QUESTION 226 - curiosité humaine
Posée par Marie-Hélène PONCET [L'organisme que vous représentez (option)], (MONTPELLIER), le 12/07/2013
En enfouissant les déchets nucléaires de manière irréversible (dans 100 ans), c'est la voie vers l'oubli, et un jour, un humain curieux comme nous le sommes tous risque d'avoir une mauvaise surprise en ouvrant la boite après de nombreux efforts... Quelles mesures préconisez-vous pour éradiquer sur plusieurs millénaires la curiosité de l'homme? (D'autant plus qu'en le privant de la capacité de chercher des solutions pour le traitement des déchets, du fait du stockage irréversible, il n'aura pas eu le loisir d'exercer sa curiosité et ses recherches pour trouver de meilleurs moyens de gestion des déchets nucléaires.)
Réponse du 30/09/2013,
Réponse apportée par l’Andra, maître d’ouvrage :
Le stockage profond est la seule solution qui permet de se prémunir contre les conséquences d’un oubli, qui ne peut être exclu sur plusieurs milliers d’années, que les déchets soient laissés en surface ou stockés en profondeur.
En effet, même en cas de perte complète de la mémoire du stockage, une intrusion inopinée à 500 mètres sous terre apparaît peu plausible, du moins sans un minimum d’investigations préalables. L’Andra évalue cependant par précaution dans son analyse de sûreté les conséquences d’un forage à travers le stockage pour vérifier que le stockage resterait sûr.
Le stockage n’est en aucune façon la voie vers l’oubli. L’une des missions de l’Andra est d’organiser le maintien de la mémoire de ce stockage le plus longtemps possible.
Depuis plus de 50 ans, les chercheurs en France et à l’étranger ont exercé leur curiosité et leurs recherches pour étudier différents moyens de gestion des déchets radioactifs : envoi dans l’espace, au fond des océans, dans le magma, entreposage, séparation-transmutation… Le stockage est aujourd’hui considéré dans tous les pays comme la meilleure solution pour mettre en sécurité de manière définitive les déchets les plus radioactifs et ne pas reporter leur charge sur les générations suivantes. Si un autre moyen de gestion des déchets radioactifs était découvert dans le futur, les générations concernées pourront décider de faire évoluer leur politique de gestion des déchets.
Dans le cadre de ses propositions pour la réversibilité du stockage, l’Andra a avancé l’idée d’organiser des points de rendez-vous réguliers qui permettront notamment de suivre les avancées des recherches sur la gestion des déchets radioactifs, ce qui laisse donc toute latitude aux chercheurs pour continuer à exercer leur curiosité.