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Question n°134

Etudier les conséquences de nos choix énergétiques

Ajouté par Thomas ANONYMISé (PARIS), le
[Origine : Site internet]
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Pour se faire une opinion sur des choix politiques qui s'offrent à nous, on se base généralement sur des études prospectives. En existe-t-il une dans le domaine de l'énergie électrique française qui ne prenne pas arbitrairement comme hypothèse de départ une baisse ou une sortie du nucléaire ? Comment savoir s'il est bon ou pas de baisser, supprimer ou augmenter la part du nucléaire si personne n'en indique publiquement des conséquences qu'on puisse comparer ?

Date de la réponse:
Réponse de La maîtrise d’ouvrage, le
Réponse:

Les études que vous évoquez ont été confiées par le législateur au gestionnaire du Réseau électrique (RTE) qui, sous le contrôle du Ministère de la transition écologique et solidaire, est investi d’une mission de service public et doit établir un bilan prévisionnel de l’équilibre offre-demande. Ce dernier est disponible sur le site de RTE.

L’édition 2017 porte sur les années 2019 à 2035 et intègre des scénarios diversifiés.

Ce bilan prévisionnel a pour objectif de vérifier si le parc de production d’électricité a la capacité de fournir l’électricité pour répondre à la consommation des Français à tout instant. Pour cela, RTE simule des scénarios qui font varier des hypothèses concernant :

  • Les niveaux de consommation d’électricité ;
  • L’évolution du parc de production d’électricité : rythme de construction d’installations de production d’énergie renouvelable (EnR), évolution du parc de centrales thermiques (charbon, gaz) ou nucléaire ;
  • Les scénarios climatiques qui jouent à la fois sur la demande et sur la disponibilité de certaines installations de production renouvelable et classiques ;
  • La disponibilité des centrales (arrêts techniques), en tenant compte notamment de l’impact des travaux nécessaires à la prolongation des réacteurs ;
  • La disponibilité de l’électricité produite dans les pays voisins dont le système est relié au système électrique français ;
  • Le prix des combustibles (charbon, gaz, pétrole) et du CO2 (taxe).

La combinaison de toutes ces variables donne un nombre de scénarios possibles très important dont l’hypothèse de base n’est pas le déclassement de réacteurs nucléaires, mais qui intègre une ambition de diversification du mix électrique en lien avec les objectifs nationaux et européens fixés en ce domaine.

RTE a choisi de présenter cinq scénarios cohérents économiquement et techniquement valables qui illustrent des visions contrastées.

Commentaires

La Maitrise d'ouvrage me dit :

"... dont l’hypothèse de base n’est pas le déclassement de réacteurs nucléaires, mais qui intègre une ambition de diversification du mix électrique en lien avec les objectifs nationaux et européens fixés en ce domaine."

Pourtant "diversification du mix" est un euphémisme qui signifie "diminution du parc nucléaire autour de 50%, au profit des ENR". Au passage, l'hypothèse d'une poursuite telle quel du mix actuel n'est même pas envisagée et étudiée à des fins de comparaison !

Et les scénarios que RTE présente répondent comme par hasard tous à cet objectif politique de son ministère de tutelle...

Dans tous ces scénarios, le thermique à flamme se retrouve être la variable d'ajustement après le nucléaire et les ENR, alors que le bon sens aurait voulu que son élimination de notre mix soit l'objectif principal, visé pour des raisons écologiques comme géopolitiques.

En creux au travers de votre réponse, on peut donc comprendre que non, personne n'a étudié l'hypothèse d'un maintien ou d'une augmentation du parc nucléaire afin d'en étudier les conséquences, car ça ne rentre pas dans le cadre de l'objectif politique fixé actuellement.

C'est d'ailleurs ce que RTE dit lui-même, en des termes choisis. Voir p14/429 du bilan prévisionnel 2017 :

"Toutes les analyses intègrent le principe
d’une diversification du mix électrique : il s’agit de l’hypothèse centrale ayant prévalu lors de la construction du Bilan prévisionnel 2017.

2018-2022 : les analyses visent à identifier les possibilités d’action sur le mix électrique au regard des objectifs définis ou annoncés par les pouvoirs publics."

"2022-2035 : cinq scénarios ont été étudiés pour dessiner des options de transition énergétique différentes sur les énergies renouvelables, le nucléaire, le bilan carbone, ou encore le rôle des nouvelles technologies ou des moyens de production au gaz. Ils présentent les conditions devant être respectées pour mettre en œuvre un objectif donné (50 % de nucléaire dans la production
d’électricité en 2025, déclassement technique du nucléaire, etc.)"

Que le gouvernement prenne des arbitrages en fonction de telle ou telle idéologie est sa prérogative, et c'est bien normal. En revanche, il serait de bon ton de ne pas nier l'évidence. Et de ne prétendre ouvrir un débat si les grandes lignes du résultat de ce débat sont déjà actées.

75000

Faut il comprendre de votre réponse à la question 134 que la PPE et les analyses de RTE s'inscrivent strictement dans le cadre de la LTECV de 2015 ?
Le débat public permet il de remettre en cause certaines orientations de la loi en fournissant des analyses contradictoires ?

84100

La question était "existe-t-il une (étude) dans le domaine de l'énergie électrique française qui ne prenne pas arbitrairement comme hypothèse de départ une baisse ou une sortie du nucléaire ? "
La réponse du mo est etrangement silencieuse sur de nombreuses etudes ne partant pas sur l'hypothese d'une baisse du nucléaire
Le MO aurait pu citer l'étude technico-économique de l'association Sauvons Le Climat disponible sur https://www.sauvonsleclimat.org/fr/base-documentaire/negatep-2017 qui est un scenario qui s'oppose à la reduction du nucleaire