Thème 2 : Nécessité d'un nouvel aéroport

Les réponses du maître d'ouvrage aux questions de la CPDP.

2.1 Politique des transports. Transports et développement durable. Arbitrages train-avion

réponses aux questions :

2.1.1
2.1.2
2.1.3
2.1.4

Question 2.1.1
Un des éléments clé influençant l'évolution des transports intérieurs en France est la complémentarité entre le ferroviaire et l'aérien. Le développement du réseau ferré à grande vitesse européen réduira l'attractivité du transport aérien au niveau européen, conduisant à la suppression de liaisons court-courrier et libérant des créneaux pour des distances sur lesquelles le transport aérien restera compétitif. Comment cette tendance lourde est-elle prise en compte dans les réflexions sur le développement aéroportuaire français, dans les schémas multimodaux de services collectifs de transport et intégrée dans la problématique justifiant le projet de Notre-Dame-des-Landes ?

Réponse


1 - Paramètres de choix modal avion - TGV

En ce qui concerne les déplacements professionnels, le choix entre l'avion et le TGV s'effectue à partir d'une comparaison des temps de trajet porte-à-porte offerts par les deux modes, ce critère venant avant le prix et la fréquence. Ainsi, le TGV prend une part significative du marché lorsque le temps de trajet total de gare à gare n'excède pas trois heures, ce qui permet l'aller-retour dans la journée.
A titre d'exemple, l'arrivée du TGV à Nantes (temps de trajet environ deux heures) a conduit à la fermeture de la ligne aérienne Nantes-Orly.
Dans le cas contraire, l'avion devient le mode de transport le plus utilisé : le succès de la ligne aérienne Lyon-Nantes en est l'illustration.

En ce qui concerne les déplacements personnels, la part du mode aérien devient véritablement significative pour les distances supérieures à 1500 Km, où sur ce segment il est utilisé dans 25 % des cas (environ 55 % pour la voiture et 15 % pour le train).

2 - Destinations atteintes par TGV en moins de 3 heures à partir de Nantes ou Rennes en 2002, et en moins de 3 heures et demi au cours de la décennie 2010 / 2020

En 2002, on pouvait atteindre en moins de 3 heures par TGV, de Nantes comme de Rennes, les principales destinations suivantes : Massy, Paris et l'aéroport CDG.

Sous réserve de confirmation des projets actuels d'extension du réseau, les destinations nouvelles susceptibles d'être accessibles en moins de 3 heures et demi (plutôt que 3 heures) au cours de la décennie 2010 / 2020 sont les suivantes : Lille, Metz / Nancy et Lyon.

En terme de choix modal, l'aménagement de la ligne à grande vitesse (LGV) Bretagne - Pays de Loire et de l'interconnexion des réseaux ferroviaires au sud de Paris facilitera l'accès des habitants de l'Ouest aux aéroports parisiens, notamment pour les destinations qui ne seront pas desservies par les aéroports du Grand Ouest.

Les autres projets d'extension du réseau LGV permettront à une partie de la clientèle, appartenant majoritairement à la clientèle "tourisme - loisirs" compte tenu des temps de parcours prévisibles, de choisir le TGV pour voyager entre le Grand Ouest et les régions du Nord, de l'Est et du Sud-est du pays.


3 - Approche des évolutions de la demande de déplacements à grande distance

Entre 1970 et 1997, en même temps que l'urbanisation et la richesse économique s'accroissaient dans l'ensemble des quinze pays membres de l'Union Européenne, la mobilité a quasiment doublé : un habitant parcourt 13900 Km par an contre 7300 en 1970. L'essor de cette mobilité contribue largement au transport aérien : c'est le mode de transport qui s'est le plus développé en Europe sur la période.

En ce qui concerne le trafic aérien en France, la part des aéroports de province tend à s'accroître ; cela tient à l'essor des lignes transversales (de province à province) et des lignes province - internationale (en particulier vers l'Europe). Ainsi entre 1995 et 2000, le trafic des lignes transversales s'est accru de 50 % contre 17 % pour les lignes radiales (liaisons avec les grands aéroports parisiens principalement).

