage, le
Réponse:

Le projet proposé au débat public est au stade de l’opportunité, donc dans une phase très amont, c’est pourquoi les coûts présentés sont issus de ratios habituellement constatés dans la construction d’infrastructures routières sans que ceux-ci ne permettent de définir précisément les coûts de chaque variante.

Néanmoins, en première approche, les coûts globaux du projet incluant les mesures environnementales peuvent se décomposer de la façon suivante :

> Gye-Dieulouard : +/- 500 millions d’euros

> Bouxières-Richemont : +/- 350 millions d’euros

> Richemont-frontière luxembourgeoise : +/- 500 millions d’euros

 

Plus précisément, en appliquant les ratios au projet sur le secteur sud :

Section

Type travaux/Ouvrages   particuliers

Montants

Bouxières-Dieulouard

ASP à 2x3 voies par le TPC 11   km -> 55 M€

Nœud A31Bis/A31 à Dieulouard   -> 40 M€

+/- 95 M€

Variante Ouest :

 

 

 

 

Gye-Toul Ouest : environ   10 km soit 90 M€ + 2 nœuds autoroutiers    à 40 M€ (Gye et Choloy Menillot) -> 130M€

Toul Ouest - Dieulouard :
  27 km * 9 M€ = 240 M€
  OA : 2200 m de viaduc (500m Voie Ferrée + canal à Ecrouves + 200m Terrouin –   1,5km Dieulouard) soit 110 M€ + 300 à 400 m de tranchée couverte pour 35M€   -> 145 M€

+/- 515 M€

Variante Est

Gye-Toul Est :9 km de   tracé neuf : 80 M€

1km de viaduc (Moselle à   Chaudenay + ru des bouvades) : 50 M€

Noeuds de Gondreville et Gye:   40 M€

2700 m de viaduc ( 1km   Gondreville, vallée de la Moselle - 200 m Terrouin - 1,5 km Dieulouard) à 50   M€ du km : 135 M€

22 km de tracé neuf à 9 M€ du   km : 200 M€

 

+/- 505 M€

Variante 3 avec ASP

ASP entre l'échangeur RN4 /   A31 et le noeud de Gondreville (comprenant réaménagement des échangeurs   intermédiaires, mise à 2x3 voies sur 7km, démolition/reconstruction OA sur la   Moselle et contraintes d'exploitation) : 165M€

Travaux neuf : 2700 m de   viaduc (1km Gondreville, vallée de la Moselle - 200 m Terrouin - 1,5 km   Dieulouard) à 50 M€ du km : 135 M€

22 km de tracé neuf à 9 M€ du   km : 200 M€

 

+/- 500M€

Variantes 4 et 5

Les caractéristiques des   aménagements envisagés pour les variantes 4 et 5 se rapprochent de celles de   la variante 3 et à ce stade du projet, le maître d’ouvrage ne les a pas   différenciées en terme de coût.

+/- 500M€

 

L’alternative par Nancy se décompose selon les 3 sections suivantes :

- De Gondreville à l’échangeur Origine – 10 km de mise à 2x3 voies soit 70 millions d’euros

- Echangeur Origine – compte tenu des emprises insuffisantes (forêt de protection et urbanisation) pour concevoir un échangeur répondant aux normes actuelles, le maître d’ouvrage n’est pas en capacité de chiffrer un aménagement sans études approfondies.

- Echangeur Origine – Bouxières – il en est de même sur cette section, les travaux nécessaires à l’élargissement étant soumis à de nombreuses contraintes et donc très spécifiques, le maître d’ouvrage n’est pas en capacité de chiffrer l’aménagement par des ratios. 

 

 

En ce qui concerne les difficultés liés à l’élargissement dans la traversée de Nancy, la fiche mise en ligne sur le site internet du débat présente les différentes contraintes d’un tel aménagement. Ces contraintes sont induites par un cumul de difficultés que sont la topographie, la proximité urbaine (emprises) mais surtout la proximité d’une circulation très importante qui rend la nature de tels travaux difficilement envisageables. Le coût pour la société présenté dans la fiche permet d’illustrer la gêne à l’usager et le temps perdu collectivement. Ce n’est donc pas le seul critère de coût qui est considéré mais bien l’ensemble des contraintes.

 

Pour le barreau Toul/Dieulourd, le projet A31Bis considère cet aménagement réalisé sous concession dans les 3 scénarios proposés compte tenu des délais supplémentaires que nécessiterait cette réalisation sur fonds publics. Ce choix a été fait exclusivement sur cette section car elle concerne le trafic de transit aussi bien pour les VL que pour les PL.

 

Enfin, l’adaptation de l’actuelle RD611 a un profil à 2x2 voies nécessiterait de reprendre le profil en long et l’axe en plan sur de nombreuses portions pour la rendre aux normes de route expresse, avec la nécessité de rétablir les accès riverains et des liaisons pour les véhicules lents (tracteurs). En outre, les ouvrages de franchissement seraient les mêmes que ceux réalisés dans le cadre d’un projet autoroutier. C’est pourquoi cette alternative serait sensiblement du même ordre de grandeur de coût que le projet proposé.