Thème
2 : Nécessité d'un nouvel aéroport
Les réponses
du maître d'ouvrage aux questions de la CPDP.
2.1 Politique des transports. Transports
et développement durable. Arbitrages train-avion
réponses aux questions :
2.1.1
2.1.2
2.1.3
2.1.4
Question 2.1.3
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Comment ont été intégrées
dans les prévisions de trafic la lutte contre les effets
de serre et les conséquences pouvant en découler
par une taxation du kérosène ?
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La contribution de l'aviation à l'effet de serre :
Un groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat
(GIEC)1 a publié
en 1999 un rapport sur " L'aviation et l'atmosphère planétaire
".
Selon ce rapport, les émissions de gaz carbonique dues à
l'aviation représentaient 2,4 % du total des émissions
liées aux activités humaines en 1992 et 13 % ramenées
au seul domaine des transports ( le routier représentant 87%).
Elles pourraient atteindre 3 % en 2050. La vapeur d'eau, sous forme
de traînées de condensation, et d'autres émissions
des moteurs (essentiellement les oxydes d'azote) ajoutent leurs effets
à ceux du gaz carbonique émis. Selon le même rapport,
toutes ces émissions étant prises en compte, la contribution
de l'aviation à l'effet de serre qui s'établissait à
3,5 % en 1992 pourrait atteindre environ 5% en 2050 de la totalité
des émissions de gaz à effet de serre sur la planète.
En raison de sa croissance rapide, le transport aérien est,
en effet, en Europe l'un des secteurs économiques dont les émissions
de gaz à effet de serre. C'est en contribuant à mettre
sur le marché des produits plus performants, grâce à
ses programmes de recherche et au dynamisme de son industrie, que l'Europe
pourra sans doute le mieux contribuer à infléchir l'évolution
des émissions mondiales liées à cette activité.
Les progrès technologiques :
Des efforts constants sont faits depuis plusieurs années par
l'industrie aéronautique afin de réduire de façon
significative la consommation des moteurs et par conséquence
les émissions de CO². Les émissions des avions et
des voitures modernes sont maintenant du même ordre par passager-kilomètre
transporté. Au cours des trois dernières décennies,
les progrès technologiques ont en effet permis de réduire
la consommation de kérosène par siége-kilomètre
d'environ 60 %. Le rendement d'un moteur d'Airbus A330 est supérieur
de 70% à celui d'un Boeing 707.
Les projets de l'Organisation de l'aviation civile internationale
(OACI) :
Les signataires du protocole de Kyoto (article 2 du protocole) ont
chargé l'OACI de rechercher les mesures à prendre afin
de limiter les émissions de gaz à effet de serre dans
le transport aérien.
Les axes de réflexion en cours aujourd'hui sont basés
sur :
· des moyens opérationnels afin de réduire les
temps de vol, d'optimiser les altitudes de vol et de réduire
les temps de roulage ;
· Des moyens économiques et réglementaires (redevance
environnementale, taxation du kérosène).
·
L'Union Européenne (livre blanc : "politique européenne
des transports à l'horizon 2010) confirme que des mesures doivent
être mises en place afin de réduire les émissions
sonores mais aussi gazeuses produites par le transport aérien,
tout en reconnaissant qu'un tel exercice pouvait s'avérer difficile
: " Il faut en effet tenir compte des engagements internationaux
pris par les Etats membres dans le cadre de l'OACI "
La taxation du kérosène :
Le coût du carburant représente aujourd'hui de 12 à
15 % du prix du billet d'avion. Les compagnies aériennes bénéficient
d'exonération de taxe sur le kérosène tant au niveau
des vols internationaux qu'intracommunautaires.
La mise en uvre d'une taxation nécessiterait un consensus
à l'OACI et la révision de plusieurs accords bilatéraux
entre les états de l'Union européenne et les pays tiers.
Son impact peut être considéré comme négligeable
à l'horizon des prévisions de trafic 2010 à 2020,
et donc particulièrement à l'horizon de la saturation
de Nantes Atlantique.
1- Formé en 1988 par
Organisation Météorologique Mondiale (OMM) et le Programme
des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE)