QUESTION 500 -
Posée par JC, le 18/11/2013
Question posée lors du débat contradictoire du 30 octobre 2013 - transformations locales et aménagement du territoire :
Bonjour, le projet cigéo est censé se développer dans une zone ne contenant aucune ressource qui puisse intéresser les générations futures. Alors pourquoi, ce site doit se faire dans des roches argileuses? Alors que l'Hélium3 (H3), qui est pressenti pour être le carburant du future, est justement contenu dans les roches argileuses. Pourquoi ne tenons-nous pas compte du fait que dans le future nos descendants risques de devoir exploiter ce site?
Réponse du 07/01/2014,
Réponse apportée par l’Andra, maitre d’ouvrage :
L’ensemble des investigations géologiques réalisées depuis plus de 20 ans a montré que le site étudié pour l’implantation de Cigéo ne présente pas d’intérêt exceptionnel en termes de ressources souterraines exploitables. Par ailleurs, il serait tout à fait possible d’exploiter des ressources dans le sous-sol de la région en dehors du périmètre de 30 km² dans lequel serait implanté Cigéo. Par précaution, l’Andra prend en compte dans ses études de sûreté un scénario d’exploitation du sous-sol au niveau du stockage dont on aurait perdu la mémoire. Les analyses ont montré que même dans ce cas le stockage conserverait de bonnes capacités de confinement.
Concernant le cas de l’Hélium 3, celui-ci pourrait effectivement servir de carburant pour les futurs réacteurs de fusion. Il est actuellement utilisé dans le nucléaire dans certains réacteurs de recherche. Il a été montré qu’en Lorraine l’Hélium 3 est produit par dégazage du manteau avec le même taux que sous les océans et se piège dans les grès du Trias du fait de la forte imperméabilité des formations du Lias au dessus. Même dans ce cas sa concentration ne dépasse pas quelques 10-15 mol/g d’eau (voir l’article « Geochemical evidence for efficient aquifer isolation over geological timeframes » de Bernard Marty, Sarah Dewonck et Christian France-Lanord, paru dans la revue Nature, vol 425 du 4/09/2003 pp 55-58).
Réponse apportée par Bertrand Thuillier, docteur ès sciences :
Sans aller jusqu'à penser utiliser l'hélium, il existe déjà des ressources géothermiques utilisables, mais niées à dessein par l'Andra, et qui pourraient par exemple, être mobilisées pour le chauffage de serres bio, activité bien plus en phase avec la structure et la destination agricole du canton de Bure.