QUESTION 141 - concerne l'étanchéité des alvéoles de confinement
Posée par Gerard BESSIERES [CITOYEN], (VARENNES SUR AMANCE), le 30/05/2013
Comment garantir l'étanchéité des alvéoles de confinement afin d'éviter les fuites d'hydrogène des colis pendant des milliers d'années?
Réponse du 31/07/2013,
Réponse apportée par l’Andra, maître d’ouvrage :
Certains déchets MA-VL, notamment ceux contenant des composés organiques, dégagent de l'hydrogène non radioactif produit par radiolyse : les ¾ des colis de déchets MA-VL destinés à Cigéo dégagent peu d’hydrogène (moins de 3 litres par an et par colis), voire pas du tout. Au-delà d’une certaine quantité et en présence d’oxygène, cet hydrogène peut présenter un risque d’explosion. Pour maîtriser ce risque pendant l’exploitation de Cigéo, l’Andra fixe une limite stricte aux quantités d’hydrogène émises par chaque colis. Des contrôles seront mis en place et aucun colis ne sera accepté s’il ne respecte pas cette limite. Pour éviter l’accumulation de ce gaz, les installations souterraines et de surface seront ventilées en permanence pendant leur exploitation, comme le sont les installations d’entreposage dans lesquelles se trouvent actuellement ces déchets. Le système de ventilation du stockage fait l’objet de dispositions pour réduire le risque de panne (redondance des équipements, maintenance..) et des dispositifs de surveillance seront mis en place pour détecter toute anomalie sur son fonctionnement. Des situations de perte de la ventilation sont étudiées malgré tout. Les études montrent que, dans le pire des cas, on disposera de plus d’une dizaine de jours pour rétablir la ventilation, ce qui permettra de mettre en place une ventilation de secours. Les conséquences d’une explosion sont tout de même évaluées afin d’envisager tous les scénarios possibles : les résultats montrent que les colis concernés ne seraient que faiblement endommagés, sans aucune perte de confinement des substances qu’ils contiennent.
Après la fermeture du stockage, la présence d’hydrogène n’engendrera plus de risque d’explosion du fait de l’absence d’air. L’hydrogène qui sera présent dans les alvéoles après la fermeture proviendra d’une part des colis de déchets MA-VL, contenant notamment des matières organiques, d’autre part de la corrosion des matériaux métalliques des colis de déchets MA-VL et HA. Les études scientifiques et les expérimentations menées au laboratoire souterrain ont étudié le comportement de cet hydrogène dans le stockage après la fermeture : il va se dissoudre et diffuser très lentement dans les ouvrages de stockage ainsi que dans la couche argileuse. Cela va se traduire par une augmentation de la pression d’hydrogène durant les premiers milliers d’années, puis par une diffusion très progressive à travers la couche d’argile. Compte tenu de la lenteur du processus, aucun effet en surface ne sera décelable.
L’Andra vérifie, dans son analyse de la sûreté après fermeture du stockage, que cette présence d’hydrogène n’a pas d’impact sur la sûreté du stockage. En particulier, la pression maximale atteinte par l’hydrogène ne remet pas en cause les capacités de confinement de la couche d’argile.