Pour l'avenir, les différentes analyses réalisées aux niveaux national et européen annoncent une poursuite de la croissance de la mobilité selon tous les modes de transport ; c'est le cas notamment des travaux menés à l'horizon 2020 pour l'établissement du schéma de services collectifs de transport de voyageurs (SSCT). Dans ces conditions, l'optimisation de l'utilisation des infrastructures existantes ne suffira pas à répondre durablement à la croissance de la demande de déplacements.


4 - Ce que prévoit la politique aéroportuaire nationale

La politique des transports décidée en 1997 favorise une approche multimodale des déplacements et l'amélioration de la qualité des services offerts en optimisant les infrastructures existantes et limitant les nuisances.

Les schémas de services collectifs de transport approuvés en avril 2002 renforcent clairement ces options :

- en ce qui concerne les relations vers les principaux pôles européens, afin de faciliter le développement des services réguliers de transport rapides reliant les capitales régionales aux principaux pôles européens et permettant des déplacements professionnels dans la journée, les objectifs prioritaires sont :
d'adapter les principales plates-formes aéroportuaires régionales à la croissance du trafic aérien moyen courrier européen régulier, c'est-à-dire développer et coordonner les capacités aéroportuaires des principales métropoles au sein d'un réseau de plates-formes complémentaires à vocation internationale ;
de développer des services ferroviaires internationaux à grande vitesse lorsque la durée et le volume de trafic le permettent.

- en ce qui concerne les relations de longue distance entre les pôles de province, afin d'assurer les liaisons efficaces et équilibrées entre ceux-ci, les objectifs prioritaires sont :
d'offrir des services ferroviaires directs performants entre métropoles lorsque les potentialités du trafic le permettent ;
de développer les correspondances aériennes et/ou ferroviaires lorsque la clientèle est insuffisante pour offrir des services directs.

Dans ces conditions, le trafic international intracommunautaire constitue déjà, et constituera de plus en plus, le moteur de la croissance des aéroports régionaux. Ainsi le trafic des aéroports de province avec l'union européenne a-t-il représenté 24 % de leur activité en 2000 contre seulement 17 % en 1995.


5 - L'aéroport de Nantes-Atlantique et le futur aéroport du Grand Ouest

En 2001, l'activité de l'aéroport de Nantes-Atlantique se répartissait de la manière suivante :
liaison sur Paris : à peine 16 % de l'activité de la plate-forme en 2001, contre 39 % en 1990, en raison de la concurrence du TGV.
liaisons vers la province : les lignes vers la province ont représenté, en 2001, 44 % du trafic passagers. La liaison vers le hub de Lyon y est prépondérante. Douze autres villes françaises sont desservies en direct, constituant un réseau diversifié complété par deux métropoles européennes reliées en direct : Londres et Bruxelles.

Compte tenu des évolutions de la demande, telles que les envisage le schéma de services collectifs de transport de voyageurs, les capacités du futur aéroport du Grand Ouest devront être adaptées à sa vocation d'échanges entre sa région et les autres pôles, notamment européens. Les vols " vacances " devront aussi être développés tant à l'import qu'à l'export.

Dans le même temps, il devra être tiré le meilleur parti des TGV pour les liaisons à courte et moyenne distance. Mais on ne peut envisager que les améliorations escomptées des dessertes TGV, complétées éventuellement par un accroissement des fréquences, constituent une réponse adaptée à la totalité des besoins exprimés, au vu des distances et temps de parcours induits. Il s'agira en particulier de satisfaire la demande déjà présente, et qui devrait s'accroître, de liaisons aériennes directes entre Nantes et les destinations nationales les plus éloignées et européennes (situées pour la plupart à plus de 3 heures de TGV) en permettant un aller-retour dans la journée.


Sources : SSCT et documents RFF et SNCF


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