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QUESTION 365 -
Posée par Jean-Philippe BRETTE, le 01/10/2013

Question posée lors du débat contradictoire du 18 septembre 2013 - Les solutions de gestion des déchets radioactifs :

La réversibilité n'est-elle pas surtout le moyen de retarder et rencherir les dernieres limites du nucléaire civil?

Réponse du 04/12/2013,

Réponse apportée par l’Andra, maître d’ouvrage :

La réversibilité du stockage n’est pas un moyen de retarder ni de renchérir les dernières limites du nucléaires civil. Quels que soient les choix énergétiques futurs, c’est la responsabilité de notre génération de proposer aux générations suivantes une solution permettant de mettre définitivement en sécurité les déchets les plus radioactifs qui sont produits en France depuis plusieurs dizaines d’années. Il est également important de laisser aux générations suivantes la possibilité de faire évoluer cette solution si elles le souhaitent. C’est pourquoi le Parlement a demandé que le stockage soit réversible pendant au moins 100 ans. L’Andra place cette demande de la société au cœur du projet. Elle a ainsi fait des propositions concrètes pour pouvoir récupérer les colis de déchets si besoin et laisser des choix possibles aux générations suivantes. Dans le cadre de la réversibilité, l’Andra propose d’organiser des points de rendez-vous réguliers qui permettront notamment de suivre les avancées des recherches sur la gestion des déchets radioactifs. Si d’autres solutions étaient découvertes dans le futur, les générations concernées pourront décider de faire évoluer leur politique de gestion des déchets.

Les conditions de réversibilité seront définies par une future loi avant que la création de Cigéo ne puisse être autorisée. Pendant au moins 100 ans, les générations suivantes pourront contrôler le déroulement du stockage et récupérer les déchets si elles le souhaitent. En fonction de l’expérience acquise lors de l’exploitation de Cigéo, elles pourront décider de commencer la fermeture par étapes du stockage. Après une centaine d’années d’exploitation, si elles décident de fermer définitivement le stockage, la sûreté sera assurée de manière passive, sans nécessité d’action humaine.

Pour en savoir plus sur les propositions faites par l’Andra en matière de réversibilité du stockage, voir : http://www.debatpublic-cigeo.org/docs/rapport-etude/fiche-reversibilite-cigeo.pdf

 

Réponse apportée par Monique Sené, physicienne nucléaire, chercheuse au CNRS, vice-présidente du comité consultatif de l'ANCCLI :

Il est certain que le monde nucléaire doit démontrer qu’il est capable de maîtriser les nuisances induites par les installations qui lui sont reliées. Or les déchets sont encore difficiles à gérer : les premiers sites doivent être décontaminés et les premiers déchets doivent être reconditionnés. Ces opérations sont très pénalisantes pour les travailleurs. J’ai toujours pensé qu’on n’aurait dû y penser dès le début et ne construire que ce qu’on était capable de traiter, mais on a pensé : la science résoudra les problèmes et ceci était une grossière erreur. En effet, si les déchets ont été mal conditionnés, leur reprise devient très pénalisante en termes de dose mais aussi en termes de contamination de l’environnement. La réversibilité est ce qui permet de revenir en arrière : jamais les colis ne seront tous parfaits: il faut donc pouvoir les reprendre, mais bien sûr ce peut dévoyer la notion.

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