Posée par Maude WATHIER [L'organisme que vous représentez (option)], (MELUN), le 05/12/2013
Bonjour, que dit l’autorité de sûreté sur la possibilité d’un entreposage de longue durée comme celui étudié dans les années 90 ? Bien à vous
Réponse du 13/02/2014,
Réponse apportée par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) :
Lorsque l'on mentionne le cas de l'entreposage de longue durée il convient de bien différencier deux aspects liés à ce concept :
soit il s’agit d’installations dont la durée de vie est sensiblement supérieure aux installations actuellement autorisées, l’ordre de grandeur étant de la centaine d’année (jusqu'à 300 ans) contre quelques dizaines d’années actuellement,
soit, comme cela peut être évoqué, il s’agit du fait d’utiliser de telles installations pour proposer une solution de gestion des déchets radioactifs d’attente qui pourrait potentiellement devenir définitive. Dans cette hypothèse, cela nécessiterait un entreposage renouvelé sur une longue durée et donc, périodiquement, un reconditionnement des déchets et une reconstruction d’installations d’entreposage.
L’entreposage de longue durée en surface est l’un des trois axes de recherche sur la gestion des déchets de haute activité à vie longue, fixé par la loi du 30 décembre 1991 relative aux recherches sur la gestion des déchets radioactifs. Les questions de sûreté soulevées par la durée de vie envisagée pour ces installations d'entreposage sont multiples : difficulté d’anticiper et modéliser le vieillissement de l'installation et des colis de déchets sur de si longues périodes dans la démonstration de sûreté, difficultés relatives à la définition de marges suffisantes dans le dimensionnement de l'installation, ... Ces questions sont cumulées aux enjeux de sûreté des installations d’entreposage « classiques » et notamment concernant la maîtrise des risques (manutention, criticité, explosion, incendie, …) Par ailleurs, la maîtrise d'une installation d'entreposage nécessite des actions de surveillance et de maintenance continues donc d'un contrôle institutionnel dont la pérennité est difficile à garantir sur de longues périodes de temps. La perte de maîtrise technique de l'installation, voire le risque d'abandon, pourrait alors conduire à des situations potentiellement inacceptables.
L’ASN a rendu un avis le 1er février 2006 sur les quinze années de recherches menées par le CEA dans le cadre de la loi susmentionnée (qui portaient sur l’entreposage en surface et en subsurface). Cet avis est consultable sur le site internet de l’ASN.
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