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QUESTION 120 - Quelle Durée de la connaissance du site
Posée par Jc BENOIT, (RENNES), le 24/05/2013

Savez-vous si notre civilisation ou notre société sera toujours là dans 10.000 ou 200.000 ans? Comment est-il prévu d'informer les êtres vivants dans ce lointain futur sur l 'existence de ce site?

Réponse du 26/07/2013,

Réponse apportée par l’Andra, maître d’ouvrage :

Il est bien entendu impossible de prédire ce que deviendra notre société dans plusieurs milliers d’années. Le principe fondamental du stockage profond est que sa sûreté à long terme doit être assurée de manière passive, sans dépendre d’actions humaines. Il reste donc sûr, à long terme, même en cas d’oubli, contrairement à l’entreposage. Cela repose notamment sur le choix du milieu géologique et sur la conception du stockage. En cas de perte complète de la mémoire du stockage, une intrusion inopinée à 500 mètres sous terre apparaît peu plausible, du moins sans un minimum d’investigations préalables. L’Andra évalue cependant par précaution dans son analyse de sûreté les conséquences d’un forage à travers le stockage pour vérifier que le stockage resterait sûr.

Cependant, l’Andra conçoit tout de même Cigéo avec l’objectif d’en conserver la mémoire et de la transmettre aux générations futures le plus longtemps possible. Des solutions d’archivage à long terme existent pour les centres de stockage de surface exploités par l’Andra et font l’objet de revues périodiques. Le retour d’expérience montre que ces solutions paraissent robustes pour au moins les 500 premières années. Pour Cigéo, l’Andra prévoit de réaliser un centre de la mémoire qui pourra perdurer sur le site. Il pourra accueillir le public et comprendra notamment les archives du Centre.

De manière générale, le maintien de la mémoire doit aussi impliquer les acteurs locaux, qui peuvent prendre le relai en cas de défaillance de l’Andra ou de l’État. L’Andra veille d’ores et déjà à les informer sur les enjeux associés à la mémoire et étudie avec des anthropologues, des philosophes ou encore des artistes les facteurs qui peuvent favoriser la transmission de la mémoire. La surveillance du site contribuera également au maintien de la mémoire du stockage, aussi longtemps que les générations futures décideront de la poursuivre.

En 2010, l’Andra a lancé un vaste programme d’études pour renforcer ces dispositifs et pour développer la réflexion sur la mémoire plurimillénaire. Diverses pistes sont d’ores et déjà envisagées pour transmettre la mémoire sur de longues échelles de temps tels que des marqueurs de surface portant des messages clairs et compréhensibles ou l’organisation de rendez-vous réguliers à mettre en place au niveau des populations locales…

En tout état de cause, comme il est impossible de garantir notre capacité à communiquer avec des êtres vivant dans plusieurs milliers d’années, c’est chaque génération qui aura la responsabilité, si elle le juge nécessaire, de contribuer à transmettre cette mémoire aux générations suivantes.

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