QUESTION 248 - Réversibilité
Posée par Francis BORDOZ [L'organisme que vous représentez (option)], (CLERMONT FERRAND ), le 23/07/2013
La décision d'enfouir est un acte gravissime... sauf si la réversibilité est assurée. Est elle assurée? si oui je voudrais qu'on m'explique comment on fera(it) ? Si non c'est un acte insensé, irresponsable, le pire de tout ce que l'homme peut imaginer.
Réponse du 04/10/2013,
Réponse apportée par l’Andra, maître d’ouvrage :
C’est la responsabilité de notre génération de proposer aux générations suivantes une solution permettant de mettre définitivement en sécurité les déchets les plus radioactifs que nous avons produits depuis plusieurs dizaines d’années. Depuis 1991, le Parlement s’est saisi de cette importante question. Après avoir évalué différentes solutions, le Parlement a retenu en 2006 le stockage profond pour assurer la protection de l’homme et de l’environnement à très long terme.
Il est également important de laisser aux générations suivantes la possibilité de faire évoluer cette solution si elles le souhaitent. C’est pourquoi le Parlement a demandé que le stockage soit réversible pendant au moins 100 ans. Les conditions de réversibilité seront définies par une future loi.
Quelles sont les propositions de l’Andra pour assurer cette réversibilité ? Durant le siècle d’exploitation, l’Andra propose des conditions de réversibilité qui ne compromettent pas la sûreté du stockage et qui sont réalisables sur le plan technique. Ces propositions concernent à la fois la technique et le pilotage du stockage.
1) Pouvoir récupérer les colis de déchets après leur stockage
De nombreuses dispositions techniques sont mises en œuvre pour faciliter une opération éventuelle de retrait de colis du stockage. Ces dispositions prennent en compte le retour d’expérience d’autres installations, en France et à l’étranger. Les colis utilisés pour le stockage des déchets, en béton ou en acier, sont indéformables. Des espaces suffisants sont ménagés entre les colis pour permettre leur retrait. Les tunnels de stockage (alvéoles de stockage) ont un revêtement en béton ou en acier pour éviter les déformations. L’exploitant disposera d’une connaissance précise de l’emplacement de chaque colis et de ses conditions de stockage. Des essais de retrait de colis ont d’ores et déjà été réalisés à l’échelle 1. Des nouveaux tests de retrait seront réalisés dans le stockage avant que la mise en service de Cigéo ne puisse être autorisée, puis pendant toute l’exploitation de Cigéo.
2) Un calendrier de fermeture progressif et révisable dans le temps
Pour assurer la mise en sécurité définitive des déchets radioactifs, le stockage devra être fermé. La conception de Cigéo offre la possibilité d’une fermeture progressive des alvéoles de stockage, des galeries souterraines puis des puits et des descenderies. Chaque étape de fermeture rendra plus complexe le retrait de colis (nécessité de rouvrir l’alvéole et de réinstaller les équipements de manutention) mais permettra d’ajouter des dispositifs de sûreté passive. Compte tenu de leur importance, l’Andra propose que le franchissement de ces étapes fasse l’objet d’une autorisation spécifique. Le Parlement a d’ores et déjà décidé que seule une loi pourrait autoriser la fermeture définitive du stockage.
3) Des rendez-vous réguliers avec l’ensemble des acteurs pour décider ensemble
L’Andra propose que des rendez-vous soient programmés régulièrement avec l’ensemble des acteurs (riverains, collectivités, évaluateurs, État…) pour contrôler le déroulement du stockage et préparer les étapes suivantes. Ces rendez-vous seront alimentés par les résultats des réexamens périodiques de sûreté, fixés au moins tous les 10 ans par l’Autorité de sûreté nucléaire, de la surveillance du stockage et par les progrès scientifiques et technologiques. Le premier de ces rendez-vous pourrait avoir lieu cinq ans après le démarrage du centre.