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Question n°235

Scénario Volt de RTE

Ajouté par Jean-Pierre ANONYMISé (Bures sur Yvette), le
[Origine : Site internet]

Parmi les scénarios de RTE le scénario Volt pourrait, d'après certains médias, avoir la préférence du gouvernement. S'il se révèle plus pragmatique que les autres en préservant les avantages apportés par le mix actuel, très décarboné, en conservant une part significative de nucléaire, il projette à l'horizon 2035 de porter les puissances installées de l'éolien à 50 GW (20% offshore) et du photovoltaïque à 36 GW pour compenser l'arrêt de 8 GW de nucléaire et 2,9 GW de charbon. C'est une augmentation de la puissance installée de 65 GW par rapport à fin 2017 pour une consommation française supposée constante.
Le scénario, pour réduire l'impact de cet investissement énorme pour remplacer des moyens de production très compétitif et, en ce qui concerne le nucléaire, non carboné et largement amorti, prévoit des exportations massives, environ 170 TWh par an, alors que le parc européen renouvelable augmente de 231 GW.
Or les productions éoliennes et solaires de nos voisins sont globalement similaires compte tenu d'un faible foisonnement (influence de vents atlantiques ou sibériens, et 1,5 fuseaux horaires pour le solaire). Or en 2017 les prix de l'électricité sur le marché spot ont été inférieurs à 20 €/MWh, voire négatifs, une cinquantaine de journée aux heures de faible consommation, pour des puissances intermittentes très inférieures.
Dans le même temps la capacité d'échanges à l'export avec nos voisins devrait être portée de 17,5 à 33 GW

Questions à RTE :
Question 1 : A combien RTE chiffre l'investissement des 65 GW intermittents supplémentaires (éolien onshore, offshore et photovoltaïque) ?
Question 2 : Contrairement à l'Allemagne qui considère que la puissance garantie intermittente est inférieure à 1%, RTE l'évalue à 10%, ce qui n'est absolument pas corroboré par ECO2MIX, et ce qui est peu réaliste au niveau européen quand on analyse la réalité des foisonnements. Quel est la justification de cet optimisme qui semble reporter notre sécurité d'approvisionnement sur les voisins ?
Question 3 : A quel prix moyen RTE pense-t-il valoriser les exportations, triples des actuelles, alors que l'Europe prévoit un développement simultané des puissances intermittentes chez nos voisins de l'ouest européen, avec des puissances en milieu de journée l'été supérieures à la pointe de consommation ?
Question 4 : Quelles devraient être à cet horizon la puissance gaz et la puissance garantie en hiver ?

Date de la réponse:
Réponse de La maîtrise d’ouvrage, le
Réponse:

Nous vous remercions de votre contribution qui nourrit notre réflexion pour l’élaboration de la Programmation pluriannuelle de l’énergie. Votre question s’adressant à RTE, elle sera transmise à RTE.

 

Réponse fournie par RTE le 15 mai :

Nous vous remercions pour l’attention que vous portez aux analyses publiées par RTE dans le Bilan prévisionnel. Voici quelques éléments de réponse à vos différentes questions sur les résultats des scénarios élaborés dans le cadre du Bilan prévisionnel.

Question 1 : les analyses économiques réalisées dans le cadre du Bilan prévisionnel incluent bien un chiffrage des dépenses d’investissement associées aux différentes filières de production d’énergie et pour chacun des scénarios étudiés. Ces analyses économiques sont restituées dans le document de référence du Bilan prévisionnel, au sein des parties décrivant chacun des scénarios (partie 8.3. pour le scénario Volt) ainsi que dans le chapitre 11.9. En particulier, la figure 11.49 représente les dépenses d’investissement pour chacune des filières de production d’électricité et dans chaque scénario.

Question 2 : il n’existe pas de notion de « puissance garantie » dans les scénarios du Bilan prévisionnel, ni pour l’éolien, ni pour aucune autre filière de production. Les simulations de l’équilibre offre-demande s’appuient sur la génération d’un grand nombre de chroniques de consommation et de production au pas horaire, basées notamment sur des chroniques météorologiques fournies par Météo France, et permettant de représenter une multitude d’aléas sur la température, le vent, l’ensoleillement, les apports hydrauliques ou encore sur la disponibilité des groupes de production thermique. Ces aléas incluent des périodes de très faible vent, pendant laquelle la production éolienne est faible (facteur de charge inférieur à 10%). Il n’y a donc pas d’hypothèse de puissance garantie fixée en amont des analyses menées par RTE. Les simulations d’équilibre offre-demande visent à évaluer l’espérance de défaillance et de la comparer au critère de sécurité d’approvisionnement fixé par les pouvoirs publics.

Question 3 : RTE a publié de nombreux éléments sur la balance commerciale obtenue dans les différents scénarios dans le rapport complet du Bilan prévisionnel, incluant les volumes de solde exportateur et la valeur économique de la balance commerciale (par exemple dans la partie 8.4. pour le scénario Volt). Par ailleurs, dans le cadre de la concertation sur le Bilan prévisionnel, RTE a annoncé qu’un éclairage spécifique sur les échanges aux interconnexions serait prochainement publié. Cette analyse visera à détailler et préciser les résultats en termes d’import et d’export d’électricité et de leur valorisation.

Question 4 : La capacité installée en moyens de production au gaz est précisée dans les bilans de chaque scénario (p. 266 pour le scénario Volt). En 2035, dans le scénario Volt, la capacité installée en moyens gaz est ainsi composée de 6,7 GW de cycles combinés, 0,4 GW de turbines à combustion et 1,2 GW de cogénérations au gaz. Comme indiqué ci-dessus, il n’existe pas de notion de « puissance garantie » dans les simulations réalisées par RTE.

Commentaires

- Sur la question 1 au lieu d'une réponse directe une référence à une figure illisible: la demande était quel coût d'investissement
- Question 2: Il est clair que sous la conduite de son nouveau président RTE confie la qualité d'équilibre du réseau français au réseau européen alors que la politique énergétique des pays n'est pas concertée (voir l'exemple allemand)
-Question 3: quand on ne sait pas répondre on répond qu'on a beaucoup publié et qu'on fera bientôt une étude plein d'intérêt.
- Question 4: On comprend bien que RTE ne garanti plus rien.
Globalement, pour promouvoir une politique énergétique largement inspirée par le président actuel de RTE quand il était député RTE a abandonné son rôle d'entreprise responsable de l'équilibre du réseau français

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L'interview du Président de RTE qu'on peut avoir ici: https://www.youtube.com/watch?v=PQt4n4vNuqQ

Il a trois arguments, tous faux:

- en Europe, il y a toujours du vent quelque part. Cette consultation permet de constater, au travers de nombreuses contributions, que c'est faux.

- on pourra stocker. Idem; le stockage de masse n'est pas pour demain.

- on multipliera les sources à facteur de charge différents, comme l'off shore, avec 50 % de facteur de charge.

Là encore, aller sur Frauenhofer Institute allemand, Energy charts, où on voit que l'off shore suit les mêmes courbes que le terrestre, le facteur de charge étant juste un peu supérieur. Le 50 % est un chiffre censé être réalisé par des éoliennes géantes de futures générations qui n'existent pas encore.

Est ce normal d'entendre cela de la bouche du Président de l'organisme chargé de notre sécurité d'approvisionnement?

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