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Question n°1

Pourquoi développer des sources d'énergie intermittente

Ajouté par 2394 (Paris), le
[Origine : E-mail]
Energies renouvelables

Question adressée à la CPDP dans la phase préparatoire du débat le 3 février :

Pourquoi faudrait-il développer des sources d'énergie intermittente comme les éoliennes et les panneaux photovoltaïques alors que le stockage n'est pas au point ? Le coût de ces énergies est très élevé (on voit ce que la Commission de régulation de l'énergie prévoit dans ses délibérations) et en plus il faut avoir de quoi pallier leur intermittence. Et il y a les coûts corollaires de leur déploiement qui n'est jamais pris en compte. Notre industrie nucléaire doit être préservée et valorisée. Arrêtons de lui taper dessus. Elle permet à la France d'émettre un minimum de GES. On voit bien les conséquences de l'arrêt forcé de nombreux réacteurs en 2017 en termes d'émission de GES.

Date de la réponse:
Réponse de La maîtrise d’ouvrage, le
Réponse:

L’éolien et le photovoltaïque, qui représenteront l’essentiel des développements d’électricité renouvelable dans les prochaines années, sont en effet des sources d’énergie non pilotables : elles produisent en fonction du vent ou du soleil et pas de la consommation.

D’après le travail prospectif de RTE réalisé dans le Bilan prévisionnel offre et demande d’électricité, Edition 2015, le système de niveaux d’électricité non pilotable pourrait aller jusqu’à 25 % en métropole sans effet significatif sur la gestion du réseau. Le retour d’expérience international réalisé par l’Agence internationale de l’énergie (AIE), sur la base de l’expérience des pays utilisant des sources d’énergies renouvelables non pilotables, montre que l’intégration des énergies renouvelables non pilotables dans le système est déjà possible au moins jusqu’à 40 % d’intégration. Au fur et à mesure que leur place dans la production totale augmente, la gestion du réseau évolue pour en tenir compte.

Concernant le stockage :

À de hauts niveaux d’intégration des énergies renouvelables, le pilotage de la demande doit être actionné avec différents moyens, comme vous l’évoquez, dont le stockage d’électricité à grande échelle qui est d’ores et déjà en train de devenir une réalité technologique. Celui-ci permet d’équilibrer la production et la consommation en stockant de l’électricité lorsque la consommation est faible et à l’inverse, lors d’une consommation plus forte, il rend de l’électricité au réseau.

Le système électrique français dispose de flexibilités suffisantes jusqu’en 2035. Avec la baisse des coûts de stockage, il peut y avoir des opportunités supplémentaires.

La Programmation pluriannuelle de l’énergie prévoit d’accompagner le développement des systèmes de stockage par une réflexion sur la réglementation et la tarification réseau applicables à ces systèmes. L'accompagnement du développement des systèmes de stockage, en particulier du stockage électrochimique par batterie, s'est concrétisé à travers le lancement d'appels d'offres dans les zones non interconnectées (les îles) pour des systèmes couplant production photovoltaïque et stockage (67 lauréats représentant 63 MW installés annoncés à l'été 2017) ainsi que de la publication en avril 2017 par la Commission de régulation de l'énergie (CRE) d'une méthodologie d'examen d'un projet d'ouvrage de stockage d'électricité dans les zones non interconnectées.

Concernant le coût des énergies renouvelables, les différentes évaluations des coûts de production de l’électricité montrent que, grâce notamment aux efforts menés dans la recherche et le développement et aux effets d’industrialisation, les technologies renouvelables qui se développent à grande échelle deviennent de plus en plus compétitives et que des objectifs ambitieux pour leur développement peuvent être atteints à un coût maîtrisé. La baisse des coûts de production sur le marché mondial est entraînée par la croissance importante des nouvelles installations à base de renouvelables. C’est particulièrement le cas pour le photovoltaïque et l’éolien, comme le montre le graphique ci-dessous.

En France, pour le  photovoltaïque, le prix moyen proposé par les lauréats de la dernière période de candidature est de 85 €/MWh pour les installations sur bâtiments, contre 106,7 €/MWh début 2017 et 135,6 €/MWh en 2015.  En 2030, le coût de production du photovoltaïque au sol devrait être compris entre 40 et 50 €/MWh et le coût du photovoltaïque sur bâtiment compris entre 60 et 70 €/MWh.

Pour l'éolien, le tarif d’achat de l’électricité produite par les parcs de moins de 6 éoliennes et de moins de 3 MW de puissance unitaire est actuellement compris entre 72 et 74 €/MWh, ce dispositif inclut par ailleurs un système de plafonnement de la rémunération. Le prix moyen proposé par les lauréats de la première période de candidature à l'appel d'offres éolien terrestre, destiné aux plus grandes installations, est de 65,9 €/MWh.

Comme vous l’indiquez, le coût des énergies renouvelables à grande échelle doit aussi prendre en compte, en raison du caractère décentralisé et de l’intermittence de certaines filières, un coût supplémentaire lié à l’adaptation des réseaux et à une évolution des modes de gestion du système en nécessitant plus de flexibilité. L’Agence internationale de l’énergie considère que les besoins d’évolution du réseau, à partir de 45 % d’énergies non pilotables, augmentent les coûts de réseau d’un ordre de grandeur compris entre 12 % et 40 % des coûts de production.

Concernant le nucléaire

Le Gouvernement rappelle son attachement à la diversification du mix électrique, qui se traduit par le double objectif d’une baisse à 50 % de la part du nucléaire dans la production d’électricité. Le nucléaire continuera ainsi à jouer un rôle essentiel dans notre approvisionnement électrique. 

Commentaires

L'éolien et le solaire sont prévisibles. L'hydraulique et la biomasse sont stockables et complémentaires avec l'éolien et le solaire. Donc, comme la Norvège, nous pouvons être à plus de 100 % renouvelables en France, sans problème. C'est le nucléaire qui pose problème (un Fukushima français, les déchets millénaires, les émissions quotidiennes de CO2 à l'extraction de l'uranium, etc.) car il ne s'adapte pas à la demande (intermittence de la demande (!!) contrairement à l'hydraulique et la biomasse qui s'adaptent !) et est trop vieux pour survivre à l'avenir...

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